• il y a 10 mois
La FNSEA, premier syndicat agricole français, et les "Jeunes agriculteurs" ont été reçus à Matignon ce lundi soir par Gabriel Attal et le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau. Plusieurs axes routiers demeurent bloqués, principalement en Occitanie, dans l'attente de mesures concrètes du gouvernement

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Transcription
00:00 — Quel est votre état d'esprit ce soir après cette rencontre à Matignon ? Est-ce que vous avez le sentiment que ça va dans le bon sens, même si tout reste à faire ?
00:10 — Bonsoir à vous. Eh ben oui, ça va dans le bon sens, mais comme d'habitude, ça va pas vite. Moi, je l'ai dit sur ma prise de parole lors de la place du Capitole.
00:22 Je suis pressé, parce que j'ai plus envie d'attendre. Il y a trop longtemps que l'agriculture française attend des gestes forts de l'État. Et aujourd'hui, c'est pas le cas.
00:31 Donc il y a une avancée qui est faite. C'est très bien. Mais comme j'ai expliqué à M. Faisenau hier, pour avancer vite, il faut marcher vite.
00:41 Il faut pas marcher doucement. — Le ministre de l'Agriculture a fait savoir que le Premier ministre pourrait apporter des réponses concrètes
00:52 dans la semaine, dans les jours qui viennent. Que demandez-vous ce soir ? Quelle est l'urgence ?
00:59 — Mais je vais pas redemander tout ce que j'ai demandé depuis le début. Ça fait déjà 5 jours qu'on est sur le blocage.
01:05 Ça fait 5 jours que j'ai les mêmes revendications. Maintenant, le Premier ministre, s'il est prêt à tendre la main à la profession agricole,
01:13 il faut qu'il vienne nous voir. Il faut qu'il descende dans le Sud, qu'il ait pas peur de prendre l'avion et qu'il arrive ici avec des mesures concrètes.
01:22 Pas des textes, par exemple, sur la MHE, qui n'ont pas de date d'entrée de dossier, pas de date de fin de dossier, pas d'indendisation,
01:31 pas de temps d'instruction. Voilà. Il faut qu'il vienne avec des mesures concrètes. S'il doit venir faire de la com', c'est pas la peine.
01:37 On va faire un peu d'écologie. Il peut rester à Paris. — Ça veut dire que vous, vous n'avez pas l'intention d'aller à Paris ?
01:43 — Moi, je monterai pas à Paris. Ma vie, elle est auprès de mes montagnes et au pied des Pyrénées. Voilà.
01:53 Aujourd'hui, s'il veut montrer et reprendre de l'importance dans le monde agricole, je pense qu'il faut qu'il vienne à l'affrontement en bas dans le Sud.
02:03 Bien sûr, quand je dis « à l'affrontement », c'est un grand mot, mais c'est plus pour imaginer la chose. Il faut qu'il vienne à notre rencontre,
02:09 qu'il vienne sur le terrain, qu'il vienne voir ce que c'est la difficulté d'être agriculteur et qu'il comprenne vraiment les gens qui sont sur le terrain.
02:19 L'agriculture, c'est un métier qui s'apprend pas dans les livres, qui s'apprend pas à Paris. Ça s'apprend sur le terrain avec une paire de bottes.
02:27 — Est-ce que vous avez le sentiment, Jérôme Beyl, d'avoir été bien représenté ce soir par ceux qui ont été reçus à Matignon
02:34 par le Premier ministre et le ministre de l'Agriculture, qu'ils ont bien relayé votre message ?
02:41 — Désolé, j'ai pas du tout entendu votre question. Ça a coupé. Excusez-moi si vous pouvez la répéter.
02:48 — Il n'y a aucun problème. Je vais la répéter. Je vais vous demander si vous aviez le sentiment d'avoir été bien représenté ce soir
02:54 par ceux qui étaient reçus à Matignon. Est-ce que vous avez le sentiment qu'ils ont bien relayé votre message ?
03:04 — Moi, j'étais pas à Matignon, donc je peux pas savoir. Mais j'espère qu'ils l'ont fait, parce que c'est le représentant des agriculteurs
03:11 en France. Et j'espère qu'ils l'ont bien fait. Mais j'espère qu'eux aussi, dans leur combat, sont aussi déterminés
03:18 que moi, je le suis dans le mien. — Précisément, on a bien compris que le malaise est profond, que vos revendications sont nombreuses.
03:26 Mais qu'est-ce qui pourrait faire que là, dans les prochains jours, vous levez votre mouvement et vous rentrez chez vous,
03:32 vous et tous ceux qui sont derrière vous, mobilisés depuis des jours maintenant ?
03:39 — Eh bien la première problématique, c'est le GNR en France, le gasoil non routier. L'État veut nous taxer, nous taxer, nous surtaxer,
03:46 alors qu'il ne taxe pas le clérosène de tous les avions étrangers qui viennent polluer notre jolie France.
03:52 Déjà, ils ont qu'à faire un pas en arrière, revenir sur des dossiers simples et une simplification de l'analysation de la taxe.
04:00 Après, on a le problème de l'irrigation. On est le seul pays en France qui compte faire des retenues d'eau où c'est qu'il n'y a pas d'eau.
04:07 Donc c'est un peu compliqué. On est ici dans une région, l'Occitanie, avec des bassins versants.
04:14 Il suffit juste de faire des barrages. Mais pour faire des barrages, on est obligés de faire des barrages sur des zones humides.
04:20 Donc je sais que j'ai eu Arnaud Rousseau au téléphone. Il a fait remonter ces informations-là.
04:26 Et après, chez nous, plus particulièrement dans le Sud-Ouest, on est touchés par la maladie de la MHE, de la maladie hémorragique épisodique.
04:34 Et les agriculteurs sont vraiment dans une grande difficulté financière parce que ça a engrangé des frais énormes,
04:42 en plus d'augmentation des taxes et de tout ce qu'on veut. Ça a eu une grosse importance sur notre reproduction de nos animaux.
04:50 Aujourd'hui, on parle de 30% d'avortement. Donc il faut qu'il arrive vraiment dans le Sud-Ouest avec des mesures très fortes et très concrètes.

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