• il y a 10 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il s'intéresse à l'annonce d'Emmanuel Macron qui souhaite désormais instaurer des prix planchers pour soutenir l'agriculture française.

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Transcription
00:00 - Europe 1 matin - Place à l'édito politique avec le Figaro sur Europe 1. Bonjour Alexis Brezet.
00:06 - Bonjour Dimitri, bonjour à tous. - Vous revenez ce matin Alexis sur l'une des annonces samedi
00:10 d'Emmanuel Macron aux agriculteurs des prix planchers pour leur garantir un revenu décent.
00:14 Proposition qui ne semble convaincre personne Alexis. - Ah pardon, on ne peut pas dire ça Dimitri.
00:19 Du côté des communistes, des insoumis et de la confédération paysanne Le Syndicat agricole de
00:25 gauche, on est aux anges. Yann Brossat et Emmanuel Bompard applaudissent les deux mains. Alexis
00:30 Corbière salue une victoire idéologique. Et rendez-vous compte, ça fait 13 ans qu'il les
00:36 réclame ces prix planchers. 13 ans que les majorités successives, socialistes puis macronistes, les
00:41 refusent au motif que ce dispositif est absurde et inefficace. En novembre, alors qu'une Xème
00:48 proposition de loi venait sur le tapis, Olivier Grégoire, à l'époque ministre chargé de la
00:52 consommation, avait dénoncé un texte rappelant Cuba ou l'Union soviétique. Fin janvier, Marc Fesneau,
00:58 le ministre de l'agriculture, parlait de mesures démagogiques. Et voilà qu'Emmanuel Macron, pour
01:02 faire un coup dans l'espoir d'apaiser la colère des paysans, sans crier gare ni prévenir personne,
01:07 il n'y avait qu'à voir la tête de Marc Fesneau, voilà qu'il se ralliait à cette idée. Bon, sans
01:11 grand succès apparemment, vous l'avez dit, puisque ni les principaux syndicats, ni les acteurs de la
01:15 filière ne semblent pour l'heure très convaincus. - Qu'est-ce qui explique les réticences à propos
01:19 de ces prix planchers, Alexis ? - Peut-être le bon sens, simplement. Quels sont, pour résumer,
01:24 les problèmes de nos agriculteurs ? Ce sont des charges qui les étranglent, des normes qui les
01:28 étouffent et une concurrence inégale qui les lamine. Partons de là. La logique voudrait qu'on
01:33 propose donc de baisser les charges, d'alléger les normes, de les harmoniser strictement au
01:37 niveau européen et d'imposer des droits de douane aux productions extra-européennes qui, sans
01:42 respecter ces fameuses normes, viennent concurrencer nos productions. C'est du bon sens.
01:45 Au lieu de quoi, aurait-il cas, il suffisait d'y penser, voilà qu'on rajoute une nouvelle
01:51 couche de réglementation avec ces fameux prix planchers qui, sur le papier, garantiraient par
01:56 magie le revenu des agriculteurs. C'est bien gentil, mais dans la vraie vie c'est un peu
02:00 plus compliqué. D'abord, les prix planchers aujourd'hui c'est interdit. Quand producteurs
02:05 et distributeurs se mettent d'accord pour ne pas descendre en dessous d'un certain seuil,
02:08 cela s'appelle une entente illicite et c'est contraire aux lois de la concurrence. Mais bon,
02:12 imaginons qu'on puisse s'en abstraire. On se heurte alors à l'incroyable complexité du
02:17 processus. Comment et sur quelle base de coûts fixer le juste prix de la clémentine, de la
02:24 clémentine corse, de la clémentine bio, de la clémentine corse bio, etc. Les produits agricoles,
02:31 ce n'est pas comme des boulons fabriqués dans une usine. Selon les régions, la taille des
02:35 exploitations, les aléas climatiques, les espèces animales, les variétés végétales,
02:40 les coûts de production ne sont évidemment pas les mêmes et le prix plancher qui serait juste
02:44 pour l'un ne le serait pas pour l'autre. Mais bon, imaginons encore qu'on arrive, par une sorte de
02:50 miracle administratif bien français, à bâtir cette usine d'un gaz. Que se passerait-il alors ? Je
02:55 vais vous le dire, ce sont les acheteurs qui disparaîtraient. C'est la demande qui s'évaporait.
03:00 Mais pourquoi donc ? Pour une raison toute simple Dimitri. On peut toujours, bien sûr,
03:04 fixer un prix qu'on estime décent. Mais on ne peut pas forcer les gens à acheter à ce prix. Si
03:11 donc on fixe un prix plancher plus haut que le prix actuel, c'est bien l'objectif sinon à quoi bon ?
03:15 Eh bien les industriels et les distributeurs se fourniront moins cher ailleurs, en Europe ou dans
03:21 le monde. Et quand on a nos productions qui déjà ne s'exportent pas très bien, si elles sont plus
03:25 chères, elles s'exporteront plus mal encore. Et à la fin, vous verrez, on demandera à l'État ou à
03:30 l'Europe de racheter au prix fort les invendus, comme au plus beau temps du beurre d'intervention
03:34 ou du stock de l'oeuvre européen. Franchement, on se demande bien pourquoi Emmanuel Macron a
03:39 désinvité les soulèvements de la terre, si c'était pour nous ressortir le programme de Jean-Luc
03:44 Mélenchon. - Merci Alexis Brézé. Le beurre d'intervention, c'était ces excédents de beurre
03:48 qui étaient vendus à prix réduit aux industries alimentaires ou aux pays en voie de développement.
03:51 Ça nous renvoie quelques décennies en arrière. - Ah oui, c'est vieux. - Merci Alexis Brézé.
03:55 À la Une du Figaro ce matin, l'uniforme qui fait ses premiers pas à l'école publique. Merci Alexis,

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