Il est à la tête d'un budget de 1,6 milliard d'euros. Le Président du département de l'Isère, Jean-Pierre Barbier, détaille les grands axes de sa politique et commente l'actualité de ces derniers jours.
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00:00:00 (Générique)
00:00:18 Bonjour à tous. Bienvenue dans le QG, le rendez-vous politique de Télé Grenoble, avec chaque semaine un élu du territoire en plateau,
00:00:26 un élu dont les décisions impactent directement notre vie quotidienne. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Jean-Pierre Barbier. Bonjour.
00:00:32 Bonjour.
00:00:33 Bienvenue. Vous êtes le président du département de l'ISER depuis 2015, ancien député, membre des Républicains.
00:00:40 Vous dirigez une majorité plurielle finalement, puisqu'on retrouve des LR, des centristes et même des macronistes au sein du département.
00:00:47 C'est une majorité plus facile à manier que celle de l'Assemblée nationale ?
00:00:51 En tout cas, c'est une majorité qui est dans le pragmatisme et qui est dans l'action, ce qui explique que globalement, on arrive à concilier des gens
00:00:59 qui ont une philosophie commune, mais qui ont surtout la volonté de travailler pour le département. C'est un peu la règle que nous avons instaurée dans cette majorité.
00:01:08 On est d'abord fixé sur nos objectifs, sur les objectifs de la majorité départementale. Mais ainsi, on arrive à faire en sorte que toutes les bonnes volontés
00:01:17 se retrouvent pour avancer. C'est ce que nous faisons avec une grande facilité, parce que cette majorité qui aujourd'hui est à 41 conseillers départementaux
00:01:29 contre 16 pour l'opposition, c'est très confortable, effectivement. Et surtout, au-delà du fait que cela soit confortable, ça permet d'agir, d'agir en rapidité, d'agir tout de suite.
00:01:41 – Vous n'avez pas eu besoin de 49.3 pour faire passer le budget. Il a été voté au mois de décembre 1,6 milliard d'euros pour le département de l'Isère.
00:01:50 C'est une belle somme. Il vient d'où cet argent ?
00:01:53 – Alors cet argent, malheureusement, aujourd'hui, on est quasiment avec des compensations de l'État, puisque le département a perdu sa capacité à agir sur la fiscalité,
00:02:04 puisque jusqu'il y a encore deux ans, le département percevait ce qu'on appelle le foncier bâti. Maintenant, c'est terminé.
00:02:11 Le foncier bâti n'est plus perçu par le département. Donc on vit de dotations de l'État et des droits de mutation à titre onéreux, les DMTO.
00:02:24 C'est une taxe qui est payée par les personnes qui achètent un bien immobilier. Voilà, c'est notre seule recette fiscale que nous percevons.
00:02:34 Donc aujourd'hui, dotation de l'État, DMTO, ce sont nos recettes.
00:02:40 – 1,6 milliard, c'est le même chiffre à peu près que le gros budget ?
00:02:43 – Oui, on est à peu près sur un budget maintenant qui se stabilise à 1,6 milliard d'euros.
00:02:48 – J'ai lu dans la presse, au moment du vote, du budget, que les voyants étaient au vert pour le budget du département.
00:02:52 Ça veut dire que c'est un budget écolo ?
00:02:54 – Alors le budget, oui, on peut dire, si on regarde tout ce que nous faisons pour l'environnement,
00:03:00 on pourrait, si on était honnête, intellectuellement honnête, on pourrait le qualifier de budget écolo.
00:03:06 En tout cas, ce qu'il y a de sûr, c'est que c'est un budget qui est solide,
00:03:09 puisque nous avons une très belle capacité d'autofinancement.
00:03:12 Nous avons un taux d'endettement qui est très faible et nous pouvons nous désendetter rapidement.
00:03:18 On a vraiment une vraie solidité budgétaire qui nous permet de répondre à l'entièreté de nos compétences,
00:03:24 particulièrement les compétences sociales.
00:03:27 Ce qui ne nous empêche pas, bien évidemment, d'avoir une forte politique sur l'investissement,
00:03:33 puisque le département investit plus de 400 millions, enfin environ 400 millions d'euros par an.
00:03:38 Et tout ça, c'est du travail pour nos entreprises et c'est de l'emploi qui est créé.
00:03:41 – Alors le volet solidarité humaine, effectivement, c'est plus de 700 millions d'euros.
00:03:47 Votre opposition, les écologistes notamment, vous reprochait d'avoir justement épargné 100 millions d'euros.
00:03:53 C'est leur chiffre sur trois ans de l'argent qui, selon eux, aurait pu être affecté à cette action sociale
00:03:59 et la renforcer encore plus.
00:04:00 – Alors aujourd'hui, c'est vrai qu'on a une opposition qui peut nous reprocher de bien gérer le département,
00:04:07 puisque effectivement, l'année dernière, nous avions inscrit un emprunt à hauteur de 100 millions d'euros.
00:04:13 Nous n'avons pas eu recours à cet emprunt parce que nous avions la capacité à financer nos investissements.
00:04:18 Moi, je m'en félicite.
00:04:20 On a un budget qui concerne les compétences, les solidarités humaines.
00:04:25 Alors solidarité humaine, c'est quoi ? Il faut le repréciser.
00:04:27 Protection de l'enfance, allocataires du RSA, personnes âgées, personnes handicapées.
00:04:31 725 millions d'euros, on a augmenté ce budget de 5% encore cette année.
00:04:37 725 millions d'euros.
00:04:39 Est-ce que tout le monde se rend compte de ce que cela représente ?
00:04:42 Après, effectivement, il y a une différence entre notre opposition et ce que nous pouvons faire au niveau du département.
00:04:49 C'est que pour eux, l'affichage budgétaire, le fait de dépenser de l'argent, c'est un gage d'efficacité.
00:04:56 Moi, je ne crois pas.
00:04:57 Je crois qu'il faut savoir gérer l'argent de manière correcte et surtout que chaque euro investi soit efficace,
00:05:03 particulièrement dans le domaine du handicap et dans le domaine des personnes âgées et dépendantes.
00:05:10 Et il faut aussi savoir faire des réserves parce que le mur est devant nous.
00:05:14 La population vieillit et demain, on va devoir mobiliser des sommes encore bien plus importantes pour toutes ces compétences.
00:05:21 Donc, évitons de dépenser de l'argent aujourd'hui parce que nous en aurons bien besoin demain pour répondre à ces défis.
00:05:30 Eux, c'est un peu la...
00:05:32 Si j'écoutais mon opposition, on dépenserait de l'argent pour dire de le dépenser sans se préoccuper d'efficacité.
00:05:39 Ça, c'est effectivement ce que font les écologistes avec bonheur.
00:05:43 Vous évoquez le RSA qui fait partie des compétences des départements.
00:05:47 L'Assemblée nationale a voté un projet de loi en octobre conditionnant l'attribution du RSA à 15 heures d'activité hebdomadaire obligatoire.
00:05:57 Comment ça va se passer en Iser ?
00:06:00 Alors écoutez, il faut déjà voir parce que tout ceci a déjà été retravaillé.
00:06:04 On vient d'avoir les nouvelles directives qui nous sont arrivées.
00:06:07 Alors ce n'est plus 15 heures, mais ce serait entre 1 heure et 15 heures avec des possibilités d'exonération pour différents motifs.
00:06:17 Bref, moi, ce que je vais vous dire là-dessus, c'est que depuis 2015, et nous avons été parmi les premiers départements à employer le terme de réciprocité,
00:06:25 mais une réciprocité respectueuse en disant aux allocataires du RSA, vous avez la capacité à travailler, vous avez des compétences, la société a besoin de vous.
00:06:34 Et en Iser, c'est un vrai succès parce qu'aujourd'hui, on s'aperçoit que nous avons encore 22 000 allocataires du RSA,
00:06:41 et c'est le chiffre le plus bas que nous puissions enregistrer, avec sur ces 22 000 allocataires du RSA, un socle de personnes qui ne retrouvent pas d'emploi de seulement 7 000.
00:06:55 Donc ça veut dire que la réciprocité et ce que nous faisons au niveau local depuis des années porte ses fruits.
00:07:02 On a des personnels du département qui accompagnent les allocataires du RSA. 50 % des allocataires du RSA retrouvent du travail en Iser.
00:07:13 Moi, je veux insister là-dessus. On a un flux entrant et on a un flux sortant.
00:07:17 Les gens qui sont au RSA, c'est parfois sur des accidents de la vie, sur des difficultés, mais on arrive à les remettre au travail.
00:07:24 Et c'est ce qu'ils demandent parce qu'on les respecte et parce qu'on considère qu'ils ont des compétences.
00:07:29 Alors là-dessus aussi, on pourrait dépenser des sommes phénoménales pour faire en sorte que les gens continuent à rester dans une espèce de...
00:07:37 Non, on investit des sommes pour faire en sorte qu'ils soient formés et qu'ils se remettent au travail.
00:07:43 Alors ce qui nous arrive au niveau national, moi, je trouve que ça vient percuter nos dispositifs qui fonctionnent.
00:07:48 On verra comment on va s'adapter, mais moi, je reste sur ma ligne parce que c'est une ligne pragmatique, parce que je ne fais pas de dogmatisme.
00:07:55 Moi, ça fonctionne. Les gens sont au RSA, on leur trouve du travail et ils sortent du dispositif. C'est ça, mon objectif.
00:08:03 - On voit quelques images, justement, qu'on avait fait il y a quelques années de cette expérimentation, avec notamment, là, c'était des activités autour du travail agricole.
00:08:13 Ça peut être aussi dans d'autres secteurs ?
00:08:16 - C'est dans tous les domaines, si vous voulez. Nous, on a...
00:08:18 Ce qu'il faut arriver quand on a un allocataire du RSA et particulièrement celui qui est le plus éloigné de l'emploi, il a forcément une compétence.
00:08:26 Simplement, il faut savoir l'écouter. Il ne faut pas vouloir le mettre dans une case. Il ne faut pas vouloir dire "Vous, vous allez faire ça parce qu'on a décidé que vous feriez ça".
00:08:34 Non, c'est pas ça. Chaque personne a droit au respect et à l'évaluation de ses propres compétences.
00:08:39 Sincèrement, c'est ce qu'on fait et ça fonctionne. Ça fonctionne en disant "Oui, oui, non, mais vous êtes là, vous êtes allocataire".
00:08:46 Par contre, nous, notre but, c'est de ne pas vous maintenir dans cet état d'allocataire. Nous, on veut que vous retravaillez.
00:08:52 Dites-nous ce que vous voulez faire.
00:08:54 - Alors vous évoquiez les 5% d'augmentation pour le budget dédié aux solidarités.
00:08:59 J'ai vu qu'il y avait plus 20% pour la santé, plus 23% pour le tourisme, plus 44% pour la culture.
