SMART BOURSE - Emission du lundi 19 février

  • il y a 7 mois
Lundi 19 février 2024, SMART BOURSE reçoit Michael Israël (Cofondateur, IVO Capital Partners) , Valérie Gastaldy (Stratégiste, DaybyDay) , Geoffroy Lenoir (Codirecteur des gestions OPC, Ofi Invest Asset Management) et Gilles Bazy-Sire (Président, Equity GPS)

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00:00:00 *Générique*
00:00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart pour rester à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez en direct sur Bsmart TV.
00:00:17 A retrouver bien sûr en replay chaque soir sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:00:23 Au sommaire de cette édition ce soir, une séance calme pour redémarrer cette semaine en l'absence notamment des marchés américains.
00:00:30 Les actions cash aux Etats-Unis sont off en ce jour férié qui commémore le jour des présidents aux Etats-Unis et de George Washington en particulier.
00:00:41 Séance calme donc pour les indices en Europe qui tournent autour de l'équilibre en cette fin de séance après avoir vu de nouveaux records la semaine dernière.
00:00:49 7800 points touchés pour le CAC 40 qui tourne autour des 7765 points en cette fin de séance.
00:00:56 Vous aurez le détail des mouvements du jour dans un instant avec Sibylla Oudjan et tendance mon amie en ouverture de Smart Bourse chaque soir.
00:01:03 C'est une période également propice au réajustement, réajustement des perspectives de croissance.
00:01:08 Plusieurs instituts ou institutions ont déjà revu leurs perspectives pour 2024.
00:01:13 On était autour hier soir du gouvernement français avec une croissance, un objectif de croissance 2024 abaissé de 4/10, de 1/4 à 1%.
00:01:22 Et puis on notera que le marché obligataire lui est désormais beaucoup plus en ligne avec les projections de baisse de taux de la réserve fédérale américaine
00:01:30 telles qu'elles sont formées en tout cas par les banquiers centraux américains puisqu'on anticipe désormais, le marché anticipe désormais à peine 4 baisses de 25 points de base au cours de cette année 2024.
00:01:41 La dernière projection du FOMC de la réserve fédérale américaine signalait 3 baisses, scénario médian pour 2024, scénario qui sera peut-être réajusté d'ailleurs à l'occasion des prochaines réunions.
00:01:53 La baisseuse se réunit le 7 mars et la semaine suivante ce sera à nouveau au tour de la réserve fédérale américaine d'afficher ses nouvelles projections
00:02:00 et de communiquer sur sa stratégie de politique monétaire du côté des marchés actions.
00:02:05 Pour l'instant rien ne défrise les investisseurs actions, même le petit réajustement des marchés obligataires n'a pas entamé le momentum de ces grands indices actions qui battent de nouveaux sommets depuis plusieurs séances.
00:02:18 Maintenant ce sera évidemment le sujet à la une de Planète Marché dans un instant avec nos invités.
00:02:24 Puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, focus sur la sphère émergente avec notamment le cas d'Ecole Argentin et ce sont les équipes d'IVEO Capital Partners
00:02:33 et son cofondateur Michael Israel qui seront avec nous à partir de 17h45 dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse.
00:02:40 Des marchés calmes en Europe au démarrage de cette nouvelle semaine. Le résumé de cette séance c'est avec Sibylle Haoujan.
00:02:57 Le CAC 40 doit se débrouiller sans Wall Street aujourd'hui. Les marchés américains étant fermés pour le jour de la commémoration de la naissance de George Washington.
00:03:06 Après de nouveaux records atteints la semaine dernière, la séance est donc plus calme aujourd'hui à la Bourse de Paris.
00:03:12 En Asie, les marchés chinois ont rouvert après une semaine de fermeture en raison de la célébration du nouvel an lunaire.
00:03:19 Le CAC 300 gagne plus de 1% soutenu par les valeurs du tourisme. Les dépenses de consommation ont bondi à leur niveau d'avant Covid pendant ces vacances.
00:03:29 Du côté micro, le CAC 40 est marqué par la baisse du titre de Thalès qui perd plus de 4% après qu'UBS a baissé sa recommandation en citant des difficultés à court et long terme
00:03:41 concernant la division identité et sécurité numérique et concernant l'activité spatiale.
00:03:47 ICAD publie un recul du cash-flow net courant par action de ses activités stratégiques. Malgré la baisse de ses résultats,
00:03:54 ICAD annonce tout de même le versement d'un dividende en hausse de 11,8% au titre de l'exercice 2023.
00:04:01 En parallèle, le groupe immobilier présente un plan stratégique pour la période de 2024 à 2028.
00:04:07 Ces résultats déçoivent les investisseurs et le titre est en baisse aujourd'hui.
00:04:12 Forvia publie des résultats solides au titre de l'exercice fiscal 2023. Avec un chiffre d'affaires en hausse de 10,9% à plus de 27 milliards d'euros.
00:04:22 Malgré cela, le groupe automobile prévoit de supprimer 10 000 postes en Europe entre 2024 et 2028, le titre abaissé de plus de 10% au cours de la journée.
00:04:33 Demain, les investisseurs prendront connaissance des résultats de Carrefour et Air Liquide.
00:04:38 Plus globalement, cette semaine sera rythmée par la suite des résultats d'entreprises.
00:04:42 Sont attendus ceux de Nvidia mercredi, le dernier des 7 magnifiques à publier.
00:04:47 La Fed doit également publier mercredi le compte rendu de sa réunion de janvier.
00:04:51 Et la Banque Centrale Européenne fera de même le lendemain.
00:04:55 Tendance mon ami. Chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Sibyl Haoujan qui nous accompagne aujourd'hui sur Bsmart.
00:05:03 *Générique*
00:05:13 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:05:16 Valérie Gasteldi est à nos côtés, stratégiste chez Day By Day. Bonsoir Valérie.
00:05:20 Bonsoir Grégoire.
00:05:21 Ravi de vous retrouver. Ravi de retrouver également Gilles Bazissire. Bonsoir Gilles.
00:05:24 Président d'Equity GPS et ravi d'accueillir Geoffroy Lenoir à nos côtés également. Bonsoir Geoffroy.
00:05:30 Merci beaucoup d'être là. Vous êtes co-directeur de la gestion collective chez Offi Invest Assets Management.
00:05:35 Good news is good news Geoffroy.
00:05:37 Ça semble être le schéma de marché depuis quelques semaines.
00:05:40 Alors c'est une autre forme de Goldilocks. Le Goldilocks de fin d'année, le scénario boucle d'or de fin d'année était plutôt fondé sur l'idée que
00:05:47 l'économie ou la macroéconomie se dégradant, les banques centrales allaient baisser leurs taux assez rapidement.
00:05:53 Et c'était un soutien au moins pour la valorisation des actifs risqués.
00:05:56 Là on se retrouve dans un schéma où le marché obligataire a plutôt eu tendance à corriger un peu ces dernières semaines pour se réajuster au calendrier
00:06:04 des baisses de taux telles qu'ils sont signalées par les banques centrales.
00:06:07 Et comme je le disais en introduction, ça n'a pas défrisé les marchés actions à ce stade.
00:06:12 Non tout à fait. On est plutôt dans ce schéma là où finalement tout va bien.
00:06:16 Alors bon, souvent les marchés, les investisseurs essayent de trouver ce qui ne va pas.
00:06:21 Là on a plutôt des bons signaux un petit peu partout. En tout cas la visibilité, c'est ça qui est important pour les investisseurs.
00:06:26 Que ce soit sur la croissance, sur l'inflation. Aux États-Unis, on a toujours des chiffres de croissance qui sont bons.
00:06:32 On a eu les retail sales la semaine dernière qui étaient un petit peu moins bons.
00:06:35 Mais voilà, ça ne fait pas forcément une tendance non plus.
00:06:37 Puis c'est un peu logique de corriger de temps en temps sur les chiffres macroéconomiques.
00:06:40 Mais dans l'ensemble, c'est vrai qu'on a de la visibilité. On a de la visibilité sur les banques centrales.
00:06:45 Donc ça a été dit tout à l'heure, des banques centrales qui devraient baisser leur taux.
00:06:49 Mais finalement, elles ne sont pas pressées les banques centrales.
00:06:52 Que ce soit surtout aux États-Unis avec peut-être des baisses de taux à partir du mois de juin, mais peut-être plus tard.
00:06:58 Vu la situation macroéconomique, il n'y a pas d'urgence.
00:07:01 Ce qui va être intéressant à suivre côté banque centrale, ça sera est-ce qu'il y a un décalage finalement de cycle entre la zone euro et les États-Unis.
00:07:08 Parce que c'est vrai qu'on parle souvent du fait que la banque centrale européenne ne baisse jamais avant la réserve fédérale américaine.
00:07:14 Ça, ça sera peut-être quelque chose à suivre dans les prochains mois, même si d'un point de vue anticipation de marché,
00:07:20 il y a eu un peu d'anticipation pour des baisses de taux un peu plus tôt dans l'année.
00:07:23 Précoce de la BCE.
00:07:24 Pour la BCE. Donc ce n'est pas notre scénario. C'est vrai que notre scénario, c'est plutôt qu'on ait des baisses de taux.
00:07:28 Personne n'ose en faire un scénario central, Geoffroy.
00:07:31 C'est sûr que ce n'est pas évident d'admettre que la BCE va baisser ses taux avant la réserve fédérale américaine.
00:07:36 Ce n'est pas forcément un scénario central. Après, à quelques mois près, ce n'est pas ça qui va changer la physionomie des marchés,
00:07:42 que ce soit les marchés actions ou les marchés de taux.
00:07:44 Mais rien que sur le message, ça peut être intéressant de voir que la BCE pourrait se positionner de façon un peu différente de la réserve fédérale américaine.
