Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Bonsoir à tous. Face à l'info, édition spéciale avec Jordan Bardella, président du Rassemblement National.
00:08Est-il l'héritier de Jean-Marie Le Pen ? En quoi sa relation avec Marine Le Pen pourrait-elle être entachée si elle devient inéligible dans quelques semaines ?
00:18Jordan Bardella est-il Charlie ? Personnalité préférée des Français dans plusieurs sondages, que peut-il réellement apporter à la France ?
00:25Est-il réellement prêt à prendre le pouvoir après une France totalement ruinée et endettée ?
00:32Si l'immigration n'est pas une chance pour la France, en quoi lui, fils d'immigré, serait-il une chance pour la France ?
00:38A l'international, alors qu'un vent nouveau souffle avec Trump, Mélanie ou encore en Autriche, où en est la France ?
00:46En tant que député européen, quels sont les leviers d'action au sein de l'Union Européenne ?
00:52Comment sauver nos agriculteurs ? Comment faire face à la baisse de la natalité en France ?
00:56Beaucoup de questions ce soir, face à l'info, avec Jordan Bardella.
01:13Bonsoir à tous, bonsoir Jordan Bardella, c'est un plaisir de vous recevoir.
01:16Bonsoir Madame Kelly, merci pour votre invitation.
01:19Cette émission est en deux parties, d'abord tous les deux, et les mousquetaires classiques dans notre émission viendront en deuxième partie.
01:25Vous posez des questions sur des thèmes différents.
01:29Vous avez été très tôt membre du Front National, devenu RN.
01:33Vous avez été assistant parlementaire, porte-parole du parti, membre du bureau national, directeur national des jeunes du parti.
01:40Vous êtes conseiller régional d'Île-de-France.
01:42Vous avez été élu député européen en 2019, réélu en 2024.
01:47Vous avez été deuxième, puis premier vice-président du parti, puis président du parti aujourd'hui.
01:53Vous êtes à la tête du groupe Patriote pour l'Europe au sein du Parlement européen.
01:58Et vous avez sorti votre premier livre que j'ai ici, il y a deux mois,
02:02« Ce que je cherche » aux éditions Fayard, avec un vif succès à plus de 200 000 exemplaires.
02:09Vous racontez comment vous êtes un enfant à la banlieue, issu des banlieues des classes populaires,
02:14issu de l'immigration italienne.
02:16Ce livre est pour vous un appel.
02:19On vous voit ici en train d'écrire les dernières pages du livre.
02:22On vous voit ici au lancement de votre livre, au lancement presse de votre livre.
02:27Alors, ce livre est pour vous un appel à l'engagement,
02:30puisque vous dites que les dix ans qui viennent seront déterminants pour l'avenir de la France.
02:36Et nous allons en parler.
02:37Alors d'abord, Gerardin Bardella, pourquoi ne pas avoir voté la motion de censure aujourd'hui ?
02:44Le moment de vérité de ce gouvernement dirigé par François Bayrou depuis maintenant quelques semaines,
02:51ce sera le budget.
02:52Il faut un budget pour le pays, il faut un budget pour la nation française.
02:56L'économie française a besoin d'un budget.
02:59Et si le précédent budget qui avait été proposé par M. Barnier n'a pas été adopté,
03:03c'est parce qu'il prévoyait précisément une augmentation de la fiscalité de 40 milliards d'euros
03:09dans un pays qui a déjà le taux de prélèvement obligatoire le plus élevé des économies développées.
03:16La censure, ce n'est pas un jeu.
03:18On ne joue pas quand on est à l'Assemblée nationale.
03:22Quand on utilise le levier de la censure,
03:24quand on active le mécanisme de la censure à l'Assemblée nationale
03:27et qu'on vote ce dispositif qui est prévu par la Constitution,
03:30c'est pour protéger les Français d'un danger,
03:33à la fois pour eux, pour leur quotidien, pour les intérêts de la France,
03:37pour l'intérêt de nos entreprises.
03:38Et c'est précisément la raison pour laquelle le gouvernement précédent est tombé.
03:42J'ai écouté avec très grand intérêt le discours de politique générale de M. Bayrou.
03:47Comme beaucoup de Français, je n'en ai pas retenu grand-chose.
03:51On a le sentiment d'un système usé, d'un système à bout de souffle,
03:56dans lequel il y avait, à mon sens, deux grands absents.
03:59Le quotidien des Français n'a pas dit un mot sur le pouvoir d'achat,
04:03il n'a pas dit un mot sur les difficultés de millions de Français
04:05à payer les factures d'électricité, à mettre de l'essence dans la voiture,
04:08à régler le caddie de course lorsqu'ils vont faire leurs courses.
04:11Rien sur l'insécurité, rien sur une immigration qui est devenue totalement hors de contrôle.
04:16Et il n'a pas dit de mots non plus sur le destin de la France.
04:20Donc, je n'attends pas grand-chose de ce gouvernement,
04:22mais on ne joue pas avec les institutions.
04:24Et ce qui fonde notre différence avec la gauche, qui est je crois fondamentale,
04:29c'est que la gauche veut abattre les institutions.
04:31La gauche veut le désordre.
04:33La gauche veut dynamiter la Ve République.
04:36Ce n'est pas mon cas.
04:37Moi, je veux rétablir l'ordre dans le pays.
04:39Je veux remettre le pays en mouvement.
04:41Et pour cela, évidemment, avec mon groupe, nous allons être à l'Assemblée nationale
04:45autour de nos députés.
04:47Nous avons le premier groupe à l'Assemblée nationale,
04:49et évidemment de sa présidente à l'Assemblée, Marine Le Pen,
04:51les avocats des millions de Français,
04:53qui aujourd'hui ne se reconnaissent plus dans la politique d'Emmanuel Macron.
04:55Pour François Bayrou, c'est difficile d'être en même temps
04:59le macroniste de la première heure,
05:01qui a joint ses voix, qui a joint son corps à Emmanuel Macron
05:05au premier tour de l'élection présidentielle,
05:07qui a permis à Emmanuel Macron d'accéder au second tour,
05:09macroniste de la première heure depuis sept ans,
05:11et d'être aujourd'hui un homme de rupture.
05:13Sauf que les Français veulent la rupture.
05:15J'ai quand même l'impression ce soir, Jordan Bardella,
05:17que vous êtes peut-être un peu...
05:19Est-ce que le RN n'est pas un peu hors-jeu ?
05:21On voit qu'on ne parle que du PS pour la censure.
05:23Et comment ce soir, et comment le RN ne peut-il pas...
05:27Il ne vote pas la censure, alors qu'on voit que ce gouvernement vous méprise.
05:31Ce gouvernement se dirige vers une sorte de politique de centre-gauche.
05:35Pourquoi ne pas avoir voté la censure ?
05:37Et encore une fois, on a l'impression que vous êtes un peu hors-jeu,
05:39mis à l'écart ce soir, on ne parle que du PS.
05:41Mais ce que pense ce gouvernement de nous,
05:45et au fond ce que pense la classe politique de nous,
05:47ça ne m'intéresse pas.
05:48Moi, ce qui m'intéresse, c'est le destin de la France,
05:50et c'est l'intérêt des Français.
05:52Et je ne fonde mon vote, mes choix politiques,
05:56les propositions que nous formulons,
05:58avec pour seule boussole, l'intérêt de la France,
06:01et l'intérêt des Français.
06:02A chaque fois, on nous dit, le RN est hors-jeu,
06:04puis on se rend compte, 24h plus tard,
06:06que le RN a une place déterminante aujourd'hui
06:09dans le fonctionnement du pays.
06:11Nous avons voté la censure,
06:13maintenant il y a un nouveau gouvernement,
06:15moi je veux bien qu'on fasse tomber le gouvernement maintenant
06:17sur la base d'un discours de politique générale.
06:19Que va-t-il se passer ?
06:20Le Président de la République va nommer un nouveau Premier ministre,
06:22qui va refaire dans un mois, un nouveau discours de politique générale.
06:24Et pendant ce temps-là, on ne parle pas des agriculteurs,
06:27pendant ce temps-là, on ne parle pas du pouvoir d'achat,
06:29pendant ce temps-là, on ne parle pas de Mayotte,
06:32dont la loi d'urgence va être discutée en ce moment même,
06:35et qui a subi une catastrophe naturelle sans précédent,
06:38où toute l'île a été ravagée,
06:40et l'île croule depuis maintenant plusieurs décennies,
06:42sous le poids de l'immigration clandestine,
06:44de la submersion migratoire, et de l'abandon de l'État.
06:47Donc, derrière ce jeu politicien,
06:50qui au fond ne m'intéresse pas, qui n'intéresse pas les Français,
06:53il y a le quotidien des gens.
06:55Et moi, je veux parler du quotidien des gens,
06:57je veux parler du quotidien des Français,
06:59et on a un peu le sentiment,
07:01quand on regarde cette classe politique
07:03de vieux acteurs qui rejouent le même film,
07:06pour reprendre une phrase de Marie-France Garot,
07:09en regardant ce paysage politique,
07:11qui est aujourd'hui, objectivement, à bout de souffle.
07:14Alors, vous dites que vous n'êtes pas hors-jeu,
07:18on va parler un peu de l'autre temps fort de cette journée,
07:21qui a été l'hommage de Jean-Marie Le Pen,
07:24aujourd'hui, en l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce de Paris.
07:27Vous êtes arrivé sous les applaudissements du public,
07:31venu assister à cet hommage.
07:33Comment vous vous positionnez ?
07:36On voit ici les images où vous étiez à l'intérieur de l'église.
07:40Comment est-ce que vous vous positionnez par rapport à Jean-Marie Le Pen ?
07:43Est-ce que vous êtes son héritier spirituel ?
07:46Est-ce qu'on peut dire ça de vous ?
07:48C'est une question complexe à laquelle il n'existe pas de réponse simple.
07:54Je suis président d'un parti qui s'appelle le Rassemblement National.
07:59Le Rassemblement National n'est pas le Front National,
08:03mais il y a évidemment une histoire.
08:06Et Jean-Marie Le Pen a été une figure incontournable
08:10de la 4ème République, de la 5ème République.
