• il y a 10 mois
La porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, était l'invitée de BFMTV ce dimanche soir, notamment pour s'exprimer sur la situation à Mayotte et les mesures annoncées par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

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00:00 Bonsoir Presque Athémenau. Merci d'être sur le plateau. Vous êtes ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée du renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement.
00:07 L'actualité, vous le savez, évidemment, nous emmène aujourd'hui à Mayotte. Dès son arrivée ce matin, Gérald Darmanin a annoncé plusieurs mesures pour améliorer le quotidien dont on le sait,
00:17 dont on le dit qu'il est impenable pour la population, pauvreté, immigration et insécurité. Conséquence, il prône la fin des titres de séjour territorialisé, la mise en place d'un rideau de fer autour de l'île.
00:28 Mais surtout, avant de parler avec vous, on l'écoute, la suppression du droit du sol.
00:33 Le président de la République m'a chargé de dire au Mahorais que nous allons prendre une décision radicale qui est l'inscription de la fin du droit du sol à Mayotte dans une révision constitutionnelle
00:44 que choisira le président de la République, c'est-à-dire qu'il ne sera plus possible de devenir français si on n'est pas soi-même enfant de parents français.
00:55 Presque à tes mots, depuis que je suis jeune, ça remonte un peu, mais j'avais appris, on m'avait répété que la République française était une et indivisible, ce ne sera plus le cas s'il y a cette révision constitutionnelle.
01:04 Je pense qu'il faut regarder les choses en face et dans la réalité du quotidien de nos compatriotes qui sont à Mayotte.
01:10 Nous devons être en capacité en tant que responsables politiques d'avoir effectivement des actions extrêmement fortes face à une situation épouvantable.
01:19 J'insiste sur le fait de continuer à agir parce que nous ne découvrons pas la situation. Gérald Darmanin, Marie Guevenou, ministre des Outre-mer, ne découvre pas la situation.
01:28 Depuis 2017, avec Emmanuel Macron, nous avons pris ce sujet à bras le corps.
01:33 Nous avons mis en place la loi Asile-Immigration dès l'année 2018 qui permet de revoir les conditions d'accès à la nationalité française pour le territoire de Mayotte.
01:43 Nous avons également doublé en termes de sécurité les forces de l'ordre sur place, gendarmes, police.
01:48 Nous avons également triplé le nombre de bateaux qui sont autour de l'île pour pouvoir aller à l'encontre de celles et ceux qui trafiquent, des hommes et des femmes et des enfants.
01:58 Nous devons continuer cela en cohérence avec les problématiques qui sont soulevées sur place.
02:04 J'insiste sur quelque chose, nous le faisons en lien étroit avec aussi bien les élus locaux, les populations et les parlementaires.
02:10 Parce que oui, nous avons la chance d'avoir des parlementaires qui sont aussi issus de Mayotte, aussi bien à l'Assemblée nationale qu'au Sénat.
02:16 Et c'est avec eux que nous construisons ces propositions.
02:19 Alors ce qui est paradoxal, j'en ai eu plusieurs depuis l'annonce de la visite de Gérald Darmanin sur place et depuis l'annonce de cette volonté.
02:25 Eux disent que ça ne va pas assez loin, certains prônent même l'état d'urgence.
02:28 Et en même temps, cette abolition du droit du sol, elle est récupérée, défendue.
02:31 Et certains, notamment à droite de l'échiquier politique, et à l'extrême droite notamment, je pense à Marion Maréchal ou à Nicolas Dupont-Guillaume, veulent l'étendre.
02:38 Est-ce que ce n'est pas la boîte de Pandore qui est ouverte par le ministre de l'Intérieur et le gouvernement ?
02:43 – Vous savez, si le RN, l'extrême droite, occupe beaucoup de place effectivement dans le débat médiatique,
02:49 mais aussi sur nos réseaux sociaux, ils ne sont absolument pas l'alpha et l'oméga des actions politiques.
02:55 Je vous parlais des parlementaires il y a quelques instants.
02:58 Eh bien oui, regardons Estelle Youssoupha, députée Lyot, elle n'est pas députée RN.
03:02 Je peux vous parler de Mansour Kamardine, députée LR, qui n'est pas un député RN.
03:07 Exactement, je peux vous parler aussi de Tani Mohamed Souli, qui est un sénateur RDPI, ce n'est pas un sénateur RN.
