Au delà de l’émotion et l’horreur, le 7 octobre continue de susciter de nombreuses questions : comment l’armée et les services de renseignements israéliens, présentés comme les plus puissants de la région, ont-ils pu être pris par surprise ? pourquoi ont-ils mis autant de temps à reprendre le contrôle du sud du pays : pendant d’interminables heures, de jeunes soldats, de danseurs de la rave party, des habitants des Kibboutz ont été livrés à eux même. Fanny Morel et Juan Palencia ont interrogé des témoins directs de ces failles et de ces manquements
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00:00 Le numéro de l'ancien militaire circule parmi les participants de la fête qui tentent d'échapper aux terroristes et ne savent plus vers qui se tourner.
00:08 "Maran a disparu, il était technicien son à la fête."
00:11 "Mon cher, je sais que tu es occupé mais j'ai compris que tu étais le responsable des disparus."
00:16 "Je vous en supplie, s'il vous plaît, s'il vous plaît, trouvez quelqu'un qui vous donnera des réponses."
00:22 "On est très inquiets, personne ne nous répond."
00:24 "J'ai eu ton numéro par un jeune pareil."
00:26 "On cherche matière de protection."
00:28 "Il faut que je trouve Sharon."
00:30 "Le 7 octobre, mon téléphone a failli être complètement saturé."
00:35 "Je recevais des localisations, des vidéos de personnes qui se filmaient à l'endroit où elles étaient cachées."
00:41 "Dans des arbres, dans des canalisations, dans des oued."
00:44 "Elles se filmaient en chuchotant, elles avaient peur, elles décrivaient la situation."
00:50 "On est ici, dans le sujet."
00:53 "Ils se cachent, ils se cachent."
00:57 "Et là, je devais choisir parmi ces dizaines de personnes, celle vers laquelle j'allais partir pour les secourir."
01:05 "Et en gros, pendant tout ce temps, je n'ai eu aucune sorte d'interaction avec l'armée."
01:10 "Je n'ai pas été orienté ou quelque chose comme ça."
01:12 Il arrive à midi sur le site de la rave party.
01:16 Plus de 5 heures après le début de l'attaque, il croise quelques soldats isolés, sans commandement.
01:24 "J'ai pris une décision qui n'est pas habituelle pour moi."
01:27 "J'ai décidé d'ouvrir mon téléphone et de filmer ce que je voyais."
01:31 "Car je me suis dit qu'il n'y avait aucune chance que quelqu'un me croit plus tard."
01:35 "Que quiconque croit que ce que j'ai vu a réellement eu lieu."
01:43 Voilà, extrait du Ligne rouge que vous découvrirez ce soir à 20h50 sur BFM TV.
01:47 Fanny Morel, ce qu'on voit dans l'extrait, c'est la désorganisation totale et même l'incrédulité de l'armée israélienne au moment où commence l'attaque.
01:55 Est-ce que depuis 4 mois, Israël a entamé un travail, un examen de conscience sur toutes ces failles ?
02:02 Est-ce que c'est un sujet là-bas ou pas encore ?
02:04 C'est un sujet. Tous les Israéliens que nous avons rencontrés attendent des réponses.
02:09 Ils exigent que les responsables soient nommés et soient sanctionnés.
02:13 Beaucoup ont déjà fait leur mea culpa.
02:15 Le chef d'état-major, le patron d'une shinbet qui est les renseignements israéliens, le commandant de l'armée de l'air,
02:23 ils ont déjà annoncé, ils ont présenté leurs excuses et puis ils ont annoncé qu'ils avaient failli à leur mission d'assurer la sécurité.
02:30 Ils ont promis des enquêtes transparentes, mais une fois la guerre terminée.
02:34 Benyamin Netanyahou, ou lui, le premier ministre, a d'abord rejeté la faute sur ses généraux
02:39 avant d'admettre à demi-mot que lui aussi devrait répondre à ces questions.
02:43 Il y aura une commission d'enquête nationale qui sera menée.
02:47 Elle sera menée par les juges de la Cour suprême, mais elle interviendra une fois la guerre à Gaza terminée.
02:53 En revanche, certains n'ont pas attendu la fin de la guerre.
02:57 42 survivants de la Rafe Party portent plainte contre les organes de sécurité de l'État.
03:02 Et ce sera le premier procès civil, juste depuis les failles du 7 octobre, sur les failles du Rance.
03:10 Parce que Fanny, il y en a eu des signaux faibles, et parfois des signaux faibles importants, venus par exemple des États-Unis.
03:16 L'explication c'est quoi ? C'est que les services secrets israéliens étaient trop confiants, en fait ?
03:22 Oui. Ceux qu'on interroge, les anciens du Shin Bet, à qui on parle, nous parlent d'arrogance, finalement.
03:29 Une trop grande confiance en la sécurité en Israël.
03:34 Et puis, ils étaient convaincus que le Hamas était dissuadé d'attaquer.
03:40 Et cette croyance-là était tellement ancrée que ce scénario-là, d'une telle ampleur, était inimaginable.
03:47 Alors, on a diffusé plusieurs extraits absolument passionnants de votre reportage avec Juan Palencia ce matin.
03:51 C'est donc à nous couvrir en intégralité ce soir sur BFMTV, à partir de 20h50.