00:09:04 On va en parler, mais moi, je suis aussi un mathématicien puisque le budget global est le même.
00:09:10 - S'il y a des hausses, il y a forcément des baisses de l'autre côté pour retomber sur le même chiffre. Ça baisse dans quel secteur ?
00:09:17 - Alors par exemple, sur les politiques, sur les allocataires du RSA, on a des baisses parce qu'on a moins d'allocataires.
00:09:25 Donc on baisse les budgets de manière tout à fait normale. Après, on ampute aussi notre autofinancement.
00:09:32 On fait des choix. Ce que nous prenons pour notre fonctionnement et ce que nous faisons, eh bien sur l'autofinancement, on le diminue.
00:09:43 Mais si on diminue notre autofinancement, on a une capacité à emprunter. Donc ça ne nuit pas à notre investissement.
00:09:49 Si vous voulez, c'est un équilibre. Et puis c'est aussi des choix politiques que nous faisons au quotidien entre les différents budgets.
00:09:55 - Alors je l'ai dit, vous augmentez sensiblement la part dédiée à la culture.
00:09:59 C'est le cas d'ailleurs depuis plusieurs années. À quoi va servir cet argent supplémentaire ?
00:10:03 - Alors si vous voulez, typiquement la culture, le budget augmente de 44 %.
00:10:06 Le budget augmente de 44 % parce qu'on fait beaucoup d'efforts sur le spectacle vivant, sur les compagnies en résidence.
00:10:13 On accompagne les artistes parce que c'est quelque chose d'essentiel.
00:10:16 On investit aussi beaucoup sur le plan patrimoine et sur la création de musées.
00:10:22 On va avoir un 12e musée départemental sur l'histoire de Vienne. C'est un projet à plus de 30 millions d'euros.
00:10:27 Là, on est sur de l'investissement. Donc le budget culture augmente de 44 %, mais tout ceci sera financé par de l'emprunt.
00:10:34 Ce que nous pouvons faire puisque nous avons une bonne santé financière.
00:10:37 C'est pour ça que si vous voulez, sur des augmentations comme ça, ça ne vient pas amputer les compétences où on a beaucoup de fonctionnement, comme les compétences sociales.
00:10:47 - Parmi ces gros projets d'investissement dans le domaine de la culture, il y a la remise aux normes et en état de fonctionnement du palais du Parlement
00:10:56 à Grenoble. C'est un dossier qui traîne, qui dure depuis quelques années, qui est en train d'aboutir.
00:11:02 On voit les travaux filmés ce matin.
00:11:05 - La précédente majorité avait acheté ce bâtiment, je crois, en 2005. Et depuis 2005, plus rien.
00:11:13 Donc, on a récupéré un bâtiment qui était tombé en désuétude, qui commençait à se dégrader avec des fuites.
00:11:22 Donc, il a fallu trouver une solution. Cette solution, elle a été simple. C'est un partenariat privé-public.
00:11:30 Aujourd'hui, le privé a fait son affaire de logement sur les deux étages, sur le deuxième et troisième.
00:11:39 Ça va bientôt se terminer. Maintenant, va arriver la partie publique où nous avons conservé l'ensemble des salles patrimoniales,
00:11:46 sur lesquelles nous allons transférer le musée de la déportation et de la résistance. Et surtout, nous allons rendre au public
00:11:54 ce lieu qui est magnifique, avec des boiseries remarquables, avec... - Vous avez laissé en état à l'intérieur ?
00:12:01 - Bien sûr. Tout ce qui est classé va être laissé en état pour la plupart, parce que des salles seront aménagées.
00:12:09 Mais les gens pourront voir ce qu'est ce palais du Parlement au lieu de pouvoir du Dauphiné. Ils vont pouvoir le visiter à nouveau.
00:12:17 Moi, j'en suis heureux. Vous voyez, on essaye d'équilibrer aussi notre action culturelle et patrimoniale.
00:12:22 Le Sud-Isère, on l'a fait sur le précédent mandat avec Champollion. Là, on le fait sur Grenoble avec le palais du Parlement.
00:12:27 Et demain, 2027, j'espère, ce sera le musée d'histoire de Vienne.
00:12:31 - Il y a un projet aussi du côté des archives de Saint-Martin-en-Herbe qui sont restantes, mais où vous voulez encore développer le site.
00:12:37 - Alors si vous voulez le développement du site, il faut bien voir que le département a aujourd'hui 12 musées départementaux.
00:12:43 Mais quand on a des musées, on a forcément des réserves. Aujourd'hui, les réserves muséales sont dispersées un peu partout et les conditions de conservation des œuvres ne sont pas optimales.
00:12:53 Donc, on a pris la décision de construire un bâtiment dans lequel nous allons conserver l'ensemble des collections des musées départementaux.
00:13:02 La culture, souvent, les gens ne voient que la partie émergée de l'iceberg. Mais derrière, c'est tout un travail avec beaucoup de services qui rangent les collections,
00:13:14 qui les entretiennent, qui les stockent, qui... Voilà. Tout ça doit se faire. Aujourd'hui, on est dans des conditions qui ne sont pas optimum.
00:13:21 On va rendre à la culture un bâtiment qui va leur permettre d'agir de manière correcte dans leurs compétences.
00:13:28 - Ce sera construit à côté des archives qu'on vient de voir ?
00:13:30 - Oui, à côté des archives. C'est un gros projet à 12 millions d'euros.
00:13:34 - Puisqu'on parle de culture, Jean-Pierre Barbier, qu'est-ce que vous pensez de la nomination de Rachida Dati à poste de ministre de la Culture ?
00:13:40 - Écoutez, la nomination de Rachida Dati, moi, je n'en pense rien. J'attends juste de savoir ce qu'elle va faire.
00:13:48 Parce qu'on est un peu dans un pays où on a tendance à condamner les gens avant de savoir ce qu'ils vont faire ou ce qu'ils vont proposer.
00:13:55 Moi, je ne fais pas partie de cela. C'est comme on condamne d'emblée le Premier ministre parce qu'il est jeune, parce qu'il est si.
00:14:03 On condamne Rachida Dati, je ne sais pas pourquoi, parce qu'elle a un passé politique, parce qu'elle a...
00:14:07 Non, attendez. Les gens sont nommés. Laissons-leur faire ou leur preuve ou pas leur preuve.
00:14:14 Et puis après, je vous dirai ce que je pense de Rachida Dati.
00:14:17 - C'est à l'intérieur, en tout cas, un nouveau gouvernement qui penche clairement à droite avec beaucoup d'anciens LR.
00:14:23 - Je ne vais pas m'en plaindre. - Voilà, ça devrait vous plaire.
00:14:26 - Moi, je ne vais pas m'en plaindre. Écoutez, s'il y en a qui s'en plaignent, moi pas. Voilà.
00:14:31 - Bon. Il y en a une qui a mal démarré, en tout cas, son mandat. C'est Amélie Oudéa Castérac, un ministre de l'Éducation,
00:14:37 qui accumule les erreurs depuis sa nomination, des mensonges aussi devant les médias.
00:14:43 - Oui, oui, oui, oui, oui. Ce n'est pas bien. Ce n'est pas bien. Je reconnais.
00:14:47 Mais après, j'ai vu aussi... Alors connaissez mes positions. J'essaye, moi, d'avoir des positions équilibrées.
00:14:56 Bon, elle a ses enfants dans le privé. Quand on est ministre de l'Éducation nationale, effectivement, c'est pas terrible.
00:15:02 Après, on dit que son fils aurait été privilégié pour accéder par Coursup.
00:15:08 - Personne ne le confirmait. - Bon. Après, la prochaine étape, c'est quoi ?
00:15:12 C'est d'aller vérifier les bulletins de notes de ses enfants. Enfin, ça, ça a été dit, je crois, par Aurore Berger.
00:15:19 Vous voyez comme quoi j'essaye d'être... Mais honnêtement, oui, c'est un peu un jeu de massacre, quoi.
00:15:26 Bon, on a massacré la ministre de l'Éducation nationale. C'est bien. Voilà. Elle a été massacrée.
00:15:32 Elle a été jetée en pâture publiquement et médiatiquement. Et maintenant, on fait quoi ? On cherche un autre ministre ?
00:15:39 - Elle peut pas rester, selon vous ? - Je n'en sais rien. Ça, c'est pas de ma décision.
00:15:44 Mais si vous voulez, je trouve qu'on vit des moments qui sont très difficiles. On vit des moments qui sont très compliqués.
00:15:50 Moi, j'ai un peu le sentiment qu'on est sur un jeu de massacre. Dès qu'il y a quelqu'un qui est...
00:15:54 C'est ce que je disais tout à l'heure. Le Premier ministre, 33 ans, il... Voilà. C'est quoi ?
00:15:58 On massacre les gens. Rachida Dati, pareil. La ministre... Est-ce que les gens ont pas besoin d'autre chose ? Un peu de stabilité.
00:16:05 En tout cas, moi, ce que je retire de ça, quand je regarde l'action au niveau national et des gouvernements successifs, et ça, ça m'inquiète,
00:16:12 ça veut dire qu'en France, on n'a plus de lignes politiques claires au niveau de l'État.
00:16:17 Et aujourd'hui, heureusement que les collectivités sont là, les collectivités comme le département, où on a une majorité qui est stable,
00:16:24 où on a des personnels techniques et administratifs qui sont stables parce que le pays est tenu par les collectivités.
00:16:31 Si demain, les collectivités nous lâchons, bien, on sera fini. Et pour reprendre des expressions d'un autre temps, ce sera la chienlit.
00:16:41 — Ah. On peut citer Jacques Chirac. — Ah non, c'est de Gaulle, ça.
00:16:45 — Ah non, c'était de Gaulle, oui. — Je suis désolé. — Oui, c'est vrai. Ça remonte encore plus loin.
00:16:49 — Ça remonte encore plus loin. — Parmi les promesses non pas d'Amey ou d'Akasharac mais de son prédécesseur, Gabriel Attal, au ministère de l'Éducation,
00:16:57 il y avait l'expérimentation des uniformes à l'école qui devraient commencer dans les premiers lycées avant la fin de l'année scolaire.
00:17:04 La région Auvergne-Rhône-Alpes a même présenté il y a quelques semaines à quoi ressembleraient ces uniformes.
00:17:10 Voilà. On les voit, des polos. Il y aurait 3 polos, 2 pulls par lycéen. C'est même estimé à 224 € par élève, cet investissement.
00:17:20 Est-ce que c'est une bonne idée, selon vous ? Alors vous ne gérez pas les lycées au niveau du département. Vous gérez les collèges.
00:17:25 — C'est une fausse bonne idée. Moi, je considère que c'est une fausse bonne idée pour plusieurs raisons.
00:17:29 Moi, j'appartiens à une génération où, à l'école, on portait une blouse. On portait une blouse parce que comme ça, effectivement, il n'y avait pas de différence.
