• il y a 8 mois
Bruno Le Maire et son ministre délégué aux Comptes publics , Thomas Cazenave, ont présenté un plan d'économies de 10 milliards d'euros pour 2024 devant l'Assemblée nationale et annoncé 20 milliards de coupes supplémentaires en 2025

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Transcription
00:00 Je ne veux pas d'un État pompe-Afrique. Comment vous l'interprétez-vous ?
00:04 Il est en train de dire "les Français abusent de cet État" ?
00:08 Comme souvent dans les formules, c'est une formule totalement excessive
00:12 parce que l'État, d'abord il n'y a pas que l'État, il y a aussi la sécurité sociale.
00:15 Mais l'État c'est une façon de mettre en commun une partie de nos ressources.
00:19 Les mettre en commun pour faire deux choses.
00:21 D'abord pour assurer des situations de la vie, par exemple financer les retraites, financer le chômage.
00:27 Et puis pour payer collectivement des dépenses qui sont utiles à toutes et tous.
00:32 L'école par exemple ou la santé.
00:34 Donc ce n'est pas une pompe-Afrique, c'est simplement que ce que d'autres pays ont décidé de payer de manière privée,
00:39 par exemple les États-Unis, la Suisse, comme la santé ou l'éducation,
00:42 qui coûtent parfois très cher et qui créent beaucoup d'inégalités,
00:46 en France et dans beaucoup d'autres pays, on a choisi de le payer collectivement.
00:49 Donc ça ce n'est pas une pompe-Afrique, c'est simplement une façon d'organiser le fonctionnement de l'économie.
00:53 Sauf qu'il dit, en gros, là il y a urgence à trouver des économies,
00:58 parce que quand on gagne moins, on doit moins dépenser.
01:02 C'est logique, il dit la croissance finalement, elle est revue à la baisse.
01:06 Il tablait sur 1,4%, finalement il n'espère pas plus de 1% sur l'année.
01:11 Le déficit public, il frôle les 5% et il dit, il y a urgence, il y a urgence à trouver des économies.
01:17 Alors on a là encore une mise en scène de l'urgence,
01:20 comme on avait eu d'ailleurs au moment de la réforme des retraites,
01:23 pour justifier un passage en accéléré.
01:26 Le gouvernement a révisé sa prévision de croissance de 0,4%,
01:30 mais en fait ça n'a surpris personne.
01:32 C'est la prévision de croissance précédente, celle de novembre-décembre,
01:35 qui était beaucoup plus haute que celle de tout le monde.
01:37 Et donc trois mois plus tard, il fait mine de rejoindre un petit peu les prévisions de croissance de tout le monde,
01:42 en disant, finalement c'est très urgent, il faut tout de suite faire un plan d'économie.
01:46 En réalité, il n'y a pas d'urgence si on regarde l'état de l'économie.
01:51 La dette est soutenable, le déficit est important,
01:53 mais il coûte un peu moins cher que prévu d'ailleurs, ça fait aussi partie des économies.
01:57 Et donc il n'y a pas d'urgence du point de vue de l'économie,
02:00 et d'autant plus que ce que disent les macro-économistes,
02:03 c'est qu'en période de ralentissement de l'économie,
02:05 justement ce n'est pas le moment d'appuyer sur le fond.
02:08 Parce que quand on réduit les dépenses publiques au moment où le chômage remonte par exemple,
02:11 on risque finalement de ralentir encore un peu.
02:13 Mais alors pourquoi il dirait tout ça ?

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