• il y a 11 mois
Dans le nord-ouest de l'Australie, les côtes de Kimberley sont exposées à d'importants rayons ultraviolets et aux plus puissantes marées tropicales du monde. Tous les êtres vivants de ces rivages doivent trouver la parade pour se protéger des brûlures d'un soleil de plus en plus implacable, et éviter de se retrouver piégés pendant des heures dans des bassins de marée en surchauffe.

Mondes en soi
Sableux, rocheux, vaseux ou coralliens, froids ou tempérés, les rivages constituent des mondes à part. Quatre fois par jour, à chaque marée, les espèces qui les peuplent – mollusques, coquillages, crustacés, ou poissons – doivent s'adapter aux brutales variations de température ou d'oxygène et résister aux courants et aux rafales de vent. Des côtes australiennes du Canada à l'Australie en passant par Zanzibar et l'Allemagne, cette série documentaire fait découvrir les petits héros des littoraux, créatures trop souvent perçues comme insignifiantes mais qui, aux côtés des raies, des phoques ou des loutres, dévoilent des comportements et des stratégies fascinants pour faire face aux éléments. Bienvenue dans des univers aussi impitoyables que chatoyants, explorés sur quatre continents.

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Personnes
Transcription
00:00 ♪ ♪ ♪
00:10 - Vivre entre terre et mer est un défi permanent.
00:14 Imaginez être réveillé par des sauts d'eau glacée,
00:19 passer l'après-midi complètement à sec sous un soleil de plomb,
00:24 puis débuter la soirée engloutie par un tsunami.
00:27 ♪ ♪ ♪
00:41 Au rythme des marées, nous allons nous immiscer
00:44 dans la vie tumultueuse de ces mini-héros
00:46 qui, quatre fois par jour, doivent défier
00:49 les forces indomptables de l'océan.
00:52 ♪ ♪ ♪
01:01 Dans cette partie de l'hémisphère sud,
01:03 exposée à d'intenses rayons ultraviolets
01:06 et aux plus puissantes marées tropicales au monde,
01:09 la vie est rude et intense.
01:11 ♪ ♪ ♪
01:13 Agile ou immobile,
01:16 immergée ou à découvert,
01:20 minuscule ou colossal.
01:22 ♪ ♪ ♪
01:25 Sur ces rivages où la couche d'ozone
01:27 s'est considérablement dissoute,
01:29 chacun doit trouver la parade pour se protéger
01:31 des brûlures d'un soleil implacable,
01:36 mais aussi éviter de se retrouver piégé pendant des heures
01:39 dans des bassins de marées en surchauffe.
01:43 Bienvenue dans l'univers impitoyable
01:45 du petit peuple des rivages de Kimberley.
01:48 ♪ ♪ ♪
01:54 (bruit de la mer)
01:58 ♪ ♪ ♪
02:03 Au nord-ouest de l'Australie,
02:05 s'étend l'une des régions les plus sauvages
02:07 et isolées de la planète,
02:09 où l'amplitude des marées est exceptionnelle.
02:12 ♪ ♪ ♪
02:17 Ce phénomène naît au large,
02:19 à une centaine de kilomètres des côtes,
02:21 quand de puissants courants de marées surgissent
02:24 des profondeurs avant de déferler
02:26 sur le plateau continental.
02:28 ♪ ♪ ♪
02:34 En se propageant vers Kimberley,
02:36 l'onde de marées prend de l'ampleur
02:39 et peut atteindre plus de 11 m de hauteur.
02:42 ♪ ♪ ♪
02:47 Baignée par les eaux chaudes de l'océan Indien
02:49 et celles de la mer de Timor,
02:51 ce littoral s'étire sur plus de 2 500 kilomètres.
02:55 ♪ ♪ ♪
03:01 (bruit de la mer)
03:05 Tout le long de ces rivages,
03:07 l'incessant va-et-vient de la mer
03:09 a façonné une succession de falaises abruptes,
03:14 ciselées des milliers d'îles
03:16 de vastes massifs rocheux
03:19 et d'immenses récifs coralliens
03:21 qui se transforment en cascades monumentales
03:23 quand la mer se retire.
03:25 ♪ ♪ ♪
03:28 Inversement, à marée montante,
03:31 les flots s'invitent au-delà des plages.
03:34 Ils envahissent les estuaires et les vasières
03:37 avant de s'enfoncer dans les mangroves
03:39 et les rivières qui les sillonnent.
