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Transcription
00:00 Bonjour, c'est le décryptage politique en votre compagnie, ce Salon de l'agriculture qui a aussi été le lancement de la campagne des européennes.
00:06 Oui, on peut dire ça, en effet. En tout cas, un duel à distance entre le chef de l'État, Emmanuel Macron,
00:11 qui s'est rendu samedi au Salon de l'agriculture, et le président du Rassemblement national et tête de liste de ces élections européennes,
00:18 Jordan Bardella. Alors, deux images qui contrastent complètement. Un samedi, le chef de l'État, vous l'avez dit, Elisabeth Chahuté,
00:24 huait une visite extrêmement houleuse, du jamais vu, selon certains agriculteurs, d'ailleurs. Et puis de l'autre, le lendemain,
00:31 Jordan Bardella, qui arrive tout sourire au Salon, qui fait des selfies, qui serre des mains. Donc voilà, le duel, en tout cas, a été mis en place,
00:38 puisque Emmanuel Macron, mis à mal lors de ce Salon, samedi, a ciblé tout au long de sa visite le Rassemblement national, accusant le projet européen
00:47 du parti de Marine Le Pen de projet de décroissance et de bêtise, qui consisterait à sortir de l'Europe. Il a aussi ciblé les agriculteurs
00:55 de la coordination rurale, qui, selon lui, en fait, sont politisés, sont pro-Rassemblement national, et la courroie de transmission du RN,
01:04 donc dans le monde agricole, ce qui a évidemment été démenti par la coordination rurale. Et puis le chef de l'État, par là, en s'attaquant au RN,
01:13 comme ça, tout au long de la journée samedi, a clairement assumé, en fait, de s'investir personnellement dans la campagne des européennes.
01:20 Il a d'ailleurs promis Emmanuel Macron, dans les colonnes du Figaro, qu'il prendrait part à ce combat existentiel. Et puis Jordan Bardella, lui,
01:27 le lendemain, a donc rendu les coups en ayant des mots très forts. Il a accusé le chef de l'État de complotisme et d'extrémisme, d'une schizophrénie
01:34 très inquiétante. Et je n'ai qu'un seul adversaire, il a ajouté, je n'ai qu'un seul adversaire dans ces élections européennes. C'est Emmanuel Macron.
01:40 Voilà pour l'ambiance, en tout cas, la mise en place de cette campagne des européennes a commencé, en effet, ce week-end.
01:48 L'enjeu qui apparaît quand même très clair vu ici, ce serait d'essayer de rattraper le retard sur le RN, qui, pour l'instant, survole les sondages.
01:54 Toujours, oui, toujours quasiment de 10 points devant le parti présidentiel. Alors, les choses semblent s'accélérer du côté de Renaissance,
02:03 puisqu'une tête de liste aurait été choisie. Il s'agirait de Valérie Haillère, une eurodéputée jeune de 37 ans et fille d'agricultrice.
02:12 J'ai envie de vous dire, c'est de bon augure qu'il devrait donc emmener la tête de liste du camp présidentiel aux européennes.
02:18 Pour l'instant, on attend la confirmation. Alors, on le voit, l'agriculture est devenue un enjeu majeur et de taille pour ces élections européennes.
02:26 Et le RN paraît bien décider à convaincre les agriculteurs. À la base, le vote des agriculteurs, c'est plutôt un vote de droite ou de centre-droite,
02:35 sauf que de plus en plus d'agriculteurs sont tentés par le vote Rassemblement national. D'ailleurs, le RN, en ciblant les agriculteurs,
02:44 en essayant de récupérer leur vote, s'attaque en réalité à une frange plus large de la population, c'est-à-dire la France rurale et périurbaine,
02:50 dont les agriculteurs font un peu figure de représentants. Donc les discours se rôdent d'une part et d'autre.
02:56 Et Jordan Bardella a expliqué hier qu'il militait pour un patriotisme économique et qu'il souhaitait sortir des accords de libre-échange,
03:03 une idée qui ne fait pas forcément l'unanimité du côté des principaux intéressés, c'est-à-dire le monde paysan.
03:09 Merci beaucoup.

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