Tous les samedis de 10 heures à 11 heures autour d'Eliot Deval, Philippe de Villiers brosse l'actualité de la semaine en compagnie d'un invité. Aujourd’hui, il revient notamment sur la décision de l'Arcom de classer Philippe de Villiers comme homme politique et donc comptabiliser son temps de parole avec les Divers droite pendant la campagne des européennes, sur le scellement de l'IVG dans la Constitution, sur l'affiche officielle des JO et sur les propos d'Emmanuel Macron à propos de la guerre en Ukraine.
Retrouvez "Face à Philippe de Villiers " sur : http://www.europe1.fr/emissions/face-a-philippe-de-villiers
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00:00 *Générique*
00:14 Bonjour à tous, heureux de vous retrouver sur Europe 1 pour votre rendez-vous du samedi matin de 10h à 11h face à Philippe Devilliers.
00:22 Philippe Devilliers, bonjour.
00:24 Bonjour Eliott.
00:25 Bonjour Geoffroy.
00:26 Bonjour Philippe, bonjour Eliott.
00:27 Habituellement, Philippe Devilliers et Geoffroy, c'est vrai qu'on ouvre cette émission sur Europe 1 avec un sourire.
00:36 Parfois on parle de sport, on a plaisanté la semaine dernière sur la baignade dans la scène d'Emmanuel Macron ou encore d'Anne Hidalgo.
00:47 Mais ce matin, on n'a pas vraiment envie de rire.
00:51 Beaucoup, Philippe Devilliers, attendent votre réaction après cette nouvelle plus que surprenante.
00:57 Philippe Devilliers, seriez-vous redevenu un homme politique engagé dans la vie politique active ?
01:04 J'en veux pour preuve le nouveau fichage qui sera effectué par l'Arkom.
01:09 C'est l'agence France Presse qui en a fait une dépêche vendredi matin et voilà ce qui était inscrit.
01:16 Le souverainiste, les mots ont un sens, le souverainiste Philippe Devilliers qui coanime chaque semaine face à Philippe Devilliers sur CNews,
01:25 émission rediffusée sur Europe 1, va être comptabilisée avec les divers droites dès les prochains jours.
01:33 Philippe Devilliers, que se passe-t-il ?
01:36 Alors il faut bien expliquer à nos auditeurs ce qui se passe exactement.
01:42 En septembre dernier, lorsqu'il a été question que je fasse une émission avec vous,
01:51 l'Arkom m'a écrit une lettre en me posant deux questions.
01:57 Première question, est-ce que vous êtes affilié à un parti politique ?
02:01 Réponse, non.
02:03 Deuxième question, est-ce que vous avez un mandat ?
02:06 Réponse, non.
02:08 Et l'Arkom à ce moment-là m'a écrit une lettre solennelle, après son assemblée plénière,
02:15 me disant "vous êtes donc sans étiquette, comme un intervenant extérieur".
02:20 Ce qui est le cas d'ailleurs d'un certain nombre de gens,
02:23 c'est pas parce qu'on a été ancien ministre et homme politique qu'on est homme politique.
02:27 On est homme politique s'il y a les deux critères alternatifs,
02:31 un mandat d'élu ou une appartenance partisane.
02:36 Et voilà que, on apprend hier que l'assemblée plénière, sous quelle influence on ne sait pas,
02:44 pour quelle raison on ne sait pas, enfin on devine,
02:47 a changé sa jurisprudence, ou plutôt ses règles.
02:51 Puisque désormais, il y a deux conditions supplémentaires.
02:55 Est-ce que vous êtes souverainiste ? Oui.
02:58 Est-ce que vous avez des fortes audiences sur Europe 1 et C News ?
03:04 Réponse, oui.
03:05 Ah bah dans ce cas-là, on vous classe, on vous fiche, comme si vous étiez un homme politique.
03:10 Un homme politique dans la vie active, voilà.
03:13 En d'autres termes, on passe d'un critère objectif, facile à vérifier,
03:19 un mandat, une appartenance, à un critère subjectif,
03:22 ah vous faites de la politique, vous êtes souverainiste,
03:25 et alors un critère encore plus subjectif,
03:28 si vous faisiez 100 000 personnes chaque semaine, on vous laisserait tranquille.
03:32 Tous ceux qui font 100 000 personnes, on les laisse tranquilles.
03:35 Mais quand on tutoie le million, on laisse plus tranquille quand on est souverainiste.
03:43 Voilà le nouveau critère à tous les souverainistes du monde, jetant la main.
03:48 Mais ce qui est paradoxal, et ce qui est, pour ne pas dire inquiétant,
03:53 c'est que dans cette émission, on parle d'histoire, on parle de littérature,
03:59 on parle de musique, on parle de la France,
04:02 et au fond, tous ces sujets-là, vous n'en parlez pas avec un costume d'homme politique actuel,
04:11 bien au contraire, c'est un regard sur votre histoire, sur votre expérience.
04:18 Et ça, comment vous le vivez aujourd'hui ?
04:21 - Alors, lorsque j'ai regardé la fameuse commission d'enquête,
04:26 avec les Fouquet-Tinville et Torquemada de LFI,
04:32 je me suis dit "Oh là là là là, pourquoi ?"
04:35 Parce qu'à un moment donné, il y a un député de LFI qui a dit "Mais Philippe Devilliers dans tout ça !"
04:41 Et là je me suis dit "Bon bah ça y est, c'est le début de la censure."
04:46 En d'autres termes, je dis désolé d'ailleurs,
04:51 parce que Rocco Olivier, je le connais bien depuis longtemps,
04:54 c'est moi qui l'ai fait débuter dans la vie, puisqu'il était conseiller théâtre à mon cabinet,
04:59 quand j'étais secrétaire d'État à la Culture.