03:42 ♪ ♪ ♪
03:46 (bruit de la mer)
03:49 ♪ ♪ ♪
03:58 Certains matins,
04:00 quand les flots se retirent doucement des mangroves
04:03 comme aspirés par le large,
04:06 le temps est venu pour les géants
04:08 de s'éloigner du rivage.
04:11 ♪ ♪ ♪
04:20 Dans l'une des baies bordées de palétuviers,
04:23 là où les courants ont charrié de grandes quantités
04:25 de micro-organismes,
04:28 une jeune raie menta s'attarde.
04:30 ♪ ♪ ♪
04:39 Elle a besoin de plus de 5 kg de nourriture par jour
04:41 et compte bien profiter d'une dernière récolte de plancton.
04:45 ♪ ♪ ♪
04:48 Cette élégante ballerine pèse un peu plus de 400 kg.
04:52 Elle atteindra probablement le poids d'une tonne
04:55 à l'âge adulte.
04:57 ♪ ♪ ♪
05:00 Glissante à la surface avec ses ailes profilées,
05:04 la raie menta laisse derrière elle un sillon d'eau claire
05:07 débarrassé de tout plancton.
05:10 ♪ ♪ ♪
05:16 ♪ ♪ ♪
05:26 Pour elle aussi, le temps est venu de rejoindre l'océan,
05:30 car sous ce calme apparent,
05:33 les forces invisibles de la marée se déchaînent.
05:36 ♪ ♪ ♪
05:39 La mer abandonne peu à peu le haut du rivage...
05:42 ♪ ♪ ♪
05:46 Et les coraux ne tarderont plus à se trouver à découvert.
05:49 ♪ ♪ ♪
05:54 Malgré l'heure matinale, l'eau est à 29 degrés.
05:58 ♪ ♪ ♪
06:05 Au-delà de cette température, la plupart des coraux meurent.
06:10 Mais ceux de Kimberley sont capables de supporter
06:13 une eau à 32 degrés.
06:15 ♪ ♪ ♪
06:19 Ils ont développé une résistance unique au monde
06:22 qui leur permet de faire face à des conditions extrêmes.
06:25 ♪ ♪ ♪
06:31 ♪ ♪ ♪
06:37 ♪ ♪ ♪
06:44 Alors que l'eau quitte le haut du rivage,
06:47 les récifs émergent peu à peu.
06:50 ♪ ♪ ♪
06:56 Des cascades de plus d'un mètre se forment
06:58 au beau milieu de l'océan, comme par magie.
07:01 ♪ ♪ ♪
07:04 Chaque seconde, plusieurs milliards de mètres cubes d'eau
07:07 s'échappent vers le large.
07:09 ♪ ♪ ♪
07:11 Les coraux présents sur ce récif
07:13 vont devoir affronter de nombreux stress
07:16 au cours des quatre prochaines heures.
07:18 ♪ ♪ ♪
07:22 ♪ ♪ ♪
07:26 (bruit de l'eau)
07:30 Sur l'eau, c'est la débâcle.
07:32 Peu d'animaux sont capables de défier ces eaux tumultueuses.
07:36 ♪ ♪ ♪
07:41 La crevette menthe-pens en fait partie.
07:44 ♪ ♪ ♪
07:47 Dans son terrier afflant de récifs,
07:49 celle-ci lustre méticuleusement ses yeux
07:52 avant de prendre position...
07:54 ♪ ♪ ♪
07:57 À la vue.
07:59 ♪ ♪ ♪
08:02 Ses trois pupilles indépendantes
08:04 lui permettent de détecter le moindre mouvement.
08:07 ♪ ♪ ♪
08:10 En un millième de seconde, elle déploie une force de frappe
08:13 aussi percutante qu'une balle de revolver.
08:15 (coup de feu)
08:17 Le crabe est terrassé par l'onde de choc.
08:20 ♪ ♪ ♪
08:23 ♪ ♪ ♪
08:28 Quatre heures ont passé depuis le début de la marée descendante.
08:32 ♪ ♪ ♪
08:37 Sur les récifs de Corot,
08:39 les mouvements incessants de l'océan
08:41 ont creusé une multitude de rigoles,
08:44 d'où l'eau s'écoule avant de s'engouffrer
08:46 dans une crevasse profonde.
