Édouard Philippe, ex Premier ministre et actuel maire du Havre, était dans l'Orne mercredi 31 janvier 2024. Lors de sa visite dans une ferme à Saires-la-Verrerie, il a accepté de répondre aux questions de L'Orne Combattante/actu.fr
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00:00 Alors d'abord je viens dans l'Ordre parce que le sénateur Bitz m'a demandé d'être
00:11 présent ce soir à l'inauguration de sa permanence à Mortagne au Père Chouy.
00:15 Donc je viens avec plaisir, je l'ai soutenu pendant sa campagne sénatoriale victorieuse
00:20 et je suis heureux de venir dans un département normand que je connais parce que j'ai des
00:23 amis et que ça me fait plaisir d'être là qu'il est, même plutôt agréable, d'en
00:27 visiter pour rencontrer à la fois des agriculteurs ce matin, des industriels cet après-midi,
00:32 des élus aussi, bref, essayer de prendre le pouls et d'apprendre et d'entendre,
00:37 réfléchir à ce qui se passe dans l'Ordre et à ce qui peut être utile de travailler.
00:41 J'ai eu l'occasion de m'exprimer là-dessus.
00:49 Quand je vois des agriculteurs, c'est vrai ce matin, je vois des gens qui sont passionnés
00:53 et des gens qui sont inquiets.
00:54 Ils sont passionnés par leur métier qui est difficile mais qu'ils aiment, qu'ils
00:57 ont choisi librement, dont ils savaient en le choisant qu'il était difficile.
01:03 Je n'ai jamais vu un agriculteur se plaindre de ce que son métier était difficile, jamais.
01:08 Je l'ai vu râler contre des réglementations, je l'ai vu râler contre des grandes tendances,
01:13 je n'ai jamais vu râler contre son métier.
01:15 Donc ils sont passionnés et ils sont inquiets parce qu'ils voudraient pouvoir vivre de
01:20 leur revenu et ils voient bien que c'est difficile.
01:23 Dans certaines régions c'est encore plus difficile que dans d'autres.
01:25 Mais ils voudraient pouvoir vivre de leur revenu, ils voudraient pouvoir investir, ils
01:30 voudraient pouvoir vivre dignement et c'est parfaitement respectable.
01:34 C'est respectable pour tout le monde et c'est évidemment respectable pour les agriculteurs.
01:37 Quand on leur impose des réglementations qui sont extrêmement pointues, parfois contradictoires,
01:48 parfois ils le disent et je dois dire que quand ils le disent on est assez impressionné
01:56 et porté à les croire, parfois sans fondement ou en tout cas dépourvu de bon sens.
02:03 Et que ça, ça limite leur capacité à produire et que ça limite leur capacité à être compétitif.
02:14 Et que ça rend leur vie objectivement beaucoup plus compliquée et que ça assombrit leur
02:18 perspective.
02:19 Ils sont inquiets aussi parce qu'ils ont le sentiment qu'ils ne sont pas reconnus,
02:25 qu'il y a de plus en plus d'agriculteurs qui partent à la retraite et qu'ils peinent
02:30 à trouver des successeurs qui veulent s'installer.
02:32 Qu'au fond la société les regarde comme des gens qui produisent loin de la ville et
02:41 sont parfois susceptibles de faire du bruit ou de créer des odeurs à la campagne, là
02:46 où beaucoup d'urbains viennent s'installer pour avoir un paysage formidable, immobile.
02:50 Donc ils ont le sentiment de ne plus être compris, parfois plus accepté et c'est très
02:57 difficile à vivre.
02:58 Donc je comprends qu'ils soient inquiets, cette inquiétude, il faut l'entendre, il
03:01 faut la comprendre.
03:02 Parfois elle se transforme en colère et ça n'est pas très surprenant.
03:06 Il ne faut pas que la colère se transforme en violence parce que ça je pense que c'est
03:10 contre-productif, puisque par nature je suis assez opposé à tous les mouvements violents
03:14 quels qu'ils soient.
03:15 Mais en revanche je comprends parfaitement l'inquiétude et je suis venu échanger,
03:20 parler aussi de perspectives et de solutions.
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