00:07:53 Et c'est vrai que dans ce contexte-là, ce qui est important, c'est les ancrages d'inflation, des niveaux d'inflation.
00:07:57 On a une inflation qui revient gentiment vers les 2% aux États-Unis et en Europe.
00:08:02 Il n'y a pas forcément d'inquiétude que ce soit une inflation qui reste élevée trop longtemps ou une inflation qui déçoit.
00:08:08 Finalement, il n'y a pas d'inquiétude de ce côté-là.
00:08:10 Le marché reste convaincu, malgré les petits accros qu'on peut avoir peut-être sur les marques d'inflation, notamment aux États-Unis,
00:08:18 que le grand mouvement reste celui de la désinflation.
00:08:23 C'est celui-là. C'est vrai qu'on dit toujours que la fin du trajet, c'est le plus difficile à faire.
00:08:27 C'est vrai qu'on a eu un gros mouvement de désinflation qui est derrière nous maintenant.
00:08:31 Il reste des choses à surveiller, notamment sur la composante des services.
00:08:34 Mais c'est vrai qu'on a cette tendance de désinflation qui se poursuit et qui devrait aujourd'hui atterrir sur cette zone des 2%.
00:08:41 C'est vrai que c'est dur de se dire qu'on atterrit sur 2% et qu'on ne bouge plus.
00:08:45 Mais c'est vrai qu'on est plutôt sur ce schéma-là à se dire que finalement, les banques centrales ont réussi à faire ce travail de réancrage des anticipations d'inflation.
00:08:51 Et ça se voit quand on regarde les points morts d'inflation, les fameux breaks even.
00:08:55 Finalement, ils ne bougent pas beaucoup et on reste ancré, même si ça remonte un petit peu depuis quelques séances.
00:09:01 Finalement, les anticipations d'inflation sont bien ancrées et ça donne du confort aux banques centrales et aux investisseurs.
00:09:08 Et même s'il y a un peu plus de croissance, c'est au contraire.
00:09:12 C'est même bon à prendre et c'est vu positivement aujourd'hui par les investisseurs, notamment sur les actifs risqués.
00:09:17 Tout à fait. C'est vrai que la croissance vient plutôt des États-Unis que de l'Europe.
00:09:20 Oui. Ce qui n'est pas une grande surprise.
00:09:23 On a vu les révisions de la croissance en France par Bruno Le Maire.
00:09:27 Mais c'est vrai que d'un point de vue général, c'est vraiment les États-Unis qui tirent vraiment la croissance aujourd'hui.
00:09:32 Et les révisions à la hausse viennent des États-Unis, pas tellement des autres zones, encore moins de la zone euro qui pourrait repartir.
00:09:40 C'est notre scénario. Doucement. Mais on parle de l'épaisseur du trait par rapport aux États-Unis, d'une croissance de 0,5 peut-être à 0,6, à 1 et quelques en 2025.
00:09:48 Mais c'est vrai que ça reste une croissance assez faible et assez naturelle en zone euro.
00:09:53 Ce qui surprend vraiment, c'est aux États-Unis. Et ça reste le moteur aujourd'hui de la croissance.
00:09:58 Oui. Le marché leader, la banque centrale leader, l'économie leader et tout ce qui va avec.
00:10:03 C'est pour ça que beaucoup me disent d'ailleurs que ce qui compte le plus pour les actions européennes, c'est ce que va faire la Fed plus que la banque centrale européenne au final.
00:10:09 Valérie, votre lecture du marché dans ce que j'écris comme le "Good news is good news" et tant mieux !
00:10:15 C'est une bonne nouvelle que les investisseurs en actions saluent le fait qu'il y a de la croissance, de la croissance nominale encore importante aujourd'hui dans les économies comme l'économie américaine par exemple.
00:10:27 Oui. Je ne peux pas dire le contraire. Mais je ne sais pas très bien ce que vous voulez que je vous réponde.
00:10:36 Est-ce que c'est un schéma ? Non mais ce que je dis c'est qu'on a beaucoup commenté et c'est très souvent un schéma de marché qu'on retrouve avec les banques centrales.
00:10:42 Le "Bad news is good news" et c'est vrai qu'il y a toujours un peu un sentiment d'inconfort à se dire que tiens on achète le futur sur la base de données macroéconomiques qui seraient en train de se dégrader parce que les banques centrales...
00:10:54 C'est toujours un raisonnement un peu alambiqué à un certain point. Là on a une belle croissance, enfin une croissance qui reste solide et résiliente toujours plus que prévue aux Etats-Unis
00:11:04 et ça ne fait pas peur au marché même si ça implique que la Fed baissera ses taux peut-être un peu plus tardivement.
00:11:10 C'était un sujet très sensible quand même jusqu'à présent.
00:11:14 Oui alors parce qu'en fait le sujet c'est pas tellement... enfin il y a la date de la baisse des taux américaine bien entendu mais je ne suis pas sûre que ce soit si important que ça la date parce que les marchés si on leur dit que ça va être un mois plus tôt ou trois mois plus tard à partir du moment où on leur dit que ça va se produire finalement le message qu'on réussit à faire passer à les banques centrales c'est qu'on a fini de monter.
00:11:35 Rien de plus mais du coup les investisseurs se sont dit bon bah donc la prochaine direction ça sera la baisse.
00:11:41 Mais en fait tout ça ça reste... enfin moi comme c'est pas du tout mon scénario...
00:11:47 C'est à dire ? Il n'y aura pas de baisse de taux des banques centrales ?
00:11:50 Je pense pas qu'il y aura de baisse de taux des banques centrales parce que je pense qu'elles vont être très très lentes à bouger.
00:11:57 Mais d'abord ce qui n'est pas mon scénario c'est que l'inflation retourne sous les 2%.
00:12:04 Comme elles n'ont pas encore annoncé qu'elles acceptaient de remonter leur cible à 3% même des fois où ça a été évoqué elles ont dit que c'était pas à l'ordre du jour pour le moment voire jamais.
00:12:16 Donc aller à 2% moi c'est pas ce que j'ai dans mes modèles.
00:12:22 Ce sera trop dur de revenir à 2% en tout cas ça impliquerait trop de sacrifices si on voulait vraiment revenir à 2% et les banques centrales joueront pas ce jeu là.
00:12:29 Écoutez les banques centrales ont remonté les taux dans des proportions considérables à une vitesse exceptionnelle.
00:12:36 Le chômage aux Etats-Unis est en dessous de 4% considéré comme le plein emploi on est quand même sur des... il est au plus bas qu'on puisse imaginer.
00:12:45 En Europe il n'est pas remonté on n'est pas encore au plein emploi en Europe mais enfin on est à peine au dessus de 6% à peu près.
00:12:52 Donc c'est quand même un très bon chiffre le meilleur qu'on a eu depuis 15 ans je ne sais plus combien d'années.
00:12:56 Alors comment s'attend-on à ce qu'on ait un ralentissement économique avec un chômage qui reste à ce niveau bas, une confiance du consommateur qui quand même n'arrête pas de monter
00:13:10 et des salaires qui n'ont pas cessé de progresser et donc même si la vitesse de la hausse des salaires venait à ralentir au cours de l'année 2024 je ne suis pas sûre qu'elle passe en négatif tout de suite.
00:13:21 Par rapport à l'inflation c'est ça ?
00:13:23 Bah en vitesse de hausse.
00:13:25 Oui d'accord.
00:13:26 Oui en réel.
00:13:27 Donc tout ça c'est quand même les paramètres qui font que les gens si en plus on prend en compte justement, je recule dans l'inflation parce qu'il a eu lieu je ne parle pas du futur,
00:13:38 je parle de ce qui a eu lieu.
00:13:40 Bien sûr que le consommateur il est super à l'aise, il va mieux qu'il n'est allé pendant l'année précédente et les baisses de taux sont derrière nous.
00:13:48 Donc en fait comment est-ce qu'on va faire baisser l'inflation plus que ça ?
00:13:52 Moi je veux bien, on peut projeter les taux à 3 mois de l'inflation, d'ailleurs ça ne marche même plus,
00:13:57 mais moi qu'on m'explique en quoi la projection des 3 derniers mois de l'inflation me donne les 12 mois de l'inflation à venir.
00:14:04 Parce que nulle part, je ne sais pas où est le livre où il y a écrit ça, ce n'est même pas de l'analyse technique.
00:14:09 Ça montre un momentum de court terme on va dire.
00:14:11 Voilà c'est ça, c'est le momentum.
00:14:13 Ah ben on en est là, on en est là aujourd'hui.
00:14:15 C'est l'esprit grégaire.
00:14:16 Et l'esprit grégaire se développe quand on n'y comprend rien.
00:14:19 Quand on n'y comprend rien on voit des gens qui courent dans un sens, on court avec eux.
00:14:22 Voilà, donc ce n'est pas un raisonnement qui tient pour moi.
00:14:25 Mais quand vous dites qu'il n'y aura pas de baisse de taux, ça veut dire qu'il ne faut pas se bercer d'vision.
00:14:29 Il y aura peut-être une recalibration de la politique monétaire, mais il n'y aura pas une politique monétaire accommodante demain.
00:14:36 En fait selon la façon dont on la regarde, elle est encore accommodante cette politique monétaire d'une certaine façon.
00:14:43 Parce que on a quand même, ça dépend, on a des taux d'intérêt qui sont, là on est un petit peu restrictif.
00:14:53 Mais on ne l'a pas été pendant longtemps, c'est très récent, ce n'est pas encore très...
00:15:00 Ça ne mord pas encore fortement.
00:15:02 Je ne pense pas que ça ne morde pas encore fortement.
00:15:03 Sur certains secteurs industriels, oui, mais pas sur tous.
00:15:07 Non mais les banques centrales, elles réfléchissent à ce qui s'est passé dans les années 70.
00:15:15 Et bien entendu, elles sont super embêtées parce que dans les années 70, la Fed a été volontairement "behind the curve" longtemps.
