• il y a 11 mois
Avec Vincent Jeanbrun, maire LR de l'Haÿ-les-Roses, auteur de "Les deux France" publié chez Albin Michel.

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##LE_FACE_A_FACE-2024-01-25##

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Transcription
00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états, le face à face.
00:05 Sud Radio face à face aujourd'hui avec André Bercov qui reçoit Vincent Jambrin, maire à l'ère de Lailerose,
00:10 auteur de ce nouveau livre "Les deux Frances", c'est aux éditions Albel Michel. Bonjour monsieur le maire.
00:14 Bonjour. D'abord je suis en général assez heureux de recevoir un certain nombre de maires parce que, encore une fois, il faut le rappeler,
00:22 aujourd'hui on voit très bien dans la dégradation de la fonction publique et politique, les maires tiennent la route.
00:28 Les maires tiennent la route pourquoi ? Parce qu'ils sont de la proximité, ils sont la gestion de leur municipalité, de leur ville, etc.
00:36 Et les résultats on les voit. Il n'y a pas cette espèce de grande promesse et puis on verra et puis on s'assure qu'eux, etc.
00:43 Parce que si on les assure et que ça ne tient pas, et bien ça se voit, ça se voit assez vite, c'est pas du tout la même chose.
00:49 Et vous Vincent Jambrin, j'ai lu votre livre, vraiment que je recommande et qui est un livre à la fois de clarté et à la fois de courage,
00:59 surtout avec ce que vous avez vécu, je le rappelle, on ne va pas raconter tout, vous le racontez très bien dans votre livre,
01:05 mais le 1er juillet 2023, c'était en plein dans les manifestations suite à Nahel, suite au revue de tempérer la mort de Nahel,
01:14 ce qui s'est passé effectivement, il fallait protéger votre mairie, et puis simplement, et puis dans la nuit, en pleine nuit,
01:22 vous avez été averti, votre femme, voilà, on a attaqué votre maison, votre domicile, votre femme, vos enfants, à la voiture bélier,
01:29 et ils ont été blessés, votre femme a été blessée, et vous racontez cela, et c'est quelque chose, c'est une chose,
01:37 soit de regarder de loin, soit de commenter, c'est une chose aujourd'hui de vivre dans sa chair, ou en tout cas personnellement,
01:45 ce qui se passe, et après ça, vous vous êtes dit, bon il faut quand même que je parle au-delà de ce qui m'est arrivé,
01:52 au-delà de ce qui est arrivé à Nahel et Rose, au-delà de ce qui est arrivé en France évidemment, pourquoi ?
01:57 Pourquoi on est là ? Et c'est vrai qu'on sent votre sidération au départ, parce que la violence est la violence,
02:03 et on serait tous, en tout cas vous avez eu une réaction, je ne sais pas si tous l'auraient, mais c'est ça,
02:09 et alors je voudrais savoir au fond, aujourd'hui avec le recul, nous sommes en janvier 2024, ça fait à peu près 6 mois,
02:21 avec un peu de recul, vous dites quoi, on a vécu quand même la guerre, une certaine guerre ?
02:28 Je dis, c'est pour ça que quand vous avez parlé de manifestation après la mort de Nahel,
02:35 on a peut-être eu une manifestation le jour même, enfin le lendemain, mais ensuite ce que nous avons vécu dans les quartiers de France,
02:43 et dans près de 500 communes en France, ce n'était pas juste de la violence urbaine et encore moins de manifestations,
02:47 on était sur une guérilla urbaine, ce que j'appelle une insurrection urbaine,
02:52 et j'insiste là-dessus parce que c'est aussi un des objets qui fait que j'ai décidé, après avoir beaucoup hésité de faire le livre,
02:58 c'est parce que je vois bien qu'il y avait une tendance à effacer ces événements pour mieux les oublier et ne pas en avoir attiré le bilan.
03:07 Vous comprenez que pour moi en tant que mère, et a fortiori pour moi en tant que père de famille, il est inentendable que ce soit oublié.
03:15 Et ce qui ne doit pas être oublié, ce n'est pas qu'il y a eu quelques voitures brûlées et des poubelles brûlées,
03:19 c'est que pour la première fois dans notre histoire, de manière très organisée et à l'échelle de tout le pays,
03:27 on a eu des Français, des enfants élevés dans les écoles de la République, qui se sont levés, ont pris les armes,
03:34 parce que oui il y avait des armes, il y avait des haches, il y avait des piolets, il y avait des barramines,
03:39 il y avait des mortiers, il y avait des cocktails Molotov, pour aller attaquer les symboles de la République, les symboles de l'ordre républicain.
03:46 Je le raconte dans le livre, les collègues maires qu'on se retrouve à l'Elysée la semaine après les émeutes,
03:52 et le nombre de collègues qui me disent "mais vous savez, dans ma ville, il y avait deux bâtiments identiques,
03:56 celui qui a été attaqué, celui qui a été pris pour cible, c'est celui qui a été pavoisé, celui qui avait un drapeau tricolore sur sa façade".
04:03 C'est bien que là on n'est pas juste "je saccage, j'ai une humeur que je démonte par la violence, je saccage".
04:10 On était ciblés, nous avons été ciblés, les symboles de la République et les élus de la République, tout comme d'ailleurs, pour être honnête,
04:18 nos policiers sont ciblés depuis bien longtemps, et on voit aujourd'hui que, oui, il y avait quelque chose de l'ordre de la guerre civile,
04:25 parce que, évidemment, on a attrapé ce qu'on appelle les queues de comètes, des petits jeunes, très très jeunes,
04:32 qui sont descendus de la tour à la dernière minute, mais qui n'étaient pas au cœur de l'organisation.
04:36 Moi ce que j'ai vu sur ma commune, c'est des organisations quasi militaires.
04:40 On avait, les policiers avec lesquels j'ai pu échanger me disaient "on est sur les modèles Black Block".
04:44 - Il y a quelque chose préparé, vous voulez dire ? - Totalement structuré, préparé.
04:46 Je le dis parce que, peut-être que ce n'était pas le cas dans toutes les villes, mais chez nous,
04:50 il y avait des éclaireurs sur leurs scooters qui allaient repérer si la police venait ou pas,
04:55 on avait les fantasins qui étaient armés, de ce que j'expliquais tout à l'instant, de haches, de barabines, etc.
05:01 On avait derrière le gros de la troupe, ou plus exactement la logistique, dans une camionnette,
05:05 dont on avait pris soin de masquer les plaques, dans lequel ils pouvaient aller reprendre de l'essence
05:09 pour les cocktails Molotov, des mortiers, et puis derrière vous aviez tous les artificiers qui bombardaient.
05:15 Ça, pardon, mais ce n'est pas un mouvement d'humeur, c'est une insurrection.
05:21 Et j'ai des policiers municipaux que je tiens à saluer à votre micro parce que ce sont des héros à mes yeux,
05:27 dont certains ont connu des champs de bataille, ont été par exemple au Kosovo participer à des conflits,
05:34 et nous ont dit qu'ils avaient retrouvé tous ces ingrédients-là sur ce qui s'est passé cet été.
05:38 Alors oui, ce serait insupportable que ce soit oublié, et surtout, je vais vous dire,
05:43 ce serait insupportable qu'on n'en tire pas de leçons, car ça peut recommencer à tout instant,
05:48 les ingrédients sont là, on n'est pas plus prêts qu'il y a sept mois maintenant,
05:52 et évidemment, si je suis à votre micro aujourd'hui, c'est parce que je ne peux pas me lever le matin
05:59 et dire à mes enfants "Rien n'a changé après ce qui nous est arrivé".
