Les 4 vérités - Sylvain Maillard

  • il y a 8 mois
Jeff Wittenberg reçoit Sylvain Maillard, président du groupe Renaisse à l'Assemblée nationale, dans les 4 vérités. 

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Transcript
00:00 Je confirme, en effet. Bonjour Sylvain Maillard.
00:05 Bonjour Jésus-Christ.
00:06 Merci d'être avec nous ce matin.
00:08 Vous êtes, de par vos fonctions de président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale,
00:12 en lien direct avec le Premier ministre.
00:14 Que peut-il, que va-t-il annoncer aujourd'hui pour faire baisser la colère des agriculteurs ?
00:19 Oui, des annonces sont attendues du Premier ministre.
00:22 Il prendra la parole tout à l'heure.
00:24 Dire d'abord que nous sommes aux côtés des agriculteurs, nous entendons leur colère.
00:28 Dire qu'il faut que d'abord, qu'on respecte la matière agricole, qu'on respecte les prix.
00:33 Vous savez que nous sommes à l'heure actuelle en négociation,
00:36 ils sont en négociation pour les prix dans les grandes surfaces.
00:41 Il faut que les industriels, il faut que les grandes surfaces respectent les prix, c'est la loi.
00:47 Ce n'est pas suffisamment fait, il faut que les agriculteurs soient payés au juste prix.
00:51 Monsieur Maillard, vous savez qu'il y a des annonces très précises qui sont attendues,
00:54 notamment sur le prix du gazole non routier, le désormais fameux GNR.
00:58 Est-ce que le gouvernement va annoncer des mesures pour faire baisser ce prix
01:03 qui touche un grand nombre d'agriculteurs ?
01:05 Ce n'est pas à moi de le dire, c'est au gouvernement, c'est à Gabriel Attal qui prendra la parole tout à l'heure.
01:09 Il faut faire en sorte que nos agriculteurs, principalement nos maraîchers, nos éleveurs, puissent mieux gagner leur vie.
01:16 On entend leur colère, ils ont raison là-dessus, il faut que nous les accompagnions.
01:20 Gabriel Attal fera des annonces fortes tout à l'heure.
01:22 Mais il y a quand même, on en parlait un petit peu en préparant cette émission,
01:26 c'est en pleine discussion parce que le gazole non routier, ça ne touche pas que les agriculteurs,
01:30 ça peut toucher aussi d'autres professions, donc ce n'est pas encore tranché.
01:33 Oui, Gabriel Attal en parlera tout à l'heure.
01:36 Il faut que nous améliorons évidemment les revenus des agriculteurs.
01:40 Il y a une loi, et Galim, qui doit être respectée, je l'ai dit,
01:43 il faut que les industriels, il faut que les grandes surfaces fassent un effort sur leur marge.
01:47 Ce n'est pas normal qu'ils rognent la matière première, la qualité de ce que font nos agriculteurs en France.
01:52 Et donc, il faut travailler dessus.
01:54 On entend aussi, je vous le dis, Javier Wittenberg, ce n'est pas aussi qu'une question d'argent.
01:57 C'est très important l'argent pour les agriculteurs, mais c'est aussi les normes, les tracasseries, la paperasse,
02:02 c'est ça qui nous remonte de partout.
02:04 Alors concrètement, qu'est-ce que va annoncer Gabriel Attal ?
02:06 Très concrètement, il faut que nous puissions accélérer sur les projets.
02:09 C'est-à-dire que quand, je l'entendais encore hier avec la FNSEA de Charente,
02:14 qui me dit "on veut faire des rétentions d'eau",
02:18 tout a été purgé vis-à-vis de la justice,
02:22 Les recours.
02:23 Les recours, et puis il ne se passe rien.
02:25 Il faut que les préfets soient plus dans l'efficacité.
02:27 Il faut qu'ils puissent déroger aux règles pour pouvoir accélérer les grands projets.
02:32 L'administration doit être plus aux côtés des agriculteurs.
02:35 Donc c'est ça que va annoncer Gabriel Attal, que les préfets puissent déroger aux règles.
