"Nous ferons tout pour que la réforme des retraites soit abrogée", affirme Fabien Roussel, sans dire si oui ou non les députés communistes pourraient voter une proposition du Rassemblement national en ce sens.
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00:00France Inter, Léa Salamé, Nicolas Demorand, le 7-10.
00:06Et avec Léa Salamé, nous recevons dans le grand entretien, le secrétaire national
00:11du parti communiste français. Dialogué avec lui au 01-45-24-7000 et désormais sur l'application Radio France.
00:22Fabien Roussel, bonjour.
00:23Bonjour à vous deux.
00:24Et bienvenue sur Inter, on va évidemment revenir avec vous sur les débats qui divisent
00:28la gauche.
00:29On a encore pu le voir ce week-end à la fête de l'Huma, où l'ambiance fut parfois
00:33électrique.
00:34Mais d'abord, quelques questions sur le fait que vous soyez reçu demain à Matignon
00:42par Michel Barnier.
00:43Vous êtes le seul leader du Nouveau Front Populaire à avoir accepté son invitation.
00:48Le PS et les écologistes ont refusé.
00:51Pourquoi y aller et pour lui dire quoi ?
00:54D'abord, nous avons toujours dit que nous étions pour le dialogue, pour l'échange.
01:00Nous sommes constructifs et nous sommes surtout combatifs.
01:03Moi, j'aimerais bien savoir ce que Michel Barnier a dans le ventre, savoir quelle politique
01:08il envisage de mettre en œuvre avec le soutien de l'extrême droite, les exigences du président
01:14de la République, qu'il n'a pas manqué de nous indiquer à nous.
01:17Et donc, c'est une question de clarification.
01:20Et puis nous, on va venir avec nos attentes clairement exprimées, que j'ai exprimées
01:25aussi à la fête de l'Huma lors de mon meeting.
01:28Nous, on vient en demandant des hausses de salaires, l'abrogation de la réforme des
01:32retraites, des moyens pour nos services publics, la santé, l'école, la sécurité.
01:37Et donc, nous venons avec des exigences fortes que les Français attendent.
01:43Mais Fabien Roussel, quand Michel Barnier a été nommé, vous avez dit avoir, je vous
01:46cite, explosé de rire tellement ça paraissait énorme et improbable.
01:50Vous avez ajouté sa nomination, on se dit que c'est un véritable bras d'honneur
01:53à tous les Français.
01:54Alors, pourquoi y aller ? J'entends la volonté de concertation.
01:59La question est, avez-vous des espoirs de le faire bouger quand vous dites ça ?
02:03Mais d'abord, quand j'ai entendu la première fois son nom, j'ai explosé de rire parce
02:09que quand même, le président de la République, c'est le plus grand des magiciens.
02:12Comme je l'ai chanté hier sur la fête de l'Huma, c'est le plus grand des voleurs.
02:17Mais alors, c'est surtout pas un gentleman.
02:19On est rentré dans l'urne avec un bulletin rouge, il est sorti brun.
02:23Il y en a même qui sont rentrés dans l'urne au second tour pour voter le front républicain
02:28contre l'extrême droite avec un bulletin bleu et le transforment en bleu marine.
02:32Le président de la République, il est fort quand même.
02:34Et donc, la coalition arrivée en tête, c'est celle de la gauche et on a un premier ministre
02:38de droite et puis la droite dure.
02:40Alors maintenant, dans ce contexte-là, nous disons nous aussi que notre volonté, c'est
02:47pas de rajouter du chaos au chaos, c'est pas de brutaliser encore plus la vie politique.
02:53Nous voulons des avancées pour les Français, nous voulons que ça change et donc nous allons
02:57dire, nous, que les Français attendent des hausses de salaires, ils attendent des services
03:02publics qui fonctionnent, ils attendent que la politique change et je veux qu'ils disent
03:06les choses.
