Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 - Elizabeth Martichoux: Bonsoir à tous.
00:00:02 Bienvenue dans "Punchline", sur CNews.
00:00:04 Les pieds dans l'eau, mais pas complètement sous l'eau.
00:00:06 Le Premier ministre était dans le Pas-de-Calais à la rencontre des
00:00:09 sinistrés. Il tente de démontrer qu'il n'est
00:00:11 pas déconnecté des réalités du pays.
00:00:15 François Bayrou ne cesse de stigmatiser le fossé qui se creuse
00:00:18 entre la France dans haut et la France dans bas.
00:00:20 Des politiques ne font que passer en coup de vent et ne s'attellent pas
00:00:23 à résoudre les vrais problèmes des Français.
00:00:25 Est-ce que vous êtes d'accord avec cela?
00:00:27 On va en débattre ce soir. La défiance est de mise sur de
00:00:30 nombreux dossiers. La crise est loin d'être résorbée.
00:00:32 Les agriculteurs menacent de reprendre leur blocage la semaine prochaine.
00:00:34 Sur l'immigration, les trois quarts des Français ne font pas confiance
00:00:36 au gouvernement. Même chose sur la sécurité.
00:00:38 Le boom des cours de self-défense le prouve.
00:00:40 Un climat d'inquiétude générale qui tenaille tous les secteurs de la
00:00:42 société. Voilà les grands thèmes de nos
00:00:44 débats ce soir. Il est 17h.
00:00:46 Lors du rappel des titres de l'actualité, nous allons
00:00:48 parler de la crise. La crise est devenue une
00:00:50 situation de crise. Les établissements scolaires du
00:00:57 Val-d'Oise sont fortement impactés par le repli identitaire.
00:00:59 C'est une information de nos confrères d'Europe 1.
00:01:01 Les services de renseignement s'inquiètent de la multiplication de
00:01:03 discours et pratiques islamisés ainsi que des actes antisémites
00:01:06 commis par les élèves dans le département.
00:01:08 J'ai été blanchi en premier instant sur le sujet de la crise.
00:01:10 Je suis désolé de vous avoir fait des remarques.
00:01:12 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:14 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:16 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:18 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:20 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:22 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:24 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:26 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:28 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:30 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:32 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:34 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:36 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:38 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:40 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:42 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:44 Je vous en prie, ne faites pas de mal.
00:01:46 - La réaction contre Benoît Jacquot pour viol avec violence
00:01:48 sur mineurs de moins de 15 ans, Laurence.
00:01:50 - Merci beaucoup aussi, Maguila.
00:01:52 Eric Nelot est avec nous.
00:01:54 - Bonjour, Laurence.
00:01:57 - C'est vrai que je suis saisie par cette affaire.
00:01:59 La violence de ce qu'elle dénonce, le fait d'avoir été livré
00:02:01 en pâture à 14 ans à un homme de plus de 20 ans,
00:02:03 son aîné, qui en a fait un véritable objet,
00:02:05 me terrifie réellement.
00:02:07 - Elle en parle dans ses termes.
00:02:09 Elle a été livrée par un homme à un autre homme.
00:02:11 C'est un peu glaçant.
00:02:13 - Absolument.
00:02:15 - Louis de Ragnel est là.
00:02:17 - Bonjour, Laurence.
00:02:19 - J'ai appelé le service politique de Redpoint.
00:02:21 J'espère que vous avez des nouvelles à nous annoncer.
00:02:23 - Normalement, ça devrait être imminent,
00:02:25 mais c'était déjà imminent hier.
00:02:27 - Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien revenir à l'horizon ?
00:02:29 - Comment François Bayrou hier a joué au chamboulto ?
00:02:31 On va voir si la pyramide s'est reconstituée.
00:02:33 - Il a bien réussi le chamboulto.
00:02:35 - On verra le résultat.
00:02:37 - Florian Tardif est là.
00:02:39 Pareil, le service politique de C12.
00:02:41 On verra qui de vous deux aura les premières infos.
00:02:43 - On regarde palpite à l'idée d'avoir ce nouveau
00:02:45 gouvernement élargi de Gabriel Attal.
00:02:47 - On est appelés tous les jours par des spectateurs
00:02:50 qui n'en peuvent plus.
00:02:52 - On a mis un service de place intelligent.
00:02:54 - Vous êtes en train de vous dire...
00:02:56 On va parler des vrais problèmes qui vous concernent.
00:02:58 Céline Pina est là, elle rigole déjà.
00:03:00 Merci d'être avec nous, Céline.
00:03:02 Il vaut mieux en rire qu'en pleurer.
00:03:04 - Oui, et puis en attendant, la route qui poudroie,
00:03:06 l'herbe qui verdoie, mais on ne voit toujours rien venir.
00:03:08 - À l'horizon.
00:03:10 Mais bon, est-ce qu'il y a besoin de tant de ministres ?
00:03:12 Est-ce qu'à 15, ils ne peuvent pas faire le travail ?
00:03:14 Jean-Sébastien Fergibon, bonsoir.
00:03:16 - Bonsoir.
00:03:18 Je pense qu'il y a besoin de ministres.
00:03:20 Dans un spoil system à l'américaine, où vous changez
00:03:22 toute l'état d'administration centrale à chaque
00:03:24 changement de majorité...
00:03:26 - "Spoil system", c'est de l'anglais.
00:03:28 - C'est ce que je vous décris.
00:03:30 On remplace tout l'état d'administration à chaque
00:03:32 changement de majorité.
00:03:34 Vous pouvez avoir un gouvernement resserré dans un système
00:03:36 à la française où l'administration de facto
00:03:38 tient le pouvoir si vous avez besoin de ministres
00:03:41 politiques, parce que sinon, c'est l'administration
00:03:43 qui dirige.
00:03:45 - Gabriel Attal, il était cet après-midi dans le Pas-de-Calais.
00:03:47 C'était le premier déplacement qu'il avait fait
00:03:49 dès qu'il a été nommé à Matignon.
00:03:51 Il veut montrer sans doute qu'ils ne sont pas déconnectés
00:03:53 de la réalité.
00:03:55 On va rejoindre sur place Thomas Bonnet et Thibaut Marcheteau.
00:03:57 - Il y a un mois, à peine nommé à Matignon,
00:03:59 Gabriel Attal se rendait dans le Pas-de-Calais
00:04:01 et avait déclaré au sinistré "je ne vous oublierai pas".
00:04:03 Il a donc joint les actes à la parole en revenant
00:04:05 pour la deuxième fois ici, à la France.
00:04:07 - Je vous remercie.
00:04:09 - Il a donc rejoint la France pour la deuxième fois ici,
00:04:11 auprès des personnes qui ont été touchées par les intempéries
00:04:13 dans un département qui est encore en vigilance
00:04:15 aux ranges inondations.
00:04:17 L'occasion de faire un point d'étape sur l'état
00:04:19 d'avancée des différents dossiers auprès des assurances.
00:04:21 Il s'est entretenu par exemple avec des commerçants
00:04:23 dont le commerce a été fermé pendant plusieurs semaines.
00:04:25 Et puis, il y a eu un temps d'échange avec les élus locaux.
00:04:27 Un déplacement dans le Pas-de-Calais qui a été retardé
00:04:29 d'une heure trente.
00:04:32 La raison, un entretien à la mi-journée.
00:04:34 Il y a eu un débat sur la situation de la France.
00:04:36 - Je vous remercie.
00:04:38 - Un entretien à la mi-journée entre Gabriel Attal
00:04:40 et le président de la République Emmanuel Macron
00:04:42 à l'Elysée.
00:04:44 Entretien au cours duquel les deux hommes ont abordé
00:04:46 les déclarations fracassantes de François Bérou
00:04:49 la veille auprès de l'AFP.
00:04:51 Il a sans doute aussi été question du remaniement,
00:04:53 qui tarde à arriver.
00:04:55 Du remaniement, il n'en a pas été question
00:04:57 lors de ce déplacement.
00:04:59 Gabriel Attal a soigneusement évité toutes les questions
00:05:01 à ce sujet.
00:05:03 - Merci beaucoup Thomas Bonnet.
00:05:05 Thibaut Marcheoteau sur place.
00:05:07 - C'est un nouveau gouvernement élargi.
00:05:09 - C'est un nouveau gouvernement qui va être complété.
00:05:11 - C'est la deuxième saison.
00:05:13 - Une petite question sur la déconnexion
00:05:15 des élites politiques et le Pays profond.
00:05:17 Vous êtes d'accord ou pas ?
00:05:19 Je vous demande juste une réponse courte.
00:05:21 - Elle s'illustre uniquement à travers
00:05:23 la composition actuelle du gouvernement.
00:05:25 Vous avez plus de 10 ministres qui sont issus
00:05:27 de la région parisienne.
00:05:29 Sur un total de 15, il n'y a aucun ministre
00:05:31 qui représente le sud de la France.
00:05:34 - Cela ne veut pas dire que vous n'êtes pas
00:05:36 déconnecté de la réalité ?
00:05:38 - Quand vous êtes élu à Paris, vous êtes mécaniquement
00:05:40 décroché par exemple des problématiques
00:05:42 agricoles, des problématiques
00:05:44 de gens qui sont éloignés de tout.
00:05:46 - Oui, problème aussi de déconnexion ?
00:05:48 - Oui, pour les mêmes raisons.
00:05:50 On pourrait revenir à la crise du carburant
00:05:52 qui est peut-être la meilleure illustration
00:05:54 de cette déconnexion des élites avec le Pays.
00:05:56 On ne peut pas comprendre en étant à Paris
00:05:58 qu'effectivement, la réforme des lois
00:06:00 de l'Etat, c'est un problème
00:06:02 qui est très important.
00:06:04 On peut comprendre en étant à Paris
00:06:06 que si le litre de gazole augmente
00:06:08 même de 5 centimes, ça a une conséquence
00:06:10 pour la fin du mois pour bon nombre
00:06:12 de Français qui nous regardent.
00:06:14 C'est 20-25 euros en moins.
00:06:16 - Dans les grandes agglomérations,
00:06:18 il y a des alternatives à la voiture.
00:06:20 Céline Pinard, déconnexion ou pas ?
00:06:22 - Déconnexion, mais je dirais que François Bérou
00:06:25 est sans doute le moins bien placé pour en parler.
00:06:27 - Arrêtez, il est maire de Pau,
00:06:29 il est tout le temps dans la ruralité,
00:06:31 il connaît très bien la région.
00:06:33 - Il perçoit les gens.
00:06:35 François Bérou est vu comme un élu national
00:06:37 de haut niveau et il n'est pas forcément
00:06:39 rattaché à une région.
00:06:41 Et en plus, sa façon...
00:06:43 - Ah, si !
00:06:45 - Dans la manière dont vous faites...
00:06:47 - Peut-être dans l'imaginaire collectif.
00:06:49 - Dans l'imaginaire collectif,
00:06:52 François Bérou, on vous dira éventuellement
00:06:54 ministre de l'Education, président du Modèle.
00:06:56 - Je pense qu'on vous dira maire de Pau.
00:06:58 - Je reconnais que ce n'est pas comme ça
00:07:00 que je le vois.
00:07:02 - Ce que je vois, c'est que pour moi,
00:07:04 il n'y a pas plus déconnecté des Français,
00:07:06 ce n'est pas parce que vous êtes BRN
00:07:08 que vous êtes connecté avec les Français.
00:07:10 Il n'y a pas plus déconnecté des Français
00:07:12 que ce gars qui vient d'expliquer
00:07:14 toutes les raisons qu'il donne pour expliquer
00:07:16 pourquoi il ne va pas au gouvernement,
00:07:18 sont absolument délirantes.
00:07:20 Quand il dit qu'il a un problème politique,
00:07:22 on ne voit même pas quelle est sa ligne politique à lui.
00:07:24 Comment est-ce qu'il pourrait s'opposer
00:07:26 à une autre ligne politique ?
00:07:28 - Vous n'avez pas dû l'étudier, là, c'est vrai.
00:07:30 - C'est beaucoup plus sociologique que géographique.
00:07:32 Je pense que, quelles que soient
00:07:34 les origines géographiques ou sociologiques
00:07:36 de Gabriel Attal, il comprend, me semble-t-il,
00:07:38 mieux les Français que des gens
00:07:40 qui peuvent être maire d'une grande ville de province
00:07:42 ou même d'une petite ville de province.
00:07:45 Mais oui, incontestablement,
00:07:47 à part, en quelque sorte, Gabriel Attal,
00:07:49 il y a quand même dans ce gouvernement
00:07:51 essentiellement des gens qui ne sont pas des politiques.
00:07:53 Emmanuel Macron a pensé sa vie politique
00:07:55 comme ça, en disant que la case d'élection
00:07:57 c'est l'ancien monde, être député c'est ennuyeux.
00:07:59 Et il y a eu des mandats qui ont fait que les députés
00:08:01 ne représentent plus vraiment les Français,
00:08:03 parce que les maires des grandes villes
00:08:05 n'ont pas voulu avoir des concurrents,
00:08:07 donc ils ont envoyé ceux dont ils pensaient
00:08:09 qu'ils étaient des banques.
00:08:11 Mais oui, quand même, on a créé une classe politique
00:08:13 quasiment délibérément.
00:08:15 - Et attention à l'attal magasin aussi.
00:08:17 - Téléspectateurs, je ne sais pas si vous avez un avis
00:08:19 sur la question, est-ce que vous pensez
00:08:21 que nos politiques sont déconnectées de la réalité ?
00:08:23 Est-ce qu'elles représentent bien l'intégralité
00:08:25 du territoire français ? Vous pouvez flasher
00:08:27 - C'est super moderne. - On a testé, c'est hyper actif.
00:08:29 - Et ça marche très bien. Allez-y, j'attends vos interventions.
00:08:31 - Déjà pour des raisons personnelles,
00:08:33 je n'aime pas qu'on dise du mal des gens du 64.
00:08:36 C'est très personnel, donc Béreau.
00:08:38 - Tous les hommes du Béreau, j'ai 64.
00:08:40 - L'autre 64, pas le mien, pas les basques.
00:08:42 - Ah le 64, ok.
00:08:44 - On ne peut pas rigoler avec les chats
00:08:46 et avec le 64, c'est tout.
00:08:48 - Bon, d'accord. - Avec le reste, oui.
00:08:50 Non, mais écoutez, le fait même qu'on dise
00:08:52 "Gabriel Attal va sur le terrain"
00:08:54 n'est pas déconnecté, on voit bien que c'est la classe politique
00:08:56 entière qui est quand même déconnectée.
00:08:58 Mais je vais quand même dire un peu de mal des gens du 64.
00:09:00 Ecoutez, François Béreau a quand même envoyé
00:09:02 des messages où ça sonnait plus de la tambouille
00:09:04 politicienne, "je veux tel poste",
00:09:06 "je veux que le modem ait tant de..."
00:09:08 - On va l'écouter tout à l'heure. - Oui, voilà, mais juste
00:09:10 pour... je ne veux pas épuiser le sujet, rassurez-vous,
00:09:12 mais on sent bien que c'est quand même
00:09:14 plus dans la politicaillerie, encore à nouveau,
00:09:16 que dans la connexion avec les Français.
00:09:18 Les Français, ils s'en foutent un peu qu'il y ait 4 ou 5 ministres modem.
00:09:20 - Bien sûr. - Je suis d'accord.
00:09:22 - Alors, Marie-Hélène Thauraval est avec nous en ligne,
00:09:24 c'est la maire de Romance-sur-Isère, merci beaucoup.
00:09:27 Madame la maire d'être avec nous, qu'est-ce que vous pensez
00:09:29 de cette discussion, du point de vue de François Béreau ?
00:09:31 Est-ce que, pour vous, ce qu'il dit a une part de réalité ?
00:09:33 C'est-à-dire que nos élites parisiennes,
00:09:35 politiques, gouvernementales, exécutives,
00:09:37 sont quand même assez déconnectées
00:09:39 de la réalité du pays ?
00:09:41 - Je trouve que depuis le temps qu'il est élu,
00:09:43 c'est quand même bien malheureux
00:09:45 qu'il ne constate que maintenant, ça, c'est la première des choses.
00:09:47 Moi, sur les sujets sur lesquels il est allé,
00:09:49 ce sont des sujets que je dénonce
00:09:51 depuis un petit peu plus de deux mois,
00:09:53 suite à l'affaire de Crépol.
00:09:55 Et je constate qu'il y a une véritable déconnexion
00:09:57 entre la considération qui est celle d'une forme...
00:09:59 Enfin, du gouvernement, tout simplement,
00:10:01 et puis de la réalité vécue,
00:10:03 pardon, sur nos territoires.
00:10:05 Je l'ai même constaté, vous voyez,
00:10:07 dans la conférence de presse qu'a donnée
00:10:09 le président de la République.
00:10:11 Il est revenu sur les émeutes de Julien Demarche
00:10:13 et de la réforme des lois de l'Etat,
00:10:16 il est revenu sur les émeutes de juillet dernier
00:10:18 et précisant que les jeunes
00:10:22 qui avaient opéré ces émeutes,
00:10:25 finalement, étaient dans une situation de voisiveté
00:10:27 et donnaient aussi pour raison les écrans.
00:10:32 Moi, je me suis dit,
00:10:34 mais on ne vit pas dans le même monde.
00:10:36 On ne vit absolument pas dans le même monde.
00:10:38 Alors après, il y a un discours qui a quelque peu changé,
00:10:40 notamment dans le discours de politique générale
00:10:42 du Premier ministre,
00:10:44 où on a fait une tentative de "parler au peuple".
00:10:48 Et je trouve que ça manquait de crédibilité quand même.
00:10:52 Donc vous n'êtes pas tout à fait dupe
00:10:54 de ce qui se passe en réalité.
00:10:56 Le fait que le gouvernement soit un gouvernement parisien,
00:10:58 uniquement parisien, pratiquement pour l'instant,
00:11:00 on verra ce que ça donne dans les prochaines heures,
00:11:02 c'est un problème aussi ou pas ?
00:11:04 Je pense que c'est un problème.
00:11:06 Je trouve aussi qu'on manque
00:11:08 de ministres qui ont une expérience d'élus locaux.
00:11:11 Il y en a, je veux noter,
00:11:13 Christophe Béchut qui en a,
00:11:15 le ministre de l'Agriculture,
00:11:17 M. Lecornu, Mme Dati.
00:11:20 Pour autant,
00:11:22 c'est une chose importante,
00:11:24 mais je trouve que ça manque encore.
00:11:26 On a un président de la République aussi
00:11:28 qui ne s'est jamais confronté au scrutin locaux.
00:11:30 Et je peux vous assurer
00:11:32 que c'est une expérience
00:11:34 où vous avez une appréciation sociétale
00:11:36 qui est la réalité du quotidien
00:11:38 et qui permet aussi
00:11:40 de pouvoir apprécier
00:11:42 l'impact des mesures
00:11:44 ou des décisions que vous allez prendre.
00:11:46 Et vous allez pouvoir,
00:11:48 quand vous avez cette expérience-là,
00:11:50 en mesurer aussi l'acceptabilité.
00:11:52 Une question encore, Marie-Hélène Thoraval.
00:11:54 On a le même chiffre,
00:11:56 75 % des Français qui,
00:11:58 sur deux dossiers très précis, disent
00:12:00 qu'ils ne font pas confiance au gouvernement.