03:13 Donc je pense que c'est bien de faire de l'esbrouf sur les plateaux télé,
03:16 mais maintenant regardons celles et ceux qui travaillent au quotidien dans les chambres qui sont les leurs,
03:19 c'est-à-dire les chambres parlementaires, Assemblée nationale et Sénat, et c'est avec eux que nous travaillons.
03:24 Ensuite, les commentaires de plateaux télé, pardon, ça fait du buzz, mais ça ne fait pas de l'action politique.
03:29 – Je vous entends, je comprends bien, et personne ici ne pourra dire qu'on soit de droite ou de gauche,
03:34 que la situation que vivent les Mahorais et les Mahoraises au quotidien est normale ou tenable, personne ne le dit.
03:39 Mais réviser la Constitution pour changer un principe fondamental de ce qu'est la République française pour un département,
03:47 est-ce que ce n'est pas une erreur ? Est-ce que ce n'est pas, il n'y avait pas d'autres moyens pour améliorer la situation
03:53 dont on répète et dont tout le monde répète qu'elle est invivable ?
03:56 – L'erreur, pour reprendre votre terme, permettez-moi, serait…
03:58 – C'est une question.
03:59 – Mais vous avez raison, je vais y répondre.
04:01 – C'est parfait.
04:02 – Mais l'erreur serait ici, sur un plateau télé, un dimanche soir à 20h, au chaud, au confort,
04:08 en disant qu'on va rentrer tout à l'heure chez soi en sécurité dans l'Hexagone,
04:11 de ne pas considérer les problématiques que vivent à quelques milliers de kilomètres nos compatriotes de Mayotte.
04:16 Et donc l'erreur serait celle-là.
04:18 C'est pour ça que nous devons assumer d'avoir des positions extrêmement fortes, fermes,
04:22 et en lien avec ce que nous prenons depuis le début, c'est-à-dire faire en sorte que nos compatriotes,
04:26 où qu'ils soient, aussi bien en Hexagone qu'en Outre-mer, puissent vivre dignement.
04:30 C'est tout ce qu'ils demandent, vivre dignement, comme vous et moi, aujourd'hui, ici, dans l'Hexagone.
04:35 Eh bien nous devons être en capacité d'y répondre.
04:36 Et ensuite, celles et ceux qui veulent faire de la récupération sans solution, ils peuvent le faire.
04:40 Mais ne soyons pas dupes, quand ils sont aux instances de décision,
04:43 que ce soit au Parlement européen ou à l'Assemblée nationale,
04:46 ou dans les instances de décision locales, ils ne font rien.
04:49 Donc maintenant, regardons ce qui est fait et apprécions le travail qui est mené depuis 2017 pour le sujet.
04:53 – Alors, il y a d'autres mesures, la fin des titres de séjour territorialisés,
04:56 ou la mise en place d'un rideau de fer autour de l'île,
04:58 parce qu'évidemment, il y a une large immigration qui vient notamment des Comores et de l'île d'Anjouin,
05:03 par ce qu'on appelle les "quassakouassas", ce sont ces barques de pêche.
05:06 Mais est-ce que ça, en fait, on n'aurait pas pu le faire avant ?
05:08 Vous le disiez, Emmanuel Macron, et je vous en donne crédit, il a été mobilisé sur cette question.
05:12 Elisabeth Borne, alors qu'elle a été Premier ministre, elle est sur place en décembre,
05:14 qu'est-ce qui fait que cette prise en compte, ou cet intérêt, n'a pas été suivi d'effet ?
05:19 – Ah oui, ça a été suivi d'effet. – Ah, c'est de plus en pire, ce que disaient les Mahorais.
05:23 – Mais nous devons aller plus fort, nous devons aller plus fort.
05:25 Pardon, je ne suis pas en train d'essayer de nous dire que c'est génial dans le meilleur des mondes,
05:28 je suis en train de dire que nous… – Ça n'est pas le cas de toute façon.
05:30 – Mais voilà, exactement, et il faut le faire avec responsabilité et humilité.
05:35 Depuis 2017, nous avons permis de faire un certain nombre de pas, de grands pas,
05:38 mais regardons d'où nous venions.
05:40 Tout le monde commentait, personne n'agissait.
05:42 Donc oui, dès 2018, il y a eu la loi effectivement posée et présentée par Gérard Collomb,
05:46 il y a eu un certain nombre de dispositifs en termes de moyens humains, technologiques, matériels,
05:50 qui ont été mis en place par Gérald Darmanin, et nous continuons avec effectivement
05:54 le soutien appuyé du travail parlementaire des sénateurs et députés que je viens de vous citer.
