• il y a 10 mois
Le logement traverse une crise inédite depuis plusieurs mois. De nombreux secteurs en subissent les effets en cascades : notaires, architectes, déménageurs ou encore fabricants de meubles sont concernés. Certains tentent de s'adapter, tandis que d'autres sont déjà contraints de licencier. Tous ont un point commun : ils ne voient pas le bout de la crise.
Regardez RTL Evènement du 12 février 2024 avec Mathilde Piqué.

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00:02 RTL événement
00:06 Et l'événement ce matin sur RTL, ce sont toutes ces professions
00:09 touchées de plein fouet par la crise du logement. On vous en parle régulièrement, les constructions sont en chute libre, même chose pour les
00:15 achats et la location, bref. C'est tout le marché qui est grippé. Bonjour Mathilde Piquet.
00:20 Les conséquences sont déjà visibles dans plusieurs secteurs et notamment chez les notaires.
00:24 Oui, ce sont les premiers concernés. En fait, l'immobilier représente plus de la moitié de leur chiffre d'affaires, sauf que l'an dernier les transactions ont
00:32 dégringolé 900 000 contre 1,1 million en 2022, c'est moins 21%.
00:37 Maître Julien Sauvignet, notaire à Lyon, lui a perdu près de 20% de son chiffre d'affaires,
00:43 alors impossible de garder l'intégralité de ses salariés. Il le raconte au micro de Frédéric Peruch.
00:48 On a eu, si on peut dire, de la chance puisqu'on a eu des départs volontaires, des démissions ou bien des fins de CDD.
00:54 Ce qui nous a permis d'avoir entre 9 et 10 départs sur l'année 2023 pour un effectif de
00:59 42-43 personnes. Ça correspond à 25-30% de l'effectif, c'est beaucoup.
01:05 Et d'autres sont dans une situation bien plus critique, comme ce notaire de la banlieue de Nantes qui m'a confié avoir déjà licencié
01:11 six salariés pour des raisons économiques.
01:13 Certains craignent aussi de devoir mettre la clé sous la porte, un climat morose.
01:18 Maître Julien Sauvignet. On se fait du souci pour l'année 2024. J'ai l'impression d'être dans un col de vélo
01:23 où on a déjà bien transpiré, on a déjà bien mal aux jambes et on ne connaît pas la fin du col.
01:28 Mais on nous dit que ça va être dur.
01:29 Il va falloir encore mouliner pour arriver au sommet du col. Le marché est paralysé.
01:34 Avec la hausse des taux d'intérêt, obtenir un crédit est devenu un parcours du combattant pour les acheteurs.
01:39 Résultat, moins 40% de prêts accordés l'an dernier selon l'observatoire Crédit Logement. Le prix des biens
01:45 commence à baisser, mais pas assez comparé à la hausse enregistrée depuis un an.
01:50 Alors au-delà de la perte de chiffre d'affaires pour ces professionnels comme ces notaires,
01:54 ce sont Mathilde des pans entiers de l'économie qui sont déstabilisés.
01:57 On y a exemple avec les déménageurs. Leur activité a chuté de 20% selon leur chambre syndicale.
02:02 Il y a donc moins de demandes, mais toujours autant de déménageurs.
02:06 La conséquence, c'est une concurrence de plus en plus rude.
02:09 Frédérique Dorsot le constate, elle est la patronne de Mioto déménagement à Pantin en région parisienne.
02:14 Nous sommes confrontés à des prix très très bas. Comme il y a beaucoup moins de demandes,
02:18 certaines entreprises disent "sauf qui peut,
02:21 quitte à vendre un déménagement à un bas coût, eh bien nous allons le vendre".
02:27 Ça pose problème parce que vendre un perte aujourd'hui, c'est pas possible.
02:31 Donc il faut vraiment se battre.
02:33 Se battre, accepter donc de facturer moins cher certains déménagements
02:36 et de rattraper la perte sur d'autres affaires.
02:39 Malgré tout, l'entrepôt se vide peu à peu.
02:41 En général, vous avez plein de chariots avec le matériel, donc les cartons, les outils, etc.
02:47 Là, il n'y en a pas des tonnes.
02:49 Bonjour Marco.
02:50 Marco, le doyen de l'entreprise.
02:52 On a toujours des demandes, mais ce n'est plus ce qu'il y avait dans les belles années.
02:57 Ce n'est pas évident non plus d'occuper nos gars quand vous n'avez pas le boulot qui vient.
03:01 Et la crise s'étend jusqu'aux marchands de meubles.
03:03 Leur activité a diminué de 2,5% l'an dernier.
03:06 Et cette paralysie du marché pourrait durer encore plus longtemps pour le neuf
03:09 et pour certaines professions qui en dépendent, comme les architectes.
03:12 Exactement, parce qu'une construction neuve, ça prend du temps.
03:16 Même une fois le marché relancé, il faudra encore attendre pour retrouver une activité normale.
03:20 Nicolas Alu, architecte en Essonne.
03:22 L'immobilier, c'est le temps long.
03:24 Un projet complet, c'est 4 à 5 ans.
03:26 Quand on voit que ça commence à s'enclencher comme ça, on sait que ça va demander du temps.
03:29 On est en train de lancer à la baisse, petit à petit, l'immobilier qui s'enfonce.
03:33 Flora, tu pourrais nous montrer un permis qui est en cours de réalisation ?
03:37 Un plan d'étage ?
03:38 Par exemple.
03:39 C'est un type de projet que vous voyez moins.
03:41 Ce sont des projets qui sont de plus en plus en suspension, il y en a de moins en moins.
03:44 Les professionnels de l'immobilier attendent désormais une réponse forte et rapide du nouveau ministre du logement,
03:49 qui lui-même a mis un peu de temps à emménager puisqu'il a fallu attendre 4 semaines sa nomination.
03:54 Et justement, que peut-il, que va-t-il faire concrètement ce nouveau ministre du logement ?
03:58 On lui pose la question dans une petite demi-heure.
04:00 Guillaume Casbarian, c'est son nom, et ce matin l'invité d'RTL.
04:03 Merci beaucoup Mathilde.
04:04 [SILENCE]

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