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00:00 Tout autre chose, on ne sait peu, ce sont des médecins sans papier qui font venir les hôpitaux.
00:04 Effectivement, ça me demande, y'a-t-il vraiment beaucoup de médecins sans papier en France ?
00:07 Et bien c'est pas quelque chose dont on parle beaucoup, c'est vrai,
00:10 mais il se trouve que depuis plus de 20 ans, on le sait, les déserts médicaux augmentent.
00:13 Ils sont de plus en plus nombreux.
00:15 On en parle ça, pour le coup, assez régulièrement, ça vous inquiète,
00:18 et on ne trouve plus de médecins.
00:19 Ce qui conduit donc, ce qui a conduit, beaucoup d'hôpitaux à recruter hors de l'Union européenne,
00:24 et donc à embaucher des "pas dus".
00:26 C'est un anagramme pour dire des praticiens à diplôme hors de l'Union européenne.
00:30 Au moment, évidemment, du Covid, ils sont beaucoup venus en renfort,
00:32 et ils sont toujours entre 4 et 5 000 à travailler aujourd'hui en France.
00:35 Ils font exactement la même chose que des médecins seniors,
00:38 c'est quand même très important de le préciser,
00:39 et évidemment beaucoup moins bien payés, avec des contrats précaires.
00:42 Alors, ils peuvent espérer obtenir les mêmes conditions de travail que les médecins français
00:46 s'ils passent un examen ultra sélectif qui les régularise,
00:50 mais évidemment, y'a très peu d'élus.
00:51 Et pour les autres, y'avait une dérogation qui devait leur permettre aux hôpitaux de les embaucher,
00:56 mais depuis le 31 décembre, c'est terminé.
00:58 Donc, impossible désormais de renouveler leur contrat.
01:00 2 000 médecins se retrouvent sur le carreau selon les syndicats.
01:03 Mathias Bargon, vous êtes chef du service des urgences de l'hôpital de La Fontaine de Saint-Denis,
01:06 et ces médecins, vous en avez aussi dans vos différents services ?
01:11 Oui, tout à fait.
01:12 Mais quand on parle de médecins sans papier,
01:14 en fait, y'a ceux qui ont des problèmes de régularisation,
01:17 y'a ceux qui sont quand même restés, mais qui ont des problèmes
01:21 parce qu'ils n'ont pas validé les examens de validation des connaissances.
01:25 Y'a ceux qui ont validé ces examens, mais qui savent pas où ils vont aller.
01:29 Et puis, y'a nos services, nous, chefs de services français,
01:32 avec des services français qui savons pas combien de médecins on va pouvoir accueillir.
01:36 Et alors, donc, ils vont continuer à exercer illégalement, ceux qui sont parmi vous actuellement ?
01:42 Bah, je sais pas, parce qu'ils sont quand même...
01:44 Illégalement, ceux qui n'ont plus de papier, parce que tout ça est un foutoir sans nom,
01:49 ceux qui n'ont plus de papier, ils peuvent plus exercer illégalement.
01:54 Les hôpitaux sont quand même responsables de tout ça.
01:57 Et puis surtout, ils peuvent croiser la police et se retrouver avec une OQTF,
02:01 une obligation de quitter le territoire.
02:03 Donc, on a des médecins qui exercent en France et dont le statut est hyper précaire.
02:09 Mais on voit avec les préfectures, les préfectures étaient relativement arrangeantes jusqu'à maintenant,
02:14 parce qu'eux se rendent compte du problème.
02:16 C'est ça qui est un peu paradoxal, c'est que les préfectures nous ont beaucoup aidés, on peut le dire.
02:22 Alors là, maintenant, on se retrouve sans possibilité, puisqu'on peut pas reconduire leur contrat.
02:26 En réalité, si on pouvait reconduire leur contrat, on pourrait avoir des papiers.
02:31 Et les papiers, c'est un enfer, quoi.
02:34 – Bah voilà, justement, ça se va.
02:35 Que dites-vous à Catherine Vautrin, qui est votre nouvelle ministre ?
02:39 – Bah, Catherine Vautrin, on en a parlé avec les anciens ministres,
02:43 avec les directeurs de cabine actuel.
02:47 Ce qu'on dit, c'est 1.
02:49 Il faut régulariser ceux qui n'ont pas eu les examens de validation des connaissances,
02:52 mais que nous, on pense qu'ils les auront l'année prochaine.
02:56 Ça, c'est la première chose.
02:57 Il faut leur permettre de faire un contrat.
03:00 Et c'est prévu dans une loi quand même, qui a été votée en décembre.
03:04 Il y a une loi qui dit que normalement, on peut faire 13 mois de plus.
03:07 Le problème, c'est qu'il n'y a pas de décret d'application.
03:10 Donc il suffit de passer le décret d'application.
03:12 Et puis pour les autres, qu'on ait un nombre de candidats de place ouverte
03:17 qui correspondent à la réalité et que les places ouvertes,
03:21 on les ait longtemps à l'avance.
03:22 Moi, je n'ai aucune idée de qui je vais avoir le mois prochain.
03:25 Il peut me manquer jusqu'à 7, 8 médecins le mois prochain.
03:29 Je n'en sais strictement rien.
03:30 Je ne peux pas m'organiser comme plein de chefs de service,
03:32 notamment en Ile-de-France, puisque l'Ile-de-France,
03:35 qui est pourtant un énorme désert médical, mais qui n'est pas la campagne,
03:39 et peut-être que politiquement, c'est moins porteur,
03:41 a été quand même très défavorisé dans cette histoire-là.