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00:00Ici Orléans, jusqu'à 9h, ici Matin.
00:03Ici Orléans, bon début de journée à tous, avec nous, 8h14, bonjour Lydie Lahaie.
00:08Bonjour Marc, bonjour à tous.
00:09C'est l'heure d'accueillir notre invitée ce matin en direct en studio.
00:12Lydie, vous recevez Emmanuel Duplessis, le député Nouveau Front Populaire du Loiret.
00:17Exactement, bonjour Emmanuel Duplessis, merci d'être là ce matin.
00:20La réforme des retraites va être remise en chantier, ni abrogée, ni suspendue, mais retravaillée.
00:27La balle est dans le camp des partenaires sociaux, a dit hier François Bayrou lors de son allocution à l'Assemblée Nationale.
00:33Est-ce qu'il a eu raison, le Premier Ministre, de prendre cette décision ?
00:37Je pense que cette décision ne répond absolument pas aux demandes des parlementaires,
00:41qui étaient l'abrogation de cette réforme à minima sa suspension immédiate.
00:47Aujourd'hui, le Premier Ministre propose aux partenaires sociaux de discuter entre eux,
00:53et s'ils ne trouvaient pas d'accord, de revenir au projet de loi de Mme Borne et d'Emmanuel Macron.
00:59Or, aujourd'hui, on sait qu'autant il y a une unanimité sur le niveau du front syndical côté salarié contre cette réforme.
01:06Par contre, on sait que le MEDEF est opposé à toute modification de cette réforme et à toute abrogation.
01:13Et donc, l'issue de cette concertation en l'état ne fait aucun doute, et qu'elle sera le maintien de la réforme en l'état.
01:22Mais finalement, c'est un peu la même posture que peut avoir M. Berroux à l'Assemblée,
01:27qui est de dire « moi je veux bien discuter avec tout le monde, mais si à la fin on n'est pas d'accord, c'est moi qui décide tout seul ».
01:33Il cherche à gagner du temps quand il fait ça ?
01:35Je pense, il pouvait ne pas esquiver le sujet, pour autant il ne répond pas à la problématique.
01:42Et je tiens à dire que la question des retraites, tout autant un aspect concret pour de nombreux travailleurs français,
01:50mais elle n'est pas la seule demande qu'on peut avoir dans le cadre de ce budget.
01:55Et hier, M. Berroux n'a répondu à aucune problématique,
01:59notamment sur la question de la lutte contre la précarité, la revalorisation des salaires,
02:04l'organisation de la transition écologique, le réinvestissement dans l'hôpital, dans notre école,
02:09et la question évidemment des services publics.
02:12Vous êtes, on l'entend, très déçu.
02:15Les Insoumis et les écologistes ont annoncé qu'ils voteront la censure, la motion qui sera déposée demain à l'Assemblée.
02:22Et vous, est-ce que vous allez la voter, M. Duplessis ?
02:24On rappelle, vous êtes député Génération, ce parti politique créé par l'ancien socialiste Benoît Hamon.
02:30Vous allez sanctionner le Premier ministre immédiatement ou vous allez lui laisser un peu de temps ?
02:35Je pense qu'il faut de la clarté.
02:38En effet, jeudi, en toute hypothèse, et comme on l'avait annoncé, je voterai la motion de censure contre le gouvernement.
02:48A priori, il ne tombera pas tout de suite, mais aujourd'hui on est dans une situation d'urgence.
02:53On n'a pas de temps à perdre.
02:54Déjà avec le précédent gouvernement, on a perdu plus de trois mois,
02:58parce qu'un certain nombre de forces politiques ont fait croire au gouvernement de Michel Barnier
03:03et qui a laissé croire à cette fantaisie, qui pourraient finalement trouver un accord sur le budget.
03:09Et finalement, le Rassemblement National, qui n'a aucun intérêt à la stabilité
03:14et qui a des intérêts très politiques dans cette histoire, n'a aucun intérêt à soutenir le gouvernement.
03:20Olivier Faure, le numéro un du PS, a dit qu'on avance, il a entrouvert la porte, le dialogue social revient.
03:27Il brandit aussi la censure.
03:29Mais on voit bien qu'il y a des différences très nettes aujourd'hui, peut-être plus que jamais.
03:34Est-ce que c'est la fin du nouveau Front populaire ? Est-ce qu'on y va progressivement ?
03:38Non, je ne crois pas.