08:13Ça a été un français, je l'ai dit, un français debout,
08:16dont le symbole est l'illustration même d'une vie française.
08:21Jean-Marie Le Pen, c'est quelqu'un qui a perdu son papa très tôt,
08:25il a été pupille de la nation, qui a souhaité s'engager dans la résistance,
08:28qui a été l'un des plus jeunes parlementaires de la 4ème République,
08:32qui a troqué son uniforme de parlementaire pour s'engager
08:35et servir l'armée française, à la fois en Algérie mais aussi en Indochine.
08:39Et c'est ce que j'en retiens, moi, au fond,
08:43a été un visionnaire, il a été un lanceur d'alerte
08:46sur la question de ce péril existentiel
08:50qui bouscule aujourd'hui notre identité,
08:52qui menace aujourd'hui ce que nous sommes
08:54et ce que sera demain le peuple français,
08:56à savoir la question centrale de l'immigration.
08:59Jean-Marie Le Pen, il faut le dire clairement,
09:02a dit un certain nombre de vérités
09:04et il a vu beaucoup de ces dangers et de ces périls
09:07avant toute la classe politique.
09:10Et je vais vous dire, moi, vous connaissez ma relation,
09:14ma proximité, mon amitié pour Marine Le Pen,
09:18je dois politiquement une part considérable
09:22de ce que je suis aujourd'hui
09:24et j'ai souhaité l'accompagner dans cette période,
09:28dans cette triste période, à la fois samedi dernier,
09:31lors de l'enterrement de Jean-Marie Le Pen et de la messe
09:35à la Trinité en Bretagne, chez eux, sur les terres familiales des Le Pen,
09:39mais aussi aujourd'hui, parce que quand vous aimez quelqu'un,
09:42quand vous avez de l'amitié, de l'affection pour quelqu'un
09:44et que cette personne souffre, vous souffrez aussi avec elle.
09:47Et j'ai beaucoup de chagrin et beaucoup de peine
09:51pour Marine depuis une semaine.
09:53Jean-Marie Le Pen était son père
09:55au-delà d'être le président fondateur du Front National
09:58et c'est la raison pour laquelle, d'abord et avant tout,
10:00j'ai souhaité être à ses côtés.
10:03Avant de parler de cette relation qui vous lie avec Marine Le Pen,
10:08on va regarder un peu votre livre.
10:11Vous avez aussi reconnu que Jean-Marie Le Pen a eu, je cite,
10:16des propos éminemment antisémites.
10:19Et aujourd'hui, vous lui rendez hommage ?
10:21On ne peut pas résumer 80 ans de combat et de vie politique.
10:25Jean-Marie Le Pen avait 96 ans,
10:28il a fait de la politique pendant des décennies entières.
10:31On ne peut pas résumer Jean-Marie Le Pen
10:33à des propos condamnables, condamnés par la justice.
10:36Et précisément qui ont amené à une rupture politique,
10:39à un moment donné, entre Marine Le Pen,
10:42nouvelle présidente du Front National en 2015,
10:45et Jean-Marie Le Pen.
10:47Je n'aime pas qu'on réduise des personnes ou des personnalités
10:51à quelques polémiques, à quelques controverses.
10:54Je l'ai dit, je me suis exprimé sur ces propos.
10:57Marine Le Pen elle-même s'est inscrite aussi en rupture
11:00avec des propos qu'a pu tenir Jean-Marie Le Pen
11:03qui ont été condamnés par la justice.
11:05À partir du moment où la personne n'est plus là,
11:08on respecte la personne.
11:10Et je pense que pour Marine, dans ce chagrin
11:13et dans cette peine immense qui la touche,
11:16c'est son père.
11:19Ce n'est plus le fondateur du Front National,
11:21ce n'est plus le président du Front National.
11:23Et encore une fois, si j'ai souhaité être à ses côtés,
11:26c'est d'abord et avant tout pour l'affection, l'amitié
11:29et l'amour amical que j'ai pour Marine Le Pen.
11:32Je prends votre livre parce que nous allons parler un peu
11:35de cette amitié que vous avez avec Marine Le Pen.
11:38Dans votre livre, vous racontez les coulisses par exemple
11:41d'un meeting lors de la campagne des Européennes,
11:44ses appels de Marine Le Pen.
11:47Je vais lire parce que c'est intéressant.
11:49On va voir les petits extraits à l'antenne.
11:52Ses encouragements, ses mots, pour bien comprendre ce qu'il vous lit.
11:55Ensuite, on ira plus loin dans les questions par rapport à Marine Le Pen.
11:59Marine tente un ultime appel après mon baptême du feu.
12:03Ses mots vont me donner l'élan nécessaire pour me lancer.
12:07Ils résonneront en moi au long de l'émission.
12:09J'ai oublié de te donner un dernier conseil, le plus important.
12:12Sois toi-même et souviens-toi qu'en politique,
12:16on ne transmet que la foi qu'on a.
12:21C'était lors de ma première interview.
12:25– Je vous sens ému, je ne vous connais pas plus que ça,
12:28mais je sens une certaine émotion.
12:29– Oui, ça peut arriver parfois, c'était une journée dommage,
12:32c'était une journée qui était très difficile.
12:35Et c'est vrai que moi, je ne suis pas très à l'aise quand il faut parler.
12:39J'étais à l'aise dans le bouquin pour écrire un certain nombre,
12:42décrire des sentiments que j'ai pu ressentir,
12:44mais je ne suis jamais très à l'aise quand je dois les exprimer à l'oral.
12:48Et c'est vrai que j'ai voulu raconter avec ce livre aux Français
12:53qu'au fond, derrière le combat politique, il y a des liens personnels,
12:57il y a des sentiments qui parfois nous unissent, nous motivent.
13:01Et je raconte les coulisses de cette première interview.
13:05Je me retrouve chez votre confrère Jean-Jacques Bourdin
13:07sur une chaîne concurrente, dans une grande matinale que tout le monde connaît.
13:11J'ai 23 ans, je viens d'avoir 23 ans, et Marine Le Pen me jette dans le grand bain
13:15en me confiant la tête de liste aux élections européennes en 2019.
13:18En toute humilité, en toute modestie, je pense qu'aucun Français n'a entendu
13:22mon nom ou mon prénom à l'époque.
13:24Et je me retrouve très tôt, dans une très grande matinale,
13:28avec évidemment beaucoup d'appréhension, beaucoup de stress avant,
13:30et je me rappelle et je raconte ce coup de fil de Marine
13:33qui me dit et qui me pousse avant, en me disant
13:36« Oublie tout et souviens-toi qu'en politique, on ne transmet que la foi que l'on a. »
13:39Cette phrase ne m'a jamais quitté.
13:41Et je pense que la politique, c'est des idées, mais c'est aussi des sentiments.
13:44Et la politique, c'est d'abord et avant tout un transfert d'énergie.
13:48On ne peut pas faire de politique si on n'est pas passionné,
13:51si on n'a pas des convictions, si on n'aime pas les gens, si on n'aime pas les Français.
13:54Et je pense que ce qui fonde aujourd'hui la distance qu'il peut y avoir
14:00entre une partie de la classe politique française et les Français,
14:02c'est que les Français sentent que leurs dirigeants politiques ne les comprennent plus,
14:05parfois ne les aiment plus, et parfois font preuve d'une forme de dédain,
14:10d'arrogance ou de distance volontaire à leur égard.
14:13Moi, je me suis construit politiquement sur le terrain.
14:18J'ai grandi politiquement, j'ai grandi personnellement en Seine-Saint-Denis,
14:21j'y ai fait mes premières armes.
14:23Et j'ai un parcours qui est un parcours au fond que beaucoup de Français ont aujourd'hui.
14:27J'ai cette chance de porter l'espoir de millions de Français.
14:29Ça a été le cas cette année en 2024 lors des élections européennes,
14:32puis lors des élections législatives.
14:34Mais il est vrai que la confiance de Marine Le Pen à mon égard
14:37et l'opportunité qu'elle m'a donnée de faire de la politique
14:40font qu'on a un lien très fort et que j'ai aussi une dette envers elle et à son égard.
14:45Alors, lien très fort, dette, porter l'espoir des Français.
14:50On comprend ce respect et cette reconnaissance,
14:53mais si le 31 mars Marine Le Pen devient inéligible,
14:57est-ce que vous êtes prêt à endosser un nouveau rôle ?
15:03Est-ce que vous êtes prêt à la remplacer peut-être en tant que candidat à la présidentielle ?
15:07Êtes-vous prêt à cela ?
15:09Je ne me suis jamais posé ce genre de questions.
15:11Mais je vous la pose moi.
15:12Parce que, d'abord j'ai une conviction, c'est que Marine Le Pen est innocente
15:18et que je refuse de croire qu'une décision de justice,
15:23en première instance, on ne parle pas d'une peine d'inéligibilité,
15:27on parle d'une potentielle, d'après les réquisitions,
15:30peine d'inéligibilité avec exécution provisoire.
15:33C'est-à-dire qu'une décision de justice contestée par beaucoup de spécialistes du droit
15:38et même beaucoup d'adversaires politiques,
15:40j'ai vu le ministre actuel de la Justice, avant-hier parlementaire de la République,
15:45M. Darmanin, indiquer que le combat contre le Rassemblement National
15:49et le combat contre Marine Le Pen, je cite Gérald Darmanin,
15:52devait se faire non pas sur le terrain judiciaire mais sur le terrain du débat démocratique.
15:56Et je ne veux pas croire qu'une décision de justice,
15:59qui ne pourrait être contestée sinon à aller en appel pour contester l'inéligibilité,
16:04mais qui verrait l'exécution provisoire s'appliquer en amont,
16:08pourrait priver Marine Le Pen d'une 4ème potentielle candidature à l'élection présidentielle
16:15sur la base d'un désaccord administratif avec le Parlement européen
16:19sur la manière dont ont travaillé les assistants parlementaires.
