Vendredi 9 février 2024, SMART ÉDUCATION reçoit Camille Bedin (Directrice générale adjointe, Acadomia)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver dans votre magazine hebdomadaire Smart Education,
00:13 un magazine dédié aux nouveaux métiers, nouvelles formations, nouvelles pédagogies,
00:17 également aux nouvelles technologies de l'éducation.
00:20 Nous recevons aujourd'hui un spécialiste du soutien scolaire, Acadomia.
00:24 30 ans que le groupe évolue dans ce marché qu'on dit aujourd'hui saturé, mais en fait ils étaient peu sur ce segment à l'époque.
00:31 Difficile de passer à côté de ces campagnes de publicité.
00:34 Acadomia a sûrement accompagné un de vos enfants, frères, cousins,
00:37 et a depuis son lancement accompagné des centaines de milliers de jeunes.
00:40 Nous allons voir aujourd'hui comment le groupe a évolué et s'est adapté notamment aux nouvelles technologies.
00:45 Pour en parler avec nous aujourd'hui, Camille Bedin, directrice générale adjointe d'Acadomia, nous accompagne.
00:51 Bonjour.
00:52 Bonjour.
00:53 Merci beaucoup de nous accompagner.
00:55 Je le disais, à peu près 30 ans, le groupe Acadomia est né en 1989.
00:59 Je crois qu'il ne s'appelait pas comme ça d'ailleurs à l'époque.
01:02 Oui, ça s'appelait cours études secours et Acadomia est né en 1998.
01:06 1998, Acadomia.
01:07 C'était quoi l'ambition à l'époque Camille Bedin dans un paysage du soutien scolaire, je le disais,
01:11 qui est nettement différent que celui d'aujourd'hui ?
01:15 En fait, le soutien scolaire, ce qu'on appelait à l'époque les petits cours, ça a toujours existé.
01:20 C'était fait un peu gré à gré et ça se fait toujours très, très massivement de cette façon-là.
01:27 Et donc, Acadomia a voulu, je crois, et a réussi, structurer une véritable offre éducative de qualité.
01:37 Parce qu'en fait, quand vous prenez ou vous trouvez un prof sur une petite annonce, vous pouvez avoir beaucoup de chance
01:41 et vous pouvez aussi tomber sur quelqu'un qui n'est pas au niveau ou qui n'est pas adapté.
01:47 Et on a voulu organiser, professionnaliser ce monde-là.
01:50 Donc ça, c'est la première des choses.
01:52 Garantir aux familles la réussite de leur enfant avec une vraie sélection des intervenants.
01:58 Aujourd'hui, il y a 9% des candidats qui sont sélectionnés pour être enseignants chez nous.
02:03 Et on recrute 8000 enseignants environ chaque année.
02:08 Donc c'est la première des raisons.
02:10 Et la deuxième raison, c'est qu'en fait, c'est le marché noir aujourd'hui, le soutien scolaire encore aujourd'hui.
02:16 Et nous, on contribue à la légalisation de ce marché-là.
02:21 On va en reparler pour vous. C'est important en effet de déclarer ces cours de soutien scolaire.
02:27 Est-ce que justement le fait d'être peu sur ce segment à l'époque, ça a rendu les choses plus faciles pour vous de vous imposer en tant que leader ?
02:35 Je ne sais pas si c'était facile parce que tout a dû à cette époque-là être créé.
02:39 Il y avait tout à faire.
02:40 La règlementation aussi, il y avait tout à faire.
02:42 Ça a été une aventure passionnante.
02:44 Et aujourd'hui, ce qui est génial, c'est qu'Academia est une entreprise avec un vrai esprit entrepreneurial, quasiment familial.
02:51 C'est une belle entreprise de 500 collaborateurs, une entreprise française, donc une grosse PME.
02:57 Et on fait travailler 18 000 personnes.
02:59 Donc c'est vraiment une fierté.
03:00 Mais ça a été pendant longtemps un combat de structurer ce marché-là et de pouvoir y contribuer de façon très positive.
03:07 Et pour l'économie et pour la réussite éducative des enfants.
03:10 Je le disais, personne n'est passé à côté de vos campagnes de publicité.
03:14 La dernière, on va l'avoir s'afficher, choisit l'humour pour marquer les esprits.
03:17 Vous allez peut-être nous expliquer ce qui se dit exactement.
03:21 Et puis aussi, c'est quoi l'idée derrière tout ça ?