03:39Pour le moment, il y a en effet des accords stratégiques et tactiques
03:43qui reviennent notamment sur la question de la posture dans le rapport à ce gouvernement,
03:48avec les écologistes, malgré le fait qu'on considère que ce gouvernement est illégitime.
03:52Mais je crois qu'on a beaucoup de raisons pour le considérer
03:54et que c'est d'ailleurs un sentiment majoritaire dans le pays.
03:58On a fait le choix d'acter qu'il ne refusait toute alternance politique,
04:01mais pour autant, ils doivent bien acter le fait qu'ils n'ont pas de majorité absolue
04:05et qu'ils doivent faire des concessions dans l'intérêt à la fois du pays
04:09et donc donner à la fois des gages et qu'il faut mettre un terme à la politique d'Emmanuel Macron,
04:14notamment sur le plan économique et toute cette idée de ruissellement.
04:18Et aujourd'hui, rien n'est proposé, mais sur le fond, au nouveau Front populaire,
04:22on partage toujours le même programme, la même volonté de relancer l'économie
04:27à travers la répartition des richesses, de soulager les foyers modestes
04:32et d'aller chercher l'argent là où elle est, où elle s'accumule,
04:35c'est-à-dire dans les très grandes entreprises et dans les plus hauts revenus.
04:38Vous l'attendez au tournant maintenant, François Bayrou, sur le budget
04:42qui sera le prochain grand rendez-vous dans un mois aussi, bien sûr ?
04:46Non, moi je l'appelle vraiment et sincèrement, je crois qu'on a quand même fait un certain nombre de concessions.
04:52Là, il s'agit quand même de rétablir le budget d'Emmanuel Macron 2024
04:56en trouvant 60 milliards d'euros. On est quand même très très loin de la mise en œuvre du programme
05:00qu'on proposait dans le NFP et qu'aujourd'hui, vraiment, on nous a retiré le gouvernement
05:07parce qu'on nous disait vous serez incapable de trouver cette stabilité.
05:10Et aujourd'hui, des gouvernements minoritaires exigent de nous, sans concession,
05:14qu'on lui garantisse la stabilité. Mais nous, on pouvait demander la même chose durant l'été
05:18et dans ce cas-là, tout se passait très bien.
05:20Donc il y a une forme de chantage, à mon avis, malsain, qui trompe quand même une partie du pays
05:28et sans parler des menaces de catastrophes économiques où on nous expliquait il y a encore quelques semaines
05:33que nos cartes vitales ne marcheraient plus. Et donc, à un moment, il faut sortir du chantage,
05:39respecter les positions politiques de chacun et enfin faire des efforts pour se comprendre
05:45plutôt que se caricaturer chacun.
05:47Vous diriez qu'il a plus parlé, finalement, hier aussi, à vous, aux députés, aux politiques qu'aux Français.
05:53Ça a duré une heure et demie, cette allocution. Certains ont pu trouver ça très long.
05:56La sécurité, le pouvoir d'achat, les préoccupations principales, il n'en a pas beaucoup parlé.
06:01Oui, mais du coup, il n'a pas non plus parlé aux députés qui sont, nous, nos préoccupations
06:05puisqu'on représente quand même très largement nos électeurs.
06:09En effet, il n'a rien dit sur les collectivités territoriales, par exemple, sur leurs finances,
06:13leurs capacités d'action, alors qu'elles portent aujourd'hui très largement à la fois
06:17les services publics de proximité et les investissements de demain,
06:20que ce soit pour la compétitivité de nos entreprises locales ou pour la transition écologique.
06:26Il n'a pas répondu sur la désertification, sur le pouvoir, désertification médicale, pardon,
06:31sur le pouvoir d'achat et sur la manière de rétablir nos finances publiques
06:36et notamment combien de recettes on peut aller chercher. Et c'est ça le cœur du débat.
06:41Au moins, Michel Barnier nous avait présenté un équilibre budgétaire.
06:44Aujourd'hui, Bayrou ne nous dit même pas quel sera son équilibre budgétaire,
06:48combien de milliards d'euros de coupe, combien de milliards d'euros de nouvelles recettes.
06:53Quand on entend Wauquiez, le principal soutien du gouvernement à travers son groupe LR,
06:58c'est zéro impôt supplémentaire, donc 60 milliards de coupe qui aura un effet récessif
07:03et un coût social très important.
07:07Merci beaucoup Emmanuel Duplessis, député Nouveau Front Populaire du Loiret d'être venu ce matin.
07:11Merci à vous, bonne journée.
07:12Merci, très bonne journée.