06:02 Donc je me bats, et je vous remercie de me donner la parole aujourd'hui.
06:05 Mais Vincent Gembrain, je vous remercie d'être là, parce que vous êtes honnêtement assez peu nombreux à tenir ce langage,
06:12 en disant "Oui, insurrection, oui, quand même, en tout cas pas de début de guerre civile,
06:17 mais quand même quelque chose qui y ressemble assez", vous savez, c'est ce face-à-face dont parlait notre maire,
06:24 à paix à son âme, Gilles Colombe, le maire de Lyon, enfin l'ex-maire de Lyon.
06:30 Mais quelque chose qui moi me frappe beaucoup, c'est qu'effectivement, non pas l'oublier, retomber,
06:40 mais parlons justement, votre livre s'intitule "Les deux Frances",
06:45 et vous avez commencé par dire "Oui, mais c'était les Français nés en France, tout ça".
06:49 Mais pourquoi ne se sent-il pas français ?
06:51 Puisque vous avez dit que le dénominitaire commun, ça a été s'attaquer au symbole de la République où il y avait des drapeaux.
06:58 Donc, ces personnes-là, ils sont peut-être français, ils ont un papier français, ils ont une carte d'identité française,
07:05 mais visiblement, ils ne se sentent pas français. Qu'est-ce qui s'est passé ?
07:08 Le livre s'appelle "Les deux Frances", celle du chaos, celle du sursaut.
07:12 Et oui, j'affirme, et c'est peut-être la plus grande leçon que j'ai appris à l'occasion des émeutes,
07:17 qu'il y a aujourd'hui un adversaire à combattre.
07:21 Vous savez, moi je suis un enfant des quartiers populaires de ma ville,
07:23 et j'ai grandi à l'Aïlée-Rose, et j'ai grandi dans les bars HLM de l'Aïlée-Rose.
07:28 Mon père était chauffeur-livreur, je le raconte dans le livre, ma mère femme au foyer.
07:31 On n'a rien à apprendre sur ce que c'est qu'un quartier difficile.
07:36 Pour autant, moi j'avais un, de l'espoir,
07:40 et mes parents étaient sûrs qu'on s'en sortirait parce qu'on était dans le droit chemin, finalement.
07:45 Et on avait l'amour de la République française et de ses règles.
07:51 Aujourd'hui, celles et ceux qu'on vient d'évoquer qui sont effectivement nés en France,
07:56 qui ont été à l'école de la République,
07:58 probablement que si on leur pose la question, se sentent français.
08:01 Mais visiblement, c'est cette France à laquelle ils pensent appartenir.
08:03 - Excusez-moi de vous interrompre, il y a eu des reportages
08:06 où on leur demandait dans une salle de classe "Vous êtes français ?" Non.
08:09 - Oui, mais là où je veux en venir, c'est que probablement,
08:14 c'est le modèle d'organisation sociale de notre République aujourd'hui qui leur pose problème.
08:20 C'est-à-dire que l'égalité des droits entre hommes et femmes aujourd'hui
08:24 est considérablement remis en question dans ces endroits-là.
08:27 Le respect des règles et de l'ordre républicain est considérablement remis en question, etc.
08:32 Pour dire une chose, la France du chaos et la France du sursaut, elle se résume comme ça.
08:36 La France du chaos, c'est celles et ceux qui veulent mettre à bas l'ordre républicain.
08:40 Ceux qui veulent créer d'autres règles du jeu.
08:43 Ça passe évidemment par ceux qui attaquent la République de manière physique,
08:47 ce que j'appelle les caïds, les mafias, les gangs,
08:50 qui eux vont jusqu'à brûler, agresser, confronter, détruire
08:55 tout ce qui est le symbole d'autorité républicaine.
08:57 Et puis on a une deuxième force en présence qui est très active et plus difficile à combattre,
09:01 ce sont les séparatistes.
09:03 Ce sont celles et ceux qui ont une idéologie différente de l'idéologie républicaine,
09:07 avec, on vient de le dire, la question de la position de la femme dans la société,
09:12 la position de l'organisation sociale dans la société,
09:15 et des valeurs qui sont véhiculées aujourd'hui, qui ne sont plus celles de la République française.
09:20 Ça, c'est la France du chaos.
09:22 Moi, je suis pour autant, et je veux rester très optimiste,
09:25 parce que je crois aussi qu'il y a déjà une force du sursaut qui est à l'œuvre.
09:28 Tous ces policiers qui continuent à se battre pied à pied alors qu'ils ont un métier horrible,
09:32 les médecins qui continuent à les soigner dans les quartiers,
09:34 les profs qui restent dans les quartiers alors que tout pourrait les pousser à demander une mutation,
09:38 et il y a plein d'autres exemples de cette façon-là,
09:40 peut-être les élus locaux aussi qui continuent à se battre à y croire.
09:43 Il y a cette France du sursaut, et au milieu, on a les Français,
09:47 que j'appelle de mes vœux à se mobiliser.
09:50 Parce qu'en fait, ne pas se mobiliser aujourd'hui,
09:52 c'est donner, cautionner d'une certaine manière, la France du chaos.
09:56 Cette France du chaos, elle est minoritaire aujourd'hui en France.
09:59 Emmanuel Macron parlait de 10 000 émeutiers,
10:03 on a peut-être une centaine de milliers d'individus qui aujourd'hui combattent l'ordre républicain,
10:08 avec beaucoup d'énergie.
10:10 Nous, on est 67 millions, et on peut se battre, on peut gagner.
10:14 On va en parler, on va continuer d'en parler avec vous, Vincent Gembrin,
10:17 il y a beaucoup de questions, et effectivement,
10:19 c'est au cœur de ce qui se passe dans ce balaisse français,
10:23 après cette petite pause.
10:24 Et avec vous, 0826 300 300 pour réagir, pour poser vos questions,
10:28 sur Sud Radio, et Omer Vincent Gembrin qui est avec nous aujourd'hui.
10:31 A tout de suite sur Sud Radio.
10:32 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
10:36 Merci à toutes vos équipes pour la radio du rugby,
10:39 parce que grâce à vous, on peut suivre les matchs, et c'est juste génial.
10:41 Sud Radio, parlons vrai.
10:43 Ici Sud Radio.
10:47 Les Français parlent au français.
10:52 Je n'aime pas la blanquette de veau.
10:55 Je n'aime pas la blanquette de veau.
10:58 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
11:01 Et Vincent Gembrin, le maire de Laillerose,
11:03 avec un livre de sincérité, de lucidité, "Les deux Frances".
11:06 Alors, vous avez parlé, on vient de l'évoquer,
11:09 la France du chaos et la France du sursaut,
11:11 mais, et vous dites justement, entre les deux,
11:14 alors justement, vous citiez Emmanuel Macron qui dit,
11:17 oui, ils sont quelques milliers de ses métiers, on dirait 100 000,
11:20 mais, Vincent Gembrin, vous savez très bien,
11:23 les leçons de l'histoire, on les retient,
11:25 ils se décombient à être nazis dans l'Amérique,
11:28 dans l'Allemagne avant Hitler.
11:31 Ils étaient 5 à 10 000 les nazis. Rien, ça ne comptait pas.
11:34 Combien de bolcheviques dans la Russie,
11:37 dans la Russie d'avant l'URSS ?
11:40 Minorité de chez minorité.
11:42 Combien de fascistes d'avant Mussolini, etc.
11:45 C'est-à-dire, je ne dis pas que ça va être ça,
11:48 je ne fais pas de comparaison, comparaison n'est pas raison,
11:50 je dis simplement que, malheureusement,
11:52 il faut quand même dire, une minorité agissante
11:55 et organisée peut quand même faire de sacrés dégâts.
