• il y a 10 mois
Avec Jérôme Bayle, éleveur bovin et leader du mouvement de contestation

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-01-24##

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Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:05 Il est 7h12, elle voulait construire un box et une cèlerie à la ferme pour y accueillir le poney offert en cadeau d'anniversaire à sa fille aînée.
00:17 Alexandra, qui est décédée hier matin, 36 ans, fauchée et tuée évidemment alors qu'elle était mobilisée en Ariège.
00:25 Sa fille a succombé à ses blessures, son mari est grièvement blessé.
00:29 La mobilisation des agriculteurs continue malgré ça, nous sommes avec Jérôme Bell, éleveur justement de Garonne, leader du mouvement de contestation.
00:38 Mobilisation qui est endeuillée évidemment par ce qui s'est passé hier matin Jérôme Bell.
00:45 Vous avez forcément une pensée encore ce matin pour ce qui s'est passé évidemment et pour Alexandra et sa fille.
00:53 Oui bien sûr, je pense que tous les agriculteurs mobilisés sur les points de blocage, même si j'aime pas trop le mot de point de blocage,
01:04 ont une réflexion à faire pour elle et je pense que pour elle, sa fille, sa famille, je pense que tout le monde va être encore plus déterminé
01:14 parce qu'il a laissé sa vie pour essayer de trouver la nôtre on va dire.
01:19 Oui c'est ça, donc avec aujourd'hui une mobilisation qui prend de l'ampleur Jérôme Bell.
01:25 Quand vous avez lancé ce mouvement, vous pensiez qu'on allait arriver jusque là, jusqu'à cette mobilisation sur quasiment tout le territoire en fait aujourd'hui ?
01:35 Bien sûr, au début je n'aurais pas cru que ça prenne une ampleur aussi rapide on va dire.
01:40 Je savais que le mal-être agricole est partout en France, on le sait, on le voit, deux agriculteurs par jour presque se suicident.
01:46 Donc le symbole il est là, la vérité elle est là, c'est le chiffre qui parle.
01:51 Donc on savait très bien que le mal-être agricole était très très très présent.
01:56 Nous on voulait mettre un coup de poing on va dire, on voulait mettre un coup de poing, montrer qu'on était là, qu'on était présent,
02:04 mais on n'aurait pas cru que ça prenne une ampleur et je reçois des messages de toute la France,
02:09 des gens qui sont motivés, déterminés, qui veulent essayer de sauver notre métier et qui veulent vivre de leur métier, ce que j'aime bien.
02:19 Alors quel est le sens aujourd'hui de la mobilisation ?
02:23 C'est de demander au gouvernement, à Marc Fesneau, Gabriel Attal et Emmanuel Macron, d'accélérer pour que vous obteniez des réponses.
02:31 Gabriel Attal a promis des réponses d'ici la fin de la semaine. Sur quoi voudriez-vous avoir vous-même justement aussi des réponses à l'ensemble de vos revendications qui sont nombreuses ?
02:43 Mais ce n'est pas des réponses qu'on veut, c'est du concret parce que les réponses par la parole nous sont intéressées.
02:51 Il y a trop longtemps qu'ils nous baladent. Quand je vois M. Fesneau qui est venu hier dans l'Ariège pour parler d'agriculture,
03:00 en se servant malheureusement du décès d'Alexandra, il faut dire qu'il y a un mouvement des agriculteurs,
03:09 il ne faut pas qu'il oublie que si nous avions écouté bien avant, si l'État s'était réveillé bien avant,
03:14 Alexandra et sa fille seraient là et nous, je ne serais pas tous sur les points stratégiques en France.
03:20 Quand même, vous attendez en fait des réponses, de la simplification sur les normes, sur beaucoup de choses, non ?
03:27 Vous savez, moi j'attends plus rien. J'attends plus rien parce que je n'ai pas envie d'être déçu encore une fois.
03:35 Ils nous ont trop baladé pendant trop d'années et aujourd'hui il faut qu'ils prennent des mesures concrètes,
