• il y a 9 mois

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00:00 [Générique]
00:07 Bienvenue sur le plateau des informés du matin rendez-vous de décryptage de l'actualité à la radio, évidemment, France Info et sur le canal 27 de la TNT France Info TV avec notamment Renaud Desvigne.
00:20 - Bonjour Jean-Rémi. - Merci d'être là.
00:22 - Et avec nous ce matin en plateau Carole Barjon, éditorialiste politique à L'Obs et à vos côtés Jean-Jérôme Bertolus, éditorialiste politique.
00:31 Ça fait beaucoup de S et de T.
00:33 [Rires]
00:34 - Ça fait des mots en quelque sorte. - C'est fou.
00:37 - S'il vous plaît.
00:38 - Le remaniement, enfin une fumée blanche hier soir, la majorité est-elle pour autant au bord de la crise sanitaire ?
00:44 - Et oui, il a fallu un mois, donc un mois Jean-Rémi Baudot pour que le gouvernement soit enfin au complet.
00:48 Un mois qui ont été marqués donc par des hésitations du couple exécutif et puis une crise déclenchée par la sortie de François Bayrou avant-hier,
00:57 faisant savoir qu'il ne rentrera pas au gouvernement, faute disait-il d'accords profonds sur la politique à suivre.
01:03 Donc 18, enfin 20 nominations hier, deux ministres et 18 ministres délégués et secrétaire d'État,
01:08 parmi lesquels d'ailleurs seulement cinq nouveaux entrants.
01:11 Beaucoup de ministres ont conservé finalement leur poste ou ont changé d'attribution, mais sont restés au sein du gouvernement.
01:19 Et parmi ces nouveaux entrants d'ailleurs, certains qui visent à apaiser un certain nombre de situations compliquées, tendues,
01:25 et au premier chef à l'Éducation nationale, puisqu'Amelia Boudéa Castera n'aura été qu'une éphémère titulaire du poste.
01:33 Elle ne conserve que les sports et les Jeux olympiques.
01:37 Elle est remplacée par Nicole Belloubet, l'ancienne garde des Sceaux,
01:41 une nomination qui satisfait plutôt au regard du CV de Nicole Belloubet,
01:48 Bruno Bobkiewicz, traiteur général du Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale,
01:53 qui était l'invité de France Info ce matin.
01:55 Je pense que dans un moment comme celui-ci, où il y a des décisions à prendre rapidement,
02:01 notamment sur la question du choc des savoirs et la préparation de rentrée,
02:04 il fallait quelqu'un qui maîtrise à minima les dossiers et la technique de l'Éducation nationale.
02:11 Et donc c'est a priori le cas de Mme Belloubet, qui a été rectrice dans deux académies.
02:16 Voilà, une ancienne rectrice qui connaît le monde de l'Éducation nationale
02:19 et qui est plutôt réputée pour être une femme de dialogue,
02:21 évidemment pour essayer de réparer les dégâts commis par le passage éclair d'Amélie Boudéa Castera à ce poste.
02:25 Et au-delà d'ailleurs, est-ce que ce remaniement, ou plutôt ce gouvernement enfin au complet,
02:30 peut apaiser un certain nombre de tensions nées dans la majorité ces dernières semaines,
02:34 notamment des attermoiements du couple exécutif et puis évidemment de la sortie de François Bayrou ?
02:40 – On va parler du fonds, des réformes à venir, on va parler du casting,
02:43 mais je voudrais quand même qu'on parle effectivement de ce psychodrame Bayrou.
02:47 Carole Barjon, est-ce que vous avez l'impression qu'il est finalement déjà oublié,
02:50 ça a duré 24 heures, ou est-ce qu'il a créé une vraie crise politique dans la majorité ?
02:56 – Disons que c'est vrai que ça a un peu brouillé le message du renouvellement,
03:04 de la relance de ce nouveau quinquennat où tout devait être, comment dire,
03:09 se bien se passer vite, tout le monde au travail, etc.
03:13 Oui, ça a quand même troublé un peu.