00:12:02 D'abord, c'est sur l'insécurité.
00:12:04 On a 74 % qui, selon un sondageur,
00:12:06 d'Oxa pour le Ferragaro,
00:12:08 disent qu'ils ne font pas confiance au gouvernement
00:12:11 et 77 % sur l'immigration.
00:12:13 Même chose, ça c'est un sondage CSA
00:12:15 pour CNews, Europe 1 et le JDD.
00:12:17 77 % de Français ne font pas confiance
00:12:19 au gouvernement pour maîtriser l'immigration.
00:12:21 Ils disent quoi ces chiffres ?
00:12:23 À chaque fois, les trois quarts des Français
00:12:25 ne font pas confiance au gouvernement.
00:12:27 Je trouve que ces chiffres sont extrêmement importants
00:12:29 et ils traduisent la réalité vécue
00:12:31 sur le terrain.
00:12:33 Je reprends à nouveau la même expression.
00:12:35 Moi, je vais vous dire une chose.
00:12:37 J'ai lu, lorsque on a commencé,
00:12:39 lorsque le président de la République
00:12:41 fait le choix d'accueillir des migrants enfants,
00:12:43 inutile de vous dire qu'après,
00:12:45 ça vient ruisseler sur nos territoires.
00:12:47 Et quand ça vient ruisseler sur nos territoires,
00:12:49 ça veut dire que cet accueil
00:12:51 est confié à des associations
00:12:53 qui contractualisent
00:12:55 avec des bailleurs privés, d'ailleurs,
00:12:57 sur nos villes, sur nos communes.
00:12:59 Alors, effectivement, les villes moyennes
00:13:02 sont la cible préférée
00:13:04 aussi de ces associations
00:13:06 et on se retrouve
00:13:08 avec des populations de migrants
00:13:10 que l'on retrouve aussi
00:13:12 après dans nos structures sociales.
00:13:14 Donc, je veux dire,
00:13:16 c'est tout à fait visible par nos concitoyens.
00:13:18 Donc, je comprends que dans un sondage
00:13:20 tel que celui-ci, nous ayons ce taux de réponse.
00:13:22 Ça veut dire aussi
00:13:24 que l'actualité aussi,
00:13:26 qui est la réalité des OQTF,
00:13:28 eh bien, vient aussi
00:13:30 renforcer ce sentiment
00:13:32 de l'incapacité du gouvernement
00:13:34 à traiter ces problématiques qui sont liées
00:13:36 à l'éducation et qui sont liées
00:13:38 à la sécurité.
00:13:40 Aujourd'hui, si vous regardez la sécurité,
00:13:42 moi, j'ai dit, je crois, il y a un petit peu plus
00:13:44 d'un mois, par exemple, que le refus
00:13:46 d'obtempérer devenait un sport national.
00:13:48 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, un polynésien
00:13:50 national, eh bien, il doit se préoccuper
00:13:53 de savoir s'il ne va pas se retrouver
00:13:55 lui-même mis en accusation
00:13:57 lorsqu'il va faire le métier qui est le sien.
00:13:59 Ça veut dire aussi que nos forces de l'ordre
00:14:01 ne sont pas soutenues dans les missions
00:14:03 qui sont celles de tous les jours.
00:14:05 – Bonjour Madame le maire.
00:14:07 – Oui, on parlait de la déconnexion
00:14:09 de nos élus avec la population.
00:14:11 Est-ce que la meilleure réponse, ce serait
00:14:13 de ne pas s'emparer à bras le corps
00:14:15 de ces deux problèmes que les Français
00:14:17 ont signalés dans leur réponse à ces sondages ?
00:14:19 Il faudrait non pas raisonner
00:14:21 à partir de principes abstraits,
00:14:23 mais dire, les Français trouvent
00:14:25 que ça ne va pas en matière de sécurité,
00:14:27 ça ne va pas en matière d'immigration.
00:14:29 La seule manière de se connecter, c'est de répondre
00:14:31 à leurs angoisses et à leurs interrogations.
00:14:33 – Je trouve aussi, parce que lorsqu'on interroge
00:14:35 les Français pour savoir quelles sont leurs priorités,
00:14:37 la sécurité je crois vient en premier lieu.
00:14:39 Ça veut dire aussi que derrière…
00:14:41 – C'est le pouvoir d'achat qui arrive en premier.
00:14:44 – Deuxième.
00:14:46 – Alors ça dépend des sondages,
00:14:48 parce que moi j'ai quand même vu que la problématique
00:14:50 de sécurité était un des pires,
00:14:52 particulièrement prégnant des Français.
00:14:54 Mais je pense que le spectacle,
00:14:56 je dis bien et je mesure le propos qui est le mien,
00:14:58 qui a été donné à la population
00:15:00 dans le cadre de la loi immigration
00:15:02 n'a fait que renforcer aussi
00:15:04 ce sentiment de déconnexion
00:15:06 entre le gouvernement ou l'élite
00:15:08 qui est en charge de notre pays
00:15:10 et la réalité et l'appréciation
00:15:12 que peuvent en faire nos concitoyens.
00:15:14 – Bien sûr, Céline Pina,
00:15:16 vous êtes d'accord avec Marie-Hélène Thauraval ?
00:15:18 – Tout à fait, et je trouve que ce qu'elle a expliqué
00:15:20 est très intéressant,
00:15:22 parce qu'en fait, elle, elle reçoit
00:15:24 ce que nous on ne voit pas,
00:15:26 c'est-à-dire qu'on va dire, vous avez dit,
00:15:28 "vous êtes en train de faire des choses
00:15:30 c'est-à-dire qu'on va dire, vous avez tant de milliers
00:15:32 de migrants qui vont arriver,
00:15:35 ils vont être à partir sur le territoire
00:15:37 et en bout de chaîne, vous vous retrouvez
00:15:39 avec des petites villes qui ont souvent
00:15:41 pas énormément de moyens, qui ont déjà
00:15:43 beaucoup de difficultés, qui vont devoir
00:15:45 prendre en charge socialement
00:15:47 des personnes qui n'étaient pas prévues,
00:15:49 qui ne vont pas amener énormément
00:15:51 de richesses, en tout cas pendant pas mal de temps
00:15:53 et franchement, c'est en train
00:15:55 en plus de déstabiliser complètement
00:15:57 les provinces et je crois que
00:15:59 Marie-Hélène Thauraval parle d'une réalité
00:16:01 dont le gouvernement devrait se soucier
00:16:03 un petit peu plus.
00:16:05 Marie-Hélène Thauraval, vous n'avez pas reçu
00:16:07 de coup de fil du gouvernement, à l'heure où on se parle,
00:16:09 ils n'ont toujours pas décidé de confier des postes
00:16:11 importants à des élus de terrain qui connaissent
00:16:13 leur dossier, on est d'accord ?
00:16:15 Oui, alors pour connaître les dossiers,
00:16:17 on les connaît bien. Je dirais aussi une chose,
00:16:19 on n'en a pas beaucoup parlé,
00:16:21 mais je pense qu'on a mis
00:16:23 une croix sur le cumul des mandats
00:16:26 et je pense que le mot "cumul" n'était pas
00:16:28 un bon mot choisi, parce qu'au travers
00:16:30 de "cumul", on avait l'impression quand même
00:16:32 que les élus ne faisaient qu'empiler
00:16:34 les indemnités tout simplement et je trouve
00:16:36 que cette notion du cumul des mandats
00:16:38 c'est vraiment dommage parce que
00:16:40 je pense que c'est vraiment venu nourrir
00:16:42 cette déconnexion.
00:16:44 Je pense qu'un député maire, par exemple,
00:16:46 lorsqu'il va voter des lois,
00:16:48 lorsqu'il va travailler sur des lois,
00:16:50 lorsqu'il va proposer des amendements,
00:16:52 ça aura beaucoup plus de sens que s'il est
00:16:54 complètement déconnecté de la réalité du terrain.
00:16:56 - Louis Drignel.
00:16:58 - Je suis entièrement d'accord avec vous,
00:17:00 on pourrait même parler d'une complémentarité
00:17:02 des mandats et d'ailleurs on voit bien
00:17:04 au niveau local à quel point ça fait défaut,
00:17:06 mais la difficulté c'est que sur tous ces sujets-là,
00:17:08 alors souvent il y a eu des manips un peu politiques
00:17:10 pour faire croire aux Français que
00:17:12 ça allait être pour leur bien et on a vu,
00:17:14 moi j'ai retrouvé des sondages, des enquêtes
00:17:17 d'opinion au moment où François Hollande
00:17:19 a décidé de mettre fin à ce système-là,
00:17:21 il y avait une approbation globalement
00:17:23 dans la population, la difficulté c'est qu'à chaque fois
00:17:25 quand on vous dit la proportionnelle intégrale
00:17:27 c'est génial, c'est un avis très personnel,
00:17:29 la fin du cumul c'est super,
00:17:31 il y a beaucoup de gens qui se disent
00:17:33 c'est ça la modernité,
00:17:35 sauf qu'en réalité on n'explique pas
00:17:37 ou alors on ne veut pas expliquer
00:17:39 les conséquences dans la vie des Français,
00:17:41 le déséquilibre aussi que ça provoque
00:17:43 par rapport à la représentation
00:17:45 de gens qui habitent en province à Paris,
00:17:47 c'est ça le vrai sujet,
00:17:49 et puis de manière, je termine simplement
00:17:51 avec un exemple, les fameuses enveloppes
00:17:53 parlementaires qui permettaient à un député
00:17:55 d'aller négocier auprès d'un ministre
00:17:57 d'avoir un peu de subvention
00:17:59 pour notamment rénover un stade,
00:18:01 pour financer des associations,
00:18:03 aujourd'hui un député ne sert à rien
00:18:05 et l'île...
00:18:08 - Un député ne sert à rien ?
00:18:10 - Non mais par rapport à ça, la meilleure illustration
00:18:12 demandez à des préfets,
00:18:14 quand il y a des déplacements ministériels,
00:18:16 par le passé,
00:18:18 le ministre quand il arrivait
00:18:20 il allait d'abord saluer les députés, députés-mères
00:18:22 parce que c'est eux qui avaient la connexion Paris
00:18:24 avec l'endroit où ils étaient,
00:18:26 maintenant les députés sont au fond de la salle
00:18:28 et personne ne les connaît, c'est ça la réalité d'aujourd'hui.
00:18:30 - Effectivement.
00:18:32 - Il n'y a pas que les élus, il y a la déconnexion
00:18:34 parce que c'est l'administration, je vous le disais tout à l'heure,
00:18:36 qui a pris le pouvoir, quand on a des politiques faibles
00:18:38 c'est l'administration qui prend le pouvoir
00:18:40 et c'est une vision du monde, la vision du monde
00:18:42 quand on voit la France comme un tableur Excel...
00:18:44 - Les petits individus !
00:18:46 - Non mais ce n'est pas forcément les individus
00:18:48 qui sont en cause, c'est le moule,
00:18:50 c'est le mode de formation des élites françaises aussi.
00:18:52 - D'ailleurs le roi Manimont...
00:18:54 - Et la diversité qu'on a fait semblant
00:18:56 de faire rentrer à Sciences Po
00:18:59 ou dans ces écoles-là,
00:19:01 elle est parfaitement entremplée
00:19:03 parce que c'est uniquement,
00:19:05 alors on trouve ça très exotique
00:19:07 si vous n'avez pas exactement la même teinte
00:19:09 de couleur de peau, mais pas du tout
00:19:11 si par extraordinaire vous étiez, je ne sais pas quoi,
00:19:13 souverainiste ou libéral...
00:19:15 - Sciences Po ils sont tous wokies, ça marche très très bien.
00:19:17 - Non mais Eric, ce que je voulais vous dire
00:19:19 c'est qu'on conçoit la diversité
00:19:21 uniquement comme un gadget visuel
00:19:23 et pas comme une organisation de fond.
00:19:25 - Allez, le dernier mot pour Marie-Alaine Thoraval
00:19:27 sur cette question.
00:19:29 - Je vais reprendre un autre exemple
00:19:31 pour vous montrer la déconnexion aussi.
00:19:33 Le Premier ministre,
00:19:35 dans son discours de politique générale,
00:19:37 à un moment donné a dit,
00:19:39 notamment s'agissant de la délinquance,
00:19:41 il y a la formule choc,
00:19:43 tu casses, tu répares,
00:19:45 tu salies, tu nettoies.
00:19:48 Moi je vais vous prendre un exemple
00:19:50 tout à fait concret lors des émeutes
00:19:52 de juin dernier.
00:19:54 Les émeutiers m'ont saccagé les bureaux
00:19:56 du bailleur social.
00:19:58 Dans d'autres villes, ils ont brûlé
00:20:00 des bâtiments publics.
00:20:02 Qu'est-ce qu'on fait ? On leur donne une truelle,
00:20:04 une pioche, ils font les fondations, ils remontent les murs ?
00:20:06 Donc vous voyez,
00:20:08 là on est encore en déconnexion complète
00:20:10 par rapport à la réalité.
00:20:12 Quand on parle des travaux d'intérêt général,
00:20:14 est-ce qu'il s'est rendu compte
00:20:16 de toutes les formalités qu'il était nécessaire
00:20:18 de mettre en œuvre
00:20:20 des travaux d'intérêt général ?
00:20:22 Ça c'est une question aussi.
00:20:24 Quand il y a des travaux d'intérêt général,
00:20:26 il faut aussi une structure qui accueille.
00:20:28 Les entreprises, je vous le dis, elles n'en veulent plus.
00:20:30 Donc à chaque fois, ça retombe sur la collectivité.
00:20:32 - Et vous, vous arrivez par exemple à accomplir
00:20:34 combien d'heures de TIG ?
00:20:36 70 %, 30 %, 40 % ?
00:20:38 - Je n'ai pas compris votre question, madame.
00:20:41 - Combien d'heures de TIG vous arrivez, vous,
00:20:43 à mettre en œuvre dans votre commune ?
00:20:45 - Je ne peux même pas vous dire le pourcentage.
00:20:47 Je pense qu'on est peut-être à 30 %.
00:20:49 Et encore, je n'en suis pas tout à fait sûre
00:20:51 parce qu'il faut déjà qu'il soit éligible au TIG.
00:20:53 Et ce n'est pas toujours ce qui est proposé non plus.
00:20:55 Donc croire que c'est la solution à tout,
00:20:57 non, je pense qu'à un moment donné,
00:20:59 on est à un niveau de délinquance
00:21:01 où il faut une autre réponse aussi.
00:21:03 - Évidemment. Merci beaucoup, Marie-Hélène Thorvald.
00:21:05 Vous êtes vraiment la bienvenue.
00:21:07 Quand vous voulez dans Punchline, vous le savez,
00:21:09 dès que vous montrez un TIG,
00:21:11 vous avez un TIG qui est éligible.
00:21:13 Quand vous voulez dans Punchline, vous le savez,
00:21:15 dès que vous montez à Paris,
00:21:17 vous me passez un coup de fil et je vous invite en plateau.
00:21:19 Je voudrais juste qu'on écoute un petit échange
00:21:21 qui a eu lieu dans le Pas-de-Calais
00:21:23 il y a quelques instants entre Gabriel Attal
00:21:25 et un habitant qui était au bord des larmes
00:21:27 tant la situation est dramatique pour lui écouter.
00:21:29 - Mais il faut le vivre.
00:21:32 - C'est incroyable.
00:21:34 Je vois qu'il y a des traces qui la routent,
00:21:36 il y a de la difficulté,
00:21:38 mais c'est un millième de ce que vous, vous vivez.
00:21:40 Évidemment. Et moi, je suis là pour entendre ça
00:21:42 et pour qu'on trouve les bonnes solutions.
00:21:44 - Il y a un copain.
00:21:46 - Je sais que c'est dur.
00:21:48 - Je sais que vous ne croyez plus parfois, mais on va y arriver.
00:21:50 - C'est pas la première fois que je craque.
00:21:52 - Mais vous avez le droit de craquer.
00:21:54 Sur ce que vous vivez, il y a beaucoup de Français
00:21:56 qui auraient déjà craqué et qui ne seraient même pas là pour en parler.
00:21:58 - C'est pas de la masse.
00:22:00 - C'est fou.
00:22:02 - Il n'y a pas de doute.
00:22:04 - J'ai confiance en vous.
00:22:06 Je vous crois. Allez-y.
00:22:08 J'espère.
00:22:10 - Je vous revois.
00:22:12 - Merci beaucoup.
00:22:14 - Je la trouve très importante, cette séquence.
00:22:16 Parce que ce que dit le monsieur, il dit "j'ai confiance en vous".
00:22:18 Il est en larmes, il est au bout.
00:22:20 On sent qu'il est au bout du rôle.
00:22:23 Il a un politique, il est le premier ministre,
00:22:25 qui vient d'être nommé, qui a encore un vrai capital,
00:22:27 sympathie auprès des Français. Il dit "je vous fais confiance".
00:22:29 Moi, j'ai l'impression que c'est un pays qui dit ça à ses dirigeants.
00:22:31 C'est votre dernière chance, en réalité.
00:22:33 Parce que là, si vous nous trompez encore, cette fois-ci,
00:22:35 attention les dégâts.
00:22:37 - C'est-à-dire qu'il y a eu déjà plusieurs dernières chances.
00:22:39 - Oui, des années de larmes.
00:22:41 - Un jour, la dernière chance, c'est vraiment la dernière chance.
00:22:43 Et quand on voit cet homme qui est au bout du rôle, en larmes,
00:22:45 on se dit que confiance oblige.
00:22:47 C'est-à-dire que ce serait une trahison terrible
00:22:49 de le consoler et que ça ne soit pas suivi par des actes concrets.
00:22:51 Parce que ça fait quand même un moment que ça dure.
00:22:53 Ils guettent le ciel, ils se disent "s'il pleut à nouveau,
00:22:55 ça va être encore la catastrophe".
00:22:57 Donc, c'est des gens pour lesquels les problèmes,
00:22:59 c'est pas seulement le passé, c'est à venir.
00:23:01 Donc, écoutez, on ne peut qu'à notre tour que faire confiance
00:23:03 en Gabriel Attal, qui au moins a une capacité d'écoute
00:23:05 qui est très bonne dans ce genre-là, mais ça ne suffit pas.
00:23:07 La com', ça ne suffit pas, l'empathie, ça ne suffit pas.
00:23:09 On attend des actes et des choses.
00:23:11 - On est d'accord que ça ne suffit pas, mais on n'imagine pas
00:23:14 la même scène avec Mme Borne.
00:23:16 On n'imagine pas ce monsieur avec Mme Borne,
00:23:18 ni probablement avec Julien Denormandie,
00:23:20 quelles que puissent être ses qualités par ailleurs.
00:23:22 Et on voit quand même que Gabriel Attal, sans céder,
00:23:24 je suis d'accord avec ce que disait Florian Tardif tout à l'heure,
00:23:26 il ne faut pas regarder avec Gabriel Attal,
00:23:28 avec des espèces de... Donc, céder à une Attalmania.
00:23:30 Mais incontestablement, il apporte quand même
00:23:32 une touche politique au macronisme,
00:23:34 qui en manquait singulièrement.
00:23:36 La semaine dernière, Laurent, souvenez-vous,
00:23:38 on regardait ensemble, il y a eu la conférence de presse
00:23:40 de Gabriel Attal à midi avec les agriculteurs,
00:23:42 qui plutôt applaudissaient les mesures
00:23:44 qui avaient été annoncées. Emmanuel Macron annonce
00:23:46 en substance la même chose à Bruxelles quelques heures après.