02:38 Ça fait partie de ce qui nous remonte de partout, il faut qu'on puisse accélérer d'être aux côtés.
02:42 Moi j'entends trop souvent les agriculteurs nous dire
02:45 "en fait on a le sentiment que l'administration n'est pas de notre côté,
02:47 elle nous demande des papiers en permanence".
02:49 Certains me disent "je passe 70% de mon temps à remplir des formulaires
02:52 plutôt que d'être avec mes bêtes".
02:55 Ce n'est pas normal, il faut que nous déclenchions, il faut que nous fassions ça.
02:58 Donc il y aura là-dessus sans doute un changement.
03:00 Un choc de facilité, faire en sorte que les agriculteurs fassent leur métier.
03:04 Leur métier ce n'est pas de remplir des papiers.
03:06 Et que les préfets puissent, vous l'avez dit, déroger aux règles si besoin.
03:10 Il faut pouvoir accélérer, il faut être à leur côté.
03:12 Et le préfet, évidemment l'administration dirigée par les préfets, doit accélérer.
03:16 Alors il y a un contexte, Axel de Tarlay parlait à l'instant de la remontée des chiffres du chômage.
03:20 Il y a aussi le déficit des comptes de l'État qui a atteint 173 milliards d'euros en 2023.
03:25 On l'a appris hier, on frôle le record de 2020.
03:27 Comment l'État peut-il finalement débloquer des crédits pour calmer cette crise agricole
03:35 alors qu'il est aujourd'hui aussi endetté ?
03:37 Il nous faudra construire un budget, évidemment extrêmement sérieux.
03:41 Nous sommes dans une trajectoire ambitieuse.
03:43 Bruno Le Maire porte une trajectoire très forte de réduction des déficits jusqu'en 2027, qu'on revienne à 3%.
03:49 Nous serons dans les clous.
03:50 Oui, il faudra faire des efforts, mais nous voulons soutenir l'activité.
03:54 Et comment en même temps donner de l'argent aux agriculteurs ?
03:55 C'est une vraie question qui se pose.
03:56 Encore une fois, je vous le redis, Jeff Wittenberg,
03:58 nous avons garanti par la loi la matière agricole à des prix garantis.
04:03 Ce n'est pas suffisamment respecté.
04:05 Je demande aux industriels, je demande aux grandes surfaces,
04:08 qui sont en négociation à l'heure actuelle, ils ont changé la loi,
04:11 ils sont en négociation, de respecter cela.
04:13 C'est à eux de faire un effort.
04:15 Ce n'est pas à l'État d'ordre, c'est d'abord les industriels.
04:18 C'est d'abord le fruit du travail des agriculteurs qui doit être respecté avec un prix décent.
04:23 Ce n'est pas le cas partout.
04:25 Vous pensez que ce mouvement, quels que soient les annonces,
04:28 peut se calmer comme ça d'un coup de baguette magique aujourd'hui,
04:32 alors que vous voyez que des barrages se multiplient,
04:36 qu'il est question de bloquer les accès à Paris aujourd'hui,
04:39 que des mouvements aussi se joignent à cette colère.
04:42 Tout à l'heure, la secrétaire générale de la CGT sera invitée sur Télé Matins.
04:46 Est-ce que vous ne sentez pas un brasier qui monte dans la France,
04:50 une colère qui vous inquiète ?
04:52 Ce que j'entends, et ce que j'entends des agriculteurs
04:54 qui viennent à la rencontre de l'ensemble des députés de mon groupe Renaissance,
04:58 il y a des échanges en permanence, ce sont des gens responsables,
05:00 ce sont des chefs d'entreprise, des chefs d'exploitation,
05:03 eux ce qu'ils veulent, c'est améliorer leur quotidien.
05:05 Ils ont raison dans ce qu'ils disent, et donc nous allons les accompagner.
05:08 Ils attendent, je crois, une parole forte du Premier ministre,
05:11 c'est ce qui va avoir lieu tout à l'heure.
05:13 Mais pas seulement une parole, des annonces sont souvent très prochantes.
