Comme chaque jour dans le Live Switek, BFMTV répond à vos questions sur l'actualité.
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00:00Pourquoi attend-on si longtemps quand on va aux urgences, demande Quentin, pourquoi est-ce que les médecins et les infirmières semblent toujours en sous-effectif ?
00:07On le sait, le système hospitalier va mal. Est-ce que c'est une question de moyens ? Est-ce que les mesures prises en charge, les mesures prises ces dernières années suffisent ?
00:14La Cour des comptes a enquêté et on en parle avec vous, Margot de Frouville, parce que malgré les différentes réformes, les urgences sont en état de saturation chronique.
00:23Et comme c'est souvent multifactoriel, la Cour des comptes note dans son rapport deux phénomènes qui ne faiblissent pas, se conjuguent et vont même s'intensifier au cours des prochaines années.
00:33D'abord, moins d'offres, une diminution de l'accessibilité des médecins sur une grande partie du territoire et ensuite plus de demandes avec notamment une augmentation et un vieillissement de la population.
00:44Sur les patients âgés, l'accent doit être mis sur le juste soin, généraliser les dispositifs pour éviter les hospitalisations à temps plein, comme l'hospitalisation à domicile ou encore des dispositifs qui permettent d'accéder directement à l'hôpital sans passer par les urgences, une admission directe.
01:00Ça a l'air facile sur le papier, sauf que sur le terrain c'est toujours plus compliqué.
01:03On voit bien qu'il y a beaucoup de problèmes. Qu'est-ce qu'elle préconise ? Quelle est la priorité ?
01:06La Cour des comptes suggère que les urgences se ressentent sur leur cœur de métier, donc les urgences.
01:11Et on voit que ce n'est pas le cas dans les faits, puisque sur les près de 21 millions de passages en 2022, on voit que 16% correspondaient à des cas stables qui ne nécessitaient ni actes diagnostiques ni traitements urgents,
01:23une angine, une otite, une petite plaie sans suture ou un malaise vagal, et 56% à des cas sans gravité immédiate, dont certains relevés de la médecine de ville comme une entorse, une baisse de tension.
01:36Donc ça c'est clairement se recentrer sur le cœur de métier, les urgences.
01:40Il y a des mesures qui ont été prises depuis 2018 qu'il faut poursuivre.
01:44Note la Cour des comptes, notamment la régulation, parfois le fait de devoir appeler le 15 avant de se rendre dans un service d'urgence.
01:50Mieux coordonner aussi la régulation des urgences.
01:52Quand on appelle le 15, on a le service d'accès aux soins qui peut vous rediriger vers la ville et mieux savoir ce qui se passe.
01:58Il y a une permanence des soins aussi qui est activée en ville, donc mieux coordonner tous ces systèmes.
02:03Et puis la Cour des comptes note aussi le problème des centres de soins non programmés qui ont explosé.
02:09Ils étaient moins de 20 en 2018, ils sont désormais une centaine, avec des aspects parfois contre-productifs,
02:15parce qu'ils vont aspirer en quelque sorte le personnel des hôpitaux pour proposer des conditions de travail plus attractives.
02:23Et donc ça a un effet contre-productif.
02:26Et la Cour des comptes plaide enfin pour regrouper et améliorer les données aussi pour les rendre publiques.
02:31Par exemple les services ouverts et les temps d'attente pour que le public sache avant de s'y rendre.