03:16 Maintenant, il est exact que François Bayrou, dans les raisons qu'il a données,
03:21 il était un peu contradictoire parce qu'il a commencé par parler de désaccord de fonds
03:27 sur la politique à suivre, et sans préciser d'ailleurs
03:31 s'il s'agissait d'un secteur précis ou pas.
03:34 Ça, c'était dans son communiqué à l'AFP avant-hier soir.
03:37 Donc on pouvait penser qu'il s'agissait d'un désaccord sur la politique générale
03:41 de ce gouvernement, de Macron, etc.
03:44 Puis ensuite, il a affiné, ou disons qu'il a rectifié, je dirais plutôt,
03:48 en parlant de différences sur la méthode à suivre,
03:52 et notamment concernant la gestion du ministère de l'Éducation nationale.
03:57 Donc, c'est vrai qu'il n'a pas été très clair,
04:01 donc comme nous l'avons remarqué, il a d'ailleurs semé le trouble
04:05 parmi ses propres troupes, puisqu'on a bien vu que le député Jean-Louis Bourlange
04:09 a dit que tout ça était parfaitement incohérent.
04:12 Il semble qu'il ait pris sa décision de balancer ce communiqué à l'AFP
04:16 sans prévenir ses troupes, qui elles, il faut quand même le préciser,
04:20 n'ont absolument pas l'intention de quitter le gouvernement.
04:23 Parce que c'est vrai que la logique, si on est en désaccord profond,
04:26 le modem ne participe plus au gouvernement.
04:29 – En l'occurrence, il y a quatre ministres qui sont maintenus.
04:33 – Voilà, et en fait, les 51 députés modem ont parfaitement envie
04:39 de rester dans la majorité, et les ministres veulent y rester aussi.
04:44 Donc, ça a créé un trouble, moi je pense que ça a aussi créé peut-être
04:48 un petit trouble entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron.
04:51 – Ah, bon alors, vous savez quoi, on va se reposer la question dans un instant,
04:55 mais pour l'heure, il est 9h10, c'est l'heure du Fil info de Valentine Lettès.
04:58 Des mercenaires sans principe et sans conviction.
05:03 Sur France Info ce matin, Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise,
05:08 étrille les membres du nouveau gouvernement Attal,
05:11 qu'il qualifie de "macronistes fanatisés".
05:14 30 euros au lieu de 26,50 euros.
05:17 La consultation chez le médecin, le patron de la Sécurité sociale se dit ouvert
05:21 à une hausse des tarifs réclamés par la profession,
05:24 mais en échange de contreparties dans la nouvelle convention médicale,
05:27 il y a en pleine négociation.
05:29 Condamné à 8 ans de prison pour le meurtre de Marie Trintignant en 2003,
05:33 l'ex-chanteur de Noir Désir, Bertrand Cantat, finance son nouvel album
05:38 en quelques heures seulement.
05:40 127 000 euros ce matin sur sa cagnotte en ligne, le double de la somme demandée.
05:46 La Russie neutralise une vingtaine de drones ukrainiens,
05:49 des engins lancés cette nuit sur des infrastructures énergétiques russes,
05:53 selon Moscou, et dans 4 régions différentes.
05:56 *Générique*
06:08 Retour sur le plateau des informés avec Renaud Delis, Carole Barjon de Lopes
06:11 et Jean-Jérôme Berthollus.
06:13 On était en train de parler avec Carole de l'impact ou pas du psychodrame Bayrou
06:19 et Carole laissait entendre que ça avait peut-être créé une tension
06:23 entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron.
06:24 Est-ce que c'est votre avis, mon cher Jean-Jérôme ?
06:27 - Alors, en fait, je pense qu'il va y avoir des répliques sismiques à ce qui s'est passé.
06:33 C'est-à-dire qu'il a quand même posé un diagnostic.
06:37 C'est vrai qu'il n'a pas toujours été clair.
06:40 Je reviens sur... Effectivement, je suis tout à fait d'accord avec ce que dit Carole Barjon.