03:07La politique, c'est pas une question de casting avec des noms et des personnes.
03:11C'est d'abord qu'est-ce que concrètement, quelles sont les mesures concrètes qu'il
03:16faut mettre en œuvre pour changer la vie des Français ?
03:18Dans ses premières prises de position, Michel Barnier a déclaré ne pas s'interdire plus
03:22de justice fiscale, il dit vouloir ouvrir le débat pour une amélioration de la réforme
03:29controversée des retraites, dire la vérité sur la dette écologique, tout cela peut aller
03:35dans le bon sens pour vous Fabien Roussel, vous ne dites pas ce matin, ok, attendons
03:41de voir sur ces sujets-là par exemple.
03:44Vous savez, les questions sociales nous préoccupent, nous sommes le parti du travail et donc on
03:50va venir avec des attentes fortes en matière de hausses de salaires, dans le privé comme
03:55dans le public.
03:56C'est pas que la hausse du SMIC, c'est l'indexation des salaires sur l'inflation,
03:59c'est faire en sorte que toutes celles et ceux qui travaillent puissent vivre de leur
04:02travail.
04:03Vous avez vu l'enquête du Secours populaire français qui dit que 31% des ouvriers aujourd'hui
04:08vivent en situation de pauvreté, c'est-à-dire qu'il y a des travailleurs pauvres dans
04:12notre pays.
04:13Certains qui dorment dans leur voiture, ils n'ont pas accès au logement, ils ne peuvent
04:17pas payer leur facture.
04:18Ça c'est inacceptable dans une grande puissance comme la nôtre.
04:21Donc on vient avec des questions fortes sur la rémunération du travail, mais il y a
04:26aussi les questions de sécurité, parce que les services publics c'est aussi ça.
04:31Il y a eu hier la marche blanche à Grenoble pour dénoncer le meurtre de sang-froid de
04:36cet agent municipal, il y a eu deux gens qui nous a heurtés, j'en ai parlé aussi à
04:41la fête de l'Humanité, parce que le parti communiste français prend ça à bras-le-corps.
04:45Quelques jours avant ce meurtre de sang-froid, j'avais réuni, place du colonel Fabien,
04:51les élus de Vénissieux, d'Échirol, de Noisilsec, de Nîmes, de Marseille, frappés
04:56par des meurtres à cause de ces trafics, du trafic d'armes, des narcotrafiquants.
05:01C'est un véritable fléau et il faut prendre ça à bras-le-corps et y mettre des mesures
05:05fortes.
05:06Ça devrait transcender toutes les forces politiques.
05:09Et donc concrètement à Michel Barnier, je vais lui demander, lui qui parle à tour
05:13de bras d'attention à la dette, il faut réduire la dépense publique, mais c'est
05:18tout l'inverse qu'il faut faire.
05:19Il faut investir, investir dans des moyens pour garantir la tranquillité publique.
05:23Par exemple, je lui demanderai de mettre fin à la purge qui a lieu dans la protection
05:28judiciaire de la jeunesse.
05:29500 emplois menacés à la PJJ.
05:31Et ils nous font un parquet national dédié à la lutte contre les narcotrafiquants.
05:37Vous avez dit concernant un éventuel gouvernement de Xavier Bertrand il y a quelques semaines
05:41que vous attendriez sa feuille de route avant de vous prononcer sur une éventuelle censuresse.
05:45Le cas aussi avec Michel Barnier où les communistes censureront quoi qu'il en soit.
05:49Moi je préfère dire que nous censurons en fonction de son discours, de ce qu'il va
05:56annoncer.
05:57On ne peut pas dire à l'avance c'est mauvais, on jette.
05:59Mais je vous avoue quand même que j'ai peu d'espoir, peu d'illusion parce qu'on
06:06connaît quand même le personnage, 50 ans de vie politique, à droite, il a travaillé
06:12pour tout le monde, Giscard, Chirac, Fillon, Raffarin, il les a tous faits, il n'a jamais
06:19rien fait.
