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Comme chaque jour dans le Live Toussaint, BFMTV répond à vos questions.

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Transcription
00:00 La pénurie de médicaments n'est toujours pas endiguée.
00:02 Non, et Sabine demande justement, sait-on quand la pénurie de médicaments va se terminer ?
00:07 C'est une question qui revient beaucoup, vous êtes nombreux à vous casser le nez dans les pharmacies
00:10 à ne pas pouvoir retirer les médicaments sur vos ordonnances,
00:13 surtout la moxiciline et la cortisone qui sont les plus touchés par cette pénurie,
00:16 et ce, partout en France, en tout près de 4000 médicaments en rupture ou en risque de rupture.
00:22 C'est le tout dernier chiffre de l'USPO, qui est le syndicat des pharmaciens,
00:26 et le président de ce syndicat, Pierre-Olivier Vario, est avec nous.
00:29 Il devient très inquiet, vous devenez très inquiet, je crois, Pierre-Olivier Vario,
00:33 vous dites que ça devient dramatique, c'est le mot que vous employez.
00:36 Oui, ça devient préoccupant, ça c'est sûr, parce qu'on ne voit pas d'amélioration en vue.
00:42 Alors sur certaines molécules, on en voit, le paracétamol aujourd'hui est là, il n'y a pas de souci.
00:47 Pour ce qui est de la moxiciline, on nous dit que les industriels ont du stock,
00:51 mais moi, dans les pharmacies, il ressort qu'on n'en a pas beaucoup,
00:54 et les grossistes répartiteurs n'en ont pas du tout.
00:57 Donc il y a un gros souci, et puis, comme vous l'avez dit, il y a 4000 molécules en rupture,
01:01 ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'ANSM, donc c'est des molécules qui vont de toutes sortes,
01:06 ça va être des anticancéreux, ça va être des médicaments qui luttent contre le diabète,
01:10 des antidouleurs, des médicaments à viser de la sphère cardiaque, et ça c'est dramatique aussi.
01:16 Et ce qu'on entend, c'est ça qui met des patients en réel danger ?
01:21 Alors, oui, parce que ça les met déjà dans une situation de stress,
01:26 parce qu'ils se disent "est-ce que je vais avoir mon traitement ?"
01:29 Moi j'ai une patiente qui est atteinte d'un cancer, qui a des médicaments anticancéreux,
01:33 qui ne sont pas évidents à avoir, et elle me dit "je vais peut-être prendre des comprimés qu'un jour sur deux,
01:38 parce que comme ça, ça va durer plus longtemps", mais non, c'est pas comme ça qu'il faut prendre votre médicament,
01:42 c'est tous les jours, et on se doit d'avoir le médicament,
01:45 donc on essaie de le commander, de le trouver plus facilement.
01:48 Mais si vous voulez, chaque pharmacie aujourd'hui passe 12 heures par semaine en moyenne
01:52 pour trouver des médicaments, pour chercher des médicaments.
01:55 Aujourd'hui, ce que l'Etat nous propose, c'est "voilà des solutions une fois qu'il y a eu une rupture",
02:00 mais on n'a jamais de solution pour dire "qu'est-ce qu'on va faire pour qu'il n'y ait pas de rupture ?"
02:04 Et ça, c'est ça qui est embêtant.
02:05 Aujourd'hui, on a l'impression que travailler avec des ruptures va être la norme.
02:09 Justement, le gouvernement propose la relocalisation de la production,
02:15 en tout cas c'est ce qu'Emmanuel Macron a annoncé en juin, pour vous, c'est la solution ?
02:21 C'est une très bonne solution, mais c'est une solution qui va prendre quelques années,
02:26 le temps de reconstruire une usine et de la faire tourner.
02:28 Ça ne va pas se faire du jour au lendemain, mais c'est une bonne solution, c'est un bon début.
02:32 Mais moi ce que je trouve dommage, c'est qu'on ait perdu ce savoir-faire industriel qui est parti ailleurs.
02:37 D'accord, donc en attendant, il y a peut-être des médicaments, des molécules à substituer ?
02:43 Enfin, on peut donner un petit message d'espoir quand même à ces patients qui attendent ?
02:47 On est là pour ça, et quand vous interrogez les associations de patients,
02:51 ils ont pleinement conscience du travail que font les officines et les pharmaciens,
02:54 pour justement qu'ils aient leur traitement.
02:56 Mais ça nous prend un temps énorme, et ce temps, c'est du temps qu'on n'a pas à consacrer à nos patients.
03:01 Et c'est dommage, c'est dommage.
03:03 Merci beaucoup Pierre-Olivier Vario, merci.

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