16:22On ne parle pas dans ce dossier d'emploi fictif,
16:25on ne parle pas dans ce dossier d'enrichissement personnel,
16:28on parle d'une différence d'appréciation sur le travail qui a été fourni
16:32par des assistants parlementaires de députés du Rassemblement National
16:36avec une enveloppe de fonds qui est de toute manière allouée aux eurodéputés du RN.
16:41Donc il faut être un peu sérieux quand on entend des membres de la magistrature,
16:47quand on entend le procureur, s'agissant d'un des dossiers spécifiques,
16:51parler d'un eurodéputé qui est concerné par la procédure à côté de Marine Le Pen,
16:55dire je n'ai pas d'élément contre cet eurodéputé,
16:58mais demander la relaxe me ferait trop mal, ça veut dire beaucoup de choses.
17:02Aujourd'hui, une partie du corps judiciaire ne fait pas et ne juge pas de manière objective,
17:08ne fait pas du droit, mais fait de la politique avec des considérations
17:12qui sont des considérations partisanes en réalité.
17:15J'entends bien ce que vous dites, mais vous n'avez pas répondu à ma petite question.
17:18Vous savez que les gens qui nous regardent se la posent.
17:21Est-ce que vous êtes prêt, si, à prendre le relais ?
17:25Madame, ce serait indécent de ma part de répondre à cette question.
17:31Parce que ce n'est pas le jour, parce que ce n'est pas le moment,
17:34et parce que je ne me projette pas dans ce type de scénario.
17:37Je veux dire, ma conviction c'est que Marine Le Pen est innocente
17:41et que justice sera rendue à Marine Le Pen.
17:44Maintenant, si on empêche Marine Le Pen et qu'on cherche à empêcher Marine Le Pen
17:48d'être candidate à l'élection présidentielle, Marine Le Pen l'a dit elle-même,
17:51on peut empêcher quelqu'un, mais on n'empêchera pas ses idées.
17:55Et je ne suis pas certain que la volonté qu'il peut y avoir derrière certains jugements,
17:59de mettre hors d'état d'union des responsables politiques,
18:01au motif qu'on est en désaccord avec le responsable politique.
18:04Je vous rappelle qu'il y a une partie des juges,
18:07notamment ceux qui appartiennent au syndicat de la magistrature,
18:09je ne mets pas évidemment tous les juges et tout le corps de la magistrature dans le même sac,
18:13mais il faut se souvenir qu'il y a des juges qui appartiennent au syndicat d'extrême-gauche,
18:16le syndicat de la magistrature, qui ont épinglé des responsables politiques de droite
18:19sur ce qu'ils ont appelé le mur des cons.
18:22Donc une partie de la magistrature, les Français le savent bien,
18:25ne juge pas en droit, mais fait de la politique.
18:27Encore une fois, nous attendrons cette décision le 31 mars,
18:31et si une décision qui est contraire à ce que nous pensons être
18:34la bonne foi et l'objectivité est prononcée, nous ferons appel.
18:37Est-ce que vous vous sentez porté par le fait de vendre plus de 200 000 livres ?
18:42Je le disais tout à l'heure, d'avoir frôlé le poste de Premier ministre,
18:45d'être la personnalité politique préférée des Français,
18:48selon plusieurs sondages, à même pas 30 ans.
18:51Qu'est-ce que cela vous fait ?
18:53Est-ce que cela suffit pour être candidat à la présidentielle ?
18:58J'accueille la dynamique qu'il nous a portée en 2024,
19:03parce qu'il y a une dynamique incontestable.
19:05Premier parti de France aux élections européennes,
19:0834% au premier tour des élections législatives,
19:1137% au second tour des élections législatives.
19:14Il n'y a aucun parti politique, dans aucune démocratie occidentale,
19:18qui tutoie de tels résultats.
19:20Il est évident que les alliances contre-nature,
19:22qui ont cherché à m'empêcher d'être Premier ministre,
19:25et qui ont tout fait pour écarter les 11 millions d'électeurs,
19:28qui ont voté pour un parti patriote, pour un parti souverainiste,
19:32pour un parti qui est de rupture avec la politique d'Emmanuel Macron,
19:35pour que ces idées-là soient portées au pouvoir,
19:38gagnent en réalité du temps.
19:40Mais le combat, je ne le mène pas pour moi,
19:42ce n'est pas un combat personnel que je mène,
19:44c'est un combat que je mène pour les Français,
19:46c'est un combat que je mène pour une cause,
19:48c'est un combat que je mène pour des idées.
19:50Et je peux vous dire que quand vous êtes dans la position
19:53dans laquelle je suis, vous ne prenez aucun plaisir
19:57à voir des résultats s'afficher sur un écran de télévision.
20:01Je les ai toujours accueillis avec beaucoup de modestie,
20:04et surtout avec une immense responsabilité.
20:06Et chaque jour, chaque mois, chaque semaine,
20:08à chaque fois que je rencontre des Français
20:10qui sont dans la difficulté, dans les meetings,
20:12lors des séances de dédicaces, dans la rue,
20:15lorsqu'on discute avec des Français,
20:17des agriculteurs, des policiers, des infirmières,
20:19des chefs d'entreprise, je peux vous dire
20:21que quand vous échangez avec eux,
20:23et que les millions de Français vous confient
20:25leurs difficultés chaque jour, à chaque campagne électorale,
20:28à chaque fois que vous discutez avec des Français,
20:30vous ressortez de cet échange avec quelques centimètres de moins
20:33parce que vous avez sur les épaules
20:35le poids de la confiance de millions de Français.
20:37Et je sais qu'il y a beaucoup de gens,
20:39dont peut-être certains nous regardent ce soir,
20:41qui placent des espoirs très importants en nous.
20:43Et moi, je veux leur dire que jusqu'à mon dernier souffle
20:46et jusqu'au bout, je me battrai pour les défendre
20:49parce que je suis conscient de la responsabilité
20:51que nous avons sur les épaules.
20:53Et je peux vous assurer que peut-être ma plus grande douleur
20:56serait de décevoir les Français qui attendent de nous
20:58et qui croient en nous.
21:00Parmi ces beaucoup de gens qui vous regardent,
21:02qui croient peut-être en vous,
21:04ils s'interrogent sur votre inexpérience,
21:07sur votre jeune âge, ça vous fait beaucoup reprocher.
21:10Qu'est-ce que vous leur répondez ?
21:12Que c'est un défaut qui passe vite,
21:15que je n'aurai pas 29 ans toute ma vie,
21:18heureusement ou malheureusement,
21:20mais que je fais en réalité à 29 ans
21:22ce que je devrais faire à 50.
21:24Parce que normalement à 29 ans, bientôt 30,
21:26on n'est pas président du Rassemblement National.
21:29Donc j'ai grandi très vite.
21:31Vous savez, sans bien sûr me comparer,
21:34mais j'aime beaucoup l'histoire
21:36et j'aime beaucoup l'incarnation, la figure de Napoléon,
21:40à qui on reprochait toujours son jeune âge,
21:42notamment pour mener la bataille d'Italie.
21:44Et Napoléon avait répondu,
21:46on grandit très vite sur le champ de bataille
21:48et j'en arrive.
21:49Et je peux vous assurer que les responsabilités
21:51que j'ai eues très tôt m'ont forgé une carapace,
21:54une solidité certaine et un petit peu d'expérience,
21:57parce que ça fait maintenant bientôt 15 ans
22:00que je suis engagé en politique.
22:03J'ai commencé à l'âge de 16 ans,
22:05j'ai été élu régional, deux fois parlementaire.
22:08Et donc je m'efforce d'être encore plus rigoureux
22:10que mes aînés, de travailler encore plus.
22:12Et surtout de porter des convictions.
22:14Mais vous savez, je pense qu'en politique,
22:16l'âge n'est en rien un gage d'efficacité.
22:19Ce qu'ils font de l'efficacité, c'est les convictions
22:22et c'est surtout la capacité à comprendre
22:24ce que vivent les Français.
22:25Et ça, c'est déterminant pour prendre les bonnes décisions.
22:27Vous écrivez dans votre livre, Adolescents,
22:30« J'étais passionné par les débats politiques,
22:32je buvais leurs paroles.
22:34Ignorant que ceux-là même s'apprêtaient
22:37à léguer un paysage politique en ruine. »
22:40Une question, Jordan Bardella.
22:42En quoi vous, à votre tour, n'allez pas décevoir
22:44des Français, ces Français en grande attente ?
22:46Est-ce que vous vous sentez à la hauteur
22:48des attentes des Français ?
22:49Chaque jour qui passe, les attentes se font
22:51plus denses, plus lourdes, plus graves.
22:54En quoi vous, des années plus tard,
22:56vous allez tout changer ?
23:00Parce que ce qu'on porte ne ressemble en rien
23:03à ce qui est mis en œuvre dans le pays
23:05depuis 30 ans.
23:06Et que l'alternance et la rupture que nous portons
23:09est aux antipodes de la politique qui est menée
23:13depuis 30 ans, sur le plan économique,
23:15sur le plan judiciaire, sur le plan migratoire,
23:18sur le plan sécuritaire.
23:20Parce que nous comprenons l'avis des Français
23:22et précisément si des millions de Français
23:24se détournent des partis politiques traditionnels
23:26pour voter pour le Rassemblement National,
23:28c'est parce qu'ils considèrent au fond
23:29qu'on comprend leur quotidien,
23:31qu'on comprend l'angoisse sociale de la fin du mois,
23:34mais aussi l'urgence vitale de la fin de la France
23:36et la douleur que ressentent des millions
23:38de nos compatriotes de ne plus reconnaître
23:40le pays dans lequel ils ont grandi.
23:42Et parfois de se sentir étrangers
23:44dans leur propre pays.
23:45Et parce que, je vais vous dire,
23:47nous on travaille.
23:50J'entends bien ce que vous dites
23:52et les Français ont l'habitude de vous entendre
23:54dire ça, que vous travaillez
23:56et que vous représentez les 11 millions de Français.
23:58En revanche, vous fracassez toujours
24:00sur le front républicain.
24:02Qu'est-ce que vous faites ?
24:04Je ne suis pas certain que ça dure très longtemps.