12:00 Vous avez parfaitement raison.
12:02 La menace est bien réelle.
12:04 Et c'est très important que les auditeurs,
12:07 mais je pense que les Français, se rendent compte
12:09 qu'il y a une vraie menace.
12:11 Quand j'étais gamin, on m'a appris à aimer la République française.
12:14 La France et la République française.
12:16 Mes parents qui étaient d'origine italienne,
12:18 ils sont arrivés en France, ils ont dit à ma mère,
12:20 "Marinella, tu vas t'appeler Marielle,
12:22 et on va parler français à la maison."
12:24 Ils aimaient la France, vraiment.
12:26 Et à tort, j'ai grandi avec l'idée que la République
12:29 était tellement puissante, tellement forte,
12:32 tellement invincible, que jamais elle ne pourrait perdre.
12:35 Et ce que nous apprend ces émeutes,
12:37 même si on le sentait depuis un petit moment,
12:39 c'est que la République, c'est absolument pas une évidence.
12:41 C'est un bien précieux qu'il faut défendre.
12:43 Et il y a trop de personnes en France
12:45 qui aujourd'hui pensent que
12:47 il suffit d'invoquer la liberté, l'égalité, la fraternité
12:49 pour que toutes les portes s'ouvrent et que les violences s'arrêtent.
12:51 Ce n'est pas vrai. Il y a une menace.
12:54 Elle est concrète, c'est la France du chaos dont on parlait tout à l'heure.
12:56 Et parce qu'on désigne l'adversaire,
12:59 alors on peut s'organiser pour le combattre et gagner,
13:01 parce que moi je reste très positif,
13:03 et je suis convaincu qu'on peut gagner.
13:05 Je suis convaincu qu'on peut gagner
13:07 parce que si on a le courage de dire que la République, elle est fragile,
13:10 alors on a le courage de la défendre.
13:12 Et j'emploie un mot qui, pardon, peut choquer,
13:14 mais je crois qu'il faut faire du prosélytisme républicain.
13:17 Il faut que la République, on aille la replanter
13:20 dans les esprits, dans les cœurs,
13:22 en rappelant les règles du jeu.
13:24 Et effectivement, quand on a des règles claires,
13:27 on est capable d'accueillir ceux qui ne connaissent pas la France,
13:30 et on est capable de dire à ceux qui sont sur le sol de notre pays,
13:34 c'est ça les règles du jeu.
13:36 C'est comme ça qu'on vit sur le sol français,
13:38 et c'est comme ça qu'on avance ensemble.
13:40 Si tu n'es pas content, si ça te pose un problème,
13:42 à ce moment-là, attention, tu sors du pacte social.
13:46 Et ça fait une vraie différence.
13:48 - Oui, alors Vincent Jambres, je vais vous répondre.
13:50 Obligation de quitter le territoire français.
13:53 6% d'implication.
13:55 C'est-à-dire, bon, deuxièmement et surtout,
13:58 vous dites, et à juste titre, "nommer l'adversaire".
14:01 Mais franchement, est-ce qu'on le nomme ?
14:03 Est-ce que je veux dire qu'on le nomme ?
14:05 Il ne s'agit pas de stigmatiser, de mettre des étiquettes.
14:07 Mais qui sait ?
14:08 Si vous avancez sur tel ou tel terrain,
14:10 et vous le savez, comme moi, comme beaucoup d'autres,
14:13 tout de suite, vous êtes qualifié du sceau de la famille
14:17 raciste, extrême droite, ceci, ceci, cela.
14:21 - André Gurson. - Ça n'a rien à voir.
14:22 - Moi, je suis maire.
14:24 Je suis maire, je suis les deux pieds sur le terrain au quotidien,
14:26 avec mes équipes,
14:27 et je ne fais aucun procès d'intention à personne.
14:30 Je dis ce que je vois, je dis ce que je constate,
14:33 et permettez-moi de le dire avec maintenant ce que j'ai vécu.
14:35 On a aujourd'hui dans des quartiers,
14:37 des quartiers entiers,
14:39 où les lois de la République ne s'appliquent plus.
14:42 Où celui qui fait la loi, celui qui fait la loi,
14:45 c'est celui qui a le monopole de la force.
14:47 Car, il faut le dire dans notre pays,
14:49 la République a renoncé en partie à son monopole de la force.
14:53 Et donc, quand vous avez le cahier qui fait la loi,
14:56 c'est la République qui recule, la violence qui avance,
14:59 et la violence qui avance, c'est toujours le plus faible qui en paie le prix.
15:02 On a dans notre pays 5 à 6 millions de Français
15:04 qui habitent dans ce type de quartier,
15:06 et qui sont littéralement pris en otage.
15:09 On accepte aujourd'hui que des millions de Français soient pris en otage
15:12 par des caïds qui font régner la loi au pied de la tour.
15:15 Et ça aujourd'hui, c'est un de mes combats,
15:17 d'autant plus que, comme je vous le disais tout à l'heure,
15:19 je suis un enfant de ces quartiers-là.
15:21 Et aujourd'hui, ce qui était possible à mon époque de s'en sortir,
15:24 déjà à l'époque, franchement, l'ascenseur social était un peu cassé,
15:27 mais on avait l'escalier, quelqu'un qui en voulait, on pouvait monter.
15:30 Aujourd'hui, vous voulez prendre l'escalier,
15:32 vous devez traverser un hall enfumé, rempli de dealers et de caïds.
15:35 C'est ça la réalité de ces terrains.
15:37 Et donc, il y a cette nécessité d'avoir un choc d'autorité.
15:40 J'ai eu l'occasion d'en parler avec le ministre de l'Intérieur
15:43 et avec la première ministre à l'époque,
15:45 qui m'avait invité à témoigner après les émeutes.
15:47 Je leur dis, c'est le préalable à tout le reste.
15:50 On doit ramener les lois de la République dans ces quartiers.
15:53 Parce que sinon, comment voulez-vous que les honnêtes gens
15:55 qui sont encore dans ces quartiers,
15:57 puissent aimer ou faire confiance à la République ?
15:59 Vous savez, il y a un monsieur dans le pire quartier de ma ville aujourd'hui,
16:02 d'où sont sortis les émeutiers.
16:04 Je vous le raconte rapidement et brièvement.
16:06 Globalement, il nous dit, première nuit,
16:10 ma fille se fait embêter quand elle rentre du travail un peu tard.
16:13 Il appelle la police, "désolé, on n'a pas d'équipage, on fait le maximum, etc."
16:16 Deuxième soir, c'est plus juste des mots,
16:18 elle ne se fait pas juste siffler,
16:20 il la suit jusqu'à son hall d'immeuble.
16:22 Re-belote, "oui, mais vous comprenez bien,
16:24 on ne peut pas surveiller toutes les cités, tous les abribus."
16:26 Troisième soir, il la touche.
16:28 Heureusement, rien de grave. Mais il la touche.
16:30 Qu'est-ce qu'il fait, ce monsieur ?
16:32 Il va à la maison de son père de famille,
16:34 il descend de sa tour, il va dans la tour numéro 4,
16:36 parce que tout le monde sait exactement où sont les caïdés, les dealers.
16:39 Il monte au bon étage et il dit,
16:41 "je vous en supplie, faites en sorte que ma fille puisse rentrer en sécurité le soir."
16:44 Il le demande à qui ?
16:46 A celui qui a encore le pouvoir, le monopole de la force,
16:48 le parrain de la mafia.
