A Sète, la jeune entreprise Carenelec propose un service sur-mesure d’intégration de moteur électrique sur des embarcations neuves ou anciennes.
Le fondateur vise d'abord les professionnels, mais ne perd pas de vue les plaisanciers.
Le fondateur vise d'abord les professionnels, mais ne perd pas de vue les plaisanciers.
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00:00 - C'est 7h13, c'est l'heure de se réveiller et surtout c'est le moment de passer à l'éco d'ici.
00:04 Ce rendez-vous que j'aime tant et qui nous permet de découvrir chaque jour
00:07 des entrepreneurs, des entreprises de notre département, des start-up.
00:11 Ça fait bouger l'économie et en plus de ça, il faut passer à l'électrique en ce moment, c'est parfait.
00:15 Nous sommes avec Richard Bousquet. Bonjour. - Bonjour.
00:17 - Comment ça va ? - Très bien, merci de me recevoir.
00:20 - On est ravi de vous recevoir. J'imagine que vous êtes venu en bateau ?
00:23 - J'ai eu un peu de mal en fait, le lèse est à niveau bas en ce moment.
00:26 - Ah oui, oui. - Donc non, je suis venu en voiture.
00:28 - Vous êtes venu en voiture, mais ce n'est pas grave.
00:30 En tout cas, là vous êtes face à des propriétaires de bateaux plutôt riches,
00:33 c'est-à-dire Sébastien et Guillaume, donc ça va être parfait.
00:36 Vous venez de quelle ville ? - Alors moi je suis de Lodève à l'origine.
00:39 - D'accord. - Je suis en arrière-pays et je travaille sur 7.
00:41 - D'accord. Mais donc vous habitez à Lodève ? - J'habite à Lodève.
00:43 - Ah vous êtes Lodévois. - Lodévois.
00:45 - Eh bien dites-le que vous êtes Lodévois. J'ai l'impression, à l'origine j'étais de Lodève.
00:48 - C'est un peu un transit. - Oui, oui.
00:50 - Richard Bousquet, donc t'entre invité, Guillaume. - Et Richard, vous avez lancé votre entreprise,
00:54 Carénélec, jeune entreprise. - Tout à fait.
00:57 Alors Carénélec, jeune entreprise, en fait, qui travaille dans le secteur de ce qu'on appelle le rétrofit nautique.
01:02 - Le rétrofit nautique. - C'est un mot à la mode en ce moment,
01:04 vous l'entendez un peu de partout. Le rétrofit, c'est tout simplement comment on transforme un moteur thermique
01:08 et on le remplace par un moteur électrique.
01:10 - Alors vous êtes un informaticien de formation, à l'origine, mais plaisancier depuis 25 ans.
01:16 - Tout à fait. - Donc amoureux de la mer et des bateaux.
01:18 - Exactement. Et c'est vrai que l'informatique, c'est surtout en fait, la plaisance, c'était un loisir jusqu'à présent.
01:23 - Oui. - Et depuis quelques temps, et surtout le réflexe post-Covid,
01:27 c'est de se dire qu'on va changer un peu la donne, maintenant je vais professionnaliser,
01:30 je vais devenir professionnel, puisque j'ai quand même une certaine expertise,
01:33 et j'ai un goût pour justement tout ce qui est électrique.
01:37 - La plaisance, vous la pratiquez à la voile ou à moteur ?
01:40 - C'était plutôt plaisance moteur. - Plutôt plaisance moteur.
01:42 - Sur la grande mode. - De votre prise de conscience.
01:44 - Exactement. Parce que je ne sais pas si vous savez combien consomme un moteur.
01:47 - Dites-nous justement. - En consommation, c'est entre 70 et 80 litres de carburant à l'heure.
01:52 - Ah oui, à l'heure. - Tout à fait.
01:54 - Donc c'est un plein et demi de voiture. - Exactement.
01:57 - Bon grosso modo, on va dire. - 150 euros de l'heure de navigation.
01:59 - Pour deux pas. - Ça devient prohibitif aujourd'hui.
02:01 Pour un plaisancier, c'est difficile. Pour un professionnel, c'est réellement compliqué pour travailler avec.
02:06 - Alors, il y a le point de vue financier, puis il y a le point de vue environnemental aussi.
02:09 - Exactement. Et d'où justement la solution, qui est cette transformation en électrique,
02:12 qui aujourd'hui est une solution à la fois économique et écologique.
02:15 Donc on est gagnant sur les deux tableaux.
02:18 - Et alors au départ, vous vouliez lancer votre activité, votre entreprise, sur le lac du Salagou.
02:21 - Tout à fait. - Parce que vous êtes de l'ODEF.
02:23 - Exactement. On fait les premiers essais sur le lac du Salagou en 2021,
02:27 tout simplement pour accompagner nos amis pêcheurs.
02:29 Le lac du Salagou est une zone naturelle protégée, donc interdite à la navigation thermique.
02:35 Et en fait, on a pu faire des premiers essais.
02:37 Seulement, c'était un peu trop limité en termes d'espace, un peu trop compliqué en termes d'aménagement.