05:59 Encore une fois, la responsabilité, ce ne serait pas de dire "circuler, il n'y a rien à voir",
06:03 mais de regarder concrètement ce qu'il faut pouvoir améliorer.
06:06 – On a l'impression que Mayotte, 101e département français,
06:09 concentre, additionne l'ensemble des problèmes que l'on peut trouver dans plein de départements.
06:14 Il y a les questions sociales, il y a la crise de l'eau, il y a une inflation terrible,
06:17 une crise d'éducation, évidemment sécurité, évidemment immigration.
06:21 Est-ce que la prise en compte ou la primauté de la problématique immigration
06:26 et les solutions que vous mettez en avance, ce n'était pas l'occasion au contraire d'élargir,
06:30 d'avoir des mesures peut-être plus sociales, de remettre peut-être plus de moyens pour la sécurité,
06:34 et pas d'avoir ces changements constitutionnels annoncés en tout cas,
06:36 on verra s'il est suivi des faits.
06:38 Est-ce qu'il ne fallait pas en faire un laboratoire
06:41 d'une façon de gérer une situation à ce point-là compliquée ?
06:45 Déjà il y a une situation géographique qu'il faut pouvoir prendre en considération
06:48 et la regarder telle qu'elle est.
06:50 Ensuite, vous parliez effectivement de la crise de l'eau.
06:52 L'été dernier, le sujet a été mis sur la table, notamment par le gouvernement,
06:57 par la première ministre de l'époque, Elisabeth Borne,
06:59 et nous avons mis au plus fort de la crise près de 400 000 bouteilles d'eau
07:02 disponibles par jour et distribuées.
07:04 Donc oui, nous ne sommes pas en train de découvrir les sujets,
07:07 nous avançons, c'est vrai que ça ne fait pas souvent les 20 heures
07:09 et les débats sur les plateaux télé, mais pour autant nous continuons à...
07:12 - On avait couvert le déplacement de Borne et le Ouam-Bouchou 1.
07:15 - Exactement, et nous allons continuer.
07:16 Et d'ailleurs, c'est ce qui a été rappelé par le ministre de l'Intérieur lui-même,
07:19 c'est-à-dire qu'en arrivant, il a dit un certain nombre de premières mesures,
07:22 mais il n'y passe pas que quelques heures.
07:24 Il a dit que d'autres mesures allaient continuer à être travaillées, avancées et annoncées.
07:28 Donc je pense que nous pourrons en débattre sur les jours à venir.
07:32 - Une dernière question plus politique qui revient à ma première question,
07:35 le fait que la droite ou l'extrême droite salue à la fois,
07:39 en tout cas se félicite de cette abolition annoncée du droit du sol et enveuille l'élargissement.
07:45 Un premier sondage de Marine Le Pen gagnante à la présidentielle.
07:48 Est-ce qu'on dit pour battre son ennemi,
07:52 est-ce qu'il faut à la fois combattre sur son terrain ou combattre ses idées ?
07:55 Est-ce qu'aujourd'hui les mesures comme celles-là font qu'il y a une forme de confusion
07:59 et qu'on se dit finalement ce sont les bonnes façons de faire
08:01 et donc ça porte crédit à l'extrême droite ?
08:03 Est-ce que ce n'est pas un risque ?
08:04 - Les bonnes façons de faire ?
08:06 - L'abolition du droit du sol en l'occurrence.
08:07 - Vous me faites bégayer du coup.
08:08 - Évidemment de l'abolition du droit du sol,
08:10 mais la loi de migration aussi, ça vous a été reproché de faire la même chose que...
08:13 - Non mais on ne fait pas la même chose que, pardon.
08:15 - C'est un reproche qui est fait par une partie de l'opposition.
08:16 - Non mais je vous le dis franchement, on ne fait pas la même chose que Marine Le Pen.
08:19 Est-ce qu'on a fait la même chose ?
08:20 - Quand j'entends l'opposition de gauche aussi, par exemple.
08:22 - Mais l'opposition de gauche, oui, non mais pardon.
08:24 Alors vous me posez plusieurs questions.
08:25 Déjà l'opposition de gauche, quelle est la gauche aujourd'hui
08:28 dans les chiquets politiques français ?
08:30 C'est la gauche de Jean-Luc Mélenchon ?