16:50 Vous vous souvenez de ce film "Le parrain"
16:52 où au tout début, il y a le mariage de sa fille,
16:54 il y a quelqu'un qui vient le voir en disant,
16:56 "s'il vous plaît, vengez ma fille qui s'est fait agresser."
16:58 C'est ça auquel on assiste.
17:00 On veut replanter la République dans le cœur des gens.
17:02 Il faut qu'elle redevienne efficace.
17:04 Et pour ça, il y a un choc d'autorité.
17:06 Je fais des propositions dans le livre, j'en fais encore aujourd'hui,
17:08 parce que je travaille sur un plan d'irrégulation.
17:10 Et je pense que c'est fondamental.
17:12 On reprend juste après cette petite pause,
17:15 et puis avec les auditeurs, Stéphane.
17:17 Vous témoignez, vous nous appelez,
17:20 vous posez vos questions, vous réagissez sur les réseaux sociaux
17:23 de Sud Radio. A tout de suite.
17:25 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
17:28 Appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
17:32 - Ici Sud Radio.
17:37 Les Français parlent au français.
17:41 Les carottes sont cuites.
17:44 Les carottes sont cuites.
17:47 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
17:50 13h31, sur Sud Radio, on est toujours avec Vincent Jambrin
17:53 qui vient nous voir pour ce nouveau livre, "Les deux Frances".
17:55 C'est aux éditions Albain Michel.
17:57 - "Les deux Frances", et justement, on parlait de cela
18:01 et comment sortir de ce qui est pas simple,
18:06 facile à dire, beaucoup plus difficile à faire, on le sait.
18:09 Mais justement, vous parliez de Vincent Jambrin.
18:12 Vous dites, quand vous allez voir,
18:15 que ce soit le Premier ministre ou le Président de la République,
18:18 le choc d'autorité, ou avec Gérald Darmanin, ou autre,
18:20 le choc d'autorité.
18:22 Mais il est où le choc d'autorité ?
18:24 Vous parlez vous-même, d'ailleurs, vous le dites un peu,
18:26 dans un chapitre de votre livre,
18:28 vous dites que vous êtes reçu par le Président de la République
18:30 avec tous les maires, enfin, avec un certain nombre de maires.
18:32 Et vous dites, parce que moi j'étais très frappé par la scène,
18:35 sincèrement et sans aucun parti pris politique,
18:38 vous dites "Bon là, je suis parti".
18:40 Parce que j'avais rien à faire là.
18:42 Ou en tout cas, rien ne venait, rien ne se passait.
18:44 - Ma femme sortait de l'hôpital ce jour-là, cet après-midi-là,
18:47 donc je suis parti.
18:49 Mais ce qui est certain, c'est que
18:52 tous les maires à gare, qui pendant plusieurs jours n'avaient pas dormi,
18:55 tous ayant des histoires terribles à raconter,
18:59 les médias sont beaucoup focalisés sur l'attaque de ma maison,
19:02 mais ça occule d'une certaine manière tous les drames
19:05 qui sont passés un peu partout pour beaucoup de collègues maires et beaucoup de villes.
19:08 Et en fait, on est là à dire notre sidération
19:13 et on attendait effectivement une réponse.
19:15 Et à ce moment particulier, c'est pour ça que
19:17 je dis que ça ressemblait à une thérapie de groupe,
19:19 c'est vrai qu'il y avait un côté, simplement déjà, témoignage,
19:23 qui libérait la parole sur ce qu'on avait vécu.
19:25 C'était utile, mais tellement frustrant
19:28 de ne pas tout de suite embrayer sur des solutions.
19:31 C'est vrai que le ministre de la Justice était venu nous voir en disant
19:34 "Vous inquiétez pas, je vais distribuer des flyers
19:36 pour rappeler les droits et devoirs aux parents dans les tribunaux".
19:39 Bon, ça laisse un peu sans voix au regard de ce qu'on avait vécu,
19:42 quand nous on demandait juste des munitions et le droit d'intervenir.
19:46 - Ah bah si, mais ils allaient vous battre à coups de flyers, quoi !
19:48 - Un peu compliqué.
19:50 Donc évidemment, mais les mots étaient là.
19:54 C'est-à-dire que l'écoute, on l'a eue.
19:56 L'écoute, on a eu de l'écoute.
19:57 La première ministre a réuni des maires à la Sorbonne,
20:00 Elisabeth Borne, il y avait le ministre de l'Intérieur,
20:04 Gérald Darmanin, et ils ont dit "On reprend vos propositions".
20:07 Des propositions bêtes.
20:09 Un policier municipal en France, on l'autorise,
20:12 on lui fait suffisamment confiance pour être armé dans la rue.
20:15 Mais on lui fait pas confiance pour ouvrir un coffre de voiture,
20:19 on lui fait pas confiance pour avoir accès aux fichiers des personnes recherchées,
20:24 et on lui fait pas confiance pour faire un contrôle d'identité.
20:26 Ça veut dire quoi ?
20:27 Ça veut dire que demain, vous avez un type qui vient de kidnapper une petite fille
20:30 qui est ligotée dans son coffre, on l'arrête pour excès de vitesse,
20:33 on lui met une petite amende, et hop, il repart au CISSEC,
20:36 et on a pas le droit d'ouvrir son coffre.
20:37 - Aujourd'hui, on a pas le droit à briser la porte d'entrée,
20:38 - On a pas le droit, les policiers municipaux n'en ont pas le droit.
20:42 Et comme sur le terrain, globalement, puisqu'on manque d'effectifs
20:45 sur tous les autres corps, on est contre l'absurdité de ce pays,
20:50 on leur fait confiance pour porter une arme.
20:52 Ils se baladent devant les écoles élémentaires, les collèges,
20:55 avec une arme à feu, c'est quand même qu'on leur fait confiance,
20:57 mais par contre, on ne leur fait pas confiance sur le reste, c'est inimaginable.
21:01 Et je pense que là-dessus, ça ne coûtait rien de changer ça,
21:04 ça ne coûte pas un centime.
21:05 La première ministre nous dit "Banco, on vous a entendu, on va le faire".
21:08 Le ministre de l'Intérieur nous dit "Je le demande depuis longtemps,
21:10 banco, on va le faire".
21:12 - Aujourd'hui ?
21:13 - Le ministre de la Justice monte sur scène et dit "Alors oui, certes,
21:17 mais un, on n'est pas prêts, et deux, c'est très compliqué,
21:21 parce que vous comprenez la Constitution, etc.
21:24 Et là, dans la salle, il y avait eu une espèce de, je me souviens,
21:27 d'ascenseur émotionnel de "Oh, on est enfin entendu !
21:30 Ah oui, il ne va rien se passer".
21:32 Donc la vérité, c'est qu'on est sept mois après,
21:35 et pour l'instant, rien n'a changé.
21:37 On a eu des mots, des mots qui vont dans le bon sens,
21:40 mais pour le moment, sur le terrain, je vous le dis simplement,
21:43 si les émeutes recommencent demain, on n'est pas plus prêts qu'hier.
21:46 Et peut-être même que ce sera pire, parce que eux, les émeutiers,
21:49 ils se sont bien entraînés, ils se sont très bien entraînés,
21:52 et en plus, ils auront beaucoup moins peur,
21:54 parce qu'ils ont vu qu'il n'y avait pas eu de sanctions,
21:57 il n'y a pas eu de répercussions.
21:59 Dans ma commune, 5 000 émeutes, plus de 200 émeutiers mobilisés au pic,
22:03 pas une interpellation.
22:05 - Pas une ? - Pas une seule.
