• il y a 9 mois
De Caïn à Nordahl Lelandais, l’histoire est jalonnée de tueurs, sinistres, effrayants parfois flamboyants plus souvent minables, ils ont de tout temps défrayé la chronique. Parmi ces assassins, les femmes ne sont pas en reste car elles ont tué, certes moins souvent que les hommes, mais elles ont tué pour les mêmes raisons qu’eux et cela depuis l’aube des temps. L’opinion générale se figure sans doute encore que la passion conduisait leur geste tant les femmes furent longtemps présentées comme des êtres déraisonnables et faibles, jouets de leurs émotions. Pourtant, nombre d’entre elles étaient de froides calculatrices. "Passé-Présent" reçoit aujourd’hui Marc Lefrançois qui, à travers le portrait de seize meurtrières, fait revivre ces faits divers d’autrefois et interroge mobiles, méthodes et décisions de justice.
Transcription
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00:08 [Générique]
00:36 Bonjour et bienvenue dans Passer présent,
00:38 l'émission historique de TVL présentée en partenariat avec la revue d'Histoire européenne.
00:45 De Caïn à Normand Lelandais, l'histoire est jalonnée de tueurs sinistres,
00:51 effrayants, parfois flamboyants, plus souvent minables.
00:54 Ils ont de tout temps d'effrayer la chronique.
00:56 Je dis "ils" mais je pourrais dire "elles" également.
01:00 Il n'y a pas de raison car les femmes ont tué, certes moins souvent que les hommes,
01:04 mais elles ont tué pour les mêmes raisons qu'eux.
01:06 Et cela depuis l'aube des temps.
01:08 L'opinion générale se figure sans doute encore que la passion conduisait leurs gestes
01:12 tant les femmes furent longtemps présentées comme des êtres déraisonnables et faibles,
01:17 jouées de leurs émotions.
01:18 Pourtant, ainsi que nous allons le voir avec notre invité,
01:21 nombre d'entre elles étaient de froides calculatrices.
01:24 Je reçois aujourd'hui Marc Lefrançois qui, à travers le portrait de 16 meurtrières,
01:30 fait revivre ses faits divers d'autrefois
01:32 et interroge mobile méthode et décision de justice.
01:36 Marc Lefrançois, bonjour.
01:37 Bonjour.
01:38 Après avoir enseigné l'histoire et la littérature,
01:41 vous êtes actuellement professeur de culture générale
01:43 à l'École supérieure des pays de la loi
01:46 et vous êtes fait une spécialité d'écrire,
01:48 non pas des grandes biographies ou de volumineuses études historiques,
01:52 mais plutôt des ouvrages que je qualifierais de livres à picorer.
01:57 C'est-à-dire qu'on peut les feuilleter, lire un chapitre de temps en temps,
02:01 s'arrêter, reprendre dans un sens ou dans l'autre.
02:03 Et je dois dire que c'est un format assez intéressant, agréable
02:06 et surtout qui permet d'apprendre beaucoup de choses
02:08 sans être assommant ou chronophage.
02:11 Alors je vais en citer quelques-uns.
02:13 Vous avez ma dose quotidienne d'histoire,
02:17 ça c'est pour les drogués,
02:18 qui vous embarque pour un tour du monde de l'histoire en 365 jours.
02:22 C'est paru chez Armand Colin en 2021.
02:26 Nous avons également les histoires insolites des rois et des reines de France,
02:31 chez City Editions en 2013.
02:33 Histoire insolite de Napoléon, en 2015 toujours chez City Editions.
02:38 Histoire secrète et curieuse de Versailles.
02:40 Histoire insolite des grands aventuriers chez City Editions.
02:43 Ou bien, je l'ai déjà dit,
02:46 histoire des grands résistants de Jeanne d'Arc à De Gaulle chez Armand Colin en 2022.
02:52 Ou encore 49 petites histoires dans l'histoire de France chez DBS.
02:57 J'ajoute aussi que vous êtes très présent sur internet.
03:01 Vous tenez sur LinkedIn, vous appelez ça des chroniques ?