00:23:48 Il dit "s'il veut la guerre, il va la voir".
00:23:50 Et ça change quand même beaucoup de choses.
00:23:52 Alors après, la communication, je suis entièrement d'accord
00:23:54 avec Éric Nolot, ne suffit pas à tout.
00:23:56 Mais être capable quand même d'entretenir
00:23:58 un lien de confiance, ça peut être la fondation nécessaire
00:24:00 pour construire quelque chose.
00:24:02 Si tenté, Emmanuel Macron lui laisse la marge
00:24:05 pour déployer la politique.
00:24:07 - Il l'a depuis trois semaines.
00:24:09 On pourra faire un premier bilan peut-être d'ici six mois.
00:24:11 Et on l'a déjà dit, notamment au moment
00:24:13 où il a été nommé à la tête de l'hôtel de Matignon,
00:24:15 c'est qu'il n'a pas de bilan.
00:24:17 C'est-à-dire qu'il a lancé énormément de...
00:24:19 - Ça, j'entends. Moi, ce qui m'a frappée
00:24:21 dans la séquence, c'est l'authenticité de l'émotion.
00:24:23 Et en face de lui, effectivement, beaucoup d'empathie.
00:24:25 Mais après, quels seront les actes ?
00:24:27 - Vous allez voir, le vrai sujet, c'est que...
00:24:29 - Le vrai sujet, c'est que Gabriel Attal
00:24:31 va être confronté à ce que tous les anciens
00:24:33 Premiers ministres ont vus.
00:24:35 C'est le fait que quand vous tirez une manette à Paris,
00:24:37 ça répond plus nulle part. Il n'y a rien qui marche.
00:24:39 Et donc, en fait, s'il veut aider ce monsieur,
00:24:41 Gabriel Attal, il va falloir qu'il se saisisse
00:24:43 lui-même, personnellement, du sujet
00:24:45 et qu'il appelle chaque acteur du bout de la...
00:24:47 Vous allez voir, c'est ça, la difficulté, aujourd'hui,
00:24:49 de la capacité à gouverner en France.
00:24:51 Il n'y a plus rien qui fonctionne quand vous tirez
00:24:53 une manette à Paris. - C'est ce qu'il a dit.
00:24:56 - C'est limpida. - Il y a quelque chose d'assez clair.
00:24:58 - C'est pas la capacité. C'est tout simplement...
00:25:00 Imaginez que, dans quelques minutes,
00:25:02 on apprenne, par exemple, que Nicole Belloubet
00:25:04 est nommée à l'Education nationale.
00:25:06 C'est-à-dire que vous avez un président
00:25:08 qui joue aux cartes
00:25:10 et qui vous dit, "OK, vous m'avez
00:25:12 viré Papandiaï,
00:25:14 je vous sors Gabriel Attal. Ah bon, je le mets,
00:25:16 je le fais monter en première division.
00:25:18 Hop, je ressors ma carte Papandiaï,
00:25:20 mais je mets du Belloubet parce que sinon, ça se voit trop."
00:25:22 Comment voulez-vous gouverner un pays ?
00:25:24 Comment voulez-vous que des gens prennent des risques
00:25:26 et qu'ils aient des responsabilités ? - Vous avez raison.
00:25:28 - Parce que quoi qu'il se passe, ils vont se retrouver
00:25:30 à la porte à fois avec le pouvoir. - On va écouter
00:25:32 François Bayrou dans un instant. - C'est impossible.
00:25:34 - Mais d'abord, c'est la petite pause.
00:25:36 On se retrouve dans un instant dans "Punchline" sur CNews.
00:25:38 J'espère que vous avez répondu à la petite question
00:25:40 sur le C-box avec le petit QR code que David va remettre.
00:25:42 Le gouvernement représente-t-il bien le territoire français ?
00:25:44 Allez-y, réagissez à tout de suite.
00:25:47 (générique)
00:25:49 17h31, on est en direct dans "Punchline" sur CNews.
00:25:51 D'abord, le rappel des titres de l'actualité
00:25:53 avec Simon Guilain-Simon.
00:25:55 (générique)
00:25:57 - Le montant des saisies d'avoir criminels
00:25:59 a presque doublé sur un an en 2023.
00:26:01 Pour atteindre un montant record d'1,4 milliard d'euros,
00:26:03 annonce le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti.
00:26:05 Cela représente une augmentation de 87 %
00:26:07 par rapport à 2022.
00:26:09 Le président du Paris Saint-Germain
00:26:11 ne veut plus du Parc des princes.
00:26:13 Nasser El-Khelhaifi s'est exprimé aujourd'hui.
00:26:15 Deux jours après le refus par le conseil de Paris
00:26:17 de vendre le stade au club, face à l'intransigeance
00:26:19 de la loi sur le droit de l'entrée,
00:26:21 le président de la justice a annoncé
00:26:23 qu'il allait faire un refus de vendre le stade
00:26:25 au club face à l'intransigeance de la mairie.
00:26:27 Le PSG étudie l'option de la construction
00:26:29 d'un nouveau stade en région parisienne.
00:26:31 Et puis, l'assurance maladie ouvre la voie
00:26:33 à une hausse du prix de la consultation
00:26:35 des médecins généralistes.
00:26:37 Elle pourrait ainsi passer de 26,50 à 30 euros.
00:26:39 L'assurance maladie exige en retour des évolutions
00:26:42 en faveur de l'amélioration de la santé des Français.
00:26:44 - Merci beaucoup, Simon Guilain.
00:26:46 On va écouter François Bayrou,
00:26:48 qui décrivait ce matin la façon dont il ressentait
00:26:50 le pays, compétitif,
00:26:52 complètement en déconnexion avec ses élites.
00:26:54 Écoutez-le.
00:26:56 - Il y a un deuxième sujet qui me préoccupe
00:26:58 terriblement, c'est la rupture
00:27:00 en France constante,
00:27:02 continuelle,
00:27:04 progressive et de plus en plus grave
00:27:06 entre la base
00:27:08 et les pouvoirs.
00:27:10 Les pouvoirs...
00:27:12 J'embrasse tous les pouvoirs,
00:27:14 y compris le pouvoir médiatique.
00:27:16 On a vu cette crise en France
00:27:18 en 2015, en 2016,
00:27:20 on a vu cette crise en fond
00:27:22 des gilets jaunes, on vient de voir
00:27:24 cette crise en fond des agriculteurs,
00:27:26 on voit cette crise
00:27:28 dans de nombreux secteurs dans le domaine
00:27:30 de la santé, on voit un gouvernement
00:27:33 qui comporte sur 14
00:27:35 11 ministres parisiens
00:27:37 ou franciliens et sur 15
00:27:39 membres du gouvernement,
00:27:41 pas un seul
00:27:43 du sud de la Loire.
00:27:45 Et vous vous rendez compte que
00:27:47 tout ça crée
00:27:49 un déséquilibre ?
00:27:51 Oui, un déséquilibre, évident, mais sur le plan
00:27:53 géographique aussi ? Vous pensez, Eric ?
00:27:55 De toute façon, on essaie
00:27:57 de tenir compte de tous les équilibres,
00:27:59 y compris des équilibres géographiques, c'est d'ailleurs ce qui explique
00:28:01 le feuilleton du remaniement plutôt
00:28:03 de compléter le gouvernement.
00:28:05 Enfin, moi, ce que j'arrive pas
00:28:07 à comprendre, c'est s'il y avait le prix
00:28:09 de l'épisode politique le plus lunaire,
00:28:11 je pense que ces interviews pourraient
00:28:13 concourir, parce que je ne comprends pas,
00:28:15 il était où, M. Bérou, ces sept dernières années ?
00:28:17 Non, vous voulez dire ces 40
00:28:19 ou 50 dernières années ?
00:28:21 Je parle de la Macronie.
00:28:24 Il était déjà responsable politique avant aussi ?
00:28:26 En 24 heures, il est passé de "je veux un ministère"
00:28:28 à un discours d'opposant
00:28:30 qui rentre en dissidence
00:28:32 et qui, visiblement...
00:28:34 C'est le candidat pour le 2027.
00:28:36 Oui, pour objectif 2027.
00:28:38 Je ne comprends pas très bien,
00:28:40 c'est complètement lunaire, parce que si
00:28:42 la situation est aussi grave, moi je suis plutôt d'accord avec vos constats,
00:28:44 d'ailleurs, mais il fallait en parler à Emmanuel Macron,
00:28:46 j'ai l'impression qu'ils peuvent se parler.
00:28:48 J'entends, mais il a peut-être aussi été entravé
00:28:50 par la plainte qu'il avait, le procès qu'il avait.
00:28:52 Oui, mais en parler, il pouvait en parler à Emmanuel Macron.
00:28:54 D'ailleurs, le parquet de Paris a fait appel de la relâche.
00:28:56 D'accord, mais il avait une fonction officielle,
00:28:58 il faisait partie de la majorité, il y avait des tas de relais
00:29:00 par lesquels il pouvait faire passer ce discours.
00:29:02 Il a eu tout d'un coup, en 24 heures,
00:29:04 que d'en parler, parce qu'il tient
00:29:06 le discours que tenait peu ou prou
00:29:08 Emmanuel Macron en 2016, lorsqu'il était candidat.
00:29:10 L'autre jour,
00:29:12 j'évoquais son livre
00:29:15 "Révolution",
00:29:17 il dit justement
00:29:19 "arrêtons de laisser tous les pouvoirs
00:29:21 à ceux qui décident et écoutons enfin
00:29:23 ce qu'ils font dans notre pays".
00:29:25 C'est peu ou prou ce que dit ce matin François Bayrou.
00:29:27 François Bayrou, qui leur appelle
00:29:29 l'origine du Macronisme.
00:29:31 Justement, il y a un petit souci.
00:29:33 Il a fait
00:29:35 tout un développement, après, sur l'aménagement
00:29:37 du territoire, qui est réellement une question
00:29:39 extrêmement importante.
00:29:41 Ce monsieur a glandé, je ne sais pas combien de temps,
00:29:43 au plan.
00:29:45 S'il y a un endroit où, à un moment donné,
00:29:47 si vous voulez faire autre chose qu'occuper une fonction,
00:29:49 mais là, il y a un impact...
00:29:51 - Mais on n'a pas de rôle exécutif au plan.
00:29:53 - Il y a un travail énorme, vous avez un budget énorme,
00:29:55 vous avez les plus beaux cerveaux de l'Etat à votre édition.
00:29:57 - A chaque fois, on vous interrompt. C'est toujours les garçons.
00:29:59 - Pour le coup, là, le garçon m'arrange
00:30:01 parce qu'il dit les trucs techniques
00:30:03 qu'il fallait que je dise de toute façon.
00:30:06 Donc il a tout à fait raison.
00:30:08 Ce que je veux dire, c'est que le plan est un outil
00:30:10 formidable, dont il fallait s'emparer,
00:30:12 mais orienté, sur lequel, avec l'accès qu'il avait
00:30:14 à Emmanuel Macron,
00:30:16 il avait un moyen vraiment d'avoir
00:30:18 une politique utile.
00:30:20 Il n'en a absolument rien fait.
00:30:22 - Dernier mot, je voudrais qu'on avance.
00:30:24 - Un peu plus dans le détail.
00:30:26 C'est quoi les spécificités du modem politique ?
00:30:28 C'est la décentralisation. Est-ce que les Français veulent
00:30:30 de décentralisation ? Ils disent que oui, dans la vraie vie,
00:30:32 dès qu'une région a quelque chose de différent d'une autre,
00:30:34 on est rattrapé par l'égalitarisme.
00:30:36 François Bayrou, il est très pro-européen.
00:30:38 Est-ce que les Français sont satisfaits de la manière
00:30:40 dont l'Europe fonctionne ? J'ai l'impression que François Bayrou
00:30:42 nous explique que tous les gens qui osent critiquer l'Europe
00:30:44 sont de dangereux populistes. J'ai l'impression pourtant
00:30:46 que les Français sont à la fois européens et critiques.
00:30:48 Il est possible d'être les deux.
00:30:50 Pourquoi n'est-il pas allé au ministère de l'Éducation nationale ?
00:30:52 Parce que semble-t-il l'un des points
00:30:54 cœur du différent... - On ne l'a peut-être pas proposé ?
00:30:57 - Si, mais ça a été discuté. C'était qu'il ne voulait pas
00:30:59 des groupes de niveau, qui était l'une des mesures phares
00:31:01 de Gabriel Attal. Derrière les groupes de niveau,
00:31:03 il y a quoi ? Il y a le fait que Gabriel Attal
00:31:05 dise assez clairement l'égalité qu'on a mise
00:31:07 dans le objectif numéro 1 de l'éducation nationale
00:31:09 depuis 40 ou 50 ans.
00:31:11 On arrête cette logique-là.
00:31:13 On revient à une logique où c'est l'instruction
00:31:15 qui compte et où on prend en compte l'intérêt
00:31:17 des élèves et pas l'intérêt des pédagogistes.
00:31:19 Est-ce que François Bayrou, justement,
00:31:21 est dans cette logique-là ? C'est tout le paradoxe.
00:31:23 Oui, il a raison dans le diagnostic
00:31:25 qui fait de la déconnexion, sauf qu'il fait largement
00:31:27 partie de ceux qui sont dé facto déconnectés
00:31:29 avec les Français. - J'aimerais qu'on avance,
00:31:31 parce que ce que je disais avec Marélène Thauraval,
00:31:33 qui est une mère, qui connaît bien le terrain,
00:31:35 c'est que 74% des Français n'ont plus confiance
00:31:37 dans le gouvernement pour assurer leur propre sécurité.
00:31:39 C'est vraiment extrêmement inquiétant.
00:31:41 Du coup, les armes d'autodéfense,
00:31:43 les ventes se multiplient.
00:31:45 Pareil pour les cours de self-défense.
00:31:47 Je ne sais pas si vous en prenez, Eric.
00:31:50 En tout cas, c'est en plein boum.
00:31:52 Écoutez les explications de Thibault Marcheteau
00:31:54 et on en débat ensuite.
00:31:56 Dans cette armurerie parisienne, la demande
00:31:58 d'accessoires d'autodéfense représente
00:32:00 une partie importante des ventes.
00:32:02 Ce qui se vend le plus sont vraiment
00:32:04 des armes d'autodéfense, qui existent
00:32:06 en plusieurs tailles.
00:32:08 - Des bombes au poivre, des sprays lacrymogènes
00:32:10 ou encore des pistolets à balles en caoutchouc.
00:32:12 Tous sont utilisables sous certaines conditions.
00:32:14 Les clients de l'armurerie cherchent avant tout
00:32:16 à être équipés en cas d'agression.
00:32:18 - Les policiers mettent du temps à intervenir
00:32:20 parce qu'il y a des encombrements,
00:32:22 parce qu'ils sont très sollicités.
00:32:24 Donc on a vu le Garde-Lyon, c'est pas les policiers
00:32:26 qui sont intervenus les premiers.
00:32:28 Donc ils savent très bien que la meilleure solution,
00:32:30 c'est d'avoir quand même, en premier lieu,
00:32:32 une bombe de défense sur eux.
00:32:34 Et je pense qu'il y a beaucoup de personnes
00:32:36 que ça rassure.
00:32:38 - Thibault vient acheter de nouveaux accessoires
00:32:41 d'autodéfense pour se parer à toute éventualité.
00:32:43 - C'est préventif et je ne veux pas me sentir bête
00:32:45 si un jour il y a une situation dangereuse chez moi.
00:32:47 J'ai une petite fille en bas âge, j'ai une femme,
00:32:49 je vais pouvoir les défendre s'il se passe quelque chose.
00:32:51 - Dans cette armurerie, comptez entre 15 et 45 euros
00:32:53 pour être équipés.
00:32:55 - Voilà, ça c'est le constat basique, Eric Nolot.
00:32:57 - De toute façon, pendant longtemps,
00:32:59 il a été question du sens de la défense.
00:33:01 Pendant longtemps, il a été question du sentiment
00:33:03 d'insécurité. En fait, les gens ne vivaient pas
00:33:05 ce qu'ils vivaient, ne voyaient pas ce qu'ils voyaient.
00:33:07 Il y avait un sentiment d'insécurité.
00:33:09 Puis il y a eu les statistiques. Donc cette année,
00:33:11 on a explosé toutes les statistiques, notamment
00:33:13 pour ce qui concerne les homicides.
00:33:15 Donc les gens, voyant que les pouvoirs publics
00:33:17 ne peuvent plus assurer leur sécurité,
00:33:19 essayent, à l'américaine, de s'équiper.
00:33:21 Mais on a discuté pendant le sujet.
00:33:23 Une arme, ça peut être une arme de défense
00:33:25 ou une arme d'attaque. Donc ça va être peut-être
00:33:27 pire que le mal. Le remède va être pire que le mal.
00:33:30 - Oui, mais moi j'ai eu une discussion l'autre jour
00:33:32 avec quelqu'un qui m'a expliqué, mais vraiment
00:33:34 très calmement, qu'il avait acheté des armes
00:33:36 qui dormaient avec des répliques de fer de fort calibre
00:33:38 sous son oreiller, parce qu'il ne se sentait plus
00:33:40 en sécurité. Et dans la communauté juive,
00:33:42 excusez-moi, mais franchement,
00:33:44 vu le climat... - Et vu la montée
00:33:46 de l'antisémitisme. - Vu la montée de l'antisémitisme,
00:33:48 ils prennent des cours d'autodéfense, mais on se procure
00:33:50 aussi des choses un peu plus sérieuses, à savoir
00:33:52 des armes. Non, c'est un
00:33:54 climat qui est vraiment très important.
00:33:56 - Très délétère. - Bien sûr, on parle beaucoup d'armes
00:33:58 et Eric Nolot a raison, une arme de défense
00:34:00 elle est défensive jusqu'au jour
00:34:02 où vous décidez qu'elle soit offensive
00:34:04 et là on change complètement de monde.
00:34:06 Là où c'est très grave,
00:34:08 au-delà même du fait que les gens s'arment,
00:34:10 et moi je le comprends, je ne vais pas les empêcher,
00:34:12 ils ont peur, ils ont le sentiment que l'État n'est pas là
00:34:14 - Dans la légalité, toujours, évidemment.
00:34:16 - Mais objectivement, les gens font à la...
00:34:18 - Ils s'arment dans la légalité de la piste.
00:34:20 - Mais non, les gens ne s'arment pas...
00:34:23 La plupart des armes que les gens achètent,
00:34:25 ils ne les achètent pas légalement.
00:34:27 - Et aujourd'hui c'est celle-là.
00:34:29 - Il faut avoir un permis de détention d'armes.
00:34:31 - Il y a un marché parallèle énorme
00:34:33 et il y a plein de gens qui n'ont pas de permis de port d'armes.
00:34:35 - Mais vous ne parlez pas des délinquants.
00:34:37 - Non, pas du tout. On parle de gens qui achètent des armes de chasse.
00:34:39 - C'est très inquiétant ça.
00:34:41 - Ça s'achète en ligne.
