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Alors que le secteur agricole traverse actuellement une crise importante, les données satellitaires constituent une ressource unique pour aider les agriculteurs. De la surveillance de la croissance des pousses à la prévision des précipitations, le suivi des parcelles agricoles depuis l’espace leur permet de maximiser le rendement des terres et tendre ainsi vers une agriculture durable. Mais, ces applications sont-elles déjà concrètes ? Quand et comment le spatial rencontre-t-il l’agriculture ?

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Transcription
00:00 *Générique*
00:04 On parle agriculture aujourd'hui dans Smart Space,
00:07 ou précisément comment le secteur spatial peut se mettre au service de l'agriculture.
00:12 Alors même que ce secteur traverse une crise, on va parler technologie ensemble sur ce plateau, évidemment.
00:18 Alors pour en parler, j'ai à ma droite Grégoire Berry, directeur Business Development chez Serco.
00:23 Bonjour.
00:23 Bonjour.
00:24 Bienvenue sur le plateau de Smart Space.
00:25 Peut-être que vous pouvez nous donner en quelques mots l'activité principale de Serco.
00:32 Serco est une société internationale qui travaille pour les gouvernements
00:36 et qui travaille depuis une soixantaine d'années dans le spatial,
00:39 en commençant au Royaume-Uni et puis maintenant au travail aux Etats-Unis, en Europe,
00:44 où on a des activités d'expertise dans le domaine scientifique, spatial, pour l'ESA.
00:50 Nous opérons des satellites aussi pour le compte de Metsat et de l'ESA.
00:54 Et enfin, nous traitons de la donnée spatiale que nous mettons à disposition des utilisateurs, experts ou non.
00:59 Sujet qu'on va pouvoir développer ensemble précisément, celui sur la donnée spatiale.
01:04 Alors en face de vous, on a Frédéric Adrania.
01:07 Bonjour.
01:07 Bienvenue sur le plateau de Smart Space.
01:09 Vous êtes responsable du programme Connect by CNES.
01:11 Vous aussi, je vous laisse présenter Connect by CNES en quelques mots.
01:16 Merci.
01:16 Donc, comme vous le savez, le spatial est rentré dans une nouvelle ère qu'on appelle le New Space,
01:20 avec notamment des nouveaux entrants dans le spatial.
01:23 Et donc le CNES, l'agence spatiale française, a décidé d'accompagner ces nouveaux entrants.
01:26 Et c'est l'objet justement de ce programme Connect by CNES,
01:29 un accompagnement à 360 degrés pour accompagner ces nouveaux entrants dans le spatial,
01:33 en offrant l'expertise du CNES.
01:34 Alors justement, on va rentrer dans le vif du sujet.
01:36 Est-ce que l'agriculture, c'est un nouvel entrant dans le secteur spatial ?
01:38 Non.
01:39 Non, en fait, le spatial et l'agriculture, c'est une histoire d'amour depuis le départ.
01:43 En fait, Landsat, c'est un programme américain,
01:46 un des tout premiers programmes civils qui a été lancé dans les années 70.
01:49 Et déjà, l'objectif, c'était de cartographier notamment le territoire américain
01:53 pour la géologie et l'agriculture.
01:55 Le territoire américain était très grand,
01:56 et il fallait avoir des statistiques sur le nombre d'hectares de maïs, de blé, etc.
02:00 Connaître aussi la géologie des sols.
02:02 Et puis, accessoirement, voir un petit peu ce qui se passait aussi en URSS.
02:06 Donc voilà ce programme civil Landsat, qui était Landsat 1 à l'époque,
02:09 maintenant on est au Landsat 9, donc il existe toujours.
02:12 C'était ça le début vraiment de l'histoire spatiale civile,
02:15 et donc ça a commencé directement avec l'agriculture.
02:17 Et alors à ce moment-là déjà, peut-être les gouvernements avaient un intérêt à développer cette...
02:22 alors j'allais dire surveillance, mais peut-être observation, notamment de l'agriculture.
02:27 Oui, tous les programmes étaient publics.
02:30 Il y avait peu d'initiatives privées à l'époque.
02:32 Oui. Alors, de quelle application on parle précisément ?
02:36 Alors on comprend à l'époque qu'il s'agissait peut-être de compter, de dénombrer.