00:15:24 C'est-à-dire qu'elle a toujours gardé des taux réels plutôt négatifs.
00:15:28 Et du coup, elle a laissé l'inflation s'emballer.
00:15:31 Donc elle a peur, et on lui reproche par avance qu'il se produise cette même chose.
00:15:36 Mais il ne faut pas oublier que la banque centrale, ce dont elle a le plus peur, c'est quand même qu'on se retrouve dans une situation de désinflation qu'elle ne sait pas maîtriser du tout.
00:15:47 Parce que l'inflation, elle a vu comment on faisait pour...
00:15:51 Enfin, on le sait, mettre fin à l'inflation, ça fait mal.
00:15:54 Politiquement, ça peut avoir des conséquences qui ne sont pas celles que l'on souhaite en ce moment.
00:15:58 Mais ce n'est pas vraiment son rôle, normalement.
00:16:01 Mais elle sait faire. Alors que si on repart dans une désinflation trop forte, elle est très embêtée.
00:16:07 Donc je pense qu'elle va être très très immobile, la banque centrale, le plus longtemps possible.
00:16:13 Alors, est-ce qu'on aura une baisse des taux ?
00:16:15 Je ne suis pas sûre, parce qu'en fait, comme moi, je m'attends à ce que l'inflation ne baisse plus.
00:16:22 Je ne peux pas dire qu'en 2024, mon modèle me dise qu'elle va franchement monter, mais je n'ai rien qui me permette de penser qu'elle va beaucoup...
00:16:30 Elle va baisser partant des niveaux atteints, quoi.
00:16:32 Elle continue de baisser fortement partant des niveaux atteints.
00:16:34 Oui, sur les niveaux atteints, enfin si, il y a encore un petit peu de baisse sur l'inflation, hors énergie et alimentation, mais pas des masses.
00:16:40 Donc je n'ai pas la même vision de l'inflation.
00:16:43 Donc quand je vois, bien entendu, des consommateurs qui se tiennent bien, etc., je vois plutôt une année favorable aux actions.
00:16:53 Oui, ce que vous décrivez là, qui est assez non consensuel, Valérie, vous dit que ce ne sera pas mauvais pour les actions.
00:17:00 Non. En fait, moi, mon cycle des actions, il devait s'améliorer en 2024.
00:17:07 J'avais un risque sur la fin 2023 qu'on n'ait pas eu le vrai point bas de la baisse des actions à fin octobre.
00:17:14 Bon, puisqu'on n'a pas rebaissé, qu'on est en train de franchir les sommets, que les États-Unis ont déjà franchi les sommets,
00:17:20 c'est qu'en fait, ce point bas, c'était le bon point bas.
00:17:23 Donc 2024, c'est une année de hausse et pas comme les petits bras de Goldman Sachs.
00:17:29 5200, c'est rien. 5200, c'est pour le mois prochain.
00:17:32 Pour moi, une année de hausse, c'est que normalement, dans l'année, on peut faire du +10, +15.
00:17:36 Je ne sais pas, au 31 décembre, on peut passer par beaucoup moins après, etc.
00:17:41 Oui, mais c'est une vraie année de hausse.
00:17:43 C'est une vraie année de hausse, oui.
00:17:45 Sur cette idée, good news is good news, Gilles.
00:17:48 Oui, moi, je mets l'accent en fait sur les marges des entreprises et l'anticipation par les investisseurs de ces taux de marge.
00:17:59 Et c'est ce qui explique le fait qu'on continue à avoir des ratings agrégés plutôt constructifs,
00:18:08 même s'ils sont loin des 8 ou 9 sur 10.
00:18:11 On est autour de 4 sur 10 sur le marché mondial, mais ce qui reste encore raisonnablement constructif.
00:18:20 Et ça, malgré des niveaux records sur beaucoup de marchés et malgré des hausses de taux longues,
00:18:30 très importantes depuis les plus bas d'il y a 2 ans et demi ou 3 ans.
00:18:34 Normalement, ces deux seuls éléments devraient amener une très forte baisse de nos ratings.
00:18:40 Mais la troisième dimension importante et majeure, c'est les profits des entreprises.
00:18:46 Les profits et les anticipations des profits, des cash flows, des dividendes, des share buy-back.
00:18:52 Et là, on est dans un environnement où c'est assez impressionnant.
00:18:58 La distorsion entre la rémunération du capital et la rémunération du travail est impressionnante.
00:19:09 - Même si le travail a mieux rémunéré ces derniers mois ?
00:19:15 - Oui, mais le partage de la valeur ajoutée, quand on regarde sur le très long terme,
00:19:19 la partage de la valeur ajoutée aux Etats-Unis,
00:19:21 quand on regarde sur le long terme et le court terme,
00:19:24 se situe à des niveaux qu'on n'a jamais vus et en croissance régulière.
00:19:32 Après, on peut s'interroger sur la pérennité de ce mouvement.
00:19:37 Reste que, avec le développement des grands modèles de langage,
00:19:42 je préfère utiliser cette acronyme de GML plutôt qu'intelligence artificielle,
00:19:46 je ne peux pas dire grand-chose, intelligence artificielle...
00:19:49 - Oui, c'est devenu un peu fourre-tout, je vous l'accorde.
00:19:52 - Oui, on a l'impression de marketing des années 50.
00:19:55 Quand on parle de grands modèles de langage, artificiels bien sûr, et statistiques,
00:19:59 on comprend un petit peu mieux ce que c'est.
00:20:02 Et là, force est de constater que le développement est le plus rapide
00:20:08 qu'il ait jamais été pour n'importe quelle technologie,
00:20:13 que des montants considérables sont en jeu,
00:20:16 et qu'après avoir irrigué un sous-secteur de la tech, particulièrement,
00:20:24 au détriment d'autres d'ailleurs,
00:20:26 parce que là où grand Nvidia flambe en termes de progression de chiffre d'affaires,
00:20:31 les prévisions de chiffre d'affaires ont quasi triplé sur Nvidia
00:20:37 à horizon de 3 ans, entre il y a un an et aujourd'hui.
00:20:40 Donc c'est considérable.
00:20:43 Et au détriment d'autres d'ailleurs, Intel, c'est plus du tout traditionnel,
00:20:52 et ils sont obligés de faire un saut quantique en termes d'investissement
00:20:57 pour essayer de... - Qui va peser lourdement, bien sûr.
00:21:00 - Qui pèse lourdement, et donc on a des questions.
00:21:03 Donc les modèles plus traditionnels souffrent.
00:21:05 Mais au-delà de ça, après, c'est l'irrigation à l'ensemble de la cote.
00:21:09 - Et on le voit, ce phénomène, ou pas ?
00:21:11 Parce que Nvidia, c'est 50% de hausse depuis le 1er janvier,
00:21:14 c'est 25% de la hausse du S&P 500,
00:21:17 on a l'impression quand même d'une forme de concentration
00:21:20 qui est toujours plus forte, quoi.
00:21:23 - Oui, là, je parle plus des anticipations des résultats.
00:21:27 Parce qu'on voit quand même, y compris dans la tech,
00:21:31 mais aussi dans l'automobile, comme on vient de l'annoncer,
00:21:35 des annonces de baisse d'équivalent temps plein de salariés.
00:21:42 - Des programmes de départ, pour dire les choses.
00:21:46 - Oui, oui, j'entends. Plus correctement.
00:21:50 Et ça, ça ne peut pas se faire si les entreprises
00:21:56 ne prévoient pas des augmentations de productivité,
00:21:59 à la fois dans leurs processus internes,
00:22:02 parce qu'on passe un temps, quand même, dans les grandes entreprises,
00:22:05 on passe un temps fou à générer de l'effet joule.
00:22:09 (rires)
00:22:11 - Ça s'en le vécu.
00:22:13 - Mais c'est pas inutile, parce qu'il faut quand même
00:22:15 toujours s'ajuster de façon fine.
00:22:18 - L'intelligence artificielle peut permettre pour une partie de ces processus.
00:22:22 - Vous êtes convaincu que les effets vont être beaucoup plus rapides,
00:22:25 notamment sur la productivité ?
00:22:27 - Interne, mais également...
00:22:29 - Solo nous dit, est-ce que c'est Solo 2 ?
00:22:31 On voit des ordinateurs partout, mais je vois dans la macro,
00:22:34 je ne vois pas de gains de productivité associés au développement de l'informatique.
00:22:38 Ça a été le grand paradoxe de Solo, qui est mort il n'y a pas très longtemps.
00:22:41 Est-ce que c'est Solo 2.0 ou est-ce que non ?
00:22:43 Il y aura une vraie réalité mesurable, tangible sur le plan macro-économique ?
00:22:49 - Le scénario le plus optimiste, oui.
00:22:52 Ça peut être vraiment décoiffant et extrêmement important.
00:22:57 Et dans tous les processus, qu'ils soient internes ou en entreprise,
00:23:01 externes, c'est le processus client également,
00:23:04 on peut avoir 80% des processus clients qui seront automatisés
00:23:08 avec une meilleure qualité pour le client.
00:23:11 Qui plus est.
00:23:14 Et puis, dans les processus verticaux, fournisseurs, etc.,
00:23:20 un plus grand alignement au niveau des entreprises également.
00:23:25 - Et ça c'est un thème profond, de long terme,
00:23:30 qui ne souffre pas de la conjoncture immédiate
00:23:33 et des variations conjoncturelles qu'on pourrait avoir.
00:23:36 - Qui rigue toute la cote, potentiellement en partant des Etats-Unis, bien sûr.
00:23:40 - Le grand sujet de la productivité.
00:23:43 Je donne juste le chiffre macro.
00:23:46 La productivité horaire moyenne aux Etats-Unis est 6% supérieure
00:23:49 à ce qu'elle était après Covid, fin 2019.