02:42 Et la découverte de la lagune de Thau, en tout cas moi je suis de Montpellier,
02:46 donc retourner sur la lagune de Thau, ça me paraissait évident,
02:49 puisque c'est un théâtre d'expérimentation suffisamment grand.
02:52 Par contre, c'est comment s'installer qui a été un petit peu plus compliqué, qui a pris un peu plus d'un an.
02:56 - Alors, Carenne-Elec, comme carénage, Elec comme électrique, on a bien compris,
03:00 vous vous installez sur la lagune. Alors vous allez vous installer sur un site bien particulier
03:05 qui est un tiers-lieu, qui est la Palanquée, à Sète, c'est ça ?
03:08 - Tout à fait. - Expliquez pour ceux qui ne connaissent pas la Palanquée.
03:11 - Alors, le tiers-lieu, qu'est-ce que c'est le tiers-lieu ?
03:13 En fait, c'est tout simplement le troisième lieu, quand vous avez votre domicile qui est de premier lieu,
03:17 le travail qui est de second, et le tiers-lieu, c'est le troisième lieu, celui où on va.
03:21 La Palanquée, en fait, c'est un choix que nous avons fait pour pouvoir réellement nous implanter sur le territoire
03:26 et bénéficier de la puissance et du soutien de l'économie sociale et solidaire.
03:30 C'est avant tout un tiers-lieu citoyen, et comme son nom l'indique, c'est accessible à tous.
03:35 Ça permet justement de pouvoir à la fois croiser des citoyens, de pouvoir inviter des professionnels.
03:40 On a également des espaces de coworking, on a également aussi des entreprises à demeure sur place.
03:45 Et l'idée d'être dans cet incubateur, ça a été pour moi, dans les six derniers mois,
03:49 la possibilité de rencontrer l'écosystème CETOI.
03:52 Et vous savez que l'île Singulière, comme son nom l'indique, on n'y rentre pas comme on y voudrait.
03:57 Donc ça m'a permis vraiment d'avoir un accompagnement territorial.
04:01 - Et aujourd'hui, Carenélac, c'est une demi-douzaine de personnes, c'est ça ?
04:04 - Pas du tout, non. Au contraire, aujourd'hui, dans Carenelac, en fait,
04:08 nous faisons travailler notre vrai métier, c'est pour ça qu'on a créé un nouveau métier.
04:12 Notre métier, c'est que nous sommes deux et accompagnés de quelques alternants,
04:15 nous avons la capacité de faire travailler l'ensemble des acteurs de la filière.
04:19 - Oui, bien sûr. - Donc c'est pour nous, surtout, une sous-traitance
04:22 et un outil qu'on va mettre en place au laboratif.
04:25 - Qui s'adresse à vous ? Donc c'est sûr ce tiers-lieu de la Palanquay qu'on vient vous rencontrer,
04:30 pour reconvertir son bateau à moteur thermique en bateau à propulsion électrique.
04:35 - Est-ce que tous les bateaux sont concernés ? Pas tous, j'imagine.
04:38 - Pratiquement tous les bateaux. C'est vrai qu'au niveau de la réflexion,
04:41 nous avons commencé par, d'abord, les professionnels, puisque ce sont les principaux concernés.
04:45 - Qui trahissent sur la lagune, hein. On parle pas de haute mer, attention.
04:48 - Non, non, on va pas parler. On va rester sur le domaine maritime, mais sur la lagune, tout simplement,
04:51 parce que la lagune, c'est un milieu fermé, c'est relativement facile, en plus, d'y manœuvrer.
04:56 Et on a choisi de commencer à travailler avec la conchiliculture.
04:59 Tout simplement, ça me tient à cœur, parce que nos amis ostréoculteurs, en fait,
05:02 ont réellement besoin, aujourd'hui, de faire des économies.
05:05 Et cette idée de pouvoir travailler avec eux, ça a été surtout pour répondre à un besoin
05:08 avec un schéma relativement facile à gérer,
05:13 puisqu'en fait, la motorisation électrique, c'est quelque chose qui existe depuis plus de 15 ans,
05:16 donc on maîtrise. Les batteries, on est en train de connaître, justement,
05:20 des grosses révolutions, et c'est important de les mettre en œuvre.
05:23 - Parce qu'on a souvent dit que les batteries, c'était un problème.
05:25 - Exactement, mais ça restera toujours le problème numéro 1.
05:27 Seulement, il faut qu'on puisse trouver des solutions de bon sens.
05:30 C'est comme on le fait avec nos téléphones portables, par exemple,
05:32 quand on prend un chargeur de batterie, en cas d'avoir peur de tomber en panne,
05:35 on fait pareil avec un bateau.
05:37 - Donc les ostréoculteurs, les plaisanciers aussi, les particuliers, vous sollicitent ?
05:40 - Les plaisanciers nous sollicitent. Pour l'instant, on met un frein sur la plaisance,
05:43 tout simplement parce que le domaine maritime est difficile d'accès
05:46 pour un moteur 100% électrique. Pour de l'hybride, pourquoi pas,
05:49 mais c'est un budget beaucoup plus conséquent.