00:17:35 Chacun avait une blouse. Moi, jusqu'en terminale, j'ai porté une blouse. J'étais dans le privé, je l'avoue, au cas où vous recherchiez.
00:17:42 — C'est dans une place next que le garçon. — Et j'étais dans une filière scientifique. Et on nous imposait la blouse grise, une blouse grise pour pas qu'on se prenne trop au sérieux.
00:17:52 Donc il y avait quand même déjà ce message-là. Donc on avait des blouses en coton gris. Je peux vous assurer que c'était pas très joyeux. Mais on les portait.
00:18:01 Et là, pour le coup, il y avait une égalité. Par contre, quand on sortait, on posait la blouse. Et on redevenait. C'est-à-dire qu'on était dans la rue. On n'était pas ciblés.
00:18:10 Bon, voilà. Deux choses. Un, imposer l'uniforme à l'intérieur des établissements, mais à l'extérieur. Qu'est-ce qui se passe ?
00:18:19 C'est-à-dire qu'on a des gamins qui vont se promener en uniforme dans les rues. Je sais pas si aujourd'hui, la jeunesse est en capacité d'accepter ça.
00:18:27 Moi, je suis pas spécialement favorable à ça. Et puis ensuite, il y a le coût de tout ça. Mais ça va coûter une fortune. Ça va coûter des millions d'euros.
00:18:36 On aurait peut-être autre chose à faire pour l'éducation que de mettre des gamins en uniforme, ce qui n'ont... Enfin est-ce qu'on leur a posé la question, à eux ?
00:18:44 Moi, j'aimerais qu'il y ait un sondage... – Je suis pas sûr. – Moi, j'aimerais qu'il y ait un sondage qui soit fait auprès des jeunes.
00:18:48 Est-ce qu'ils ont envie d'avoir un uniforme ? Parce que s'ils ont envie, ben pourquoi pas accompagner les choses, faire des choses avec la jeunesse.
00:18:56 Par contre, s'ils n'ont pas envie, alors là, ça va être quand même compliqué d'imposer à des jeunes de se promener en uniforme.
00:19:03 Moi, sincèrement, il y a une expérimentation qui va être lancée. On va voir ce qu'il restera de tout ça dans quelques années. Enfin, pour moi, je... Voilà, je suis...
00:19:13 – On a compris que vous étiez moins enthousiaste que votre collègue Laurent Wauquiez qui lui porte l'initiative au niveau...
00:19:18 – Et que l'ex-ministre de l'Éducation nationale qui avait porté la... Voilà, mais non, moi, je suis pas enthousiaste là-dessus.
00:19:26 Et je... Enfin, la jeunesse a bien d'autres préoccupations et il faudrait qu'on se préoccupe un peu de ce qu'il souhaite avant de lancer des idées comme ça.
00:19:36 Je vous dis, moi, à ce moment-là, je suis pour la blouse grise. Je vous garantis que je n'aurais pas eu un grand succès.
00:19:45 – Pour rester dans les établissements scolaires, les collèges Iseroy ont été le théâtre de faits de violence ces dernières semaines.
00:19:51 Début janvier, il y a des élèves du collège Gérard Philippe à Fontaine qui ont été attaqués devant les grilles de l'établissement
00:19:57 par une demi-douzaine d'assaillants masqués avec des marteaux, bombes lacrymogènes.
00:20:01 En décembre, ce sont le personnel du collège Jules Flandrin à Coran qui ont été agressés et menacés de mort à l'intérieur de l'établissement
00:20:08 par les frères d'une collégienne. Est-ce que les collèges Iseroy sont suffisamment sécurisés, Jean-Pierre Ballet ?
00:20:14 – Alors, d'abord, un, ces actes sont inadmissibles. Vous l'avez compris, moi, je les condamne avec force.
00:20:19 Il faut absolument que les auteurs soient retrouvés et sévèrement punis puisqu'on ne peut pas s'attaquer à des symboles
00:20:25 comme des collèges ou des lycées ou des écoles.
00:20:28 – Dans le cas de Coran, il y a eu un jugement et les frères ont été condamnés.
00:20:31 – Voilà, et ça, ça me paraît la première chose à dire.
00:20:34 Ensuite, nous, sur la sécurité dans les collèges.
00:20:37 Depuis 2015, moi, quand je suis arrivé en 2015, on était aussi dans un climat attentat assez difficile, assez compliqué.
00:20:44 Donc, dès 2015 ou 2016, on a fait un inventaire de l'ensemble de nos collèges pour vérifier, un, les clôtures,
00:20:53 pour être sûr que personne ne pouvait rentrer ailleurs que par la porte.
00:20:57 Deux, on a disposé un certain nombre d'alarmes dans les collèges.
00:21:01 On a proposé à l'ensemble des collèges la vidéo protection ou surveillance en fonction des opinions politiques des uns ou des autres.
00:21:08 Voilà, la vidéo protection ou surveillance avec l'avis du conseil d'administration.
00:21:17 Si le conseil d'administration est favorable, on la met.
00:21:20 Si le conseil d'administration n'est pas favorable, nous ne la mettons pas.
00:21:23 – Vous ne pouvez pas l'imposer, chaque collège et…
00:21:25 – Non, mais il y a plein de choses qu'on peut imposer.
00:21:28 Je pourrais l'imposer.
00:21:30 Je n'ai pas souhaité l'imposer parce qu'on a un dialogue très constructif avec l'éducation nationale.
00:21:36 Donc, moi, je n'ai pas envie de créer de tensions avec les enseignants.
00:21:40 Après tout, c'est eux qui sont dans les collèges.
00:21:42 Donc, c'est aussi à eux de donner leur opinion.
00:21:46 Je crois que c'est 50% des collèges qui ont dit oui à la vidéo surveillance et vidéo protection.
00:21:52 – Je refais un courrier aux principaux en disant, moi, si un principal souhaitait la vidéo surveillance
00:21:59 dans son établissement, j'étais prêt à étudier les choses.
00:22:02 Si le conseil d'administration s'y opposait, on pourrait peut-être,
00:22:05 pour le coup, avoir une discussion un peu plus serrée avec.
00:22:09 Voilà, donc oui, on a bien sûr conscience de tout ça.
00:22:12 Je note quand même que pour ce qui concerne un des établissements,
00:22:16 tout ceci s'est passé à l'extérieur de l'établissement.
00:22:20 – À Fontaine. – À Fontaine, devant.
00:22:23 Donc là, pour le coup, il y a aussi la responsabilité des élus locaux
00:22:27 à mettre de la vidéo surveillance et vidéo protection aux abords des établissements.
00:22:31 Et là, j'ai dit très clairement, si dans une commune,
00:22:35 un maire souhaite apporter des caméras de surveillance à l'extérieur
00:22:39 et à proximité immédiate du collège, le département financerait à 100%
00:22:44 l'équipement de vidéo surveillance, puisque nous, on a des dispositifs d'aide
00:22:48 qui aujourd'hui sont divers et variés.
00:22:52 Mais là, à proximité des collèges, si un maire le demande,
00:22:56 nous mettrons des caméras financées à 100% par le département.
00:22:59 Je le dis très tranquillement, parce que je suis sûr qu'à Grenoble,
00:23:01 je ne serai pas embêté avec ça.
00:23:02 – Je ne sais pas si Eric Piel nous écoute, mais en tout cas,
00:23:04 le message va sûrement lui arriver. – Chacun prend ses responsabilités.
00:23:08 – On verra s'il saisit votre opportunité d'équiper l'espace public
00:23:13 devant les collèges grenoblois.
00:23:16 On va parler un peu de politique nationale, maintenant Jean-Pierre Barbier.
00:23:20 – Parce que là, on n'en parlait pas.
00:23:21 – Si, aussi, on était quand même sur des cas locaux, sur le budget isérois,
00:23:25 mais on avait abordé un petit peu le nouvel gouvernement avec Rachid Haddati.
00:23:28 Il y a cette nouvelle loi immigration qui a été adoptée au mois de décembre.
00:23:33 Je rappelle que vous avez siégé à l'Assemblée nationale pendant 5 ans.
00:23:36 J'imagine que vous auriez voté cette loi si vous aviez été député.
00:23:40 – Oui, sûrement, je n'ai pas le détail de cette loi.
00:23:43 Pour le moment, si vous voulez, on est sur une loi qui risque fort
00:23:47 d'être détricotée par le Conseil constitutionnel.
00:23:51 Moi, j'attends de voir ce qui va en sortir.
00:23:54 Ce qu'il y a de sûr sur ce débat, sur ce sujet,
00:23:57 c'est comment l'ensemble des partis politiques
00:24:00 ne peuvent pas avoir une discussion pragmatique, réelle,
00:24:05 sur ce qu'est l'immigration aujourd'hui dans notre pays.
00:24:08 Tout le monde en parle.
00:24:09 C'est un sujet qui préoccupe une grande partie de nos concitoyens.
00:24:13 Il y a un moment, il faut bien apporter des réponses.
00:24:16 Il faut bien apporter des réponses.
00:24:18 Alors la loi préconisait un certain nombre de choses,
00:24:22 certainement très utiles.
00:24:24 La première des choses, et on l'a vu malheureusement
00:24:26 avec ce qui s'est passé sur un barrage où une agricultrice a été décédée,
00:24:34 d'ailleurs des suites de l'accident, avec des gens qui étaient sous OQTF,
00:24:39 sous obligation de quitter le territoire français.
00:24:42 La difficulté aujourd'hui, c'est que sur tous ces sujets, la loi existe.
00:24:47 Les choses sont décidées et ne sont pas mises en application.
00:24:51 On devrait d'abord commencer à mettre en application
00:24:54 tout ce qui nous permet de le faire.
00:24:58 Sur les OQTF, c'est un scandale d'État.
00:25:01 Les OQTF ne sont pas mis en oeuvre.
00:25:04 Je crois qu'aujourd'hui, c'est 10% qui sont mis en oeuvre sur tout le territoire national.
00:25:09 Donc avant de créer une nouvelle loi, il faudrait déjà...
00:25:12 Il faudrait déjà appliquer celle qui est là et de manière assez rigoureuse.
00:25:17 Après, oui, oui, attendons de voir ce qui va rester de cette loi.
00:25:24 Je ne suis pas optimiste.
00:25:26 Je précise qu'à l'heure où on enregistre cette émission,
00:25:28 la décision du Conseil constitutionnel n'a pas encore été rendue.
00:25:32 C'est pour ça que je suis un peu gêné pour vous répondre.
00:25:34 Par contre, ceux qui nous regardent sont au courant,
00:25:37 puisque ça va être imminent pour nous et vous avez sûrement l'information.
00:25:42 Ce qu'on peut se dire, c'est qu'une bonne partie des articles de cette loi
00:25:47 risque d'être détricotée par le Conseil constitutionnel.
00:25:51 L'essence même de la loi, j'ai peur qu'il n'en reste pas grand-chose.