08:48 ♪ ♪ ♪
08:50 La vigueur du reflux laisse de vastes étendues à nu
08:53 sur ce récif de 400 km2.
08:56 ♪ ♪ ♪
08:59 (vrombissement de l'eau)
09:02 À présent hors de l'eau, les Corots doivent endurer
09:05 un niveau d'ultraviolet particulièrement nocif
09:08 et lutter contre la déshydratation et la chaleur.
09:11 ♪ ♪ ♪
09:14 Durant cinq mois de l'année,
09:16 la température va dépasser 30 degrés Celsius.
09:19 ♪ ♪ ♪
09:22 ♪ ♪ ♪
09:25 ♪ ♪ ♪
09:28 ♪ ♪ ♪
09:31 Ces remparts de roches et de corail
09:33 peuvent atteindre la taille d'un immeuble de cinq étages.
09:37 En quelques heures,
09:39 de véritables cascades de 4 mètres
09:42 émergent à 200 m du rivage.
09:44 ♪ ♪ ♪
09:47 ♪ ♪ ♪
09:49 ♪ ♪ ♪
09:52 ♪ ♪ ♪
09:54 Après cette descente aux allures de raz-de-marée,
09:57 le calme s'installe peu à peu sur le récif corallien côtier
10:01 où se sont formées de petites mâts résiduels.
10:04 ♪ ♪ ♪
10:06 Alors que certaines espèces se retrouvent piégées ici,
10:09 d'autres profitent de l'absence de courant pour se nourrir.
10:13 ♪ ♪ ♪
10:16 Des vers plats et des nudibranches
10:19 aux couleurs et formes multiples
10:21 investissent les bassins de marée de Kimberley.
10:25 ♪ ♪ ♪
10:28 ♪ ♪ ♪
10:31 ♪ ♪ ♪
10:34 Pour se déplacer,
10:36 ces vers plats rampent
10:38 grâce à leur corps mou et aplati.
10:41 Ils peuvent accélérer le mouvement
10:44 en faisant onduler les volants de leur robe
10:48 telle une danseuse de flamenco.
10:51 ♪ ♪ ♪
10:54 Cousin des escargots,
10:56 sans coquilles pour protéger ses branchies à l'arrière de son corps,
11:00 ce nudibranche semble vulnérable.
11:03 Sous leurs allures délicates,
11:05 toutes ces créatures ont développé un arsenal insoupçonné.
11:09 ♪ ♪ ♪
11:11 Celle-ci peut décharger une salve de pique si elle est attaquée.
11:15 ♪ ♪ ♪
11:19 Alors que celle-là est dotée d'un bouclier de cellules urtiquantes.
11:23 ♪ ♪ ♪
11:28 Pour dissuader leurs ennemis,
11:30 certains affichent des couleurs vives
11:32 qui signalent leur toxicité.
11:34 ♪ ♪ ♪
11:38 Tout comme la petite pieuvre à anneaux bleus.
11:41 ♪ ♪ ♪
11:46 Ce petit pois plume de 15 cm pour à peine 50 g
11:50 possède assez de venin pour terrasser
11:53 une trentaine de personnes en quelques minutes.
11:56 ♪ ♪ ♪
11:58 Minuscule, mais redoutable.
12:01 ♪ ♪ ♪
12:06 ♪ ♪ ♪
12:09 ♪ ♪ ♪
12:15 Le niveau de la mer continue de baisser
12:19 et de nombreux coraux se retrouvent hors de l'eau.
12:22 ♪ ♪ ♪
12:29 (tintement de cloche)
12:32 ♪ ♪ ♪
12:37 ♪ ♪ ♪
12:41 L'étale de marée basse est la période la plus critique
12:45 pour la faune du rivage.
12:48 La mer s'est retirée, laissant à découvert
12:51 près d'un kilomètre de plage de sable,
12:54 de récifs et de rochers.
12:57 De nombreuses espèces se retrouvent prisonnières
13:00 des mars résiduels.
13:03 ♪ ♪ ♪
13:08 Invisible, mais chaud, un vent continu balaie la côte.
13:13 ♪ ♪ ♪
13:16 L'eau stagne, s'évapore
13:20 et s'appauvrit en oxygène.
13:23 ♪ ♪ ♪
13:25 Sa température dépasse déjà 32 degrés sur le plateau rocheux.