06:20Donc vous ne le dites pas mais vous censurez, c'est ce que vous dites.
06:21Donc la motion de censure elle est sous le coude, elle est prête, on y travaille, mais
06:25je préfère dire que…
06:26Les autres groupes du NFP ont dit « on la votera quoi qu'il ». Vous vous dites « j'attends
06:30de voir ».
06:31Je préfère dire « on verra, mais je suis sans illusion ».
06:34Sur la réforme des retraites, Fabien Roussel, une proposition de loi du RN pour abroger
06:39cette réforme sera examinée lors de la niche parlementaire du RN le 31 octobre.
06:45Que vont voter les communistes ? Voteront-ils cette proposition de loi portée par le RN
06:51pour abroger la réforme des retraites ?
06:52D'abord, le parti communiste français, ses militants, avec les organisations syndicales,
06:58on a été à la tête de ce combat contre cette réforme tellement dure pour nos concitoyens.
07:0490% des français y étaient opposés, elle a été imposée aux forceps, c'est une
07:11horreur pour beaucoup de salariés, notamment les femmes.
07:14Donc, je le dis, nous ferons tout, tout ce qui est en notre pouvoir pour qu'elle soit
07:20abrogée.
07:21Concernant celle du RN, il y a deux choses que j'aimerais dire.
07:27La première, j'aimerais bien que vous posiez la question aux députés siotistes qui ont
07:31été élus avec le RN, parce qu'ils sont pour la retraite à 65 ans, donc j'aimerais
07:35bien qu'il y ait une forme de cohérence chez eux.
07:36Non mais ça, on leur poserait la question sur la cohérence du NFE, parce que pour le
07:38coup, vous n'êtes pas d'accord sur cette question sur la proposition de loi du RN.
07:42Et nous concernant, ça sera débattu lors de nos journées parlementaires jeudi.
07:45Les députés décideront à ce moment-là.
07:48Je dis une chose, c'est qu'on verra si le texte arrive dans la niche, vous connaissez
07:53l'article 40, le texte pourrait être balayé, donc moi je ne vais pas me mettre des nœuds
07:57dans la tête avant que ça arrive dans l'hémicycle.
07:59Non mais c'est une question de principe, pardon.
08:01Et enfin, le RN défend la retraite à 42 annuités.
08:06Il l'a dit Bardella pendant la campagne des européennes.
08:08Avec eux, les français vont partir en retraite à 65, 66, 67 ans.
08:13Fabien Roussel.
08:14Ce sont des menteurs concernant la réforme de la retraite.
08:17Pardon d'insister.
08:18Ils font un coup politique avec cette niche, mais ce n'est pas eux qui vont défendre
08:21la retraite des français.
08:22C'est peut-être un coup politique, c'est peut-être un piège politique pour la gauche.
08:25En tout cas, ils vont déposer une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites.
08:29Léon Desfontaines, qui était votre candidat aux européennes et qui n'est pas député,
08:34mais qui est député européen, dit que ce serait un piège de ne pas voter cette proposition
08:38de loi.
08:39Vous êtes sur la ligne de Léon Desfontaines ou vous dites, comme Sandrine Rousseau, jamais
08:43je ne voterai une proposition de loi du RN, même si elle veut abroger la réforme des
08:47retraites ?
08:48D'abord, les députés communistes le décideront et vous l'annonceront.
08:50Vous inviterez André Chassaigne à l'issue de nos journées parlementaires.
08:53Et enfin, on juge, nous, les textes, les idées et pas forcément ceux qui les portent.
09:00Ce qui compte, c'est est-ce que c'est utile pour nos concitoyens ? Est-ce que ça peut
09:06permettre de faire abroger la réforme des retraites ou pas ? Et je le redis, nous ferons
09:09tout pour qu'elle soit abrogée.
