• il y a 9 mois
Fabien Roussel indique que le directeur de cabinet lui a répondu que "le Premier ministre avait bien pris conscience qu'il y avait une smicardisation de la France" mais qu'il n'y aurait "rien avant 9, 10 mois". Le secrétaire national du parti communiste français réclame l'indexation des salaires sur l'inflation. Pour lui, "la France est prête à craquer".

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Transcription
00:00 Deux mots d'ordre, augmenter les salaires et baisser les factures. Je suis avec Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti Communiste français,
00:06 sur les lieux d'un rassemblement d'une soixantaine de personnes qui s'est tenue ici près de Matignon avec des salariés, avec des élus communistes aussi.
00:12 Bonjour M. Roussel. Vous sortez de Matignon. Vous étiez reçu par Matignon, par le cabinet de Gabriel Attal, non pas par le Premier ministre, mais par son cabinet,
00:19 avec des élus communistes, avec des salariés pour réclamer des mesures d'urgence contre la vie chère. Qu'est-ce que vous avez obtenu ?
00:25 D'abord, j'y suis allé avec des salariés qui, avec beaucoup d'émotion, beaucoup de dignité, ont expliqué la difficulté de leur travail,
00:34 que ce soit dans le privé à monoprix ou dans la fonction publique hospitalière. Et avec leurs mots, ils ont raconté leur vie, les difficultés du métier
00:42 et les faibles salaires qu'ils ont en retour. Et ça, il faut qu'ils l'entendent à Matignon. J'ai remis les 200 fiches de salaire que j'ai reçues ces dernières semaines,
00:51 depuis que j'ai lancé cette opération. Nous leur avons remis. Et puis j'ai demandé des mesures d'urgence. Nous, nous proposons que l'ensemble des salaires
00:59 soient indexés sur l'inflation. C'est le minimum, comme le SMIC. Le SMIC a augmenté de 12 points en l'espace de presque 3 ans. Nous demandons à ce que
01:06 l'ensemble des salaires et des retraites augmentent de la même manière. — Et sur ce point ? — Eh bien, la réponse du gouvernement et du directeur de cabinet
01:12 qui était là, c'est de dire que le Premier ministre a bien pris conscience qu'il y avait une SMICardisation de la France, comme je le dis depuis des mois.
01:21 Il l'a dit à l'Assemblée nationale. Il en a pris conscience. Et ce qu'il propose, c'est un rapport fait par des économistes qui lui sera remis au mois de juin
01:30 pour ensuite des mesures qui seront débattues à la fin de l'année dans le cadre du projet de loi de finances, projet de loi de sécurité sociale. Bref...
01:37 — Oui, parce que pour petite précision, Gabriel Attal, lors de sa déclaration de politique générale, a annoncé une réforme des bas salaires.
01:44 C'est ce qu'il y a... Vous en réjouissez ou pas ? — Oui. Oui. Mais s'il y a des mesures d'urgence maintenant et s'il n'y a pas de hausse des factures maintenant.
01:54 Or, tout ce que je sais, c'est qu'il n'y aura rien avant la fin de l'année, rien avant 9, 10 mois. — Ça, on vous l'a dit clairement. Vous l'affirmez.
02:03 — Bah oui, parce qu'il n'y aura rien avant la remise de ce rapport au début de l'été. Et puis ensuite, c'est les vacances.
02:08 Et puis ensuite, il y aura le temps législatif. Et ça, je le regrette profondément, parce que dans le même temps, le Premier ministre vient d'annoncer
02:14 la hausse des factures d'électricité, la hausse des franchises médicales. Il y a les péages qui augmentent. Il y a aussi les mutuelles, 10% en moyenne.
02:20 Je vous dis pas la facture, notamment pour les retraités. Moi, ce que je demande, c'est qu'il y ait des actions fortes pour tenir compte des salaires bas
02:28 et notamment au-dessus du SMIC, des compétences, de l'ancienneté. Il faut des mesures tout de suite. Et au moins qu'il n'y ait pas de hausse de facture
02:35 en attendant. Sur ces questions-là, le gouvernement ne veut pas répondre. Enfin surtout, il confirme ses choix, c'est-à-dire il va y avoir des hausses
02:45 de factures. Il n'y aura aucune annonce sur les salaires. Et je fais le lien avec la crise des agriculteurs et du monde agricole en ce moment.
02:52 Comment voulez-vous que les Français achètent de la viande de qualité, des légumes de qualité, du produit français qui coûte plus cher, et c'est normal,
02:59 alors que les salaires sont bas et que les factures augmentent ? C'est impossible. La meilleure réponse à faire pour aider le monde rural et agricole,
03:05 c'est d'augmenter les salaires. — Je comprends une chose à la sortie de cette réunion. Vous n'avez donc rien obtenu. C'est-à-dire que vous allez,
03:11 en quelque sorte, copier cette colère des agriculteurs ? Vous allez bloquer les autoroutes pour demander une augmentation de salaire, par exemple ?
03:16 — Si vous dites que ça sert à rien, on fait plus rien. Donc jamais. On va continuer de se battre. Aujourd'hui, nous sommes venus porter ce cri de colère
03:25 jusque dans le bureau du Premier ministre. C'est fait. Ils balayent d'un verre de main ce que nous demandons. Eh bien nous allons continuer de nous battre,
03:33 comme l'ont fait les agriculteurs. Et s'il faut que demain, on emploie des moyens de mobilisation plus importants pour se faire entendre, on le fera.
03:41 Mais c'est pas nous qui le décidons d'un claquement de doigts. Et c'est pour ça que j'invite les salariés, tous les salariés, comme les retraités,
03:47 dans leurs entreprises à se manifester auprès de leur direction. J'invite tous les salariés à interpeller leurs députés, leurs sénateurs, qu'ils aillent leur dire.
03:55 Et puis si nous, nous devons appeler à des mobilisations plus importantes, eh bien nous le ferons. Mais j'ai prévenu le Premier ministre,
04:02 j'ai prévenu son cabinet. La France est prête à craquer. Ça ne peut pas tenir. Les Français ne peuvent pas tenir avec des salaires aussi bas
04:09 et des factures qui continuent d'augmenter. Donc je les ai alertés là-dessus. Et je les préviens. Oui, ça peut craquer dans notre pays.
04:15 Je ne le souhaite pas. Et c'est pour ça que je veux des mesures d'urgence. Et s'il n'y en a pas, ils assumeront les conséquences de leur politique.

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