24:06Je crois que beaucoup de Français
24:08qui sont allés voter en juillet dernier
24:11contre le Rassemblement National,
24:13parce qu'on leur a dit au fond
24:15qu'on n'était pas prêts,
24:17qu'on était dangereux,
24:19qu'on n'était pas compétents,
24:21qu'il fallait faire attention,
24:23et qui sont allés jusqu'à utiliser,
24:25M. Attal avait appelé à utiliser des bulletins de vote
24:27de la France Insoumise, parti politique
24:29que le Président de la République considérait lui-même
24:31comme un parti provoquant l'antisémitisme
24:33et alimentant le communautarisme, d'après ses mots,
24:35dans le pays qu'un jour auparavant
24:37se sont pris les pieds dans leurs contradictions.
24:39Donc, je veux dire, on ne peut pas
24:41arrêter un peuple
24:43qui s'est remis à espérer.
24:45Et aujourd'hui, précisément, il y a un espoir considérable
24:47qui s'est levé dans le pays.
24:49Et au fond,
24:51l'histoire de notre pays,
24:53l'histoire de France,
24:55est un théâtre permanent,
24:57une confrontation permanente
24:59entre des hommes et des femmes
25:01qui se sont accommodés du déclin de la France
25:03et ceux qui, précisément, ont dit non
25:05et ont voulu se lever pour redresser notre pays.
25:07C'est ce que Malraux appelait
25:09gaulliste de la première heure
25:11la force du non dans l'histoire.
25:13Eh bien, aujourd'hui,
25:15l'esprit de la soumission,
25:17l'esprit de la défaite,
25:19l'esprit de la France est trop petite,
25:21nous nous le combattons. Et donc, nous portons
25:23effectivement une offre politique
25:25qui, non seulement en France,
25:27n'a jamais été portée depuis 30 ans,
25:29mais qui, autour de nous, dans beaucoup de pays
25:31de l'Europe, partout dans le monde,
25:33est en train d'arriver au pouvoir.
25:35Le temps presse.
25:37Le temps est sans doute notre pire adversaire.
25:39Dans les années 90,
25:41on a commencé à parler de la sécession
25:43des élites. Le mouvement
25:45aujourd'hui qu'on est en train de voir
25:47dans beaucoup de démocratie occidentale, c'est au contraire
25:49un mouvement de réappropriation de la politique
25:51par les peuples. Les peuples sont en train
25:53de se réveiller. Les peuples se réveillent
25:55aux Etats-Unis. Les peuples
25:57se réveillent en Italie. Les peuples
25:59se réveillent en Suède, en Autriche. Dans
26:01beaucoup de pays d'Europe, les peuples
26:03font le choix, avec des partis politiques
26:05patriotes, souverainistes, de refaire
26:07de la politique et de remettre
26:09le peuple et les intérêts populaires
26:11au cœur des grandes décisions
26:13politiques. Moi, je veux juste dire une chose
26:15aux Français. Notre pire
26:17ennemi, c'est le temps qui passe.
26:19Et aucun Français n'ignore
26:21les difficultés du pays. Vous me dites,
26:23mais qui me dit qu'avec vous, ça sera
26:25différent des autres ? Vous savez, les gens qui nous regardent,
26:27ils savent pertinemment que si demain, nous arrivons
26:29à la tête du pays, on ne va pas claquer des doigts
26:31et en 24 heures, le pays va
26:33reconnaître l'âge d'or des Trente Glorieuses.
26:35Les Français sont
26:37parfaitement conscients que si demain
26:39nous arrivons à la tête de l'État, nous
26:41hériterons d'une situation budgétaire, économique,
26:43sécuritaire qui sera extrêmement
26:45difficile.
26:47Et vous savez,
26:49le général de Gaulle,
26:51dans le fil de l'épée dans lequel il théorise
26:53qu'est-ce qu'être un chef,
26:55il donne aux chefs deux qualités essentielles.
26:57L'autorité
26:59et l'instinct. Et je crois que
27:01dans le temps qui vient, dans la période qui vient,
27:03les Français vont d'abord et avant tout
27:05se chercher des caractères.
27:07Le caractère, c'est la vertu des temps
27:09difficiles, disait le général de Gaulle.
27:11Et je crois que dans les temps difficiles que
27:13nous allons devoir affronter, où il ne reste
27:15probablement qu'une décennie à la France,
27:17pour prendre le volant et
27:19trancher les grandes orientations
27:21sur ce que sera demain, dans dix ans,
27:23notre agriculture, notre industrie,
27:25notre économie, notre
27:27identité, l'école. Si on ne
27:29prend pas les bonnes décisions maintenant,
27:31demain, il sera trop tard. Et moi, je ne veux pas
27:33un jour avoir à regarder les
27:35Français dans les yeux et leur dire que
27:37c'est trop tard.
27:39Dans un instant, on va accueillir
27:41les chroniqueurs, les mousquetaires, pour poser des
27:43questions sur différents sujets.
27:45Vous insistez dans votre livre,
27:47Jordan Bardella, sur vos origines, votre prénom,
27:49votre identité. Selon vous, l'immigration,
27:51est-ce qu'elle peut être
27:53une chance pour la France, sachant que
27:55vous êtes d'origine italienne et algérienne,
27:57et est-ce que vous-même, vous êtes
27:59une chance pour la France ? Ça vous fait sourire, ma question ?
28:01C'est surtout la France qui a été une chance
28:03pour des générations de Français issus
28:05de l'immigration.
28:07Je ne peux pas mentir sur qui je suis.
28:09Dans mon prénom et dans mon nom,
28:11il y a à la fois mon origine sociale,
28:13mon origine modeste. J'ai grandi dans
28:15une cité HLM de Seine-Saint-Denis,
28:17avec
28:19un papa qui travaillait dans une entreprise,
28:21une maman qui est à TSEM, qui est en retraite
28:23depuis le 1er novembre, qui m'ont élevé avec
28:25des moyens modestes, avec des petits moyens,
28:27et qui ont tout fait pour que, par
28:29mon travail, par l'effort,
28:31par les valeurs qu'ils m'ont transmises,
28:33je puisse réussir dans la vie.
28:35Et au fond,
28:37dans mon nom de famille, il y a
28:39mon passeport et une identité
28:41qui est liée à l'immigration.
28:43Et j'explique aussi dans ce livre
28:45qu'il y a beaucoup de Français issus
28:47de l'immigration qui ont fait un effort
28:49exigeant en arrivant dans notre pays,
28:51de devenir des Français, non pas
28:53entièrement à part, mais à part entière.
28:55Et je veux aussi, moi, parler à ces millions
28:57de Français issus de l'immigration, peu importe
28:59le pays d'où ils viennent, qui aiment profondément
29:01la France, qui respectent les valeurs républicaines,
29:03qu'on aura besoin
29:05de tous les Français pour redresser
29:07notre pays et pour renouer avec
29:09le fil de l'espoir. Et le drame
29:11aujourd'hui, c'est que beaucoup de ceux qui arrivent
29:13aujourd'hui semblent dispensés de cet effort.
29:15Moi, ma famille issue de l'immigration
29:17italienne, quand elle est arrivée en France dans les années 60,
29:19elle a tout fait pour travailler.
29:21Elle a tout fait pour apprendre le français.
29:23Elle a tout fait pour respecter les valeurs de la République.
29:25Elle a tout fait pour
29:27se faire petit et se fondre
29:29dans la communauté nationale. Et il n'y a
29:31encore une fois aucune raison que les nouvelles générations
29:33qui arrivent aujourd'hui soient
29:35dispensées de cet effort.
29:37Voilà, en citant Gary,
29:39je n'ai pas de
29:41seul gout de sang français, mais la France coule
29:43dans mes veines et je suis très fier.
29:45Et en faisant de la politique, je me sens aussi
29:47redevable à l'égard de la France
29:49parce que c'est un pays
29:51formidable. C'est le plus beau pays du monde.
29:53Et pour comprendre fondamentalement
29:55ce qu'est la France, il faut voyager.
29:57Il faut voyager non seulement
29:59à l'étranger pour se rendre compte
30:01de la façon dont on est regardé quand
30:03on dit qu'on est français, mais voyager
30:05aussi dans le temps et regarder derrière
30:07nous, ne pas oublier qui
30:09l'on est, ne pas oublier d'où l'on
30:11vient et savoir que nous sommes les héritiers
30:13d'une immense histoire et d'une immense culture.
30:15Trois questions rapidement avant
30:17d'accueillir un émousquetaire. Première question,
30:19si vous pouvez me répondre assez rapidement pour qu'on puisse
30:21avoir la chance, parce que j'ai beaucoup de questions à vous poser.
30:23Pourquoi vous n'allez pas
30:25à l'investiture aux Etats-Unis,
30:27l'investiture de Donald Trump ?
30:29Pardon, je ne comprends pas cette mode.
30:31On a l'impression que c'est
30:33Walt Disney et que c'est la course
30:35pour aller se prendre en photo
30:37devant Donald Trump pendant son
30:39discours d'investiture. Moi j'ai un respect immense
30:41pour le patriotisme de Donald
30:43Trump et je vais vous dire, moi j'aime ces
30:45dirigeants politiques qui défendent l'intérêt
30:47de leur pays et qui défendent l'intérêt de
30:49leur peuple d'abord. Mais aimer
30:51le patriotisme de Donald Trump,
30:53ça ne veut pas dire être le vassal des
30:55Etats-Unis d'Amérique. Trump va défendre
30:57l'intérêt des Etats-Unis, il va probablement
30:59être très dur sur le plan commercial
31:01avec la France et avec l'Europe
31:03et n'oublions pas que dans quelques jours, on va sûrement
31:05être interpellé par nos agriculteurs
31:07ou par nos viticulteurs qui vont nous demander
31:09des justifications sur de potentiels
31:11droits de douane que pourrait mettre en place
31:13Donald Trump pour protéger la production
31:15américaine. Donc je veux dire, il faut
31:17garder à l'esprit et garder
31:19en vue cette idée de l'indépendance
31:21française. Moi je ne veux pas
31:23d'une France qui soit soumise à
31:25une puissance étrangère. Quelle que soit
31:27cette puissance étrangère, il y a
31:29l'amitié partisane, il y a le respect pour les
31:31grands dirigeants politiques et Donald Trump
31:33en est un, mais je ne me sens pas obligé
31:35d'être à ses côtés
31:37ou de courir derrière Donald Trump
31:39Maintenant nous avons été
31:41conviés, et mon groupe au Parlement
31:43européen qui est la troisième force du Parlement européen
31:45a été convié, donc il y aura une délégation
31:47d'élus, mais moi je n'y serai pas
31:49Dans un instant,
31:51je vais vous poser ma dernière question
31:53pour cette première partie, ça serait, est-ce que vous
31:55travaillez sur un prochain livre ? Mais juste avant
31:57vous racontez dans votre livre aussi que
31:59vous êtes, il y a toute une génération que
32:01vous avez fréquenté comme Sarah Knafo,
32:03Rue des Canettes, tous les samedis soirs, vous en parlez
32:05est-ce qu'un jour, vous pourrez
32:07vous rassembler, travailler ensemble ?