00:25:55 Donc ça aurait été beaucoup de bruit pour au final rien
00:25:58 et pour une nouvelle fois ne pas apporter de réponse
00:26:01 aux gens qui s'interrogent de manière complètement légitime.
00:26:04 Quand on voit des étrangers sur notre pays qui commettent des délits
00:26:07 et qui continuent à commettre des délits,
00:26:09 à qui on signifie une sortie de territoire et à qui on ne l'applique pas,
00:26:15 c'est ça la vraie question. Il faut déjà résoudre ça.
00:26:21 Si jamais effectivement le Conseil constitutionnel détricote cette loi,
00:26:25 est-ce qu'il faut changer la loi ou changer la Constitution
00:26:29 pour réintégrer les articles qui auront été retoqués ?
00:26:33 Déjà pour changer la Constitution, il faut avoir les moyens de le faire.
00:26:36 Aujourd'hui, le gouvernement a déjà bien de la peine à faire passer des lois.
00:26:40 Alors changer la Constitution, parce qu'il faut avoir ces 70%…
00:26:46 C'est les deux tiers du Congrès, l'Assemblée et le Sénat.
00:26:50 Donc on sait que ça, c'est impossible.
00:26:52 Donc changer la Constitution, ce n'est pas possible.
00:26:55 Non, je vous dis franchement, sur la loi immigration,
00:26:58 appliquons la loi déjà de manière rigoureuse.
00:27:01 Soyons très fermes sur… L'immigration en soi, ce n'est pas un sujet.
00:27:05 Aujourd'hui, on va avoir besoin de cette immigration
00:27:08 quand on voit les courbes de natalité qui inquiètent tout le monde dans notre pays.
00:27:11 - D'ailleurs, les responsables du MEDEF étaient plutôt favorables à…
00:27:14 - Les responsables du MEDEF étaient favorables à une immigration.
00:27:17 Il faut aussi oser prononcer les choses.
00:27:20 Il y a plein de pays qui fonctionnent comme ça.
00:27:23 On a besoin de main-d'œuvre immigrés.
00:27:26 Donc il faut avoir une immigration choisie,
00:27:30 régulariser les gens dans des conditions tout à fait acceptables.
00:27:34 Et puis, quand on en régularise qui ne respectent pas les lois du pays
00:27:38 ou quand ils commettent des délits dans notre pays, on les renvoie chez eux.
00:27:41 Qu'est-ce que les gens attendent d'autres ?
00:27:43 Et quand je dis ça, est-ce que je suis de droite ? Est-ce que je suis de gauche ?
00:27:46 Je n'en sais rien. En tout cas, c'est du pragmatisme.
00:27:49 C'est de dire, oui, je ne suis pas contre l'immigration,
00:27:52 je ne suis pas contre les immigrés, mais par contre,
00:27:55 ils doivent se plier aux lois du pays.
00:27:58 Et ma foi, quand ils font un délit, ils sont sous le coup d'être envoyés chez eux.
00:28:03 Vous avez plein de pays qui fonctionnent comme ça,
00:28:05 le Canada, les États-Unis ou encore bien d'autres.
00:28:08 Bon, il faut aussi peut-être qu'on fasse évoluer notre vision des choses.
00:28:13 Alors Emmanuel Macron va peut-être vous faire mentir, Jean-Pierre Barabé,
00:28:16 sur la modification de la Constitution,
00:28:19 puisque cette semaine a été enclenchée à l'Assemblée nationale
00:28:23 la possibilité de modifier la Constitution pour faire rentrer le droit à l'IVG.
00:28:30 Il y a même normalement un congrès qui est prévu au mois de mars pour finaliser ça.
00:28:34 Alors ça divise votre camp, cette inscription de l'IVG dans la Constitution.
00:28:39 Vous en pensez quoi, vous ?
00:28:41 Moi, ce que j'en pense, c'est qu'Emmanuel Macron, une nouvelle fois, fait de la politique.
00:28:47 Il sait qu'il n'a pas la possibilité de modifier la Constitution.
00:28:51 Donc il amène un sujet qui est l'IVG, qui est un sujet aujourd'hui
00:28:55 qui pour moi ne souffre pas de discussion ou de remise en cause.
00:29:00 L'IVG, ça date…
00:29:04 Simone Veil ?
00:29:05 Simone Veil, c'est ça. Je cherchais l'année de 19…
00:29:08 C'est après De Gaulle, mais c'était avant Chirac.
00:29:10 C'est après De Gaulle, c'est avant Chirac, c'est 1976 ou…
00:29:13 C'est la fin des années 70.
00:29:15 Oui, voilà.
00:29:16 Qui aujourd'hui pense remettre en cause l'IVG ?
00:29:20 On l'a vu dans d'autres pays, la Pologne…
00:29:22 Oui, mais qui a été portée par Simone Veil, une femme de droite.
00:29:27 Aujourd'hui, personne ne pense le remettre en cause.
00:29:30 Quel est l'intérêt, sincèrement, aujourd'hui dans la situation dans laquelle nous nous trouvons,
00:29:36 avec une majorité au niveau gouvernemental qui n'arrive pas à faire passer un texte de loi,
00:29:41 aucun, parce que vous avez cité tout à l'heure le 49-3 ?
00:29:44 Sincèrement, mais quel est l'intérêt, si ce n'est un intérêt politique,
00:29:48 de créer une espèce de contrefeu avec une modification de la Constitution sur l'IVG ?
00:29:53 Enfin, sincèrement, qu'est-ce qu'on cherche ?
00:29:56 Qu'est-ce qu'on cherche ?
00:29:58 Est-ce qu'aujourd'hui, faire rentrer l'IVG dans la Constitution est la préoccupation des Français ?
00:30:05 Je ne sais pas, est-ce que c'est la vôtre ?
00:30:08 En tout cas, ils sont favorables, d'après les sondages, à 80%, je crois, à ce que ce soit.
00:30:12 Oui, mais parce que c'est un droit, parce que c'est un droit que personne ne pense remettre en cause.
00:30:17 Donc qu'il soit dans la Constitution ou qu'il ne soit pas dans la Constitution,
00:30:20 bon, quel est le problème ?
00:30:22 Est-ce qu'aujourd'hui, un parti politique, un parti politique aujourd'hui en France,
00:30:26 a émis l'idée de remettre en cause l'IVG ?
00:30:30 Non ? Moi, je n'ai pas entendu, personne.
00:30:34 Personne ?
00:30:36 Qu'est-ce qu'on vient parler de ça ?
00:30:38 Ce n'est pas un sujet, c'est un non-sujet.
00:30:40 Et vous vous rendez compte, sur un non-sujet que personne n'évoque,
00:30:44 on parle d'une modification de la Constitution.
00:30:46 Alors que vous l'avez évoqué tout à l'heure pour la loi immigration,
00:30:49 alors qu'on pourrait l'évoquer sur plein d'autres choses, sur l'IVG,
00:30:53 mais si ce n'est pas une manœuvre politique d'organiser une espèce de contrefeu
00:30:58 sur un sujet que personne ne conteste,
00:31:01 où personne, enfin, on a bien du temps à perdre.
00:31:05 Pour revenir aux conséquences du vote sur la loi immigration,
00:31:08 certains dans votre famille politique en ont profité pour relancer l'idée d'une union des droites,
00:31:13 puisque le RN revendiquait une victoire idéologique sur ce vote à l'Assemblée nationale,
00:31:17 une union des droites qui permettrait, selon ceux qui la promèvent,
00:31:21 la possibilité de gagner la prochaine présidentielle.
00:31:24 C'est une stratégie que vous soutenez ?
00:31:29 – Alors moi, ça fait bien longtemps que je ne fais plus de politique politicienne.
00:31:32 Et ça fait bien longtemps que je ne me préoccupe pas de savoir
00:31:36 quel parti doit faire alliance avec quel autre parti pour tenter de gagner des élections.
00:31:40 Enfin, ce qui fait les élections, c'est d'abord le peuple.
00:31:43 Et c'est le peuple qui va voter.
00:31:46 Et à force de ne pas écouter ce que dit le peuple,
00:31:49 on risque de se prendre un sacré revers.
00:31:52 Alors les unions de la droite, du centre et tout, enfin…
00:31:55 – C'est plutôt des droites du côté extrême droite, dans la stratégie de certains élèves.
00:32:01 – Oui, des droites extrême droite.
00:32:03 Écoutez, aujourd'hui, je laisse la responsabilité à ceux qui prônent ça de le faire,
00:32:06 ou de ne pas le faire.
00:32:08 Et puis après, les gens choisiront.
00:32:11 Aujourd'hui, quand vous regardez les discours
00:32:16 qui sont portés par les députés d'extrême droite, enfin du RN,
00:32:22 c'est quand même très… ça s'est institutionnalisé quand même.
00:32:27 Il n'y a pas de propos qui détonnent, il n'y a rien.
00:32:31 Enfin, je veux dire, ils s'expriment.
00:32:33 Bon, ben ils s'expriment.
00:32:34 Écoutez, moi j'écoute, je ne cautionne pas, attention, ce n'est pas ce que j'ai dit.
00:32:39 Comme sur ce que j'ai dit précédemment sur l'IVG,
00:32:43 parce que je suis prudent, tout peut être interprété,
00:32:45 je ne dis pas que ce n'est pas quelque chose d'important.
00:32:47 – Ce n'est pas un sujet…
00:32:49 – Ce n'est pas un sujet politique.
00:32:52 Qu'est-ce qui va se passer politiquement, si on veut parler de politique ?
00:32:56 Personne ne sait.
00:32:58 Emmanuel Macron, c'est fini.
00:33:00 C'est fini dans le sens où il ne pourra pas se représenter.
00:33:04 Donc le macronisme n'existe plus.
00:33:07 À mon sens, ça fait déjà quelque temps que ça n'existe plus.
00:33:10 Mais après lui, rien ne subsistera.
00:33:12 Le résultat de ce qu'a fait Emmanuel Macron au niveau politique national,
00:33:22 c'est qu'il a détruit l'ensemble des partis politiques
00:33:26 pour ne laisser la place qu'aux extrêmes.
00:33:29 C'est-à-dire les partis politiques traditionnels,
00:33:31 que ce soit le parti socialiste, que ce soit le parti communiste
00:33:34 qui vote ici comme ça, ou que ce soit les LR ou que ce soit l'UDF.
00:33:38 Il a réussi à dynamiter tout ça.
00:33:40 Bravo.
00:33:42 Résultat dû en même temps.
00:33:44 Aujourd'hui, qu'est-ce qui reste ?
00:33:46 L'extrême gauche et l'extrême droite.
00:33:48 Et maintenant, les questions que se posent tous les commentateurs politiques,
00:33:51 c'est de dire, ah bah oui, mais avec l'extrême gauche et l'extrême droite
00:33:54 qui pèsent assez lourd, comment récupérer le pouvoir,
00:33:58 si ce n'est avec une alliance ?