13:29 ♪ ♪ ♪
13:34 Ces conditions peuvent gravement endommager
13:36 la plupart des coraux, sauf ici, dans le Kimberley,
13:39 où, pour supporter des températures infernales,
13:42 certains coraux s'écrètent du mucus,
13:45 qui agit comme un écran solaire.
13:48 ♪ ♪ ♪
13:50 Ces coraux sont à l'air libre depuis plus de deux heures.
13:54 ♪ ♪ ♪
13:57 Pour résister à la puissance des vagues et des UV,
14:00 ces colonies ont façonné des structures rocheuses horizontales
14:04 plutôt que verticales.
14:06 Cette architecture corallienne unique au monde
14:09 sert d'abri aux polypes de la colonie.
14:12 ♪ ♪ ♪
14:15 Ce récif abrite aussi des cnidaires,
14:18 cousins des méduses, mais sédentaires.
14:21 Leur corps, constitué d'une masse gélatineuse,
14:24 fait office de tampon
14:26 et leur permet de résister aux manques d'humidité.
14:29 ♪ ♪ ♪
14:31 Plus qu'une heure à tenir,
14:33 et ces coraux ultra-résistants seront à nouveau immergés.
14:36 ♪ ♪ ♪
14:39 Pendant ce temps,
14:41 les brouteurs partent à l'assaut des algues fixées sur les rochers.
14:46 ♪ ♪ ♪
14:49 ♪ ♪ ♪
14:52 Le quiton est de sortie.
14:55 Il se nourrit du dépôt d'algues en utilisant sa langue grappeuse.
15:00 ♪ ♪ ♪
15:03 ♪ ♪ ♪
15:06 Un autre brouteur fait son entrée en scène.
15:09 ♪ ♪ ♪
15:11 Ce lièvre de mer de 5 cm
15:14 peut rejoindre les petites mares
15:16 sans risquer d'être emporté par les cours.
15:19 ♪ ♪ ♪
15:22 Les poils de ce crabe retiennent les grains de sable
15:25 et humidifient sa carapace.
15:28 Ainsi, il peut lui aussi s'aventurer hors de son terrier
15:32 sans risquer d'être brûlé par le soleil.
15:35 ♪ ♪ ♪
15:38 ♪ ♪ ♪
15:41 Trop de monde dans la même piscine,
15:44 le crabe poilu va se nourrir dans un autre bassin de marée.
15:48 ♪ ♪ ♪
15:51 ♪ ♪ ♪
15:54 Non loin de là, la pieuvre peaufine son camouflage
15:58 en diminuant l'intensité de ses anneaux bleus.
16:01 ♪ ♪ ♪
16:04 ♪ ♪ ♪
16:07 Dès qu'elle quitte son affût,
16:09 elle affiche de nouveau sa toxicité.
16:12 En modifiant ses chromatophores,
16:14 des cellules spéciales de sa peau,
16:16 elle passe de la couleur gris roche au jaune orangé.
16:20 ♪ ♪ ♪
16:22 Mais ce crabe poilu est trop gros pour elle.
16:25 ♪ ♪ ♪
16:28 ♪ ♪ ♪
16:31 ♪ ♪ ♪
16:33 Elle poursuit sa chasse méthodiquement
16:36 en utilisant ses deux sens de prédilection,
16:39 le toucher et la vue.
16:41 Si ses ventouses captent les vibrations,
16:44 ses yeux lui permettent de voir d'infimes mouvements.
16:47 ♪ ♪ ♪
16:50 ♪ ♪ ♪
16:53 ♪ ♪ ♪
16:55 Elle accélère à l'aide d'une sorte de moteur à propulsion
16:59 en expulsant de l'eau par un entonnoir.
17:02 ♪ ♪ ♪
17:05 ♪ ♪ ♪
17:08 ♪ ♪ ♪
17:10 Ratée!
17:12 Même avec cette panoplie,
17:14 elle ne fait pas mouche à tous les coups.
17:17 ♪ ♪ ♪
17:20 ♪ ♪ ♪
17:22 Elle fouille minutieusement chaque enfractosité...
17:26 ♪ ♪ ♪
17:29 Et détecte un mouvement de ce côté-ci du bassin.
17:32 Elle libère aussitôt un peu de venin dans l'eau
17:35 pour paralyser sa proie.
17:37 ♪ ♪ ♪
17:40 ♪ ♪ ♪
17:42 Pas besoin de se précipiter.
17:44 Il suffit d'attendre que les toxines agissent.