00:34:43 - Là où c'est grave,
00:34:45 au-delà de s'armer ou pas s'armer,
00:34:47 moi je n'ai pas de jugement sur ce que font les gens,
00:34:49 en revanche, c'est c'est simplement qu'il y a une vraie rupture
00:34:51 du contrat social. Le contrat social,
00:34:53 c'est que les Français payent des impôts pour déléguer
00:34:55 la sécurité à l'État.
00:34:57 Donc ce n'est pas à nous d'assurer notre propre sécurité.
00:34:59 Et donc si des gens font ça, c'est que réellement
00:35:01 ils n'ont plus confiance dans l'État.
00:35:03 C'est la confirmation du sondage d'avant.
00:35:05 Et simplement, je termine d'un mot,
00:35:07 c'est jugé suffisamment, c'est quelque chose de très préoccupant
00:35:09 par le ministère de l'Intérieur,
00:35:11 à tel point que maintenant depuis 2-3 ans,
00:35:14 il y a des campagnes chaque année
00:35:16 pour demander aux Français de déposer leurs armes.
00:35:18 Alors officiellement des armes de guerre,
00:35:20 des armes qui n'ont pas servi depuis très longtemps,
00:35:22 la réalité, c'est simplement qu'il y a une volonté
00:35:24 au ministère de l'Intérieur, et je peux la comprendre,
00:35:26 de désarmer... - Une peur que les gens
00:35:28 prennent les armes. - Bien sûr.
00:35:30 C'est ça le sujet. - Qu'ils prennent les armes
00:35:32 et qu'ils ne les rendent pas, ce qui peut encore
00:35:34 déséquilibrer la situation.
00:35:36 Mais au-delà de ça, ce qu'on voit par exemple
00:35:38 sur les réclamations au terme de peine de mort,
00:35:40 c'est que quand la justice fait bien son travail,
00:35:42 quand les gens apprécient ce qui est fait,
00:35:44 en règle générale, les gens qui adhèrent
00:35:46 à la peine de mort baissent de façon drastique.
00:35:48 Et là, qu'est-ce qui se passe ?
00:35:50 Si je prends la dernière affaire dont on a parlé,
00:35:52 c'est un homme qui rentre sous au QTF,
00:35:54 qui rentre dans une école avec un coton...
00:35:56 - Maternelle. - École maternelle,
00:35:58 qui essaie de s'en prendre à des enfants et à des gens.
00:36:00 Heureusement, il y a un policier qui est là,
00:36:02 qui est le papa d'un des élèves, qui va s'interposer.
00:36:05 Mais ça aurait pu très mal tourner.
00:36:07 Eh bien, cet homme a été arrêté,
00:36:09 il a été relâché dans les heures qui ont suivi.
00:36:11 Comment voulez-vous, quand vous entendez parler
00:36:13 d'histoires comme ça, que les gens ne finissent pas
00:36:15 par se dire "Eh bien, finalement, mon gouvernement
00:36:17 n'a pas fait de choix, il a fait des erreurs,
00:36:19 il a fait des erreurs ?" Et dire "Eh bien, finalement,
00:36:21 mon gouvernement est complètement dingue,
00:36:23 cette justice ne sait plus où elle habite,
00:36:25 et ils vont essayer de trouver des solutions personnelles".
00:36:27 Et c'est très grave, parce qu'en plus,
00:36:29 les trois quarts des gens n'ont ni le sang-froid,
00:36:31 ni la connaissance des armes pour maîtriser ce qu'ils font.
00:36:33 Et donc, au lieu de se protéger, parfois,
00:36:35 ils se mettent en danger, ou ils mettent en danger
00:36:37 leurs enfants, leur entourage.
00:36:39 Donc c'est très compliqué.
00:36:41 - C'est très dangereux. - Et on a beaucoup parlé
00:36:43 des États-Unis, on s'est même moqué certainement
00:36:45 des États-Unis à propos du problème que les Américains
00:36:47 ont avec les armes à feu, puisque la vente d'armes
00:36:49 est beaucoup moins contrôlée aux États-Unis
00:36:51 qu'à Neuilly et en France, mais nous,
00:36:53 ce sont les attaques au couteau, maintenant.
00:36:56 Et quand on regarde l'exemple du Royaume-Uni
00:36:58 quelques années d'avance, après les attaques au couteau,
00:37:00 enfin, maintenant, ils ont à la fois les attaques
00:37:02 au couteau et les attaques à l'acide.
00:37:04 Et là, il y a à l'heure actuelle un fugitif qui est poursuivi
00:37:06 parce qu'il a jeté l'acide, justement, sur une famille.
00:37:08 Je ne veux pas donner de mauvaises idées, je vous dis juste
00:37:10 qu'aussi longtemps qu'on ne réagit pas
00:37:12 et qu'on laisse s'installer un climat d'insécurité
00:37:14 et d'impunité des facteurs, la punition arrive,
00:37:16 mais elle arrive trop tard, on en a déjà parlé,
00:37:18 ce n'est pas que la justice est laxiste,
00:37:20 la justice finit toujours par punir, mais trop tard
00:37:22 et dans le laps de temps qu'il y a entre les deux,
00:37:24 c'est là où il y a des délinquants,
00:37:26 c'est là où il y a des récidivistes,
00:37:28 et c'est là où le condrat social est totalement dilué.
00:37:30 - C'est du laxisme, quelqu'un qui a deux lames
00:37:32 dans une école maternelle et qui sort sous contrôle
00:37:34 des judiciaires, c'est incompréhensible.
00:37:36 On peut faire un sondage, ça va être 99%,
00:37:38 c'est plus de QTF. - Plus de QTF,
00:37:40 il y a quelque chose qui est complètement déréglé.
00:37:42 Et il y a un autre phénomène, c'est l'hyperviolence.
00:37:44 Les policiers vous expliquent que maintenant,
00:37:47 la violence est de l'hyperviolence,
00:37:49 et la seule manière de les contrer, c'est avec des armes.
00:37:51 Les gens se disent que pour sauver leur vie,
00:37:53 il faut avoir une arme. - Mais regardez
00:37:55 ce qui s'est passé, on a parlé de l'élection
00:37:57 au Salvador, le président salvadorien
00:37:59 vient d'être réélu, il a le taux d'homicide
00:38:01 abaissé au Salvador de 92%,
00:38:03 c'était le pays le plus dangereux au monde
00:38:05 puisqu'il y avait les maras, les gangs
00:38:07 qui faisaient que vous ne pouviez quasiment pas sortir
00:38:09 dans la rue, aucune activité économique normale
00:38:11 ne pouvait avoir lieu, il y avait du racket à tous les étages.
00:38:13 Bref, il l'a fait dans des conditions
00:38:15 qui ne respectent ni les libertés des personnes,
00:38:17 ni le droit, il y a 62 000 personnes
00:38:19 ou 65 000 personnes qui ont été mises en prison
00:38:21 sans procès, donc évidemment
00:38:23 qu'en termes d'état... - Oui, c'est sûr.
00:38:25 - Oui, mais ce que je veux vous dire, Laurent,
00:38:27 c'est que tout ce que nous ne faisons pas là,
00:38:29 nous le paierons au DQ
00:38:31 dans 10 ans, dans 20 ans,
00:38:33 parce que c'est exactement la même chose
00:38:36 qui est en train de se passer en Équateur
00:38:38 désormais, donc il faut bien...
00:38:40 Tous les gens qui sont... Oui, bien sûr
00:38:42 qu'il faut respecter l'état de droit
00:38:44 et le droit des personnes, chacun le droit
00:38:46 d'être défendu, un invocable à la présomption d'innocent,
00:38:48 évidemment, sauf que précisément, il ne faut pas
00:38:50 mettre en jeu ces choses-là, parce qu'on arriverait
00:38:52 à un point où les gens sont tellement excédés
00:38:54 qu'ils finiraient par valider des solutions
00:38:56 comme le président Salvador. - Autre thème,
00:38:58 l'immigration, Sondage CSA/CNews, Europe 1JDD,
00:39:00 77% des Français disent
00:39:02 "non, nous ne faisons pas confiance
00:39:04 au gouvernement pour maîtriser l'immigration".
00:39:06 Explication, Juliette Sadat.
00:39:08 - Cela fait près de deux semaines que la loi
00:39:10 immigration a été promulguée.
00:39:12 Objectif de cette loi, contrôler l'immigration
00:39:14 d'une part et améliorer l'intégration
00:39:16 d'une autre. Elle était promise par
00:39:18 Emmanuel Macron pendant sa campagne
00:39:20 de 2022. Mais selon un sondage
00:39:22 CSA réalisé pour CNews, Europe 1 et
00:39:24 le JDD, l'immense majorité
00:39:26 des Français ne fait pas confiance
00:39:29 au gouvernement en matière d'immigration.
00:39:31 Sur 1000 personnes interrogées, seulement
00:39:33 22% s'expriment confiantes envers l'Etat
00:39:35 pour maîtriser l'immigration.
00:39:37 Contre 77%.
00:39:39 Dans les rues de Paris, les avis sont
00:39:41 mitigés. - Absolument pas.
00:39:43 Ils font de l'affichage mais ils n'ont qu'une volonté
00:39:45 réelle de maîtriser l'immigration.
00:39:47 - Oui, car je pense que
00:39:49 fermeté et insertion
00:39:51 vont de pair dans une politique
00:39:53 globale. - Je pense qu'il faudrait
00:39:55 réguler un minimum l'immigration un peu.
00:39:57 - Vous trouvez que ce n'est pas le cas ?
00:39:59 - Pas trop, non. - C'est dur parce que je pense
00:40:01 que l'immigration ce n'est pas un problème français,
00:40:03 c'est un problème européen.
00:40:05 Je pense qu'il faut qu'on se tienne
00:40:07 tous les coudes. L'Europe,
00:40:09 mais l'Europe, quand on voit ce qui se passe
00:40:11 à Bruxelles. - Selon ce sondage
00:40:13 et du côté des personnes proches de la droite
00:40:15 et du Rassemblement national, que le niveau
00:40:17 de confiance est le plus faible.
00:40:20 Du côté de ses sympathisants du centre,
00:40:22 la majorité bénéficie d'un taux de confiance
00:40:24 de 51%.
00:40:26 - C'est limpide là encore. Je ne sais pas
00:40:28 si vous avez envie de réagir. - Moi ça me fait réagir.
00:40:30 - Vous voulez réagir ? - Je trouve que pas là.
00:40:32 - Alors, allez-y, pourquoi ? On sait pourquoi.
00:40:34 Vous savez pourquoi. - Vous avez vu le teasing
00:40:36 pour réussir à prendre la parole à P. Casasso à la Florian ?
00:40:38 - Il est très fort. - Non, allez-y.
00:40:40 - Non, allez-y, Louis. - Non.
00:40:42 Du coup, je suis obligé d'y aller là.
00:40:44 - Ce n'est pas pertinent.
00:40:46 - Les faits divers qui arrivent
00:40:48 tous les jours où on voit des OQTF non exécutés,
00:40:50 évidemment, ça montre que le gouvernement
00:40:52 ne maîtrise pas l'immigration.
00:40:54 Ensuite, il n'y a pas d'intention de baisser
00:40:56 l'immigration légale en France. Et puis,
00:40:58 il y a la politique nationale qui a décidé
00:41:00 d'accueillir toujours plus d'immigrés.
00:41:02 Maintenant que les immigrés sont trop nombreux à Paris,
00:41:04 ils sont répartis partout sur le territoire.
00:41:06 Et donc, ça commence à se voir, alors que par le passé,
00:41:08 ça ne se voyait pas. - Florian ?
00:41:11 - Oui ? - Enfin, vous avez la parole.
00:41:13 - On se posait la question, pourquoi il y a 22 %
00:41:15 qui font encore confiance au gouvernement ?
00:41:17 C'est tout simplement parce qu'il y a Emmanuel Macron
00:41:19 qui bénéficie de son socle d'électeur autour de 20 %.
00:41:21 Mais pour rebondir sur ce qui vient d'être dit, oui.
00:41:23 Lorsque vous voyez ce qui s'est passé
00:41:25 ces quatre dernières semaines,
00:41:27 où la Cour des comptes, dans son rapport
00:41:29 sur le contrôle de l'immigration dans notre pays,
00:41:31 donne une première recommandation.
00:41:33 Il suffit de lire les deux premières pages,
00:41:35 et je crois que le rapport fait 140 pages,
00:41:37 qui dit que ce serait peut-être bien,
00:41:39 en fait, lorsqu'il y a un individu
00:41:41 qui tente de franchir la frontière
00:41:43 de manière illégale, de prendre ses empreintes
00:41:45 et de ne pas avoir son identité déclarée,
00:41:47 mais d'avoir son identité réelle.
00:41:49 - C'est très bien, Florian.
00:41:51 - Ce qui pourrait peut-être faciliter son expulsion.
00:41:53 Que dit Emmanuel Macron ?
00:41:55 Que dit le Conseil constitutionnel
00:41:57 deux jours plus tard ?
00:41:59 Non, c'est anti-constitutionnel, on ne peut pas le faire.
00:42:02 Donc effectivement, les Français comprennent bien
00:42:04 qu'il y a peut-être un problème quelque part.
00:42:06 - On parlait de déconnexion.
00:42:08 Il y a quand même une déconnexion totale
00:42:10 entre une partie des élites,
00:42:12 alors pas forcément politiques, mais médiatico-intellectuelles,
00:42:14 et les Français de base, y compris les Français de gauche.
00:42:16 C'est intéressant, les sondages parmi les...
00:42:18 - Et y compris les Français immigrés, surtout.
00:42:20 - Oui, ça, c'est pour un autre phénomène psychologique.
00:42:22 C'est le dernier arrivé, il ne veut pas qu'il y en ait d'autres.
00:42:24 Après lui, ça, c'est un peu différent.
00:42:26 Mais quand on demande aux gens de gauche,
00:42:28 ils disent qu'il y a un problème.
00:42:30 Mais il y a un discours qui est tenu par une petite caste
00:42:32 qui martèle ça à longueur de radio
00:42:34 et de télévision publique, notamment,
00:42:36 qui, elle, est complètement déconnectée
00:42:38 parce qu'elle ne les voit pas, ces gens-là.
00:42:40 Moi, je les vois jamais dans un quartier.
00:42:42 Et je peux vous dire que dans ce quartier,
00:42:44 pour ces gens qui arrivent, il y a deux sorts possibles.
00:42:46 Soit ils versent dans la délinquance, soit ils sont victimes
00:42:48 de la délinquance, soit les deux à la fois.
00:42:50 Mais évidemment, quand vous êtes acteur
00:42:53 de Paris, c'est bien de signer une pétition
00:42:55 de paradé une fois par an,
00:42:57 mais vous ne voyez pas la réalité.
00:42:59 Et les autres Français la voient, et quand vous les interrogez,
00:43:01 et bien, même les Français de gauche
00:43:03 vous disent "il y a un problème".
00:43:05 Mais pas les acteurs de gauche, mais pas les gens
00:43:07 des associations de gauche, évidemment.
00:43:09 C'est plus général. C'est-à-dire qu'il faut lire
00:43:11 ce que produit l'Union européenne.
00:43:13 L'Union européenne explique qu'on va avoir besoin
00:43:15 d'ici à 2050 de plus de 40 millions d'immigrés
00:43:17 pour justement faire face à nos problèmes
00:43:19 et à nos problèmes de vie.
00:43:21 Et justement, faire face à nos problèmes de natalité.
00:43:23 Et en France, c'est 3,9 millions de personnes
00:43:25 qu'il faut faire arriver avant 2050.
00:43:27 Donc, nos dirigeants tous,
00:43:29 c'est-à-dire à gauche, à droite,
00:43:31 disent "si on veut continuer à vivre
00:43:33 comme on vit aujourd'hui,
00:43:35 il va falloir importer 3,9 millions de personnes".
00:43:37 Et pendant ce temps-là, tout le peuple
00:43:39 dit "non, c'est terminé, ça ne fonctionne pas,
00:43:41 vous n'arrivez plus à gérer qui que ce soit,
00:43:44 plus à intégrer qui que ce soit,
00:43:46 on veut que ça s'arrête".
00:43:48 Donc, le seul discours que vous pouvez faire
00:43:50 c'est celui qui consiste à dire
00:43:52 "si vous refusez donc ce que la raison
00:43:54 vous impose d'accepter,
00:43:56 c'est par racisme,
00:43:58 c'est parce qu'en fait, vous détestez les étrangers
00:44:00 et là, vous venez coller un gros problème moral
00:44:02 qui empêche toute discussion".
00:44:04 - Et là, on a cette situation-là, en résumé,
00:44:06 qui est en train de se déployer en Irlande à l'heure actuelle,
00:44:08 puisqu'il y a de très grandes manifestations
00:44:10 anti-immigration avec des gens qui disent
00:44:12 "l'Irlande est pleine" et un gouvernement irlandais
00:44:14 qui ne veut rien en entendre et qui veut criminaliser
00:44:16 toute parole justement, dénonçant l'immigration.
00:44:18 - Oui, mais c'est un résumé vraiment saisissant
00:44:20 de la situation européenne,
00:44:22 parce que bien sûr qu'il ne faut jamais oublier
00:44:24 les droits des personnes, bien sûr qu'on n'arrivera
00:44:26 jamais à l'immigration zéro, il ne faut pas être
00:44:28 dans un regard en noir ou blanc, en revanche,
00:44:30 il faut gérer cette attente-là des citoyens
00:44:32 parce que sinon, c'est la démocratie qui,
00:44:35 à force d'avoir voulu se protéger,
00:44:37 est en train de se suicider.
00:44:39 - Le dernier aspect que je voulais évoquer...
00:44:41 - Oui, le peuple se fait trahir par ses élites
00:44:43 et ils rejettent parce qu'ils voient leur cause.
00:44:45 - Le peuple fait peur aux dirigeants.
00:44:47 - On pourrait juste qu'on écoute un agriculteur,
00:44:49 Patrick Legras, de la coordination rurale,
00:44:51 qui était ce matin l'invité de Romain Nézan,
00:44:53 parce que la crise agricole, elle n'est pas terminée.
00:44:55 Rien n'est résolu pour l'instant, ils sont prêts à remonter
00:44:57 sur leur tractor dès la semaine prochaine.
00:44:59 - Dès ce week-end, on va commencer à poser,
00:45:01 je dirais, des manifestations, des points de blocage.
00:45:03 Alors on va plutôt aller sur le sud de la France
00:45:05 parce qu'on s'est rendu compte qu'il ne fallait pas
00:45:07 trop toucher au col blanc de la région parisienne,
00:45:09 donc on va descendre, ce qui va aussi permettre
00:45:11 peut-être aux CRS d'aller un peu plus au soleil
00:45:13 et un peu moins à l'eau, mais voilà,
00:45:15 on va s'adapter, donc comme j'ai dit,
00:45:17 on ne dira pas ce qu'on va faire, mais je pense
00:45:19 qu'il faut arrêter franchement de se moquer de nous
00:45:21 parce que dans tous les domaines, on se rend compte
00:45:23 que le système s'amplifie encore
00:45:26 et que la Commission européenne a tout pouvoir
00:45:28 sur le système agricole européen.
00:45:30 - Qu'est-ce qu'il vient de dire, M. Legras ?
00:45:32 - Il vient de dire que le problème
00:45:34 de la politique agricole française,
00:45:36 c'est qu'elle était entièrement entre les mains
00:45:38 de l'Union européenne et donc que seule
00:45:40 une réforme de l'Union européenne peut permettre
00:45:42 de reprendre en main une forme de souveraineté
00:45:44 en France sur cette question.