03:24 C'est quoi de rentrer dans la tête des gens, dans l'imaginaire des gens ?
03:27 Ce qu'on veut dire, c'est que, et je pense qu'on le vit tous en tant que parents.
03:31 Je suis maman et comme beaucoup de parents, les devoirs, c'est une source d'anxiété, d'énervement.
03:38 Je ne crois pas que les parents, on l'a vu pendant le confinement, soient les meilleurs enseignants.
03:43 Et donc nous, avec le fait d'être à domicile, de pouvoir aider les enfants, mais aussi dans les centres, en ligne, en stage.
03:52 Je peux vous parler de toutes ces solutions qu'on a développées.
03:55 On apporte, je pense, un peu plus de sérénité et d'apaisement dans la vie d'un ménage, dans la vie d'une famille.
04:02 Voilà, on a ce tiers de confiance qu'il est parfois nécessaire d'avoir pour que tout se passe bien.
04:07 Et pour aussi donner confiance aux enfants.
04:10 La confiance est majeure, ça l'est dans nos campagnes de pub, parce que ça l'est en vrai.
04:14 On veut rendre confiance aux élèves, parce qu'on est persuadé que tous les élèves ont la possibilité de réussir à partir du moment où on croit en eux.
04:23 Et ça, c'est souvent ce qui leur manque, quelle que soit la note, ou le milieu dans lequel on grandit, ou ce que disent les enseignants.
04:30 Quelle que soit sa personnalité ou ses résultats scolaires, à un moment donné, en se mettant au travail, si on croit en soi-même, on peut obtenir de meilleurs points, de meilleures réussites.
04:41 Je rebondis sur ce que vous disiez pour que les gens qui nous regardent comprennent bien.
04:44 Acadomia, donc c'est des cours à domicile, des cours en ligne.
04:48 Et des cours en centre, exactement.
04:50 Et des cours en centre, voilà. Comment tout ça, ça a évolué ? C'était le cas à l'époque et c'est toujours le cas aujourd'hui ?
04:53 Oui, c'est l'évolution sur ces 25 dernières années. Beaucoup de cours à domicile, bien sûr, qui bénéficient grâce aux réglementations françaises, du crédit d'impôt immédiat.
05:04 Donc ça, c'est un vrai avantage qui a ouvert vraiment cette possibilité pour notamment les classes moyennes, les zones périphériques, les zones rurales.
05:11 On a vraiment vu une demande évoluer et tant mieux, tant mieux pour tous.
05:16 Et c'est aussi des cours en centre. Donc on a une centaine de centres partout sur le territoire, où les élèves peuvent venir le soir, le mercredi, le samedi, pendant les vacances.
05:24 Et des cours en ligne. Et ça, on avait créé une plateforme avant le confinement.
05:28 On avait déjà innové sur ce sujet. Et donc on a des cours en ligne individuels, mais aussi des cours en ligne collectifs.
05:34 Ce qui est extrêmement sympa, et pour les élèves, d'avoir une vraie émulation.
05:38 Donc on est ok, tout seul, derrière un écran, mais en fait, il y a plein d'autres personnes dans la classe, des groupes de 5, 6 élèves, avec des supports pédagogiques,
05:47 une pédagogie adaptée aux cours en ligne, parce que c'est ça le drame des cours en ligne qu'il y a eu pendant le confinement,
05:52 c'est qu'on ne peut pas enseigner de la même manière quand on est derrière un écran.
05:56 Et on a adapté, avec notre service pédagogique, on a vraiment adapté une façon d'apprendre faite pour les écrans.
06:03 Vous diriez que c'est les cours en ligne aujourd'hui qui sont plus particulièrement plébiscités ? Depuis le Covid, justement, vous en parliez.
06:09 Non, en fait, tout. En termes de ratio ?
06:11 Tout. Et en fait, chaque profil d'enfant a une réponse adaptée parmi ces solutions-là. C'est ça qui est intéressant.
06:17 Si vous êtes plutôt en difficulté importante, cours à domicile, c'est forcément le plus adapté.
06:24 En même temps, si vous avez besoin de l'émulation du groupe, il y a des élèves qui ont besoin de sentir les autres,
06:31 qui ont besoin d'une animation, qui ont besoin qu'il se passe quelque chose, le cours collectif, c'est super.
06:36 Le cours en ligne, c'est juste très simple et facile et vous pouvez faire ça partout où vous voulez, quand vous voulez.