08:32 De quelle gauche parlons-nous ?
08:33 Parce qu'effectivement, moi je le dis et je le redis ici,
08:35 je le dis dans l'hémicycle et je l'ai toujours dit,
08:37 aujourd'hui, moi ce que je constate en tant que ministre,
08:39 mais hier en tant que députée,
08:40 c'est qu'ils n'ont de gauche que leur place dans l'hémicycle.
08:42 Les valeurs qui incarnaient la gauche, elles ne sont plus là aujourd'hui.
08:45 Elles ont été complètement, complètement anéanties
08:48 par la parole et l'unique parole d'un homme
08:50 qui n'a de volonté que de défendre son égo et pas les idéaux de la gauche.
08:53 Ça c'est le sujet de la gauche.
08:54 Ensuite sur le sujet de Marine Le Pen.
08:56 Non, je suis désolée, nous n'avons rien en commun avec Marine Le Pen.
08:59 Il suffit juste de regarder ce qui s'est passé,
09:01 non pas il y a 10 ans, au cours des derniers mois, des dernières années.
09:05 La crise Covid, je suis désolée,
09:06 nous avons pu surmonter cette crise Covid,
09:09 justement parce que nous n'avons pas écouté Marine Le Pen
09:11 avec cette volonté de signer un partenariat stratégique
09:13 avec le vaccin Spoutnik de Poutine.
09:15 Nous n'avons pas écouté Marine Le Pen quand elle a voulu nous expliquer
09:18 que Orban était l'homme politique à suivre,
09:20 notamment à l'endroit de la considération des minorités ou des droits des femmes.
09:24 Nous n'avons pas écouté Marine Le Pen, notamment à l'Assemblée nationale,
09:26 quand elle voulait nous expliquer que les binationaux en France
09:29 devaient avoir moindre droit que les autres Français.
09:32 Non, nous n'écoutons pas Marine Le Pen,
09:33 mais force est de constater qu'il y a un certain nombre de Français
09:35 qui ont voté Marine Le Pen et 88 députés à l'Assemblée nationale
09:39 parce qu'ils expriment une colère,
09:40 et cette colère, nous devons pouvoir y répondre,
09:42 à l'endroit, effectivement, des enjeux économiques,
09:44 notamment le chômage, mais également à l'endroit de société.
09:48 Et nous continuons à le faire, notamment sur les enjeux d'éducation,
09:51 les enjeux de santé.
09:52 Donc encore une fois, je pense qu'il ne faut pas tout mélanger,
09:54 il faut pouvoir aujourd'hui avoir un débat éclairé.
09:57 – Éducation et santé, on va parler dans un instant,
09:59 mais avant ça, on va parler agriculture,
10:00 avec ce rendez-vous qui va s'ouvrir du 24 février au 2 mars,
10:03 juste à côté d'ici, 60e Salon de l'agriculture,
10:05 évidemment, Salon international de l'agriculture,
10:07 il pourrait s'avérer compliqué pour le gouvernement, pourquoi ?
10:09 Parce que notamment ce soir sur BFM TV,
10:11 Arnaud Rousseau, qui est le président de la FNSA,
10:13 le principal syndicat agricole,
10:15 brandit la menace d'une reprise du mouvement des agriculteurs,
10:17 on l'écoute et puis on en parle après.
10:19 – Je pense que personne n'a intérêt à nous balader, personne,
10:22 parce qu'on l'a dit, s'il n'y a pas de rendez-vous à la fin,
10:25 on reviendra, on l'avait dit très clairement au début,
10:28 on est à mi-parcours, on a suspendu il y a 10 jours,
10:30 dans 12 jours, c'est le début du Salon de l'agriculture.
10:33 Or, je vous l'ai dit, depuis 10 jours, pas de rencontre ministérielle,
10:36 pas de point de suivi, quand il n'y a pas de réunion programmée,
10:39 quand il n'y a pas le coup de fil passé, oui, ça nous inquiète,
10:41 maintenant, on va attendre le Salon.
10:43 – C'est un avertissement que vous lancez au gouvernement.
10:44 – Un avertissement, encore une fois, tout le monde agit en responsabilité,
10:47 moi je l'ai dit, mais moi je ne vais pas attendre le Salon de l'agriculture
10:50 pour finalement découvrir que le compte n'y est pas,
10:52 donc mon rôle à mi-chemin, c'est de dire, là, on n'est pas dans le bon tempo,
10:57 et le rendez-vous des 12 prochains jours,
10:59 c'est un rendez-vous où toutes les 48 heures,
11:01 il nous faut un point d'étape pour qu'on puisse marquer les étapes
11:04 et rendre compte.