32:09Vous savez,
32:11quand j'ai commencé
32:13à militer,
32:15je fréquentais, je le raconte
32:17dans ce chapitre qui s'appelle Rue des Canettes
32:19beaucoup de jeunes de droite
32:21se retrouvaient tous les samedis soirs
32:23Il y avait Zemmour et Nolot
32:25Moi j'étais devant Zemmour et Nolot
32:27tous les samedis soirs, mais j'ai
32:29grandi aussi, parce qu'on avait avec cette génération de jeunes
32:31de droite, les mêmes références
32:33on regardait les mêmes émissions de télé
32:35les mêmes livres de chevet, et peu importe
32:37le mouvement politique auquel on appartenait
32:39Moi j'étais au Front National de la Jeunesse à l'époque
32:41certains étaient aux jeunes UMP, d'autres
32:43étaient aux jeunes de Debout la République, le parti
32:45de Nicolas Dupont-Aignan, et on
32:47se retrouvait tous dans un
32:49esprit amical
32:51et convivial dans ces bars
32:53parisiens que nous avions fréquentés, et on
32:55savait au fond qu'au-delà des différences
32:57partisanes, on finirait un jour
32:59par se retrouver, et c'est la raison
33:01pour laquelle moi je
33:03mène un combat pour réunir ma famille
33:05politique, pour tendre la main aussi
33:07à des gens qui pendant très longtemps n'ont pas voté pour le
33:09Rassemblement National, mais venir leur dire
33:11qu'aujourd'hui, tous les orphelins
33:13de la droite, qui pendant très longtemps
33:15ont pu être des admirateurs du Président
33:17Sarkozy, de François Fillon
33:19peut-être du centre droit
33:21d'Emmanuel Macron, que
33:23le déclin de la France
33:25n'épargne
33:27aujourd'hui aucune catégorie sociale.
33:29Et donc l'urgence, c'est de se
33:31rassembler, et c'est de se rassembler derrière
33:33potentiellement ceux qui peuvent gagner, or je pense que
33:35nous sommes aujourd'hui l'offre politique
33:37qui peut gagner, et donc c'est la raison pour laquelle moi
33:39je tends la main et je veux rassembler
33:41toute ma famille politique, au-delà du Rassemblement National.
33:43Ce livre est un livre
33:45confession, c'est pas un livre programme.
33:47Est-ce que vous pensez écrire un autre
33:49ou bien vous êtes, je sais pas
33:51rassasié de l'écriture,
33:53j'en sais rien ? J'ai aimé
33:55écrire,
33:57je crois que l'écriture c'est,
33:59dans un monde où on commente beaucoup l'actualité
34:01et où une émission au fond en chasse
34:03une autre, c'est la revanche du temps long.
34:05J'ai aimé écrire,
34:07j'ai aimé partager
34:09mes sentiments, partager mes émotions,
34:11mes doutes parfois,
34:13j'ai aimé parler de mes idées,
34:15et je suis tenté
34:17déjà de me replonger
34:19dans cet exercice, donc
34:21ça a été un premier livre,
34:23ça sera certainement pas le dernier,
34:25je me mets
34:27régulièrement maintenant et j'ai pris
34:29cette habitude depuis un an et demi quand j'ai commencé à écrire
34:31ce que je cherche. Vous êtes en train de dire que vous êtes en train d'écrire
34:33le second ?
34:35Je gribouille sur un petit
34:37carnet qui ne me quitte plus depuis que j'ai commencé à écrire
34:39celui-ci, mais il y aura très certainement
34:41un second livre, je ne sais pas quand,
34:43mais j'ai encore envie
34:45de parler au français, de parler
34:47des français, de parler de la France,
34:49parce que c'est une passion et qu'au fond pour moi la France
34:51c'est peut-être une addiction.
34:53Une addiction. On marque une pause,
34:55on reçoit les Mousquetaires qui vont vous interroger
34:57sur différents sujets l'un après l'autre,
34:59c'est parti, à tout de suite.
35:03Retour sur le plateau de Face à l'Info
35:05pour cette édition spéciale
35:07avec Jordan Bardella, nos Mousquetaires
35:09à nous rejoindre,
35:11Gabriel Cluzel, Charlotte Dornelas,
35:13Marc Menand, Mathieu Bocoté, chacun
35:15à tour de rôle, Jordan Bardella,
35:17vous posera pendant 5 minutes chacun
35:19des questions sur des thèmes précis,
35:21on commence par Mathieu Bocoté.
35:23Alors, vous avez dit il y a quelques minutes
35:25la France a 10 ans devant elle,
35:27sinon elle risque de ne pas se remettre
35:29des maux qu'elle subit actuellement,
35:31donc il y a une espèce d'horizon historique
35:33de 10 ans pour le redressement.
35:35Est-ce que la grande crainte finalement,
35:37est-ce que la seule chose qu'on ne peut pas corriger, premier élément,
35:39c'est la mise en minorité démographique chez soi,
35:41et deux, la question étant liée avec cela,
35:43j'entends beaucoup la classe politique parler de la République,
35:45la République, la République sans cesse,
35:47beaucoup moins de la France comme référence,
35:49est-ce qu'il n'y a pas un lien entre les deux,
35:51c'est-à-dire la France charnelle, la France historique,
35:53la France identitaire, on en a perdu la trace,
35:55est-ce que vous ne craignez pas cette mise en minorité
35:57de la France chez elle ?
35:59D'abord, moi, ce que je veux dire aux Français
36:01qui nous regardent ce soir,
36:03il y a toujours l'idée que la France
36:05elle est éternelle,
36:07mais la France peut disparaître,
36:09et je me suis replongé
36:11à Noël,
36:13dans un bouquin qui est, je crois,
36:15clé pour comprendre d'où on vient,
36:17et que toute personne
36:19qui fait de la politique devrait avoir lu,
36:21c'est l'Histoire de France de Bainville.
36:23Je l'avais lu quand j'ai commencé à faire de la politique,
36:25avec un regard adolescent,
36:27je n'ai pas le même regard aujourd'hui comme adulte.
36:29Et je crois que la leçon
36:31de ce livre,
36:33très pédagogique sur l'histoire de France,
36:35c'est qu'à plusieurs moments
36:37de son histoire,
36:39la France a failli s'éteindre.
36:41Guerre de cent ans,
36:43des guerres au sein même du royaume,
36:45après Waterloo,
36:47en 1815,
36:49en 1940,
36:51et aujourd'hui,
36:53avec le péril migratoire,
36:55notamment, entre autres, il n'y a pas que celui-ci,
36:57mais à plusieurs
36:59moments de son histoire, la France a failli
37:01disparaître, la France a failli s'éteindre.
37:03Après la première
37:05guerre mondiale, Paul Valéry
37:07dit cette phrase, vous connaissez,
37:09nous autres civilisations savons désormais
37:11que nous sommes mortels.
37:13L'idée de la France, ce que représente
37:15la France, être
37:17éternelle et être immortelle, mais la France
37:19physiquement, dans ce qu'est
37:21aujourd'hui le peuple français, peut
37:23disparaître. Et je l'ai dit tout à l'heure,
37:25je pense que le sentiment le plus douloureux
37:27que peut ressentir un citoyen
37:29et que ressentent des millions de Français,
37:31c'est celui de devenir étranger dans son
37:33propre pays. Et
37:35les vagues migratoires
37:37incessantes depuis plusieurs décennies,
37:39la démographie hors
37:41de contrôle avec la chute de la natalité,
37:43on n'a jamais fait aussi peu d'enfants en France
37:45que depuis la fin
37:47de la seconde guerre mondiale.
37:49Couplé à une idéologie politique
37:51qui vise à nous faire
37:53oublier tout ce que nous sommes,
37:55à déconstruire toute forme de racines,
37:57de liens charnels ou d'identité,
37:59fait peser la menace
38:01de la disparition de la France.
38:03Et moi, je ne veux pas que la France
38:05disparaisse, et je suis bien
38:07indécidé à ce que la France continue de vivre.
38:09Et dans ce cadre-là, je dis aux Français,
38:11je pense que la décennie qui vient
38:13va être fondamentale.
38:15Les agriculteurs, qui représentent
38:17non pas seulement, c'est pas une activité économique,
38:19c'est pas un métier, c'est une part de nous-mêmes
38:21l'agriculture, parce que ça a façonné la France,
38:23l'économie française, ça a façonné nos territoires.
38:25Quand des milliers
38:27d'agriculteurs descendent dans les rues du pays
38:29et disent on n'arrive plus à vivre de notre
38:31travail si on ne prend pas les bonnes décisions.
38:33Aujourd'hui, dans 10 ans, il n'y a plus d'agriculture en France.
38:35L'agriculture peut se reconstruire. L'industrie peut se reconstruire.
38:37L'économie peut se reconstruire.
38:39Mais l'identité d'un peuple ne peut pas se reconstruire.
38:41Est-ce que ce n'est pas l'originalité du péril actuel ?
38:43Mais je suis bien d'accord.
38:45La Grèce, il y a 10 ans,
38:47on a dit sur le plan économique, c'est terminé.