05:01 Donc je le connais, c'est un garçon, le pauvre là, il est sous pression,
05:07 c'est un garçon droit, honnête, mais il ne peut pas faire autrement.
05:11 Mais en fait, c'est LFI qui commande, c'est comme pour la loi sur l'avortement,
05:15 c'est Mathilde Panot qui commande, c'est LFI qui commande, qui donne le ton.
05:18 C'est la gauche qui donne le ton, et la droite, comme d'habitude, va s'écraser.
05:23 Permettez-moi pour clore cette thématique-là,
05:26 de rappeler l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
05:31 "La libre communication des pensées et des opinions est un droit les plus précieux de l'homme.
05:37 Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement,
05:42 sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans le cas, et dans les cas déterminés par la loi."
05:48 Voilà ce qu'on pouvait dire.
05:50 Magnifique.
05:52 On avance dans cette émission, peut-être un mot avec vous Geoffroy Lejeune.
05:56 Quel regard vous, le directeur général, directeur de l'information, pardonnez-moi,
06:01 de la rédaction du journal du dimanche ?
06:04 En fait, en apprenant ça, je me suis dit, c'est drôle, ça fait une quinzaine d'années que je fais ce métier,
06:08 et j'ai l'habitude d'interviewer des politiques.
06:10 Et je sais que les politiques, on les accuse souvent d'avoir de la langue de bois,
06:13 en réalité, leur métier consiste pas forcément à dire la vérité,
06:17 mais à dire du mal de leurs opposants, et du bien de leur bilan ou de leur proposition.
06:22 Et ça fait maintenant sept mois qu'on fait cette émission avec Philippe Elliot,
06:26 toutes les semaines, et Philippe n'est pas dans ce costume-là, je peux témoigner,
06:29 puisque c'est pas le même exercice.
06:31 Philippe essaye de parler des choses dont on parle, des sujets dont on parle,
06:34 avec souvent un regard décalé par rapport aux commentaires ambiants,
06:38 souvent des souvenirs personnels en effet,
06:41 et sans essayer de dénigrer ou de pousser un camp politique plutôt qu'un autre,
06:46 avec un regard sur les choses de quelqu'un qui est libre et qui est tout seul surtout,
06:50 avec aucune visée politique. Donc je la trouve aberrante en réalité cette décision.
06:53 Et bien c'est cette liberté peut-être qui dérange, et vous en avez parlé,
06:57 c'est la réussite aussi qui pose problème.
07:00 Oui mais bon voilà, si on doit me censurer,
07:04 je repartirais chez moi, je repenserais à la phrase de Clavel,
07:08 je sais pas, les plus jeunes s'en souviennent pas,
07:10 "Messieurs les censers, bonsoir."
07:12 Bonsoir pas tout de suite, Philippe Devilliers,
07:14 on va rester ensemble jusqu'à 11h sur Europe 1,
07:18 et nous parlerons dans un instant après la publicité de l'interruption volontaire de grossesse,
07:23 qui est désormais scellée dans la Constitution.
07:25 A tout de suite sur Europe 1.
07:27 Face à Philippe Devilliers,
07:30 10h-11h sur Europe 1,
07:34 Éliotte Deval.
07:35 De retour sur Europe 1 pour face à Philippe Devilliers,
07:38 jusqu'à 11h avec Geoffroy Lejeune, bien sûr, directeur de la rédaction du journal du dimanche.
07:43 Messieurs, nous allons parler de l'interruption volontaire de grossesse,
07:46 qui a été scellée dans la Constitution,
07:48 mais avant cela, reprenons avec une séquence inédite,
07:52 historique, au moment de la cérémonie constitutionnalisant l'IVG.
07:56 La chanteuse Catherine Ringer a interprété la Marseillaise
08:01 en revisitant notre hymne national.
08:03 "Citoyens, citoyennes", on rajoute "citoyenne".
08:06 Et puis "Adieu qu'un sang impur abreuve nos sillons"
08:10 place désormais à une loi pure dans la Constitution.
08:14 Réécoutons cela ensemble, et on en parle juste après Philippe Devilliers.
08:18 "Aux armes, citoyens, citoyennes,
08:23 formons nos bataillons,
08:27 marchons et chantons
08:32 cette loi pure
08:37 dans la Constitution."
08:42 Geoffroy Lejeune, on est 45 ans après Gainsbourg
08:46 qui chantait "Aux armes, etc.", qui était une façon de revisiter la Marseillaise déjà.
08:49 Qu'est-ce que ça veut dire de réinterpréter, de réécrire les paroles de la Marseillaise ?
08:53 C'est la mi-carême, c'est la pantomime, on touche à tout, y compris l'hymne national.
08:59 C'est le paradis diversitaire, comme dirait Mathieu Bocoté,
09:04 une Marseillaise inclusive,
09:07 donc "Citoyens, citoyennes", donc l'écriture inclusive.
09:11 Et en même temps, il y a une chose qui m'a beaucoup gêné,
09:14 parce que j'ai quelques références historiques,
09:17 la loi pure, ça rappelle le gênisme d'un régime politique
09:22 qu'on a connu dans les années 30 et on a vu ce que ça a donné.
09:25 Donc le mot "loi pure", la loi pure qui est pure, ça me gêne profondément.
09:31 Et ça vous gêne peut-être parce qu'il y a une histoire à travers la Marseillaise,
09:36 Philippe Devilliers, que représente la Marseillaise pour vous ?
09:39 Pour moi, la Marseillaise, elle représente un premier souvenir familial,
09:45 mes deux frères, Bertrand et Pierre,
09:49 à la cérémonie du triomphe de Saint-Cyr,
09:53 quand ils sont devenus officiers français, dans la tradition familiale,
09:58 et qu'on entend le commandement "À genoux les hommes, debout les officiers".
10:06 Et là, tous les serrares en grand U chantent la Marseillaise.