11:05 – Du concret, c'est la méthode à table,
11:07 qui veut du concret pour les Français,
11:08 on va parler dans un instant sur l'autre thématique,
11:09 Arnaud Rousseau, il veut du concret pour les agriculteurs,
11:11 on est le 11, le Salon de l'agriculture débute le 24,
11:14 prochaine rencontre, mardi.
11:16 Quelle est la réponse que fait le gouvernement à Arnaud Rousseau ce soir ?
11:19 Oui, il y aura nos promesses sont tenues, oui, le calendrier est cela raté ?
11:22 – Oui, la méthode à table continuera effectivement
11:25 pour reprendre vos termes à s'appliquer,
11:27 et c'est celle-là qui permet d'avancer.
11:28 Cette méthode, elle est simple, c'est écouter, dialoguer,
11:31 pour mieux décider et surtout suivre les décisions qui ont été prises.
11:34 C'est la raison pour laquelle très rapidement les blocages ont été levés,
11:37 c'est pas pour dire que plus rien n'était à faire,
11:39 mais justement parce que cette méthode a fait ses preuves
11:41 et nous devons continuer en responsabilité,
11:43 mais aussi avec beaucoup d'attention à continuer à le mettre en œuvre.
11:47 Et c'est ce qui est rappelé notamment par M. Rousseau,
11:49 il sera reçu la semaine prochaine, dès mardi matin pour continuer,
11:54 continuer ce dialogue autour des propositions qui doivent continuer à être formulées.
11:58 – Qu'est-ce qu'on va lui annoncer ou qu'est-ce qu'on va lui dire ?
11:59 Parce qu'il veut du concret, en gros il y a eu des annonces,
12:02 alors il y avait deux pieds, il y avait l'annonce "les millions"
12:05 et puis il y avait l'annonce "on va changer la façon
12:07 dont l'agriculture française est à la fois perçue et fonctionne",
12:10 on imagine que ça va prendre du temps, je veux bien votre réponse là-dessus,
12:12 mais sur les millions, sur les annonces, sur les interdictions,
12:15 sur l'interdiction de certains pesticides par exemple,
12:17 qu'est-ce qui va être dit mardi ?
12:19 – Il y a déjà un certain nombre d'annonces qui ont été mises en place,
12:22 notamment sur les normes et sur des normes aussi bien locales que nationales,
12:25 – Ça met forcément du temps de toute façon.
12:27 – Qui rendaient des choses abstractes, non, non,
12:28 qui ont été mises en place le plus rapidement.
12:30 Ensuite vous parlez des millions, c'est surtout des aides concrètes
12:33 qui devaient être apportées en termes de trésorerie.
12:35 Les annonces ont été faites par le Premier ministre lui-même
12:38 et dès 48 heures après, 48 heures après,
12:40 les décrets ont été passés par le ministre de l'Éducation,
12:44 par le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau.
12:46 Sur le GNR par exemple, ou sur la filière bovine avec la maladie MHE.
12:53 Donc nous devons continuer, maintenant on va être aussi très clair,
12:55 c'est que je ne vais pas vous donner aujourd'hui des conclusions,
12:58 de décisions qui vont avoir lieu, des discussions,
13:01 mardi, laissons les choses se faire, il y a un tempo à respecter,
13:05 ce tempo se fait dans un dialogue extrêmement fort,
13:07 extrêmement complexe, mais respectueux à des avis des uns et des autres,
13:11 et je pense que jusqu'à présent nous avons été en rendez-vous
13:13 et nous continuerons à l'être.
13:14 – Ce qui fait que les agriculteurs, à priori,
13:16 en tout cas c'est ce qu'ils m'ont dit quand je les ai rencontrés,
13:19 qu'ils levaient le camp, c'est justement la prise en compte
13:21 de certaines demandes urgentes, et notamment les millions qui étaient les aides.
13:26 Est-ce qu'il n'y a pas un risque, quand on voit qu'il y a beaucoup de professions
13:28 qui sont en colère, et qu'il y a les européennes,
13:32 à être contraints pour le gouvernement de sortir le carnet de chèques
13:34 en permanence pour acheter une forme de paie sociale ?