06:44 Il n'a pas tout à fait été clair entre ses déclarations,
06:46 entre l'interview sur France Info où il a mis un peu d'eau dans son main.
06:52 Mais quand même, le diagnostic, c'est que si ce truc continue comme ça, pour le paraphraser,
06:58 eh bien clairement, le Rassemblement national arrive au pouvoir en 2027.
07:02 Et ça, ce diagnostic assez abrupt, cette déconnexion entre Paris et les territoires,
07:09 globalement entre le haut et le bas,
07:12 et il a cité effectivement les différentes crises des Gilets jaunes aux agriculteurs,
07:16 ça, ça va laisser des traces parce que ça veut dire en fait que c'est le cadre politique même
07:22 d'Emmanuel Macron qui est à revoir. Alors ce qui est vrai...
07:25 – Mais est-ce que c'est vrai selon vous ? Parce qu'en fait, son discours, il est performatif.
07:29 Ou... Enfin, je veux dire, le constat que fait notamment Bayrou sur la déconnexion,
07:37 en fait, parce que c'est ça qu'il dit en filigrane.
07:39 Est-ce que selon vous, aujourd'hui, le gouvernement, l'exécutif,
07:42 est trop loin des préoccupations des Français ?
07:43 – Pour vous répondre, Jean-Emile, oui, je pense, moi.
07:45 Je pense que quand un exécutif doit subir des crises à répétition,
07:50 Gilets jaunes, agriculteurs, différentes crises comme ça qui émaillent tout un quinquennat,
07:56 oui, il y a un problème. Mais pour revenir à ce que disait Renaud Delis,
08:01 on ne peut pas dire que ce gouvernement ait beaucoup de souffle.
08:04 En tout cas, je ne suis pas sûr que dans la tête des Français au quotidien,
08:08 il voit l'effet souffle. Mais en revanche, il y a des personnalités,
08:11 par exemple Frédéric Valtout, le ministre de la Santé,
08:13 – Nouveau ministre de la Santé.
08:14 – Eh bien oui, il s'est illustré pour tenter de résorber le problème des déserts médicaux.
08:19 Donc le nouveau ministre des Transports,
08:23 qui est également président de la communauté urbaine de Dunkerque,
08:26 c'est lui qui a mis le bus gratuit à Dunkerque.
08:29 Donc il y a quand même des personnalités qui, sur le terrain local, ont essayé de faire les choses.
08:35 – Renaud Delis.
08:35 – Sur le constat de François Bayrou, c'est vrai qu'il est assez juste,
08:38 et c'est bien le problème politique qui se pose à l'exécutif.
08:40 Ce que disait Jean-Jean Berthelus a raison, cette déconnexion, cette coupure, etc.,
08:44 qui n'est pas forcément née avec ce pouvoir, mais qui s'y est accrue ces dernières années.
08:47 Il faut juste garder en tête que si jamais François Bayrou avait été nommé
08:50 ministre de l'Éducation Nationale comme il le souhaitait,
08:52 il n'aurait pas dressé ce constat, en tout cas pas publiquement.
08:54 Donc évidemment, on a bien vu que ce coup de colère était aussi lié au fait
08:58 qu'il n'avait pas ce qu'il souhaitait obtenir.
09:01 Et c'est dans ce cadre-là que ça peut laisser effectivement des traces,
09:03 comme le disait Carole Barjon, me semble-t-il, dans le couple exécutif,
09:06 parce qu'en gros, il s'est manifesté, François Bayrou,
09:08 dès sa relax auprès d'Emmanuel Macron, qu'il a rencontré dès lundi,
09:12 pour lui dire, et tout le monde l'a vu et compris effectivement
09:14 qu'il était candidat pour rentrer au gouvernement.
09:16 Emmanuel Macron a renvoyé le dossier vers Gabriel Attal,
09:19 lequel ne voulait pas de François Bayrou au gouvernement.