00:23:52 En zone euro, on doit être sur à peine du 0+
00:23:55 en termes de gains de productivité sur la même période.
00:23:58 Il y a un écart grandissant de ce point de vue-là.
00:24:01 Comment vous regardez cette situation, cette forme de divorce transatlantique ?
00:24:05 Et j'en reviens notamment au marché actions.
00:24:08 Je vous parle de Joffroy avec l'idée d'un thème IA
00:24:11 qui se retrouve très concentré autour de grands acteurs du marché,
00:24:15 Nvidia étant l'emblème du moment.
00:24:18 - On parlait des gains de productivité.
00:24:21 Je pense que c'est vraiment le sujet-cœur pour les marchés.
00:24:24 On peut se poser la question, est-ce qu'aujourd'hui,
00:24:27 les acheteurs sur les marchés actions américains en particulier
00:24:30 n'achètent pas déjà ces gains de productivité
00:24:33 qui ne sont pas forcément tout de suite réalisables ?
00:24:36 - Ce n'est pas forcément quelque chose qu'on peut constater là en 2024.
00:24:39 Ça sera peut-être quelque chose pour 2025 ou 2026.
00:24:42 Mais en tout cas, les investisseurs achètent le fait que c'est une thématique de fonds
00:24:45 de long terme qui va changer la dynamique en termes de gains de productivité.
00:24:49 C'est ça qui fait que le secteur de la tech dans son ensemble,
00:24:54 aux États-Unis en particulier, monte et continue de monter.
00:24:58 C'est vrai qu'on a Nvidia en tête avec les résultats cette semaine
00:25:01 qu'on va suivre tous de façon très attentionnée.
00:25:05 Ça peut être quelque chose qui entraîne le marché également.
00:25:09 On a vraiment un mastodonte qui tire à la tech,
00:25:14 mais il n'y a pas que Nvidia bien évidemment.
00:25:17 On parle des 7 magnifiques, même si on peut enlever Tesla
00:25:20 qui est aujourd'hui un peu à la traîne par rapport aux autres.
00:25:23 On a ce secteur qui tire vraiment les marchés actions,
00:25:26 que ce soit le Standard & Poor's ou les autres indices américains.
00:25:30 C'est vrai que c'est ce changement de paradigme qui fait que les États-Unis
00:25:33 aujourd'hui sont bien en avance par rapport à l'Union européenne et à la zone euro.
00:25:38 C'est vrai que c'est toujours dur de se dire que les Américains
00:25:41 doivent privilégier les investissements sur la zone US par rapport à l'Europe
00:25:45 quand on voit les niveaux de valorisation puisqu'on est plutôt à 20 fois aux États-Unis
00:25:50 et à 12 fois et demi en Europe.
00:25:52 On peut toujours se dire que l'Europe a du potentiel pour rattraper,
00:25:55 mais quand on a cette force, cette dynamique côté États-Unis qui est là,
00:25:59 c'est dur d'aller en face.
00:26:00 Ce thème de l'IA, il est moins évident, la diffusion du thème de l'IA
00:26:04 est moins évident quand on regarde la cote européenne par exemple.
00:26:07 Je ne parle pas du fait que Nvidia est le super producteur des puces qui vont bien
00:26:12 et que pour l'instant il n'y a pas de concurrence, en tout cas solide avérée face à ça.
00:26:16 Mais sur les usages de l'IA, sur le software, etc.
00:26:20 Est-ce que l'Europe restera là aussi un cran en dessous de ce qu'on va observer aux États-Unis ?
00:26:26 Disons que les États-Unis ont un temps d'avance.
00:26:28 En Europe, bien évidemment l'Europe va bénéficier de l'intelligence artificielle
00:26:33 ou de l'autre terme, excusez-moi.
00:26:35 Des modèles de langage large, oui.
00:26:37 Modèles de langage.
00:26:38 L'Europe va en bénéficier, mais sans doute avec un temps de retard par rapport aux États-Unis.
00:26:44 C'est vrai qu'aujourd'hui il peut y avoir des valeurs qui rattrapent en Europe
00:26:49 et on a quelques champions qui vont en profiter,
00:26:51 mais c'est vrai qu'aujourd'hui on a du mal à se dire
00:26:53 qu'il faut acheter l'Europe tout de suite par rapport aux États-Unis
00:26:57 dans un contexte où la macroéconomie aux États-Unis est meilleure qu'en Europe.
00:27:02 Est-ce que c'est un thème qui est déjà suracheté, Valérie ?
00:27:05 Autre manière de formuler la question.
00:27:07 Est-ce qu'on a là sous les yeux une bulle autour de l'IA ?
00:27:13 Oui, a priori on a une bulle dans la mesure où le consensus est haussier et ça monte.
00:27:19 Donc c'est une définition simple et efficace.
00:27:23 Est-ce qu'elle s'est terminée ? Non, pour le moment on n'a aucun des paramètres de la fin d'une bulle.
00:27:30 Maintenant il y aura des baisses, c'est quand même super volatil,
00:27:35 mais pour le moment ça va continuer à monter.
00:27:41 C'est-à-dire que l'investisseur pragmatique, vous dites, doit accompagner la formation de cette bulle.
00:27:47 Le terme est connoté forcément très négativement,
00:27:49 parce qu'on a en tête que derrière une bulle il y a forcément un crash,
00:27:52 mais il y a toute une phase d'expansion de la bulle qui mérite de l'attention.
00:27:57 Oui, a priori.
00:27:59 Donc il n'y a pas de warning pour vous de ce point de vue-là ?
00:28:03 Et c'est donc dans l'idée que les actions doivent monter en 2024 et que 2024 doit être une année de hausse,
00:28:08 ça va se faire avec la tech ?
00:28:10 Il n'y a pas franchement d'indice suffisamment fin, suffisamment historique,
00:28:16 pour qu'on puisse mener une analyse correcte de cette bulle.
00:28:20 Se référer à ce qu'on a connu en 90-2000, ce n'est pas le sujet.
00:28:27 Mais on compare quoi ?
00:28:29 Les Américains comparent Cisco des années 2000 à Nvidia de 2024,
00:28:35 on prend les boîtes star de l'époque.
00:28:38 Les valeurs, parce que ce n'est vraiment pas fiable.
00:28:42 Ce qui a du sens c'est quand on compare des indices,
00:28:45 et pour faire un indice il faut quand même 10-12 valeurs.
00:28:49 Le parcours d'un Cisco en 2000 ne nous dit rien de l'avenir d'un Nvidia en 2024 ou 2025 ?
00:28:55 Même si on regarde le parcours du Nasdaq,
00:28:58 qui minore la progression des grandes valeurs qui peuvent servir de vecteur à cette intelligence artificielle,
00:29:10 on n'a pas de raison de penser que ça va baisser maintenant.
00:29:16 Est-ce que ça suffit à faire une année de hausse sur les actions ?
00:29:21 Ou est-ce qu'il y a d'autres secteurs, d'autres thématiques qui doivent participer ?
00:29:27 En fait, tout doit participer à cette hausse.
00:29:31 Parce qu'il y a beaucoup de choses qui n'ont pas monté jusqu'à présent.
00:29:35 Oui, la Chine, les small caps, il y a quand même des gros marchés qui n'ont rien fait et qui n'ont pas monté.
00:29:42 Normalement, tout ça devrait monter.
00:29:45 Je pense qu'après, il faut faire attention parce qu'il y a des questions d'horizon de temps.
00:29:48 C'est-à-dire que la surperformance de ces valeurs qui ont été très longtemps abandonnées,
00:29:54 elle va être beaucoup plus brève que celle des valeurs du Nasdaq.
00:30:01 Mais normalement, tout devrait monter cette année,
00:30:05 avec peut-être une rotation qui se mettra en place d'ici peu vers ces valeurs abandonnées.
00:30:13 Notamment la Chine, effectivement, en zone.
00:30:17 Des valeurs plus cycliques, des thèmes plus value, si j'essaye de caractériser un peu avec le jargon financier.
00:30:26 Je n'ai jamais compris grand-chose à ce jargon, mais là, je n'y comprends plus rien.
00:30:30 Ce n'est pas cher.
00:30:32 Est-ce que c'est cyclique ? Non, je ne sais pas.
00:30:38 L'informatique, normalement, c'est lié à la croissance.
00:30:42 Là, on ne peut pas dire que c'est cyclique.
00:30:45 C'est un super thème.
00:30:47 Les boissons, normalement, c'est défensif.
00:30:50 Ça ne l'a pas été.
00:30:52 Je ne peux pas donner des grandes thématiques sectorielles.
00:30:57 Il y a un secteur qui m'intrigue complètement, c'est l'automobile.
00:31:02 En tant que secteur, je ne vois pas très bien où ça va.
00:31:04 Je n'arrive pas à le classer dans quoi que ce soit.
00:31:07 Mais sinon, la techno, c'est bien.
00:31:09 Mais pour le moment, les banques et l'énergie, ça reste bien.
00:31:13 C'est bizarre.
00:31:15 C'est ce qui m'a vachement gênée.
00:31:18 C'est le grand écart.
00:31:20 Les grandes corrélations qui, normalement, permettent d'anticiper un petit peu les variations sectorielles
00:31:26 ou d'expliquer des grandes variations sectorielles,
00:31:29 elles ne fonctionnent pas bien.
00:31:32 Et potentiellement, elles vont continuer à mal fonctionner dans les mois qui viennent.
00:31:36 Ce qui est plutôt en faveur d'un développement de bulle.
00:31:39 C'est-à-dire un moment où les gens font des choses qui n'ont pas tellement de sens fondamental.
00:31:44 Mais ils le font par esprit grégaire parce que ça monte
00:31:49 et parce que finalement, il n'y a pas tellement d'autres opportunités.