02:40 Ici en France, de quoi il s'agirait ?
02:43 Alors, dans la foulée de Landsat aux Etats-Unis, la France a été assez pionnière aussi.
02:47 On a lancé le programme Spot, dès les années 80,
02:50 avec Spot 1, 2, 3, 4, 5, 6, jusqu'à 1,50 m de résolution.
02:53 Donc pareil pour l'agriculture, pour la cartographie, pour la géologie.
02:57 Donc c'était un enjeu un petit peu, on va dire, étatique, souverain,
03:02 de surveiller son territoire et pour un petit peu au-delà.
03:05 Mais tout de suite, l'agriculture et beaucoup d'autres applications étaient déjà dans le scope.
03:09 Mais qu'est-ce que ça veut dire finalement, surveiller ce territoire ? Quel est l'objectif final ?
03:14 L'objectif premier, c'est la classification.
03:16 C'était vraiment de savoir quelle quantité,
03:17 enfin, quelle surface était consacrée au maïs, au blé, à la vigne, etc.
03:20 C'est vraiment ça l'objectif principal.
03:22 Aujourd'hui, ça a bien évolué, on va en parler évidemment,
03:25 mais on en est à l'ère de l'agriculture de précision.
03:28 Donc on voit à l'intérieur d'une parcelle les différences qu'il y a
03:31 et justement, les engins agricoles sont capables de mettre des intrants,
03:35 donc de l'engrais, en fonction de la position du tracteur dans le champ.
03:39 Et donc ça, c'est aujourd'hui.
03:39 Mais à l'époque, c'était pas vraiment pour faire une classification.
03:42 Aujourd'hui, on est assez précis, enfin le spatial est suffisamment précis
03:45 pour donner des informations aux agriculteurs,
03:47 pour adapter l'apport d'engrais, d'arrosage, d'irrigation,
03:52 en fonction de la position du tracteur dans le champ.
03:54 Donc le premier moteur de cette collaboration entre le spatial et l'agriculture,
03:59 ce sont les gouvernements.
04:00 Est-ce qu'il y a des gouvernements plus enclins à aller rechercher ce partenariat que d'autres ?
04:06 Bonne question.
04:08 Après les épreuves spot,
04:11 c'est l'Union européenne qui s'est mis en charge avec l'ESA
04:16 de lancer un grand programme de surveillance qui s'appelle Copernicus,
04:20 qui a commencé à permettre d'avoir des informations beaucoup plus précises qu'auparavant,
04:25 dans différentes longueurs d'onde, le radar, l'optique et le multispectral.
04:32 Et cette information maintenant est à disposition de chacun,
04:37 elle est gratuite pour l'ensemble des utilisateurs,
04:40 ce qui fait qu'à partir de là, en parallèle du New Space,
04:45 où ça a facilité l'émergence du New Space, puisque les données spatiales étaient gratuites,
04:50 et les startups, les grands groupes ont pu développer des applications
04:54 pour l'agriculture ou pour d'autres domaines.
04:58 À travers ce programme, ça a été vraiment un accélérateur
05:01 dans le développement des utilisations dans le domaine de l'agriculture.
05:05 Et la conjonction du GPS et de cette imagerie
05:08 a permis cette agriculture de précision d'émerger,
05:12 avec la modernisation des technologies embarquées dans les tracteurs.
05:18 Oui, c'est important de souligner aussi le GPS,
05:20 puisque jusqu'à maintenant on parle d'imagerie spatiale,
05:21 ce qui est un apport majeur pour l'agriculture,
05:23 mais un autre apport majeur pour l'agriculture, c'est la géolocalisation.
05:26 Donc le GPS américain et maintenant le Galileo européen,
05:29 qui sont absolument majeurs, parce que du coup,
05:30 c'est grâce à ça que le tracteur sait exactement où il est.
05:33 D'ailleurs, maintenant, c'est aussi ça qui guide les tracteurs au centimètre près.
05:37 C'est le GNSS, comme on dit.
05:39 Et vous posez la question des gouvernements,
05:41 enfin des puissances publiques qui s'intéressent à l'agriculture.
05:44 L'Europe, avec la PAC,
05:46 apporte donc une subvention aux agriculteurs en fonction de la surface, etc.