38:49On a dit l'Espagne, c'est terminé.
38:51Et puis 10 ans après, ils ont réussi à se désendetter.
38:55La France, c'est la conjugaison du verbe
38:57être et du verbe avoir.
38:59Le verbe avoir, les questions économiques,
39:01on pourra toujours y remédier.
39:03L'identité du pays, ça se change en 24 heures.
39:05Mais l'identité du pays, à partir du moment où elle change,
39:07alors ça n'est plus le même pays,
39:09c'est un autre pays.
39:11Et pour avoir été, je le raconte dans le livre,
39:13ce voyage au Liban, c'est un voyage qui m'a le plus marqué.
39:15Quand vous allez au Liban,
39:17il y a un lien culturel, historique,
39:19très fort entre la France et le Liban, vous le savez.
39:21Quand vous repartez du Liban,
39:23vous pensez à cette citation de Paul Valéry
39:25et vous vous dites, au fond,
39:27avec un déséquilibre démographique,
39:29avec des flux migratoires très forts,
39:31avec des conflits entre les différentes religions,
39:33alors le Liban de demain
39:35ne sera plus le Liban.
39:37Donc, c'est cette alerte que je veux lancer
39:39aux Français et je veux leur dire
39:41vous n'avez pas le droit de vous abstenir
39:43lorsqu'il y a des élections. Pour vous répondre sur la République.
39:47La France a connu différents régimes
39:49au cours de son histoire, marqués essentiellement
39:51par la royauté, l'Empire, la République.
39:53La spécificité
39:55à la Française, c'est que, me semble-t-il,
39:57la République en France n'a jamais été
39:59désincarnée et ne s'est jamais
40:01construite contre la nation. Quand le général
40:03de Gaulle bâtit
40:05la 5ème République, c'est pas
40:07pour remplacer la nation,
40:09c'est pour faire tenir la nation française
40:11debout. La 3ème République,
40:13après Michelet,
40:15a réhabilité l'idée du roman national,
40:17a remis au centre
40:19de la table, vous savez,
40:21les petits pays,
40:23ce qu'on appelait les petites patries à l'époque,
40:25la revitalisation des territoires,
40:27c'était une réflexion qui était
40:29très régionaliste.
40:31La République ne s'est jamais faite
40:33contre la France. Maintenant,
40:35il est clair que beaucoup de nos responsables
40:37politiques n'ont que
40:39le mot République, aujourd'hui,
40:41à la bouche. Et là, je pense à la
40:43magnifique tirade de Charlotte Dornelas
40:45sur le fait qu'aujourd'hui, nos responsables
40:47politiques voudraient qu'on lise République,
40:49qu'on mange République,
40:51quand on est à l'étranger, on se dise républicain. Non, on se dit français.
40:53Ce qui fait le
40:55talent de notre pays, ce qui fait la force de notre pays,
40:57la puissance de la culture française
40:59à l'étranger, c'est précisément
41:01notre art de vivre, notre gastronomie, notre langue,
41:03et tout ça, c'est français, c'est pas républicain.
41:05Une dernière question. Vous avez parlé
41:07de ce désir de survie, cet instinct
41:09de sursaut français que vous espérez,
41:11que vous croyez incarner. Est-ce qu'il s'agit
41:13fondamentalement du même sursaut qu'on peut
41:15voir aux États-Unis avec Trump,
41:17vous l'évoquiez, en Autriche,
41:19on le voit en ce moment, en Grande-Bretagne avec
41:21le reforme de Farage, en Italie
41:23avec Mme Mélanie, en Allemagne avec la FD.
41:25Est-ce qu'au-delà de la diversité des partis,
41:27c'est le même élan, le même sursaut
41:29qui s'exprime ? Oui, je crois.
41:31Naturellement, c'est pas la même...
41:33Evidemment,
41:35on peut pas dire Trump égale Mélanie,
41:37Mélanie égale Le Pen,
41:39on peut pas mettre ces mêmes dirigeants politiques sur le même plan
41:41parce que la culture des pays est différente, parce que
41:43la manière de faire de la politique, le style,
41:45le style Trump, c'est le style Trump,
41:47c'est charnellement américain.
41:49C'est pas européen,
41:51c'est pas français. Mais le mouvement qui s'exprime...
41:53Vous vous en réjouissez ? Pardon ?
41:55Si la FD fait un bon score dans quelques semaines,
41:57c'est une bonne nouvelle pour vous ?
41:59D'abord, je suis pas là pour juger à la place des peuples,
42:01mais à partir du moment où un peuple
42:03se détourne des élites politiques,
42:05pour se réapproprier la politique,
42:07pour dire on ne veut pas disparaître,
42:09et d'ailleurs, il y a une phrase
42:11de Nicolas Sarkozy
42:13qui m'a marqué, il dit Trump a gagné
42:15parce qu'il a parlé de l'Amérique aux Américains.
42:17C'est vrai ! Georgia Mélanie en Italie,
42:19elle a gagné parce qu'elle a parlé de l'Italie aux Italiens.
42:21Et on a un peu le sentiment aujourd'hui
42:23qu'il n'y a plus aucun responsable politique
42:25qui parle de la France aux Français.
42:27Moi j'ai envie de parler de la France aux Français,
42:29et le Rassemblement National a envie de dire
42:31que la France n'est pas vouée à disparaître
42:33et n'est pas vouée à être trop petite.
42:35Et encore une fois, le peuple français,
42:37il a droit non seulement à la continuité historique,
42:39d'où l'importance de connaître l'histoire,
42:41mais il a aussi droit d'épouser et d'embrasser un destin.
42:43Et peut-être l'écueil de notre famille politique
42:45et l'écueil de la droite patriote
42:47depuis très longtemps,
42:49et de toujours avoir expliqué
42:51aux Français et à nos électeurs
42:53que c'était mieux avant.
42:55Il faut aussi leur dire que ça sera mieux demain.
42:57Et je pense que précisément ce discours
42:59de la fierté nationale, de la fierté française
43:01que moi j'essaie de porter,
43:03il peut s'appuyer sur un socle et sur des valeurs
43:05et sur une culture, sur une histoire,
43:07mais il doit aussi être capable de penser
43:09les grands défis de demain,
43:11la démographie, l'intelligence artificielle,
43:13le climat, l'environnement,
43:15il y a beaucoup de grands défis au XXIe siècle
43:17que notre camp doit aussi investir.
43:19Et j'en parle dans le livre.
43:21Marc Menand.
43:23Pardon, vous m'aviez dit de faire des réponses courtes.
43:25Je pense que j'aimerais que tout le monde pose ses questions.
43:27Je vous assigne aux réponses courtes.
43:29Le temps passe vite.
43:31Marc Menand a des questions sur la laïcité.
43:33Oui, et avec un point commun comme vous,
43:35j'ai été dans la Seine-Saint-Denis,
43:37j'ai enseigné dans la Seine-Saint-Denis,
43:39bien des années avant que vous naissiez,
43:41et en ce temps-là, quand on descendait dans la rue,
43:43il y avait une identité française,
43:45il y avait une culture.
43:47Ça a bien changé.
43:49Aujourd'hui, vous avez 26%
43:51de jeunes femmes qui se disent musulmanes
43:53qui portent le voile.
43:55Vous avez dit, il faut,
43:57et nous l'avons fait, nous, les générations précédentes,
43:59nous avons fait un effort exigeant
44:01pour devenir français.
44:03Vous dites, le Liban ne sera plus le Liban.
44:05Est-ce qu'aujourd'hui, quand on regarde
44:07la France d'une fenêtre
44:09et que l'on voit toutes ces femmes voilées,
44:11est-ce que l'on n'a pas perdu la France
44:13et que faites-vous demain
44:15pour que la France redevienne la France
44:17et que ces gens comprennent
44:19qu'une appartenance, c'est d'abord être citoyen
44:21et ce n'est pas la charia que l'on souhaite
44:23comme 30% des gens,
44:25comme avenir politique,
44:27mais donc une identité et comment se l'accaparer.
44:294 questions en une.
44:31Il faut faire court.
44:33La question la plus complexe
44:35et la plus difficile.
44:37Maîtriser les flux migratoires
44:39ne réparera pas 40 années
44:41de politique d'immigration.
44:43Il est évident que la laïcité
44:45est aujourd'hui bafouée
44:47et c'est la différence
44:49de termes que j'ai avec Emmanuel Macron
44:51notamment, l'islamisme aujourd'hui n'est pas
44:53un séparatisme, ils ne veulent pas se séparer
44:55les islamistes de la société française, ils veulent la conquérir
44:57pour y imposer leurs lois, leurs modes de vie,
44:59leurs us et coutumes.
45:01Moi je suis contre le voile, je pense que le voile
45:03je respecte parfaitement
45:05le port du voile
45:07dans un pays de culture musulmane, ça ne me pose
45:09aucune difficulté et
45:11en revanche, en France,
45:13je considère que le voile est un outil
45:15de discrimination entre l'homme
45:17et la femme et beaucoup aujourd'hui
45:19notamment dans les banlieues et notamment en Seine-Saint-Denis où j'ai grandi
45:21certaines portent le voile
45:23parce qu'elles y sont contraintes
45:25et que parfois le voile
45:27c'est un moyen, à vos souhaits, c'est un moyen
45:29de ne pas être
45:31embêté lorsqu'on rentre chez soi le soir
45:33mais de plus en plus, c'est un outil
45:35d'affirmation de la culture
45:37islamique et un outil de contestation
45:39de la laïcité. Le premier
45:41chantier, c'est d'arrêter l'immigration
45:43parce que si on n'arrête pas
45:45les flux migratoires, on ne pourra pas
45:47régler le problème. Deuxièmement, il faut
45:49mener une bataille, non seulement
45:51administrative, légale, mais aussi
45:53culturelle, contre l'idéologie
45:55islamiste. Il faut fermer
45:57les mots.
