• il y a 9 mois
Avec Angélique Neau, jeune viticultrice de 35 ans

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##LA_VIE_EN_VRAI-2024-02-16##

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Transcription
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, la vie en vrai.
00:03 - La vie en vrai et notre série à une semaine du Salon de l'agriculture autour justement de
00:10 l'agriculture et des coopératives agricoles en particulier parce qu'il y a certains qui s'unissent pour essayer d'être plus forts et notre histoire c'est
00:17 Angélique Néo, No, alors je ne sais pas on dit Néo ou No Angélique ?
00:24 - On dit No.
00:26 - No, ben voilà c'est ça, vous êtes une viticultrice d'une trentaine d'années à Aquaraque en Nouvelle-Aquitaine
00:33 et ce qui est assez étonnant dans votre histoire, enfin étonnant non, c'est votre choix, vous étiez sage-femme et vous êtes devenue viticultrice pour reprendre l'exploitation familiale, c'est cela ?
00:45 - Oui c'est ça.
00:46 - Bon pourquoi ce changement de vie et cette volonté de tout plaquer dans le métier que vous aviez précédemment pour revenir à la terre ?
00:53 - Déjà dans un premier temps, bonjour à tous !
00:58 - Oui bonjour, quand même, vous avez raison.
01:01 - Pour expliquer un peu ma petite histoire, on va dire que pour moi le métier de sage-femme était on va dire une voie de garage,
01:08 parce que depuis toute petite j'ai grandi dans la viticulture puisque mon père y était, j'ai toujours voulu y revenir et quand dans les années 90
01:16 ils ont connu une première crise viticole, mon père m'a gentiment dit "c'est pas pour toi, on n'en vit pas, trouve autre chose"
01:25 et donc du coup comme j'avais les capacités pour pouvoir faire les études pour ce métier là et que ça m'attire aussi un petit peu, je suis partie dans cette direction là.
01:34 - Et puis ensuite vous êtes revenue à la terre.
01:37 - Et puis finalement malgré mon boulot à côté, mes études de sage-femme, je travaillais quand même les week-ends, je revenais quand même sur l'exploitation
01:46 et quand on a ça dans le sang et dans le cœur, on y revient de toute façon.
01:51 - Oui, mais alors qu'est-ce qui vous attire le plus par rapport au métier que vous aviez de sage-femme, de revenir dans la viticulture ?
01:58 - Déjà c'est un métier passion, c'est quelque chose qu'on aime, c'est quelque chose qu'on a envie de faire,
02:07 j'aime aussi ma liberté, ma liberté de choix, être ma propre patronne,
02:13 voilà c'est quelque chose qu'on a en nous et qui nous attire comme quelqu'un qui a n'importe quelle passion et qui ne veut pas s'en passer.
02:21 - Oui, c'est vrai. Même si évidemment c'est quand même compliqué, c'est peut-être plus dur physiquement,
02:27 même psychologiquement peut-être, même si on a cette liberté,
02:31 mais avec toutes les incertitudes qu'il y a autour de ces métiers de l'agriculture, la météo, les cours, etc.,
02:40 enfin tout ne dépend pas de soi, Angélique.
02:43 - Ah non, bien sûr, on est quand même dans un métier où on dépend énormément de choses externes,
02:50 comme les intempéries, chose que j'ai subie depuis ces dernières années, l'inflation,
02:56 on subit aussi les difficultés que l'on peut rencontrer parce que quand notre vie privée subit un problème,
03:02 ça se répercute facilement sur nos exploitations aussi, donc non, non, c'est quand même des métiers très aléas.
03:09 - Par exemple, je crois qu'en 2017, vous aviez subi un épisode de gel et vous aviez perdu une grande partie de votre récolte,
03:16 quasiment 60%. Dans ces conditions, on ne prend pas un coup sur la tête ?
03:21 - Oh si ! En 2017, je venais juste de m'installer, je m'étais installée en 2016,
03:26 en 2017, j'ai tout perdu en une nuit, et j'avoue que c'est difficile, se lever le matin, les larmes aux yeux,
03:34 et se dire "j'ai tout perdu cette année, je vais avoir difficilement une rentrée d'argent,
03:38 et comment vivre dans mon privé aussi, parce que malheureusement très lié, j'avoue que c'est très compliqué, oui.
03:44 - Vous êtes seule pour élever vos deux enfants, je crois, Angélique aussi,
03:49 est-ce que c'est compliqué justement pour une femme d'évoluer seule dans ce milieu de la viticulture qui est quand même dur ?