05:50 Donc il y a toute une déclaration qui est faite par le tracteur
05:52 et qui est surveillée, contrôlée par sa délite.
05:54 C'est un outil d'appui pour la réglementation.
05:56 Absolument.
05:58 Oui, Cerco est en charge de fournir pour l'agence de service de paiement française
06:02 l'analyse de ces parcelles pour vérifier que les déclarations
06:06 des agriculteurs sont conformes à la réalité sur le terrain.
06:09 Et bientôt, toute cette...
06:10 Donc avant, il fallait des contrôles sur place pour voir la réalité de ces déclarations.
06:16 Et bientôt, tout se fera de façon automatique.
06:18 Donc ça allégera le travail de l'administration,
06:21 ça allégera les contraintes des agriculteurs
06:23 et ce sera beaucoup plus rapide et efficace.
06:25 C'est vrai que c'est une des revendications,
06:28 l'administratif et le temps alloué à l'administratif pour les agriculteurs.
06:31 On les a entendus dans la rue tout récemment.
06:34 Donc l'idée c'est aussi de mettre en place des solutions technologiques
06:36 pour faciliter en tout cas sur cet aspect-là.
06:39 Sur quel autre aspect d'ailleurs on peut accompagner
06:43 grâce à cette surveillance, grâce à cette géolocalisation si précise,
06:47 le quotidien des agriculteurs ?
06:49 Est-ce qu'on a d'autres exemples encore ?
06:51 L'agriculture, comme tous les autres domaines économiques,
06:55 fait face au changement climatique.
06:57 Et donc les agriculteurs ont vraiment à cœur de réduire leur impact,
07:01 que ce soit la consommation d'eau, mais aussi l'apport d'intrants,
07:03 de pesticides, etc.
07:04 Et donc le spatial, par l'observation régulière et intraparcellaire
07:09 de la vigueur des plantes, la croissance, la biomasse, etc.,
07:12 permet de moduler et de mettre au plus juste les intrants nécessaires
07:16 pour les plantes, y compris l'irrigation.
07:18 Et donc ça permet d'économiser aussi la ressource en eau
07:21 et de diminuer l'impact sur la pollution des terres, etc.
07:26 Donc c'est absolument majeur.
07:28 Est-ce qu'ils ont les software, les accès pour bénéficier de cette technologie ?
07:32 Je suis moi-même du spatial et souvent je fais des conférences
07:35 où j'interviens devant des tables rondes.
07:37 Et une fois, j'ai parlé devant des agriculteurs,
07:38 ils m'ont dit "oui, bientôt, grâce au GPS et tout ça,
07:40 et aux satellites, vous allez pouvoir faire ça".
07:42 Et le gars me dit "mais tu vas te rendre bien".
07:43 Je l'ai déjà sur mon téléphone, ça marche au quotidien,
07:45 ça fait déjà cinq ans que je l'utilise.
07:47 Non, non, oui, ils sont très, très, très, je ne sais pas,
07:50 technopouche ou technophile, enfin ils sont très, très branchés, oui.
07:52 Oui, on parle de quelque chose qui existe déjà, en fait,
07:55 c'est important de le dire, la technologie spatiale
07:56 est déjà donc au cœur du quotidien.
07:58 Absolument, ça va encore beaucoup se développer, on en parlait, mais oui, oui.
08:00 Alors tout à fait, alors on peut en parler,
08:01 parce que le sujet, c'est aussi l'innovation technologique
08:06 permise par le secteur spatial.
08:08 Alors il y a plusieurs aspects.
08:09 Le premier aspect, c'est cette robotique qui s'est développée
08:12 dans l'agriculture et donc on comprend que,
08:14 grâce notamment à la géolocalisation,
08:17 on va avoir ces stations sol et cette connectivité
08:21 avec nos satellites qui va permettre une meilleure
08:24 utilisation de la technologie sur place, plus de robotisation aussi.
08:28 Oui, tout à fait possible.
08:29 Aujourd'hui, les logiciels traitent, buse par buse, l'épandage
08:34 pour éviter de dépendre sur une zone qui n'est pas fertile,
08:38 trop argileuse, par exemple,
08:40 et sur laquelle il est inutile de mettre de l'engrais
08:43 ou éviter de passer deux fois au même endroit.
