Invité 8h15 : Matthieu Schlesinger

  • il y a 7 mois
Matthieu Schlesinger , maire d'Olivet

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00:00 8h17, Lydie Lahaye, vous êtes de retour avec notre invité.
00:03 On l'accueille en direct ce matin en studio, Mathieu Schlessinger, le maire d'Olivet.
00:07 Bonjour Mathieu Schlessinger.
00:09 Merci d'être là ce matin pour parler de ce centre de rétention administrative
00:13 qui ouvre aujourd'hui à Olivet sur votre commune.
00:17 Est-ce que, comme les policiers qui seront chargés de la sécurité à l'intérieur et autour,
00:22 on les a entendus, est-ce que vous êtes inquiet ?
00:24 Inquiet, pas particulièrement, vigilant certainement.
00:30 Vigilant parce que la création d'un centre de rétention administrative,
00:33 c'est un grand changement pour notre territoire
00:35 et c'est source de questionnement pour les habitants de la commune.
00:39 Donc il faut surveiller la manière dont ça va fonctionner.
00:41 Alors on va rappeler ce que c'est qu'un CRA,
00:43 c'est un centre qui accueille des ressortissants étrangers en situation irrégulière
00:48 qui n'ont pas vocation à rester sur le territoire français.
00:52 Une capacité de 90 places pour ce CRA à Olivet,
00:57 c'est le seul dans le Loiret et dans la région où il était nécessaire ce centre de rétention.
01:02 Alors ce n'est pas à moi de le dire, c'est une politique d'État
01:05 de créer des centres de rétention administrative.
01:07 C'est un outil dans la politique de régulation de l'immigration dans notre pays.
01:10 On a vu ces dernières semaines à quel point c'était un sujet important
01:14 qui faisait débat en France.
01:16 Ce CRA, il est justifié par les services de l'État,
01:19 par le fait qu'à Orléans, il y a un tribunal judiciaire, un tribunal administratif
01:24 et que ce sont deux institutions qui permettent de mettre du droit dans la politique d'immigration.
01:29 Et donc chaque grande région a un CRA et la région Sorte n'en avait pas.
01:32 - Et c'est l'aboutissement d'un projet qui date de plusieurs années,
01:36 il avait été acté en 2019, c'est ça ?
01:38 - Exactement, c'est dans un grand plan, il y a 2-3 000 places qui doivent être construites
01:42 et ça a commencé par Olivet, il y en a un autre également
01:44 qui doit bientôt sortir de terre du côté de Bordeaux,
01:46 il y a d'autres CRA qui vont venir.
01:48 Le CRA d'Orléans ne fait que 90 places,
01:52 aujourd'hui ils sont plutôt à 140.
01:54 - Vous dites, si on vous comprend bien Mathieu Chessinger,
01:57 finalement vous, commune d'Olivet, vous n'avez pas eu votre mot à dire ?
02:00 - Non, parce que c'est une politique publique de l'État,
02:02 sur un terrain qui appartient à l'État, avec des règles d'urbanisme instruites par l'État.
02:08 J'ai appris comme tout le monde que la décision était prise
02:11 lors d'un discours de Christophe Castaner à l'époque,
02:13 qui était ministre de l'Intérieur à l'époque,
02:15 et nous subissons cette décision.
02:17 - Vous nous subissons, ça veut dire que vous êtes contre,
02:20 que vous étiez contre et que vous vous inquiétez finalement de l'image aussi,
02:25 peut-être que ça peut donner à votre commune ?
02:27 - L'image non, parce qu'on parle du CRA d'Orléans plus que du CRA d'Olivet.
02:33 Moi ma question c'est comment on fait pour qu'un équipement public de cette nature
02:37 s'intègre le mieux dans la vie de notre agglomération ?
02:41 L'avoir installé à proximité de l'université,
02:44 à proximité de la médiathèque départementale,
02:46 à côté des sièges sociaux d'entreprise,
02:47 je ne suis pas convaincu que c'était l'endroit le plus approprié pour ce type d'équipement.
02:51 - Mais c'est un peu ce qu'on dit quand on est élu d'une commune,
02:55 c'est toujours mieux chez le voisin d'en face.
02:56 - Je pense qu'il n'y a pas d'endroit idéal pour ce type d'équipement.
02:59 C'est pour ça que vous ne m'entendrez pas dire
03:02 qu'il fallait le mettre à tel endroit parce que c'était évident.
03:04 Je n'ai pas d'idée du bon endroit.
03:05 Je suis convaincu que ce n'était pas le meilleur.
