Retrouvez Cyril Hanouna désormais le samedi et le dimanche dès 18h50 pour Face à Hanouna !
Au programme : des débats sur l'actualité politique, mais aussi le retour de séquences cultes.
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00:00 -Excusez-moi, c'est vous Damien, qui était aux urgences, et vous, vous êtes donc l'avocat de Christina, maître Alexandre Lobry. Merci Christina d'être avec nous.
00:07 Christina, vous êtes la maman d'Adina, une femme atteinte de trisomie à l'hôpital, qui a été violée. L'hôpital, elle ne parle plus depuis un an, elle souffre de troubles neurocognitifs de type Alzheimer.
00:22 Elle s'est fait agresser sexuellement, vous allez nous raconter tout ça, et on a maître Alexandre Lobry, donc avocat de Christina, qui va nous dire où ça en est, parce que c'est quand même incroyable.
00:32 Écoutez ce deuxième témoignage de Christina. Merci en tout cas d'être avec nous. Vous avez porté plainte pour viol sur personnes vulnérables, ainsi que pour non-assistance à personnes en danger.
00:41 On va dire où ça en est aujourd'hui. Qu'est-ce qui s'est passé pour votre fille ? C'était le 27 juillet dernier.
00:47 Oui. Le 27 juillet, j'étais encore en cure thermale où j'amène mon mari, qui est beaucoup plus âgé et très très malade.
01:00 Et le 28 juillet, étant encore, on est rentré le 29, j'ai reçu un appel du médecin traitant, qui me dit, il a vu votre fille sur son lit dénudée, la couche enlevée complètement.
01:19 Alors une aide-soignante a retrouvé un homme, le pantalon baissé, dans le lit de votre fille, à qui on avait enlevé sa couche.
01:28 Il avait enlevé complètement le pantalon. Et donc il était allongé sur elle, les têtes, visage contre visage.
01:42 Elle a eu peur, elle s'est mise à crier, elle est repartie en courant, on a fait référer ça au médecin. La personne était debout à côté du lit, toujours nue.
02:00 Elle a fait prendre ses affaires, rentrée dans sa chambre, qui est à trois chambres plus loin de la chambre de ma fille, sur le même bouloir.
02:11 – Maître Alexandre Lombry, l'agresseur présumé n'a pas été entendu par la justice, il est interné en psychiatrie depuis de nombreuses années.
02:17 Il ne serait pas audible en raison de son état psychique d'après le parquet.
02:20 Il est toutefois soupçonné d'avoir commis deux autres faits de l'ordre de l'agression sexuelle.
02:24 – Alors en qualité d'avocat de la victime de la famille, ce que je peux vous dire, c'est que nous sommes confrontés à une affaire dramatique et révoltante.
02:32 Dramatique, je le rappelle, il y a eu une agression sexuelle à l'encontre d'une personne vulnérable au sein d'un hôpital.
02:39 Généralement dans un hôpital, on y va pour être soigné, pas pour être agressé.
02:42 Et révoltante au regard du positionnement de l'APHP qui interroge. Pourquoi ?
02:48 Puisque le 27 juillet, il y a une agression sexuelle.
02:51 L'APHP informe la mère de ma cliente le 2 août.
02:57 Le 23 août 2023, il y a une réunion entre la direction hospitalière et la mère de ma cliente.
03:06 Où on explique, durant cette réunion, qu'il est vrai, les faits peuvent être constitués d'agressions sexuelles.
03:14 On explique que cette personne se suspecte à des antécédents d'agressions sexuelles et de viols.
03:22 Mais on nous explique également qu'il a toute sa tête.
03:26 Et entre-temps, aucun signalement n'a été fait auprès de l'ARS, auprès du procureur.
03:35 Il a fallu que nous portions plainte le 24 octobre 2023, puis le 5 décembre 2023, pour viol et non-assistance à personne en danger.
03:47 Et l'APHP, aujourd'hui, son positionnement, c'est qu'ils n'ont pas fait ce signalement puisqu'il y a une plainte.
03:54 En l'occurrence, la plainte a eu lieu plus de 4 mois après.
04:00 – Alors, il n'y a aucune obligation de séparer Christina de cet individu ? Ou il y en a ?
04:05 – Il y a une obligation au regard du délit de non-assistance à personne en danger.
04:09 Aujourd'hui, l'APHP a connaissance des faits et aujourd'hui, la mère de ma cliente est amenée à recroiser le suspect, à recroiser l'agresseur.