09:11Alors, venons-en Fabien Roussel à la fête de l'UMA et à ces huées qui ont accompagné
09:17François Ruffin lors d'une table ronde, devant une partie du public qu'il accusait
09:24implicitement d'être fasciste après ses déclarations sur les insoumis et Jean-Luc
09:30Mélenchon.
09:31Alors, sur le fond du problème, on va y venir dans un instant, mais sur ce moment-là, qu'est-ce
09:36qu'il dit, selon vous, de l'état de la gauche et du nouveau fonds populaire ?
09:40D'abord, il y a eu beaucoup de débats où nous nous sommes rassemblés, y compris avec
09:46des invités comme Dominique de Villepin qui a été saluée et acclamée pour notamment
09:51les propos qu'il tient sur la politique internationale et que nous partageons dans
09:55ces grandes lignes.
09:56Ce qui s'est passé lors de la fête de l'UMA qui a été le lieu, et c'est pas très sympathique
10:03de leur part, d'échanges vigoureux entre les insoumis et François Ruffin, c'est pas
10:07le lieu de la fête de l'UMA, c'est pas le lieu des insultes.
10:11Et d'ailleurs, je l'ai dit, à gauche, on a besoin de débattre, on a besoin de dialoguer,
10:16on a besoin de le faire devant les Français pour qu'ils connaissent aussi nos différences,
10:20nos nuances, mais il n'y a pas de place à l'insulte.
10:23Et les insultes dont a fait l'objet François Ruffin ne sont pas acceptables, j'ai vécu
10:27les mêmes de la part des insoumis.
10:29Mais qu'est-ce que ça dit en fait ? C'est pas acceptable, d'accord, mais qu'est-ce
10:34que ça dit de l'état de la gauche et du NFP ?
10:36C'est même pas que l'état de la gauche, je dirais que tout est fait dans notre pays
10:41pour opposer les Français entre eux, tout est fait pour nous diviser, tout est fait
10:45pour diviser la gauche, et donc on doit prendre soin à ne pas jouer sur ces divisions, on
10:52doit surtout prendre soin à être le plus rassemblés possible, et quand il y a des
10:55désaccords, il faut pouvoir en débattre sans s'insulter, c'est ça que je dis.
11:00Donc je dis, halte au feu, arrêtez, par contre, on a des débats à avoir entre nous, sur
11:05le fond, sur la croissance, on a des débats là-dessus, et Jean-Luc Mélenchon et François
11:11Ruffin, je pense qu'ils vont être plus d'accord par rapport à nous, où nous nous
11:14disons qu'on a besoin de reconstruire dans notre pays une industrie qui produit, qui
11:18crée des richesses, et que c'est cette richesse qui permettra de financer la protection sociale,
11:23les services publics, le budget de l'état, et donc comment on va reconstruire notre pays,
11:28réduire les émissions de gaz à effet de serre, si on ne reconstruit pas une industrie
11:31forte en France.
11:33Et ça, ce sont des débats forts que nous devons avoir, où le financement de notre
11:36budget, le financement de la France, on ne le fait qu'en taxant les riches et en taxant
11:40les dividendes.
11:41On sait bien que ça n'avancera pas, il nous faudra bien une banque publique dans notre
11:44pays qui prête à taux zéro ou négatif pour les investissements, pour la relocalisation,
11:49pour soutenir l'industrie notamment, avec des critères définis démocratiquement entre
11:53nous.
11:54Ce sont des débats très importants que nous devons avoir entre nous.
11:57Vous parlez de ces débats-là où la gauche n'est pas d'accord en son entier, en tout
12:00cas vous n'êtes pas d'accord sur ces points-là, vous auriez pu citer la sécurité également.
12:04Mais sur le fond, ce que dit François Ruffin, cette ligne de clivage que vous connaissez,
12:08c'est pas la première fois qu'il le dit, il le répète dans son livre itinéraire
12:11« Ma France en entier, pas à moitié ». Et il déplore à nouveau que la France insoumise
12:16ait abandonné au Rassemblement National une partie du pays, celle des bourgs, des campagnes,
12:21des ouvriers.