13:36 Est-ce que la fin de ce mouvement des agriculteurs,
13:39 ce n'est pas aussi cette problématique qui pourrait se répéter sur d'autres secteurs ?
13:43 – Non, c'est très clair, il s'agit vraiment de continuer à défendre,
13:46 à protéger l'exception agricole française,
13:49 ce n'est pas simplement pour les agriculteurs,
13:50 c'est pour le pays tout entier,
13:52 c'est pour ce que vous allez dîner tout à l'heure en partant de ce plateau.
13:56 – Alors on peut manger moins cher et moins bon avec des produits importés naturels,
13:59 c'est aussi l'une des problématiques de la crise.
14:01 – D'où mon point, nous devons continuer à défendre et protéger l'exception française,
14:05 parce qu'il en va de notre souveraineté alimentaire,
14:07 il en va de notre capacité aussi à continuer à être maître de notre destin et de nos vies.
14:12 Et donc sur cela, oui, nous continuons à avancer,
14:15 mais pardon, nous le faisons depuis, encore une fois, je vais vous le dire, depuis 2017.
14:18 Les lois que nous avons mises en place étaient bien pour cela,
14:21 et sur les autres spectres et les autres champs que vous pouvez souligner,
14:23 à l'endroit par exemple du monde soignant ou à l'endroit des enseignants,
14:27 nous avons aussi continué à investir et nous allons continuer à le faire,
14:29 notamment Gabriel Attal, le Premier ministre,
14:31 l'annonçait à l'endroit de la médecine scolaire, dès le mois de mai,
14:37 nous allons continuer à reconnaître et à accroître l'attractivité de ces professions.
14:41 Il y aura une prime qui sera versée de 800 euros au mois de mai
14:44 et une augmentation de salaire de 200 euros.
14:47 Donc nous devons continuer à économiser là où on peut,
14:50 mais investir là où on doit.
14:51 Je pense que c'est du bon sens.
14:54 J'ai bien lu Gabriel Attal dans Le Parisien,
14:56 "Printemps des urgences, été de progrès sociaux, automne du travail".
15:00 C'est très efficace en termes de communication,
15:02 mais encore une fois, quand on voit l'ensemble des professions qui sont en colère,
15:06 qui demandent à être aidées,
15:09 comment organiser tout cela dans le temps,
15:10 comment être efficace, parce que c'est son credo,
15:12 et j'imagine que c'est ce qui martèle quand vous êtes face à lui,
15:15 c'est des résultats concrets pour les Français.
15:17 Comment on peut avoir des résultats concrets pour les Français,
15:21 alors que les thématiques sont à ce point diverses et variées ?
15:25 Tout simplement parce qu'on a une équipe gouvernementale
15:28 qui a un calendrier d'action clair, net et précis.
15:31 Ce calendrier d'action nous a été rappelé par le Premier ministre hier,
15:36 nous étions en séminaire gouvernemental.
15:38 Effectivement, nous avons un certain nombre d'urgences à travailler d'ici l'été.
15:41 Il y a le sujet de l'agriculture, nous y sommes revenus,
15:44 il y a le sujet de la santé mentale avec la médecine scolaire,
15:47 il y a le sujet du logement,
15:48 avec cette capacité à avoir de la simplification administrative
15:51 pour pouvoir sortir de terre plus de 30 000 logements en 3 ans,
15:55 et puis ensuite il y a les progrès sociaux que nous devons continuer à mener sur la santé,
15:59 mais également sur une promesse de campagne du Président de la République
16:02 qui est la solidarité à la source.
16:04 Et ça, c'est de façon évidente des actions que nous devons menouer conjointement.
16:09 Et c'est la raison pour laquelle,
16:10 pardon de le dire, mais derrière et à côté du Premier ministre
16:13 qui est affiché derrière vous, effectivement,
16:15 ça m'a un peu perturbée en le voyant derrière,
16:18 mais il y a une équipe gouvernementale.
16:20 Il y a ce pack gouvernemental qui est aujourd'hui au travail, à l'action,
16:24 et unis et soudés pour cela.
16:25 Et nous sommes capables d'adresser, heureusement, plusieurs sujets en même temps.
16:28 Ça se passe bien d'ailleurs pour le nouveau gouvernement,
16:30 parce qu'on a dit gouvernement resserré, il n'est pas tant resserré que ça,
16:32 il y a 35 membres.
16:34 Il y a une grosse pression, on le sent bien,
16:36 même vu de l'extérieur qui est mise par Gabriel Attal pour obtenir des résultats.