09:22 Donc les affaires ont traîné, il y a eu des désaccords sur l'Éducation Nationale,
09:28 sur un hypothétique ministère de l'Aménagement du Territoire.
09:30 Et finalement, Gabriel Attal a trouvé une pirouette,
09:33 mais qui là aussi, me semble-t-il, laisse des traces,
09:35 c'est que c'est ce que dit François Bayrou, il lui a proposé le ministère des Armées.
09:39 Or ça… – Est-ce qu'on en est sûr de ça ?
09:40 – En tout cas, Matignon n'a pas démenti et François Bayrou le dit, le raconte et le répète.
09:43 – Il l'a affirmé explicitement.
09:44 – Il l'a affirmé explicitement à plusieurs reprises.
09:47 Celui qui l'a entendu, c'est évidemment le locataire actuel du ministère des Armées,
09:50 Sébastien Lecordu, qui, rappelons-le, il y a un peu plus d'un mois,
09:53 était encore en piste pour Matignon, qu'il n'a pas beaucoup apprécié.
09:56 Et du côté de l'Élysée, on n'a pas été non plus enthousiaste de constater
09:59 que le Premier ministre aurait donc proposé un ministère qui relève traditionnellement
10:03 du domaine réservé du chef d'État. – De fait, sans la balle du président.
10:06 – Oui, mais pourquoi Gabriel Attal il fait ça ?
10:08 Parce qu'il savait que c'était impossible.
10:09 D'ailleurs, François Bayrou l'a perçu comme tel.
10:11 Il savait bien que c'était un leurre.
10:13 Il savait bien que c'était une sorte de hochet qu'il a agité sous le nez de François Bayrou
10:18 qui n'a pas été dû, ce qui explique ce coup de colère derrière.
10:21 Donc ça, c'est pour l'aspect, effectivement,
10:23 trace éventuelle au sein d'un couple exécutif qui ne fonctionne pas
10:26 de façon peut-être aussi bien huilée qu'on pouvait l'imaginer,
10:28 ce qui explique les hésitations de ces dernières semaines.
10:30 Et sur le sens de ce remaniement, en tout cas de ces ministres nommés
10:34 en complément, entre guillemets, je rejoins l'analyse de Jean-Jean Bertollut.
10:37 C'est vrai qu'il y a plusieurs ministres qui apparaissent, on va dire,
10:40 comme des solutions, des hypothèses, des pistes d'apaisement ou de rééquilibrage
10:45 au regard d'un certain nombre de directions prises auparavant
10:49 et qui sont d'ailleurs prises, des ministres qui sont peut-être plus nommés
10:51 pour calmer les choses, Frédéric Veltoux à la santé,
10:54 Nicole Belloubet aussi en essayant de renouer le contact avec les syndicats d'enseignants
10:58 que pour enclencher de vraies réformes.
11:00 – Et Carole ?
11:01 – Oui, mais justement, par exemple, Renaud citait Nicole Belloubet à l'instant.
11:06 C'est très étrange en même temps parce qu'on sait très bien que,
11:10 oui, sa mission est de calmer le jeu avec les enseignants et les syndicats.
11:18 Maintenant, elle avait pris des positions par le passé qui sont strictement le contraire
11:24 de la ligne imposée par Gabriel Attal.
11:26 – Comme beaucoup de ministres qui ont intégré ce gouvernement ou les précédents
11:29 avaient pris des positions avant de rallier Emmanuel Macron qui était l'inverse,
11:32 y compris Rachida Dati.
11:33 – Comme Rachida Dati, on est d'accord.
11:34 – Est-ce que c'est pas du l'abreuver ça ?
11:36 – On est d'accord, mais enfin, s'agissant, comment dire, d'un secteur
11:41 qu'on considère comme la mer des batailles, où Attal a été quand même extrêmement clair,
11:46 moi ce qui m'a beaucoup frappé hier soir, où il était sur France 2, Gabriel Attal,
11:50 où il a même utilisé l'expression de "ministère de l'instruction publique".