22:06 Et pour une seule et bonne raison,
22:08 il n'y avait pas de policier physiquement disponible pour le faire.
22:11 Pour interpeller quelqu'un, il faut l'attraper.
22:14 Pour l'attraper, il faut que physiquement, il y ait un contact.
22:17 Et encore une fois, attention, quand je dis ça,
22:19 je veux saluer le courage de tous les policiers.
22:21 Ils étaient sur le terrain, mais ils étaient à un effectif
22:24 pour défendre cinq villes les trois premières nuits.
22:27 Cinq villes, un effectif.
22:28 Qu'est-ce qu'ils ont défendu ?
22:29 Le commissariat de police nationale, qui était lui-même attaqué.
22:32 Et on ne peut pas leur en vouloir, ils étaient dans leur rôle.
22:34 Mais ça veut dire que les habitants...
22:35 Je vais vous dire, j'ai mon chef de la police municipale,
22:37 qui le surlendemain, il venait de passer deux nuits sur place
22:40 à dormir sur un lit de camp,
22:42 et il me dit, vous savez, le plus dur pour moi,
22:44 c'est ce moment où on a appelé le 17,
22:46 et que plus personne ne répondait.
22:49 On s'est sentis terriblement seuls.
22:51 Mais voilà, moi je ne veux pas rester là-dessus,
22:53 je veux qu'on trouve des solutions.
22:54 - Je voudrais, justement, parmi les solutions,
22:56 on en a beaucoup parlé, sur le logement social.
22:59 J'ai vu ce que...
23:01 Dites-nous ce que vous voulez faire, par exemple...
23:04 - Vous savez, une fois qu'on a le chôme d'autorité,
23:06 on est palables à tout.
23:07 Parce qu'encore une fois, sinon, on n'a pas la confiance des gens.
23:09 Et bien, effectivement, la deuxième étape...
23:10 - Je rappelle à nos auditeurs, que Vincent Jeanbrun nous le dit,
23:12 et il n'est pas le seul,
23:14 que sept mois après, pour le moment,
23:16 rien ne s'est passé, soyons clairs.
23:18 - On attend le passage à l'acte, effectivement,
23:20 sur le choc d'autorité.
23:21 Et là aussi, je fais un certain nombre de propositions
23:23 pour aller plus loin.
23:25 Mais sur la question du logement, elle est fondamentale,
23:27 parce que c'est ce qui solutionnera sur le long terme
23:30 la problématique.
23:32 Moi, je suis un enfant de ces quartiers populaires,
23:34 je suis un citoyen, et personne ne me fera le procès
23:36 d'être un vilain élu de droite
23:38 qui ne connaît pas les familles en difficulté.
23:41 - Vous avez péri dans les tours.
23:42 - Croyez bien, j'ai grandi dans ces tours,
23:44 et en tant que maire, j'y suis régulièrement.
23:46 Mais, à un moment donné, le logement social,
23:48 ça doit être temporaire.
23:50 C'est-à-dire un moment dans la vie.
23:52 C'est la main tendue de l'État pour faire en sorte
23:54 qu'on se loge dignement, pour pouvoir réussir sa vie,
23:57 par le travail, et ensuite, pouvoir s'émanciper,
23:59 et accéder à d'autres typologies de logement.
24:01 Ce qui, d'ailleurs, entre nous, permet à terme
24:03 de créer aussi un capital, quand on peut devenir
24:05 propriétaire de son logement.
24:07 Pour ça, ça veut dire quoi ?
24:08 Ça veut dire que, première mesure,
24:10 fin du logement social à vie,
24:12 et accepter l'idée que, comme dans le privé,
24:15 il y a une logique de bail 3, 6, 9,
24:17 et que le bailleur, ça paraît fou que ce soit pas le cas,
24:21 il puisse, tous les 3 ans, faire un point d'étape
24:23 avec la famille.
24:24 Quel est votre niveau de revenu ?
24:26 Est-ce qu'il a évolué ?
24:27 Et puis, en matière de sécurité,
24:29 aujourd'hui, on a des gamins qui pourrissent,
24:32 enfin, des jeunes adultes qui pourrissent la vie
24:34 d'un quartier entier.
24:35 Ils dealent, ils menacent, ils trafiquent,
24:37 ils frappent, ils agressent.
24:38 Et, aujourd'hui, on ne sait pas comment
24:40 mettre ces familles en dehors du logement social,
24:42 parce qu'à partir du moment où c'est pas fait,
24:44 dans l'appartement, le juge juge selon les textes,
24:47 qui disent quoi ?
24:48 Qui disent, pour expulser quelqu'un,
24:50 il faut qu'il y ait trouble de jouissance
24:52 dans l'appartement et dans la résidence.
24:54 C'est ça, la justice.
24:56 - Et dans la résidence, c'est dans la résidence,
24:57 puisqu'ils sont dans le hall et compagnie.
24:59 - Mais si vous êtes dans la rue, ça marche pas.
25:01 Et même dans le hall, vous voyez ?
25:02 Enfin, bref, donc là, le bailleur,
25:04 au bout de trois ans,
25:05 pardon madame, pardon monsieur,
25:07 mais il y a une liste d'attentes d'honnêtes gens
25:09 qui méritent ce logement social plus que vous-même.
25:11 Donc, voilà.
25:12 Et le but, c'est pas d'expulser les gens.
25:14 C'est que parce que cette mesure d'expulsion existe,
25:17 que tout le monde rentre dans le rang,
25:18 ou en tout cas, tous ceux qui sont prêts à le faire.
25:20 Pour moi, ça, c'est important.
25:21 Deuxième chose, c'est la question, effectivement,
25:23 du parcours résidentiel.
25:24 Il s'agit pas de dire aux gens,
25:26 "Bah, écoutez, ça fait six ans que vous êtes là,
25:27 mais maintenant, allez, dépêchez-vous de filer dans le privé,
25:30 c'est pas possible dans une région comme la région Ile-de-France, par exemple,
25:32 le loyer privé est très compliqué."
25:33 Donc, on met en place un parcours résidentiel
25:35 pour qu'il y ait des logements intermédiaires,
25:38 de l'accession sociale à la propriété,
25:40 où on aide la famille à devenir propriétaire, etc.
25:42 Et le meilleur moyen d'arriver à ça,
25:44 troisième proposition,
25:45 le parcours de la résidence elle-même.
25:47 C'est-à-dire qu'en fait, on arrête de dire,
25:49 "Dans ce quartier-là, il sera en logement social pour l'éternité."
25:53 Voilà.
25:54 On part du principe que le bâtiment,
25:57 quand il est rénové...
25:58 - Il peut devenir propriété privée.
25:59 - Exactement.
26:00 - C'est ça.
26:01 - Si il est en mauvais état, on le démolie et on reconstruit.
26:03 S'il est à rénover, on le rénove.
26:05 Et on le rénove en dix ans.
26:07 Dans dix ans, quinze ans ou vingt ans,
26:08 en fonction de l'amortissement,
26:10 on le vendra en priorité aux locataires
26:12 et à celles et ceux qui seraient intéressés demain.
26:15 Et je crois que ça peut faire toute la différence
26:17 et justement mettre sur le marché
26:19 des logements accessibles pour les familles.
26:20 Vous voyez, c'est pas une question de droite ou de gauche,
26:23 c'est du bon sens !
26:24 - C'est du bon sens.
26:25 - C'est du bon sens.
26:26 Et d'ailleurs, entre nous,
26:27 je vois bien les promoteurs qui viennent dans les villes
26:29 dire "Ah ben, on aimerait bien construire", etc.
26:31 Je regarde les coûts au mètre carré.