12:22Il parle d'un désaccord moral et électoral profond et dans la durée avec Jean-Luc Mélenchon.
12:25Il cite aussi les propos que lui aurait tenus Jean-Luc Mélenchon lors de sa campagne dans
12:29le Pas-de-Calais en 2012.
12:30Je cite Ruffin « Quand il me racontait Hénin, c'était à la limite du dégoût, on ne
12:35comprenait rien à ce qu'il disait, il transpirait l'alcool dès le matin, il sentait mauvais,
12:38presque tous obèses ». Admettons que tout cela soit vrai, François Ruffin a-t-il raison
12:43d'écrire cela ? Ou est-ce qu'il affaiblit son camp et lui-même le divise ?
12:48Il faut lui poser la question à lui, sur sa responsabilité, en tout cas des paroles
12:57de mépris à l'encontre des gens du Nord et du Pas-de-Calais, des ch'tis, je les connais,
13:03je les entends et ils sont insupportables.
13:06C'est une forme de mépris de classe quelque part.
13:08Vous voulez dire que Jean-Luc Mélenchon a un mépris de classe ?
13:12Je considère que de tels propos, s'ils étaient véritablement tenus, c'est du mépris de
13:22classe.
13:23Et justement, quand on est de gauche, qu'on défend le travail, qu'on défend la dignité
13:32de l'être humain, on défend autant ceux qui sont dans les banlieues ou qui vivent
13:37dans les villages et qui souffrent d'un système économique qui nous rabaisse au plus bas.
13:43Tout est fait, encore une fois, pour nous diviser, selon que l'on habite dans les grandes
13:47villes ou les villages, selon que l'on soit noir ou blanc, selon que l'on soit musulman
13:51ou catholique, selon que l'on habite dans un pavillon ou un appartement.
13:55Et nous devons tout faire pour nous rassembler.
13:57Et ce qui nous rassemble, c'est la classe sociale à laquelle nous appartenons, quel
14:01que soit notre lieu d'habitation.
14:02Et c'est pour ça que je veux faire du combat de classe, de la classe sociale, le monde
14:06du travail.
14:07La gauche du travail contre la gauche du RSA, c'est toujours vrai.
14:09Je l'ai dit à la fête de l'humanité il y a deux ans.
14:12Je le redis aujourd'hui.
14:13Je l'assume pleinement.
14:14Et c'est ça qui nous rassemble.
14:15Vous êtes d'accord avec François Ruffin sur ce sujet-là ?
14:17Je suis plus d'accord avec lui, oui, tout à fait.
14:19Vous êtes d'accord avec François Ruffin, mais est-ce que vous êtes d'accord avec
14:21lui quand il dit « quand je faisais campagne, pardon, mais quand je tombais sur un noir
14:25ou un arabe, je sortais la tête de Mélenchon sur les tracts, c'était le succès presque
14:31assuré, mais dès qu'on tombait sur un blanc, pas seulement dans les campagnes, même dans
14:34les quartiers, ça devenait un verrou, ça ne passait plus du tout, du coup je présentais
14:37un autre document sans, je cite, sa tronche ni son nom ». Manuel Bompard parle d'accusations
14:42blessantes, injustes et dangereuses qui sont une honte en entier et pas à moitié.
14:46Qu'est-ce que vous pensez de ça ?
14:47Vous êtes obligé de vous interroger sur le fond, parce qu'il y a des mots qui sont prononcés.
14:51Je vous avouerai que ces échanges, je les ai eus avec François Ruffin après les élections
14:57présidentielles, j'en ai beaucoup parlé avec lui, je lui ai déjà dit, je lui avais
15:01demandé à l'époque de faire son « coming out », comme il le fait maintenant, de rejoindre
15:06le combat que je portais, que je porte toujours, pour avoir un discours de gauche, de classe,
15:12qui nous rassemble plutôt qu'il nous divise.