16:39 Comment ça s'orchestre depuis le début ?
16:41 Parce qu'on est vraiment aux prémices.
16:43 En tant que chef du gouvernement, il a raison de continuer à nous mettre cette pression au sein
16:47 qui nous permet de continuer à être dans l'action et les résultats.
16:50 Beaucoup de réformes ont été menées depuis 2017.
16:52 Aujourd'hui, nous devons continuer effectivement à réformer là où on doit,
16:56 mais nous devons aussi regarder là où les actions ont été mises en place.
16:59 Elles sont concrètement mises en place.
17:01 Est-ce qu'il y a des trous dans la raquette ?
17:02 Nous devons aussi pouvoir les regarder de façon simple et éclairée pour pouvoir y répondre.
17:06 C'est cette démarche-là dans laquelle s'inscrit le Premier ministre
17:10 et dans laquelle nous sommes pleinement mobilisés en tant que membres de son gouvernement.
17:13 Avant de parler de lutte contre la drogue,
17:14 je voulais vos informations concernant ce qui a été annoncé par Gabriel Attal,
17:17 c'est la loi Macron 2 avant l'été.
17:19 L'objectif, on le sait, c'est de libérer l'activité économique.
17:21 Est-ce que vous avez des pistes plus précises à nous donner pour libérer l'activité économique ?
17:25 On sait que c'était l'engagement de la loi Macron 1.
17:27 Celle de la loi Macron 2, quels axes ?
17:29 Est-ce qu'il y aura des axes de nouveautés ?
17:30 Est-ce qu'on va renforcer ce que vous avez fait avant ?
17:32 Ou est-ce que ça va être des nouveautés particulières, une autre façon de voir les choses ?
17:36 Toujours la même démarche.
17:37 La même philosophie.
17:38 Le cap fixé par Emmanuel Macron en 2017 reste inchangé
17:42 et nous continuons à agir dessus et à nous mobiliser autour de ce cap.
17:45 Maintenant, nous le faisons aussi au regard d'une méthode qui est celle de Gabriel Attal,
17:48 c'est celle, je vous le redisais tout à l'heure,
17:50 dialoguer, écouter pour mieux décider.
17:52 Et donc là, nous allons aussi avoir ce grand chantier avec l'ensemble des parlementaires
17:56 des deux chambres, aussi bien à l'Assemblée nationale qu'au Sénat,
17:58 pour travailler avec eux sur ces chantiers.
18:00 Au milieu de l'ensemble de ces chantiers, je reprends votre mot,
18:03 il y a la lutte contre la drogue.
18:05 Et le Premier ministre a annoncé la présentation en mars,
18:07 donc le mois prochain, d'un nouveau plan anti-stupe
18:09 pour mettre fin à ce que l'on appelle parfois le "tsunami blanc",
18:13 c'est-à-dire le déferlement de la cocaïne un peu partout en France.
18:17 Comment ça va s'articuler, ce plan anti-drogue, anti-cocaïne ?
18:21 Il y a déjà effectivement continué cette mobilisation autour du harcèlement des points de deal
18:25 qui a été mis en place par Gérald Darmanin.
18:27 Et nous allons le renforcer, notamment avec le plan qui a été annoncé
18:30 par le Président de la République lui-même, qui sont les plans PlaceNet,
18:34 les plans anti-drogue, qui vont être accélérés et renforcés.
18:38 Ils ont été 155 à être mis en place, ça a permis la saisie de 2 tonnes de stupes,
18:43 plus de 300 armes saisies, mais également plus de 1300 interpellations.
18:47 Nous allons continuer, mais également nous allons renforcer la démarche
18:50 de venir taper, pardon de le dire, au portefeuille des stupes.
18:53 Ça veut dire quoi ? Ça va se passer comment ça ?
18:55 Effectivement c'est le gel des avoirs, le gel des comptes en banque.
18:59 Mais c'est souvent ça à l'étranger, je sais que notamment à Dubaï,
19:01 il y a des têtes de pont de trafic de drogue qui...
19:03 Merci de le dire, parce que vous faites la parfaite transition,
19:06 et c'est pas prévu, mais la parfaite transition c'est qu'effectivement
19:09 nous devons aussi pouvoir regarder tous ces trafics qui en réalité
19:12 sont beaucoup aussi pilotés par l'extérieur.
19:14 Et donc c'est remonter les pierres, nous l'avons déjà fait.