10:11 Et ce souvenir fait écho à la mémoire familiale,
10:16 puisque notre grand-père, Louis Devilliers,
10:21 est mort à la tête de sa compagnie le 8 septembre 1914,
10:26 en chantant la Marseillaise, en casoire, gants blancs,
10:33 comme le serment de 14, pantalons Garance, il a chanté la Marseillaise.
10:39 Et quand on l'a retrouvé son corps, victime d'un obus,
10:45 il a été rapatrié en Normandie, berceau de la famille, en 1923.
10:51 On a retiré sur son corps sa chevalière,
10:55 qui vient de loin, pour service rendu,
10:59 mort au chant d'honneur de génération en génération.
11:01 Cette chevalière a été donnée à mon père,
11:03 qui l'a portée dans le camp de représailles de Lubeck,
11:06 pendant la Deuxième Guerre mondiale.
11:08 Et quand mon père est mort, cette chevalière,
11:11 c'est moi qui en ai héritée, et je la porte sur moi,
11:14 et pendant toute ma vie politique, on m'a chahuté,
11:19 on m'a dénigré, on m'a piétiné à cause de cette chevalière.
11:23 Donc pour moi, la Marseillaise, on ne triture pas l'hymne national.
11:29 Philippe de Villiers, l'interruption volontaire de grossesse
11:32 est scellée désormais dans la Constitution.
11:34 Le vote a eu lieu ce lundi à Versailles.
11:37 Le Parlement d'ailleurs était réuni en Congrès,
11:40 780 pour, 72 contre.
11:43 Une constitutionnalisant entraînant, vous le voyez à l'image,
11:46 une cérémonie ce vendredi.
11:48 Toutes les convictions, Philippe de Villiers,
11:50 doivent être entendues sur ce sujet,
11:52 avec bienveillance, sans volonté de polémiquer.
11:54 À célébration qu'il y a eu aujourd'hui,
11:56 vous répondez gravité. Pourquoi ?
11:59 D'abord parce qu'on est hors sujet,
12:02 que personne ne le dit.
12:04 Mais il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de femmes aujourd'hui
12:08 qui se disent "mais le vrai problème, c'est la liberté d'aller et venir".
12:11 C'est ça le problème des femmes aujourd'hui.
12:15 La liberté de ne pas être violée par les EQTF.
12:18 Et puis, quand j'entends les cariatides
12:23 du nouvel Éric Théon du néo-féminisme,
12:26 qui voudrait l'abolition des sexes, on en est là aujourd'hui,
12:29 je me dis que, finalement,
12:32 toutes ces femmes ont bien de la chance,
12:35 parce que c'est la culture judéo-chrétienne
12:38 qui a créé le féminisme,
12:43 qui l'a porté sur les fonds baptismaux.
12:46 Qui a interdit le féminicide ?
12:50 Le premier, il s'appelle Jésus-Christ,
12:53 avec la lapidation de la femme adultère.
12:57 Il écarte la foule, il dit "non, vous ne la condamnez pas".
13:01 Qui a instauré pour la première fois,
13:07 on appelle ça une révolution, la révolution polygienne,
13:10 dans l'épître aux Galates,
13:12 qui a instauré l'égalité foncière de l'homme et de la femme ?
13:15 Il n'y a plus ni juif, ni grec, ni femme, ni homme,
13:18 ni esclave, ni homme libre. C'est une révolution.
13:22 On n'a jamais remis en cause.
13:25 C'est la chrétienté, c'est le christianisme.
13:28 Et qui est le pays inventeur de la courtoisie ?
13:31 La France chrétienne, la France de la chevalerie.
13:33 C'est pas moi qui le dis, c'est Charles Seignebos,
13:35 le plus grand américain s'il en est.
13:37 Et donc en fait, la chrétienté a inventé un monde.
13:41 Elle a inventé un monde où la femme peut circuler librement.
13:46 Elle a inventé un monde où on n'excise pas les femmes.
13:51 Il n'y a pas d'excision, il n'y a pas de crime d'honneur.
13:54 Où la femme vaut un homme en justice,
13:58 pas la moitié d'un homme.
14:00 Donc tous ces islamo-gauchistes, tous ces néo-féministes,
14:04 aujourd'hui font la fête,
14:07 mais bientôt ils auront la gueule de bois
14:09 parce qu'on est en train de détruire une société,
14:11 on est en train de détruire ce qui fait la grandeur de la femme.
14:16 Moi je suis attaché à la figure maternelle et féminine.
14:20 Mitzchlé disait "la France est une femme"
14:23 et Anatole France disait "la langue française est une langue de femmes".
14:29 De femmes belles, de femmes audacieuses.
14:32 Donc dans notre civilisation, la femme est première.
14:37 Je crois le jeune.
14:39 Ne soyez pas choqué Philippe, mais est-ce qu'on peut dire que vous êtes féministe ?
14:42 Alors je suis féministe parce que je crois que la femme
14:45 est capable toute seule de montrer sa supériorité à l'homme.
14:49 Et l'idée des quotas, c'est l'idée qu'il faut lui mettre des béquilles.
14:53 Et d'ailleurs cette idée des quotas, elle vient des Etats-Unis comme d'habitude.
14:57 Et aux Etats-Unis en ce moment, je ne sais pas si vous savez,
15:00 la discrimination positive est remise en cause dans toutes les universités
15:04 et par les pouvoirs publics parce que ça n'a pas marché.
15:07 Pourquoi ? Parce que beaucoup de personnes
15:10 qui étaient bénéficiaires de la discrimination positive
15:13 se sont levées en disant "mais on n'a pas besoin d'une loi pour nous protéger".
15:18 On est capable par notre talent d'accéder aux responsabilités.
15:22 Cher Philippe Devilliers, on va revenir dans un instant après ces mots sur le féminisme.