45:59Ce que je voudrais savoir, aujourd'hui
46:01elles portent le voile. Moi je suis d'accord avec vous
46:03j'ai écrit la laïcité dévoilée
46:05et aujourd'hui on vous dit par exemple
46:07vous allez à l'école, les jeunes filles
46:09ne portent pas le voile pour respecter la laïcité
46:11or en revanche dans la rue, vous pouvez
46:13promener avec le voile, ça veut dire que la rue n'est plus
46:15laïque. Alors que faites-vous pour
46:17imposer la laïcité dans la rue ?
46:19Est-ce que ça vous est possible ?
46:21D'abord, moi je souhaite que le voile soit
46:23interdit des
46:25bâtiments dans lesquels on a une mission
46:27de service public. Dans la rue ?
46:29Donc, l'université
46:31D'abord, commençons
46:33par mettre les choses dans l'ordre. Moi je
46:35pense que dans tous les bâtiments où il y a une mission de service
46:37public, il ne doit pas y avoir de signes
46:39religieux ostentatoires et
46:41l'école, c'est le
46:43cas depuis 2004. Je souhaite
46:45que le voile soit interdit à l'université
46:47et je souhaite qu'il soit interdit
46:49dans les mairies et notamment
46:51dans les sorties scolaires. Et quand Bruno
46:53Rotailleau, c'est une conviction personnelle
46:55qui manifestement n'est pas populaire au sein
46:57de ce gouvernement, dit qu'il faut interdire le
46:59voile pour les assistantes
47:01dans les sorties scolaires, il a entièrement
47:03raison. Vous ne croyez pas que dès lors
47:05qu'on a des endroits où on n'est pas
47:07dans la capacité de
47:09porter le voile, les gens déraisonnent
47:11et disent mais pourquoi soudain j'ai plus le droit ?
47:13Est-ce que la logique même de la
47:15laïcité c'est de dire il n'y a plus de voile ?
47:17Vous faites un effort exigeant
47:19comme vous l'avez fait et c'est
47:21plus simple que ça ? Pourquoi vous le faites pas ?
47:23Mais parce que je suis dans le
47:25réel et vous voyez, j'ai connu ces territoires.
47:27Il faut bien comprendre qu'on parle de territoire
47:29puisque vous parliez de la Seine-Saint-Denis, où
47:31dans beaucoup de quartiers, religion,
47:33la culture française, la culture chrétienne
47:35est en minorité aujourd'hui.
47:37Et vous avez beaucoup de cités de Seine-Saint-Denis,
47:39vous avez beaucoup de quartiers, vous avez beaucoup de communes
47:41où la religion majoritaire
47:43c'est la religion musulmane.
47:45Donc vous ne traitez pas les problèmes de la même manière
47:47ici que sur un plateau de télévision.
47:49Donc moi, je vous ai dit ce que je pensais
47:51du voile et je pense qu'il faut commencer
47:53par faire appliquer la laïcité
47:55dans tous les bâtiments
47:57qui expriment une mission
47:59de service public. Il faut commencer par là.
48:01Je dis pas qu'il ne faut pas aller plus loin ensuite, mais je veux dire,
48:03politiquement, à un moment donné, il faut commencer par ça.
48:05Il faut fermer les mosquées radicales.
48:07Il y a plus de 500 mosquées radicales aujourd'hui en France,
48:09elles ne sont pas fermées. Il faut expulser du
48:11territoire français les étrangers radicalisés.
48:13Il faut dissoudre toutes les
48:15associations qui ont refusé de signer la charte
48:17de la laïcité et qui
48:19se font les relais, dans notre pays
48:21soit d'États étrangers, comme c'est le cas avec la
48:23Turquie, ou un certain nombre de pays du Golfe,
48:25ou avec l'Algérie,
48:27par exemple, ou les porte-voix
48:29du fondamentalisme islamiste.
48:31Moi, ce qui me choque, c'est qu'on est plus faibles
48:33à l'égard de l'islamisme que certains pays musulmans
48:35eux-mêmes. Et je vais vous dire, moi,
48:37je parle avec beaucoup de diplomates,
48:39de responsables politiques
48:41de pays du Golfe, de pays du Maghreb,
48:43mais ils se marrent.
48:45Ils se marrent. Ils disent que
48:47nous sommes bien faibles avec des gens
48:49qui, eux, se font triquer
48:51dans les pays, précisément, lorsqu'il y a des
48:53attentats en Tunisie, en Égypte,
48:55on ferme immédiatement les mosquées radicales
48:57et on expulse du territoire des gens
48:59qui prêchent la haine et, accessoirement, on met
49:01les freins musulmans sur la liste des organisations
49:03terroristes. Mais quand vous avez une partie de la classe
49:05politique qui est à plat ventre devant le Hamas
49:07et qui a du mal à condamner
49:09les atrocités du Hamas le 7 octobre
49:112023 en Israël, alors, effectivement,
49:13c'est très compliqué. Nous, nous avons cette
49:15volonté. Ça ne sera pas simple, mais qui d'autre
49:17que nous pourrait le faire ?
49:19Il y a un rôle au sein de l'Union européenne.
49:21Charlotte Dornelas, là-dessus.
49:23Oui, il y a une question. On parlait des opinions, de l'évolution des opinions
49:25et de leurs résultats électoraux et, donc, de l'évolution
49:27des gouvernements. On a vu régulièrement
49:29les ministres de l'Intérieur, un peu partout
49:31en Europe, demander certaines
49:33décisions à la Commission européenne. Est-ce que vous constatez
49:35un changement ou une inflexion
49:37de la politique européenne
49:39sur certains sujets, ces dernières années, sous la
49:41pression, justement, populaire ?
49:43Il y a eu un effet mécanique
49:45de notre victoire
49:47en France et de l'arrivée de beaucoup de partis
49:49patriotes au sein du Parlement européen. Moi, je préside le
49:51troisième groupe du Parlement européen et je
49:53siège notamment aux côtés des Hongrois de
49:55Victor Orban. Ça ne s'est pas vu, puisqu'il y a eu
49:57des élections législatives et on est très vite
49:59passés à un autre débat, mais
50:01dès notre arrivée dans l'hémicycle,
50:03dès les premières semaines, l'Union européenne
50:05a relevé les droits de douane sur
50:07les véhicules électriques chinois.
50:09Ça peut paraître anodin. Quand on passe
50:11de la question du voile en Seine-Saint-Denis
50:13à la question de la chirotomie, il peut y avoir un grand écart,
50:15mais le sujet est fondamental, parce que
50:17je vous disais qu'on avait une décennie pour agir.
50:19S'il y a bien un domaine dans lequel notre
50:21pays doit relever la tête, c'est celui de l'économie,
50:23parce que la France décroche sur le plan économique.
50:25Moi, je pense qu'il faut déverrouiller
50:27aujourd'hui toutes les contraintes qui pèsent sur la croissance
50:29et que la France ne peut pas être simplement une économie de consommation.
50:31Mais sur le domaine de l'automobile,
50:33notre impuissance à protéger
50:35les filières françaises, d'abord à les affaiblir
50:37avec l'interdiction,
50:39les règles environnementales qui visent à interdire
50:41la vente de véhicules neufs thermiques à l'horizon 2035,
50:43couplé à une absence totale
50:45de droits de douane, fait
50:47que nous avons laissé se délocaliser
50:49notre industrie automobile. Je vous donne un exemple
50:51très simple. Aux Etats-Unis, sous
50:53Trump, puis sous Biden, on a monté
50:55progressivement les droits de douane contre les véhicules
50:57chinois à 30%, puis à
50:59100%. L'Europe était à 10%
51:01pendant la campagne européenne. Nous avons fait campagne
51:03pour le rehaussement des droits de douane. Nous sommes arrivés
51:05au Parlement européen, les droits de douane sont passés à
51:0735%. Mais encore
51:09une fois, vous savez, MacArthur résumait les batailles perdues
51:11par deux mots trop tard. Et
51:13les prises de conscience des
51:15européistes sont bien tardives, alors que
51:17depuis 10 ans, nous défendons le
51:19protectionnisme, nous défendons le patriotisme
51:21économique, et on voit que progressivement,
51:23nous sommes un peu au sein de cet
51:25hémicycle, je
51:27dirais la force centrifuge et la force vers laquelle
51:29tout le monde regarde pour aller piquer les idées
51:31un peu au mauvais moment, il faut bien le dire.
51:33Alors, avant de venir sur la
51:35question des agriculteurs et sur la question du Mercosur,
51:37il y a la question immigration,
51:39puisque Frontex a sorti ses chiffres,
51:41et s'est félicité d'avoir
51:43baissé le nombre d'entrées
51:45d'immigration illégale en Europe cette
51:47année, notamment par le biais des décisions prises par
51:49Giorgia Meloni, soutenues par Ursula
51:51von der Leyen. Est-ce que là, il n'y a pas une révolution
51:53carrément au sein de l'Union européenne
51:55dans la manière de concevoir ? Alors, c'est que l'immigration
51:57illégale, mais
51:59est-ce qu'il n'y a pas quelque chose qui
52:01s'enfléchit au minimum ?
52:03Non, mais ce qui est certain, c'est que la prise de...
52:05l'arrivée au pouvoir dans beaucoup d'États
52:07de partis patriotes, et ça a été le cas
52:09avec la coalition menée par Giorgia
52:11Meloni en Italie, à un moment donné,
52:13pousse l'Union européenne à céder
52:15pour une raison très simple, c'est que Giorgia Meloni, elle est allée
52:17de son chef et elle-même rencontrer
52:19des chefs d'État
52:21africains, et notamment au Maghreb,
52:23pour négocier des accords
52:25et pour faire en sorte que les bateaux ne partent pas
52:27et que s'ils partent, ils puissent être raccompagnés.
52:29Le problème de Frontex,
52:31et je connais bien ce sujet, puisque mon troisième
52:33de liste aux élections européennes, c'est Fabrice Leggeri,
52:35c'est l'ancien directeur de l'agence Frontex,
52:37c'est un grand préfet français, c'est l'inviteur de la République,
52:39et il s'est fait mettre à la porte
52:41par la Commission européenne parce qu'il faisait son boulot et qu'il
52:43renvoyait les bateaux de migrants. Bon, la Commission européenne
52:45lui a indiqué que Frontex ne pouvait
52:47pas renvoyer les bateaux de migrants, et que
52:49la philosophie et que l'idée générale
52:51de l'Union européenne, c'était
52:53précisément d'accueillir l'immigration.