05:16 Vous avez raison, au-delà de l'annonce, ils attendent la feuille de route,
05:21 et je crois que vraiment ça va débloquer la situation.
05:24 Mais nous les avons entendues, nous les avons entendues,
05:27 je vous ai donné quelques pistes de réflexion sur lesquelles nous sommes en train de travailler,
05:31 et Gabriel Attal fera des annonces tout à l'heure.
05:33 Des annonces tout à l'heure, cet après-midi en Haute-Garonne,
05:35 un autre événement a eu lieu hier, la censure partielle mais importante de la loi immigration,
05:39 cette loi, vous l'aviez co-écrite avec la droite,
05:43 qui dénonce finalement une décision politique, une capitulation.
05:47 Est-ce que vous comprenez qu'il y a de la colère chez les républicains
05:50 qui disent que finalement, vous les avez un petit peu trahis ?
05:55 Vous savez, c'est d'abord un texte qui est attendu par les Français.
05:58 Un texte où 70% des Français voulaient des mesures fortes sur l'immigration,
06:02 c'est un texte de fermeté qui sera promulgué d'ici ce week-end.
06:06 Je crois que c'est important qu'il soit tout de suite mis en place.
06:09 Qu'est-ce que c'est que ce texte ? Il faut juste le rappeler,
06:11 c'est de faire en sorte que ceux qui n'ont pas vocation à être en France s'en aillent,
06:14 et que ce soit plus efficace.
06:16 On va passer de 12 recours à 3, c'est-à-dire que celui qui n'a pas vocation à être en France,
06:21 ou qui doit rester en France, il aura une décision au bout de 9 mois,
06:25 pas au bout de 2 ans et demi. Donc plus facilement être plus sable.
06:28 Je crois que ça c'est quelque chose d'extrêmement fort et qui était attendu.
06:31 Pour les républicains, c'est votre question. Nous leur avons dit, je leur ai dit plusieurs fois,
06:35 on leur a dit au Sénat, on leur a dit en commission,
06:37 les mesures que vous proposez ne sont pas constitutionnelles.
06:40 On leur a dit.
06:41 Mais vous avez quand même voté avec eux sur le regroupement familial, sur les allocations.
06:45 J'entends leur invoquer, expliquer.
06:47 Il n'y a pas une parité au crisique.
06:48 Nous l'avons toujours été très clair, on a dit que ce n'était pas constitutionnel.
06:51 On savait que ce serait retoqué.
06:53 Donc nous leur avons dit, leur invoquer.
06:55 Leur invoquer, j'entends qu'il y a des larmes de crocodile et qu'ils nous expliquent
06:58 qu'au fond le Conseil constitutionnel fait de la politique.
07:01 Il fait du droit, je l'ai vu, Thunberg, il fait juste du droit.
07:05 Et heureusement, qu'est-ce que c'est que cette vocation populiste de leur invoquer,
07:09 de dire, ben non, finalement, passons au-dessus du Conseil constitutionnel.
07:12 Heureusement qu'il est là pour garantir le droit.
07:14 Nous leur avons dit, ils ont été des pieds nickelés là-dessus.
07:16 Nous l'avons dit, redit, voilà le résultat.
07:19 Moi, je suis content, je suis content de voir que le texte que nous avions décidé,
07:23 que nous avions voté nous-mêmes en commission à l'Assemblée nationale,
07:26 ressort dans sa quasi-totalité.
07:28 Il sera mis en application et je vous dis, dès ce week-end,
07:31 il nous faut de l'efficacité, c'est ce que demandent les Français.
07:33 Sylvain Maillard, vous dites, les représentants de la droite se sont comportés,
07:37 je reprends votre expression, comme des pieds nickelés.
07:39 Il y a un autre homme, François de Rugy, il est dans votre camp,
07:42 il était président de l'Assemblée nationale.
07:44 Il a dit qu'il ne faut pas que le Conseil constitutionnel devienne la chambre d'appel du Parlement.
07:49 Vous entendez cet argument ?