04:19 Et l'APHP le dit clairement, elle a dit qu'elle a proposé, soi-disant, un transfert, ce qui est faux.
04:29 Alors, on demande à la victime d'être éloignée et non à l'agresseur. C'est une aberration.
04:34 – Une aberration, une fois de plus, encore une aberration.
04:37 – Cyril, est-ce que je peux me permettre, excusez-moi ?
04:41 Depuis le 2 août, tous les jours en venant chez ma fille, à chaque fois, soit à l'aller, soit au retour,
04:54 je le vois sortir sur sa chaise roulante, je le croisais à un moment donné.
04:59 Chaque jour, j'ai même eu des journées, je l'ai dit aux avocats, je l'ai dit à tout le monde,
05:06 j'ai eu des journées où j'arrivais à la grille de l'hôpital, où il faut sonner pour qu'on t'ouvre.
05:16 Et déjà à travers, je le voyais assis dans la cour, un temps, délire ou de rigoler avec ses amis.
05:24 Et je me suis voulu après de ma faiblesse, mais je suis rentrée à la maison,
05:31 je n'ai pas eu la force de continuer, de rentrer et de continuer.
05:35 Plusieurs jours, ça m'est arrivé dans ces mois-ci.
05:40 La dernière fois, Cyril, je l'ai vu et comble. C'était le 24 janvier, donc c'était mercredi dernier.
05:49 Je suis allée chercher ma fille pour l'amener dans un centre d'accueil de jour.
05:57 Et avec les portes de l'ascenseur s'ouvrant, et là je donne face à face avec ce monsieur,
06:08 très chic parce que c'est un narcissiste, il a toujours un costume à l'hôpital.
06:13 Pendant tout ce temps, des années, ça fait plus de deux ans que je le connais,
06:18 ses costumes, il manque la cravate, costume complet, chaussures normales, jamais du tennis.
06:25 Le 24, il était un pardessu beige avec le journal sous le bras et la poubelle.
06:35 Une poubelle dans la main droite qu'il est allé poser dans le bac.
06:40 C'est une personne autonome qui a sonne toute sa tête, qui parle très bien,
06:47 qui part en vacances avec sa femme, bien sûr, qui a une vie autonome.
06:54 Il n'a pas besoin de soins sur les feuilles qu'ils ont à l'hôpital tous les matins
07:04 où c'est marqué quel infirmier fait quelle chambre le réveil.
07:10 Non, il est rayé, j'ai demandé pourquoi, on m'a dit parce qu'il n'a pas besoin.
07:16 Il n'a pas besoin d'être aidé à manger, il ne porte pas de couches, bien entendu,
07:22 il n'est pas en chaise roulante, bien entendu, et il est libre de tous ses gestes et des mouvements.
07:30 Et quand il est sorti, il s'est permis de nous jeter un "bonjour messieurs-dames".
07:38 – Merci, merci Christina.
07:43 Maître Lobry, qu'est-ce que vous attendez de la justice ?
07:47 – Ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que la PHP n'a pas pris les mesures nécessaires.
07:52 Aujourd'hui l'agresseur est voisin de chambre de la victime.
07:58 Aujourd'hui, ce qu'on attend de la justice, c'est qu'elle accélère,
08:00 puisque ce suspect n'a jamais été auditionné,
08:03 on attend des expertises médicales de la part du parquet,
08:07 et aujourd'hui l'enquête traîne.
08:09 Il aurait fallu l'ouverture d'une information judiciaire pour aller plus vite,
08:13 pour qu'un juge d'instruction soit saisi et qu'il puisse avoir les moyens nécessaires.
08:17 L'enquête traîne et la PHP n'est pas transparente.
08:22 On ne sait pas si elle a fait les analyses gynécologiques,
08:26 aucune information, aucune transparence.
08:28 Aujourd'hui, ma cliente est livrée à elle-même,
08:32 et je le dis, ce suspect, ça se trouve qu'il a récidivé.
08:36 – C'est n'importe quoi, on espère que le fait que vous soyez venu ici
08:40 va faire boucher les choses. – Nous espérons.
08:42 – Excuse-moi, je peux juste ajouter une chose.
08:45 Autre que le fait que la police et que rien n'a été signalé,
08:53 le jour même de l'agression, tous les effets des mafies,
08:58 la couche, les draps, toute preuve qui aurait pu être constatée de viol,
09:04 toutes ont été jetées et lavées immédiatement.
09:08 – Incroyable, c'est omerta. – Merci.
09:12 - C'est ça.
09:13 [Musique]