03:05 Oui, une sorte de chronique quotidienne.
03:07 Et même sur TikTok maintenant.
03:09 Oui, je me suis mis à la modernité.
03:11 Pour vous apprécier à un public peut-être plus jeune.
03:14 Je vous ai invité aujourd'hui pour nous parler d'un de vos derniers livres,
03:18 "Les grandes criminels de l'histoire".
03:22 C'est un sujet qui vous intéresse, je crois,
03:24 du moins le crime, car vous avez déjà aussi publié,
03:26 je ne l'ai pas cité, un livre sur les tueurs en Syrie.
03:30 Alors pourquoi les femmes criminels ?
03:31 Est-ce que comme le public en général,
03:34 vous êtes fasciné par le crime au féminin ?
03:38 Alors si j'avais le goût de la provocation,
03:39 je dirais qu'en fait, effectivement,
03:41 mon précédent livre sur le sujet était consacré aux tueurs en Syrie,
03:44 dans l'intimité des tueurs en Syrie,
03:46 qui sont en fait à 99% des hommes.
03:49 Et donc peut-être que ça procède d'une envie de parité,
03:53 d'égalité dans le traitement du crime.
03:55 Mais est-ce que le crime au féminin fascine plus que le crime au masculin,
03:59 qui paraît presque malheureusement banal ?
04:01 Alors je pense qu'en ce qui concerne, par exemple, les tueurs en Syrie,
04:04 effectivement, il y a une sorte de fascination morbide pour certains tueurs.
04:08 En revanche, effectivement, le crime féminin fascine,
04:11 alors toujours avec peut-être un mélange de fascination et d'effroi,
04:14 parce que c'est effectivement un interrogement de la nature humaine,
04:17 peut-être plus que l'homme encore.
04:19 Et pourquoi ? Vous arrivez à l'expliquer ?
04:21 Je pense que c'est pareil.
04:23 Il me semble que ça procède de préjugés anciens, longtemps enracinés,
04:28 c'est-à-dire qu'en fait on prête à la femme,
04:30 la femme c'est la mère, c'est la mente,
04:34 c'est la femme en fait dans tout ce qu'elle peut avoir d'honorable.
04:38 Elle donne la vie finalement, on l'imagine mal.
04:40 Le fait qu'elle apprenne, ça choque profondément.
04:44 Alors j'imagine que là vous en avez 16, c'est ça ?
04:48 Oui, oui.
04:50 Bon, il n'y a pas eu que 16 meurtrières dans l'histoire, ça serait bien.
04:53 Mais j'imagine que la sélection a été draconienne,
04:55 comment vous avez procédé ?
04:57 Vous avez dû faire une recherche finalement depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours,
05:01 et ensuite il a fallu les sélectionner.
05:03 Et même pour tout vous dire, en fait certains textes ont été écrits,
05:06 au final en fait on a retenu peut-être les plus caractéristiques,
05:10 celles qui sont les plus connues d'un point de vue historique
05:12 ou les plus marquantes par leurs actions.
05:14 Mais il y a certaines en fait que je n'ai pas évoquées,
05:16 que j'aurais bien aimé, alors ce sera peut-être l'objet d'un deuxième livre.
05:19 Je pense notamment, puisque je suis d'Angers,
05:21 à Germaine Leloy qui est la dernière femme guillotinée en France,
05:25 condamnée à mort en 1949,
05:28 exécustée en fait à la prison d'Angers juste à côté de chez moi.
05:31 Donc effectivement c'était une figure qui m'intéressait.
05:33 – Elle fait cette bravoure.
05:35 – En fait, voilà, elle habite dans un petit village à côté d'Angers
05:39 et elle avait assassiné son mari à coup de hache.
05:42 Elle avait failli essayer de faire passer ça fort maladroitement pour un cambriolage,
05:45 donc c'était un peu perdu dans ses explications.
05:48 Très vite elle avait été percée à jour.