06:41 C'est vraiment en fonction du besoin et ce qui est bien, c'est qu'on peut s'adapter à tous les profils et à tous les budgets.
06:46 Revenons sur le profil des intervenants, des enseignants. Vous disiez une sélection un peu dure, tout de même, on ne choisit pas n'importe qui ?
06:54 En tout cas, une vraie sélection. 9%. Cette année, on a recruté 8000 enseignants, en 2022-2023.
07:04 On a reçu un peu moins de 80 000 CV. Une véritable sélection.
07:11 Un exemple de profil, c'est quoi ? Ça peut être des étudiants en master ?
07:17 Exactement, on a un quart d'étudiants, Bac +3, Révolu, un quart d'étudiants, 40% d'enseignants, ou en poste, ou retraités.
07:28 Et puis le reste qui sont, par exemple, des professionnels qui, à un moment donné, font une pause dans leur carrière
07:34 et ont envie de prendre un temps pour eux. Des freelances, des gens qui ont une vraie expérience professionnelle
07:39 et qui aiment la transmission et qui ont envie de transmettre aussi leur métier. Et ça, ça donne beaucoup de sens aux enseignements.
07:44 Vous parliez du crédit d'impôt tout à l'heure. Vous communiquez beaucoup, le groupe Academa, sur le fait qu'il faut déclarer ses cours.
07:50 Donc le marché noir, c'est encore, Camille Bedin, une réalité dans le secteur du soutien scolaire ?
07:54 Enorme, 2 milliards, le marché du soutien scolaire noir, non déclaré.
08:00 Et comment on fait ? Comment vous faites ?
08:03 Nous, on essaye d'expliquer qu'il y a un sujet de qualité, qu'on assure.
08:09 Et deuxièmement, pour les intervenants eux-mêmes, c'est beaucoup plus safe d'être déclarés.
08:15 Ils bénéficient des droits sociaux. Par exemple, pendant le confinement, ils ont pu bénéficier d'une partie de leur rémunération,
08:19 alors qu'ils ne travaillaient pas, ce qui n'était pas le cas des enseignants qui travaillent ou des intervenants qui travaillent au gré à gré.
08:27 Donc je pense que le service à la personne en général, le soutien scolaire en particulier,
08:32 sont des thèmes, des domaines à la fois importants pour la réussite de notre pays, puisqu'on forme les jeunes générations,
08:41 mais aussi sur le plan économique, une façon de pouvoir trouver un travail.
08:46 Pour les étudiants, c'est un complément qui est quand même formidable.
08:49 Vous pouvez faire plein de jobs quand vous êtes étudiant, mais donner des cours sur un CV, c'est quand même super, par exemple.
08:57 Et puis pour un professionnel qui a 40-50 ans, a une rupture dans sa carrière, veut faire une pause, pouvoir transmettre.
09:07 On a des écoles, donc on a des enseignants à plein temps aussi.
09:11 On a deux collèges lycées et des écoles en sport-études avec des grands partenaires sportifs.
09:17 Voilà cette diversité qu'on peut offrir à 18 000 enseignants. C'est aussi un secteur économique important.
09:24 Je le disais aussi en préambule de cette émission, alors de l'intelligence artificielle, des serious games aussi pour faciliter l'apprentissage.
09:30 Comment Acadomia s'adapte justement, où s'est emparée, a réussi à s'emparer aussi de ces technologies-là ?
09:36 Alors, on est vraiment en veille sur l'intelligence artificielle très fortement.
09:40 Nous, notre conviction, c'est que l'intelligence artificielle ne peut pas s'exercer sans l'humain.
09:45 C'est la première des choses évidentes.
09:47 Elles sont complémentaires.
09:48 C'est évidemment complémentaire. Et la deuxième, c'est qu'aujourd'hui, la réalité, c'est que tous nos élèves l'utilisent à partir d'un certain âge.
09:54 Mais nous, dans nos lycées, on le voit bien, ils connaissent la JLPT et ils l'utilisent.
09:58 Donc, ce qu'on dit à nos enseignants, c'est que l'usage est incontournable.
10:02 Essayer de l'interdire n'est pas une solution et donc, au contraire, on s'adapte.
10:06 Donc, on forme nos enseignants à l'usage des outils d'IA.
10:10 On est en train de bâtir une charte d'usage de l'intelligence artificielle.
10:16 Donc, en fait, on promeut plutôt son utilisation.