00:31:53 Moi, dans mon scénario, acheter des obligations longues,
00:31:58 ce ne sera pas la catastrophe, mais ça n'a pas franchement d'intérêt.
00:32:02 Donc, autant avoir des actions.
00:32:05 - Ça a plus d'intérêt que ça en aurait eu par le passé.
00:32:07 Vous direz, les gérants Biggener et les gérants crédits, je me tente vers Geoffroy.
00:32:12 Pour certains profils, c'est du pain béni.
00:32:16 - Il y a deux ans, on n'est plus dans le même monde.
00:32:19 - Des produits atoptiques.
00:32:21 - Mais si on a une vision à 12 mois, je ne sais pas si en termes de niveau...
00:32:27 - Ce n'est pas évident que les taux battront les actions sur les 12 prochains mois.
00:32:30 - Non, pas évident.
00:32:33 - Sur la Chine, est-ce que le rating bouge des actions chinoises ?
00:32:39 - Non, le rating ne bouge pas. Il est élevé.
00:32:42 Il est au-dessus de 8 sur 10, donc entre 8 et 9.
00:32:45 - C'est quand même un des meilleurs ratings mondiaux pour un pays de cette taille-là dans les grands pays.
00:32:49 - Dans les grands pays, aucun doute. C'est très au-dessus du marché normal.
00:32:53 Mais par contre, l'autre grand axe, c'est la mesure de sentiments de marché qui continuent d'être baissières.
00:33:01 Et on comprend pourquoi.
00:33:03 Les flux d'investissement se sont renversés, les sorties de capitaux.
00:33:09 Et on est en train d'assister peut-être à une nouvelle phase dans la bataille commerciale entre l'Ouest et la Chine
00:33:22 et avec une Union européenne qui a pris une position plus assertive à juste titre,
00:33:30 mais qui peut avoir des conséquences d'ailleurs de retour sur certains secteurs de luxe ou autres.
00:33:38 Mais donc là, j'ai du mal à imaginer un board, un comité d'orientation, d'allocation d'actifs, d'un grand fonds de pension...
00:33:52 - Qui dirait 2024, c'est l'année de la Chine. On y va ? On y retourne ?
00:33:55 - Voir même qui ne considère pas exclure la Chine de leur étalonnage.
00:34:02 - Après, on m'a souvent expliqué que le prix peut quand même faire varier le sentiment assez vite.
00:34:06 Si les actions continuent de monter un petit peu en Chine, peut-être que le sentiment peut à un moment...
00:34:12 - Peut-être, mais on a quand même un contexte politique qui est quand même dur.
00:34:16 - Ça c'est sûr. La toile de fond.
00:34:18 - Très très dur avec des discours chinois à l'égard du mode occidental qui sont quand même agressifs.
00:34:28 Et dans ce contexte-là, d'abord solliciter, puis demander, puis exiger des accidents commerciaux gigantesques en faveur de la Chine,
00:34:43 c'est de plus en plus difficile. Et dans une logique de démondialisation, qui plus est, moi je ne vois pas comment ça peut s'arranger à court terme sur ce plan-là.
00:34:56 - Oui, on est très tiré vers le bas, il peut y avoir un effet élastique, c'est possible.
00:35:02 Mais structurellement et à moyen terme, ça peut mériter d'être pas cher pendant longtemps.
00:35:08 - Tactique versus stratégique. Geoffroy, on parle de la Chine, et chez Ofi Invest AM, vous suivez la Chine de très près.
00:35:14 Et quand je dis très près, vous avez un bureau à Singapour, donc vous avez une analyse quotidienne fine, j'en sais rien, mais en tout cas,
00:35:20 au plus près du terrain de ce point de vue-là, est-ce qu'il y a un moment tactique qui peut être intéressant pour des investisseurs qui seraient prêts
00:35:28 à détenir des actions chinoises en direct aujourd'hui, ou à travers des fonds, bien sûr ?
00:35:33 - Alors c'est toute la thématique du value trap. Est-ce qu'on estime que les valeurs sont assez décotées pour aller investir dessus ?
00:35:41 Le sujet dont on a parlé, c'est que ça fait maintenant plusieurs années, plus de trois ans, que les marchés actions chinois sous-performent.
00:35:49 Donc c'est vrai qu'il y a cette mauvaise habitude qui commence à s'ancrer dans l'esprit des investisseurs.
00:35:55 C'est vrai qu'aujourd'hui, ça peut paraître pas cher. Ça paraissait pas cher déjà en fin d'année dernière.
00:36:01 En début d'année, on peut avoir un peu d'optimisme, parce qu'en fait, le principal changement qu'il y a eu depuis quelques semaines,
00:36:10 c'est le fait que ça commence à inquiéter, on va dire, le gouvernement central. Le fait que ces valorisations soient aussi décotées,
00:36:16 et que finalement, le marché boursier chinois n'attire plus autant que par le passé.
00:36:20 Donc on sent qu'il y a des micro-mesures qui ont tendance à se mettre en place, à être annoncées par le gouvernement chinois,
00:36:26 et notamment des mesures qui sont faites pour flécher les investissements de la population domestique vers les actions chinoises.
00:36:35 Donc c'est les deux points positifs, si on veut regarder vraiment le côté positif sur les actions chinoises, c'est la valorisation
00:36:40 et ces mesures de fléchage pour essayer d'inciter les investisseurs à revenir sur les marchés actions.
00:36:46 De notre côté, on va plutôt avoir un message de neutralité sur les marchés actions chinoises.
00:36:51 Des grands allocataires, oui.
00:36:52 Voilà, on était plutôt un peu défensif l'année dernière en début d'année.
00:36:56 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est dur d'avoir un message qui est vraiment très, très constructif sur les actions chinoises,
00:37:03 mais en même temps, ne pas en avoir après avoir trois années de baisse, ça paraît être un petit peu aussi délicat de voir les marchés corriger davantage.
00:37:12 Intéressant sur le point que vous faisiez, c'est vrai que le grand thème de la prospérité commune, on nous a dit,
00:37:17 oui, tout est politique, c'est politique, la politique avant tout, l'économie passe en second, etc.
00:37:21 Et les marchés, on n'en parle même pas, il y a quand même une limite à tout ça.
00:37:24 C'est-à-dire qu'on ne peut pas non plus laisser les marchés actions chinois être totalement désertés, ne plus être attractifs, etc.
00:37:32 Ça ne correspond pas non plus à la volonté du pouvoir chinois aujourd'hui.
00:37:37 Oui, parce que ça donne une image au reste du monde aussi qui est moins positive, on va dire.
00:37:41 Et c'est vrai que de ce côté-là, ça peut être un signal tactique d'achat, mais ça va être très opportuniste sur des mouvements.
00:37:48 Alors après, on sait que les mouvements, il y a de la volatilité de façon assez phénoménale sur les marchés asiatiques et en Chine en particulier.
00:37:56 Donc c'est vrai que c'est un marché risqué en tant que tel.
00:37:59 Donc c'est vrai que se positionner sur la Chine aujourd'hui, il faut vraiment être agile et voir ça de façon très tactique.
00:38:05 Donc on ne va pas forcément avoir ce type de position aujourd'hui, surtout quand on regarde que la plupart des investisseurs internationaux,
00:38:11 comme ça a été dit, se désintéressent un peu de la Chine dans la mesure où ils vont plutôt acheter des paniers asiatiques hors Chine.
00:38:19 Et c'est vrai que ça, c'est aussi un autre point d'avance.
00:38:22 Aller vers l'Inde, aller vers d'autres pays de l'Asie.
00:38:26 Et c'est vrai que ça, c'est assez nouveau depuis quelques mois maintenant.
00:38:29 Donc c'est vrai que les deux se regardent, mais se regardent de façon différente.
00:38:32 Si vous voulez, moi, en personne de marché, je veux dire qu'un marché, n'importe quel rebondit quand il n'y a plus de vendeurs, pas quand il y a des acheteurs.
00:38:40 Donc je pense qu'il n'y a plus de vendeurs, effectivement, en Chine, parce qu'effectivement, il y a une mesure politique.
00:38:47 Même le retail chinois n'achète plus ses propres actions.
00:38:50 A dire que maintenant, on allait soutenir le marché, acheter des actions, etc.
00:38:53 Ça a fait suivre tout le monde.
00:38:56 Après, il y a des choses qui peuvent changer.
00:39:00 Parce que quand on est au fond du trou, on ne sait pas.
00:39:03 Moi, en tout cas, je n'ai aucune capacité à prévoir quoi que ce soit.
00:39:06 Et quand on est arrivé en plein milieu de Covid, c'était évident que tout allait rebondir, qu'on allait avoir de l'inflation, etc.
00:39:14 Et pourquoi ? Même encore aujourd'hui, on ne sait pas forcément très bien expliquer pourquoi.
00:39:18 Alors qu'est-ce que je vois néanmoins sur les marchés qui peut aider à ce mouvement-là ?
00:39:24 Les matières premières et le dollar.
00:39:26 On a des matières premières pour des investisseurs qui anticipent des ralentissements économiques.
00:39:33 Parce que moi, là, vous m'avez dit qu'il y avait des bonnes nouvelles en ce moment.
00:39:36 Je ne m'en étais même pas rendu compte.
00:39:38 Parce que je suis restée sur les discours ambiants des dernières semaines, où c'était quand même « on ne peut pas faire autrement ».
00:39:44 Il y a même des gens qui parlaient de récession américaine.
00:39:46 Des bonnes nouvelles relatives, bah oui, quand même.
00:39:49 Pour des scénarios soi-disant de fort ralentissement, les matières premières n'ont pas baissé.
00:39:59 Il y a quand même un premier signe là.
00:40:03 Et puis, on a un dollar qui… Alors, il n'y a aucun signal.
00:40:07 En fait, si vous voulez, c'est comme la Chine.
00:40:09 Mais moi, je ne sais pas prévoir.
