Hommage aux victimes françaises des attaques du 7 octobre : «LFI a eu des comportements antisionistes et aussi antisémites», affirme Olivier Jaoui

  • il y a 7 mois
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Olivier Jaoui, cousin de la famille Dan / Kalderon et membre de l’Association "Vies Brisées - 7 Octobre", répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils reviennent sur l'hommage qui sera rendu aux victimes françaises des attaques du 7 octobre en Israël. Face au refus de La France insoumise de reconnaître l'aspect terroriste de ces attaques, il ne souhaite pas que les membres du parti soient présents lors de l'hommage aux victimes.
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Transcript
00:00 - Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le fondateur de l'association "Vie brisée en Israël" 7 octobre, Olivier Jaoui.
00:06 - Bonjour Olivier Jaoui. - Bonjour, merci de me recevoir.
00:08 - Je vous en prie, bienvenue sur Europe 1.
00:10 Mercredi, quatre mois jour pour jour après l'attaque du Hamas sur Israël,
00:13 la nation va rendre hommage aux 42 victimes françaises de ces tueries.
00:18 Vous êtes convié à cet hommage Olivier Jaoui, votre famille en effet a payé un très lourd tribut le 7 octobre, on va en parler.
00:25 Mais si vous êtes avec nous ce matin, c'est d'abord pour un motif de colère.
00:29 Vous ne souhaitez pas la présence d'élus de la France insoumise lors de cet hommage, pourquoi Olivier Jaoui ?
00:35 - Alors, comme vous l'avez dit, ma famille a été touchée directement par ce qui s'est passé le 7 octobre, je voudrais simplement le rappeler.
00:43 Ma cousine Carmela, 80 ans, sa petite fille de 12 ans, j'ai toujours du mal à le dire, Noia, petite fille autiste de 12 ans,
00:51 elles ont été égorgées et brûlées le 7 octobre, elles sont françaises, et deux enfants de 12 et 16 ans ont été otages pendant 52 jours et 52 nuits.
01:01 - Ca, et R.S. Calderon, libéré le 27 novembre, on s'en souvient, on l'avait suivi sur mon rôle.
01:06 - On parlera aujourd'hui de leur état psychologique, qui est assez difficile.
01:09 - Et leur papa est toujours au fer. - Et leur père, au fer Calderon, français aussi, est toujours otage, et nous n'avons absolument aucune nouvelle depuis quatre mois.
01:15 Alors, pourquoi LFI pour répondre à votre question ?
01:17 - Alors, la première raison, c'est que LFI, depuis le 7 octobre, refuse de reconnaître cet acte comme un acte terroriste.
01:27 - Acte de résistance. - Voilà, Daniel Obono a parlé d'acte de résistance,
01:32 Jean-Luc Mélenchon, je crois, court en décembre, a une phrase qui disait, à propos du Hamas, "Gloire éternelle à ceux qui résistent".
01:39 Et donc, déjà, au moins ça, et pourtant il y a d'autres raisons qu'on pourrait évoquer, le fait de refuser de reconnaître que c'est un acte terroriste nous choque beaucoup,
01:50 d'autant plus que l'invitation officielle à l'hommage d'après-demain dit clairement "victime de l'attaque terroriste du 7 octobre".
02:01 Donc, dans la mesure où on ne reconnaît pas le caractère terroriste, je ne vois pas pourquoi il ne viendrait.
02:05 Et ce qui nous a fait réagir, avec mes cousines d'abord et ensuite d'autres familles, c'est la réaction de Mathilde Panot, donc de LFI,
02:15 - La présidente n'y voulait pas soumis à l'Assemblée. - La présidente du groupe parlementaire à l'Assemblée nationale,
02:18 qui s'est précipité, alors que personne ne lui avait rien demandé, que les invitations n'étaient même pas lancées,
02:23 précipité pour dire "nous viendrons et je viendrai assister à l'hommage", et je trouvais que c'était vraiment un décent de sa part d'agir de la sorte.
02:30 Voilà, alors pour bien rappeler l'histoire, c'est Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse à l'Elysée le 23 janvier dernier,
02:36 qui annonce l'organisation de cet hommage, au jour anniversaire du quatrième mois de la tuerie du 7 octobre.
02:44 Mathilde Panot, effectivement, annonce sa venue dans les heures qui suivent.
02:48 Et hier, c'est Emmanuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, qui confirme lui aussi sa présence.
02:53 Par ses mots, il dit "pas question de transformer un moment de recueillement national en un moment de polémique politicienne".
03:00 Et à la limite, c'est à vous qu'il reproche de faire de la polémique sur cet événement,
03:04 puisque votre famille, ainsi que quatre autres, Olivier Jahouy, ont pris la plume pour demander à Emmanuel Macron d'interdire la venue d'élus de la France Insoumise.
03:11 - Oui, j'ai lu ça. Moi, je suis français, parisien, je me retrouve aujourd'hui dans votre studio, et sincèrement, j'aurais préféré que ça n'arrive pas.
03:21 Ma famille a été terriblement touchée. On ne peut pas nous accuser de polémique politicienne.
03:26 Je crois que c'est au contraire un peu la spécialité de LFI.
03:31 Que les partis politiques fassent de la politique, ça ne me choque pas. C'est leur fonction principale.
03:38 Mais quand on lit ou quand on voit ce que dit Emmanuel Bompard, en disant "on ne va pas s'excuser", on n'a pas demandé d'excuses de leur part.