07:50 Est-ce qu'il n'y a quand même pas, lorsqu'un texte est approuvé par deux tiers des parlementaires,
07:55 même avec vos réserves, mais enfin vous l'avez quand même voté,
07:58 et qu'il est approuvé par les Français, un problème, en tout cas une question,
08:02 sur le rôle des juges qui viennent après les représentants du peuple ?
08:06 Mais ils font leur travail, ils font leur travail de regarder les textes
08:10 et de juger en droit si c'est constitutionnel ou pas.
08:14 Je le redis, c'est très important d'avoir un Conseil constitutionnel,
08:17 mais c'est très important, ça garantit justement que nos institutions sont respectées.
08:21 Respectons le Conseil constitutionnel, même quand il ne nous est pas favorable,
08:24 c'est ainsi, il est important de le respecter.
08:26 Je conteste tous ceux qui le remettent en cause.
08:28 En tout cas chez vous, du coup, il n'y a plus de Zizani, l'aile gauche qui avait envisagé éventuellement
08:32 de créer un nouveau groupe distinct de celui que vous présidez aujourd'hui,
08:36 et rentrer dans le rang.
08:37 Je l'ai toujours dit, ce texte d'immigration, évidemment, a pu montrer des divisions,
08:43 mais tout le monde voulait une seule chose, faire en sorte que nous puissions répondre à ce besoin,
08:49 d'abord de faire en sorte d'être plus ferme pour notre loi,
08:52 ceux qui n'ont pas vocation à faire en sorte...
08:54 Vous pensez que les Français seront satisfaits de la version qui sortira ?
08:56 Ils voulaient que ce soit plus ferme, et ils ont raison, mais aussi qu'on accueille,
09:00 et je veux leur dire, on va accueillir mieux ceux qui viennent travailler dans les métiers en tension,
09:04 et faire en sorte à ceux qui font tourner nos hôpitaux, nos entreprises,
09:07 qu'ils soient mieux accueillis en France.
09:08 En quelques mots, le tout dernier sujet qui aurait sans doute fait plus de bruit
09:12 s'il n'y avait pas cette crise agricole, cette décision du Conseil constitutionnel,
09:15 c'est cette avance des frais de mandat qui est passée un peu inaperçue,
09:18 ces frais de mandat que touchent les députés.
09:20 Elle a été augmentée de 300 euros pour atteindre 5 950 euros,
09:24 ça a été voté par tous les groupes, LFI s'est abstenu,
09:28 le Rassemblement national est revenu sur sa décision qu'il avait votée au départ.
09:31 Vous ne pensez pas que ça risque de mal passer dans l'opinion
09:34 alors qu'il y a des problèmes de pouvoir d'achat,
09:35 et qu'on pense que les hommes politiques sont déjà des privilégiés ?
09:37 Peut-être rappeler d'abord que ce sont des frais de mandat,
09:40 c'est-à-dire que ce n'est pas de l'argent qui rentre dans la poche du député,
09:42 c'est ce qui lui permet d'exercer son mandat.
09:44 Il fallait les augmenter, M. Maillard, en quelques mots.
09:46 Vous savez, ça dépend des députés.
09:47 D'abord, je dis tous les groupes parlementaires au bureau de l'Assemblée,
09:51 aucun ne s'est opposé à ça.
09:54 C'est surtout les députés dans la grande ruralité,
09:57 qui ont plus de frais, qui ont plusieurs permanences,
10:00 pour recevoir les citoyens qui ont besoin,
10:02 parce que ça augmente l'inflation, les aides.
10:04 Pour des députés comme moi, qui sont urbains,
10:07 on n'a pas besoin, et cet argent est rendu automatiquement.
10:10 Je rappelle qu'en 2022, on a rendu 9 millions.
10:12 Ça ne coûtera rien aux contribuables.
10:14 Ça va aider les députés en grande ruralité de mieux accueillir les citoyens.
10:17 On vous a entendu.
10:18 Merci beaucoup, Sidi Maillard,
10:19 président du groupe Renaissance à l'Assemblée.
10:21 Suite de Télémathas.