00:45:46 - Alors, Florian, je voudrais que vous souriez,
00:45:48 mais c'est vrai que le problème de la crise agricole
00:45:50 est intact à mes yeux, donc c'est this weekend,
00:45:52 j'avais dit la semaine prochaine, c'est this weekend
00:45:54 qu'ils remontent sur leur tracteur dans le Sud-Ouest
00:45:56 et puis rendez-vous au Salon de l'agriculture
00:45:58 peut-être même avant, le 24 février.
00:46:00 - Après, on s'est beaucoup attaché à ces traités
00:46:02 de libre-échange qui étaient négociés,
00:46:04 on a beaucoup dénoncé cette Union européenne
00:46:06 qui négocie avec le Canada,
00:46:08 la Nouvelle-Zélande, le Mercosur
00:46:10 et qui détruit la France.
00:46:12 - Oui, le Mercosur, et qui détruit l'agriculture européenne,
00:46:14 mais qui sont nos premiers concurrents.
00:46:17 Que voit-on sur nos étals ?
00:46:19 - Allez-y !
00:46:21 - Des fruits, des légumes qui viennent d'Espagne,
00:46:23 qui viennent de Pologne, etc., qui viennent d'Europe.
00:46:25 Donc nos premiers concurrents, malheureusement,
00:46:27 et les premiers concurrents de nos agriculteurs,
00:46:29 ce sont nos voisins européens.
00:46:31 Et donc il y a peut-être une discussion
00:46:33 à engager au niveau européen pour tenter
00:46:35 d'harmoniser effectivement les règles
00:46:37 et qu'il n'y ait pas cette concurrence déloyale
00:46:39 entre voisins.
00:46:41 - C'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça.
00:46:43 - Et puis, on va parler de la crise agricole
00:46:45 et je pense qu'on continuera à la voir.
00:46:47 On fait une petite pause, on se retrouve
00:46:49 dans un instant dans Punchline, CNews et Europe 1.
00:46:51 On sera rejoint par Catherine Ney.
00:46:53 On évoquera évidemment ce qui se passe
00:46:55 du côté du gouvernement, de l'exécutif,
00:46:57 de ce gouvernement qui n'en finit pas
00:46:59 de ne pas sortir des têtes de l'exécutif.
00:47:01 Et on parlera aussi de François Bayrou.
00:47:03 À tout de suite.
00:47:05 (Générique)
00:47:08 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:10 Bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:47:12 2024 sera une année difficile.
00:47:14 Décidément, la présidence d'Emmanuel Macron
00:47:16 semble vivre au rythme des crises
00:47:18 qui se succèdent chaque année invariablement
00:47:20 depuis 2017. Ces derniers jours,
00:47:22 l'exécutif a plongé dans ce qui ressemble
00:47:24 à une crise de nerfs avec un allié historique,
00:47:26 François Bayrou, qui a décidé d'entrer
00:47:28 en dissidence et à la clé des attermoiements
00:47:30 sans fin sur la liste du nouveau gouvernement élargi
00:47:32 qui n'est toujours pas fini à l'heure où on se parle.
00:47:34 Une année difficile donc, mais surtout pour les Français
00:47:36 qui voient leur dirigeant se perdre
00:47:38 dans les calculs électoraux, les bisbilles
00:47:40 entre partis politiques, plutôt que de prendre
00:47:42 à bras le corps les grands sujets de préoccupation
00:47:44 de la société. François Bayrou n'a pas tort
00:47:46 lorsqu'il affirme qu'il y a un décrochage
00:47:48 entre la France d'en bas et la France d'en haut
00:47:50 et qu'il faut moins de technocratie
00:47:52 gestionnaire pour le pays.
00:47:54 Clairement, il ne suffit plus de le dire,
00:47:56 il faut le faire. D'ailleurs, la crise des agriculteurs
00:47:59 n'est pas finie, pour l'instant, rien n'a changé
00:48:01 dans leur vie. La valanche de paperasse
00:48:03 qu'ils ont à faire en rentrant de la ferme
00:48:05 est absolument intacte. La grogne monte aussi
00:48:07 jour en jour, plus du côté des Français
00:48:09 qui payent plus cher leur énergie,
00:48:11 plus cher leur alimentation, sans voir
00:48:13 leur salaire augmenter. Alors mes chers
00:48:15 compatriotes, je vous l'annonce, sans prendre
00:48:17 beaucoup de risques, cette année sera encore
00:48:19 une année difficile. On en débat ce soir.
00:48:21 (Musique)
00:48:23 Il est pile 18h, bienvenue sur Un Repas
00:48:36 et sur CNews. D'abord le rappel
00:48:38 des titres de l'actualité. L'armée israélienne
00:48:40 intensifie ses frappes sur Rafa,
00:48:42 la ville la plus au sud de la bande de Gaza
00:48:44 où se trouvent plus d'un million de Palestiniens
00:48:46 dont la majorité sont des personnes déplacées.
00:48:48 Dans le même temps, un nouveau cycle de négociations
00:48:50 s'est ouvert au Caire aujourd'hui pour
00:48:52 aboutir, on l'espère, à un accord de trêve.
00:48:54 L'actrice
00:48:56 Judith Godrej a annoncé porter plainte
00:48:58 contre le réalisateur
00:49:00 Jacques Doyon. Elle l'accuse d'abus
00:49:02 sexuels à deux reprises à la fin des années
00:49:04 80 alors qu'elle avait 15 ans.
00:49:06 L'actrice a également porté plainte
00:49:08 mardi contre le réalisateur Benoît Jacot
00:49:10 pour viol avec violence sur mineurs
00:49:12 de moins de 15 ans. On va en débattre
00:49:15 ce soir dans Punchline. L'assurance maladie
00:49:17 ouvre la voie à une hausse du prix de la consultation
00:49:19 des médecins généralistes. Elle pourrait ainsi
00:49:21 passer de 26,50 à 30 euros.
00:49:23 L'assurance maladie exige un retour des évolutions
00:49:25 en faveur de l'amélioration de la santé
00:49:27 de la population. Enfin, 125ème jour
00:49:29 de détention pour les otages détenus par l'organisation
00:49:31 terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:49:33 Trois de ces otages sont français.
00:49:35 Ils se nomment Ofer, Orion et Oad.
00:49:37 Nous pensons à tous ces otages ce soir à leur
00:49:39 famille et nous demandons une fois de plus
00:49:41 leur libération immédiate et sans condition.
00:49:43 Voilà l'éditeur 2 sur C News et Europe 1.
00:49:45 Catherine Nath est avec nous. Bonsoir Catherine.
00:49:47 Editorialiste sur Europe 1.
00:49:49 Eric Nolot aussi. Journaliste. Louis de Ragnel.
00:49:51 Chef du service politique de Europe 1.
00:49:53 Céline Pina qui est journaliste.
00:49:55 Jean-Sébastien Fergiou, directeur du site Atlantico.
00:49:57 Ma chère Céline, merci de nous avoir
00:49:59 accueillis. Je vous remercie de votre
00:50:01 présence sur le site Atlantico. Ma chère Catherine,
00:50:03 quand je disais 2024 sera une année difficile.
00:50:06 Oui, mais comme toutes les autres années
00:50:08 qui l'ont précédée. C'est absolument tous les
00:50:10 ans sous Emmanuel Macron.
00:50:12 Peut-être encore plus parce que
00:50:14 on n'a pas encore le gouvernement, mais on
00:50:16 s'aperçoit que d'abord, ne pas avoir
00:50:18 de majorité, ça ce n'est pas nouveau.
00:50:20 Faute de l'avoir demandé aux Français.
00:50:22 On s'aperçoit à quel point
00:50:24 tout ce gouvernement qui tarde
00:50:26 à se former, c'est parce que
00:50:28 la ressource humaine est très limitée
00:50:30 dans le gouvernement.
00:50:32 Je ne sais pas si vous avez des
00:50:34 références à ce que vous avez dit,
00:50:36 mais je pense que c'est un des
00:50:38 éléments qui sont les plus
00:50:40 importants. Je pense que c'est
00:50:42 l'importance de la résilience.
00:50:44 Je pense que c'est l'importance de la
00:50:46 résilience. Je pense que c'est le
00:50:48 premier point. Je pense que c'est
00:50:50 l'importance de la résilience.
00:50:52 Je pense que c'est l'importance de la résilience.
00:50:54 Je pense que c'est l'importance de la résilience.
00:50:56 Je pense que c'est l'importance de la résilience.
00:50:58 Je pense que c'est l'importance de la résilience.
00:51:00 Je pense que c'est l'importance de la résilience.
00:51:03 Je pense que c'est l'importance de la résilience.
00:51:05 Je pense que c'est l'importance de la résilience.
00:51:07 Je pense que c'est l'importance de la résilience.
00:51:09 Je pense que c'est l'importance de la résilience.
00:51:11 Je pense que c'est l'importance de la résilience.
00:51:13 Je pense que c'est l'importance de la résilience.
00:51:15 Je pense que c'est l'importance de la résilience.
00:51:17 Je pense que c'est l'importance de la résilience.
00:51:19 Je pense que c'est l'importance de la résilience.
00:51:21 Je pense que c'est l'importance de la résilience.
00:51:23 Oui, toute l'après-midi, il a vanté le terrain pour son deuxième déplacement dans le Pas-de-Calais.
00:51:29 Depuis qu'il est à Matignon, c'était déjà ici qu'il s'était rendu,
00:51:31 quelques heures seulement après la passation de pouvoir.
00:51:34 Et tout au long de l'après-midi, il était dans l'empathie, dans l'écoute,
00:51:39 pour parler notamment des assurances, des conditions d'hébergement temporaires.
00:51:43 On l'a même vu consoler un habitant qui était au bord des larmes,
00:51:46 pour qui la situation était véritablement très compliquée.
00:51:49 Un Gabriel Attal véritablement dans l'empathie.
00:51:52 Malgré tout, la situation politique n'était jamais très loin,
00:51:54 déjà parce qu'il est arrivé avec 1h30 de retard.
00:51:57 Et ce retard s'explique par une réunion imprévue
00:52:00 qui a eu lieu à la mi-journée à l'Elysée,
00:52:02 entre le Premier ministre Gabriel Attal et le Président de la République,
00:52:06 précisément pour aborder la situation politique,
00:52:09 les déclarations de François Bayrou et la nomination que l'on attend toujours
00:52:13 de ce gouvernement, de cette deuxième partie du gouvernement.
00:52:16 En tout cas, Gabriel Attal ici a pris le soin d'éviter toutes les questions
00:52:20 qui portaient sur ce sujet. Il a annulé la dernière séquence qui était prévue,
00:52:24 la visite d'un bar dans le Pas-de-Calais.
00:52:26 Il a annulé cette séquence officiellement pour des obligations à Paris.
00:52:30 Voilà tout ce que l'on aura comme informations, peut-être,
00:52:32 sur la nomination du gouvernement, la deuxième partie.
00:52:35 Merci. Et Thomas Bonnet, il marche tôt.
00:52:37 Louis Noregnel, des infos ou pas ?
00:52:39 Non mais ce qu'on sait, c'est que Nicole Belloubet sera à 99% de chance
00:52:44 nommée à l'Education nationale.
00:52:46 De risque, dit Jean-Sébastien Ferjou.
00:52:49 On sait que Frédéric Valtoux devrait être nommé ministre délégué à la Santé.
00:52:54 On sait qu'Amélie Oudéa Castera, mécaniquement, ne sera plus ministre
00:52:58 de l'Education nationale puisque c'est Mme Belloubet qui devrait lui succéder.
00:53:02 En revanche, Amélie Oudéa Castera devrait conserver quand même
00:53:05 un portefeuille ministériel en lien avec les Jeux olympiques.
00:53:08 Mais ce qu'il faut avoir en tête, au-delà de tout ça,
00:53:11 parce que je ne pense pas que ça passionne beaucoup de Français,
00:53:13 c'est que ce gouvernement aura, s'il veut exercer réellement le pouvoir,
00:53:17 aura très peu de temps.
00:53:18 À l'automne prochain, en octobre, on sera à la moitié du mandat
00:53:20 d'Emmanuel Macron.
00:53:22 Et je ne sais pas si vous vous souvenez, le deuxième mandat de Jacques Chirac,
00:53:25 tout le monde savait qu'il ne pourrait pas se représenter.
00:53:27 Eh bien, l'activité, où est-ce qu'elle se situait ?
00:53:29 Elle se situait au ministère de l'Intérieur, parce que c'est Nicolas Sarkozy
00:53:33 qui était en train d'essayer de se lancer pour la présidentielle.
00:53:36 Et on va assister à quelque chose d'intéressant, c'est que progressivement,
00:53:40 à partir de la fin de l'été, et puis ce sera quelque chose qui se confirmera,
00:53:44 les gens vont se désintéresser de plus en plus d'Emmanuel Macron,
00:53:47 qui va essayer de conserver le plus possible...
00:53:49 Si tant est qu'ils ne s'y soient jamais intéressés, Louis,
00:53:51 ce qui les intéresse, c'est leur problème, leur problème à eux.
00:53:53 Mais là, on parle de politique...
00:53:54 Ils savent quand même bien que tout se décide encore à l'Élysée, Louis.
00:53:57 Ce n'est pas terminé, franchement, il n'allait pas publier de la musique.
00:53:59 Oui, mais dans la mesure où il y aura forcément de la déception,
00:54:01 parce que les gens verront qu'il y aura des promesses non tenues,
00:54:03 ils le voient déjà aujourd'hui.
00:54:05 Eh bien, non mais du coup, ils mettront leur espoir.
00:54:07 J'entends.
00:54:07 Il y aura une bascule qui se produira.
00:54:08 À votre différence, que ça intéresse les gens, la politique, la vraie politique.
00:54:12 Ah mais je suis d'accord avec vous, bien sûr.
00:54:14 Au sens nom du terrain, c'est ça.
00:54:15 Sur ce qui se fait concrètement,
00:54:17 entre le moment où vous décidez quelque chose à Paris
00:54:19 et où il y a la réalisation concrète sur le terrain, oui.
00:54:21 Oui, mais cette histoire de nomination, elle est éminemment politique.
00:54:24 Moi, je ne trouve pas que ça soit une bonne nouvelle
00:54:26 si il se confirme que c'est Mme Belloubet à l'Éducation nationale.
00:54:30 C'est un énième changement de pied, moi je regrette.
00:54:32 Gabriel Attal quitte le ministère de l'Éducation nationale
00:54:35 en disant "ce sera ma priorité, je garderai un oeil là-dessus".
00:54:37 Et ils vont nommer quelqu'un qui est à l'opposé, n'exagérons pas,
00:54:41 mais avec des options idéologiques extrêmement différentes.
00:54:44 Moi, Mme Belloubet, je ne me mets pas en cause son professionnalisme.
00:54:48 - Garde-essau, c'est ça ? - Garde-essau, justement,
00:54:50 c'est à cette zone-là que je la juge.
00:54:51 Ne me parait pas présenter les garanties idéologiques
00:54:55 qui conviennent à ce poste, pour moi,
00:54:56 crucial entre tous de l'Éducation nationale.
00:54:59 Donc, je trouve ça catastrophique et que ça prenne autant de temps,
00:55:02 je trouve que ça relève, maintenant, ça commence à relever de l'amateurisme.
00:55:05 Ça décrédibilise, ça décrédibilise totalement,
00:55:08 ça démonétise la parole publique.
00:55:10 - Quel est le sens de passer de Papendiaïe à Gabriel Attal
00:55:14 pour passer ensuite à Mélioudègue, etc.,
00:55:16 puis ensuite à Mme Belloubet ?
00:55:18 C'est comme si vous nommiez un jour une philosophe
00:55:21 et puis le lendemain, Nabila, et qu'ensuite, vous revenez...
00:55:23 Ça n'a aucun sens idéologique.
00:55:25 Non, mais c'est à peu près du même...
00:55:27 Non, mais quand même, un ministre n'est pas là,
00:55:30 même s'il y a une centralisation.
00:55:32 Emmanuel Macron, probablement, ne se rend pas compte
00:55:34 parce que de toute façon, il centralise tout,
00:55:35 donc il considère que toutes les décisions,
00:55:36 c'est lui, en tout cas, qui a vocation à les prendre.
00:55:38 Donc il se fiche un peu, finalement, des options idéologiques
00:55:41 des uns et des autres, sauf que ça a quand même un impact,
00:55:43 Mme Belloubet et la Garde des Sceaux,
00:55:45 qui a fait libérer largement les prisonniers pendant le Covid.
00:55:50 Mme Belloubet, en tant que rectrice, avait démissionné
00:55:52 pour le contenu d'une réforme qui allait moins loin
00:55:54 que ce que Gabriel Attal a proposé lui-même
00:55:56 en tant que ministre de l'Éducation nationale.
00:55:58 Mme Belloubet faisait partie de celles
00:56:00 qui avaient reproché à la jeune Mila, vous vous souvenez,
00:56:02 ses propos critiquant les musulmans.
00:56:04 Alors, on n'est pas obligés, évidemment,
00:56:06 de vouloir critiquer les musulmans,
00:56:08 mais enfin, elle aurait pu, à minima,
00:56:09 défendre la liberté d'expression et défendre une jeune fille
00:56:11 qui était menacée de mort.
00:56:13 Quelle est la logique d'avoir un Gabriel Attal
00:56:14 qui a interdit la baïa et ensuite de mettre une Mme Belloubet
00:56:18 qui pointait du doigt la responsabilité de Mila dans son sort ?
00:56:20 Je suis désolé, ça ne relève pas d'un choix
00:56:23 qui a du sens dans une démocratie.
00:56:25 Ou alors, il y a eu un changement de politique
00:56:27 assumé par le président de la République entre les deux,
00:56:29 mais là, il n'y en a pas. C'est vraiment prendre les Français
00:56:30 pour des imbéciles. -Elle nous en a pas parlé
00:56:31 lors de sa conférence de presse.
00:56:32 Le problème, c'est qu'on retombe aussi sur le fait que, du coup,
00:56:35 la parole politique n'incite plus à l'action.
00:56:39 C'est-à-dire, on parlait tout à l'heure des manettes levées à Paris
00:56:43 qui ne font bouger personne en province.
00:56:44 Mais quand vous avez des messages politiques aussi contradictoires
00:56:48 et que vous êtes quelqu'un qui avait à gérer sa carrière et son avenir,
00:56:52 ce que le politique vous dit, c'est ne bouge pas, ne fais rien,
00:56:56 mets ton coude sur le dossier et tu verras,
00:56:58 si vraiment quelqu'un veut que ça bouge, il viendra tirer le dossier.
00:57:01 Sauf que quand tout est contradictoire,
00:57:02 personne ne vient faire remonter les dossiers.
00:57:05 Donc, vous finissez dans l'immobilisme.
00:57:07 -Ce qui vous donne rien faire. C'est ça, le morceau de l'histoire.
00:57:09 Catherine Ney.
00:57:10 -Mais François Bayrou était candidat pour être...
00:57:15 D'ailleurs, dans sa vie, il a été deux fois ministre
00:57:17 et deux fois de l'Education nationale.
00:57:19 Une première fois où il a voulu faire des réformes,
00:57:21 c'est-à-dire abroger la loi Fallot qui datait de 1850
00:57:25 où il énonçait que l'enseignement privé
00:57:29 ne pouvait pas avoir plus de 10 % de subsides de l'État.