11:56 Ce qui est quand même, voilà, c'est une espèce de retour à la 3ème République
12:01 et qui est un signal envoyé manifestement à sa nouvelle ministre de l'éducation
12:06 pour lui dire, ben voilà, maintenant c'est comme ça.
12:08 Il a aussi parlé des internats, donc…
12:11 – En fait elle a une feuille de route,
12:13 – Du respect de l'autorité,
12:14 – Une feuille de route qui a été écrite par Gabriel Attal, qui est très loin.
12:19 – Mais il y a quelques années, elle disait que tous ses discours
12:23 autour de la restauration de l'autorité, c'était des fariboles.
12:25 – Non, Georges-Éric Mertelus.
12:26 – Voilà, c'est exactement ça, c'est-à-dire que c'est quand même…
12:29 Elle va devoir gérer l'uniforme à l'école.
12:32 Et elle a dit que la blouse à l'école, il y a quelques années, c'était une faribole.
12:35 Elle doit gérer, c'est exactement ce que vous dites,
12:39 elle doit gérer l'éducation qui devient l'instruction publique,
12:43 un espèce de retour à l'autorité.
12:45 – Elle doit aller contre elle-même.
12:46 – Et il y a quelques années, elle disait que l'autorité, c'était une faribole.
12:49 D'ailleurs, la droite et l'extrême droite ne s'y sont pas trompés.
12:51 Tout de suite, ils l'ont attaqué comme la ministre la plus laxiste de ce gouvernement.
12:55 Mais pour en revenir d'un petit mot à François Bayrou,
12:58 ce qui est vrai, c'est que c'est exactement ce que vous dites,
13:01 peut-être que ça n'aura duré que 24 heures,
13:03 qu'on va un petit peu oublier, effectivement, ce coup de sang du patron du MoDem.
13:10 D'autant plus qu'on l'a vu, il a été lâché par ses troupes.
13:13 Marc Faino, le ministre de l'Agriculture, fait un tweet en disant
13:16 "Oui, le groupe MoDem a des particularités".
13:19 Oui, on peut dire, vraiment, c'est un euphémisme.
13:22 Mais il ne faut pas oublier la personnalité de François Bayrou.
13:26 Et François Bayrou a une personnalité éruptive.
13:30 Donc il commence, et à mon avis, il ne s'arrêtera plus.
13:34 – Ça veut dire que selon vous, la fin du quinquennat va être rythmée
13:38 par ce partenaire encombrant qu'on va devenir ?
13:40 – Non, mais pour moi, Jean-Rémi, il n'y a pas de fin du quinquennat
13:42 parce qu'il n'y a pas eu de début de quinquennat.
13:44 C'est-à-dire que c'est un quinquennat qui cherche son rythme,
13:48 qui cherche la marche à suivre depuis le début.
13:51 Et on voit que ce complément de remaniement n'apporte rien.
13:55 La seule chose qui a compté dans ce remaniement,
13:57 c'est Gabriel Attal, Premier ministre.
13:59 – Alors Renaud Delis.
14:00 – Non mais c'est vrai qu'on est rentré dans une autre période,
14:02 on le voit bien, ne serait-ce que l'anonymation de Gabriel Attal,
14:04 elle participe aussi déjà de la confusion du post-macronisme.
14:07 On ne sait pas ce qu'il y aura ensuite, mais Gabriel Attal, Gérald Darmanin,
14:10 Bruno Le Maire, François Bayrou, maintenant en prenant cette voie-là,
14:14 ils ont tous mis déjà en tête une autre façon de 2027.
14:17 Mais pour revenir juste d'un mot sur Nicole Belloubet,
14:20 je suis tout à fait d'accord avec vous,
14:21 elle a pris par le passé des positions inverses
14:23 à celles qu'elle doit aujourd'hui défendre au ministère de l'Éducation nationale.
14:27 Mais il me semble qu'avant même de lancer ces hypothétiques grandes réformes
14:31 annoncées par Gabriel Attal lors de son passage du si éphémère
14:34 d'ailleurs au ministère de l'Éducation nationale,
14:36 l'urgence du point de vue de l'exécutif, c'est d'éteindre l'incendie.