15:14Il a fait le choix jusqu'au bout de rester avec Jean-Luc Mélenchon, y compris pendant
15:17les élections européennes où il aurait pu nous rejoindre.
15:20Maintenant, il clarifie les choses, mais je pense que l'on peut avoir ces débats sans
15:29s'insulter, sans invectifs de part et d'autre, et c'est ce que je souhaite, et c'est pour
15:34ça que les insultes que subit François ne sont pas acceptables, on doit pouvoir débattre
15:38de ça sans s'insulter.
15:39Allez, on passe au Standard Inter, Michel, bonjour !
15:43Oui, bonjour, monsieur Roussel !
15:44Vous nous appelez de la ville de Tulle, et on vous écoute !
15:47Oui, c'est ça, monsieur Roussel, vous êtes vraiment un cheveu de parler clair, pensez-vous
15:53comme Ruffin que Mélenchon soit un boulet, boulet n'étant pas une insulte !
15:59Merci Michel pour cette question, alors Fabien Roussel va enlever le cheveu, puisque vous
16:05êtes un cheveu de parler clair !
16:07François a utilisé cette expression pour parler des difficultés qu'il avait eues pendant
16:13ses élections législatives, et j'ai rencontré exactement les mêmes, et beaucoup d'habitants
16:18de chez moi me disent aujourd'hui qu'ils n'ont pas voté pour moi à cause de l'alliance
16:23avec Jean-Luc Mélenchon, qui est un repoussoir pour un grand nombre de nos concitoyens.
16:31Un boulet ?
16:32Oui, oui, c'est vrai !
16:33Et c'est un sujet dont il faut pouvoir parler aussi, c'est une réalité, est-ce qu'il ne
16:40nous empêche pas de rassembler au-delà de ce que nous avons fait aujourd'hui ? Nous
16:45avons gagné 193 députés, nous avons progressé, super, mais nous n'avons pas gagné une majorité
16:51suffisamment forte pour pouvoir gouverner.
16:53Fabien Roussel, un boulet qui a fait 22% au premier tour de la présidentielle.
16:56Oui, je sais, une partie des électeurs d'ailleurs qui s'apprêtaient à voter pour moi ont filé
17:02vers lui et j'en ai souffert.
17:04Mais donc, ça relativise, mais ça n'empêche qu'il a été deux fois candidat à l'élection
17:11présidentielle et qu'il n'a jamais réussi à passer le cap de se qualifier.
17:16Et la question, ce n'est pas de se qualifier au second tour, la question c'est de l'emporter.
17:20Et est-ce qu'il a une capacité à rassembler la France pour l'emporter ? Alors là, je
17:26ne crois pas du tout.
17:27Dominique est en ligne, bonjour, bienvenue !
17:29Bonjour !
17:31On vous écoute !
17:32Alors écoutez, moi j'ai une question, d'abord bonjour Fabien Roussel, que j'aime beaucoup
17:36et que j'admire beaucoup, j'ai une question sur la sécurité, j'habite Vénissieux dans
17:40le Rhône, une ville de près de 70 000 habitants, j'habite dans le centre, tous les soirs je
17:47vois les dealers arriver, traverser devant chez moi, c'est une petite rue, à tout berzingue
17:53avec des gros bolides pour ravitailler en drogue la jupe, tous les soirs je vois des
17:59clochards pisser sur le monument aux morts, se rassembler au monument aux morts, passer
18:05la nuit dehors, parce que dans les autres villes on les refuse, alors qu'à Vénissieux
18:11on aura bientôt, en plein centre-ville de Vénissieux, derrière la mairie, un rassemblement
18:17de personnes SDF que je ne critique pas, parce que je sais qu'ils sont victimes de cette
18:22société, mais je voudrais savoir ce qu'un maire communiste peut faire, puisque Vénissieux
18:26est une ville communiste, quels sont les moyens d'un maire pour pouvoir éradiquer
18:31ce genre de choses ?
