Le journaliste, Erik Tegnér, sur les 300 réfugiés africains arrivés en métropole en provenance de Mayotte : «Évidemment que ces images peuvent créer un appel d'air»
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00:00 J'étais dans ce camp de Cavani, j'ai parlé à de nombreux Congolais qui parlent français
00:04 et qui me disaient que, alors qu'ils étaient réfugiés en Tanzanie,
00:07 ils ne connaissaient pas la situation à Mayotte.
00:09 Des passeurs comoriens sont allés les voir en leur disant
00:11 "Vous savez, vous pouvez aller à Mayotte, c'est juste en face.
00:14 Il y a cette question justement du droit d'asile et donc ça sera beaucoup moins
00:18 dangereux pour vous de passer par cette voie plutôt que d'essayer de monter,
00:21 de passer par la Libye ou de traverser la Méditerranée."
00:24 Et donc, depuis quelques années, il y a de plus en plus d'Africains
00:27 qui, justement, vont vers Mayotte et qui se passent le mot,
00:31 grâce à une professionnalisation du métier de passeur comorien.
00:35 Ils partent essentiellement de Dar es Salam en Tanzanie.
00:37 Il faut savoir qu'en Tanzanie, on est aujourd'hui sur 200 000 réfugiés.
00:40 C'est énorme.
00:41 Et sur ces 200 000, il y en a près de 70 000 qui sont congolais,
00:45 c'est-à-dire des gens qui peuvent effectivement arriver à Mayotte
00:47 et pouvoir venir de zones en guerre comme justement l'est du Congo.
00:52 Et donc, ils rondent globalement aujourd'hui, on est à peu près sur 40 %
00:55 en termes de taux d'acceptation des demandes de droits d'asile de ces Congolais.
01:00 Donc, évidemment que ces images aujourd'hui peuvent créer un appel d'air.
01:04 Ces images, on sait qu'ils circulent très facilement sur TikTok
01:07 parce que c'est comme ça qu'ils s'informent, notamment en Afrique.
01:10 La presse locale, ce matin de Mayotte, justement, elle s'inquiète.
01:13 Elle dit que ces images, on va les voir justement, ces réfugiés
01:16 dans un château en France, vont donner vraiment envie
01:20 à toutes ces réfugiés qui sont aujourd'hui en Tanzanie de se dire
01:23 eh bien, on va payer 1500, 2000 euros à des passeurs comoriens
01:27 pour pouvoir aller jusqu'à Mayotte.
01:30 Donc, évidemment que c'est inquiétant, d'autant plus que ça va continuer.
01:32 Aujourd'hui, il y a près d'un millier de personnes
01:35 qui sont encore en attente au niveau de Kavani et aux alentours.
01:38 Parce que vous savez, jusqu'au 10 mars,
01:40 Sherald Darmanin avait promis justement de démentir ce camp de Kavani.
01:43 Moi, ce qu'on me dit en ce moment sur place,
01:45 c'est qu'il n'a pas véritablement l'air aujourd'hui de se vider.
01:48 Parce qu'au fur et à mesure qu'il y a des départs,
01:50 il y a également des arrivées parce qu'en ce moment, dans le même temps,
01:53 cette semaine, il y a énormément de bateaux, ce qu'on appelle les kwasa-kwasa,
01:56 qui ont continué justement à arriver sur Mayotte.
01:59 C'est un flux continu.
02:00 [Musique]
02:03 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]