00:34:00 Mais tout ceci a été créé volontairement.
00:34:03 On est dans une situation où on a rendu la France ingouvernable.
00:34:07 On a fait en sorte qu'on a oublié que la démocratie,
00:34:10 après tout, c'était de la confrontation d'idées
00:34:13 entre ce qu'on appelait nous la droite et la gauche,
00:34:15 ou ce que certains peuvent appeler les progressistes et les conservateurs.
00:34:18 Enfin bref, deux personnes qui parlent ensemble
00:34:21 et qui ont des idées opposées
00:34:23 et qui, ma foi, proposent des choses différentes aux Français.
00:34:26 Là, maintenant, on n'a plus rien.
00:34:28 On n'a plus rien parce qu'en termes de proposition,
00:34:30 vous avez la proposition de l'extrême gauche
00:34:32 et la proposition de l'extrême droite.
00:34:34 J'espère sincèrement, j'espère sincèrement
00:34:37 que nous allons avoir suffisamment d'intelligence
00:34:40 pour recréer un bloc de centre-droite et de droite républicaine.
00:34:46 On va en retrouver les vieilles recettes du passé
00:34:51 avec l'UDF et le RPR,
00:34:54 où globalement on avait une droite plutôt centriste
00:34:56 qui pouvait aller un peu au centre-gauche
00:35:00 et une droite républicaine avec des idées un peu plus marquées.
00:35:04 Bon voilà, mais aujourd'hui, le grand succès d'Emmanuel Macron,
00:35:08 ça va arrêter de détruire tout ça.
00:35:12 Sauf qu'il est plus facile de détruire que de reconstruire.
00:35:14 Et maintenant, la reconstruction, elle va être compliquée.
00:35:17 Et pour lui, ce sera plutôt facile parce qu'il ne sera pas à la reconstruction.
00:35:22 – Et pendant que vous parliez, j'ai une petite info qui m'est arrivée,
00:35:25 on complétera ce qu'on disait tout à l'heure sur le Conseil constitutionnel,
00:35:28 un tiers des articles ont été retoqués.
00:35:30 Donc notamment, j'imagine, on n'a pas le détail,
00:35:32 mais les articles les plus fondamentaux de cette loi.
00:35:36 Donc vous aviez senti qu'effectivement, on reviendrait rapidement
00:35:40 un peu au point de départ.
00:35:42 – Vous savez, je suis de la campagne, je ne fais pas trop de politique.
00:35:46 – On parlait des difficultés tout à l'heure d'Amélie Oudéa Castérac,
00:35:50 il y a un membre de votre majorité qui est aussi dans la tourmente judiciaire,
00:35:54 c'est Fabien Mulic.
00:35:56 Il a été votre vice-président à l'agriculture,
00:35:59 il a été reconnu coupable cette semaine de fraude électorale en 2021,
00:36:03 lors des élections départementales.
00:36:05 Il a voté en lieu et place de deux personnes sans procuration,
00:36:08 sur un scrutin qui le concernait directement, puisqu'il était candidat,
00:36:11 condamné à six mois de prison avec sursis, deux ans d'inégibilité.
00:36:16 – C'est dur.
00:36:18 – Ce n'est pas facile à dire.
00:36:19 Alors il avait quitté son poste de VP en octobre.
00:36:21 Il vous avait tenu au courant de cette affaire,
00:36:23 avant qu'elle sorte sur la place publique ?
00:36:25 – Alors d'abord, un, si vous voulez,
00:36:27 et c'est vrai que c'est qualifié de fraude électorale,
00:36:30 donc c'est un terme qui est assez fort.
00:36:33 Et après, c'est deux bulletins qu'il a mis dans l'urne sans procuration.
00:36:37 C'est une erreur, ce n'est pas acceptable de la part d'un élu.
00:36:40 D'ailleurs, il l'a reconnu, il a plaidé coupable très rapidement.
00:36:45 Moi, j'ai été informé de tout cela au mois d'août de l'année dernière,
00:36:52 au moment où il m'a dit qu'il allait être convoqué chez le procureur
00:36:57 pour cette procédure de reconnaissance de culpabilité immédiate.
00:37:03 Je lui ai dit, on va attendre quelles vont être les réquisitions du procureur.
00:37:12 Et ensuite, à partir du moment où il est passé devant le procureur
00:37:15 et qu'il a reconnu sa culpabilité, il m'a proposé sa démission
00:37:21 pour des raisons personnelles, mais qui à l'époque étaient encore personnelles
00:37:26 puisqu'il avait refusé l'accord et qu'il allait passer devant le tribunal.
00:37:30 Moi, ce que je veux dire simplement, c'est que c'est bien qu'il ait reconnu ses erreurs.
00:37:36 C'est bien qu'il en ait tiré les conséquences immédiates
00:37:39 en se retirant de l'exécutif pour ne pas mettre en difficulté la majorité.
00:37:43 Parce que je rappellerai juste comme ça, sans vouloir faire de politique ni de polémique,
00:37:48 mais qu'aujourd'hui, on a le maire de Grenoble qui a été condamné en appel
00:37:53 par le tribunal correctionnel, qui est toujours présent en poste.
00:37:59 Il n'y a pas eu d'inégalité en ce qui le concernait dans la condamnation ?
00:38:02 Oui.
00:38:03 C'est une amende avec sursis ?
00:38:04 Oui, condamné. Condamné.
00:38:07 À partir du moment où on est condamné, surtout quand on a signé la charte anticorps,
00:38:10 enfin pas celle-ci, mais celle d'avant, il faut aussi avoir la décence de dire,
00:38:15 écoutez, moi j'ai été condamné, j'ai été reconnu coupable sur des faits quand même avérés,
00:38:20 je me retire de l'exécutif.
00:38:22 Fabien Mulic, lui, il a eu cette décence de le faire et tout de suite, sans que je lui demande.
00:38:28 Donc il s'est retiré. Maintenant, il a été condamné en première instance.
00:38:36 Je ne sais pas s'il va faire appel. On va attendre.
00:38:40 Mais ce que je veux dire simplement, c'est que vous pouvez avoir toute une vie d'exemplarité,
00:38:49 toute une vie de bon travail et puis un jour, péter les plombs, c'est ce qu'il a dit,
00:38:56 et faire quelque chose qui n'est pas acceptable. Et là, la sanction, elle tombe tout de suite.
00:39:02 La justice a été plus clémente avec M. Piolle. Il faut le dire parce que généralement,
00:39:07 quand vous avez une condamnation...
00:39:08 Elle l'avait relaxée en première instance ?
00:39:09 Oui, enfin condamné en appel. C'est ce qui fait foi. C'est l'appel qui fait foi sur ce type de condamnation.
00:39:16 Quand vous avez une condamnation en appel, il faut en tirer toutes les conséquences.
00:39:23 Il a eu de la chance de ne pas avoir d'inligibilité. Et tant mieux. Fabien Mulic, lui,
00:39:28 il n'a pas eu cette clémence de la justice où il a eu la condamnation et l'inligibilité de bulletin.
00:39:35 Voilà, c'est tout ce que je constate, moi, et sans vouloir faire de parallèles douteux.
00:39:42 Mais néanmoins, et je ne conteste pas du tout la décision de justice.
00:39:46 Et vous ne regrettez pas de l'avoir soutenu publiquement, certains élus de votre opposition vous le reprochent,
00:39:52 d'avoir soutenu Fabien Mulic alors qu'il avait avoué avoir fraudé ?
00:39:56 Moi ? Moi ? Oui. Je l'ai soutenu où ? Vous pouvez me dire ?
00:39:59 D'avoir signé une lettre ?
00:40:01 Moi, j'ai signé une lettre.
00:40:02 Ah, alors vous n'étiez peut-être pas...
00:40:04 Ah non, mais il faut savoir ce qu'on dit.
00:40:06 Moi, je n'ai pas signé de lettre. Je n'ai pas signé de lettre.
00:40:09 Donc, effectivement, certains élus de mon opposition, puisque vous êtes un formé élu écologiste,
00:40:15 eh bien dites donc, c'est quand même surprenant parce qu'ils ont l'indignation un peu à géométrie variable,
00:40:20 parce que je ne les ai pas vus monter au créneau pour demander à M. Piolle de démissionner de son poste.
00:40:25 Donc, il faut être... Si vous voulez, en politique, il faut être cohérent.
00:40:30 Et c'est bien pour ça que moi, je ne m'exprime jamais sur les décisions de justice.
00:40:36 Je n'en parle pas. Mais puisque vous me tendez la perche et que vous me parlez des élus écologistes,
00:40:41 je savais bien que vous aviez peut-être ça derrière la tête, j'en parle.
00:40:45 Eh bien oui. C'est-à-dire qu'avant d'aller regarder la paille qu'il peut y avoir dans l'œil du voisin,
00:40:52 il faut aussi se préoccuper de la poutre qu'on a dans le sien et balayer devant leur porte avant de balayer devant la mienne.
00:40:58 Et moi, je n'ai jamais soutenu Fabien Mulic par écrit, si ce n'est... Et on l'a fait en cession pour rendre hommage au travail qu'il avait fait,
00:41:10 parce que c'est une réalité. Il a assumé sa fonction sans aucun problème et que l'erreur qu'il a commise,
00:41:17 il l'a commise non pas en tant que conseiller départemental. Il faut aussi remettre les choses dans le contexte.
00:41:24 – Il était là en tant que maire de Saint-Denis. – Il était candidat. Il était candidat.
00:41:29 Donc pas encore membre de la majorité, alors que d'autres ont commis des infractions en étant à la tête d'un exécutif.
00:41:40 Donc si vous voulez, les donneurs de leçons, je les renvoie dans leur but et j'attends qu'ils viennent me chercher en face à face
00:41:48 et pas par un communiqué de presse plutôt fétide.
00:41:52 – Bon, je pense que le message est passé, ça vous a pas échappé pour clore ce sujet des élus condamnés,
00:41:59 qu'Alain Carignan qui a été condamné a lancé sa candidature à l'héritage de Grenoble la semaine dernière.
00:42:04 – Oui, mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:42:08 – Vous le soutiendrez ? – Pardon ?
00:42:10 – Vous le soutiendrez ? – Pour le moment c'est beaucoup trop tôt pour le dire,
00:42:12 mais Alain Carignan, il a été condamné, il a eu une peine, il l'a effectuée et c'était une peine de prison.
00:42:22 Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que quelqu'un qui a commis quelque chose comme ça,
00:42:26 qui a été condamné, il ne peut plus se représenter ?
00:42:31 Mais alors, moi je vous renvoie les choses, mais je suis désolé parce que si on va sur ce sujet-là,
00:42:36 et j'aime pas aller sur ces sujets, parce qu'en fait on participe au "tous pourris".