15:28 On va parler d'une polémique, puisqu'on va parler des Jeux Olympiques.
15:32 Dans six mois, Paris sera la capitale du monde.
15:35 Mais déjà, déjà, l'affiche de ces Jeux Olympiques fait polémique.
15:39 On en parle dans un instant sur Europe 1 pour "Face à Philippe Devilliers".
15:57 De retour sur Europe 1 pour "Face à Philippe Devilliers".
16:00 Philippe Devilliers, bien sûr, est là. Geoffroy Lejeunet également.
16:03 Parlons des JO. Dans six mois, je le disais avant la publicité,
16:07 Paris sera la capitale du monde.
16:09 Elle est déjà peut-être dans le cœur des franciliens.
16:12 Mais tous les symboles comptent.
16:14 Philippe Devilliers et notamment l'affiche officielle pour cette Olympiade,
16:17 l'œuvre d'Hugo Gattoni, avec un détail qui en a choqué plus d'un
16:21 jusqu'à s'inviter dans les questions au gouvernement, au Sénat.
16:24 Le Dôme des Invalides est orné d'une simple pointe.
16:27 La croix dorée n'apparaît donc plus sur l'illustration.
16:30 Et cela a donné un échange de haut de volée entre la ministre des Sports,
16:35 Madame Amélie Oudea Castera, et le sénateur Roger Carucci.
16:40 Monsieur le Premier ministre, quelle différence fait votre gouvernement
16:45 entre une croix et une flèche ?
16:47 Vous aurez sûrement remarqué que sur cette affiche des JO et Paralympiques,
16:51 la Tour Eiffel est rose, elle est encerclée par le Stade de France.
16:56 Vous aurez sûrement remarqué, Monsieur le Sénateur, que l'Arc de Triomphe,
17:00 il y a le métro qui est en dessous et qu'une partie de tennis-fauteuil
17:04 se joue sur sa partie supérieure.
17:06 Vous aurez remarqué aussi que ce sont les jardins de Versailles
17:09 qui sont proches de l'Obélisque et que l'Obélisque est à la place du Champ de Mars.
17:14 Et vous aurez remarqué aussi que c'est la vague de Tiupo en Polynésie française
17:19 qui roule sur la Marina de Marseille.
17:21 Ces erreurs, elles sont multiples, c'est des écarts à la réalité.
17:25 Et ça, non, la liberté d'un artiste.
17:29 Non, Madame la Ministre, désolé, ça n'est pas la même chose.
17:34 Vous pouvez peindre la Tour Eiffel dans la couleur que vous souhaitez,
17:38 mais vous ne pouvez pas enlever la croix du Dôme des Invalides
17:43 qui est là depuis Louis XIV.
17:45 Vous ne pouvez pas changer l'histoire de France.
17:48 Vous pouvez faire un dessin, laisser la liberté de l'artiste.
17:54 Mais en fait, gouvernement, parlement, nous sommes la nation.
18:00 Mais nous sommes la nation de manière provisoire.
18:02 Nous avons des prédécesseurs, nous aurons des successeurs.
18:06 Cette nation, elle est fière d'organiser les Jeux Olympiques.
18:10 Mais elle ne veut pas être effacée.
18:12 Les nations ne sont pas éternelles, pas plus que les États et les empires.
18:16 Faites la nation, toute la nation, la République, toute la République,
18:20 la France, toute la France, mais n'effacez pas nos symboles.
18:23 Philippe de Villiers, cachons cette croix que je ne saurais voir.
18:29 Oui, il est magnifique, Roger Carucci.
18:33 C'est admirable quand il dit "nous sommes là pour le provisoire".
18:39 Il se réclame de la grande continuité historique française, magnifique.
18:43 Alors, moi sur cette affiche, je vais vous dire ceci.
18:47 D'abord, la France qui est représentée n'est plus celle des patries charnelles et spirituelles
18:56 qui exhibe ses chefs-d'œuvre.
18:58 C'est un espace de jeu d'entertainment à l'américaine.
19:03 Et je vais vous faire une confidence.
19:05 Je connais bien les parcs d'attractions américains,
19:09 puisque le Puy-de-Fou vient d'avoir une distinction.
19:12 On en parlera peut-être.
19:13 Peut-être, oui.
19:14 À Las Vegas, moi, je connais tout ça par cœur.
19:17 Et ce que j'ai découvert, j'ai retrouvé dans les archives,
19:21 le dépliant guide du parc Epcot.
19:24 Qu'est-ce donc ?
19:25 Epcot, c'est un parc de Disneyland qui est à condenser une miniature du monde entier,
19:32 avec des monuments, etc.
19:34 Et c'est exactement la copie de l'affiche des jeux.
19:41 En fait, c'est Gaston Cessac revu par Philippe Muray et Huelbeck.
19:49 C'est puéril, c'est infantile.
19:52 C'est infantile.
19:53 Vous savez, malheur, l'ecclésiasme, malheur.
19:56 Au royaume dont le prince était un enfant,
19:58 mais il joue au Lego, il joue à la guerre.
20:01 Mais il faut revenir dans le réel.
20:04 Et alors là, en plus, moi qui connais bien les Invalides,
20:09 l'affiche mutile, un monument religieux, elle le mutile.
20:14 Comme d'ailleurs pendant la Révolution française,
20:17 la croix avait été cassée avec les lanternaux au nom de l'être suprême.
20:24 Et ça veut dire que là encore, c'est la France diversitaire,
20:29 là encore c'est la France inclusive.
20:31 Et ça me fait penser aux verres de Baudelaire
20:35 et l'imagination qui dresse son orgie
20:40 ne laisse qu'un esquif au clarté du matin.
20:43 Pauvre France.
20:45 Geoffroy Lejeune.
20:46 J'ai une question que je me suis posée cette semaine
20:49 et que je voulais vous poser ce soir.