14:40 C'est-à-dire que de toute façon ces réformes,
14:42 il n'y a pas un ministre ou une ministre qui serait en mesure
14:45 de les mettre en œuvre dès maintenant, c'est-à-dire le choc des savoirs,
14:48 les groupes de niveau, l'uniforme à l'école ou autre,
14:51 tant que l'incendie allumé par Amélie Boudia Castella
14:55 auprès des syndicats enseignants n'est pas éteint.
14:57 C'est la mission essentielle encore une fois dans un premier temps de Nicole Belloubet
15:00 et on sait aussi, et ça renvoie d'ailleurs à ce que disait à l'instant Jean-Jean Mertreus,
15:03 que ce gouvernement n'a pas forcément une durée de vie très longue.
15:07 Il y a beaucoup de ministres qui ont été nommés aussi,
15:09 et peut-être même le premier d'entre eux,
15:10 d'abord pour assurer en gros l'année 2024,
15:12 avec notamment le cap des élections européennes,
15:15 et que selon l'état de la majorité,
15:17 on verra ensuite ce qui pourrait se passer en 2025.
15:19 Eh bien nous, on va assurer le fil info avec Valentin Letez à 9h21 sur France Info.
15:23 Isao Ratibus fait part de son incompréhension totale
15:28 et de son immense surprise.
15:30 L'escrimeuse française est suspendue provisoirement
15:33 après un contrôle antidopage positif le mois dernier.
15:36 La fleurettiste est l'une des favorites pour le titre olympique à Paris.
15:40 L'ancienne garde des Sceaux, Nicole Belloubet,
15:43 nouvelle ministre de l'Éducation à la place d'Amélie Boudia Castella,
15:46 qui perd donc son portefeuille seulement un mois après sa nomination,
15:51 fragilisée par des polémiques à répétition,
15:54 mais elle conserve son poste de ministre des Sports et des Jeux Olympiques.
15:57 La riposte militaire d'Israël à Gaza est excessive,
16:01 estime le président des Etats-Unis.
16:03 Joe Biden avertit son allié du risque d'un désastre,
16:07 alors qu'Israël intensifie ses frappes sur la ville de Rafah,
16:10 où plus d'un million de Palestiniens sont réfugiés.
16:13 L'exploit du FC Rouen, le club de National 3,
16:16 élimine Monaco de la Coupe de France de foot.
16:19 Une victoire obtenue au tir au but,
16:21 synonyme d'une qualification en quarte finale.
16:23 Retour sur le plateau des informés avec Renaud Dely,
16:37 Carole Barjon de Lopes et Jean-Jérôme Berthollus,
16:39 éditorialiste politique.
16:41 Renaud, on va parler des médecins qui ont été entendus.
16:44 Les syndicats de médecins avaient notamment une revendication,
16:47 c'était d'augmenter à un seuil minimal de 30 euros la consultation,
16:51 le tarif de la consultation des généralistes.
16:53 Ils ont été entendus par l'assurance maladie,
16:55 qui donne de fait son accord à cette augmentation.
16:58 Mais attention, une hausse qui doit aller avec un certain nombre de contreparties,
17:03 un certain nombre d'engagements de la part des médecins.
17:06 Voici ce qu'en disait ce matin le directeur général de la CNAM,
17:09 de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie,
17:11 sur l'antenne de France Info, Thomas Fatome.
17:15 Ce n'est pas uniquement une négociation tarifaire,
17:18 c'est une négociation qui doit faire progresser le système de santé
17:21 pour améliorer son fonctionnement.
17:23 Il y a des prescriptions qui ne respectent pas toujours
17:25 ce qu'on appelle les référentiels de bonne pratique.
17:27 Et donc on veut se mettre d'accord sur toute une série de sujets,
17:29 de dire qu'on doit ensemble progresser pour avoir des prescriptions
17:32 qui sont mieux justifiées sur le plan de la santé publique.