19:16 Nous l'avons déjà fait, il y avait déjà eu des recours.
19:18 Il y a eu des contacts entre Gérald Darmanin notamment et le général Abiné.
19:20 Exactement, et nous allons continuer à le faire, sans totem ni tabou,
19:22 mais franchement avec une détermination qui est la nôtre maintenant
19:25 depuis plus que quelques semaines, plus que quelques mois.
19:28 Mais c'est parfois, je vous repose la question, c'est parfois extrêmement compliqué
19:32 d'aller pénaliser, comme vous dites, taper au portefeuille quelqu'un
19:36 qui vit aux Emirats Arabes Unis, qui est la tête pensante,
19:39 l'organisateur d'un réseau, qui se termine dans la rue à Marseille
19:42 avec une fusillade par exemple.
19:43 Difficile n'est pas impossible.
19:44 Je n'ai pas dit ça.
19:45 Difficile n'est pas impossible.
19:46 Et donc nous devons continuer à le faire, et je le dis,
19:48 ce n'est pas un rêve absolu que je suis en train de vous dire.
19:50 Nous l'avons déjà fait, nous avons déjà démantelé
19:53 de grands réseaux de trafiquants.
19:54 Nous allons continuer.
19:56 Une dernière question concernant ce qui s'est passé justement
19:58 à cette opération PlaceNet, ce qui était intéressant,
20:00 et c'est ce que disaient les acteurs locaux,
20:02 c'est que certes on démantèle un point de deal,
20:05 mais qu'au milieu de ce démantèlement, on a un panel d'offres
20:08 social, culturel, économique.
20:10 Est-ce que c'est là aussi une nouvelle façon,
20:12 plutôt que de simplement démanteler un point de deal
20:14 et puis le lendemain les dealers sont soit à 20 mètres, soit 100 mètres,
20:16 ou reviennent sur le même.
20:17 Est-ce que cette façon de répondre de façon 360 degrés,
20:19 c'est aussi quelque chose de plus efficace ?
20:21 Je pense que vous avez la réponse à votre question, bien évidemment.
20:23 C'est effectivement démanteler un point de deal,
20:25 réoccuper l'espace, avec un certain nombre de dispositifs
20:28 que vous venez de citer, mais surtout en réoccupant l'espace,
20:31 on empêche le point de deal de se réinstaller.
20:33 Parce que arrêtons d'être naïfs, un point de deal se démantèle,
20:36 mais si effectivement on ne réoccupe pas l'espace avec du social,
20:39 du culturel, de l'humain, de la politique publique,
20:43 et bien forcément il va finir par se réinstaller par d'autres moyens,
20:46 avec d'autres visages.
20:47 Et donc oui, nous réoccupons l'espace.
20:48 Est-ce que vous pensez que ce sera suffisant
20:49 pour faire un bon score aux européennes ?
20:51 Parce que les années sont là, elles ne sont pas très bonnes.
20:52 Je ne vois pas vraiment le lien, mais il faut travailler.
20:54 L'action, les résultats pour les Français,
20:56 j'imagine que ça a des conséquences dans les urnes.
20:59 Bien évidemment.
21:00 Ce que je vous dis sur le sujet des européennes,
21:02 c'est qu'il y a cinq ans, à la même période,
21:04 il y avait aussi effectivement, pour le citer,
21:06 le Rassemblement National largement en avance.
21:09 Maintenant, je ne suis pas en train de vous dire ça en vous disant
21:11 "on est serein, on est tranquille", non,
21:12 nous continuons à avancer en responsabilité,
21:14 mais force est de constater que pendant que certains sont en campagne,
21:17 nous, nous sommes à l'action.
21:18 Et nous sommes à l'action pour les Français et pas en campagne
21:21 pour une seule et unique personnalité.
21:23 C'est facile de venir devant les caméras
21:25 au moment des agriculteurs pour expliquer que
21:27 tout allait être résolu avec un simple sourire
21:29 et puis en fait disparaître dès l'instant
21:31 où il faut réellement se retrousser les manches.
21:33 C'est la même chose pour les points de deal,
21:34 c'est la même chose pour les enseignants,
21:36 c'est la même chose pour nos enseignants.
21:38 Donc je dois le dire de façon très claire,
21:40 les actions, encore des actions, et bien évidemment les résultats.
21:43 Merci beaucoup Prisca Taino d'avoir été dans 120 minutes ce soir.

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