26:33 C'est pas étonnant que personne n'en vite vive
26:35 dans les logements sociaux.
26:36 C'est pas insonorisé,
26:37 les pièces sont pas aux bonnes tailles,
26:39 les balcons sont mal pensés,
26:40 la plupart du temps.
26:41 Alors après, on négocie évidemment,
26:42 je suis très exigeant avec les partenaires,
26:44 mais si demain on dit "Ce bâtiment a la vocation
26:46 à être vendu dans le privé",
26:48 eh ben, on construit pas pareil, vous verrez.
26:50 - En matière de fonctionnalité et d'esthétique,
26:53 je peux vous le garantir.
26:54 - En tout cas, c'est vraiment à suivre,
26:56 et on se dit toujours quand on entend ça
26:58 qui me paraît vraiment frapper au coin du bon sens,
27:00 on se dit "Pourquoi on ne l'a pas pensé avant ?
27:02 Et pourquoi, surtout,
27:03 combien de temps on va mettre
27:05 pour actuer,
27:08 et actualiser et incarner ce genre de...
27:11 - Il faut du courage politique pour ça, je crois.
27:13 - Et oui, la chose du monde peut être la moins partagée,
27:15 je ne sais pas.
27:16 - On a du monde au standard
27:18 puisqu'on a Marc qui nous appelle depuis Béziers.
27:20 Bonjour Marc !
27:21 - Bonjour Marc !
27:22 - Oui, bonjour André,
27:23 bonjour monsieur...
27:25 enfin, votre invité.
27:26 - Oui, monsieur Jean-Marc.
27:27 - Bonjour.
27:28 - Allez-y.
27:29 - Bonjour, alors.
27:30 On ne peut qu'adhérer à toutes les propositions
27:33 de ce monsieur,
27:35 simplement j'ai envie de vous dire que
27:37 ça c'est le résultat de 40 ans de laxisme,
27:40 où on a voulu faire la politique de l'autruche
27:43 et on en est arrivé à la situation
27:45 où on est à ce jour.
27:46 Alors, je donne le bénéfice
27:48 de la sincérité à ce monsieur,
27:51 vu ce qu'il a subi,
27:53 et vu sa Genève,
27:54 mais je rappellerai que c'est parce que
27:56 le parti qu'il a choisi a...
28:00 comment dirais-je ?
28:02 - Les Républicains, pour ne pas le nommer.
28:04 - Le terrorisme psychologique et intellectuel de la gauche
28:06 qui ne veut pas de ces solutions-là
28:08 et qui nous a mis dans cette situation.
28:10 Et vous savez, le problème qui se pose maintenant,
28:12 c'est que les gens vont préférer l'original à la copie.
28:15 Donc tout ce que vous dites,
28:17 ce sont des idées à la marge
28:19 des partis que l'on dit maintenant extrémistes,
28:21 comme le RN ou comme Éric Zemmour,
28:23 qui a une politique, lui, libérale, économique.
28:26 Donc j'ai envie de poser à ce monsieur la question,
28:29 pourquoi vous avez opté pour les Républicains,
28:32 au vu du constat que je viens de vous faire ?
28:34 - Moi, j'ai... - Je suis pas sûr, Jean-Bré.
28:36 - Merci pour cette question.
28:38 Moi, je veux dire ce que j'ai sur le cœur.
28:40 Moi, je me suis engagé assez jeune.
28:42 J'ai toujours fait partie de celles et ceux
28:44 qui avaient envie de s'engager
28:46 et pas rester spectateurs.
28:47 Et je crois que déjà, j'ai envie de le dire
28:49 en répondant à votre question,
28:51 c'est que si vous n'êtes pas content
28:53 du système politique, engagez-vous.
28:55 C'est pas la politique aux politiques.
28:57 La politique, elle est aux citoyens.
28:58 Donc engagez-vous.
29:00 C'est vrai pour tous les sujets.
29:01 Ça me paraît fondamental.
29:03 C'est la clé pour que notre pays s'en sorte.
29:05 - Et surtout dire que si vous ne vous occupez pas de politique,
29:07 la politique, elle s'occupera de vous.
29:09 - Exactement. Il faut être clair là-dessus.
29:11 Ensuite, sur les étiquettes.
29:12 Moi, j'adhère à l'époque à l'UMP,
29:14 au moment où Nicolas Sarkozy
29:16 est ministre de l'Intérieur,
29:18 avec justement un slogan qui était
29:20 "Je refuse la fatalité".
29:21 Et moi, c'est ça qui me convainc.
29:23 Je suis enfant d'une barre HLM,
29:24 c'est compliqué, j'ai l'impression
29:26 que le monde autour de moi est
29:28 totalement injuste et dysfonctionnel.
29:30 Et je me dis, moi, je veux que ça bouge.
29:32 Et donc, c'est ce souffle-là qui m'a attiré.
29:34 Dans les valeurs de la droite
29:36 que nous avons défendues à l'UMP
29:38 et aujourd'hui au Républicain,
29:39 il y a notamment un sujet qui m'a toujours tenu à cœur,
29:41 c'est celui de la méritocratie.
29:42 J'en raconte quelques passages dans le livre
29:44 "Les ravages de l'assistanat".
29:46 Le fait que l'assistanat dans notre pays
29:49 a généré des situations ubuesques,
29:52 où vous avez des personnes qui perdent
29:54 de l'argent en allant travailler,
29:56 et aujourd'hui font le choix rationnel
29:59 de rester chez elles,
30:00 plutôt que d'aller bosser,
30:01 parce que sinon, on y perd.
30:03 C'est absurde, notre système marche sur la tête.
30:05 Pour reprendre le slogan des agriculteurs
30:07 auxquels on pense bien et qu'on salue,
30:09 pour être très clair,
30:11 je crois aux valeurs qui sont portées
30:13 par cette famille politique.
30:14 C'est pour moi très important.
30:16 Après, je vais vous dire,
30:18 ce qui m'est arrivé cet été,
30:19 le sujet, ce n'est pas telle ou telle étiquette,
30:22 c'est notre pays et comment on apporte des solutions.
30:25 Vous savez, pendant cinq mois,
30:27 ma petite fille de cinq ans,
30:28 tous les matins, me disait
30:30 "Papa, est-ce que les voleurs
30:32 ont été arrêtés cette nuit ?"
30:33 Parce que pour elle, les voleurs, c'est les méchants,
30:35 et papa, c'est le chef de la police municipale,
30:37 donc c'est le chef de la police.
30:38 Et pendant cinq mois,
30:39 je ne savais pas quoi lui répondre.
30:41 Je ne sais d'ailleurs toujours pas quoi lui répondre,
30:42 c'est juste qu'elle s'est lassée de me poser la question.
30:44 Et ça, vous voyez, c'est un moteur pour moi.
30:46 On ne peut pas accepter dans ce pays
30:48 que ça puisse recommencer,
30:50 que d'autres familles puissent être agressées de la sorte.
30:52 Et évidemment, ce n'est pas qu'une question d'élus locaux,
30:55 c'est les citoyens.
30:56 Je suis toujours frappé,
30:57 il y a plein de personnalités qui sont venus me voir
30:59 en me disant "Alors là,
31:01 on est en train de faire des propositions de loi
31:03 pour mieux protéger les élus,
31:04 qu'est-ce que vous en pensez ?"
31:06 Je me disais "Mais ne me protégez pas en tant qu'élu,
31:08 protégez-moi en tant que citoyen."
31:10 Si on protège tous les citoyens,
31:12 on protégera les élus avec.
31:13 - Oui, alors, Vincent Chambray,
31:14 je reprends juste ce que disait Marc,
31:16 pas spécialement sur les LR,
31:18 encore que ça joue.