52:55Faut bien comprendre que pour eux, l'immigration,
52:57c'est pas un problème, c'est un projet.
52:59Et donc tout ce qui est fait depuis des années
53:01avec l'Union européenne vise non seulement à affaiblir
53:03les frontières nationales, à accueillir
53:05les bateaux qui arrivent sur les côtes européennes,
53:07et à financer des ONG qui font
53:09les taxis entre les bateaux de migrants
53:11et les côtes européennes. Je crois
53:13que la question de l'immigration doit se régler au niveau national,
53:15mais qu'elle doit aussi se régler au niveau
53:17européen, et qu'on doit faire en maires méditerranéens
53:19ou en maires égers, du push-back,
53:21c'est-à-dire dire à ces bateaux et à ces personnes
53:23ne venez pas sur le sol européen, parce
53:25que vous serez systématiquement reconduits.
53:27Et c'est vrai que
53:29cette idéologie
53:31qui habite les esprits de la Commission européenne
53:33et qui vise à organiser notre propre submersion
53:35est complètement folle, mais elle est contestée dans les urnes
53:37de plus en plus. Maintenant sur le plan européen,
53:39je crois que fondamentalement il n'y a que deux pays
53:41qui peuvent changer la construction européenne, c'est la France et l'Allemagne.
53:43Et compte tenu aujourd'hui des dynamiques
53:45électorales, il faut bien avoir que les gens
53:47qui nous regardent aient conscience que nous portons un espoir
53:49pour la France, mais aussi pour toute l'Europe, et que toute l'Europe
53:51nous regarde en réalité.
53:53Justement, une toute petite question sur le poids de la France
53:55au sein de l'Union européenne. On a vu
53:57au moment du Mercosur que la Commission européenne
53:59faisait peu de cas de l'opposition pourtant bruyante
54:01cette fois-ci de la France
54:03sur le traité tel qu'il était aujourd'hui.
54:05Quelle serait votre réponse, vous,
54:07au pouvoir en France,
54:09à cette Commission européenne
54:11qui clairement balaye
54:13nord vers demain l'opposition de la France ?
54:15La chaise vide.
54:17Si j'avais été Premier ministre,
54:19j'aurais menacé la Commission européenne
54:21de suspendre la contribution de la France
54:23au budget de l'Union européenne.
54:25En disant de manière très simple, si vous ne respectez
54:27pas la France, que vous ne respectez
54:29pas la deuxième économie de la zone euro,
54:31l'un des pays fondateurs de l'Union
54:33européenne, eh bien
54:35nous allons suspendre notre contribution
54:37au pot commun. Et accessoirement, je crois que
54:39le Président de la République aurait dû faire ce qu'a fait le Général de Gaulle
54:41dans le cadre du sujet agricole dans les années
54:4360, c'est faire la chaise vide.
54:45C'est-à-dire ne plus aller au Conseil
54:47et faire respecter
54:49la voie de la France. On a perdu le sens
54:51du respect de la voie
54:53de la France. Le sujet, c'est pas
54:55rester dans l'Union européenne ou sortir. C'est commencer
54:57par défendre nos intérêts. Vous ne croyez pas
54:59que l'Allemagne défend ses intérêts sur la
55:01scène européenne ? On le voit sur la question
55:03de l'électricité. Moi, je pense qu'il y a un sujet fondamental
55:05qui lie à la fois le pouvoir d'achat
55:07de ceux qui nous regardent et en même temps la
55:09nécessité de relancer la croissance,
55:11c'est de retrouver un prix français de
55:13l'électricité. Il faut sortir des règles
55:15de tarification de l'électricité
55:17au niveau européen qui ont été bâties
55:19pour et au service exclusif
55:21de l'Allemagne pour nous permettre de
55:23bénéficier d'un atout historique
55:25qui a toujours été un atout français
55:27du général de Gaulle à Nicolas Sarkozy,
55:29c'est le nucléaire, pour faire en sorte qu'on puisse
55:31retrouver un prix à la facture
55:33qui corresponde à un coût de production
55:35et qui puisse nous permettre non seulement
55:37de faire baisser les factures d'électricité en France,
55:39de soutenir la réindustrialisation
55:41et d'être compétitif demain
55:43dans le cadre de l'économie du numérique et de la connaissance.
55:45Gabriel Cluzel. Oui, vous l'avez
55:47dit tout à l'heure, la
55:49natalité est en Berne, donc les chiffres
55:51sont sortis, ont été publiés par l'INSEE,
55:53nous sommes au plus bas depuis la
55:55dernière guerre.
55:57Quelles sont vos solutions ? J'ai compris que c'était un sujet majeur
55:59pour vous et que répondiez-vous à ceux qui disent
56:01que cela pourrait être
56:03une pompe aspirante en matière
56:05migratoire, mécaniquement,
56:07attendu que les familles qui
56:09y arrivent ont plus d'enfants
56:11que les Français, que donc la politique familiale
56:13hongroise dans un pays pré-migratoire
56:15ne peut pas être calquée sur la France
56:17qui est un pays post-migratoire, si j'ose dire.
56:19D'abord, moi, sur le plan
56:21social, je suis très
56:23strict, je défends la priorité nationale.
56:25Je considère que pour bénéficier
56:27de prestations sociales, il faut être
56:29de nationalité française. Je pense que
56:31la France n'est pas un guichet social
56:33et que la vocation de notre pays n'est
56:35pas de financer
56:37la protection sociale de toute la planète
56:39de gens qui viendraient
56:41dans notre pays pour bénéficier des prestations
56:43qui sont offertes et qui sont
56:45permises par le travail généreux des millions de Français.
56:47Donc, les allocations familiales
56:49pour moi doivent être réservées
56:51aux familles dont l'un
56:53des deux parents est de nationalité française.
56:55Deuxièmement, je crois qu'il faut mettre
56:57en place une politique de soutien
56:59à la natalité. Les mesures
57:01qui ont été prises par le gouvernement socialiste
57:03de François Hollande en 2014
57:05ont fait énormément de mal à la politique
57:07familiale et aux familles. C'était la
57:09révision
57:11du quotient familial
57:13et
57:15ça a eu des conséquences
57:17notables sur les variables
57:19qui fait qu'aujourd'hui
57:21et si nous poursuivons les courbes, en 2035
57:23il y aura plus de décès que de naissances
57:25sur le territoire. Il faut savoir qu'aujourd'hui
57:27si les courbes ne se sont pas encore croisées
57:29c'est quasi exclusivement
57:31grâce ou à cause de
57:33la politique migratoire et de la présence
57:35d'étrangers sur le sol français. Donc, il faut
57:37évidemment des mesures de soutien
57:39fiscal à la natalité.
57:41Il y avait aussi l'universalité des allocations familiales
57:43qui avait été révisée par François Hollande
57:45et qui a fait beaucoup de mal. Moi, je souhaite revenir sur ces mesures
57:47parce qu'il faut évidemment soutenir la natalité
57:49soutenir les familles, mais à condition de soutenir
57:51la natalité française et pas
57:53de faire en sorte que notre pays soit l'hôtel de l'Afrique.
57:55Il nous reste une minute
57:57pour terminer cette émission. J'ai essayé de faire court.
57:59Dernière question, Gabrielle Cluzel et on termine.
58:01Je voulais parler d'un sujet qui me tient à cœur, les paysans.
58:03Hier, sur une chaîne publique
58:05France Inter, pour ne pas le nommer,
58:07il y a un agent de l'Office français de la
58:09biodiversité qui a comparé les paysans
58:11aux dealers, qui a dit finalement
58:13les paysans ne veulent pas de nous, de
58:15chez eux, mais c'est comme si les dealers
58:17ne voulaient pas des policiers chez eux.
58:19On accuse beaucoup l'Europe de
58:21mettre la tête sous l'eau des paysans, mais est-ce
58:23qu'entre bureaucratie et écologie, la France
58:25ne se débrouille-t-elle pas très bien, toute seule,
58:27pour persécuter ses propres paysans ?
58:29Ce qui est intéressant, d'abord, dans votre question,
58:31c'est qu'on se rend compte
58:33qu'il y a beaucoup d'agences, dont on découvre
58:35l'existence jour après jour, des agences publiques
58:37qui sont payées par l'impôt de ceux qui nous regardent,
58:39qui n'ont pas grand intérêt. On a des agences
58:41pour la diversité, pour la biodiversité,
58:43pour la défense de l'environnement,
58:45alors qu'on a un ministère de l'écologie et de l'environnement
58:47et toutes ces agences nous coûtent beaucoup d'argent
58:49et je crois qu'en cherchant des économies, on pourrait s'appuyer
58:51là-dessus. Moi, je défends nos agriculteurs,
58:53je défends nos paysans, parce que je ne veux pas
58:55que la France, sur le plan alimentaire, soit
58:57sous tutelle de l'étranger. Donc, moi, je me battrais
58:59toujours pour l'agriculture française
59:01et quand on voit les décisions
59:03qui sont prises, notamment à l'Europe, on se demande
59:05si, en fait, elles ne sont pas prises
59:07pour tuer nos agriculteurs.
59:09Merci beaucoup Jordan Bardella pour cette émission. Je ne peux pas
59:11refermer l'émission sans vous poser une petite question
59:13subsidiare, j'espère que personne ne m'écoute,
59:15sur votre barbichette.
59:17Virilité ?
59:19Légitimité ? Maturité ?
59:21Je laisse cette appréciation
59:23à vos téléspectateurs.
59:25Merci pour cette réponse.
59:27Je ne sais pas si je vais la garder
59:29encore, ce n'est pas encore
59:31tranché.
59:33Je laisse le débat vivre.
59:35On suivra tout ça. Merci d'avoir été
59:37notre invité pendant une heure
59:39de cette émission Face à l'Info,
59:41édition spéciale, excellente suite de
59:43programmes tout de suite, Pascal Praud, encore merci
59:45à tous nos mousquetaires et merci à vous de nous avoir suivis.