17:48 ♪ ♪ ♪
17:51 ♪ ♪ ♪
17:54 Puis, lentement,
17:57 elle s'approche au plus près du crabe
18:00 et l'enserre avec ses tentacules.
18:03 ♪ ♪ ♪
18:05 Les taux se resserrent.
18:07 Le crabe n'a aucune chance de s'en sortir vivant.
18:10 ♪ ♪ ♪
18:13 ♪ ♪ ♪
18:15 Une fois la proie aspirée de l'intérieur par Sucion,
18:19 la petite pieuvre repart à la chasse.
18:21 ♪ ♪ ♪
18:23 Il lui reste encore une heure
18:25 avant que l'eau ne s'évapore presque entièrement.
18:28 ♪ ♪ ♪
18:31 ♪ ♪ ♪
18:35 ♪ ♪ ♪
18:38 ♪ ♪ ♪
18:41 Tout en haut du rivage,
18:43 la mangrove bordée par l'immense vasiaire
18:46 s'est adaptée pour faire face à l'asphyxie.
18:49 ♪ ♪ ♪
18:51 Une essence toute particulière s'est développée dans le Kimberley.
18:55 En plus de résister à la chaleur,
18:58 ses pâles étuviers gris supportent la sécheresse additionnelle
19:01 créée par les cristaux de sel.
19:03 ♪ ♪ ♪
19:07 Pour se débarrasser de ce sel accumulé,
19:10 ils ont une autre stratégie.
19:12 Ils perdent leurs feuilles tout au long de l'année.
19:16 ♪ ♪ ♪
19:19 ♪ ♪ ♪
19:22 ♪ ♪ ♪
19:25 ♪ ♪ ♪
19:28 ♪ ♪ ♪
19:31 ♪ ♪ ♪
19:33 Ici, au niveau de la vasiaire qui borde la mangrove,
19:36 se produit un échange qui est la clé
19:39 de la richesse sous-marine de cette région.
19:42 ♪ ♪ ♪
19:47 Les feuilles mortes des pâles étuviers
19:49 sont charriées par les rivières venant de l'intérieur des terres.
19:53 ♪ ♪ ♪
19:56 Elles finiront leur course dans l'océan,
19:59 qui, en retour, amènera des nutriments.
20:02 ♪ ♪ ♪
20:05 ♪ ♪ ♪
20:08 ♪ ♪ ♪
20:12 Ces flux de matière constituent un perpétuel apport de nourriture.
20:16 Les rivières sont autant de veines qui irriguent le Kimberley
20:20 et décloisonnent le milieu terrestre et marin.
20:23 ♪ ♪ ♪
20:27 Cette vasiaire est une interface vitale
20:30 pour tous les habitants du rivage.
20:33 ♪ ♪ ♪
20:36 ♪ ♪ ♪
20:39 ♪ ♪ ♪
20:42 ♪ ♪ ♪
20:45 ♪ ♪ ♪
20:48 ♪ ♪ ♪
20:51 ♪ ♪ ♪
20:55 Au pied des pâles étuviers, les crabes violonistes
20:58 profitent de la marée basse pour se nourrir.
21:01 ♪ ♪ ♪
21:04 Les violonistes filtrent les nutriments
21:07 et amalgament la vase en petites boules.
21:10 ♪ ♪ ♪
21:13 Ces crabes sont à la vasiaire du rivage,
21:16 ce que le ver de terre est au sol.
21:19 Il la nettoie et la réoxygène.
21:22 ♪ ♪ ♪
21:25 ♪ ♪ ♪
21:28 ♪ ♪ ♪
21:30 Dans cette même arène, ce gobi est à son aise.
21:34 ♪ ♪ ♪
21:36 Ses yeux globuleux et mobiles et sa vision à 360 degrés
21:40 lui ont valu le nom de Péréophtalme.
21:43 (petits crissements d'oiseaux)
21:46 (petits crissements d'oiseaux)
21:49 (petits crissements d'oiseaux)
21:51 Ce petit poisson s'est adapté pour pouvoir vivre hors de l'eau.
21:55 Grâce à ses branches spécialisées,
21:58 il respire à travers sa peau et par sa bouche.
22:02 ♪ ♪ ♪
22:05 ♪ ♪ ♪
22:08 Il marche, rampe, saute et se couvre debout.
22:13 Il maintient ainsi sa peau humide et se protège des ultraviolets.