05:51 – Et sinon, dans mon préambule, j'ai cité qu'à un premier meurtre de l'histoire,
05:58 est-ce qu'on sait qu'elle est la première meurtrière,
06:00 est-ce qu'il y a une première meurtrière symbolique dans l'histoire ?
06:03 – Alors il y a Lilith effectivement qui incarne un peu le mal.
06:06 Je pense qu'après ce sont des figures mythologiques comme Médée,
06:09 les grandes empoisonneuses.
06:11 Donc on a aussi, je pense,
06:14 ça aurait mérité aussi de s'y intéresser à l'histoire antique.
06:18 Une empoisonneuse célèbre qui avait travaillé pour Agrippine,
06:22 Locuste, qui a empoisonné un certain nombre de personnages illustres.
06:27 Donc effectivement, on peut remonter très très loin à des figures mythiques
06:31 qui ont peut-être conformité après les préjugés qu'on avait effectivement
06:34 sur le maléfice qui pourrait être proprement fulminant.
06:38 – Alors vous avez parlé de prison, vous avez parlé de Locuste.
06:43 Et effectivement, c'est ce qui est écrit d'ailleurs,
06:46 je crois, sur le quatrième de couverture,
06:48 "beaucoup usent du poison", c'est un point commun ?
06:52 – Alors on prêtait justement cette arme en fait par excellence aux femmes
06:56 et qu'on expliquait en fait par une moindre force physique.
06:59 Et donc effectivement elles seraient obligées d'employer la ruse,
07:03 des techniques un peu surnoises,
07:04 enfin ce qui semble maintenant évidemment assez idiot comme raisonnement.
07:08 Mais c'est vrai que c'est vraiment une arme qui est spécifique aux femmes.
07:12 Alors effectivement peut-être que c'est quelque chose
07:15 qui est peut-être un peu plus calculé, un peu plus médité,
07:18 mais il y a le nombre d'empoisonneuses qui est assez saisissant.
07:21 Alors si on voulait effectivement faire des clichés,
07:24 on pourrait dire que l'homme c'est le meurtre brutal,
07:26 la hache et autres armes blanches.
07:29 Et la femme effectivement ce serait quelque chose d'un petit peu plus dissimilé.
07:32 Mais voilà, je n'aime pas trop effectivement les catégories.
07:35 Simplement effectivement c'est assez saisissant de voir que c'est quelque chose…
07:38 Vous citez un journaliste bordelais dans les années 1900,
07:46 il dit "le poison est l'arme des lâches, l'arme des femmes surtout,
07:49 il semble que de nos jours où les crimes passionnels trouvent dans leur exécution brutale,
07:53 dans la sauvagerie d'un coup de réveil ou de poignard des excuses,
07:56 des atténuations ou des indulgences auprès de la justice,
07:59 l'empoisonnement longuement prémédité".
08:01 Ça c'est important.
08:02 "Savamment mûri, habilement servi à de petites doses,
08:06 par un surcroît de perversité ne peut inspirer que l'horreur
08:09 et commander une sévérité exemplaire comme le plus odieux des crimes".
08:12 C'est vrai que le poison, si je vous plante d'un coup de couteau,
08:15 ça peut être effectivement ce coup de la colère,
08:17 mais le poison il faut l'acheter, il faut le préparer, il faut l'administrer.
08:21 Donc est-ce que cette spécificité féminine,
08:25 finalement ça demande une froideur et un calcul ?
08:27 Oui c'est ça, une combinaison, une préméditation.
08:30 Et pourtant en fait certaines en bénéficient d'une certaine mensitude
08:32 puisque le poison, bizarrement, va être aussi associé au crime passionnel.
08:36 On a effectivement des femmes qui vont tuer leur mari
08:39 par amour de leur amant.
08:41 Et ça c'est quelque chose qui va même fasciner les écrivains
08:43 puisqu'on aura Moryac ou Flaubert qui vont s'en inspirer
08:48 de Lafarge ou Cannavie pour leurs héroïnes.
08:51 Donc c'est assez étrange parce qu'il y a cette dichotomie
08:54 entre cet art presque scientifique, prémédité, prévu,
09:00 presque savant du crime.