03:40 il faut qu'ils fassent des avancées. Nous on est parti sur trois problèmes de mobilisation.
03:44 Donc deux nationaux et un plus, on va dire, dans les départements, voire on va dire dans les régions.
03:52 Mais ce que je veux dire c'est qu'ils commencent avec les six trois points mais ce n'est pas fini.
03:57 Le mal-être agricole, ce n'est pas le gazoil non routier, ce n'est pas le manque d'eau pour l'irrigation, ce n'est pas la MSE.
04:03 C'est un tout. C'est le surplus de papiers, c'est le manque de respect, le manque de considération.
04:09 Je l'ai dit à des radios et quand j'explique que ma mère a été conjointe à l'exploitant,
04:16 elle a cotisé 49 ans de sa vie, elle touchait 217 euros de retraité par mois,
04:21 je pense qu'il y a des choses qui ne sont pas normales, il y a des choses qu'il faut bouger,
04:26 il y a des choses qu'il faut remettre dans le grand chemin.
04:29 - Et donc ça c'est un mouvement en profondeur et qui ne va pas s'arrêter,
04:34 même si vous avez des premières réponses, il faudra aller plus loin.
04:37 C'est ce que je sens chez vous Jérôme Bel, même si vous avez commencé déjà depuis plusieurs jours,
04:43 pas de la fatigue mais toujours mobilisé.
04:46 - Ah mais je n'ai pas le droit d'être fatigué.
04:48 - Déterminé.
04:49 - Je suis toujours déterminé, je n'ai pas le droit.
04:51 Personnellement, les gens qui sont avec moi, vous savez, moi tous les soirs,
04:55 ils me renvoient chez moi pour que j'aille dormir dans mon lit.
04:58 Eux ils dorment dans une baie d'encéreal à 30 cm de taille, à -7°C.
05:02 Moi je n'ai pas le droit d'être fatigué.
05:04 Je n'ai pas le droit et je ne vous dis pas, vous connaissez très bien Alexandra,
05:08 je n'ai pas le droit pour elle non plus de montrer de la fatigue,
05:12 de montrer de la résilience, on va dire non il faut continuer,
05:17 je continue comme moi, je continue encore toujours.
05:19 - Mais comment vous faites d'ailleurs Jérôme Bel,
05:21 parce que je sais que vous avez quand même un sacré cheptel laitier,
05:24 vous avez 80... combien ?
05:28 - Beauvin viande, de la chèvre viande.
05:30 - Oui, viande.
05:31 - Et qui s'en occupe alors pendant ce temps-là, pendant que vous êtes mobilisé ?
05:35 - Mon oncle, mon oncle qui va prendre la retraite, ma mère qui a 75 ans,
05:40 mes amis, mes amis, mes amis qui veulent travailler à la ferme,
05:44 des agriculteurs présents sur le bocage qui veulent aller travailler à la ferme
05:49 parce que moi ils veulent que je sois là,
05:51 ils veulent que je sois présent parmi eux parce que
05:54 peut-être qu'ils ont besoin de me sentir auprès d'eux
05:57 et faire que moi je sois au combat sur là et eux s'occuper de la ferme.
06:01 Et après un petit jeune de 18 ans qui le week-end ne sort pas pour aller s'occuper de la ferme.
06:08 - Oui, oui, ben voilà, vous vous organisez.
06:10 Et Jérôme Bel, est-ce que vous avez eu un coup de fil de conseiller des politiques,
06:14 de Gabriel Attal ou d'Emmanuel Macron ou de Marc Fesneau ? Personne ?
06:19 - Personne, ils ne veulent pas avoir mon numéro sûrement.
06:21 - Bon, ben écoutez, je vais leur transmettre moi, vous permettez ?
06:24 - Merci beaucoup.
06:25 - Merci, bonne journée, bonne mobilisation évidemment.
06:29 - À bientôt.
06:30 - Oui, à bientôt, évidemment on vous a entendu beaucoup sur celui de radio,
06:32 on vous entendra de nouveau, on vous donne la parole pour comprendre évidemment pourquoi il y a ce mouvement.
06:37 D'ailleurs, sur la compréhension de ce mouvement et sur le revenu des agriculteurs,
06:41 on va voir ça en détail dans quelques minutes avec Éric Revelle.

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