20:50 C'est pas la première fois en réalité qu'un édifice religieux est mutilé,
20:55 comme vous dites, et qu'on lui enlève son sens.
20:57 Pourquoi cette fois-ci ça fait particulièrement réagir ?
21:00 C'est pas une polémique qui sort de nulle part ?
21:02 Parce que les Français se sentent dépossédés
21:09 de tout ce qui les constitue.
21:14 Et que ça n'est surtout pas le moment de soustraire,
21:21 à l'image qu'on veut donner dans le monde,
21:24 de soustraire ce qui a fait la grandeur de la France.
21:29 Ce pourquoi le monde entier regarde la France.
21:33 Ce pourquoi le monde entier aime la France.
21:36 Ce pourquoi le monde entier a envie de venir en France.
21:41 Et pour vous répondre je vais ajouter ceci.
21:44 Je connais bien Rio, parce que j'ai fait un film sur Philippe Janteau,
21:47 sur le premier évènement, le Bocchalan.
21:49 À l'époque je suis allé à Rio et je suis monté au Cris du Corcovado.
21:52 Je sais pas si vous connaissez le Cris du Corcovado.
21:55 Mais c'était l'image des Jeux Olympiques de Rio.
21:59 Donc eux ils ont pas de scrupules.
22:01 Et donc à force d'avoir cette honte de nos racines,
22:07 on cède au globalisme macronien.
22:11 Et on revient à la phrase de 2017,
22:15 qu'Emmanuel Macron n'a jamais pu effacer.
22:18 "Il n'y a pas de culture française."
22:21 C'est terrible qu'il pense ça.
22:23 C'est terrible.
22:25 Quand je les vois tous les deux avec Brigitte et Emmanuel,
22:28 je me dis mais c'est pas eux que j'ai connus.
22:31 Quand ils sont venus au Puy du Fou chercher
22:33 ce qu'ils appellent l'écho des tendresses françaises.
22:36 Mais que sont-ils devenus ?
22:38 Que s'est-il passé ?
22:40 Où sont-ils ?
22:42 On dirait qu'ils aiment Globalia,
22:46 mais qu'ils n'aiment plus la France.
22:48 Que se passe-t-il ?
22:50 Parlons justement d'Emmanuel Macron à travers le conflit en Ukraine.
22:54 Philippe Devilliers, il nous reste quelques minutes.
22:56 On y reviendra évidemment après la publicité.
22:59 La semaine dernière, Emmanuel Macron surprenait ses alliés
23:01 en expliquant que l'envoi des troupes occidentales
23:03 n'était pas exclu à l'avenir.
23:05 Cette semaine, le chef de l'État, depuis Prague,
23:08 persiste et signe en demandant de ne pas céder
23:10 à la lâcheté face aux dangers qui frappent l'Europe.
23:14 Écoutez le président de la République.
23:16 Nous abordons à coup sûr un moment de notre Europe
23:20 où il conviendra de ne pas être lâche.
23:23 On ne veut jamais voir les drames qui viennent.
23:27 On ne veut jamais voir ce qui se joue.
23:30 Et je crois que nos deux pays ont conscience
23:34 de ce qui est à l'œuvre en Europe.
23:37 Le fait que la guerre est revenue sur notre sol,
23:40 que des puissances devenues inarrêtables sont en train
23:43 d'étendre la menace chaque jour de nous attaquer
23:47 nous-mêmes davantage.
23:49 Et il nous faudra être à la hauteur de l'histoire.
23:52 Geoffroy Lejeune a une question pour vous.
23:54 Philippe, qu'avez-vous pensé de cette déclaration
23:56 du président qu'on vient d'entendre et de ces mots
23:58 devant les présidents des partis d'opposition
24:01 qui, quand ils le disent,
24:02 "notre soutien à l'Ukraine n'a pas de limites" ?
24:05 Vraiment, je suis inquiet.
24:11 Je vais vous dire pourquoi.
24:13 Il a dit, première phrase,
24:15 "la guerre est revenue sur notre sol".
24:17 Non, ce n'est pas vrai.
24:19 Donc, c'est là que je parle de jeux vidéo.
24:21 Ce n'est pas vrai.
24:22 On ne peut pas remplacer la géographie par l'idéologie.
24:25 La guerre n'est pas sur notre sol.
24:27 Il n'y a pas des chars russes sur notre sol
24:29 et on n'est pas envahis pour l'instant.
24:33 Donc, la guerre est en Ukraine.
24:36 Et deuxièmement, il a dit,
24:38 "n'est-ce pas notre guerre ?"
24:39 Non, ce n'est pas notre guerre.
24:41 Ce n'est pas la guerre de l'OTAN.
24:43 L'Ukraine n'est pas dans l'OTAN.
24:45 Et donc, c'est une guerre entre deux peuples slaves,
24:49 aux confins de l'Europe.
24:50 Ce n'est pas au cœur de l'Europe,
24:51 contrairement à ce qu'a dit le Premier ministre.
24:54 Il ne connaît pas sa géographie.
24:57 Donc, on est dans l'idéologie.
25:00 On risque de payer très cher.
25:03 Pourquoi ?
25:04 Parce que, comme je vous l'ai dit la semaine dernière,
25:06 les Russes sont au premier degré.
25:08 Pour eux, le verbe, c'est l'action.
25:11 Donc, ils écoutent Macron qui dit,
25:14 "il n'y a pas de limite, vous avez raison.
25:16 Les lignes rouges sont franchies."
25:18 Mais qu'est-ce qu'il veut ?
25:19 La guerre nucléaire ?
25:20 Ils ne se rendent pas compte, tous ces gens.
25:22 J'entendais une députée tout à l'heure,
25:23 "oui, mais on a une puissance nucléaire."
25:26 Mais attendez, il ne faut pas rire avec ça.