10:19 Mais on veut former nos enseignants à un usage intelligent de ces outils-là et former nos élèves à prompter, donc à poser les bonnes questions.
10:29 Et ça, que ce soit pour utiliser l'intelligence artificielle ou dans la vie, savoir questionner, savoir remettre en cause,
10:35 savoir décrypter un discours et savoir ce qui est vrai, ce qui n'est pas vrai et creuser,
10:40 ce sont des qualités qu'il faudra avoir dans la vie professionnelle.
10:44 - Le temps file, Camille Bedin, je voulais aussi vous poser une question.
10:46 Vous vous engagez sur les sujets d'orientation.
10:48 Vous avez récemment organisé une semaine de l'orientation à destination des lycéens, notamment.
10:53 C'est vrai qu'au moment de parcours SUP, ça fait sens.
10:55 Pourquoi ce choix ? Est-ce que c'est une manière aussi de se diversifier ?
10:58 Enfin, voilà, quel lien vous faites aujourd'hui entre soutien scolaire et orientation ?
11:01 - Eh bien, on suit 100 000 élèves chez Acadomia, beaucoup de lycéens.
11:04 Et on s'est rendu compte que, on a donc de l'expérience, 25 années d'expérience.
11:09 On s'est rendu compte que la préoccupation des lycéens et des parents n'était plus tellement le bac,
11:14 mais était parcours SUP et la réussite dans le supérieur.
11:17 Donc, forcément, on est interrogé sur ce sujet-là.
11:20 Et donc, on a toute une équipe de conseillers d'orientation.
11:23 Ils sont environ 35 chez Acadomia, là aussi, vrais professionnels, garantis, certifiés,
11:30 qui accompagnent nos élèves pour faire les meilleurs choix.
11:34 Et en fait, parcours SUP, ça ne doit pas faire si peur que ça.
11:37 C'est que une question de stratégie.
11:39 Simplement, il faut y passer un peu de temps et il faut être bien conseillé.
11:42 - Et donc, ils peuvent être accompagnés aussi par vous là-dessus, sur cette question de l'orientation.
11:46 Une question aussi, Camille Bedin.
11:48 Est-ce qu'il y a des sujets, des thématiques particulièrement plébiscités ?
11:50 C'est vrai qu'on parlait des nouvelles technologies.
11:52 Est-ce que, justement, vous vous rendez compte aussi qu'il y a de plus en plus de demandes sur des sujets de code,
11:58 sur du soutien scolaire ? Est-ce que les thématiques ont changé ?
12:01 - Alors, elles ont évolué, par exemple, vers l'anglais.
12:03 - Oui, d'accord.
12:04 - L'anglais est une très forte demande.
12:06 Et la deuxième croissance qu'on voit assez fortement dans les demandes, c'est la méthodologie.
12:11 Et ça, c'est depuis le confinement.
12:13 - Alors, c'est-à-dire ? Expliquez-nous.
12:14 - Alors, on s'est rendu compte qu'on sait confinement égale un tiers d'année scolaire perdue.
12:20 Et beaucoup de motivation en moins.
12:24 Et beaucoup d'autonomie en moins.
12:25 Donc, en fait, les élèves ont été un peu laissés seuls.
12:28 On a perdu les codes.
12:30 Et on a perdu le sens de l'enseignement.
12:33 Parce que quand on est seul dans sa chambre, par rapport à une classe, un groupe classe,
12:37 on n'a pas le même sens.
12:38 Et on a retrouvé des élèves qui ont vraiment perdu un petit peu le sens du travail.
12:42 Pourquoi on travaille ? Comment on travaille ? Comment on se met au travail ?
12:45 - Donc, en fait, on les aide à apprendre, à s'organiser.
12:47 - Donc, c'est apprendre à apprendre.
12:48 - Apprendre à apprendre.
12:49 - Et on a des stages qui s'appellent Apprendre à apprendre.
12:51 - C'est intéressant.
12:52 Merci beaucoup, Camille Bedin, d'avoir répondu à toutes nos questions aujourd'hui dans Smart Education.
12:55 Je rappelle, vous êtes la directrice générale adjointe d'Acadomia.
12:59 Merci d'avoir été avec nous.
13:01 - Merci à vous.
13:02 - Merci à vous de nous avoir suivis.
13:03 Merci à Evelyne qui a fait sa première en régie avec moi aujourd'hui.
13:06 Je vous retrouve très vite pour un nouveau numéro de Smart Education.
13:09 À très vite. Ciao.
13:10 [Musique]