00:57:32 Et donc, pour la sécurité des Français,
00:57:36 pour des petits élèves sur les bâtiments,
00:57:39 il voulait l'abroger.
00:57:41 Donc, ça avait été voté à l'Assemblée
00:57:43 parce que c'était du temps de la cohabitation
00:57:44 avec Édouard Balladur et ça...
00:57:46 Voilà, mais Mitterrand, devant la houle de la gauche
00:57:51 qui a vu arriver ce succès de la droite,
00:57:54 a bloqué les choses.
00:57:56 Et il y a eu de telles manifestations
00:57:58 contre François Bayrou,
00:57:59 enfin, ce n'était pas non plus équivalent
00:58:01 de celles pour l'enseignement privé en 84,
00:58:05 que tout a été bloqué.
00:58:06 Donc, François Bayrou s'était dit,
00:58:07 "Moi, si je reviens,
00:58:09 je ne reviendrai plus au ministre de l'Éducation nationale."
00:58:12 Mais le premier gouvernement Juppé,
00:58:15 avec le retour de Jacques Chirac,
00:58:17 il voulait le quai d'Orsay.
00:58:19 Et Juppé lui a dit, "C'est l'éducation ou rien."
00:58:21 Il a repris l'éducation, mais en se jurant de ne rien faire,
00:58:24 et il a tenu parole.
00:58:25 Il n'a rien fait.
00:58:27 Et ça, c'est Lord Arcos qui était à son cabinet,
00:58:29 qui a dit, "On a fait du vélo d'appartement."
00:58:30 Alors qu'ils veuillent maintenant tout changer et revenir,
00:58:33 mais il l'a dit ce matin dans l'interview,
00:58:35 il dit surtout qu'il ne voudra pas bousculer les enseignants.
00:58:39 Et bien, quand on ne bouscule pas les enseignants,
00:58:41 quand on ne leur demande pas un peu plus,
00:58:42 on est sûr de ne pas avoir de réformes.
00:58:45 - On se retrouve dans un instant avec les punchlines de Catherine Ney.
00:58:48 On revient sur la situation actuelle.
00:58:50 Cette déconnexion du réel,
00:58:53 dénoncée par François Bayrou en parlant des élites politiques.
00:58:56 À tout de suite.
00:58:57 18h16, merci de nous retrouver sur CNews et Europe 1 pour "Punchline".
00:59:04 On va évoquer le cas de François Bayrou et surtout ce qu'il dit.
00:59:07 Il évoque cette déconnexion entre la France d'en bas et la France d'en haut,
00:59:10 cette déconnexion des élites avec le pays profond.
00:59:13 A-t-il raison ?
00:59:14 Je vous ai demandé vos réactions.
00:59:15 On va les entendre dans un instant,
00:59:16 mais d'abord, on fait le point avec Clotilde Payet.
00:59:18 - Une technocratie gestionnaire,
00:59:21 c'est la politique que dénonce François Bayrou
00:59:24 après avoir exprimé son refus d'entrer au gouvernement.
00:59:26 Un refus qu'il justifie par une liste de critiques
00:59:29 sur la politique du gouvernement de Gabriel Attal.
00:59:31 Entre autres, il juge le gouvernement déconnecté des territoires français.
00:59:36 - On voit un gouvernement qui comporte sur 14,
00:59:39 11 ministres parisiens ou franciliens
00:59:42 et sur 15 membres du gouvernement,
00:59:45 pas un seul du sud de la Loire.
00:59:49 Et vous vous rendez compte que tout ça crée un déséquilibre ?
00:59:54 - Un déséquilibre politique,
00:59:56 mais le maire de Pau dénonce aussi
00:59:58 une mauvaise gestion de l'éducation nationale.
01:00:00 - Gabriel Attal a fixé des orientations
01:00:03 et je pense que ça méritait une clarification.
01:00:12 Pour moi, en tout cas, l'éducation nationale,
01:00:15 ça ne peut pas se redresser dans un climat uniquement gestionnaire.
01:00:21 - Le BRN a déclaré rester membre à part entière
01:00:24 de la majorité malgré ses désaccords,
01:00:26 suscitant l'embarras et la critique au sein du modem.
01:00:29 - Catherine Ney, on connaît François Bayrou,
01:00:31 triple candidat à la présidentielle,
01:00:33 vous l'avez rappelé, deux fois ministre.
01:00:34 Quand il rentre en dissidence, quand il dit ça ?
01:00:37 - Mais non, mais il a été vexé parce qu'il a pensé
01:00:39 qu'après avoir été relaxé, on allait lui ouvrir grand les bras,
01:00:43 que le président allait l'accueillir, lui donner la grande place.
01:00:46 Or, il a été d'abord vexé, humilié,
01:00:48 comme il l'a dit devant les députés hier soir qui dinaient ensemble.
01:00:52 C'était un dîner prévu depuis longtemps.
01:00:53 - Les députés du modem ?
01:00:54 - Modem, ils sont partis parce que le président a délégué
01:00:59 au premier ministre sa rencontre.
01:01:01 Enfin, là, il a vu le premier ministre.
01:01:06 Et comme il avait dit le matin sur une chaîne que oui,
01:01:10 l'éducation l'intéresserait,
01:01:11 là, le premier ministre a dit qu'il n'en était pas question.
01:01:13 Alors après, il voulait être d'abord ministre d'État,
01:01:16 numéro 2 du gouvernement.
01:01:18 Vous pensez bien, alors qu'il s'était opposé
01:01:20 à la nomination de Gabriel Attal,
01:01:22 vous pensez bien que Gabriel Attal, avoir d'un côté l'Élysée
01:01:25 qui sera sûrement très présent et de l'autre côté un numéro 2
01:01:28 qui fera sûrement de l'obstruction, il lui a dit niet.
01:01:30 Alors il dit peut-être un ministère, un grand ministère des réformes.
01:01:35 Et c'était double niet.
01:01:36 Alors là, je crois qu'il lui a proposé aussi la défense.
01:01:42 C'est une initiative du premier ministre.
01:01:45 Mais c'est les coulisses de ce qui se passe dans le palais présidentiel.
01:01:49 Il est sorti vexé, d'où cette amertume.
01:01:53 Et je trouve incroyable que ce matin sur France Info,
01:01:56 une journaliste lui dit "vous nous avez fait un caca nerveux".
01:01:59 Alors c'est vrai que comme journaliste,
01:02:02 nous n'aurions pas posé cette question de cette manière-là.
01:02:05 Jamais avec ces mots.
01:02:08 Mais je vais vous dire, ça prouve aussi peut-être le respect
01:02:11 qu'on a pour quelqu'un qui s'est assez mal exprimé ce matin
01:02:14 et qui laissait juste transparaître qu'il était vexé, humilié,
01:02:17 qu'il n'avait pas ce qu'il voulait.
01:02:18 C'était presque un caprice.
01:02:20 Bien au-delà de ça, effectivement, il y a un problème de fond,
01:02:22 Jean-Sébastien Ferjou.
01:02:24 On a évoqué la déconnexion et je vais poser la question
01:02:26 dans un instant à nos auditeurs et téléspectateurs.
01:02:28 Mais il y a aussi cette caste en fait qui s'auto-promeut,
01:02:32 qui s'auto-congratule.
01:02:34 C'est des bisbilles d'appareil politique.
01:02:36 Là, on ne parle pas du fond,
01:02:37 on ne parle pas des vraies préoccupations des Français.
01:02:40 La politique a toujours été faite des deux,
01:02:41 d'ambition personnelle et de considération de fond.
01:02:44 Après le critère géographique, Donald Trump,
01:02:46 c'est un milliardaire new-yorkais.
01:02:48 Et pour autant, les Américains font des appalaches
01:02:51 où des États considérés comme "reculés" l'ont choisi comme champion.
01:02:56 Donc ça n'a pas forcément à voir avec les critères qu'il met
01:02:59 François Bayrou parce que lui, le premier,
01:03:00 est probablement déconnecté non seulement des Français,
01:03:02 mais déjà en premier lieu de son propre parti.
01:03:05 Parce que non seulement il ne maîtrise plus véritablement
01:03:07 le canal historique, parce qu'il y a certains
01:03:09 du canal historique du MoDem qui ont un peu gardé
01:03:11 en travers de la gorge le fait que lui s'est réjoui à grand bruit
01:03:14 du fait qu'il avait été blanchi par la justice.
01:03:16 Enfin, eux ont quand même été condamnés,
01:03:18 le trésorier du parti et un certain nombre d'autres élus.
01:03:21 Il n'a pas dit que toute la procédure était inique.
01:03:23 Et par ailleurs, il ne connaît plus du tout
01:03:25 le canal nouveau du MoDem parce qu'on a vu
01:03:28 instantanément des députés ou Marc Fesneau comme ministre
01:03:31 dire que finalement, il lui renvoyait la politesse
01:03:33 dans les dents. Donc, il est lui-même très déconnecté.
01:03:35 Mais oui, c'est une question de fond.
01:03:37 Mais cette question de fond, elle a à voir avec le fait
01:03:39 que le camp, ou ce qu'on a appelé le cercle de la raison,
01:03:41 qu'un certain nombre de ministres macroniens revendiquaient,
01:03:43 Clément Beaune ou d'autres, s'est endormi sur le monde
01:03:47 que nous avons construit depuis 30 ans ou 40 ans,
01:03:49 sans ouvrir les yeux sur les fractures béantes qu'il y a,
01:03:52 qu'elles soient géopolitiques, qu'elles soient économiques.
01:03:54 On ne veut pas voir que la mondialisation financière
01:03:56 a créé des problèmes.
01:03:57 On ne veut pas voir que l'immigration,
01:03:59 les flux d'immigration massifs, et ça, c'est une nouveauté
01:04:02 depuis les années 2010, ont créé des problèmes spécifiques.
01:04:04 Bref, toutes ces questions-là, elles existent.
01:04:05 Et on a un camp de la raison qui nous explique que non, non, non,
01:04:08 tout va bien et que franchement, pour émettre des critiques,
01:04:10 ça veut dire qu'on est un dangereux populiste.
01:04:12 Mais il me semble que cette logique-là,
01:04:13 François Bayrou, lui aussi, l'a propagée.
01:04:15 - Vous parlez de l'immigration. On a un sondage CSA pour CNews,
01:04:18 Europe 1 et le JDD, qui indique que seulement 22 %
01:04:20 des Français font confiance au gouvernement
01:04:22 pour maîtriser l'immigration.
01:04:23 Ça veut dire donc que 77 % des Français
01:04:26 ne font pas confiance au gouvernement.
01:04:28 C'est les mêmes chiffres sur l'insécurité.
01:04:30 Ça, c'est un autre sondage, c'est Odoxa pour Le Figaro.
01:04:32 Là, on est à 74 % des Français qui disent
01:04:34 qu'ils n'ont pas confiance dans le gouvernement.
01:04:36 On est dans un État, Éric Nolot,
01:04:39 dont on a l'impression qu'il est impuissant, en fait,
01:04:41 à protéger ses concitoyens.
01:04:43 - C'est-à-dire que la confiance, elle s'oppose à quoi ?
01:04:46 Pourquoi il y a 77 % d'un côté et 23 % de l'autre ?
01:04:49 Parce qu'il y a les chiffres.
01:04:50 Dans les deux cas, il y a les chiffres.
01:04:51 - Et les faits. - Et les faits.
01:04:54 Donc, tous les jours, la rubrique des faits divers
01:04:57 s'épaissit et s'étoffe.
01:04:59 Et on voit bien que les chiffres augmentent.
01:05:00 La délinquance, je parle des faits graves,
01:05:02 les homicides, c'est un record depuis des années et des années.
01:05:05 Et l'immigration, qu'elle soit légale ou illégale,
01:05:07 non seulement est incontrôlée,
01:05:08 mais la loi immigration a mis en scène
01:05:10 qu'elle demeurerait incontrôlable.
01:05:12 Et pourtant, ça a donné lieu à un psychodrame total.
01:05:14 Vous parliez de déconnexion.
01:05:15 Le spectacle qui a été offert pendant les débats parlementaires,
01:05:18 moi, j'étais sidéré.
01:05:19 Je vais replacer mon image.
01:05:20 La querelle d'Ivrogne sur le Titanic.
01:05:22 Pendant que le bateau coule, il s'engueule entre Ivrogne.
01:05:25 Ça me donnait exactement cette impression.
01:05:27 Donc, si on n'éprouve pas à ce spectacle
01:05:29 l'impression qu'ils sont totalement déconnectés,
01:05:32 c'est qu'on est dans la foi du charbonnier.
01:05:33 Ça doit correspondre, ça a été dit tout à l'heure, en effet,
01:05:36 à la base électorale d'Emmanuel Macron.
01:05:38 Des gens qui, tout comme d'ailleurs la France insoumise,
01:05:41 des gens qui ne bougeront jamais d'opinion
01:05:43 parce que ce n'est pas les faits qui les intéressent,
01:05:44 c'est l'idéologie.
01:05:45 - Et Céline Pina, rapidement, il y aurait...
01:05:46 - C'est parce que, s'ils vivent dans un monde extrêmement réduit.
01:05:50 Par exemple, aujourd'hui, toute l'élite française
01:05:53 et tous les politiques pensent que, de toute façon,
01:05:55 on ne peut pas s'en sortir tel qu'on est.
01:05:57 Nos problèmes en termes démographiques sont beaucoup trop lourds
01:06:00 et qu'il va falloir, d'ici 2050, importer 3,9 millions de migrants.
01:06:06 Et pour l'Europe entière, on en est à presque 45 millions de migrants.
01:06:11 C'est dans les trajectoires européennes.
01:06:12 Ce sont donc des objectifs qui ont été signés, avalisés
01:06:16 par les gouvernements.
01:06:17 À partir de ce moment-là, toute l'élite qui est pro-européenne
01:06:20 et qui a validé ces constats-là est immigrationniste.
01:06:24 Et elle se retrouve avec un peuple qui lui dit
01:06:27 "Vous ne savez plus intégrer les gens.
01:06:29 Il n'y a plus assez de travail.
01:06:30 Ces gens qui arrivent, ils travaillent peut-être au début.
01:06:33 Et ensuite, là où on a les plus fortes zones d'immigration,
01:06:37 on a des gens qui sont au chômage à plus de 40%.
01:06:40 Donc vous allez nous recréer une poche de chômage,
01:06:42 de délinquance et de violence.
01:06:44 Nous, c'est terminé, on n'en veut plus."
01:06:46 Et comme l'élite n'a aucune solution à proposer
01:06:49 à ces gens qui n'ont qu'une seule peur,
01:06:51 c'est que leur modèle social s'effondre,
01:06:53 eh bien elle les maîtrise, elle les culpabilise.
01:06:55 Elle leur dit "Si vous n'acceptez pas nos solutions,
01:06:58 c'est parce que vous êtes raciste,
01:07:00 c'est parce que vous êtes xénophobe."
01:07:01 Et ce faisant, elle rend le lien encore plus fragile
01:07:04 et encore plus inacceptable.
01:07:06 Et on en est là et à chaque fois,
01:07:07 on met un pas de plus dans le cercle vicieux.
01:07:10 Que pensent les Français de cette situation ?
01:07:12 Est-ce qu'ils pensent que nos élites politiques
01:07:13 sont complètement déconnectées de la réalité du territoire ?
01:07:16 De sa représentation territoriale ?
01:07:18 Tout simplement, écoutez vos réactions.
01:07:20 Bien évidemment que notre gouvernement
01:07:22 est complètement déconnecté de la réalité du terrain.
01:07:24 Récule le Premier ministre en l'UM,
01:07:27 M. Gabriel Attal, il vient de Sciences Po,
01:07:30 donc c'est pas à Sciences Po qu'il a eu la réalité
01:07:34 de ce que vivent les Français au quotidien.
01:07:36 Voilà, donc je pense que quoi qu'on en dise,
01:07:39 même s'il est à la jeunesse,
01:07:40 même s'il fait deux, trois effets d'annonce,
01:07:42 ça ne changera pas à ce qui se passe d'habitude.
01:07:45 Oui, ils sont déconnectés de la société,
01:07:47 ça fait très très très longtemps,
01:07:49 ça fait 20 ans, ça fait 30 ans
01:07:50 que la majorité de nos politiciens
01:07:52 sont très loin de nos préoccupations.
01:07:54 On voit très bien que ces gens-là,
01:07:54 ce ne sont que des élites, ils ne pensent qu'à eux.
01:07:57 J'ai le sentiment qu'en fait les hommes politiques,
01:07:59 aujourd'hui ceux qui sont dans le gouvernement,
01:08:01 n'écoutent pas suffisamment les Français,
01:08:02 ne sont pas suffisamment proches d'eux
01:08:05 pour avoir un avis global de la situation
01:08:09 que vivent les Français.
01:08:10 Et ils font confiance à leur secrétaire d'État,
01:08:12 aux technocrates qui viennent des grandes écoles,
01:08:16 en pensant avoir la science infuse.
01:08:18 Moi ce que je pense,
01:08:20 c'est qu'en fait les politiques
01:08:21 devraient descendre sur le terrain,
01:08:22 écouter les maires, écouter les députés.
01:08:25 Voilà, écouter les maires, écouter les députés,
01:08:27 Catherine, et ça revient à ce que vous disiez,
01:08:29 le cumul des mandats qui est embouché,
01:08:30 donc cette connexion avec la réalité.
01:08:33 Gabriel Attal, qui évidemment a eu plein de bonnes volontés,
01:08:37 a un mentor qui est Jean Castex.
01:08:39 Jean Castex, quand il était Premier ministre,
01:08:43 le président l'adorait
01:08:44 parce qu'il était toujours parti sur tout le territoire.
01:08:46 Il a fait 350 voyages pendant deux ans
01:08:49 pour aller sur place et dire
01:08:51 quel est le point qui bloque
01:08:53 et comment on peut le débloquer.
01:08:54 C'est-à-dire que lui, il avait d'abord,
01:08:57 il a été énarque,
01:08:58 mais c'était quelqu'un qui a été maire de Prades
01:09:01 pendant des années et qui racontait que comme maire,
01:09:04 quand les gens voulaient le voir,
01:09:06 il disait oui, mais je viens chez vous.
01:09:08 En allant chez eux, il se rendait compte du quotidien,
01:09:10 de ce que vivaient les gens,
01:09:11 les ennuis de voisinage,
01:09:13 les pitracassins, les choses comme ça.
01:09:16 Il savait parler aux gens
01:09:17 et il a fait un travail assez formidable
01:09:19 qui fait que je ne sais pas s'il a une ambition pour après.
01:09:22 Mais il lui a dit, voilà, c'est comme ça qu'il faut faire.
01:09:24 Mais lui, il avait un savoir-faire,
01:09:26 d'abord de quelqu'un qui est né dans le Sud,
01:09:28 qui a l'accent du Sud
01:09:29 et qui connaît le pays,
01:09:31 qui l'a dans ses tripes.
01:09:33 Est-ce que Gabriel Attal va pouvoir apporter
01:09:35 des solutions comme lui,
01:09:37 avoir cette espèce de force presque vitale ?
01:09:41 Voilà, c'est l'intellectuel pour le faire.