25:28 Quand vous avez face à face deux puissances nucléaires,
25:31 on n'est pas dans une cour d'école.
25:33 On n'est pas au bistrot, vous voyez,
25:35 à faire ça, là.
25:36 Tu regardes, hein ?
25:38 Et sinon, je reprends une bière.
25:40 Non, mais on a affaire à des enfants.
25:43 Ah ! Quand je vois monsieur Séjourné,
25:46 mais c'est un enfant.
25:48 Ce sont des enfants.
25:49 Il n'y a pas de maturité, là-dedans.
25:52 Quand j'entends Hubert Védrine,
25:54 ou Dominique Reynier,
25:56 comme j'ai entendu cette semaine chez Sonia Mabrouk,
25:59 qui me dit, "là, le navire, il est lesté de plomb, là.
26:02 Là, il y a l'expérience, il y a le bon sens,
26:04 il y a la sagesse.
26:06 C'est ça qui nous manque.
26:08 La question qu'on doit se poser à présent,
26:10 Philippe Devilliers, c'est pourquoi Emmanuel Macron
26:13 s'en va-t-il en guerre ?
26:15 Alors, il nous a donné une piste
26:18 pour qu'on puisse expliquer cette démarche.
26:23 Il a cité l'étrange défaite.
26:26 Et je connais bien l'étrange défaite,
26:29 Marc Bloch.
26:30 Et il dit ceci, Marc Bloch,
26:32 il s'adresse au général Gamelin
26:34 et aux hommes politiques de ce temps-là,
26:36 et il dit, "ces gens-là ont rejoué la guerre d'avant.
26:40 Ils ont voulu rejouer la guerre du 14,
26:43 l'Immagineau, etc.
26:45 Alors que les Allemands pensaient à la guerre du 40.
26:48 Et qu'est-ce que font les gens qui sont au pouvoir
26:53 autour d'Emmanuel Macron, aujourd'hui ?
26:55 Ils tentent de réinventer la guerre du 40,
26:58 c'est-à-dire, Hitler c'est Poutine,
27:02 et il y a des collabos et des résistants.
27:06 Les résistants c'est Renaissance et toute la bande,
27:08 et les collabos c'est la droite, en gros.
27:11 Voilà.
27:12 Ça c'est la première hypothèse.
27:14 C'est une hypothèse rentable, en fait,
27:16 parce qu'il ne faut pas oublier que ce qui a sauvé
27:19 Macron deux fois aux deux présidentielles,
27:22 c'est le parquet financier pour Fillon,
27:25 qu'a émis les Fillons,
27:27 et ensuite la guerre en Ukraine le 24 février.
27:30 Donc il a kidnappé la campagne.
27:33 Donc là il essaie de recommencer.
27:35 Bon.
27:36 Est-ce que ça marchera ?
27:38 Alors c'est au prix quand même de nous exposer
27:41 à une guerre nucléaire, quoi.
27:42 Vous voyez un petit peu le niveau.
27:44 Il y a une deuxième hypothèse,
27:47 qui est une hypothèse européenne.
27:50 Macron voit qu'en fait,
27:52 il n'y a plus de leadership en Europe.
27:54 L'Allemagne, peut-être on en parlera,
27:56 l'Allemagne ne se porte pas bien,
27:58 elle ne peut plus être le leader,
28:00 et les États-Unis s'en vont.
28:02 Et donc ils se disent,
28:03 c'est le moment pour moi de devenir le patron de l'Europe,
28:07 le fédérateur de l'Europe,
28:09 pour une Europe fédérale.
28:11 Et en fait,
28:13 peut-être quelqu'un lui a filé une fiche
28:16 sur Bismarck,
28:17 et ça colle bien en fait.
28:19 Bismarck, qu'est-ce qu'il fait ?
28:21 Il fait une guerre avec l'Autriche.
28:24 Et après la victoire de Sadova,
28:27 il constitue l'Allemagne du Nord,
28:32 la Confédération de l'Allemagne du Nord,
28:35 avec un "Zollverein", c'est-à-dire un marché commun,
28:38 avec les États du Nord.
28:41 Et puis ensuite, il dit à ses collaborateurs,
28:44 on a besoin d'une guerre,
28:46 une autre guerre,
28:48 pour fédérer les États du Sud.
28:50 Et il fait la guerre de 1870,
28:53 pour pouvoir fédérer les États du Sud,
28:55 et il devient non plus le chancelier
28:58 de la Confédération de l'Allemagne du Nord,
29:00 mais le chancelier d'Allemagne.
29:03 L'affaire est faite.
29:05 Et donc, imaginons,
29:07 Macron se dit,
29:09 si on fait vraiment la guerre,
29:11 qu'on envoie des troupes au sol,
29:12 qu'on est en guerre,
29:14 à ce moment-là, je peux devenir le patron de l'Europe.
29:17 Voilà son calcul.
29:19 En tout cas, c'est une hypothèse.
29:21 Alors, cette hypothèse est peu vraisemblable,
29:24 parce que je lui prête là une culture historique.
29:28 - Et vous restez là-dessus.
29:31 - Vous savez comment on appelle ça en télé ?
29:33 Un blanc.
29:35 - Un blanc, mais en radio, il n'y en a pas, Philippe Devilliers.
29:38 C'est pourquoi on peut avoir des respirations,
29:41 respirations publicitaires,
29:43 histoire de revenir dans un instant,
29:45 pour parler de l'Europe,
29:46 puisqu'on est à moins de 100 jours des élections européennes.
29:48 A tout de suite sur Europe 1, pour Face à Philippe Devilliers.
29:51 Face à Philippe Devilliers.
29:55 10h-11h sur Europe 1.
29:58 Eliott Deval.
30:00 - Chers auditeurs, la suite et fin de Face à Philippe Devilliers.
30:04 Philippe Devilliers.