00:42:41 C'est-à-dire on dit "tous les élus sont pourris", y compris M. Piolle alors.
00:42:45 Qu'est-ce que fait M. Piolle à la tête d'un exécutif alors qu'il a été condamné par la justice ?
00:42:49 C'est exactement pareil.
00:42:51 Donc si M. Piolle est toujours à l'exécutif, même condamné par la justice,
00:42:56 alors oui, Alain Carignan a toute légitimité à se présenter à la mairie de Grenoble.
00:43:00 Il faut savoir, on ne peut pas avoir l'indignation variable et de dire "oui, lui il a été condamné,
00:43:05 c'est pas grave, bon, il n'a pas eu d'inégibilité, il a eu une amende, bon, c'était..."
00:43:11 Non ! Condamné, condamné !
00:43:14 Donc on dégage, et à ce moment-là on dégage tout le monde.
00:43:18 Mais on ne peut pas avoir l'indignation un peu géométrie variable, c'est pas possible ça.
00:43:23 Donc, bah oui, Alain Carignan se présente. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:43:27 Est-ce que ça vous surprend ?
00:43:29 – Non, non, oui.
00:43:30 – Eh bien écoutez, moi non plus, moi non plus.
00:43:32 – Plus ou moins annoncés l'an dernier sur ce plateau dans un QG politique.
00:43:36 – Moi non plus, moi non plus.
00:43:38 Et il y a un moment, et à chaque fois c'est le même discours.
00:43:41 "Oui, Alain Carignan il se représente, oui il a été condamné, oui,
00:43:44 bah écoutez, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:43:46 – Il a le droit en tout cas de se présenter.
00:43:48 – Il a le droit, il a le droit, comme tout citoyen qui a été condamné,
00:43:52 qui a purgé sa peine, qui s'est retiré à un moment de la vie politique et qui revient.
00:43:57 Voilà, bon d'autres n'ont pas cette décence, je le redis quand même.
00:44:02 – Allez, on change de sujet.
00:44:04 – Oui, si vous voulez.
00:44:06 – La semaine dernière, on recevait à notre place Alexis Joly, député de l'ISER,
00:44:09 conseiller régional et membre du Rassemblement national.
00:44:13 Je lui ai demandé, comme c'est la tradition dans cette émission,
00:44:15 de vous poser une question. Jean-Pierre Babier, on l'écoute.
00:44:18 – Bonjour Monsieur le Président, écoutez, depuis quelques jours,
00:44:23 quelques semaines, les agriculteurs font face à de nombreuses difficultés.
00:44:28 Ils le montrent d'ailleurs par un certain nombre de manifestations,
00:44:31 en retournant les panneaux dans les entrées de villes,
00:44:33 en organisant des manifestations, des opérations escargots,
00:44:36 parce qu'ils dénoncent la mise en concurrence des loyales qu'ils subissent,
00:44:42 les normes qu'ils subissent et qui contraignent leur activité.
00:44:46 Je voulais savoir Monsieur le Président, quelle a été votre position
00:44:49 en tant que Président du département de l'ISER, en tant que membre des Républicains, des LR,
00:44:55 alors que vous êtes majoritaire au Parlement européen,
00:44:57 et que c'est vous qui avez mis au Parlement européen l'agriculture en concurrence des loyales
00:45:03 vis-à-vis de l'agriculture des autres pays de l'Union européenne.
00:45:07 Je rappelle que vous avez, les LR ont voté par exemple contre la diminution
00:45:11 des taxes sur le carburant à l'Assemblée nationale.
00:45:14 Je voulais savoir comment il était possible pour vous et pour vos amis
00:45:16 d'aller encore expliquer aux agriculteurs que vous êtes leurs amis.
00:45:20 On va écouter très facilement parce que j'étais ce matin avec mes amis, les agriculteurs,
00:45:27 et je vais rassurer Monsieur Joly, j'ai été très bien reçu en tant que Président du département
00:45:33 parce que les agriculteurs du département de l'ISER savent à quel point je les défends
00:45:38 et à quel point je partage leurs revendications, que ce soit sur le respect dû à leur profession,
00:45:43 que ce soit sur le juste prix donné à leur travail.
00:45:47 Ils font un travail remarquable et tout ça, ce n'est pas que des paroles.
00:45:50 Contrairement à Monsieur Joly, moi je suis plutôt dans l'action.
00:45:53 Ce n'est pas que des paroles.
00:45:54 Nous travaillons depuis des années sur le pôle agroalimentaire
00:45:57 et nous apportons un vrai soutien aux agriculteurs.
00:46:01 Ensuite, Monsieur Joly veut m'emmener sur un sujet très politique
00:46:03 qui est celui des élections européennes et des républicains.
00:46:07 Ce qu'il faut quand même savoir, c'est qu'au Parti populaire, Parti majoritaire de l'Europe,
00:46:15 il faut quand même savoir que les républicains,
00:46:19 et d'ailleurs c'est le résultat des dernières élections européennes,
00:46:22 ne pèsent quand même pas énormément au niveau du parti européen.
00:46:28 Donc ça, il ne faut pas non plus déformer la réalité
00:46:31 et faire peser sur les responsables politiques républicains français
00:46:38 les décisions qui sont prises à Bruxelles.
00:46:40 Moi, Monsieur Joly qui fait de la politique, c'est normal,
00:46:45 c'est quelqu'un qui est sur ce mode de fonctionnement.
00:46:50 Il est aujourd'hui député RN dans le Nord-Isère
00:46:54 alors qu'il a été candidat un certain nombre de fois sur Échirol.
00:46:58 Bon, c'est des gens qui font de la politique.
00:47:01 Très bien.
00:47:02 Si demain son parti remporte un succès aux élections européennes,
00:47:08 on va attendre de voir ce qu'ils vont faire au niveau du parti et des décisions européennes.
00:47:16 Tout ça est très compliqué et les agriculteurs le savent bien.
00:47:22 Aujourd'hui, les normes se sont accumulées
00:47:27 et ça depuis des années, tout le monde en a conscience.
00:47:31 Aujourd'hui, il y a la question des contrôles à l'intérieur du pays et aux frontières
00:47:38 parce que quelque chose qui est interdit en France
00:47:41 peut être autorisé dans un autre pays de l'Union européenne
00:47:44 et nous n'interdisons pas l'entrée de ces produits sur le territoire national.
00:47:48 C'est ça qui pose problème.
00:47:50 C'est-à-dire que là aussi, normalement, les lois telles qu'elles ont été faites,
00:47:55 c'est de dire que ce que je viens de vous décrire ne devrait pas pouvoir se produire,
00:47:59 sauf que ça se produit.
00:48:01 Une nouvelle fois, on est dans le vote de lois qui ne sont pas appliquées sur le principe.
00:48:10 Donc voilà ce que je veux dire à M. Joly, il ne faut pas qu'il s'inquiète.
00:48:14 Mes relations avec les agriculteurs, j'ai pu le constater ce matin, sont au beau fixe.
00:48:19 Et globalement, moi je lui dis, j'attends de voir ce qu'il va faire
00:48:24 parce que pour le moment, ils n'ont pas fait grand chose, si ce n'est parler.
00:48:29 Mais bon, attendons de voir ce qu'il est capable de faire, M. Joly.
00:48:36 Là, on voit les images que vous évoquez ce jeudi matin à Grenoble.
00:48:40 Les tracteurs qui envahissent les grands boulevards, ils étaient beaucoup plus nombreux que prévu.
00:48:45 Oui, mais parce que si vous voulez, c'est un vrai désespoir.
00:48:48 Moi, j'étais avec eux en 2015 devant la sous-préfecture de la Tour du Pain
00:48:52 où c'était la crise du lait, où les agriculteurs ne vivaient plus.
00:48:56 Et je me dis aujourd'hui, en 2024, rien n'a changé.
00:48:59 C'est le même désespoir, c'est la même détresse parce qu'ils n'ont pas été entendus.
00:49:03 Parce qu'on a continué à les bombarder de normes.
00:49:06 On continue à les traiter de pollueurs.
00:49:09 On continue à les traiter de tous les noms et de leur faire porter tous les mots.
00:49:14 Alors qu'ils font un travail admirable, remarquable de nourrir la population,
00:49:18 qu'ils produisent une agriculture de qualité,
00:49:21 qu'ils ont fait des efforts environnementaux remarquables depuis ces dernières années.
00:49:26 Et on continue à leur taper sur la tête.
00:49:28 Alors bien évidemment que je suis avec eux, bien évidemment je les soutiens.
00:49:32 On ne peut pas faire de la politique politicienne en rendant responsable tel ou tel parti
00:49:36 d'avoir laissé faire les choses.
00:49:38 Tout ceci, c'est de la politique de bas étage qui, au final, ne sert qu'à une chose,
00:49:43 à mettre de l'huile sur le feu.
00:49:45 Peut-être que c'est ce qui est aussi souhaité par M. Joly.
00:49:48 Mais au final, ce n'est pas ce qui améliorera la condition des agriculteurs.
00:49:52 Alors pour préserver les terres agricoles en France,
00:49:55 le Parlement a adopté la loi ZAN,
00:49:57 zéro artificialisation nette,
00:50:00 qui doit se mettre en place sur tout le territoire.
00:50:03 C'est une loi contre laquelle Laurent Wauquiez, le président de la région au Verne-Rhône-Alpes,
00:50:06 est parti en guerre depuis l'Alpe d'Huez.
00:50:09 C'était au mois de septembre avec le congrès des maires ruraux.
00:50:12 Le président de la région incite clairement les maires à ne pas appliquer cette loi.
00:50:18 Est-ce que vous le soutenez dans cette démarche ?
00:50:21 Là, il a pris un peu tout le monde un peu de cours,
00:50:23 puisque moi j'étais assis sagement sur le canapé pendant qu'il a pris la parole.
00:50:29 Je crois qu'il faut décrypter et décoder tout ça.
00:50:33 Ce que dit Laurent Wauquiez, c'est de dire qu'une nouvelle fois,
00:50:37 on produit une loi,
00:50:39 le ZAN, zéro artificialisation nette,
00:50:42 dont on ne sait pas réellement comment on va l'appliquer.
00:50:45 Qu'est-ce que ça veut dire cette loi ?
00:50:47 Ça veut dire qu'en 2050, nous ne pourrons plus artificialiser un seul mètre carré.
00:50:54 Alors l'artificialisation, c'est quoi ?
00:50:57 C'est construire une maison,
00:51:00 c'est donner du terrain pour une entreprise,
00:51:03 quand on parle de réindustrialiser la France.
00:51:05 C'est de dire aux Français, en 2050,
00:51:08 vous ne pourrez plus acheter un mètre carré de terrain à la campagne
00:51:12 pour faire construire vos maisons.
00:51:14 Comment on va gérer tout ça ?