22:18 ♪ ♪ ♪
22:20 Du haut de ses 10 cm, il défend à l'écart d'heure son terrier
22:24 à coups de nageoires et de dents.
22:27 C'est son ultime refuge si un prédateur s'approche.
22:31 ♪ ♪ ♪
22:34 ♪ ♪ ♪
22:37 ♪ ♪ ♪
22:40 ♪ ♪ ♪
22:43 Sur ce terrain à découvert, la vigilance est de mise.
22:47 ♪ ♪ ♪
22:50 ♪ ♪ ♪
22:53 Tel un périscope de sous-marin,
22:56 chaque œil du goby balaie entièrement le périmètre.
23:00 ♪ ♪ ♪
23:03 ♪ ♪ ♪
23:06 ♪ ♪ ♪
23:09 Mais l'un d'entre eux n'a pas vu arriver ce bioro gris.
23:13 Il a attendu que le petit poisson soit isolé
23:16 pour le prendre par surprise.
23:19 ♪ ♪ ♪
23:22 ♪ ♪ ♪
23:25 ♪ ♪ ♪
23:27 Le soleil a fait grimper la température de l'eau.
23:31 Sur une échelle de 11, l'indice UV est à présent de 9.
23:35 ♪ ♪ ♪
23:37 Impossible de rester plus de quelques secondes
23:40 à l'air libre sans protection au risque d'être gravement brûlé.
23:44 ♪ ♪ ♪
23:46 Les coraux, eux, recouverts de leur mucus, résistent.
23:50 ♪ ♪ ♪
23:53 ♪ ♪ ♪
23:55 Les crinoïdes et les ophiures doivent se déplacer.
23:59 Elles cherchent des piscines plus profondes
24:02 où l'eau les protégera de la dessication.
24:05 Ces mares résiduelles constituent pour elles
24:08 l'ultime rempart contre la mort.
24:11 ♪ ♪ ♪
24:14 ♪ ♪ ♪
24:17 ♪ ♪ ♪
24:20 Dans cette eau à 40 degrés, la petite pieuvre n'est pas en reste.
24:25 ♪ ♪ ♪
24:28 Elle suffoque et doit trouver un moyen d'échapper
24:31 aux morsures du soleil en cherchant un abri
24:34 dans ces piscines où le niveau d'eau est au plus bas.
24:38 ♪ ♪ ♪
24:41 ♪ ♪ ♪
24:44 ♪ ♪ ♪
24:47 ♪ ♪ ♪
24:50 Dans un élan vital, elle déploie ses tentacules.
24:54 Elle marche à l'air libre vers un bassin plus profond pour se protéger des ultraviolets le temps que la marée remonte.
25:01 Elle est en train de se faire un petit déjeuner. C'est la première fois qu'elle fait ça. Et elle est très contente.
25:08 Elle est en train de se faire un petit déjeuner. Et elle est très contente. Et elle est très contente.
25:13 Elle est en train de se faire un petit déjeuner. Et elle est très contente. Et elle est très contente.
25:19 Elle est en train de se faire un petit déjeuner. Et elle est très contente. Et elle est très contente.
25:25 Elle est en train de se faire un petit déjeuner. Et elle est très contente.
25:50 La marée montante est en marche. En moins d'une heure, l'eau recouvre déjà le bas du rivage et submerge enfin le plateau rocheux.
25:58 La mer amène la fraîcheur et l'oxygène nécessaire aux organismes écoraux établis dans les petits bassins.
26:06 La pieuvre à anneaux bleus retrouve sa mobilité et se met en quête d'un abri pour ne pas subir la puissance des courants ascendants.
26:19 Mais ce qu'elle trouve ici va changer sa stratégie. Ce congénère est prêt pour un tout autre dialogue.
26:25 Le mâle saisit sa chance.
26:33 C'est un moment unique. Chaque femelle ne se reproduit qu'une seule fois au cours de sa vie.
26:41 Le jeu de l'amour commence. Caresse et sussion pour accéder au manteau de la femelle sous lequel le mâle dépose son sperme.
27:04 Leur manège n'est pas passé inaperçu. Un autre prétendant bondit sur le mâle et l'en sert pour qu'il lâche prise.
27:11 Au sommet du trio, il tente lui aussi de déposer sa semence.
27:31 Après une heure d'ébats, les pieuvres se séparent.