30:05 Et là, bien sûr, Geoffroy Lejeune,
30:07 toujours directeur de la rédaction du journal du dimanche.
30:10 Parlons de l'Europe à présent,
30:12 puisqu'on est à moins de 100 jours des élections européennes.
30:15 Dites-moi si je me trompe, Philippe Devilliers,
30:17 mais il y a deux grandes visions de l'Europe qui vont s'affronter.
30:20 Les européistes, qui font de l'Europe la valeur cardinale,
30:23 et ceux qui veulent une Europe des nations,
30:25 avec un retour d'une souveraineté nationale
30:28 et d'une coopération européenne sur différents sujets.
30:31 Philippe Devilliers, vous souhaitez revenir ce samedi matin
30:34 sur l'origine de l'idée européenne.
30:37 Qu'est-ce que vous voulez dire par là,
30:39 l'origine de l'idée européenne ?
30:41 - Eh bien, l'Europe est née dans un verre.
30:47 Dans un chai.
30:49 L'Europe est née dans un verre de cognac.
30:52 Avec un petit jeune homme,
30:56 qui a vécu son enfance dans le monde du vin brûlé.
31:02 De Gaulle avait un mot ironique.
31:07 Vous avez compris qu'il s'agit de Jean Monnet.
31:10 - Oui.
31:11 - Il disait que Jean Monnet faisait un bon cognac.
31:17 C'est dommage que cette occupation ne lui ait pas suffi.
31:21 En effet, le jeune homme, très vite,
31:25 a eu le goût du large,
31:27 il a quitté la cave,
31:30 et il est parti en Angleterre.
31:33 Il est passé de la vigne aux salles de marché.
31:36 Quand la guerre de 1914 est arrivée, il s'est fait réformer.
31:40 Il a été rappelé par Clemenceau,
31:42 "Que faites-vous, jeune homme ?"
31:43 Il travaillait à la Banque Lazare.
31:45 Là, il a fait fortune,
31:47 et repéré par les Anglais,
31:50 il a été anobli.
31:52 Le baronnet,
31:53 le baronnet Mister Monnet of Cognac, on l'appelait.
31:58 Et Mister Monnet of Cognac,
32:01 l'Angleterre ne lui a pas suffi,
32:03 il a débarqué aux Etats-Unis.
32:05 Et là, en 1934,
32:07 il dîne avec son associé.
32:09 Parce qu'il a créé une banque.
32:11 Et il pique la femme de l'associé,
32:14 Sylvia Giannoli.
32:16 Et elle dit, "Mais moi, je veux me marier religieusement."
32:20 "C'est pas possible, il y a les règles,
32:22 le droit italien, puisqu'elle est italienne."
32:24 Donc, il s'envole pour Moscou.
32:26 Il convole à Moscou.
32:28 Et donc, c'est un mariage soviétique, en quelque sorte.
32:33 Allégorique.
32:34 Et il revient, et là, en 1941,
32:38 le coup s'installe à Washington.
32:41 Et c'est là que tout commence.
32:43 Parce que là, il entre au cabinet de Roosevelt.
32:48 Et c'est dans le bureau de Roosevelt
32:50 qu'ils vont dessiner les plans de la CK,
32:52 le Pool Charbon-Acier.
32:54 Et c'est dans le bureau de Roosevelt
32:56 qu'une note que j'ai retrouvée en mai 1943,
33:02 dit ceci.
33:04 "Il faut, pour que la paix soit possible,
33:08 éviter à tout prix que les États européens
33:10 retrouvent leur souveraineté nationale."
33:12 "Il faut un grand ensemble atlantique."
33:15 Et donc, c'est dans le bureau de Roosevelt
33:18 qu'il est dépêché pour aller voir de Gaulle.
33:20 Et il revient, et avec Hopkins,
33:22 le conseiller de Roosevelt, il dit ceci.
33:25 "Cet homme est dangereux,
33:27 il est contre la reconstruction européenne,
33:29 il faut le détruire."
33:31 Dixit, sans monnaie.
33:33 C'est dans le bureau de Roosevelt
33:35 qu'en fait, émet, est émise cette idée,
33:38 il faut faire les États-Unis d'Europe
33:40 qui seront le complément des États-Unis d'Amérique.
33:43 Et on va copier sur l'Amérique,
33:45 c'est-à-dire, on va appeler ça la Commission,
33:47 comme les agences fédérales américaines,
33:49 on va appeler le discours de l'Union,
33:52 Madame von der Leyen, comme aux États-Unis,
33:55 on va faire ce que font les Américains,
33:58 avec même les mêmes mots.
34:01 Et si vous voulez comprendre
34:04 comment est née l'idée européenne,
34:07 écoutez bien ce que je vais vous dire maintenant.
34:09 C'est la dernière phrase des Mémoires de Jean Monnet.
34:13 "Ai-je assez fait comprendre
34:17 que la communauté que nous créons
34:19 n'a pas sa fin en elle-même ?
34:23 Les nations souveraines du passé
34:28 ne peuvent devenir et rester le cadre
34:32 des problèmes du présent.
34:35 Et la communauté elle-même que nous créons
34:38 n'est qu'une étape vers les formes d'organisation
34:42 du monde de demain."
34:44 "N'est qu'une étape vers les formes d'organisation
34:46 du monde du demain."
34:47 Qu'est-ce que ça veut dire ?
34:48 Ça veut dire faire un grand marché planétaire de masse,
34:51 abolir la politique,
34:54 passer par l'économie.
34:56 L'idée européenne est née.
34:59 C'était une idée américaine.
35:01 Jean Monnet n'en a pas été l'inspirateur,
35:04 il en a été l'agent.
35:06 Le 6 mars 1962,
35:09 il vous reste beaucoup moins de temps
35:10 que vous ne deviez en avoir.
35:12 C'est-à-dire que vous avez, je vous le dis,
35:13 une minute quarante.
