• il y a 10 mois
Depuis 2020, les ventes des produits alimentaires issus de l'agriculture biologique sont en baisse. Au premier semestre 2023, la baisse est de -2,7% en valeur et -10% en volume. 

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Transcription
00:00 Pierre, ça semblait être la bonne idée il y a quelques années pour certains agriculteurs, la conversion au bio.
00:05 Seulement aujourd'hui, certains ont énormément de mal à joindre les deux bouts parce que le bio n'a plus autant la cote.
00:11 Effectivement, au moment de choisir ce qu'ils vont mettre dans leur panier de course, de plus en plus de Français
00:16 renoncent à mettre des produits bio parce qu'ils coûtent plus cher.
00:20 On n'a pas encore les chiffres complets pour 2023, mais sur les six premiers mois, la baisse, c'est 2,7% en valeur.
00:27 Ça veut dire que le chiffre d'affaires baisse alors que les prix des produits ont augmenté.
00:33 Et en volume, donc en nombre de produits achetés, on est sur une baisse de 10%, ce qui est considérable.
00:39 On attend donc les chiffres pour 2023. En 2022 déjà, la vente de produits bio était en baisse.
00:45 Effectivement. Quand on regarde le niveau de vente annuel, qu'est-ce qu'on constate ?
00:49 Qu'en fait, l'appétit des Français pour les produits bio, disons jusqu'à la fin de la décennie dernière,
00:55 a entraîné une forte croissance jusqu'en 2020. Ça se voit, on est à plus 50% en trois ans.
01:00 C'était évidemment énorme, sauf qu'ensuite la tendance s'est retournée.
01:04 Et c'est d'autant plus tragique pour les agriculteurs que le passage au bio, il ne se fait pas en un claquement de doigts.
01:10 Parce qu'on ne peut pas mettre l'étiquette AB sur ces produits à partir du moment où on respecte le cahier des charges de l'agriculture bio ?
01:15 Non, non, il faut attendre. Il faut attendre parce qu'il faut que la conversion soit complète.
01:22 Ça veut dire quoi ? Que pour tous les produits qui poussent sur les arbres, mais aussi les fruits, mais aussi la vigne,
01:28 vous devez respecter les règles du bio pendant trois ans avant de pouvoir apposer cette étiquette AB.
01:35 Pour les cultures annuelles, donc les céréales, les légumes, là c'est deux ans.
01:40 C'est très important ça. Pourquoi ? Parce qu'au tout début du bio, ceux qui se sont engagés, ceux qui se sont convertis,
01:46 c'est ceux qui croyaient, j'ai envie de dire, de façon fondamentale, par conviction.
01:53 Et puis progressivement, ceux qui s'y sont mis, c'était parce qu'ils se disaient qu'au moins ils allaient travailler,
02:00 mais qu'ils allaient mieux gagner leur vie en misant sur un marché prometteur où la demande était forte.
02:07 Et là, forcément, c'est la douche froide.
02:09 Est-ce que tous les producteurs bio sont touchés par cette baisse des ventes ?
02:13 Alors, c'est vrai que les difficultés ne sont pas tout à fait les mêmes selon le type de production.
02:18 On va dire qu'elles sont très importantes, ces difficultés, pour les éleveurs de porcs, de vaches,
02:22 les producteurs de lait bio ont beaucoup souffert ces deux dernières années.
02:26 Et c'est vrai aussi pour les œufs bio qui se vendaient très bien jusqu'en 2021,
02:30 et là le marché est nettement moins porteur.
02:32 Pourquoi l'œuf bio coûte-t-il plus cher ?
02:34 Alors, il y a d'abord la main d'œuvre, le temps qu'il faut consacrer pour produire.
02:38 Et puis les rendements, qui sont parfois, pas toujours, mais parfois plus faibles.
02:42 Et enfin, alors là, ce que le consommateur ne sait pas,
02:45 c'est que la grande distribution a eu tendance à profiter justement de cet engouement des Français pour le bio,
02:51 en appliquant sur ces produits des marges qui étaient nettement plus importantes que pour les produits non bio.
02:56 Ça, ça a eu tendance à faire gonfler les différences de prix pour le consommateur entre le bio et le non bio.
03:02 Donc en fait, on a intérêt, Pierre, si on en a la possibilité, à aller acheter directement aux producteurs bio.
03:08 Effectivement, d'ailleurs la vente directe de produits bio, elle a continué, elle a progressé en 2021 et 2022.
03:15 Sauf que l'année dernière, on n'a que des données partielles, mais ça n'a plus été le cas.
03:21 Donc les difficultés, elles s'accumulent, y compris pour les agriculteurs qui ont décidé de vendre en amap ou sur les marchés.
03:28 Merci Pierre.

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