03:45 En disant "ah, mais il n'y a que quatre familles", alors qu'en fait, il y en a plus que ça,
03:49 et qu'on s'est réunis rapidement avec les familles qu'on connaît, qui sont en France, pour écrire cette lettre.
03:54 Mais on aurait pu, évidemment, avoir beaucoup plus de familles.
03:57 Et en plus, là où je trouve que Bompard pousse le bouchon un peu loin,
04:01 c'est qu'il ose dire qu'il espère qu'il n'y aura pas de happening, ou qu'il n'y aura pas de manifestation,
04:07 ou de mauvais comportement pendant l'hommage, comme si nous, les familles des victimes,
04:13 on allait mal se comporter, quand on connaît le comportement de LFI assez souvent, et l'indécence de LFI,
04:19 qui avait quand même refusé de saluer la mémoire des victimes à l'Assemblée nationale, par exemple.
04:24 Je pense qu'ils sont assez mal placés pour nous parler de ça, mais nous, on ne fait pas de polémique politicienne.
04:28 On était très heurtés par la précipitation de Mathilde Panot à dire tout de suite "on vient, on vient",
04:38 et à pouvoir, comme ils le font toujours, amalgamer toutes les victimes,
04:41 alors qu'il y a une particularité au massacre terroriste du 7 octobre.
04:45 - Le problème étant qu'il s'agit d'un hommage national avec un protocole,
04:49 qui prévoit la présence du président, du gouvernement, des anciens présidents et premiers ministres,
04:54 des présidents des deux assemblées, des chefs de partis, des présidents de groupes parlementaires,
04:58 des élus parisiens, etc. Donc que vous le vouliez ou non, Olivier Jahouy,
05:03 des insoumis ont reçu des cartons d'invitation. Que peut bien faire le président de la République ?
05:07 - Je vais être très franc, je le suis toujours.
05:10 - Mais vous êtes résigné, finalement, à la présence d'insoumis mercredi ?
05:13 - On est résigné, le mot peut être un peu fort pour nous,
05:16 c'est-à-dire qu'on se doutait un peu quand on a écrit la lettre,
05:19 que probablement il y avait un protocole que nous on ne connaît pas.
05:22 On n'a jamais eu, heureusement, jusqu'à présent, à être invité à un hommage de ce type,
05:27 même si j'ai assisté à titre personnel à un certain nombre d'hommages,
05:30 à le Bataclan, Samuel Paty ou d'autres, à la télévision ou sur des antennes.
05:37 On supposait qu'il y avait un protocole qui peut-être empêcherait le président de le faire.
05:40 On peut aussi se mettre à la place du président Macron,
05:42 qui n'allait pas ouvrir une crise politique ou médiatique,
05:44 il s'en serait pris plein la figure s'il n'avait pas invité LFI,
05:47 il se serait précipité pour se présenter en tant que victime.
05:51 La lettre permet aussi de rappeler que LFI a eu, depuis le 7 octobre et même avant,
05:56 avec les propos de Jean-Luc Mélenchon,
05:58 des comportements non seulement antisionistes, mais je dis le mot, antisémites.
06:03 - J'ai une dernière question pour vous Olivier Jaoui,
06:05 peut-être un peu plus personnel, vous avez rappelé que votre famille,
06:08 5 membres de votre famille ont été touchés à divers degrés le 7 octobre dernier.
06:14 Vous avez à la fois le deuil, le soulagement, l'angoisse, l'espoir et le désespoir.
06:21 Tout ça va s'entrechoquer mercredi entre des familles qui, pour certaines, ont perdu quelqu'un,
06:25 pour d'autres, encore des otages aux mains du Hamas,
06:28 d'autres ont eu la joie d'une libération.
06:30 Émotionnellement, comment on vit ça ?
06:32 - C'est très très difficile.
06:34 J'étais allé au mois de novembre en Israël pour rencontrer la famille,
06:39 être le représentant français, parisien, de la famille,
06:43 et les enfants n'avaient pas encore été libérés.
06:46 Et je m'étais retrouvé à table en face de leurs frères et sœurs qui ont 19 et 21 ans,
06:50 dont le père était otage, dont les frères et jeunes sœurs étaient otages,
06:54 dont la grand-mère et la cousine avaient été assassinées, dont la maison a brûlé.
06:58 Bon, ils avaient le sourire, donc c'était plutôt eux qui me réconfortaient,
07:02 mais évidemment, on a de l'espoir aujourd'hui pour refaire leur père,
07:06 mais on n'a aucune nouvelle depuis 4 mois,
07:08 on sait qu'il a été blessé, c'est tout,
07:10 on n'a pas eu de médicament, donc on est plutôt aujourd'hui dans l'inquiétude.
07:16 Et pour les familles, et notamment pour mes cousines et mes cousins,
07:20 qui vont pour certains venir d'Israël, qui sont français,
07:22 cet hommage a énormément d'importance, ils sont très touchés,
07:25 pour eux c'est un moment de dignité, de recueillement, de reconnaissance,
07:28 un moment où, et les filles y participent,
07:30 où on est déjà dans le révisionnisme et le négationnisme 4 mois après,
07:34 on a déjà un certain nombre de personnes qui relativisent,
07:37 ou qui même disent que tout ça n'a pas existé.
07:40 Donc cet hommage, dans ce sens, il a énormément d'importance pour nous.
07:43 - Merci Olivier Jaoui d'être venu au micro d'Europe 1 ce matin.
07:46 - Merci de votre invitation.
07:46 - Vous êtes le fondateur de l'association Vibrez et en Israël, 7 octobre.

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