00:40:11 Ce que je suis en train de vous dire, c'est juste que j'ai un cas de marché dans lequel le risque, il est super faible.
00:40:18 Donc, il faut bourrer.
00:40:20 Parce que si on a tort, on ne va pas perdre grand-chose.
00:40:23 Si on attend d'avoir des confirmations, que le pétrole soit à 100 dollars, que la Chine ait gagné 25%,
00:40:29 parce que c'est volatile et que 25%, c'est la perf de 15 jours,
00:40:32 bah là, on prend des risques.
00:40:35 De rentrer trop tard.
00:40:36 Oui, parce que je suis d'accord que pour le moment, c'est complètement tactique.
00:40:42 Il n'y a rien, il n'y a aucune bonne nouvelle.
00:40:45 Mais le dollar, il est quand même…
00:40:50 Bon, depuis un an, on est dans un range là, entre 100 et 107 sur le dollar index.
00:40:56 101 et 107, je ne sais plus.
00:40:58 On est autour de 104 là.
00:41:00 Oui, 104, 105, on est un petit peu au-dessus du milieu.
00:41:03 Bon, si on doit partir à la baisse sur le dollar, et pourquoi pas, il y a une chance sur deux,
00:41:09 il peut monter ou il peut baisser.
00:41:10 Donc, ça ne manque pas de quoi, ce que je dis, je suis bien d'accord.
00:41:13 Mais c'est maintenant qu'il faut le vendre.
00:41:14 D'accord.
00:41:15 Donc, quand moi je vois que j'ai une opportunité de baisse du dollar,
00:41:18 que sur les actions asiatiques, j'ai quand même une opportunité que ça rebondisse,
00:41:22 que sur les actions européennes, on est en train de franchir toutes les résistances,
00:41:26 qu'on n'a eu aucun retracement, qu'on a plusieurs gappes haussiers qui s'enchaînent,
00:41:29 des gappes hebdomadaires, que sur les obligations, tout ça, ça ne bouge pas.
00:41:34 Donc, en fait, ça peut juste nous relaper.
00:41:36 Si je ne dis pas qu'il faut y aller, je ne le dis jamais.
00:41:38 Oui, je comprends.
00:41:39 Il y a suffisamment d'asymétrie dans ces marchés, ce que vous décrivez,
00:41:44 pour se permettre d'y aller franchement.
00:41:46 Oui, c'est qu'en fait, tout est positionné pour permettre.
00:41:50 D'accord ?
00:41:51 J'entends.
00:41:52 Voilà, donc, moi, je n'aime pas dire les choses après qu'elles se soient produites.
00:41:55 C'est comme ça, parce que moi, je ne traînonne que sur des stops,
00:41:59 parce que je sais que je ne sais rien, même si je dis que je crois savoir,
00:42:04 mais au fond de moi, je sais que je ne sais rien,
00:42:06 et donc, je n'ose dire les choses qu'au moment où je pense que ça ne peut pas aller.
00:42:10 La probabilité pour que ça aille contre moi est très faible.
00:42:12 Oui, je comprends.
00:42:13 Oui, c'est un jeu de probabilités, de toute façon, c'est le marché.
00:42:15 Pour moi, c'est que des promats.
00:42:16 Ah oui.
00:42:17 C'est quoi l'allocation un peu du moment pour vous, chez Auffy Invest AM ?
00:42:22 Alors, on a un message assez neutre.
00:42:24 Ça arrive, justement, dans des périodes comme ça.
00:42:27 C'est une position de gestion d'être neutre, bien sûr.
00:42:29 C'est une position de gestion également, avec un message,
00:42:32 alors forcément, quand il y a de la neutralité, de se dire,
00:42:34 il faut chercher du rendement là où il y en a,
00:42:35 donc on peut faire ce qu'on appelle du portage du carré sur de l'obligataire,
00:42:38 même si les taux, il y a peut-être plus de potentiel sur d'autres classes d'actifs,
00:42:42 mais au moins, les taux sont à un certain niveau.
00:42:44 C'est un socle.
00:42:45 C'est un socle, et on a un rendement qui arrive tous les jours,
00:42:49 avec un taux disant allemand à 2,40.
00:42:51 Bon, ça peut paraître faible par rapport à des perspectives de performance sur des marchés actions,
00:42:56 mais ça reste intéressant en absolu par rapport à ce qu'on a connu ces dix dernières années.
00:43:01 C'est une poche stable, quoi.
00:43:02 Alors, du crédit, avec un peu de rendement du crédit spéculatif,
00:43:08 qui va permettre aussi d'améliorer le rendement,
00:43:10 ça reste intéressant dans un portefeuille d'allocations
00:43:13 pour vraiment profiter de ces niveaux de taux,
00:43:15 puisque selon nous, en fait, les taux sont plutôt bien ancrés.
00:43:18 C'est ça qu'il faut avoir en tête.
00:43:19 Il y a eu de la volle pas mal dans le passé avec la remontée des taux directeurs.
00:43:24 Là, aujourd'hui, les taux sont plutôt bien ancrés.
00:43:26 On voit que les spreads de crédit se tiennent bien,
00:43:28 que les taux de la Banque centrale sont plutôt bien ancrés également.
00:43:32 C'est plutôt la partie courte qui va bouger,
00:43:34 on en a parlé tout à l'heure, en fonction des anticipations de baisse de taux des banques centrales.
00:43:38 Mais l'affaire est maîtrisée, pour l'instant.
00:43:39 Mais voilà, l'affaire est maîtrisée.
00:43:40 Donc, autant profiter de ce portage, ce qu'arrive sur les obligations,
00:43:44 et puis après, essayer de faire de la performance
00:43:46 en allant sur des actifs peut-être un peu plus risqués,
00:43:49 sur opportunité, sur les marchés actions.
00:43:51 Nous, ce qui nous gêne un petit peu, pour rentrer maintenant tout de suite sur les marchés actions,
00:43:55 c'est le chemin parcouru.
00:43:56 Alors, c'est sûr qu'il faut pouvoir prendre la tendance aussi,
00:43:58 mais c'est le chemin parcouru depuis le mois d'octobre dernier.
00:44:01 C'est vrai qu'on a quand même une très belle performance des marchés actions.
00:44:04 Et même depuis le début de l'année, on est à 5% et quelques sur la plupart des marchés actions,
00:44:08 Eurostox, S&P, le CAC un peu en retrait.
00:44:11 Mais dans l'ensemble, ça reste des bonnes performances.
00:44:13 Et quand on regardait au 1er janvier, on se disait,
00:44:15 bon, cette année, ça peut être une année positive.
00:44:18 Mais de là à faire deux chiffres, une croissance à deux chiffres de la performance des marchés actions,
00:44:23 il va falloir quand même un moteur un peu puissant.
00:44:26 Donc, on a eu ce moteur qui est venu justement des banques centrales.
00:44:29 On dit, on va baisser les taux, donc ça va soutenir les marchés, les marchés actions en particulier.
00:44:34 Là, finalement, on l'a un peu moins.
00:44:36 Mais on a des résultats d'entreprises qui se tiennent bien.
00:44:38 Et c'est vrai qu'en regardant la saison des résultats actuels,
00:44:41 on a eu à peu près 90% des publis, je pense, sur les États-Unis qui sont passés.
00:44:45 On est à peu près à la moitié sur l'Europe.
00:44:47 C'est plutôt des bons résultats. C'est plutôt correct.
00:44:51 Les marches se tiennent bien.
00:44:53 Mais c'est vrai que dans l'ensemble, finalement, on se demande,
00:44:55 est-ce que les sociétés n'ont pas déjà acheté, on va dire, le scénario de la fin d'année, voire de 2025.
00:45:00 Donc, c'est vrai qu'on a plutôt tendance à se dire, bon,
00:45:03 toujours essayer de profiter d'une correction de marché pour essayer de se repositionner.
00:45:08 Mais c'est vrai que, enfin, je rejoins ce qui a été dit.
00:45:10 C'est vrai qu'aujourd'hui, il n'y a pas de signaux forcément négatifs
00:45:13 qui font qu'on n'a pas envie d'avoir d'action.
00:45:15 Ah oui, oui, non, non. On ne peut pas être hors du marché.
00:45:18 Ça, c'est le minimum.
00:45:19 On va essayer de voir qu'est-ce qui va faire que les marchés vont corriger
00:45:23 et profiter d'une correction de marché pour se repositionner.
00:45:28 En une minute, Gilles, je ne sais pas,
00:45:30 qu'est-ce qui vous paraît intéressant dans le spectre d'analyse que vous couvrez chez Ecouty GPS,
00:45:36 en termes de pays, de secteurs ?
00:45:38 En termes de secteur, c'est la santé.
00:45:42 Ah, oui.
00:45:43 Notre premier rating mondial par grand secteur, c'est de très loin la santé,
00:45:48 avec une espérance de gain de 38% à trois mois en rythme annualisé.
00:45:54 C'est quoi ? C'est très décoté, ça veut dire ?
00:45:56 Oui. On a de très, très grosses boîtes qui sont très décotées,
00:46:04 mais dont les perspectives de croissance posent problème.
00:46:07 Si on regarde sur un plan, on a une concentration aux deux extrêmes.
00:46:13 On a des boîtes qui ne croissent plus ou qui décroissent,
00:46:16 et qui sont vraiment de moins en moins chères.
00:46:19 Et on a des boîtes qui ont des performances attendues,
00:46:23 qui sont absolument exceptionnelles, et qui sont de plus en plus chères.
00:46:28 Mais en solde, et au global, en net-net, on a quand même quelque chose qui est très intéressant.
00:46:35 Et on a quand même des boîtes qui sont en haut à droite de notre carte,
00:46:40 c'est-à-dire qui conjuguent le meilleur des mondes.
00:46:43 Dans le GARP, c'est ça. Pas cher, avec de belles perspectives.