00:51:16 Moi j'ai pris l'exemple, parce que c'était Mme Jaquie Laforge
00:51:19 qui avait porté cette loi sur le compostage des personnes décédées.
00:51:26 Eh oui, parce qu'en 2050, on ne pourra plus étendre les cimetières.
00:51:31 Moi je l'avais dit, je n'ai pas envie de finir en compost.
00:51:35 J'ai envie de pouvoir encore acheter ma concession de cimetières
00:51:38 et d'être inhumé.
00:51:40 C'est toutes ces questions.
00:51:42 Cette loi, elle prend la suite de bon nombre d'autres textes réglementaires
00:51:46 qui visent à réduire la consommation de l'espace agricole.
00:51:50 Et ça c'est une bonne chose,
00:51:51 parce que si on veut conserver une indépendance alimentaire en France,
00:51:55 pour peu qu'on laisse les agriculteurs travailler,
00:51:57 il faut du terrain.
00:51:59 Donc ça part d'un bon sentiment.
00:52:01 Mais tous les textes de loi, tous ceux qu'on a depuis des années,
00:52:04 vont dans ce sens-là, avec le succès qu'on connaît,
00:52:07 parce qu'une nouvelle fois, on vote des textes de loi
00:52:10 qui ne sont pas appliqués.
00:52:13 Donc on laisse galoper le grignotage des terres agricoles.
00:52:17 Donc là, le ZAN, ça, ça fait très bien, c'est zéro.
00:52:21 Mais comment on va gérer le zéro ?
00:52:23 Mais comment ?
00:52:24 Parce que 2050, ce n'est pas dans 100 ans.
00:52:27 On y arrive rapidement.
00:52:28 C'est-à-dire que globalement, c'est aujourd'hui des jeunes de 25 ans.
00:52:33 Comment ils vont gérer le zéro artificialisation nette ?
00:52:38 Quand on parle de faire des pistes cyclables sur le bord des routes, par exemple,
00:52:43 il faut bien artificialiser.
00:52:44 Si vous voulez élargir la route, on ne pourra pas.
00:52:48 Peut-être très bien, je ne sais pas, peut-être qu'il n'y aura plus de route,
00:52:50 plus de voiture, plus rien, mais enfin...
00:52:52 – Les députés ont fait une erreur en la votant cette loi ?
00:52:55 – Bien sûr, bien sûr.
00:52:56 Enfin, ils ont fait une erreur en votant cette loi
00:52:58 et en n'imaginant pas les conséquences que cette loi allait avoir
00:53:01 sur l'ensemble des politiques d'aménagement des communes,
00:53:04 des départements, des régions.
00:53:06 Augmentation de la population, j'ai besoin de construire un collège, je fais comment ?
00:53:13 Augmentation de la population, besoin de construire une école, je fais comment ?
00:53:17 Et enfin, le zéro pose un vrai problème, mais ça, ils l'ont voté...
00:53:23 – Je précise que les députés de l'air l'ont voté aussi, c'est-à-dire ?
00:53:25 – Eh bien oui !
00:53:26 – Au mois de juin, dernier ?
00:53:27 – Mais si vous voulez, aujourd'hui, la plupart des députés sont issus de cette loi
00:53:34 sur le non-cumul des mandats, la plupart.
00:53:37 C'est-à-dire qu'ils n'ont pas conscience de ce qui se passe
00:53:40 au cœur de la machine des collectivités territoriales.
00:53:43 C'est comme ça qu'on a à faire voter des lois comme ça.
00:53:46 – Alors Laurent Wauquiez qui ne cache pas ses ambitions pour 2027,
00:53:50 je ne sais pas si sa prise de position sur la loi Zanne fait partie un peu de sa stratégie,
00:53:54 mais il a présenté lundi, cette semaine, à des chefs d'entreprise de son programme
00:53:58 des 100 jours en cas d'accession à l'Élysée, c'est la date symbolique,
00:54:02 c'est la durée symbolique pour agir quand on devient président de la République.
00:54:06 C'est lui qui sera le candidat des LR, maintenant c'est acté.
00:54:10 – Cette référence des 100 jours m'a toujours fait rire, m'a toujours surpris,
00:54:14 parce que quand même quand on se rappelle ce que sont les 100 jours
00:54:17 et d'où vient cette expression, ça s'est quand même plutôt mal terminé.
00:54:21 Mais bon, allez, disons, Emmanuel Macron l'a pris,
00:54:26 tous les hommes politiques l'apprennent, 100 jours.
00:54:30 Si on peut réformer la France en 100 jours, ça se saurait,
00:54:33 moi j'ai confiance dans Laurent Wauquiez, je pense que la loi Zanne,
00:54:38 tout ça n'est qu'un épiphénomène, personne n'y comprend rien,
00:54:42 sincèrement sur le Zanne, personne ne comprend ce que je dis,
00:54:45 là même les gens ne s'en rendent pas compte, par contre ils s'en rendront compte en 2050.
00:54:49 Alors moi je ne serai plus là, ou alors avec d'autres préoccupations,
00:54:53 celle de l'extension des cimetières, mais en 2050 les gens vont comprendre ce que c'est.
00:55:00 Et sur les chefs d'entreprise, sur l'industrialisation de la France,
00:55:04 on dit on veut… oui mais on fait comment ?
00:55:08 Donc oui, je pense que Laurent Wauquiez, c'est bien qu'il prenne un peu la mesure des choses.
00:55:14 – Et sur sa candidature à la présidentielle, ça ressemble vraiment à un début de programme
00:55:18 – Oui, écoutez, alors là pour le coup il a pleinement le droit de se positionner,
00:55:24 et quand je disais, j'appelais de mes voeux, que la droite républicaine
00:55:29 qui arrive à réunir peut-être, réunir les choses pour présenter un candidat,
00:55:35 ben oui, écoutez, si c'est Laurent Wauquiez, tant mieux, il en faut un.
00:55:40 – Il en faudra un ou une.
00:55:42 – Ecoutez, d'ici là, à mon avis, il y aura d'autres candidats, je ne suis pas inquiet.
00:55:47 – Aujourd'hui les sondages le donnent autour de 5% des incentives de vote.
00:55:51 – Il faut bien, écoutez, 6 mois avant l'élection présidentielle,
00:55:54 Emmanuel Macron n'était connu de personne.
00:55:56 – C'est vrai.
00:55:57 – Alors, vous savez, personne n'est à l'abri d'un succès.
00:56:01 – Les sondages ne sont pas très encourageants non plus pour la droite sur les européennes.
00:56:06 – Alors les européennes, c'est sûr que ça n'a jamais été un scrutin
00:56:10 très favorable aux partis, on va dire institutionnels.
00:56:14 – Bon, une chose est sûre, quel que soit le résultat de ces élections européennes,
00:56:17 la France sera le centre de l'Europe et même du monde cet été,
00:56:20 à l'occasion des Jeux Olympiques de Paris, ça ne va pas nous l'enlever.
00:56:23 Le parcours de la flamme démarrera en mai, elle ne passera pas par l'ISER,
00:56:27 c'est un choix que vous aviez assumé avec votre majorité.
00:56:29 – Complètement, et on en est très heureux.
00:56:31 – Pas de regrets à l'approche de l'événement ?
00:56:32 – Aucun, parce qu'on fait partie, on est peut-être le seul ou un des rares départements
00:56:36 à ne pas avoir pris la flamme, par contre d'avoir mis en place quelque chose
00:56:40 de complètement différent avec l'ISER, Terre de Jeux et le relais.
00:56:45 Et ça, ça fonctionne, mais c'est super, on passe dans tous les territoires,
00:56:49 on a tous les assos, on a les collectivités, on se passe un relais en bois
00:56:54 avec un bois de l'ISER durable, mais les gens sont super contents.
00:56:59 On n'a pas besoin d'une flamme à 180 000 euros sur un trajet
00:57:03 qui allait nous être imposé et qui allait bien sûr passer par Grenoble-Ville Olympique.
00:57:07 Non, enfin je veux dire, nous on a fait nos trajets avec les associations,
00:57:11 avec les bénévoles et c'est un truc qui marche super bien.
00:57:15 Donc on est à fond pour les Jeux 2024, on les soutient, c'est une belle…
00:57:20 on est heureux pour la France et l'ISER, il participe avec son relais.
00:57:23 – L'ISER, il participera aussi avec ses athlètes de haut niveau ?
00:57:26 – Bien sûr.
00:57:27 – Vous soutenez qu'ils resteront nombreux aux Jeux Olympiques ?
00:57:31 – Ah ben oui, bien sûr, pour ne pas vous dire le contraire.
00:57:34 – Vous avez déjà un petit pronostic du nombre de médailles que l'ISER pourrait…
00:57:37 – Pas du tout, pas du tout, oh là là, alors écoutez,
00:57:39 vous connaissez mes compétences dans le domaine sportif,
00:57:42 donc je ne vais pas me risquer un commentaire.
00:57:44 – Bon, triathlon, aviron, athletics, ça fait partie des disciplines en tout cas
00:57:49 où des ISER-ROIs peuvent potentiellement briller, on suivra ça.
00:57:55 Vous allez les regarder ces Jeux Olympiques ou vous allez y aller ?
00:57:57 – Non, je vais les regarder.
00:57:58 – Vous allez les regarder ?
00:57:59 – Non, non, je vais les regarder.
00:58:04 Si on en parle quand même, moi je regarde avec quand même beaucoup d'interrogations
00:58:12 le montant des prix des billets pour ces Jeux Olympiques,
00:58:18 alors bon, je peux le comprendre, mais voilà…
00:58:22 – Ah, c'est un petit budget quand on veut y assister.
00:58:24 – C'est un vrai budget et pour une manifestation qui se veut populaire,
00:58:27 donc il faut qu'on trouve d'autres moyens pour faire en sorte
00:58:30 que les gens participent à cet olympisme,
00:58:32 voilà, parce que c'est vraiment pas tout le monde qui va pouvoir aller aux Jeux Olympiques.
00:58:36 – Alors donc on disait qu'il n'y aurait pas de flammes en 2024,
00:58:38 le dernier passage de la flamme olympique sur notre territoire, c'était il y a 18 ans,
00:58:41 le 7 février 2006, j'ai retrouvé les images, le télégrenage, on était déjà là,
00:58:45 dans le parc Mistral, Marielle Goetschel, c'était pour les Jeux Olympiques de Turin
00:58:50 qui avait lieu quelques semaines après, la flamme avait fait un petit détour,
00:58:56 dans 6 ans on aura peut-être une séquence similaire, Jean-Pierre Berbier,
00:59:00 puisqu'on le sait, même si ce n'est pas encore officiel,
00:59:02 les JO d'hiver de 2030 auront lieu dans les Alpes,
00:59:06 les sites de compétition sont connus aussi, en tout cas sont annoncés,
00:59:11 Savoie-Haute-Savoie, Hautes-Alpes et Alpes-Maritimes.