27:34 La femelle, elle, vit ses dernières marées. D'ici quelques semaines, après l'éclosion de ses œufs, la petite pieuvre mourra.
27:59 L'eau a recouvert le plateau rocheux et s'invite dans la vasière et la mangrove.
28:04 Péryophtalme et Violoniste s'abritent pour ne pas être emportés par les courants.
28:24 En profondeur, les courants atteignent une vitesse de 22 km/h et brassent sable, particules et nutriments.
28:31 Chaque seconde, la marée entraîne avec elle des millions et des millions de litres d'eau qui partent à l'assaut du rivage.
28:42 C'est un phénomène d'une force prodigieuse.
28:52 En deux heures, 5 mètres d'eau ont recouvert le plateau rocheux.
28:56 Le récif corallien et la pente douce du plateau continental de Kimberley accentuent la vitesse des courants, créant des tourbillons ultra-puissants.
29:07 Le haut rivage est maintenant inondé.
29:19 Le récif corallien est maintenant inondé.
29:22 Le récif corallien est inondé.
29:25 Une femelle tortue verte parcourt paisiblement les derniers mètres d'un périple long de 2000 km.
29:48 Elle et d'autres comparses se réunissent ici. Ces géantes se sont laissées porter par la marée montante.
29:55 Cette plage de Kimberley est le rendez-vous immanquable pour ces voyageuses au long cours.
30:03 Femelles émales retournent sur leur lieu de naissance pour s'accoupler.
30:14 Pendant cette période, ces herbivores ne se nourrissent presque plus. Ils sont concentrés sur tout autre chose.
30:21 Un mâle de plus d'un mètre de long tente une approche. Il monte sur la femelle qui fait sa taille.
30:43 Des petites griffes présentes sur ses nageoires avant lui assurent sa prise.
30:47 Bien qu'allégées par la flottaison, ce sont près de 250 kg que doit porter la femelle.
30:54 Cela ne dissuade pourtant pas l'intrus qui les poursuit.
31:10 Un troisième prétendant fait son entrée en scène.
31:12 Puis un quatrième.
31:37 Un troisième prétendant fait son entrée en scène.
31:39 C'en est trop pour la femelle. Elle profite de la bagaille et s'échappe.
31:51 Elle s'éloigne de la femelle.
31:53 Elle s'éloigne de la femelle.
32:20 Alors que vu d'ici, tout semble calme, le corail relève un autre défi. Et non des moindres.
32:27 Les particules remuées par la marée se déposent sur sa surface.
32:32 Une des adaptations des coraux de Kimberley réside dans un tour de passe-passe.
32:38 Lorsque des micro-particules se déposent sur son manteau, le corail crée un courant imperceptible
32:47 qui les remet en suspension dans la colonne d'eau.
32:50 Grâce à cette capacité d'évacuation active, il évite la mort par étouffement.
32:57 Ce sont près de 400 espèces de coraux qui s'accommodent à la vie en eau trouble.
33:15 Ce pétrifié, un excessif corallien, est l'un des plus sains au monde.
33:19 Ce verre encastré dans le corail est un spirobranche.
33:31 A l'aide de sa couronne tentaculaire, il attrape les micro-particules pour se nourrir.
33:36 En créant des mouvements d'eau avec ses spirales, il en fait profiter le corail.
33:41 Le repas de cet hydraire dépend entièrement de la quantité de plancton qui passe à sa portée.
33:56 Pour les nombreux prédateurs du récif corallien, la marée mentante est le moment idéal pour se nourrir.
34:25 Les jeunes barracudas venant du large stationnent à proximité du récif.
34:32 Ils y délogent de petits poissons et des crustacés.
34:36 Ce ne sont pas les seuls au rendez-vous.
34:52 Ces jeunes méroux n'ont rien mangé depuis ce matin.
34:55 Habituellement nocturnes, ils inspectent la barrière de corail à la recherche d'alevins ou de petits poissons.
35:16 Un peu plus loin sur la barrière de corail, ce serpent de mer en profite lui aussi pour chasser un flanc de récif.
35:23 C'est l'un des serpents les plus venimeux au monde.
35:30 Pourtant, cette femelle dont la morsure est fatale, n'utilise son venin que pour tuer une proie qui risquerait de lui échapper.
35:45 Elle ne possède pas de branchies.
35:48 Pourtant, elle est capable de passer de longs moments sous l'eau.