31:21 C'est que ce que vous dites, vous, ici,
31:23 très sincèrement,
31:24 ce n'est pas du tout véhiculé de la même manière.
31:26 Je ne veux pas nommer tel ou tel ou tel,
31:28 on ne va pas faire de querelles de personnes,
31:29 ce n'est pas le problème.
31:30 Je ne vais pas parler de Rachid Haddati.
31:32 Mais ce que je veux dire,
31:33 c'est qu'on n'entend pas du tout,
31:35 chez les maires comme vous,
31:37 et chez certains députés ou ministres,
31:40 le même langage.
31:41 Ce langage que vous dites,
31:43 vous, vous êtes un élu,
31:44 vous aussi, vous pourriez dire "Oui, mais attention,
31:45 moi, je vais faire attention à mon électorat,
31:46 je dois être élu,
31:47 donc je vais faire attention,
31:48 je ne vais pas dire ça,
31:49 vous ne faites pas ça.
31:50 Vous dites voilà, il se passe ceci, ceci, cela.
31:52 Vous voulez me donner un langage, en tout cas, très clair.
31:55 Pourquoi ne retrouve-t-on pas ce langage ?
31:57 Et ça, je crois que tous les gens sont d'accord avec moi,
32:00 au niveau, je ne sais pas, je dirais,
32:02 Elisabeth Tignon,
32:03 mais même au niveau du Palais Bourbon,
32:05 ou au niveau du Sénat.
32:06 C'est-à-dire qu'on entend toujours ça enveloppé.
32:09 On met, allez, on met du Haribo,
32:12 on met du bonbon.
32:14 C'est ça aussi le problème.
32:16 On n'a pas du tout le même langage que vous avez vous,
32:19 et vous voyez, je ne parle pas de tel ou tel parti,
32:21 et le langage que devrait avoir
32:24 n'importe quel responsable politique, en tout cas,
32:26 qui n'est pas marchand d'excuses,
32:28 et qui n'est pas trafiquant d'excuses,
32:30 avec ce qui se passe en France.
32:32 - Je veux vous entendre,
32:34 il y a une citation qui me vient à l'esprit,
32:36 vous savez, "l'homme politique pense à la prochaine élection,
32:38 l'homme d'État, à la prochaine génération".
32:40 - Alors, on attribue à Churchill,
32:42 on dit ça à quelqu'un de haut, je ne sais pas.
32:44 - Je ne sais pas non plus, mais je sais qu'elle pèse,
32:46 elle est lourde de signification et de sens,
32:48 et c'est ça que j'ai envie de dire à Marc.
32:51 Moi, avec ce qui m'est arrivé cet été,
32:53 je n'ai pas changé mes valeurs,
32:55 et donc je suis toujours dans ma famille politique,
32:57 et je continuerai à me la défendre avec cœur,
32:59 mais j'ai envie qu'on réussisse ensemble.
33:02 Et en fait, la réussite collective,
33:04 elle passe par la mobilisation de chacun,
33:06 et tant mieux si dans d'autres formations politiques,
33:09 il y a des gens qui ont des bonnes idées,
33:11 parce qu'à un moment donné, il va falloir qu'on s'y mette tous
33:13 pour sortir la France du chaos qui nous menace.
33:15 C'est fondamental.
33:17 Et moi, je le disais sur une autre antenne,
33:19 mais j'ai une conviction, c'est qu'il n'y a pas de petits gestes
33:21 quand on est 67 millions à les faire.
33:23 Et en fait, cette bataille, pour la gagner,
33:25 il faut qu'on soit des millions à faire notre part.
33:27 Vous savez, c'est cette légende du colibri,
33:29 ce petit colibri qui est dans la jungle
33:31 face à ce mur de flammes parce qu'il y a un incendie,
33:33 tous les animaux sont tétanisés, ils n'osent pas bouger,
33:35 et vous avez le petit colibri qui,
33:37 avec deux gouttes d'eau dans son bec,
33:39 va droit vers le feu et jette les gouttes d'eau sur le feu,
33:41 les autres se moquent de lui,
33:43 ils lui disent "mais qu'est-ce que tu fais là, tu ne sers à rien".
33:45 Il la regarde et il fait "ouais, mais au moins, moi je fais ma part".
33:48 Et c'est ça qui donne du courage aux autres
33:50 pour aller collectivement éteindre l'incendie.
33:52 Moi, à ma toute simple place, je veux faire ma part,
33:55 et j'invite tout le monde à la faire,
33:57 parce qu'on ne peut plus juste dire "ça ne marche pas,
34:00 le système dysfonctionne".
34:02 Le nombre de personnes qui me disent "l'école, ça ne marche plus",
34:05 j'ai dit "ben écoutez, on a besoin de profs, n'hésitez pas, vraiment,
34:07 on a besoin de parents d'élèves, allez-y,
34:09 on a une caisse des écoles, dans toutes les villes il y a une caisse des écoles,
34:12 c'est le truc où la mairie gère les écoles,
34:14 eh ben venez, c'est ouvert à tout le monde, bougez-vous".
34:16 On va en reparler, votre invitation, elle a été sûrement entendue,
34:20 mais on va en reparler de cela juste après cette petite pause.
34:23 On rappelle que les agressions des élus concernent tous les partis politiques,
34:27 on en a vu cet été.
34:29 On marque une dernière pause dans Sud Radio, dans Bercoff, dans tous ces états,
34:32 et on revient tout de suite.
34:34 Sud Radio Bercoff, dans tous ces états, midi 14h.
34:38 André Bercoff.
34:40 Ici Sud Radio.
34:44 Les Français parlent au français.
34:48 Je n'aime pas la blanquette de veau.
34:52 Je n'aime pas la blanquette de veau.
34:54 Sud Radio Bercoff, dans tous ces états.
34:57 Vincent Gembrin, "Les deux Frances".
35:00 Le constat, il est posé, il est très bien posé dans ce livre,
35:03 dans ce qui se passe, et puis aussi un certain nombre de solutions.
35:06 On en a parlé avec le logement social, et puis la police municipale,
35:10 c'est intéressant d'être un policier, la police municipale,
35:13 il peut être armé, mais il ne peut pas ouvrir le coffre,
35:15 "ah non, non, non, ça, ça ne se fait pas, non".
35:17 Et puis ça demande du temps, évidemment, ça demande du temps.
35:19 Il faudra, allez, deux ans de commission, peut-être,
35:22 il faudra venir ouvrir une commission pour ouvrir le coffre.
35:24 Mais Vincent Gembrin, vous vous adressez à tout le monde,
35:28 et vous l'avez fait, et effectivement vous dites que chacun prenne sa part,
35:31 et vous avez tout à fait raison là-dessus.
35:34 Le problème, c'est qu'il faudrait que les gens qui ont le temps,
35:37 les loisirs, etc., de prendre leur part, le fassent.
35:40 Vous, vous le faites, et un certain nombre de gens qui le font,
35:42 et très bien, vous parlez des policiers, vous parlez,
35:45 attendez, tous les infirmiers, enfin, tous ces millions de Français
35:48 qui font leur boulot, qui ne sont pas là pour en parler,
35:51 et qui le font.
35:53 Et sans eux, on ne serait rien, je ne parle même pas des agriculteurs.
35:56 Donc, comment faire pour amener les gens, pour amener les personnes
36:01 à dire oui quand même, parce que, à se mobiliser,
36:04 même au niveau de la rue, du quartier, de leurs immeubles, etc.,
36:09 c'est une sacrée... comment y faire ?