08:46 Et ça, grâce à la position GPS ou Galileo,
08:50 on arrive à précisément localiser le tracteur
08:53 et couper les buses au moment où il repasse.
08:55 Donc il y a toute cette évolution qui est en cours,
08:59 et déjà bien là, comme vous le soulignez.
09:01 Et maintenant, l'étape d'après, ça va être d'anticiper
09:04 l'impact des décisions qu'on prend à travers des modélisations
09:08 pour essayer de développer
09:11 une meilleure connaissance de l'impact des décisions qu'on prend.
09:15 Alors là, on arrive à un sujet passionnant,
09:17 c'est ce projet qui s'appelle Destiny, donc Destination Earth,
09:21 et qui est une initiative qui aurait pour but de créer
09:23 un jumeau numérique de la Terre, c'est bien ça ?
09:25 Absolument, oui.
09:26 En 2030, l'objectif que la Commission européenne a donné,
09:30 c'est d'avoir un jumeau numérique complet de la Terre en 2030.
09:34 Et c'est passionnant.
09:35 Bah oui, alors comment on va faire ça ?
09:37 Quelles données on va regrouper dans ce jumeau numérique ?
09:39 Parce qu'on a le choix, on ne va peut-être pas tout placer là-dedans.
09:42 On va agréger énormément de données.
09:45 Ça, ça va être le rôle de médecin
09:47 qui va organiser ce qu'on appelle un lac de données,
09:50 c'est-à-dire des données présentées de façon non structurée,
09:53 dans lesquelles les utilisateurs vont pouvoir les piocher
09:56 en fonction de l'utilisation ou de ce qu'ils recherchent
10:00 comme type de données.
10:01 Et ces données seront connectées à d'autres lacs de données également.
10:07 L'idée, c'est d'avoir vraiment, dans cet environnement,
10:11 dans cette plateforme, accès à un maximum de données
10:14 à travers un identifiant unique.
10:17 L'autre aspect de cette plateforme, ce sont les modèles
10:21 qui seront apportés par le Centre de prévision météorologique
10:25 à moyen terme européen, le XMWF,
10:28 qui a déjà des capacités de calcul extrêmement puissantes
10:31 et qui les mettra à disposition de cette plateforme.
10:34 Et cette plateforme sera gérée par Serco pour le compte de l'ESA
10:38 dans l'ensemble des services qui seront mis à disposition,
10:41 de visualisation de la donnée, de collaboration
10:44 et de mise en place de ce qu'on appelle des "sandbox",
10:48 des bacs à sable, où les différents interlocuteurs ou acteurs,
10:52 des start-up, des universités, des agences spatiales,
10:57 pourront travailler ensemble sur un sujet, tester,
11:00 soit leur modèle de données avec des modèles de prévision,
11:03 soit leur modèle de prévision en utilisant des données.
11:08 Et ça va générer...
11:10 On aura accès à des modèles de prévision directement
11:13 grâce à cette plateforme.
11:15 Absolument.
11:16 C'est une énorme plateforme et les deux premiers jumeaux numériques
11:19 seront autour de l'impact climatique, des changements climatiques
11:22 et l'adaptation qu'il faut anticiper face aux changements climatiques.
11:27 C'est là qu'on voit aussi le rôle des technologies
11:28 comme les super-ordinateurs.
11:29 Vous avez mentionné l'Institut météorologique.
11:32 C'est ces technologies-là qui vont permettre d'amasser
11:34 aussi ce genre de données et de faire de la projection demain.
11:39 Alors on parle de jumeaux numériques de la Terre,
11:41 mais est-ce qu'on a besoin de numériser toute la Terre ?
11:44 En fait, si on veut commencer à travailler sur des modèles de prévision,
11:49 on va être obligé d'avoir des éléments pour nourrir ces modèles.
11:53 Et donc ce travail de numérisation de la Terre,
11:55 qui commence par la Terre, ensuite l'océan, ensuite l'atmosphère,
11:58 va petit à petit construire un jumeau numérique
12:02 qui va être testé avec les données historiques qu'on a
12:06 pour être sûr que les modèles sont bien ajustés.