09:02 D'ailleurs ça fascinait Agatha Christie,
09:05 je crois que c'était en travaillant dans une officine,
09:07 elle s'est rendue compte à quel point c'était facile
09:08 de se débarrasser d'un homme ou des hommes.
09:10 Et donc elle avait compris la toute puissance des poisons.
09:13 Alors fort heureusement c'était toute puissance romanesque.
09:16 Et en fait effectivement c'est assez étrange parce que
09:19 on peut quand même qualifier un crime de passionnel
09:21 alors même qu'il a été prémédité.
09:23 Parce qu'effectivement elles peuvent tuer également par amour.
09:26 Et puis les poisons ce n'est pas comme dans les films,
09:28 visiblement d'après ce que vous écrivez.
09:30 Je ne me repasse pas tout de suite,
09:32 en général c'est quand même extrêmement douloureux,
09:34 ça peut durer très longtemps sans sortir et des grosses séquelles.
09:36 Alors l'arme privilégiée, le poison le plus populaire
09:40 c'est quand même l'arsenic qui a été assez longtemps employé.
09:44 La mororaf, parce qu'effectivement c'est assez facile de s'en procurer.
09:48 Certains poisons en fait ils peuvent être tués lentement
09:51 et des fois même en fait on recherche cette lenteur,
09:54 une sorte de vengeance terrible.
09:56 – Alors nous allons passer en revue quelques-unes de ces charmantes créatures.
10:03 Est-ce qu'on peut faire des catégories de ces meurtrières ?
10:09 – En fait oui, en travaillant sur le livre,
10:11 je me suis rendu compte qu'effectivement ressortaient des personnages.
10:14 On ne va pas dire des personnages illustres,
10:16 sinon effectivement par leur crime.
10:18 Effectivement en premier lieu j'avais retenu,
10:21 parce qu'effectivement c'est ma marotte,
10:22 des personnages historiques.
10:24 Parce qu'effectivement en fait certaines criminels
10:26 ont marqué l'histoire de France,
10:27 appartiennent même à l'histoire de France,
10:28 par leurs assassinats ou leur caractère,
10:32 des personnages assez singuliers.
10:34 Et en premier lieu, je pense que vous pensez aussi à Margaret Stenyell,
10:38 qui est assez saisissante, une histoire absolument incroyable.
10:42 – On va raconter après, on va raconter.
10:45 En gros les historiques.
10:46 – Alors les historiques, après effectivement,
10:49 je pense que l'effroi, la brutalité du crime également
10:54 m'ont profondément marqué.
10:55 Et donc il y a quelques personnages qui m'ont vraiment terrifié.
10:59 Vraiment, par la violence envoyée, le nombre de meurtres,
11:05 c'est assez saisissant.
11:07 Et puis il y a aussi une catégorie qui est assez étrange
11:09 de femmes acquittées.
11:10 Je me suis rendu compte qu'en fait parmi toutes ces criminels,
11:13 nombreuses avaient bénéficié d'une étrange monstitude,
11:16 étant acquittées ou alors condamnées aux travaux forcés,
11:19 à perpétuité, puis à 20 ans, puis graciées.
11:22 Donc c'est assez étonnant.
11:24 – Parce qu'elles ont bien préparé en défense,
11:26 elles étaient manipulatrices jusqu'au bout ?
11:28 – Certaines oui, parce que par exemple Marguerite Stanaël
11:31 avait charmé son public, comme Landru le fera,
11:36 mais avec moins de succès.
11:37 Et je pense que cette monstitude dont elle bénéficie
11:42 procède toujours en même des mêmes préjugés.
11:44 En fait finalement on explique le crime par une faiblesse féminine
11:49 et donc effectivement on leur apporte certaines explications.
11:53 – Alors je vous propose d'en passer quelques-unes en revue,
11:56 on a préparé un peu l'émission quand même.
11:59 Donc effectivement parmi les historiques, il y en a deux,
12:01 on va sortir donc la Brunvilliers, et puis Marguerite Stanaël également.