17:35 Et donc c'est vrai aussi qu'ils permettent à l'assurance maladie
17:37 de renforcer sa soutenabilité.
17:39 On a un déficit élevé de l'assurance maladie,
17:41 donc il faut prendre en compte aussi cette donnée financière dans la discussion.
17:44 Alors, vers une consultation à 30 euros, ça, ça semble acquis.
17:47 Mais en contrepartie, est-ce que les médecins vont effectivement
17:50 changer un certain nombre de pratiques, de prescriptions,
17:53 comme l'évoquait à l'instant Thomas Fatome,
17:55 pour essayer aussi de participer à cet effort collectif
17:58 qui vise à essayer de limiter les dépenses de santé ?
18:02 C'est un bras de fer qui a été long, très très long.
18:05 C'est un an de bras de fer avec les médecins.
18:07 On se souvient, ils voulaient 50 euros la consultation.
18:10 Finalement, ils ont eu 1,52 euros de plus.
18:12 Puis là, ça pourrait être jusqu'à 30 euros.
18:14 Comment vous comprenez que, comme ça, la Sécu lâche du lest aux médecins ?
18:19 Il y a la question de l'inflation, évidemment, mais...
18:21 Pardon, elle lâche du lest sous conditions.
18:25 Et ces conditions qui sont donc, qu'il faut...
18:29 Parce que je crois que c'est 700 000 euros
18:31 le coût des prescriptions des médecins, des examens,
18:35 des arrêts de travail, etc.
18:37 Donc, on leur demande, au fond,
18:40 en échange du fait que la consultation pourrait passer à 30 euros,
18:44 de réduire leurs prescriptions, leurs examens, etc.
18:47 Moi, je trouve ça, pardon, mais assez choquant.
18:50 Parce que, d'une certaine façon, ça remet en question la compétence, au fond, des médecins.
18:58 On a l'air de penser qu'ils prescrivent des examens
19:02 ou des arrêts de travail pour le plaisir.
19:05 Il y a peut-être quelques abus, c'est possible.
19:07 Mais, moi, je trouve ça assez choquant.
19:09 En revanche...
19:10 Thomas Fathom donnait un exemple ce matin, par exemple, sur les vitamines D,
19:12 de recherche de vitamines D en laboratoire.
19:15 En gros, il dit que c'est un acte qui est intéressant sur les personnes d'un certain âge
19:19 et qu'il y a beaucoup qui sont faits sur des 30, 40 ans, 50 ans,
19:22 et que, de fait, ça n'est absolument pas utile.
19:24 Et donc, faire passer ce type de message, c'est-à-dire arrêter de faire des vitamines D...
19:27 Peut-être faut-il rentrer dans le détail...
19:29 C'est un exemple qu'il donnait ce matin.
19:31 ...de certaines prescriptions.
19:32 Mais, sur l'ensemble, moi, je trouve ça relativement choquant.
19:35 Et j'ai noté que Thomas Fathom, par ailleurs, n'insistait pas beaucoup,
19:41 ou en tout cas restait beaucoup dans le flou,
19:44 sur une question que, moi, je trouve assez essentielle,
19:46 c'est qu'en revanche, on peut demander aux médecins libéraux
19:49 de continuer, de recommencer à assurer des gardes,
19:53 comme c'était le cas par le passé.
19:55 Et là-dessus, je trouve que c'est très, très faible.
19:58 Parce que ça fait probablement partie de la négociation.
20:00 - Jean-Jérôme Berthelus, est-ce que les Français doivent s'habituer,
20:02 si on prend un peu de recul, à payer plus cher la santé, tout simplement ?
20:05 - Alors déjà, ils payent plus cher la santé.
20:08 90% de Français qui ont une mutuelle le savent bien,
20:12 puisqu'ils vont voir, effectivement, le coût des mutuelles
20:16 augmenter cette année de plus de 10%.