00:46:46 Exactement. Le Graal des investisseurs.
00:46:48 Et ça, ça correspond à un marché sans doute un peu…
00:46:51 à une vision quand même un peu défensive, quand même au global.
00:46:56 Et d'aller chercher un peu de value et du GARP.
00:46:58 Oui, santé, ça fait partie des thèmes assez consensuels.
00:47:01 Beaucoup de gérants parlent du thème de la santé aujourd'hui.
00:47:04 Merci beaucoup à vous trois d'avoir été les invités de Planète Marché.
00:47:06 Valérie Gastaldi, Day by Day, Gilles Bazissier, Ecouty GPS et Geoffroy Lenoir.
00:47:10 Au FII, invest à cette management.
00:47:12 Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, c'est le quart d'heure thématique.
00:47:25 Le thème ce soir, c'est celui des marchés émergents,
00:47:29 avec quelques cas spécifiques que nous allons décrypter
00:47:32 avec Michael Israel, cofondateur d'Ivo Capital Partners à mes côtés en plateau.
00:47:35 Bonsoir Michael.
00:47:36 Bonsoir Gérard.
00:47:37 Oui, le cas spécifique, et c'est pour ça notamment que vous êtes là ce soir,
00:47:41 c'est celui de l'Argentine.
00:47:42 Évidemment, pays, grand pays d'Amérique latine,
00:47:46 sujet toujours très intéressant, particulièrement peut-être en ce moment
00:47:50 avec la nouvelle présidence de Javier Milei.
00:47:53 Mais avant même cela, vous dites, l'Argentine est un cas d'école
00:47:56 depuis des années de ce qu'on peut observer,
00:47:58 de la divergence entre un pays émergent et les entreprises de ce pays émergent.
00:48:05 Oui, exactement.
00:48:07 C'est vraiment comme vous dites, le cas d'école.
00:48:09 C'est-à-dire que si on regarde, pour commencer par ça,
00:48:13 si on regarde notre fonds le plus ancien, à 9 ans de track record,
00:48:17 et c'est totalement contre-intuitif,
00:48:19 mais le pays qui a le plus gros contributeur à la performance, c'est l'Argentine.
00:48:24 Pourtant, sur la période, la dette souveraine argentine n'est que en distress depuis le début.
00:48:32 Et pourtant, les entreprises argentines ont très bien performé.
00:48:36 Elles sont d'une résistance à toute épreuve, j'allais dire, quand on prend cet exemple.
00:48:40 Et c'est d'autant plus parlant que finalement,
00:48:46 c'est la différence entre la "Mark to market" et le crédit, c'est-à-dire à l'arrivée.
00:48:51 Il y a cette contamination permanente entre l'évolution, la volatilité du souverain
00:48:56 et les prix dans les marchés des obligations.
00:48:59 Mais à l'arrivée, même s'il y a cette contamination,
00:49:02 est-ce que les entreprises sur la période délivrent ce qu'elles doivent délivrer
00:49:06 et remboursent leur dette ? Oui.
00:49:08 Donc pour quelqu'un qui est capable de porter tout au long de la vie
00:49:12 l'obligation d'une entreprise argentine bien choisie, bien sélectionnée,
00:49:16 vous dites, dans le fond, le nom du fond de votre équipe,
00:49:21 Fixed Income, vous dites que c'est ce qui a apporté la meilleure performance.
00:49:25 Oui, c'est ce qui a apporté la meilleure performance.
00:49:27 Alors il y a le portage et puis après il y a cette volatilité,
00:49:30 il faut savoir aussi en profiter.
00:49:32 C'est ces moments où l'esprit de souverain décale.
00:49:35 C'est des moments où vraiment dans l'obligataire,
00:49:38 on peut vraiment avoir de très très belles opportunités.
00:49:41 Comment vous regardez le moment Milley, maintenant en Argentine ?
00:49:44 Donc ça fait à peine quelques mois qu'il est là, je crois,
00:49:47 avec beaucoup d'annonces, de fracas, de prises de position
00:49:51 qui ont fait de lui déjà un personnage médiatique au niveau mondial.
00:49:54 Bref, comment vous regardez le cas d'investissement argentin
00:49:57 du point de vue des entreprises et des corporate argentins
00:50:00 spécifiquement aujourd'hui, Mickaël ?
00:50:01 Alors comme vous dites, on ne peut que le regarder de manière spectaculaire
00:50:04 parce que c'est le spectacle.
00:50:05 Tout est spectacle aujourd'hui.
00:50:07 Donc non, intéressant, j'ai envie de dire que, en tout cas sur la rhétorique,
00:50:12 ce n'est pas que la rhétorique d'ailleurs, on va en parler deux secondes,
00:50:14 mais aujourd'hui le programme est complètement en rupture.
00:50:17 C'est un programme ultra libéral.
00:50:19 C'est tout ce que le marché a envie d'entendre.
00:50:24 Et d'ailleurs, je dirais que plus qu'il a envie d'entendre,
00:50:26 c'est ce qu'il a entendu.
00:50:28 Parce que ça se voit déjà dans l'accueil qu'a fait le marché à l'élection de...
00:50:33 Ah ben vous avez mis le graphe, donc on voit très bien...
00:50:35 Il y a la séquence là.
00:50:36 Voilà, il y a la séquence.
00:50:37 Donc vous voyez en bleu clair en bas,
00:50:40 ce sont les "spreads" des entreprises argentines.
00:50:43 Et en haut, ce sont les "spreads",
00:50:46 enfin les rendements plutôt d'ailleurs du souverain argentin.
00:50:50 Alors on voit que ça a été très très bien accueilli.
00:50:52 On voit que les rendements ont baissé significativement sur le souverain.
00:50:55 Et puis également de manière assez forte déjà sur le corporate.
00:50:59 Et donc on se retrouve déjà avec des rendements sur le corporate argentin à 10%.
00:51:03 Bon, ça reste l'Argentine.
00:51:06 10% sur du corporate argentin en absolu, mais en relatif aussi.
00:51:10 Il ne faut pas se rappeler aujourd'hui qu'il y a du rendement un peu partout.
00:51:12 Donc ça se voit que les marchés ont particulièrement bien accueilli l'arrivée de Milleais.
00:51:19 J'entends. Autrement dit, il va falloir délivrer maintenant.
00:51:21 Et c'est là où il y a un gros point d'interrogation peut-être pour les marchés, pour les investisseurs ?
00:51:25 Alors pour le marché, il n'est pas encore là le point d'interrogation.
00:51:28 Ce qui est certain, c'est que dans la séquence, comme vous dites, pour délivrer tout ça,
00:51:32 ça va être compliqué.
00:51:34 Parce que M.Massy, c'est un taureau.
00:51:37 Il a avancé. Donc il essaie de faire passer un plan qu'on appelle l'omnibus
00:51:42 qui a déjà été retoqué au Congrès.
00:51:44 Donc on va dire qu'il n'a pas le soutien du Congrès.
00:51:46 Il n'a pas le soutien parlementaire.
00:51:47 Donc ça, c'est compliqué.
00:51:49 Mais par ailleurs, il agit quand même.
00:51:51 Donc il a déjà agi en partie par décret.
00:51:54 Et puis surtout, il fait quelque chose d'autre qui est assez intéressant.
00:51:57 C'est qu'il utilise pas mal l'inflation pour couper dans les dépenses.
00:52:00 Donc je m'explique en deux mots.
00:52:02 Il y a une grosse dévaluation de la devise en arrivant.
00:52:05 Dévaluation de la devise entraîne généralement une poussée de l'inflation.
00:52:08 C'est ce qui se passe. On est déjà dans un pays d'hyperinflation.
00:52:11 Et puis, si vous voulez, pour prendre un exemple,
00:52:13 si vous dites demain, je ne vais pas augmenter les retraites,
00:52:16 mais simplement de 100% alors que l'inflation est à 200%,
00:52:20 quelque part, vous coupez dans vos dépenses.
00:52:22 Et donc c'est ça qu'il a commencé à faire.
00:52:24 Il y a déjà des résultats.
00:52:26 C'est que sur un mois, mais sur un mois, il a présenté des comptes à l'équilibre
00:52:30 avec des baisses très significatives des pensions de retraite,
00:52:33 des salaires aux fonctionnaires, etc.
00:52:36 Donc il est en action.
00:52:38 Il est populaire, c'est marrant, parce qu'il est populaire avec un programme d'austérité.
00:52:43 Il veut en finir avec les subventions.
00:52:45 Et la question, c'est que son actif principal, c'est sa popularité.
00:52:49 Est-ce qu'il va la garder au plus long terme ?
00:52:51 Est-ce que ce capital va fondre vite ?
00:52:53 Ou est-ce qu'il va pouvoir en préserver une partie ?
00:52:55 Exactement, parce que 2024 sera un année quand même difficile économiquement.
00:52:59 Et pour la population.
00:53:01 Le court terme et puis le long terme.
00:53:03 2024 va être une année très politique.
00:53:06 Il y a quasiment 60% du PIB mondial, je crois, qui est appelé aux urnes.
00:53:10 Vous me dites, c'est 86 élections, avec notamment tous les gros émergents qui sont attendus.
00:53:16 Effectivement, ça a commencé, bien sûr, mais ça va se poursuivre.
00:53:20 On a le Mexique, on aura l'Inde, l'Indonésie a voté, je crois, c'est ça.
00:53:25 On a eu l'Argentine, bien sûr, c'était en fin d'année dernière, etc.
00:53:28 L'Afrique du Sud.
00:53:30 Qu'est-ce qu'on peut dire des marchés et de ces moments électoraux,
00:53:35 avec là en plus une fréquence très importante en 2024 ?
00:53:38 Pourquoi les élections, c'est important ?
00:53:41 Je dirais vraiment précisément pour le monde obligataire.
