• il y a 9 mois
La start-up Ipsophène annonce son installation au sud de Toulouse, pour produire et commercialiser du paracétamol dès 2025. Elle produira le principe actif qui permettra ensuite de faire du Doliprane et du Dafalgan. Le président de la start-up Jean Boher est l'invité de Jérôme Florin dans RTL Matin.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin du 22 février 2024 avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL
00:06 Les trois questions du petit matin.
00:08 Comment lutter contre le manque de médicaments ?
00:10 On en parle ensemble depuis 4h30 ce matin.
00:12 Le gouvernement lance un nouveau plan anti-pénurie.
00:14 Ça passe entre autres par la relocalisation de certaines productions
00:18 qui avaient complètement disparu chez nous.
00:20 Comme le principe actif du paracétamol
00:22 qui sert à faire notamment le doliprane.
00:24 Aujourd'hui il est massivement importé de Chine et d'Inde.
00:27 L'Europe n'en produit plus depuis 2009.
00:29 Et une première usine va donc ouvrir l'an prochain à Toulouse.
00:33 Bonjour Jean Boehr.
00:35 Bonjour.
00:36 Vous êtes le président d'Ipsophen, c'est le nom de cette entreprise.
00:38 Attendu comme le Messie, tout est prêt.
00:41 Vous avez déjà des clients d'ailleurs ?
00:43 Des clients, oui.
00:44 Nous avons déjà des clients, des contacts avec nombreux laboratoires
00:47 en Europe et en France.
00:49 Après le Messie, le mot est peut-être un peu exagéré.
00:53 Et puis je ne suis pas celui qui réintroduit le paracétamol en Europe
00:58 parce qu'il y a toute une équipe.
01:00 Il y a d'abord l'invention d'une inventrice de génie
01:03 qui a pensé à un système de production totalement innovant.
01:07 Et nous sommes l'équipe dont je suis le porte-parole.
01:09 Alors ça veut dire que vous allez produire le paracétamol différemment ?
01:13 Oui, oui, oui.
01:15 Comment cela ?
01:16 Un processus qui s'appelle un processus continu de production
01:19 qui permet de réduire les volumes réactionnels.
01:23 C'est-à-dire que ça consomme beaucoup moins d'énergie,
01:25 ça consomme beaucoup moins de solvants,
01:27 ça génère beaucoup moins de déchets.
01:29 C'est ce qui permet d'envisager une relocalisation.
01:34 Pour relocaliser, il faut innover, il faut inventer.
01:37 Si on cherchait à produire du principe actif du paracétamol
01:41 dans les mêmes conditions que celle classique,
01:44 on ne pourrait jamais être compétitif.
01:46 Mais c'est le même produit qu'on achète aujourd'hui en Chine, en Inde
01:50 et qu'on a acheté aux Etats-Unis. C'est la même chose ?
01:52 Nous avons la prétention de penser qu'il sera meilleur
01:54 parce qu'on a eu moins d'impurities.
01:55 Oui, forcément.
01:56 Première mise sur le marché, quand ?
01:58 Nous espérons, puisqu'il y a quand même les délais d'obtention,
02:03 des certificats qui permettent de commercialiser,
02:07 nous espérons au courant du second semestre 2025.
02:10 Donc l'an prochain, vous vendrez votre paracétamol en France.
02:14 Quelle quantité ?
02:16 Nous allons produire en pleine capacité,
02:18 donc ce n'est pas dès l'année prochaine,
02:20 mais on va produire 3 000 à 3 400 tonnes du principe actif.
02:24 Ça représente quoi par rapport aux besoins ?
02:26 Autrement dit, est-ce qu'on sera autosuffisant ?
02:28 Non, absolument pas. En France, on consomme plus de 8 000 tonnes du principe actif.
02:33 Donc, de toute façon, les laboratoires, nous l'avons tous dit,
02:38 continueront à se fournir aussi à l'Asie ou aux Etats-Unis.
02:44 Et ils achèteront une partie de leurs besoins auprès de notre société
02:50 pour garantir la production en cas de crise de leurs médicaments d'urgence.
02:57 Vous serez moins cher ou plus cher que le paracétamol aujourd'hui importé ?
03:02 On sera plus cher que le principe actif, soyons très clairs sur les mots.
03:06 Nous serons plus cher que celui qui est importé, évidemment.
03:10 Les matières premières sont plus chères,
03:12 les coûts d'exploitation sont plus élevés en France
03:16 parce que nous allons traiter 100% de nos rejets, de nos déchets,
03:20 d'abord d'un produit beaucoup moins, mais en même temps,
03:22 on va entièrement les traiter.
03:23 Et notre ambition, notre volonté d'être véritablement un processus éco-responsable de production,
03:29 puisque ça dit chimie.
03:30 Plus cher de combien ?
03:33 Ça dépend, le marché est très fluctuant, mais on peut estimer que 30 à 40%.
03:38 Mais ça ne veut pas dire qu'il y aura un impact sur le prix du médicament.
03:44 Si nous produisons une des matières premières du médicament,
03:47 et que le prix du médicament final, il est défini par une politique de santé,
03:52 c'est-à-dire qu'il est défini par l'État.
03:53 D'accord, donc vous serez 30 à 40% plus cher que le principe actif aujourd'hui importé,
03:59 mais vous dites que ça n'aura pas d'impact sur le prix du médicament, du Doliprane, etc.
04:03 En tout cas, ce n'est pas nous ni les laboratoires qui peuvent avoir une...
04:09 Sur le prix final, non, bien sûr.
04:11 Le prix final, il est défini par l'État.
04:14 Ça ne va pas décourager les laboratoires d'acheter français ?
04:18 Non, parce qu'ils vont, comme je vous disais,
04:21 ils vont acheter une partie de leurs besoins en France ou en Europe.
04:26 Ils vont continuer, ils vont faire un mix, mais ils ont besoin de ce mix.
04:31 Ils ont besoin de ce mix parce qu'ils se sont tous fait très très peur
04:34 pendant la crise Covid, quand l'Inde a arrêté les exportations
04:38 et la Chine a multiplié par 4 le prix.
04:41 Tout le monde a eu très peur.
04:43 Vous allez exporter ?
04:44 Pardon ?
04:45 Vous allez exporter une partie de votre production ?
04:48 Nous travaillons que sur l'Union Européenne.
04:51 Donc oui, il y aura peut-être des exports, mais sur l'Union Européenne.
04:54 !

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