36:13 C'est un travail d'Hercule, mais je suis d'accord que
36:15 c'est aussi une des clés et une des solutions,
36:18 mais comment faire, à votre avis ?
36:20 Deux éléments de réponse. La première, c'est justement parce que
36:23 la situation est extrêmement grave, et que c'est extrêmement difficile,
36:26 que s'engager fait plus sens que jamais.
36:28 C'est quand c'est dur que ça fait du sens.
36:30 Donc, ceux qui se rendent compte de l'état de dégradation de notre pays,
36:35 ceux qui comprennent à quel point la situation est grave,
36:37 à quel point on est en danger, collectivement,
36:39 je pense qu'ils ont de quoi aller trouver un moteur intérieur
36:42 pour laisser Netflix quelques heures et s'engager.
36:45 Et après, pour prendre un exemple très concret,
36:48 parce que cette question de l'engagement citoyen,
36:50 elle me préoccupait dès ma prise de fonction en 2014 à l'Amérique de l'Aile-et-Rose,
36:54 on a mis en place, à l'Aile-et-Rose, ce qu'on appelle un dispositif
36:58 qui s'appelle "Nous, laïciens", le nom des habitants de ma commune,
37:01 "Citoyens engagés, solidaires et vigilants".
37:03 Et on a, en fait, créé un dispositif qui fait que vous venez,
37:07 un peu comme le colibri, apporter juste votre part.
37:10 On liste tous les besoins en matière d'investissement associatif,
37:14 en matière d'aide aux devoirs pour les enfants aux pieds des barres,
37:17 en matière d'aide sur les chantiers citoyens pour rendre propre un parc, etc.
37:22 y compris en matière de vigilance dans le quartier,
37:24 pour essayer de faire en sorte que ça s'améliore.
37:26 C'est l'Amérique qui gère tout.
37:27 Et vous venez apporter, si c'est que deux heures par an ou une demi-journée par an,
37:31 eh bien c'est bien, vous êtes dans le dispositif.
37:33 Et avec ça, pour vous donner une petite note d'espoir,
37:36 les gens sont venus, ils continuent à venir.
37:39 On a eu un projet un jour, où on a un très très long mur,
37:45 qui passe sous l'autoroute A6, 86 mètres de long, 2 mètres de haut,
37:49 qui était toujours couvert de tags.
37:51 Je l'ai connu toute mon enfance couvert de tags, des insultes, des trucs anti-police, etc.
37:55 Et avec les habitants du quartier, c'est bénévole de la journée,
37:58 parce que c'était juste cette première reprise en main,
38:01 on s'est dit "on va le repeindre".
38:03 Et les habitants me disent "on va le peindre en blanc".
38:05 Alors moi j'étais un peu étonné, je dis "en blanc, vous êtes sûrs ?
38:07 Je pense que c'est une belle toile de maître qu'on prépare pour nos jeunes tagueurs".
38:11 Et le fait que ce soit les habitants du quartier,
38:13 que ce soit des mamans, des enfants, des professeurs de l'école d'à côté, etc.
38:17 qui le fassent, tenez-vous bien,
38:19 3 ans sans un seul coup de peinture sur ce mur,
38:23 parce que ça avait été porté par les citoyens.
38:25 Rien, pas une goutte de peinture pendant 3 ans.
38:28 Il a fallu attendre 3 ans pour avoir le premier tag.
38:30 Et ça, ça me donne un peu d'espoir, parce que c'est pas de la naïveté,
38:34 je suis pas en train de vous dire "il suffit de faire un chantier citoyen pour que tout s'améliore".
38:37 Mais on voit que quand on fait confiance aux gens,
38:39 ils viennent répondre.
38:41 Et puis une fois qu'ils ont pris goût à l'engagement,
38:43 une demi-journée ou deux,
38:45 et bien derrière le virus s'est pris, et on se fait dire "en fait, je peux avoir un impact".
38:49 Moi je crois que ce qui freine le plus nos concitoyens,
38:51 c'est pas le manque d'envie, c'est la crainte de juste perdre du temps
38:54 parce qu'ils n'auraient pas d'impact.
38:55 Et moi je leur dis "vous pouvez avoir un impact énorme,
38:57 soyez ce colibri, venez éteindre l'incendie, même si c'est avec deux petites gouttes d'eau".
39:01 - Bah écoutez, les colibris du monde entier, en tout cas les colibris qui nous écoutent,
39:04 vous savez ce qu'il vous reste à faire.
39:06 Maintenant le plus important, et vous l'avez dit aussi, Vincent Jambrin,
39:09 c'est quand même...
39:11 Je dirais qu'un certain nombre de gens sont là pour protéger les citoyens.
39:14 Qu'ils les protègent.
39:16 Qu'ils les protègent.
39:17 C'est-à-dire que, comme on dit à chaque fois, c'est très bien les paroles,
39:21 mais faites quelque chose, et vous pouvez faire quelque chose.
39:24 - Aux actes. - Aux actes.
39:25 - Il y a des idées simples qui ne demandent pas d'argent.
39:27 Parce que l'excuse de "ça coûtera trop cher de changer les quartiers",
39:32 bien sûr que s'il y a des moyens c'est plus facile,
39:34 mais il y a plein de mesures de bon sens qui ne coûtent pas d'argent.
39:37 Et moi j'ai juste une conviction,
39:39 et je le dis pour ceux qui n'habitent pas dans ces quartiers,
39:41 si on est capable d'apporter des solutions là où c'est le pire dans ces quartiers populaires,
39:45 ramener l'école, ramener l'ordre républicain, ramener la santé...
39:48 - Si on peut le faire, oui. - Si on sait le faire là, on saura le faire.
39:50 Pas toi ailleurs. Qui peut le pire, peut le plus.
39:52 - Mais vous savez, vous avez un intérêt formidable, je viens d'apprendre,
39:54 je ne savais pas effectivement que les habitants de Lailerose
39:57 s'appelaient les laïciens.
39:58 Les laïciens, vous défendez la laïcité.
40:00 - Entre autres, oui. - C'est pas mal.
40:02 - On a une très belle association qui s'appelle "Laïcité"
40:05 avec le jeu de mots, avec le nom, etc.
40:07 et on fait des très belles choses.
40:08 - Merci Vincent Jambon. - Merci à vous.
40:10 - Merci Vincent Jambon d'avoir été avec nous.
40:12 Vous êtes maire de Lailerose et surtout auteur de ce livre "Les deux fronces"
40:15 qu'on vous recommande aux éditions Albin Michel, André Bercoff.
40:18 On vous retrouve demain, vous, entre 13h et 14h, avec Céline Alonso.
40:22 Vous recevrez Yannick Allénaud pour l'émission "Culture",
40:24 vous parlerez notamment d'homicide routier, je crois.
40:26 - Tout à fait, pour son fils qui est mort tragiquement, vous savez,
40:29 dans un accident qui aurait dû être évité.
40:31 Voilà, il a fait un travail formidable, ce grand chef a fait un travail formidable
40:37 sur la fondation, avec la fondation, pour son fils.
40:40 - Demain, entre 13h et 14h, de midi à 13h, vous vous retrouverez
40:43 Alexis Poulin qui sera aux commandes.
40:45 Et tout de suite, c'est Brigitte Laé sur Sud Radio.
40:48 Historique, culturelle, gastronomique, dynamique, innovante, étudiante,
40:52 économique, cosmopolite, créative.
40:54 Dès le 29 janvier, Sud Radio, Parlons Vrai, à Révalion sur 105.8.
40:58 Connectez-vous aussi avec l'appli Sud Radio et Parlons Vrai.

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