00:59:13 – Mais pas l'Isère ! – Il n'y a pas l'Isère, vous savez.
00:59:16 Vous avez compris pourquoi, on vous l'a expliqué ?
00:59:18 – Oui bien sûr, Laurent Wauquiez m'avait appelé au mois de juin l'année dernière
00:59:23 pour m'expliquer la candidature Auvergne-Rhône-Alpes et PACA,
00:59:29 il m'avait expliqué la difficulté de trouver des sites pas trop éparpillés
00:59:36 sur l'ensemble de ce territoire qui est quand même très très vaste,
00:59:42 il m'avait dit que pour l'Isère ce serait compliqué,
00:59:44 mais il m'avait dit si on a une possibilité,
00:59:47 on fera en sorte que l'Isère ait un site, aujourd'hui ce n'est pas le cas.
00:59:52 – Ça peut encore bouger selon vous ?
00:59:54 – Écoutez, je ne sais pas si ça peut bouger, je n'ai pas de certitude dans la matière,
00:59:59 ce que je sais c'est que 2030 c'est dans 6 ans,
01:00:02 que les enneigements sont quand même très aléatoires et très variables,
01:00:07 qu'il y aura peut-être besoin de sites de secours,
01:00:09 que nous on a des belles stations en altitude,
01:00:11 que ce soit les deux Alpes ou l'Alpe d'Huez, ou même le Vercors,
01:00:16 parce qu'on s'est aperçu récemment qu'on avait 40 cm de neige dans le Vercors,
01:00:20 en Morienne, seuls 5 cm étaient tombés.
01:00:24 Je n'ai pas de certitude, moi je suis toujours en lien bien sûr avec Laurent Gauquier,
01:00:29 on peut avoir aussi des sites d'entraînement,
01:00:32 enfin ce qu'il y a de sûr c'est que l'Isère ne sera pas étrangère à cette aventure des Jeux de 2030,
01:00:37 parce que là aussi, moi j'ai tout entendu, mais il faut savoir se réjouir de ce qu'on a,
01:00:42 on a une candidature française sur deux régions,
01:00:46 bon, nos égaux peuvent en souffrir, on peut être déçu,
01:00:50 mais essayons d'avancer, je pourrais déverser ma bile en disant "je me contente",
01:00:56 mais non, ce n'est pas ça le sujet, et c'est un peu d'enthousiasme,
01:00:59 essayons d'être en ce début d'année un peu généreux, enthousiaste,
01:01:03 et se dire "ma foi, ce sera une belle aventure".
01:01:06 - On va se suivre dans 6 ans, ça va ?
01:01:08 - Oui, 6 ans, vous savez, où sera-t-on ?
01:01:11 Puisqu'on parle de montagne, pour finir, la réserve naturelle des Hauts Plateaux de Chartreuse,
01:01:16 je ne sais pas si vous la fréquentez, c'est un espace sauvage très prisé des amateurs de montagne et de nature,
01:01:21 qui s'étend de la Dandecroll jusqu'au Mont Granier,
01:01:24 elle est au cœur d'une polémique depuis la rentrée de septembre,
01:01:27 alors on pouvait imaginer un site comme celui-ci fasse partie du bien public,
01:01:31 et bien il reste propriétaire de propriétaires privés,
01:01:36 et celui du château du Touvet, qui possède une partie de ses alpages,
01:01:39 a décidé d'interdire l'accès au public pour préserver son terrain de chasse,
01:01:44 puisqu'il vend à une clientèle des parties de chasse au Chamois.
01:01:47 Ça a suscité beaucoup d'émoi dans la communauté des montagnards isérois,
01:01:52 cette interdiction d'accès à des sentiers de randonnée qu'on fréquente depuis très longtemps.
01:01:57 Le département a été sollicité par ces associations pour éventuellement acheter ces terrains et les rendre au bien public ?
01:02:06 Si vous le permettez, je vais peut-être faire une présentation un peu différente du sujet.
01:02:13 Parce que vous dites, on peut être surpris que ces hauts lieux naturels soient une propriété privée.
01:02:19 Ce qu'il faut que tout le monde comprenne, c'est que partout où vous êtes,
01:02:22 que vous soyez sur un champ, que vous soyez dans une forêt, que vous soyez sur les hauts plateaux du Vercors,
01:02:28 que vous soyez sur les hauts plateaux de Chartreuse ou dans le Vercors, vous êtes sur des propriétés privées.
01:02:34 Ça, il faut que tout le monde le comprenne. Et que quand vous rentrez chez quelqu'un, il y a des règles.
01:02:40 Et que sur ces hauts plateaux de Chartreuse, ce qu'il faut savoir, c'est que c'est un lieu, vous l'avez dit, extraordinaire, naturel, à préserver.
01:02:51 Qu'il y a une propriété et qu'il y a une convention avec le propriétaire pour un chemin de randonnée,
01:03:00 qui est signé dans le cadre du PDIPR, qui traverse uniquement.
01:03:07 C'est-à-dire que le propriétaire autorise de traverser ce secteur en restant sur un chemin balisé.
01:03:16 Pas d'aller visiter les Arches, qui est un lieu magnifique mais dangereux.
01:03:22 Et ce qu'il faut savoir, c'est que quand vous êtes propriétaire d'un terrain comme ça, si quelqu'un se casse la figure sur les Arches, c'est le propriétaire qui est responsable.
01:03:33 Il faut aussi avoir conscience de tout ça.
01:03:36 Qu'ensuite, sur ce terrain, parce que c'est une réserve, le camping est interdit. Les gens vont camper.
01:03:45 Les feux sont interdits. Les gens font des feux parce qu'ils bivouac.
01:03:50 Donc le propriétaire s'inquiète aussi de ça.
01:03:53 Et ensuite, quand vous parlez que le propriétaire vend des parts de chasse pour faire de l'argent, il ne le nie pas.
01:04:01 Mais ce n'est pas une ouverture de la chasse. C'est une chasse de régulation avec un plan de chasse.
01:04:07 C'est-à-dire que globalement, dans toutes les réserves, quelles qu'elles soient, vous avez des plans de chasse qui sont décidés avec la DDT, avec la fédération de chasse.
01:04:17 Et donc ça s'appelle la régulation, comme ça se fait partout et comme tous les propriétaires sont contraints de le faire.
01:04:26 C'est une obligation légale de gérer le gibier quand vous êtes propriétaire d'un terrain.
01:04:31 La présentation est quand même, excusez-moi, mais un peu différente.
01:04:36 – Je m'étais mis du côté des commentateurs pour justement vous faire réagir.
01:04:40 – J'avais bien compris, j'avais bien compris, mais c'est ça la réalité des choses.
01:04:44 Et si vous voulez d'ouvrir cette réserve au plus grand nombre, ben oui, mais sauf qu'il faut qu'elle le fasse dans le respect,
01:04:54 dans le respect de la nature, dans le respect de la propriété privée, dans le respect des activités qui sont là.
01:05:00 Donc moi ce que j'ai proposé à M. de Quincenaz quand je l'ai rencontré, c'est de dire on re-signe une convention sur un chemin balisé
01:05:08 avec un certain nombre de panneaux qui indiquent que vous êtes dans une propriété privée, que vous ne devez pas bivouaquer,
01:05:14 que vous ne devez pas faire de feu, que vous ne devez pas vous écarter des chemins balisés.
01:05:20 Moi je vais vous dire cet été, enfin une confidence, toutes mes vacances en Isère, j'étais en Irlande,
01:05:26 vous avez des chemins balisés qui traversent des propriétés privées.
01:05:32 Quand vous arrivez au début d'une propriété privée, il y a une maison qui est un peu loin, il y a un panneau qui vous dit
01:05:38 vous rentrez dans une propriété privée, merci de marcher d'un pas rapide, en regardant devant vous et en ne vous arrêtant pas.
01:05:46 Et tout le monde respecte, personne ne s'arrête dans la propriété privée, personne ne va bivouaquer, personne ne va camper, c'est comme ça.
01:05:54 Donc c'est partout pareil dans le monde, c'est partout pareil en France, vous êtes sur des propriétés privées, il y a des choses à respecter.
01:06:02 Alors après si on veut remettre en cause le droit de propriété, moi il n'y a pas de problème, quelqu'un qui a un jardin,
01:06:08 je vais aller bivouaquer chez lui le week-end et puis ma foi voilà.
01:06:14 Et alors après on me dit que l'argument est un peu placieux parce qu'on ne peut pas comparer quelqu'un qui a 1000 m2 et quelqu'un...
01:06:22 Le principe de la propriété privée est le même et inaliénable.
01:06:27 Et là pour le coup moi je suis un défenseur de la propriété privée parce que c'est quand même ce que souhaitent les Français aussi.
01:06:32 Pas tous mais enfin un certain nombre.
01:06:34 Bon on a été très bavard Jean-Pierre Barbier.
01:06:36 Désolé.
01:06:37 On arrive à la fin de cette émission, on a même dépassé le timing à partie mais je vais quand même vous demander de poser une question à notre invité de la semaine prochaine.
01:06:43 C'est madame Élodie Jacquier-Laforge, vous l'avez citée tout à l'heure, vice-présidente de l'Assemblée nationale, députée de l'ISER également.
01:06:51 Elle est en face de la caméra, vous pouvez poser la question que vous souhaitez.
01:06:56 Bonjour madame la députée.
01:06:58 Alors une question toute simple aujourd'hui c'était la manifestation des agriculteurs.
01:07:01 Ce matin sur France Bleu ISER vous avez tenu des propos qui concernant les normes.
01:07:08 Les normes et on va dire que ces propos étaient plutôt vagues et ont créé un peu l'émoi parmi les agriculteurs.
01:07:18 Mais ce n'est pas là-dessus que je voulais vous interroger.
01:07:21 L'autre sujet concernant les agriculteurs c'est surtout le prix des denrées alimentaires.
01:07:27 Donc ma question elle est toute simple.
01:07:28 Vous avez participé à cette majorité qui a voté la loi EGalim.
01:07:33 Alors je ne me rappelle plus le numéro, ça doit être la 2 ou la 3 peut-être.
01:07:36 Il y en a un certain nombre.
01:07:38 Tout simplement quand est-ce que vous pensez faire en sorte que cette loi s'applique enfin et que les agriculteurs vivent de leur travail ?
01:07:49 Parce qu'aujourd'hui la loi est votée, les effets ne sont pas là.
01:07:53 Il est vraiment nécessaire je crois de la mettre en oeuvre de manière réelle.
01:07:58 Voilà.
01:07:59 Merci Jean-Pierre Barbier.
01:08:01 Merci.
01:08:02 On posera votre question à Elodie.
01:08:03 La semaine prochaine dans le QG politique.
01:08:08 Vous pouvez retrouver toutes nos émissions en replay sur le site internet telegrenoble.net.
01:08:11 Merci.
01:08:12 [Musique]