12:09 Et on pense, quand on va commencer à travailler avec ce jumeau numérique,
12:12 qu'on générera un pétabyte de données par jour.
12:16 Alors je ne sais pas si vous vous imaginez.
12:17 Alors c'est difficile de comprendre ce que ça représente.
12:20 Je crois que ce sont des millions de milliards d'octets.
12:23 Quand l'ensemble des données Copernicus,
12:27 aujourd'hui s'est établissé autour de 65 pétabytes de données.
12:30 D'accord.
12:31 Quand il était à disposition d'à peu près 750 000 utilisateurs
12:38 du projet des données Copernicus, répartis dans le monde.
12:42 Voilà, donc un pétabyte de données, c'est absolument gigantesque.
12:45 Et donc ça pose des défis techniques gigantesques.
12:50 Bien sûr, la question de la gestion de ces données va être très importante
12:53 et pas toujours en accord avec l'écologie.
12:55 Donc il va falloir trouver des solutions.
12:56 Si on mesure l'écologie en générant des données
12:59 qui ne vont pas améliorer la situation, c'est un problème.
13:02 Donc j'imagine que c'est un challenge très important.
13:04 C'est un challenge important et c'est pour ça qu'on travaille avec OVHcloud.
13:07 Il y a une façon assez particulière de refroidir ces data centers avec de l'eau
13:11 et qui consomme très peu d'énergie et donc qui est plus écologique
13:15 que certains gros data centers de l'autre côté de l'Atlantique.
13:19 Et alors si je comprends bien, et c'est là peut-être que vous avez aussi ce rôle à jouer chez ConnectBankness,
13:24 l'objectif d'améliorer les prévisions météorologiques pour notamment l'agriculture,
13:30 ça va permettre de nouvelles opportunités aussi pour les entreprises et les startups
13:33 qui s'intéressent à ce secteur-là, notamment grâce à des plateformes comme celle-ci.
13:36 Oui, un des effets, on a parlé du programme Copernicus,
13:39 qui est vraiment le programme d'observation de la Terre le plus ambitieux au monde, que je connaisse.
13:42 Un des intérêts, c'était justement de développer en aval de Copernicus beaucoup de services
13:48 parce que les données sont gratuites, sont pérennes, sont ouvertes à tous
13:51 et donc ça a généré beaucoup de services opérationnels, d'entreprises
13:54 qui font d'ailleurs des services pour l'agriculture.
13:56 Donc ça, c'était la première chose.
13:57 Et effectivement, ces modèles qui se nourrissent de toutes ces données,
14:00 les modèles de simulation de la Terre, de l'atmosphère et de la mer, peuvent être combinés.
14:06 Par exemple, aux données agriculture, parce que tous les tracteurs maintenant vont être connectés,
14:10 donc vont ramasser de la donnée sur l'ensemencement, sur les rendements, sur les sols.
14:14 Ce seront des sources aussi.
14:16 Tout ça va être collecté, va être combiné avec ces modèles de Destini et autres.
14:20 Et donc là, ça permet d'optimiser l'agriculture et donc de mettre moins de ressources, justement.
14:27 La question de l'eau est très importante, la question de l'utilisation de l'eau.
14:31 Apporter de l'eau au bon moment, au bon endroit, c'est quand même beaucoup mieux
14:33 que d'arroser sans trop savoir si c'est utile ou pas.
14:36 Il y a déjà des restrictions de toute façon.
14:38 L'idée, c'est aussi de pouvoir…
14:39 Le spatial permettra aussi de gérer les réserves en eau.
14:41 On a renseigné pas longtemps cet expert qui permet de voir le niveau d'eau en mer,
14:45 mais aussi sur les bassins intérieurs.
14:47 Ça permet aussi de gérer la ressource et donc d'adapter en fonction des ressources qu'on a ou pas.
14:51 Tout ça, effectivement, le spatial apporte beaucoup de données qui, croisées aux données
14:55 qu'on peut collecter par ailleurs, permet d'optimiser nos impacts.
14:59 Encore une fois, la question, c'est comment on va délivrer cette information à nos agriculteurs.
15:06 Ce que je vais chercher derrière cette question, c'est plutôt,
15:10 on va avoir une commercialisation de ces données, inévitablement.