01:09:44 On est à Gabriel Attal,
01:09:45 il était en déplacement dans le Pas-de-Calais
01:09:46 il y a quelques instants auprès des sinistrés,
01:09:49 des gens qui craquent,
01:09:49 qui sont au bout du relou,
01:09:50 on les a entendus et qui disent,
01:09:52 voilà, on n'en peut plus maintenant.
01:09:53 On vous fait confiance, Monsieur le Premier ministre,
01:09:55 mais soyez à la hauteur de nos attentes.
01:09:57 Écoutez, Gabriel Attal, ce qu'il a répondu.
01:10:00 Moi, j'ai été nommé Premier ministre
01:10:01 quelques heures après le premier endroit où je suis venu,
01:10:03 c'est ici, précisément parce que je sais
01:10:05 qu'il y a des familles, des commerçants,
01:10:07 des habitants, des élus
01:10:08 qui sont dans une situation qui est impenable.
01:10:10 Est-ce que tout a été réglé ?
01:10:11 La réponse est non.
01:10:12 Ça, je l'assume totalement.
01:10:13 Est-ce qu'on va réussir à régler ces problèmes ?
01:10:15 Je le crois profondément,
01:10:16 sinon je ferais autre chose de ma vie.
01:10:17 Je sais que pour vous qui le vivez au quotidien,
01:10:20 c'est très difficile, que c'est démoralisant,
01:10:22 que parfois vous avez du mal à y croire
01:10:24 et on va continuer à agir.
01:10:25 Voilà, il veut continuer à agir,
01:10:26 Louis de Rugnell, le Premier ministre,
01:10:28 et en attendant, il est reparti à Paris,
01:10:30 où c'est bien centralisé et où tout se décide.
01:10:33 Oui, mais moi, je n'ai pas de problème
01:10:35 contre la centralisation.
01:10:36 Le problème, ce n'est pas la centralisation
01:10:38 ou la décentralisation.
01:10:38 C'est un peu le sujet de la décentralisation, non ?
01:10:40 Je pense que c'est vraiment l'organisation.
01:10:41 Même à Paris, ça ne fonctionne pas.
01:10:43 Non, mais même à Paris, ça ne fonctionne pas.
01:10:44 Donc, si c'était juste une question
01:10:46 de décentralisation,
01:10:47 on aurait pu l'expérimenter avant.
01:10:49 Moi, ce que je crois vraiment, c'est que
01:10:51 la difficulté, c'est que la projection
01:10:53 que les gens se font du pouvoir du politique
01:10:55 est une projection erronée
01:10:56 parce que les politiques leur vendent
01:10:58 que si on vote pour eux,
01:10:59 leur vie va changer, que réellement, tout va changer.
01:11:01 Quand un ministre arrive,
01:11:03 quand il parvient au pouvoir,
01:11:04 je pense que la première chose
01:11:06 la plus vertigineuse à laquelle ils sont confrontés,
01:11:09 c'est la complexité avec laquelle
01:11:10 les décisions sont prises.
01:11:11 Et en fait, c'est quasiment impossible
01:11:14 de réformer, de prendre une décision
01:11:15 quand vous tirez une manette à Paris.
01:11:16 Vous n'allez pas donner envie aux gens de voter.
01:11:18 Mais la réalité, c'est qu'en fait, on sait...
01:11:21 Ça ne donne plus envie de s'abstenir.
01:11:22 Le système politique s'est totalement entravé
01:11:24 avec des liens juridiques.
01:11:25 Non, mais ça, c'est la réalité.
01:11:27 Et nous devons avoir le courage,
01:11:29 mais ça, c'est le problème des citoyens aussi,
01:11:31 d'aller au bout des logiques.
01:11:32 On veut tout et son contraire.
01:11:33 On veut la protection européenne
01:11:34 sans voir que l'Europe, de facto,
01:11:37 réduit aussi la souveraineté française.
01:11:38 C'est le triangle d'incompatibilité.
01:11:40 Il y a un universitaire qui s'appelle
01:11:41 Dany Rodrigues de Harvard qui le décrit très bien.
01:11:43 On ne peut pas avoir trois choses en même temps.
01:11:44 On ne peut pas avoir la souveraineté nationale,
01:11:46 la démocratie plus une intégration économique.
01:11:48 Parce que soit vous avez le contrôle démocratique
01:11:50 et il se fait au niveau international
01:11:52 et il faut aller vers plus de fédéralisme,
01:11:54 par exemple, pour l'Europe.
01:11:55 Soit vous gardez la souveraineté nationale
01:11:57 et la démocratie et vous renoncez à cette intégration.
01:11:59 Dit autrement et pour parler de manière triviale,
01:12:01 on est le cul entre deux chaises.
01:12:02 Donc à un moment, il faut choisir.
01:12:04 C'est soit plus d'Europe, soit moins d'Europe,
01:12:06 soit plus de mondialisation, soit moins de mondialisation.
01:12:09 Mais on ne choisit pas parce que les citoyens
01:12:13 ont tendance à voter pour des candidats
01:12:16 qui, sous couvert d'être le camp de la raison,
01:12:18 ne font en fait que défendre ce statu quo-là
01:12:20 qui, en réalité, n'est pas viable.
01:12:23 - Mais Catherine Ney posait une question.
01:12:25 Vous vous demandiez si Gabriel Attal
01:12:27 saurait se reconnecter.
01:12:28 Il faudrait la prolonger d'une autre.
01:12:29 Que va-t-il se passer s'il ne parvient pas à se reconnecter ?
01:12:32 C'est-à-dire qu'à un moment,
01:12:34 à force d'être dans une crise permanente,
01:12:35 une crise de confiance, il va y avoir un effet de cap.
01:12:38 À un moment, il va se passer quelque chose.
01:12:39 Et moi, je me suis très inquiet pour ce qui va se passer
01:12:41 parce que là, les réactions étaient unanimes.
01:12:43 Non, ils ne comprennent pas.
01:12:45 Non, ils sont déconnectés.
01:12:45 Ils sont loin de nous.
01:12:46 En fait, ce qui les intéresse, c'est eux.
01:12:48 Et d'ailleurs, la preuve, Gabriel Attal revient
01:12:50 pour la petite tambouille électorale.
01:12:52 Il est arrivé en retard à cause de la tambouille électorale
01:12:54 et il part en avance à cause de la tambouille électorale.
01:12:56 Excusez-moi, ce n'est pas une preuve de connexion.
01:12:58 Oui, mais quand même, il a dit dans son discours de politique générale,
01:13:00 "Attention, ce que je veux, c'est débureaucratiser,
01:13:03 désectorer, simplifier, simplifier."
01:13:06 Or, c'est vrai qu'il y a les problèmes que vous venez de dire
01:13:09 et qui sont tout à fait réels,
01:13:10 mais que la France est spécifique parmi tous les pays d'Europe,
01:13:14 par toutes les normes qu'elle a dans l'agriculture.
01:13:16 On l'a vu parce que pourquoi on interdit à des agriculteurs
01:13:19 de produire alors qu'à 300 kilomètres plus loin,
01:13:23 les agriculteurs... Et on perd des parts de marché considérables,
01:13:25 notamment la betterave, le sucre,
01:13:27 dépend entier de notre industrie, fou le camp.
01:13:29 Mais qui veut aujourd'hui créer une entreprise ?
01:13:32 Eh bien, il y a des normes qui sont aussi contraignantes, difficiles,
01:13:35 et qui, quand on a un accord, il faut attendre trois ans,
01:13:38 puis au moment où on l'a, il faut reprendre,
01:13:39 il faut redemander des choses.
01:13:40 Mais les gens deviennent fous, deviennent fous.
01:13:43 Alors, c'est ça, le mal français.
01:13:44 Et parce que, pour partie, vous avez absolument raison, Catherine,
01:13:48 je pense qu'il y a quelque chose de très spécifique en France,
01:13:50 mais parce que nous avons trop de fonctionnaires.
01:13:52 C'est pas la fonction publique qui est mauvaise.
01:13:54 En soi, évidemment qu'un État a besoin d'une fonction publique,
01:13:56 mais quand vous avez trop de fonctionnaires,
01:13:58 Michel Crozier, le sociologue, le montrait très bien,
01:14:00 au-dessus d'un certain seuil, l'administration n'a plus besoin
01:14:03 du monde extérieur pour exister.
01:14:05 Mais oui, mais comme on en a mis à tous les niveaux,
01:14:06 et qu'en plus, on en a rajouté,
01:14:08 parce qu'on a rajouté des communautés communes,
01:14:10 des communautés d'acclomération...
01:14:11 Mais oui, mais le problème des fonctionnaires,
01:14:13 c'est qu'ils ne sont pas tous infirmières ou policiers ou pompiers.
01:14:15 Il y en a beaucoup qui ne sont là que pour écrire des règles
01:14:18 et vérifier que le bureau d'à côté vérifie la règle.
01:14:19 Ben oui, et par ailleurs, ça nous coûte cher.
01:14:21 - Je ne sais pas ce que disait Catherine Ney sur l'agriculture,
01:14:23 l'amoncellement d'absurdité administrative.
01:14:26 Écoutez juste José Pérez de la coordination orale,
01:14:28 parce que la crise agroalimitaire n'est pas terminée,
01:14:29 je vous le disais. - Non, elle n'est pas terminée.
01:14:31 - Et vraiment, ça peut repartir dès ce week-end.
01:14:33 José Pérez, écoutez.
01:14:34 - Bien sûr qu'on est prêt à recommencer.
01:14:37 Rien que pour la fierté que ont nos agriculteurs,
01:14:41 rien que... Nos agriculteurs et moi-même,
01:14:43 parce que moi aussi, je suis agriculteur.
01:14:44 Rien que pour la fierté, rien que pour la dignité qu'on a gagnée,
01:14:47 rien que pour ce respect de la population,
01:14:49 rien que pour ça, on repartirait à Paris en tracteur sans problème
01:14:52 et on repartirait manifester parce que les gens sont avec nous,
01:14:56 les gens finalement se rendent compte
01:14:57 que les problématiques, on a tous les mêmes.
01:15:00 Et bien sûr, bien sûr qu'on repartirait
01:15:04 et bien sûr que peut-être on repartira même.
01:15:06 Il faut savoir, le salon de l'agriculture, c'est bientôt.
01:15:10 Il y aura plein de politiques au salon de l'agriculture.
01:15:13 Peut-être qu'on y sera aussi.
01:15:14 - Voilà, rien n'est résolu en tout cas.
01:15:17 Voilà, on va faire le rappel des titres de l'actualité.
01:15:19 18h32, en direct sur CNews et sur Europe 1, Simon Guylain est là.
01:15:23 - Les accusations à l'encontre de Gérard Miller se multiplient.
01:15:29 Ce sont désormais 41 femmes qui témoignent
01:15:31 contre le psychanalyste et chroniqueur,
01:15:33 dont trois pour viol.
01:15:35 Cela fait suite à une enquête publiée par le magazine Elle.
01:15:38 Plusieurs femmes ont annoncé leur volonté de porter plainte.
01:15:41 "J'ai été blanchi en premier instant,
01:15:43 "ce sera la même chose en appel", réaction de François Beyrou
01:15:47 après la décision du parquet de Paris,
01:15:48 qui a donc fait appel de sa relaxe
01:15:50 dans l'affaire des assistants parlementaires européens.
01:15:53 Le parquet estime que les preuves de ces délits
01:15:55 sont réunies contre tous les prévenus.
01:15:58 Et puis le montant des saisies d'avoir criminels
01:16:00 a presque doublé sur un an en 2023.
01:16:03 Pour atteindre un montant record d'1,4 milliard d'euros,
01:16:06 annonce le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti.
01:16:09 Cela représente une augmentation de 87 %
01:16:11 par rapport à 2022, Laurence.
01:16:14 -Merci beaucoup. Simon Guillain, on va faire une petite pause.
01:16:16 Vous évoquiez l'affaire Gérard Miller,
01:16:18 41 femmes qui portent plainte.
01:16:20 On va l'évoquer dans un instant.
01:16:22 On évoquera aussi l'actrice Judith Godrech,
01:16:24 qui a porté plainte contre deux hommes,
01:16:27 Benoît Jacot, réalisateur, et Jacques Doyon,
01:16:29 on les accuse d'agressions sexuelles.
01:16:31 On va parler de ce phénomène de l'emprise
01:16:33 et des agressions sexuelles sur de très jeunes filles,
01:16:35 14-15 ans.
01:16:37 A tout de suite, dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:16:39 18h38, on se retrouve en direct dans Punchline,
01:16:48 sur CNews et sur Europe 1.
01:16:49 On va évoquer maintenant les agressions sexuelles
01:16:51 sur de très jeunes femmes.
01:16:52 On parle de 14-15 ans.
01:16:54 À la lumière de ce que l'on découvre,
01:16:56 de ce qui se déroule dans le cinéma français,
01:16:58 l'actrice Judith Godrech, qui porte plainte.
01:17:00 Il y a aussi énormément d'affaires
01:17:03 qui ont été ainsi rendues publiques.
01:17:05 On est avec maître Isabelle Steyer.
01:17:06 Bonsoir, vous êtes avocate spécialiste
01:17:08 de violences conjugales.
01:17:10 Eva Darlan, également, est en ligne,
01:17:12 actrice, comédienne.
01:17:13 Merci beaucoup d'être avec nous,
01:17:14 parce que c'est important d'avoir votre témoignage ce soir.
01:17:17 On va juste faire le point d'abord sur ce que dit
01:17:19 aujourd'hui l'actrice Judith Godrech,
01:17:21 avec une authenticité, une dignité absolument incroyable
01:17:25 dans les mots qu'elle emploie.
01:17:27 Et le Parc est pareil, qui a ouvert une enquête
01:17:28 à la suite de sa plainte.
01:17:30 Explication Camille Guédon.
01:17:32 C'est la première fois que Judith Godrech
01:17:34 s'exprime après le dépôt de sa plainte
01:17:36 contre deux réalisateurs.
01:17:38 Interrogée ce matin, l'actrice a évoqué l'emprise
01:17:41 que Benoît Jacot a eue sur elle lorsqu'elle était adolescente.
01:17:44 J'étais tellement docile.
01:17:46 Au début, j'étais complètement endoctrinée.
01:17:50 C'est comme si j'avais joué à une secte
01:17:53 et que j'étais la préférée de toutes les filles de la secte.
01:17:59 Je suivais complètement les règles de mon gourou.
01:18:02 Donc au début, il n'y avait pas vraiment de raison d'avoir peur,
01:18:05 parce que dans le fond, il n'y avait aucune,
01:18:07 mais pas l'ombre d'une rébellion.
01:18:09 Et c'est à partir du moment où j'ai commencé à émettre
01:18:11 des désirs ou des souhaits,
01:18:13 des trucs qui ne correspondaient pas à ces règles,
01:18:18 que là, c'est devenu terrifiant.
01:18:21 Judith Godrech accuse également le réalisateur Jacques Doyon
01:18:24 d'avoir abusé d'elle sexuellement
01:18:26 alors qu'elle était âgée de seulement 15 ans
01:18:28 à l'époque des faits.
01:18:29 Il a engagé un acteur qui s'appelle Rudiger Hauer.
01:18:31 On a commencé le tournage et il l'a viré.
01:18:33 Et il s'est mis à la place.
01:18:35 Et puis après, à Ibiza, il me faisait écrire des scènes
01:18:38 la veille pour le lendemain.
01:18:39 Et puis tout d'un coup, il décide qu'il y a une scène d'amour,
01:18:42 une scène de sexe entre lui et moi.
01:18:44 Et là, on fait 40 saintes prises.
01:18:47 Et j'enlève mon pull et je suis torse nu,
01:18:49 et il me pelote et me roule l'épelle.
01:18:51 Et il y a Jane qui est là derrière le combo.
01:18:53 Et c'est une situation...
01:18:54 - C'est Jane Birkin ? - Oui.
01:18:57 Une situation extrêmement douloureuse pour elle.
01:18:59 Pour l'heure, les deux réalisateurs nient les accusations de l'actrice.
01:19:03 Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris.
01:19:06 - Je vais vous passer la parole dans un instant,
01:19:08 maître Isabelle Steyer.
01:19:09 Mais j'aimerais tout de suite me tourner vers vous, Eva Darlan.
01:19:11 Quand vous entendez ce témoignage,
01:19:13 qu'est-ce qui vous vient à l'esprit ?
01:19:15 Vous vous dites, on aurait dû les protéger, ces jeunes femmes.
01:19:17 Elles auraient pu être protégées ou pas ?
01:19:21 - Ce que je vois surtout, c'est qu'il a fallu toute une vie
01:19:25 à Judith Gaudrech pour arriver à parler, quand même.
01:19:28 C'est quelque chose d'une violence inouïe.
01:19:31 Et il est possible que ce soit classé sans suite,
01:19:36 qu'il y ait prescription.
01:19:37 Ce sont des crimes qui ne devraient jamais être prescrits.
01:19:44 Enfin, 14 ans, je me demande même jusqu'à quel point
01:19:47 ces gens-là ne sont pas des pédophiles.
01:19:50 - Ce sont des prédateurs, en tout cas, c'est évident.
01:19:52 - Ce sont des prédateurs.
01:19:53 Et d'un côté, on demande aux femmes de parler.
01:19:56 On leur demande de parler.
01:19:57 Et dès qu'elles ouvrent la bouche, on dit, attention,
01:20:00 présomption d'innocence.
01:20:01 N'allez pas trop loin.
01:20:02 Et puis, voilà, ça se termine un petit peu en eau de boudin,
01:20:06 où les gens ne sont pas vraiment punis, vraiment.
01:20:11 Mais ils ont dégommé des vies, ces mecs-là.
01:20:13 Bien sûr que tous les hommes, mais mon Dieu,
01:20:15 heureusement, ne sont pas comme ça.
01:20:17 Mais ces prédateurs-là, ils doivent être absolument punis.
01:20:20 Il faut quand même se souvenir que le viol
01:20:24 et toutes les exactions sexuelles ne sont pas du domaine
01:20:28 du désir sexuel, mais du domaine de la puissance
01:20:32 et de la volonté d'abîmer l'autre et de lui montrer que c'est lui qui est.
01:20:37 Et d'ailleurs, Judith le dit très bien quand elle dit
01:20:40 du jour où j'ai commencé à dire, je ne suis pas tout à fait d'accord,
01:20:44 là, ça n'a plus été.
01:20:45 Ça veut bien dire qu'il n'y a pas de place.
01:20:48 Les êtres, les femmes et les enfants sont complètement objectifiés
01:20:53 et doivent obéir et être sujet, objet, objet définitivement.
01:20:59 Est-ce que c'est particulier, alors ce n'est pas particulier au cinéma français,
01:21:02 mais on découvre, Eva Darlan, que ça se déroule comme ça,
01:21:05 que certains réalisateurs, producteurs aussi, sont de véritables prédateurs
01:21:09 et s'empruntent à des jeunes filles qui rêvent peut-être de devenir des stars.
01:21:14 Il n'y a aucun...
01:21:15 Aujourd'hui, on sait que sur chaque tournage, il y a désormais des référents
01:21:19 pour éviter ce type de situation.
01:21:20 Mais est-ce que vous avez vécu des situations similaires ou pas ?
01:21:25 Non, non, non, non, moi, non, non, non, moi, j'ai vécu d'autres choses, mais ça, non.
01:21:30 Simplement, je crois que ce n'est pas du tout dans ce métier que ça se passe.