20:19 Et ça va se poursuivre, parce qu'en fait,
20:21 aujourd'hui, clairement, la Sécurité Sociale
20:24 déporte une partie de ses dépenses pour trouver des économies
20:27 sur les mutuelles.
20:29 Mais c'est un jeu pour les Français,
20:31 à somme nulle, ou plus exactement, ils payent plus.
20:34 Donc ça, c'est un premier point.
20:36 Un deuxième point, c'est parce que,
20:38 oui, c'est relativement choquant, effectivement,
20:41 de demander aux médecins de prescrire d'une autre manière.
20:44 Mais pourquoi c'est fait comme ça ?
20:46 Simplement parce qu'il y a un vrai problème de la santé
20:49 qu'on ne prend pas à bras le corps.
20:51 C'est que les coûts de la santé s'envolent.
20:53 Pourquoi ? Parce que, par exemple,
20:55 des cancers deviennent des infections longue durée.
20:57 C'est formidable pour les patients qui ont des cancers.
21:00 Ça veut dire qu'on n'en meurt plus nécessairement,
21:02 que ça peut durer des années et des années,
21:04 qu'on peut vivre avec un cancer.
21:06 Mais ça veut dire que le coût de la prise en charge
21:08 ne cesse d'augmenter.
21:09 - C'est-à-dire que vous voulez dire qu'à une époque,
21:11 on serait mort, et qu'aujourd'hui, on vit mieux
21:13 et plus longtemps, malgré un cancer.
21:15 - Exactement. On va avoir un traitement antidiabétique
21:18 qui va servir pour les gens en surpoids,
21:20 qui fait déjà un malheur aux États-Unis,
21:22 un carton, plus exactement,
21:24 qui coûte des sommes folles.
21:26 Tout ça va être remboursé par la Sécurité sociale.
21:28 Autrement dit, il y a un moment où on le voit,
21:30 avec cette crise chronique à l'hôpital,
21:32 depuis des années, avec ces services,
21:34 des urgences qui n'en peuvent plus,
21:36 avec, effectivement, des dysfonctionnements
21:38 qui se répercutent sur les Français.
21:40 Est-ce qu'il ne serait pas temps
21:42 d'arrêter de faire des économies de bouts de chandelles
21:44 et de mettre un peu à plat
21:46 l'économie de la santé en France ?
21:48 - René Dessaques accusé, ciblé, visé,
21:50 une profession, évidemment, ce serait maladroit,
21:52 mais je ne pense pas que ce soit la logique.
21:54 Une profession comme celle des médecins
21:56 qui ont un rôle éminent à jouer,
21:58 moi, ça ne me choque pas.
22:00 C'est vrai qu'il y a aussi des mauvais médecins,
22:02 il y en a de très bons, et beaucoup, heureusement,
22:04 et puis il y en a qui prescrivent trop,
22:06 et donc c'est comme les journalistes,
22:08 il paraît qu'il y a des bons et des mauvais.
22:10 C'est comme les enseignants, responsabilisés.
22:12 Alors, il y a des réactions corporatistes
22:14 qui peuvent exister, dans toutes ces corporations
22:16 d'ailleurs, et dans bien d'autres,
22:18 mais je pense que le but du gouvernement,
22:20 et en tout cas le but de l'Acnam,
22:22 c'est de s'investir dans cette direction,
22:24 parce qu'il y a un problème de fait,
22:26 un problème de moyens, un problème financier
22:28 auquel on s'est heurté de façon spectaculaire
22:30 ces dernières années, et dont le système
22:32 de santé continue de souffrir, on l'a vu
22:34 à l'occasion du Covid et de bien d'autres crises.
22:36 Et ce sera l'occasion de d'autres débats des informés.
22:38 Merci beaucoup Renaud Delis, Carole Barjon de L'Obs,
22:40 très rapidement à la Une de l'Obs cette semaine.
22:42 Les nouveaux traitements pour le cancer.
22:44 Merci beaucoup, par ailleurs, Jean-Jérôme Berthelus.
22:46 Les informés reviennent ce soir à 20h.
22:48 ...

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