35:52 Son poumon unique, qui s'étend sur l'ensemble de son corps, est une réserve d'air qui lui permet de rester immergée près de 30 minutes.
36:01 Les capacités de ce serpent marin ne s'arrêtent pas là.
36:05 Elle peut respirer par la peau pour compléter ses besoins en oxygène et prolonger ses apnées.
36:13 Guidée vers le récif grâce à son odorat, elle utilise ensuite la vision sur de courtes distances.
36:20 Elle affine sa recherche de proie à l'aide de petits récepteurs placés sur sa tête.
36:27 Rien pour elle dans ce squelette de corail.
36:36 Elle retentera sa chance plus tard.
36:39 [Bruit de la mer]
36:43 La topographie de Kimberley offre des baies aux eaux calmes et protégées.
36:55 Ce moment de marée haute est idéal pour ce duo mère-fils.
37:01 [Bruit de la mer]
37:06 [Bruit de la mer]
37:08 Ce baleineau âgé de moins d'un mois est né dans une nurserie située à quelques kilomètres de là.
37:14 [Musique]
37:27 Alors que le jeune s'enhardit, sa mère reprend des forces.
37:32 Un périple long de 13 000 kilomètres les attend d'ici un mois pour rejoindre l'Antarctique.
37:37 [Musique]
37:54 [Bruit de la mer]
38:05 L'étal est le point le plus haut de la marée.
38:08 L'eau recouvre tout le rivage jusqu'à la Grande-Basière.
38:13 [Bruit de la mer]
38:22 Pour les orcelles d'Australie, le moment est venu de chasser.
38:25 Ces dauphins se transmettent les informations sur la nourriture à l'aide de vocalises composées de clics répétés.
38:33 [Musique]
38:55 L'opacité de la mer ne gêne en rien leur quête de nourriture.
38:59 [Musique]
39:02 Grâce à leur sonar, ils repèrent les proies à proximité.
39:05 Les sons émis en direction de la vase leur reviennent en écho.
39:10 [Musique]
39:13 À l'aide de leur bec, ils fouillent la boue pour y déloger les crabes violonistes et les pyrhéophtalmes enfouis dans leur terrier.
39:20 L'écolocation est imparable.
39:22 [Musique]
39:24 Ces moments de sociabilité permettent de maintenir la cohésion familiale et sont essentiels à la survie de l'espèce.
39:31 [Musique]
39:36 Il est temps de battre en retraite.
39:39 Les orcelles d'Australie font face au premier courant de surface qui annonce la marée descendante.
39:45 [Musique]
39:55 Les forces invisibles et puissantes de la marée se remettent en marche.
40:00 [Musique]
40:01 L'eau se retire d'abord de la mangrove et de la vasière.
40:05 [Musique]
40:11 Elle s'écoule des rivières jusque dans la mer et offre de nouveau la grande vasière aux oiseaux de rivage.
40:19 [Musique]
40:30 Dans cette lumière rasante, les pyrhéophtalmes finissent leur journée en paradant en grande pompe.
40:36 [Musique]
40:40 Pour impressionner les femelles, les séducteurs déploient l'excroissance de leur nageoire dorsale.
40:47 [Musique]
40:50 Sautée dans la vase, s'agitée d'arrière en avant,
40:54 ce tout petit poisson produit des signaux auditifs et visuels pour ne pas passer inaperçu.
41:00 [Musique]
41:02 Mais avec ces démonstrations, ce pyrhéophtalme a malencontreusement attiré l'attention de l'égrette.
41:09 [Musique]
41:20 Six heures ont passé depuis la marée basse et la mer recouvre à nouveau le récif.
41:26 Le temps de la nuit n'offre pas le même repos sous les flots.
41:32 [Musique]
41:40 Rascasse volante, manini, sergent-major et poisson-demoiselle s'abritent dans les enfractosités des coraux.
41:49 Mais rien ne les protège des prédateurs nocturnes.
41:55 [Musique]
42:10 Le soleil darde ses premiers rayons sur l'océan,
42:14 pendant que d'invisibles forces continuent leur incessant labeur.
42:18 Malgré leur puissance, les flots n'ont pas ébranlé les êtres vivants de Kimberley
42:24 qui jour après jour, marée après marée,
42:27 perpétuent l'histoire de leur espèce, surmontant ces immuables métamorphoses du rivage.
42:35 [Musique]
43:04 ♪ ♪ ♪

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