03:57 - Alors c'est vrai que c'est un milieu qui est très masculin, mais après je suis assez déterminée,
04:04 les femmes peuvent arriver à se développer dans ce milieu-là, après ça demande une force,
04:10 c'est sûr un peu plus importante que sur n'importe quel autre métier,
04:14 mais non, je pense que c'est une façon de, une optimisation on va dire,
04:18 qu'il faut avoir, un peu plus importante que chez un homme je pense, oui.
04:21 - Et vous réussissez à en vivre de votre métier, de votre passion,
04:27 parce qu'on l'a bien compris à travers vos mots, c'est une passion la viticulture.
04:31 - Alors aujourd'hui c'est un petit peu difficile, on n'est pas rémunéré à notre juste valeur,
04:39 au temps qu'on y passe, c'est un peu compliqué oui, de vivre de notre métier.
04:44 - Oui c'est compliqué, qu'est-ce que vous attendez ? Justement il y a eu les promesses de Gabriel Attal,
04:52 des autorités après le mouvement de Colère, qui n'est pas complètement retombé d'ailleurs,
04:56 de l'ensemble du monde de l'agriculture.
04:58 - Non aujourd'hui le mouvement est on va dire en pause,
05:02 parce qu'on attend de voir si vraiment on peut nous accompagner,
05:05 mais ce qu'on a besoin c'est vraiment d'un accompagnement,
05:07 on est un peu laissé de côté, et aujourd'hui on a des métiers,
05:13 on veut en vivre parce qu'en plus on est fier de les faire,
05:16 et on voudrait des accompagnements.
05:19 - Sous quelle forme ? Quel type d'accompagnement angélique ?
05:23 - Aujourd'hui on est surchargé de taxes, on a des trésoreries qui sont en chute,
05:30 pourtant on a des trésoreries qui rentrent et qui peuvent être accessibles pour en vivre,
05:35 mais aujourd'hui on a tellement de taxes et de choses qui nous tombent dessus,
05:38 qu'une fois qu'on a payé toutes nos charges,
05:40 aujourd'hui il est impossible de se sortir en salaire et de pouvoir vivre de notre métier.
05:44 - C'est ça, ce sont les taxes, c'est-à-dire que vous vendez,
05:47 vous réussissez à avoir du cash, qui rentre, de l'argent,
05:50 mais vous êtes trop taxé derrière, mais c'est quel type de taxes ?
05:54 - Aujourd'hui on retrouve deux agarres, surtout dans le monde de l'agriculture,
05:59 on a cette partie de taxes qui s'accumule,
06:03 on est taxé sur les charges classiques, le GNR, l'électricité, l'eau,
06:09 on est taxé sur nos façons de travailler, les différents produits qu'on peut utiliser,
06:14 mais également la double peine qu'on a sur notre secteur dans l'entre-deux-mers,
06:21 c'est qu'on a également une difficulté de vendre notre Bordeaux,
06:24 donc on a également un stock qu'on garde qui nous provoque des charges,
06:28 parce qu'on est obligé de l'entretenir tant qu'on est en stock,
06:30 et on a une grosse difficulté de vente de roues jouées.
06:33 - Oui, ça c'est vrai, on en reparlera aussi à l'occasion du Salon de l'Agriculture dans une semaine.
06:38 Vous êtes présidente des Jeunes Vignerons Coopérateurs de la Nouvelle Aquitaine,
06:41 c'est ça, et membre actif des Jeunes Agriculteurs en Gironde,
06:44 on se donne rendez-vous au Salon de l'Agriculture, vous y venez ou pas ?
06:49 - Alors oui, moi j'y viens le 27, parce que le 27 au matin nous avons une réunion
06:53 des Jeunes Vignerons Coopérateurs au niveau national,
06:56 puisque je suis également la présidente au niveau national,
06:58 et l'après-midi on se retrouve au Salon de l'Agriculture
07:01 pour rencontrer différents partenaires et différents stands.
07:04 - Bon, bah écoutez, je sens de la détermination chez vous,
07:08 et il en faut, vous avez raison, pour pouvoir réussir et parvenir à vivre de votre métier,
07:15 ce qui est bien l'essentiel, évidemment.
07:17 Merci d'avoir été avec nous ce matin en direct sur Sud Radio.
07:21 Il est 6h44, dans un instant nous verrons donc évidemment qu'il y a le covoiturage,
07:26 ça marche, pensez-y si vous avez toujours des moments de galère pour vous déplacer ce week-end.
07:32 Et puis cette histoire complètement dingue autour du Covid,
07:36 on avait perdu les pédales pendant le Covid, vous allez voir ça dans un instant.
07:40 !

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