01:21:35 Ça se passe partout, mais partout, y compris à la poste, à la banque, partout.
01:21:40 À partir du moment où quelqu'un a le pouvoir et qu'il entend
01:21:45 l'exercer sur des femmes qui sont en situation de faiblesse,
01:21:51 qui travaillent moins, qui ont moins d'argent, qui ont besoin de ce travail, etc.
01:21:56 Je veux dire que c'est facile. Non, non, c'est partout.
01:21:59 Alors évidemment, les gens connus sont plus dans la lumière,
01:22:03 mais c'est bien, c'est très, très bien,
01:22:08 c'est très, très bien que Gérard Depardieu soit accusé.
01:22:12 C'est très bien, c'est très bien que PPDA, etc.
01:22:15 Maintenant, on attend Nicolas Hulot.
01:22:16 Donc, bon, allez, tout ça, ça passe à la trappe.
01:22:19 Il n'y a quand même pas de condamnation.
01:22:22 C'est quand même dingue.
01:22:23 Il faut parler, mais présomption d'innocence.
01:22:27 Il faut arrêter avec ça.
01:22:28 Oui, présomption d'innocence.
01:22:29 Il n'empêche qu'ils sont accusés. C'est énorme.
01:22:32 Mais quand vous dites vous avez vécu, vous, d'autres choses dans le cinéma français,
01:22:35 c'est-à-dire quoi, des situations de violence, d'autres situations mises en danger ?
01:22:38 Dans ma vie, ne vous inquiétez pas.
01:22:42 J'ai bien, bien donné dans ma vie, dans le cinéma, non.
01:22:46 Ça a été, quoique, il se trouve que j'ai mis très, très longtemps,
01:22:52 c'est très récent, à réaliser qu'un immense metteur en scène français déjeunait,
01:22:58 on déjeunait ensemble, et puis après, il me propose de prendre un café chez lui,
01:23:03 il habitait à côté.
01:23:04 J'ai dit oui, bien sûr, c'était presque un copain, on se connaissait, oui, très bien.
01:23:09 Et je rentre chez lui, à peine je rentre chez lui, il me plaque contre la porte,
01:23:12 pas un mot, il me plaque contre la porte, il me met une languisque là,
01:23:15 il me plote de tous les côtés, et je lui dis « mais qu'est-ce que tu fais ?
01:23:20 Mais tu fais quoi, là ? »
01:23:23 Bon, il s'est excusé, il me fait « oh, pardon, je pensais que… »
01:23:27 « Mais tu pensais que quoi ? Que je suis un objet, qu'on fait n'importe quoi ?
01:23:30 C'est pas open bar, c'est pas… On n'est pas un magasin de supermarché
01:23:34 où on dit « oh, tiens, aujourd'hui, je vais me servir de ça, de toi,
01:23:37 et puis demain, tiens, je vais prendre un enfant, je vais me servir de lui. »
01:23:41 Non, ça va, quoi.
01:23:42 On est des êtres humains à équivalence, on le souhaiterait, voilà, on n'y est pas.
01:23:49 Mais non, moi, ça ne m'est pas arrivé, il m'est arrivé d'autres choses,
01:23:54 très, très, très gratinées, mais dans ma vie privée, en dehors du théâtre.
01:24:00 Cela dit, dans le théâtre, dans le cinéma, dans ce métier,
01:24:04 j'ai été suffisamment hubiliée par des metteurs en scène,
01:24:09 sortie en pleurant du plateau, voilà.
01:24:13 On est légion, les femmes à être…
01:24:16 Vous restez avec nous, Eva Darland.
01:24:18 On a maître Isabelle Steyer, qui est avocate spécialiste des violences.
01:24:20 Que j'admire beaucoup.
01:24:22 C'est un travail magnifique.
01:24:23 On voit qu'effectivement, il y a des situations
01:24:26 qui sont refoulées pendant des dizaines d'années.
01:24:28 C'est le cas de Jutte et de Cotrèche, elle a mis des années, des dizaines d'années
01:24:31 avant que ça ressurgisse dans sa mémoire.
01:24:33 Oui, oui, c'est ce que je vois tous les jours,
01:24:35 ce que j'entends tous les jours dans mon cabinet.
01:24:37 On a des femmes qui ne peuvent pas dire pendant, effectivement…
01:24:42 Alors là, on a un délai de prescription qui est de 30 ans,
01:24:45 à dater de la majorité,
01:24:46 mais il faut pouvoir s'imaginer en tant que victime,
01:24:48 il faut pouvoir se repositionner,
01:24:51 il faut finalement suivre une psychanalyse pour réaliser ce que l'on subit.
01:24:55 Il faut oser le dénoncer et dénoncer autour de soi
01:24:58 tous ceux qui ont vu, su, compris.
01:25:01 Et finalement, on réalise qu'on dénonce un système.
01:25:03 On dénonce ceux qui ont fait et ceux qui ont laissé faire.
01:25:07 Et c'est en ça que c'est intéressant,
01:25:09 c'est que ceux qui font ne peuvent faire que parce que d'autres laissent faire.
01:25:13 - Évidemment.
01:25:13 - Et on est comme dans une histoire de dictature,
01:25:16 finalement, il y a le dictateur, il y a ceux qui sont autour.
01:25:18 Et donc, c'est vraiment une lutte contre un système de domination,
01:25:21 puisque, évidemment, elle a dit, le viol, c'est un acte de domination,
01:25:25 c'est un acte d'emprise et un acte qui était institutionnalisé
01:25:30 parce qu'on avait fait accepter aux fans que, finalement,
01:25:33 pour être actrice, le deal, c'était aussi de subir ça.
01:25:37 Et il y a des années, j'ai eu des dossiers concernant des actrices,
01:25:40 c'était pendant le festival de Cannes,
01:25:43 et bien le dossier est allé au non-lieu
01:25:45 parce qu'on n'était pas capable,
01:25:46 et l'institution judiciaire, ce n'était pas prescrit,
01:25:48 n'était pas capable d'entendre que des hommes intelligents,
01:25:51 que des hommes de pouvoir, que des hommes créateurs,
01:25:54 que des hommes brillants puissent aussi être des hommes violeurs et violents.
01:25:59 Maintenant, on commence à comprendre
01:26:01 qu'on peut être à la fois brillant et à la fois violent et violeur.
01:26:05 Mais on me disait tout le temps, "Mais tu défends des classes sociologiques."
01:26:08 Mais pas du tout !
01:26:09 Je ne défends pas des classes sociologiques, je défends toutes les classes sociales,
01:26:11 et ça se passe dans toutes les classes sociales, différemment.
01:26:14 - Bien entendu.
01:26:14 - Puisqu'on embarque par une romance, par un rôle,
01:26:18 par une posture qui est différente, qui est brillante.
01:26:22 - Une promesse.
01:26:23 Ça vous fait beaucoup réagir, Catherine.
01:26:24 - Oui, parce qu'il faut voir aussi d'où on vient,
01:26:27 parce qu'on l'a oublié dans les années 78-80, c'était après mai 68.
01:26:32 Par exemple, le journal Libération donnait des tribunes à quelqu'un
01:26:35 qui s'appelait Jacques Duguay,
01:26:37 et qui organisait des réseaux pédophiles
01:26:40 dans lesquels il faisait l'apologie de la sodomie.
01:26:42 Il ne faut pas l'oublier.
01:26:44 Et puis, il disait, "Mais arrêtons de persécuter un adulte
01:26:48 parce qu'il aime les enfants avec son corps,
01:26:49 parce que c'est toujours de l'amour."
01:26:51 Il ne faut pas l'oublier, ça.
01:26:52 Et dans Libération, le grand Serge Julli avait fait une tribune pour dire,
01:26:56 "Mais oui, la pédophilie, maintenant, ça fait partie...
01:26:59 Dans le fond, c'est un fait de société."
01:27:03 Bon, et alors, Jacques Duguay était très soutenu par Gabriel Matzneff,
01:27:07 dont on connaît les écrits,
01:27:08 et qui lui-même était invité à la Gordon Party de Mitterrand
01:27:11 pendant des années et reçu comme un héros.
01:27:14 Il ne faut pas oublier ça non plus.
01:27:15 Alors, Jacques Duguay a fini par être condamné en 2002,
01:27:19 vous voyez, 30 ans après,
01:27:20 parce qu'il avait sodomisé des enfants dont certains...
01:27:24 Il a été condamné à 30 ans, donc il avait entre 3 et 9 ans.
01:27:28 Donc, c'est ça, l'histoire.
01:27:30 Bon, il y a eu Coen Bandit qui, dans le Grand Bazar,
01:27:33 racontait, quand il était éducateur en Allemagne,
01:27:35 des enfants qui voulaient jouer avec sa braguette,
01:27:38 avec son sexe, comme ça leur plaisait.
01:27:40 Ils laissaient faire parce qu'ils sentaient que ça leur faisait plaisir.
01:27:42 Donc, il y a eu ça après mai 68.
01:27:44 Il ne faut pas l'oublier non plus.
01:27:45 - Bien entendu. Éric Nolot, dans ce témoignage de Judith Godrej ?
01:27:49 - D'une part, il y a les déclarations de Judith Godrej,
01:27:51 parce qu'elle ne parle pas seulement d'emprise.
01:27:53 Elle parle de viol, de violence sexuelle, de violence physique,
01:27:56 de violence écologique, qui vont, pour les violences physiques,
01:27:59 jusqu'à la privation de nourriture.
01:28:01 Le dossier, c'est vraiment terrible à entendre.
01:28:03 Ensuite, ce qui m'impressionne encore plus, c'est l'engrenage.
01:28:06 Parce que Benoît Jacot, l'origine,
01:28:09 c'est qu'il tient des propos extrêmement cyniques auprès de qui ?
01:28:11 De Gérard Miller, dans le cadre d'un documentaire
01:28:14 qui, lui, maintenant, est mis en cause par une quarantaine de femmes.
01:28:17 Et l'affaire part de là.
01:28:18 Et ensuite, le troisième temps, c'est que Judith Godrej dit
01:28:21 qu'il n'y avait pas que Benoît Jacot, il y avait également Jacques Doyon.
01:28:24 Donc, je ne sais pas quelle est la prochaine étape.
01:28:26 Moi, quand même, il y a quelque chose qui est un peu mis toujours sur le côté.
01:28:29 Moi, j'aimerais bien aussi qu'on s'y arrête.
01:28:31 C'est l'entourage.
01:28:32 Il y a quand même les parents.
01:28:33 Dans le cas de Vanessa Springora, il y avait quand même une mère
01:28:36 qui était quand même presque une mère mackrel, il faut quand même le dire.
01:28:38 Et là, il y a un témoignage de la mère de Judith Godrej qui dit
01:28:40 "On ne pouvait rien faire, on était complètement dépassés par la situation".
01:28:44 Enfin, écoutez, c'est quand même grave.
01:28:45 Et ensuite, il y avait quand même tous les gens qui assistaient au tournage,
01:28:47 qui ne pouvaient pas ignorer ce qui se passait sur le plateau,
01:28:50 des choses anormales, d'après Judith Godrej,
01:28:52 et ce qui se passait en dehors du plateau qui est encore plus anormal.
01:28:54 Donc, je trouve que là, il y a une remise en cause qui doit dépasser de loin
01:28:58 le premier cercle qui est pour l'instant mentionné.
01:29:01 On est au-delà du phénomène de l'emprise, Maître Steyer.
01:29:04 On est sur des violences, là. On est sur le niveau d'après.
01:29:07 Oui, mais on voit très bien que dans ces dossiers-là de violences sexuelles,
01:29:13 les victimes sont, on va dire, choisies.
01:29:16 Ce sont souvent des femmes qui viennent, des parents qui sont divorcés,
01:29:20 qui ont des parents en province, qui sont fragiles à ce moment-là,
01:29:23 qui vivent leur crise d'adolescence.
01:29:25 Donc, des jeunes filles qui ne vont pas se rebeller.
01:29:28 Et effectivement, on a une série de prédateurs qui peuvent, malheureusement, les violer.
01:29:35 Et lorsque elles ont été violées par un,
01:29:37 il y a une espèce de situation comme ça de soumission, de victimisation,
01:29:43 qui fait qu'avec beaucoup d'hommes, les choses vont se passer comme ça.
01:29:47 Et quand je reçois mes clients, je leur dis, mais détricoter cette histoire-là,
01:29:52 puisqu'il faut, à un moment donné, arriver à dire non,
01:29:55 arriver à ne pas, soi-même, rejouer la même scène,
01:29:57 même quand elles ont 40 ans, elles ont un mari violent,
01:30:02 eh bien, il faut arriver à dénouer tout cela, y compris pour elles.
01:30:06 Mais effectivement, c'est une longue série quand on commence à être victime
01:30:12 et quand on voit du côté des agresseurs,
01:30:15 cette rencontre, finalement, des agresseurs qui sont...
01:30:18 Voilà, qui se nouent, et quand on sait qu'un agresseur fait...
01:30:21 Le Canada nous le dit, à peu près 70 victimes.
01:30:24 - 70 victimes par agresseur. - 70.
01:30:26 Monstreux, absolument monstreux.
01:30:27 Pour qu'on revienne au cinéma français de l'époque,
01:30:30 on a l'impression que c'était un système.
01:30:32 C'est-à-dire qu'il y avait, et je crois que d'ailleurs,
01:30:34 Benoît Jacot disait dans une interview il y a quelques années,
01:30:36 c'est un échange de chair fraîche entre réalisateurs.
01:30:39 C'est absolument monstrueux, Céline Pina.
01:30:41 C'est une barbarie totale.
01:30:44 C'est monstrueux et ça commence, peut-être toujours à expliquer aux gens
01:30:48 que ça commence toujours dans le sucre.
01:30:50 C'est-à-dire que ce que raconte Judith Godrèche,
01:30:52 au départ, quand on lui dit "Mais enfin, comment ça se passe ?"
01:30:55 Elle va dire "Mais j'avais l'impression de naître aux yeux d'un homme
01:30:58 pour la première fois.
01:30:59 Cet homme me regardait, me reconnaissait,
01:31:02 faisait de moi quelqu'un d'unique, une sorte de reine.
01:31:05 Et en fait, dans ce regard-là, j'existais."
01:31:08 Et elle a 14 ans à l'époque, donc elle est en pleine crise d'adolescence.
01:31:11 Elle a besoin justement qu'on lui confirme son existence.
01:31:15 Et quand on est très jeune, on a tout de suite 14, 15 ans,
01:31:18 c'est vrai qu'à un moment donné, on aimerait séduire un homme plus âgé.
01:31:21 Pourquoi ? Parce qu'on pense que c'est la reconnaissance des fois de ce que l'on est.
01:31:25 Pas forcément.
01:31:26 Non, mais souvent, on a ce désir de se prouver notre capacité de séduction.
01:31:31 Sauf qu'on a 14 ans, on ne maîtrise absolument pas ce qu'on fait
01:31:34 et qu'en face, il y a des prédateurs
01:31:36 qui savent exactement dans quel état on est et jusqu'où ils pourront nous conduire.
01:31:40 Alors Eva Darlan, je crois que vous voulez réagir à ce qu'on vient de se dire en plateau.
01:31:43 Allez-y Eva.
01:31:45 Non, ce que je voulais dire, c'est qu'il y avait un phénomène de meute aussi,
01:31:49 c'est-à-dire que puisqu'il y en a un qui le fait, les autres...
01:31:51 Regardez un petit peu la conversation entre Miller et Benoît Jacot,
01:31:57 c'est quand même extraordinaire.
01:31:59 Il y a une sorte de détachement de leurs actes en disant
01:32:01 « Oui, il y a un vivier comme ça, de jeunes filles dans lequel on pioche. »
01:32:07 C'est quand même monstrueux, c'est d'une perversité immense.
01:32:12 Et la perversité va avec la domination, bien évidemment.
01:32:17 Et est-ce que les choses ont changé aujourd'hui dans le cinéma français, Eva Darlan ?
01:32:20 C'est-à-dire ?
01:32:21 Les jeunes actrices sont protégées ?
01:32:24 Et les jeunes acteurs ?
01:32:26 Et les jeunes acteurs aussi, bien évidemment.
01:32:28 Je crois qu'à force d'en parler, oui.
01:32:31 Je crois que c'est en train de changer dans le sens qu'on fait attention.
01:32:37 On fait attention, le metteur en scène fait plus attention,
01:32:40 il y a des référents qui sont là, qui n'y avaient pas avant,
01:32:44 vous vous rendez compte, il faut des référents pour bosser maintenant.
01:32:47 Bon, eh bien tant mieux, tant mieux.
01:32:49 Et il faut que ça se propage.
01:32:51 Il faut juste aussi, peut-être, que la justice
01:32:54 donne un tout petit coup de pied dans la fourmilière
01:32:57 de ces nombreux agresseurs.
01:33:00 Parce que la justice, elle est bien molle,
01:33:02 elle ne veut pas…
01:33:06 Je trouve que c'est le dernier endroit
01:33:10 qui résiste à la poussée des femmes.
01:33:13 C'est la justice qui défend le patriarcat,
01:33:17 qui, pieds et poings liés, n'en démore pas.
01:33:21 C'est très rare, les gens qui sont condamnés…
01:33:27 Alors c'est drôle des avocats, justement,
01:33:29 il y a des condamnations, maître Sayer ?
01:33:31 Il y a des condamnations, mais vous savez que la définition du viol
01:33:34 est extrêmement restrictive, c'était justement dans les débats
01:33:37 au sein de l'Europe, la France n'a pas voulu élargir la notion de viol.
01:33:41 Alors toutes ces questions d'emprise, de harcèlement moral,
01:33:44 d'abus de pouvoir, d'abus de pouvoir économique,
01:33:48 eh bien, n'entrent toujours pas dans la définition du viol.
01:33:50 Même la question du consentement n'est pas posée juridiquement.
01:33:53 Alors que tous les autres pays la posent,
01:33:56 et nous sommes les seuls avec l'Allemagne, la Hongrie, la Pologne,
01:33:59 elles ne veulent pas intégrer la définition.
01:34:01 Comment vous l'expliquez cette exception ?
01:34:04 On a des résistances, notamment parce qu'on prône
01:34:08 une présomption d'innocence à tout craint,
01:34:13 alors même qu'on devrait avoir une présomption d'innocence gérable,
01:34:18 et pas finalement à partir du moment où on a 1% de présomption d'innocence,
01:34:23 les choses ne sont pas entendues.
01:34:27 Effectivement, lorsqu'on a 40 victimes...
01:34:30 Oui, en ce qui concerne Gérard Miller.
01:34:31 En tout cas, on mesure le courage et le travail qu'il a fallu à Judith Godrech
01:34:35 pour avoir le courage de témoigner de ce qu'elle a subi lorsqu'elle avait 14 ou 15 ans.
01:34:39 Merci beaucoup Eva Darlan d'avoir témoigné ce soir sur nos antennes.
01:34:42 Merci maîtresse Tailleur.
01:34:43 Merci.
01:34:44 Merci à vous tous d'avoir suivi Punchline ce soir sur CNews et Europe 1.
01:34:48 Dans un instant, vous avez rendez-vous avec Hélène Zellani
01:34:50 pour l'information sur Europe 1 soir.
01:34:51 Et Christine Kelly pour Face à l'Info sur CNews.
01:34:53 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:34:55 ♪ ♪ ♪