• il y a 10 mois
L'événement ce matin, ce sont ces petits patrons vieillissants, à la recherche de repreneurs. Il y a de plus en plus de chefs d'entreprise en âge de partir à la retraite. Et paradoxalement, ils ont de plus en plus de mal à vendre leur entreprise. Explications et témoignages avec Mathilde Piqué.
Regardez RTL Evènement du 05 janvier 2024 avec La rédaction de RTL.

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00:02 RTL ÉVÉNEMENT
00:06 Et l'événement ce matin, ce sont ces petits patrons qui cherchent désespérément des repreneurs.
00:10 Bonjour Mathilde Piquet. Bonjour. Il n'y a pas plus... il y a de plus en plus de chefs d'entreprise en âge de partir à la retraite
00:15 et paradoxalement ils ont de plus en plus de mal à vendre leur entreprise.
00:19 Exactement, sur internet on trouve des annonces de vente d'entreprises à foison, à CD, cause retraite.
00:24 Un garage automobile dans la Creuse, un cabinet de maîtrise d'oeuvre dans les Landes, un salon de coiffure.
00:29 Dans les Deux-Sèvres, l'an dernier, le nombre de sessions d'entreprise a diminué de 2%.
00:34 Le chiffre atteint même -20% pour les petites et moyennes entreprises, celles qui ont moins de 250 salariés.
00:41 Alors parmi ces petits patrons, il y a Gérard Quela, 75 ans, dont 30, à la tête d'une entreprise de nourriture pour animaux dans le Val-de-Marne.
00:48 Il cherche un repreneur depuis 5 ans.
00:50 C'est l'appel de l'âge. J'ai 75 ans, ça me dévore mon temps, ça me dévore ma vie.
00:54 Je me sens un peu plus fatigué que d'ordinaire.
00:56 Les années, je ne les vois pas passer. A 80 ans, je vais être encore là.
00:59 Je n'aurai pas profité du tout de la vie. Il faut absolument que je vende en 2024.
01:03 Je ne peux pas continuer comme ça. Ce n'est pas raisonnable.
01:06 Chaque année, on estime que 20 000 offres comme celle de Gérard restent sans réponse.
01:10 Mathilde, alors qu'on annonce le chômage à la hausse en 2024, un patron qui ne trouve pas de repreneur, c'est surtout de l'emploi en danger.
01:15 Eh bien oui, 160 000 postes en jeu rien que dans les PME.
01:19 Alors quand vous êtes un petit patron qui approche de la retraite, vos salariés deviennent votre inquiétude numéro 1.
01:24 Écoutez Gérard.
01:25 Les emplois peuvent être menacés. On y pense bien sûr, c'est très important.
01:29 La solution, ça va être de revendre à un concurrent.
01:32 Mais au niveau des employés, je ne suis pas sûr qu'ils puissent les garder.
01:34 Ils vont faire sans aucun doute une économie d'échelle.
01:37 Plus d'un tiers des patrons disent rencontrer des difficultés à trouver le bon repreneur.
01:41 Il y a aussi la lenteur du processus.
01:43 Je n'étais pas très motivé au début.
01:45 Il y a 4-5 ans, j'étais encore en pleine forme.
01:47 Je me dis, on va chercher, on va regarder ce que ça donne, etc.
01:50 Vous vous en doutiez que ce serait si difficile de trouver un repreneur ?
01:53 Je ne vais pas imaginer. Là, j'ai quelqu'un avec qui je discute depuis 8 mois.
01:57 On traîne, on traîne, on traîne.
01:59 Pourtant, il faudrait aller plus vite.
02:01 45% des patrons ont plus de 50 ans.
02:03 Dans les 10 ans, ils seront 700 000 à céder leur entreprise.
02:06 Comment on explique toutes ces difficultés ?
02:08 Par le contexte économique, il y a l'inflation, l'instabilité internationale.
02:12 Et puis, certaines entreprises à reprendre ont aussi été fragilisées par la crise sanitaire.
02:16 Selon le cabinet Epsilon, plus de la moitié des projets de cession ont été reportés
02:20 à cause de la conjoncture économique l'an dernier.
02:23 Pour faire face au défi du vieillissement de nos patrons,
02:26 la Chambre des métiers et de l'artisanat a justement développé un programme
02:29 pour mettre en relation les patrons avec des repreneurs.
02:32 Et parfois, ça marche. Heureusement, il y a des chefs d'entreprise qui trouvent des repreneurs.
02:35 Oui, comme dans cette entreprise de matériel de beauté en région parisienne, Novex.
02:39 Pendant un an et demi, Frédéric Poli, 64 ans, a cherché la perle rare
02:43 avec un critère en tête, la stabilité pour ses 7 employés.
02:47 J'ai évacué des candidatures qui venaient en disant
02:50 "Bon, je vais très vite transférer tout le monde en Bretagne,
02:53 les gens ne suivront pas en Bretagne".
02:56 Pour moi, c'était un peu grave.
02:57 C'est vraiment préserver aussi les emplois.
02:59 Moi, ça a été mon souci principal.
03:01 Il ne s'agissait pas juste de prendre un chèque et de se barrer.
03:04 Et il y a 6 mois, il a parié sur la candidature de Damien Dechary.
03:07 J'ai rencontré deux personnes, Frédéric Poli et son épouse Véronique,
03:11 avec une vue et un souhait de pérenniser, de développer Novex
03:16 avec un facteur humain très fort qui s'inscrivait pleinement et parfaitement
03:19 dans moi, ce que je comptais faire, m'appuyer sur l'équipe en place.
03:23 Dès son arrivée, le repreneur a justement voulu rassurer.
03:26 C'est perturbant parce qu'un nouveau patron, c'est des nouvelles habitudes,
03:29 c'est un fonctionnement différent.
03:31 J'ai reçu individuellement chacun des collaborateurs.
03:34 Quand ça devient très concret pour les gens, c'est
03:37 "Et moi, est-ce que mon boulot va changer ? Mes augmentations ?"
03:40 Ici, le service client avec Karine.
03:43 Ça va être une année de transition.
03:45 D'ailleurs, M. Poli aime revenir régulièrement nous voir.
03:48 Il vient souvent.
03:49 S'il pourrait venir tous les jours, je pense qu'il reviendra tous les jours.
03:52 Pour la petite anecdote, il oublie sa veste pour revenir dès le lendemain.
03:56 Voilà, des patrons qui s'accrochent parfois à leur entreprise
03:59 car tout le monde n'a pas la possibilité de la léguer à ses descendants.
04:02 Seulement un quart des PME se transmet au sein des familles en France.
04:06 c'est un témoignage très intéressant.
04:08 [SILENCE]

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