00:53:43 Parce que ça se voit un peu moins dans le monde de la gestion d'action.
00:53:46 Mais sur le monde obligataire, même des entreprises, encore une fois je répète,
00:53:52 il y a dans le prix que paye une entreprise,
00:53:54 donc dans le rendement qu'elle doit payer, il y a le spread souverain.
00:53:58 Il s'avère que l'expérience le montre, chaque fois qu'il y a des élections,
00:54:03 et notamment dans les pays émergents, il y a une certaine volatilité.
00:54:07 Elle peut être très positive, comme on vient de le voir sur l'Argentine,
00:54:10 ça a été très bien accueilli, on voit que c'est assez fort le mouvement.
00:54:13 Et ça peut être aussi très négatif si les intentions de vote qui commencent à apparaître
00:54:18 vont dans le sens inverse.
00:54:20 On a eu l'exemple en 2022.
00:54:22 En Colombie, exactement, avec l'élection de Petro.
00:54:25 Quand le marché a vu que c'était un populiste de gauche qui allait prendre le pouvoir,
00:54:30 le marché n'a pas apprécié.
00:54:32 On peut voir sur le graphique, là on voit le pic de volatilité et de rendement
00:54:38 lors de l'élection colombienne en 2022.
00:54:41 C'est le mouvement inverse à ce qu'on a vu sur l'Argentine.
00:54:44 Et là on voit un écartement des spreads.
00:54:46 Et tout ça va contaminer systématiquement.
00:54:49 C'est affiché ici. Donc on voit bien le pic au moment des élections présidentielles.
00:54:53 Et puis vous voyez que ça reste un certain moment et on voit une différence importante
00:54:57 avec ce qu'avait l'habitude de payer le Corpo colombien par rapport à l'indice.
00:55:02 Et d'un coup, ça s'écarte.
00:55:04 Les années d'élections sont des années intéressantes pour les gérants obligataires.
00:55:10 Et au cas particulier, évidemment plus dans les émergents,
00:55:13 parce qu'il y a plus de volatilité sur les spreads souverains émergents
00:55:16 que sur les spreads souverains des pays développés.
00:55:19 On va avoir des grands pays cette année où on a l'habitude d'investir.
00:55:24 Le Brésil, le Mexique, l'Inde.
00:55:27 Donc là c'est vraiment des grandes économies.
00:55:29 On va voir si ça va se traduire d'une volatilité dans un sens ou dans l'autre.
00:55:32 Mais en tout cas, ça peut être une très bonne année d'opportunité.
00:55:35 Quand vous dites "on va voir", ça veut dire qu'à ce stade,
00:55:39 il est prématuré de faire des paris, même si j'aime pas le mot quand on fait de l'investissement,
00:55:43 mais vous n'avez pas de perception dans un sens ou dans l'autre plus forte ?
00:55:49 Non. Alors par construction, ces moments d'opportunité,
00:55:53 justement c'est l'imprévisible.
00:55:55 C'est-à-dire quand on commence à voir, à l'approche de l'élection,
00:55:58 dans les intentions de vote, un scénario qui ne plaît pas forcément au marché,
00:56:03 où on commence à pricer une incertitude sur le fait que
00:56:06 le résultat ne va pas être aussi bon que celui qu'on espère.
00:56:08 Aujourd'hui, il n'y a pas de pays où c'est en train d'aller dans cette direction-là,
00:56:11 ou en tout cas de grands pays, je dirais, qui nous intéressent.
00:56:14 Ceci étant dit, c'est toujours comme ça.
00:56:17 Il y a encore temps pour que ça arrive.
00:56:18 Oui, c'est ça.
00:56:19 C'est toujours comme ça.
00:56:20 Si ça se savait déjà, ce serait déjà dans les prix.
00:56:23 Donc non, il y aura des opportunités, mais sur les élections cette année,
00:56:26 pour tout le monde, l'élection la plus importante, ce sera celle des US.
00:56:31 Et même pour les émergents, je dirais à triple titre pour les émergents.
00:56:36 D'abord, pour toutes les classes d'actifs, on sait très bien que
00:56:40 l'élection américaine aura un enjeu.
00:56:43 Pour les émergents et le corpo émergent, Artcurrency,
00:56:45 nous, on est directement sur la courbe des taux en dollars.
00:56:48 Donc évidemment que même si la fête est indépendante,
00:56:50 quand même le résultat des élections va avoir des impacts sur les prédictions
00:56:55 sur l'économie américaine, sur les politiques fiscales, etc.
00:56:59 Donc vraiment, cette élection américaine,
00:57:01 elle sera majeure pour le monde émergent en 2024, c'est certain.
00:57:07 Sans compter peut-être des nouvelles alliances ou des renversements des alliances
00:57:11 qui pourraient arriver à l'occasion d'un nouvel entrant à la Maison-Blanche.
00:57:15 On verra ce qu'il en est le 5 novembre.
00:57:17 - Pas si vous pensez à...
00:57:19 - Oui, je pense à Donald Trump, oui, c'est le retour, le comeback.
00:57:22 On verra dans le réel état d'esprit, il pourrait être à nouveau à la Maison-Blanche
00:57:26 en novembre prochain. On n'y est pas.
00:57:29 Un mot sur la Chine.
00:57:31 Est-ce que la Chine est toujours l'éléphant dans la pièce,
00:57:34 notamment pour les émergents, Michel ?
00:57:37 Parce que là, le moteur a peut-être un peu de mal à redémarrer.
00:57:40 On verra ce qui se passe en 2024.
00:57:42 Mais en tout cas, je crois que tout le monde a oublié l'idée
00:57:44 d'avoir une Chine qui pouvait redémarrer en V,
00:57:46 comme on l'avait vu lors de la grande crise financière.
00:57:48 Est-ce que c'est un problème pour le reste de la sphère émergente ?
00:57:51 - Alors, je disais ça il n'y a pas longtemps parce que ça me faisait sourire.
00:57:55 Il y a quelques... En sortie Covid, je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:57:59 on montrait des graphes, et je dis "on", je nous inclue,
00:58:01 on montrait des graphes pour montrer combien...
00:58:04 Parce que c'était le grand gagnant, la Chine.
00:58:06 Le grand gagnant du Covid dans un premier temps.
00:58:08 - Première entrée, première sortie. - Exactement.
00:58:10 Et donc, l'idée était de montrer combien les économies émergentes
00:58:13 aujourd'hui étaient plus sensibles à l'économie chinoise
00:58:16 qu'à l'économie américaine, qui était le grand perdant,
00:58:19 et l'économie européenne, enfin aux pays développés.
00:58:21 Et aujourd'hui, on vous présente les mêmes graphiques
00:58:23 pour vous dire, finalement, l'économie chinoise
00:58:26 est en train de ralentir très fortement,
00:58:28 mais même pas mal, les économies émergentes vont très bien se porter.
00:58:32 Donc ça peut paraître un petit peu bizarre,
00:58:35 mais ce qui est vrai, c'est qu'entre temps,
00:58:38 ce qui était un concept est devenu une réalité,
00:58:40 c'est que vous avez tous entendu parler du nearshoring,
00:58:42 reshoring, etc. Et ça, c'est vrai que l'économie,
00:58:45 c'est stupéfiant à quelle vitesse elle s'est réorganisée.
00:58:49 Et quand on voit des économies comme le Mexique,
00:58:51 quand on voit les investissements directs en Chine,
00:58:53 enfin, ça parle, vous le voyez directement...
00:58:55 - On est passé d'un record en 2021 d'investissements directs en Chine
00:58:59 à quasiment zéro en 2023.
00:59:01 - Voilà, et bien ils sont bien allés ailleurs.
00:59:03 Et donc, bon, je ne vais pas vous refaire la thèse,
00:59:05 vous la connaissez, mais des pays comme le Mexique,
00:59:06 comme l'Inde, etc. sont vraiment des grands bénéficiaires.
00:59:09 Donc les cartes se sont redistribuées.
00:59:11 Et aujourd'hui, on a quand même l'économie américaine
00:59:13 qui est là et qui est solide.
00:59:15 Elle reste un fort soutien à l'économie mondiale.
00:59:17 Donc il n'y a pas d'inquiétude, si vous regardez les projections
00:59:19 sur la croissance des pays émergents,
00:59:21 il n'y a pas d'inquiétude, il y a même plutôt des prévisions
00:59:24 assez intéressantes et une surperformance par rapport aux développés pour 2024.
00:59:28 Maintenant, pour la Chine, j'entendais sur l'émission précédente,
00:59:32 nous sur les obligs, on n'a pas du tout, du tout le même sujet...
00:59:35 - Que sur les actions. - Oui, nous c'est même l'inverse.
00:59:37 Les valorisations sur les obligs restent assez chères,
00:59:41 à part le secteur du mobilier,
00:59:43 mais les valorisations restent assez chères en Chine.
00:59:46 - Oui, le 10 ans chinois est autour de 2,50 pour donner un ordre d'idée.
00:59:50 - Voilà, et les spreads chinois, même en dollars,
00:59:53 hors real estate, ne sont pas très attractifs.
00:59:56 - Oui, je comprends. - Donc ce n'est pas une zone
00:59:58 dans laquelle on trouve des opportunités.
01:00:00 Et en plus, sur l'économie en général, nous on appelait ça "slower for longer".
01:00:03 Bon, donc on n'est pas certain que ça va tout de suite redémarrer.
01:00:06 - Merci beaucoup, Mickaël. Merci pour cet éclairage
01:00:09 que vous nous apportez régulièrement sur la sphère émergente,
01:00:11 votre domaine d'expertise chez UEO Capital Partners.
01:00:13 Mickaël Israël qui était l'invité de ce quart d'heure thématique de Smart Bourse ce soir.
01:00:17 - Merci.
01:00:18 - Merci à vous.
01:00:19 ♪ ♪ ♪