35:14 Philippe Devilliers, Jacques Brel,
35:15 enregistrez le plat pays
35:17 avec le vent du nord qui vient s'écarteler,
35:20 avec le vent du nord, écoutez le craqué,
35:22 le plat pays et le mien,
35:24 la mer du nord.
35:26 Philippe Devilliers, que représente Jacques Brel pour vous ?
35:30 Il a scandé ma vie.
35:31 Il m'a accompagné partout.
35:33 Il m'a prêté ses chansons
35:37 et que j'appliquais à chaque situation.
35:40 Il m'a fait visiter Vesoules, Vierzon.
35:42 "T'as voulu voir Vesoules ?" etc.
35:44 Il m'a...
35:46 Quand l'été arrivait,
35:48 il m'a appris à guetter les moiteurs
35:52 quand la plaine est fumante,
35:55 tremble sous-juillet, etc.
35:58 Et quand j'allais visiter les Vieux,
36:01 je cherchais la pordule d'argent
36:03 qui ronronne au salon,
36:04 qui dit oui, qui dit non,
36:05 et puis qui nous attend.
36:07 Et puis un jour,
36:10 quand je suis devenu sous-préfet de Vendôme,
36:12 je me suis dit, je vais faire la place à Jacques Brel.
36:14 J'étais là, sous le lice Trompyr,
36:16 et je me suis lancé
36:18 à la sous-préfecture, en fait, la sous-préfète,
36:20 sous le lice Trafacet, il pleut des oranges âdes,
36:22 des champagnes tièdes,
36:23 et des propos maussades de femelles mégères de fonctionnarisés.
36:26 Je suis un soir d'été, ambiance.
36:28 Et un jour, j'arrive à Beyrouth,
36:29 sur une route éventrée,
36:31 il y a les maronites qui m'attendent,
36:32 il y a des affiches partout, partout, partout,
36:34 et sur les affiches,
36:36 ils crient leur espoir de renaître,
36:38 les Libanais.
36:39 Il est écrit ceci,
36:40 "Il est, paraît-il, des terres brûlées,
36:42 donnant plus de blé qu'un meilleur avril."
36:45 Jacques Brel, ne me quitte pas.
36:49 Ne nous quitte pas.
36:51 Ne me quitte pas,
36:54 il faut oublier tout,
36:57 peut-ce oublier
36:59 qui s'enfuit déjà,
37:02 oublier le temps
37:04 des malentendus et le temps
37:07 perdu,
37:09 à savoir comment
37:12 oublier ces heures
37:14 qui tuaient, parfois,
37:17 à coups de
37:19 pourquoi, le cœur
37:22 du bonheur
37:24 ne me quitte pas.
37:26 Ne me quitte pas.
37:29 Ne me quitte pas.
37:31 - Vous avez réussi dans cette émission, Philippe Devilliers,
37:34 à réveiller Jacques Brel.
37:37 Bravo.
37:39 Vous avez d'autres artistes qui vous ont marqué, comme ça ?
37:42 On pourrait parler de qui la semaine prochaine,
37:44 ou dans les semaines à venir ?
37:46 - Ça, je vous réserve la surprise.
37:48 - Je sais, la chanson française, il est imbattable.
37:50 On a chanté un jour Charles Aznavour ensemble.
37:52 - Et en fait, ce que j'ai pas
37:55 dit tout à l'heure, c'est
37:58 le plus beau vers de Jacques Brel,
38:02 qui va offrir des perles
38:05 de pluie
38:07 - venues de pays.
38:09 - qui n'existent dans aucun pays.
38:11 Jacques Brel, c'est
38:14 la rencontre
38:16 des grands chanteurs français
38:18 du début du XXe siècle
38:20 et de Ruth Buff et Villon.
38:23 C'est tout ça ensemble.
38:25 Et donc, c'est pas de la variété, en fait.
38:28 C'est beaucoup plus que ça.
38:30 - Je crois que Philippe préfère Jacques Brel
38:32 traîner Brassens à Aya Nakamura.
38:34 - Ah, c'est pas prévu pour l'instant
38:36 pour les Jeux Olympiques. Merci à tous les deux.
38:38 - Ah, ben, attendez.
38:40 - Ah, que voulez-vous dire ?
38:42 - Non, non, non, vous allez pas chanter à Aya Nakamura.
38:44 On vient de parler de Jacques Brel.
38:46 - Ah, ben non, mais là, vous m'avez provoqué.
38:48 En fait, vous m'avez dit "de qui ?"
38:50 Vous m'avez provoqué.
38:52 Eh bien, je vais chanter
38:54 "Oh, Dja Dja, oh,
38:56 y'a pas moyen Dja Dja,
38:58 je suis pas ton tourneur, ta cata Dja Dja,
39:00 je suis pas ta sœur, ta pâte, ta daronne Dja Dja,
39:02 oh Dja Dja, Dja Dja, oh, ya ya,
39:04 Aya Nakamura."
39:06 - Écoutez,
39:08 - Vous allez chercher.
39:10 - Non, non, je ne vous cherche jamais.
39:12 - Moi, j'ai des références.
39:14 - Écoutez, vous avez des belles références.
39:16 On se retrouve samedi prochain,
39:18 à la même heure, sur Europe 1,
39:20 en partenariat avec CNews.
39:22 Mais dans un instant, c'est Laurent Mariotte
39:24 pour la table des bons vivants.
39:26 Laurent, quel est le menu ce samedi ?
39:28 - Bonjour, Elliot.
39:30 Aujourd'hui, on fait le tour de France de nos recettes
39:32 paysannes, et je peux vous dire qu'elles sont nombreuses.
39:34 Et puis, le chef Jean Sulpice nous rejoint
39:36 avec un plat du jour, tout droit venu de
39:38 à tout de suite !