Jean-Luc Mélenchon: "On a besoin d'une transformation profonde de l'agriculture"

  • il y a 9 mois
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, était l'invité de Benjamin Duhamel dans C'est pas tous les jours dimanche sur BFMTV.

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Transcription
00:00 Cette méthode qui consiste pour les agriculteurs du Grand Bassin parisien de se placer sur les axes qui mènent à Paris pour bloquer.
00:07 Est-ce que vous dites que c'est la bonne chose à faire, quels que soient les désagréments que cela peut apporter pour ceux qui vont travailler
00:15 et qui doivent aller chercher leurs enfants à l'école ? Ça va être des désagréments.
00:18 Les enfants à l'école, les corbillards qui passent et puis tout ça, parce qu'il faut y aller, il ne faut pas hésiter.
00:23 D'habitude, vous dites que tout le monde est pris en otage.
00:25 Non, ce n'est pas ça.
00:26 On va commencer cet entretien sur des bases saines et normales.
00:31 Le fait est que cela va impacter la vie quotidienne des franciliens.
00:36 Mais je voulais vous faciliter le travail.
00:37 D'habitude, quand il y a une grève, on dit qu'on prend les gens en otage.
00:40 Donc là, on dit qu'il y a des problèmes.
00:42 Donc bloquer Paris avec des tracteurs.
00:46 Il y a des problèmes, en effet.
00:47 Mais je voudrais juste attirer votre attention sur le fait qu'aujourd'hui, toutes les luttes savent que pour bloquer le capitalisme, il faut bloquer les réseaux.
00:56 Voilà, tout le monde sait ça.
00:58 Donc tous les syndicats, même ceux qui ne sont pas anticapitalistes, comme c'est le cas de la FNSEA,
01:03 ou ceux qui le sont un peu plus, je ne les nommerai pas pour ne pas les mettre dans l'embarras,
01:07 savent que c'est en bloquant les réseaux qu'ils obligeront à aller au bout.
01:10 Ce qui m'intéresse, moi, c'est qu'on soit obligé d'aller au bout.
01:13 Donc c'est une première étape que vous félicitez.
01:17 Écoutez, la preuve que ça marche.
01:18 Il y a deux jours, M. Attal, le Premier ministre, a annoncé des mesures.
01:23 Ils ont annoncé qu'ils bloquaient Rungis, et pardon, les entrées dans Paris.
01:28 Rungis est plus ou moins visé.
01:30 Rungis est visé par la coordination rurale du Lot-et-Garonne qui veut, à partir de demain matin, bloquer Rungis.
01:36 Aussitôt, le Premier ministre a dit oui.
01:38 Eh bien, je vais prendre d'autres mesures encore.
01:40 Donc ça marche, leur affaire.
01:41 Ils auraient tort d'arrêter.
01:42 – Il y a eu aussi des déblocages d'un certain nombre de points sur des autoroutes
01:46 après les annonces du Premier ministre vendredi soir.
01:48 – Oui, ça m'étonnerait que ça dure, mais c'est justement ce qui me fait craindre,
01:52 si vous permettez de le dire.
01:54 C'est que, après avoir eu un certain nombre de bazars,
01:58 comme d'habitude, on finisse par s'arranger avec un petit truc.
02:02 Bon, on va baisser ici, on va verser un chèque là.
02:05 C'est pas ça dont on a besoin.
02:07 On a besoin d'une transformation profonde de l'agriculture.
02:10 Et peut-être même d'avoir pour une fois un débat qui servira à quelque chose.
02:14 Je pense à l'habitude qu'a pris M. Macron de convoquer des débats pour tout et n'importe quoi,
02:18 pour dire quelle agriculture on veut et comment on s'y prend pour y arriver.
02:22 Donc, moi c'est clair, si mes amis gouvernaient ce pays,
02:26 ou si moi-même j'y participais, nous sommes capables de régler le problème de l'agriculture en 5 ans.
02:31 En arrêtant de vider les campagnes, de vider les exploitations agricoles,
02:36 en proposant un tout autre modèle.

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