05:51 L'idée, c'est de pouvoir commencer par les professionnels,
05:53 comme ça, ça laissera le temps aussi aux acteurs de l'énergie
05:56 de pouvoir réadapter correctement leur réseau,
05:58 pour que les particuliers, au moment où on en aura besoin,
06:00 pourront se plugger, brancher leur bateau un peu n'importe où.
06:03 - Un bateau qui se plug, j'imagine pas qu'on pourrait dire ça un jour,
06:07 mais c'est la réalité, évidemment.
06:09 En termes de... Allez, question toute bête, c'est pas facile,
06:12 ça dépend du modèle du bateau, de l'usage qu'on en a, sur la durée,
06:15 mais grosso modo, un bateau à propulsion électrique,
06:19 c'est une autonomie de combien ?
06:21 C'est pas la même liberté qu'avec un bateau à moteur thermique,
06:24 mais malgré tout, qu'est-ce que l'électrique permet quand même aujourd'hui ?
06:27 - Ce que l'électrique permet avant tout, c'est de pouvoir répondre à un usage.
06:30 Donc effectivement, c'est pas la même autonomie, vous avez tout dit,
06:33 on est sur des autonomies moins grandes,
06:35 mais on est également sur une nécessité de ralentir.
06:37 Et en fait, on s'aperçoit, et on le voit très bien aujourd'hui,
06:39 que du moment qu'on ralentit, on arrive exactement au même résultat,
06:42 c'est-à-dire qu'on va pouvoir mieux gérer la consommation électrique,
06:46 et on va pouvoir surtout garantir que, à l'usage,
06:49 l'usager, lui, ne sent pas réellement la différence.
06:52 Ce n'est pas pour quelques nœuds en moins de vitesse sur la lagune
06:54 qu'on y trouve quelque chose.
06:56 - C'est un effet potentiel. - Exactement.
06:57 Et en termes d'autonomie, en fait, on gère l'autonomie correctement
07:00 avec un système de batterie adapté,
07:02 et aujourd'hui, on a de plus en plus d'innovations dans ce sens,
07:04 on a un très bon acteur toulousain qui le fait pour nous.
07:07 - Et si j'avais un jet-ski, par exemple, ça marche ou pas ?
07:09 Ou c'est pas un bateau ?
07:10 - C'est un sacré marché.
07:11 Le jet-ski, justement, là, la question numéro un,
07:14 c'est comment arriver à avoir beaucoup de puissance,
07:17 restituée en très peu de temps,
07:18 et là, effectivement, on est sur des autonomies très courtes,
07:20 donc qui nécessiteraient un système avec une recharge très rapide.
07:24 On va dire qu'en termes de rapport de coûts,
07:26 c'est pas intéressant.
07:27 On est sur une...
07:28 Pour le professionnel, tout ce qui est bateau de travail,
07:30 services portuaires, les pêcheurs, les conchiliculteurs,
07:32 c'est intéressant parce qu'ils ont un travail
07:34 qui est relativement facile à déterminer.
07:39 Pour tout ce qui est la plaisance et le loisir, c'est compliqué.
07:41 C'est compliqué parce qu'en fait, on peut pas dire à un particulier
07:44 "il faut calmer la manette des gaz, il faut aller doucement".
07:46 - Évidemment.
07:47 Karine Hellek, on vous trouve sur le tiens-lieu de la Palanque
07:49 et sur CETS, on veut prendre contact avec vous,
07:51 si on peut le faire via Internet.
07:52 - Tout à fait. - Merci.
07:53 - Tout à fait. Site Internet karinehellek.fr.
07:55 - karinehellek.fr.
07:56 - Tout à fait, joignable.
07:57 Et là, pour vous dire aussi, nous nous sommes accompagnés
08:01 par l'agence d'attractivité Blue Invest.
08:03 Et nous avons aujourd'hui la capacité et l'envie
08:06 de rejoindre une pépinière d'entreprise, Flex.
08:08 Donc on est un peu en transition.
08:10 Mais on sera toujours présents sur les trois lieux.
08:12 - Eh bien merci Richard Bousquet d'être revenu nous en parler ce matin.
08:14 - Avec plaisir, merci.
08:15 - Bonne journée à vous.
08:16 - Bonne journée à vous.
08:17 - Et vous retrouvez toutes les infos sur le site Internet francebleu.fr.
08:20 Il est 7h21.
08:21 On va écouter la chanson, pas de l'année dernière, l'année d'avant,
08:24 des Restos du Coeur, puisque c'est une semaine spéciale
08:27 à Restos du Coeur sur France Bleu Héro.
08:28 Vous savez que ce week-end il y a la collecte,
08:30 la grande collecte des Restos du Coeur.
08:31 Il y a aussi le concert qui sera diffusé à la télé.
08:33 On passe la semaine avec les camions du coeur.
08:36 On retrouve Virginie Vives dans 3 minutes sur France Bleu Héro.