18:32Merci Dominique pour cette question, Fabien Roussel vous répond rapidement.
18:36Oui, parce que j'ai rencontré Michel Picard, la maire de Vénissieux, comme la maire d'Échirol,
18:41Amandine Demors et d'autres, qui dans leur ville ont des points de deal qui concentrent
18:49donc les trafics, les trafiquants, et qui créent énormément de violence, les balles
18:53perdues, les blessés, derrière il y a le blanchiment de l'argent, mais ce qu'ils
18:59me disent, c'est qu'ils ont investi dans une police municipale, armée, les maires
19:05communistes, de la vidéosurveillance, et pour autant, les commissariats sont déshabillés,
19:09les moyens en police judiciaire sont faibles, et ils ne sont pas suffisants en tout cas.
19:14Les opérations place-nette du président de la République et d'Armandin sont bien,
19:18mais elles ne durent que quelques heures, il en faut tout le temps, de manière perpétuelle,
19:22et donc tant qu'on n'aura pas mis les moyens suffisants en matière de police de
19:26proximité, d'enquête, d'écoute, de brigade financière pour lutter contre le blanchiment
19:30de l'argent, tant qu'on ne les tapera pas au cœur de leur porte-monnaie, ils seront
19:35toujours là.
19:36Plus du contrôle aux frontières pour empêcher la drogue de rentrer, et donc la reprise du
19:41contrôle de nos frontières pour mieux les contrôler, c'est essentiel aussi, c'est
19:45ce que nous demandent les maires communistes, c'est qu'il y ait une politique nationale
19:49d'État suffisamment forte pour pouvoir accompagner les maires qui localement sont
19:53bien démunis.
19:54Encore une question dans le contexte politique que vous avez décrit il y a quelques instants.
20:00Défendez-vous, comme Olivier Faure et Marine Tondelier, une candidature unique de la gauche
20:04en 2027 ? Dites-vous, comme eux, que sans candidature unique, pas de victoire possible.
20:11Écoutez, présidentiel 2027, franchement, je m'exprimerai sur le sujet le moment venu.
20:17Mais aujourd'hui, ce n'est pas le moment.
20:20Vous ne savez pas ou vous savez, vous ne voulez pas dire ?
20:23Non, mais il y a 10, 12 millions de nos concitoyens qui vivent sous le seuil de pauvreté.
20:30Il y a les 450 salariés du risottis dans l'automobile à Salomine qui ont peur pour leur emploi.
20:35Vous pensez que si je vais les voir et que je leur parle de présidentiel, on est audible ?
20:39C'est maintenant qu'ils attendent des réponses.
20:41Est-ce que vous allez tout faire pour travailler à une candidature unique ? C'est ça la question.
20:45Je vais tout faire pour que ça change maintenant.
20:47Je vais tout faire pour que la gauche et les écologistes soient unis, le plus unis possible.
20:52Et je ferai tout pour créer les conditions de la victoire.
20:55Donc, on va procéder par étapes.
20:58Moi, je veux des victoires, maintenant, locales, nationales.
21:01Mais je me battrai pour ça maintenant.
21:03Et il y a des mobilisations à venir, comme celle du 1er octobre, à l'appel de la CGT,
21:08de la FSU et de Solidaire, qui seront importantes pour cela.
21:10Merci Fabien Rousset, vous allez pouvoir soigner votre voix.
21:13Merci, je parle.
21:14C'est celle d'après la fête de l'Huma.
21:17Qui a battu un record, non ?
21:18Énorme.
21:19On approche le demi-million de visiteurs et c'est la plus belle fête populaire de notre
21:28pays, voire d'Europe.
21:29Merci encore.
21:308h46.