03:06 - Est-ce que vous vous êtes inquiets de la sécurité autour ?
03:10 On parlait de 170 caméras de vidéosurveillance.
03:14 Est-ce que l'élu que vous êtes s'inquiète ?
03:16 - On est toujours préoccupé par les questions de sécurité dans l'ensemble de sa commune.
03:20 On est équipé de vidéosurveillance, etc.
03:23 Le CRA, il ne faut pas le voir isolément,
03:25 c'est le CRA et le siège de la police aux frontières.
03:30 Il y a une centaine de policiers qui, indépendamment du CRA,
03:34 sont installés exactement sur le même site.
03:36 Les bâtiments sont intégrés les uns les autres.
03:39 Les CRA, et ça je me suis renseigné auprès de collègues,
03:42 ne sont pas à l'origine eux-mêmes de délinquance ou d'incivilité.
03:45 Les personnes qui sont à l'intérieur,
03:47 sont en contravention avec le droit national,
03:51 ce sont des personnes qui ont vocation à être conduites à la frontière.
03:53 Donc ils ne sont là que de manière temporaire et transitoire.
03:56 - Mais il va y avoir un flux de véhicules d'allées ?
03:59 - Oui, c'est des véhicules de policiers.
04:00 - C'est peut-être à ce niveau-là finalement ?
04:02 - Ce sont des avocats et des associations d'aide aux migrants.
04:05 Donc les personnes qui seront autour sont des gens très bien.
04:09 - Est-ce qu'il n'est pas un peu trop visible à votre goût ?
04:13 - Le bâtiment lui-même, grâce à cette intégration,
04:16 mais quand vous allez à Fleury-des-Aubrayes,
04:18 et que vous voyez l'installation de Thalès,
04:20 quand vous allez à Olivier et que vous voyez l'installation du 12e régiment de cuir-acier,
04:23 vous avez des barbelés de ce type-là.
04:26 Le travail n'est pas fini.
04:28 Ma principale préoccupation aujourd'hui, c'était plutôt ça,
04:30 c'est-à-dire que le chantier a été vraiment accéléré ces derniers temps
04:33 pour pouvoir ouvrir en temps et en heure.
04:35 Il reste pas mal de plantations à effectuer
04:37 pour remettre le bâtiment,
04:39 je ne dirais pas dans un écrin de verdure,
04:41 mais en tout cas pour avoir un mur végétal,
04:43 pour recréer l'ambiance qu'il y avait sur le centre-ville.
04:44 - Quand vous dites que le travail n'est pas fini,
04:45 ça veut dire que c'est une ouverture que vous jugez prématurée aujourd'hui ?
04:48 - Je l'ai visitée la semaine dernière.
04:51 Il commence très progressivement.
04:54 C'est un retenu par jour,
04:56 ils seront à deux demain, trois, etc.
04:58 Et je pense que c'est pas plus mal,
05:01 parce qu'il y avait encore un peu de travail à finir à l'intérieur.
05:03 - On entend aussi les avocats, les magistrats qui s'inquiètent
05:05 parce qu'on n'aura pas forcément assez de moyens
05:08 pour bien traiter tous les dossiers qui nous incombent.
05:12 Un autre sujet, une dernière question, Mathieu, je l'essaie pour vous.
05:15 La Cour d'Assise du Loiret juge à partir d'aujourd'hui
05:18 ce procès du petit Dayen,
05:20 c'est son beau-père qui est dans le boxe.
05:22 Ce petit garçon qui était mort sous les coups de violences répétées,
05:26 ça s'était passé à Olivier,
05:27 ça avait été véritablement une onde de choc et beaucoup d'émotion.
05:31 - Oui, parce que c'était un petit garçon
05:33 qui était scolarisé en maternelle dans l'école du Val.
05:36 Ça a permis à beaucoup de gens de prendre conscience
05:39 du drame des violences intrafamiliales.
05:41 C'est devenu une grande cause nationale, on en parle beaucoup,
05:44 mais le Covid a dissimulé beaucoup de choses
05:46 parce que ça s'était passé pendant les confinements.
05:48 Et ça nous rappelle à chaque fois qu'il faut être vigilant
05:51 et ne pas hésiter à intervenir quand on a un doute,
05:53 qu'il y a des services sociaux qui sont là pour accompagner.
05:56 Et l'émotion qui avait saisi l'école, on avait essayé de l'accompagner,
05:59 notamment en soutenant une association, La Voix de l'Enfant,
06:01 qui lutte contre les violences intrafamiliales.
06:03 Il faut aider ces associations.
06:04 - Qui sera participée dans ce procès aujourd'hui.
06:06 Merci beaucoup Mathieu Schlessinger.
06:07 - Merci à vous.

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