15:13 Est-ce qu'on peut imaginer que le gouvernement ou d'autres gouvernements
15:17 travaillent déjà à une façon de donner accès à ces données de manière accessible ?
15:22 Toutes ces données sont gratuites et ouvertes.
15:24 Oui, mais elles sont lisibles.
15:25 Alors, pas par n'importe qui, justement pas par Buenos,
15:28 mais par des entreprises spécialisées, des startups, il y en a plein qui savent lire ça,
15:32 qui savent transformer ces données en services très opérationnels
15:36 pour les utilisateurs, les agriculteurs, les coopératives, etc.
15:38 Donc, effectivement, vous avez raison, entre ces données gratuites,
15:41 accumulées, ces modèles et les utilisateurs final,
15:44 il faut des acteurs intermédiaires, commerciaux, enfin privés.
15:48 Effectivement, il y a un secteur économique qui se développe énormément.
15:50 Oui, un des objectifs de ce programme Destination E, c'est aussi de casser les silos.
15:55 C'est-à-dire, la difficulté aujourd'hui dans la donnée spatiale,
15:58 c'est que jusqu'à la mise à disposition de la donnée,
16:01 ça se passe relativement bien, c'est bien maîtrisé,
16:03 les ARA a fait un excellent travail là,
16:05 mais en fait, la plupart du temps, les gens ne savent pas que la donnée est disponible
16:08 pour rendre un service.
16:09 Donc, à travers cette grande, la création de cet écosystème
16:14 au sein de la plateforme Destination E, l'idée, c'est vraiment de casser
16:17 et donner accès aux startups, aux uns aux autres,
16:20 accès à des données qui ne leur paraissent pas forcément pertinentes aujourd'hui
16:25 dans leur métier, en agriculture par exemple,
16:28 et qui, en travaillant avec des startups, vont comprendre l'intérêt
16:32 qu'elles pourraient avoir à intégrer ces données dans une solution qui leur serait utile.
16:35 Donc, c'est vraiment en travaillant en collaboration
16:38 qu'on arrivera aussi à générer encore plus de valeur à partir de la donnée spatiale.
16:42 Oui, bien sûr. Vous travaillez directement avec les ministères,
16:44 le ministère de l'Agriculture par exemple ?
16:46 Pas directement, un petit peu en France,
16:49 mais pas encore directement dans d'autres pays.
16:51 Donc, peut-être solliciter aussi notre gouvernement
16:54 à s'intéresser à ce genre de technologies ?
16:56 Alors, il y a un biais, enfin, il y a un moyen,
16:58 c'est notamment la taxe carbone ou les crédits carbone.
17:01 Et justement, le spatial est capable de mesurer la création de carbone,
17:04 donc la biomasse en fait, que les agriculteurs peuvent enfouir dans le sol.
17:06 Et donc, si on arrive à la mesurer, on peut attribuer des crédits carbone.
17:09 Et donc, ça, on le fait en coopération avec le ministère de l'Agriculture.
17:12 La question de la démocratisation de ces technologies est importante.
17:15 C'est le rôle que joue ConnectBacness également,
17:18 informer les agriculteurs, les acteurs, les futurs acteurs
17:21 de ce que pourra donner demain ce secteur.
17:23 Les prendre par la main, leur montrer que c'est possible,
17:25 les aider, même à trouver des acteurs pour répondre à leurs besoins, etc.
17:28 C'est exactement ce qu'on fait.
17:28 Bon, merci à tous les deux d'avoir pris le temps de venir développer ce sujet passionnant.
17:33 On aura peut-être l'occasion d'en reparler,
17:35 mais en tout cas, on comprend l'utilité davantage aujourd'hui du secteur spatial,
17:38 qui joue déjà un rôle depuis très longtemps, les années 80,
17:42 si je comprends bien, sur l'agriculture française, mais aussi bien d'autres secteurs.
17:47 Grégoire Aubery, je rappelle que vous êtes directeur business development chez Serco.
17:50 Et vous, Frédéric Alénia, responsable du programme ConnectBacness.
17:54 Merci à tous de nous avoir suivis pour cette émission.
17:57 On se retrouve dès la semaine prochaine sur Bismarck à la production Lily Selkin.
18:02 Bon week-end !
18:03 [Musique]

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