12:08 Alors la Brunvilliers, c'est la marquise de Brunvilliers,
12:12 racontez-nous un peu son histoire.
12:14 – En fait, on pourrait dire 16 histoires,
12:16 parce qu'il y a deux histoires en une.
12:17 Et je me suis effectivement focalisé sur la Brunvilliers,
12:20 qui est assez étonnante.
12:22 C'est une marquise mariée, évidemment,
12:25 pratiquement de force à un homme qu'elle n'aime pas.
12:28 Elle tombe amoureuse d'un charmant chevalier, Saint Trois.
12:32 Alors c'est un personnage plus qu'ambigu pour ne pas dire franchement louche.
12:36 Et donc en fait ils vont former une sorte de combinaison diabolique.
12:39 Alors il y a effectivement l'opposition paternelle,
12:43 où effectivement le père se rend compte que sa fille,
12:46 la marquise de Brunvilliers, a une aventure,
12:48 il cherche à y mettre un terme.
12:50 Et donc, à l'aide de Cachet, puisqu'il y a certaines bonnes relations,
12:53 Saint Croix est arrêté et en Bastillet.
12:56 Et là on est un peu dans du…
12:58 – On est nés en 1730, donc on est au 17ème siècle.
13:01 – Oui, voilà, c'est ça, donc effectivement, oui.
13:05 En fait, on est dans du Alexandre Dumas,
13:06 parce qu'en fait ce personnage de Saint Croix
13:09 rencontre un personnage encore plus romanesque, un certain Exili,
13:12 qui est une sorte d'alchimiste, mais plutôt empoisonneur italien.
13:15 En fait, on prête aux Italiens à l'époque
13:17 une sorte de grande maîtrise dans l'art de l'empoisonnement.
13:20 Et cet Exili forme Saint Croix au poison.
13:22 Saint Croix sort de prison et là effectivement,
13:25 il forme avec la marquise de Brunvilliers un couple redoutable,
13:28 qui va mettre à profit ses nouveaux talents,
13:32 il va former la marquise.
13:33 Et là, le père de la marquise, les deux frères disparaissent
13:38 et un certain nombre de personnes, puisqu'apparemment
13:40 ils vont vendre leurs talents aux plus offrants,
13:43 pour se débarrasser, qui d'un père gênant,
13:45 ou d'un mari un peu ennuyeux.
13:48 Et donc, un certain nombre de personnages vont mourir
13:51 par ce couple.
13:53 - D'avant-rentourage, oui.
13:54 - La façon dont on va comprendre l'implication criminelle
14:03 de la marquise va être assez étonnante,
14:04 puisqu'en fait c'est un accident.
14:06 Saint Croix travaille sur ses poisons, il porte un masque
14:09 et apparemment il y a eu une fuite, on va le retrouver mort.
14:11 Donc, on va ouvrir une cassette et on va découvrir
14:13 un certain nombre de fioles et puis des preuves
14:16 vraiment accablantes.
14:17 Et on va poursuivre la marquise.
14:18 Alors là c'est pareil, on est dans le roc-en-molesque
14:20 puisqu'elle va s'échapper, on va la retrouver dans un couvent.
14:23 Enfin, il y a une histoire de policier déguisé en prêtre
14:25 pour la saisir.
14:27 Bon, en fait, pour faire vite, elle va être jugée et donc…
14:30 - Elle ne va pas forcément être jugée vite, on attend.
14:32 - Elle va être exécutée.
14:33 - Mais donc, il n'y a pas de… c'est un meurtre qui…
14:36 ce sont des meurtres qui ont vraiment marqué l'époque ?
14:37 C'est-à-dire que les gazettes sont en temps appareil ?
14:39 - Oui, parce qu'en fait…
14:40 - Est-ce qu'on a atteint le pouvoir également ?
14:42 - En fait, ça a vraiment marqué les esprits parce qu'effectivement,
14:45 déjà, elle appartenait à la noblesse, donc c'était une marquise.
14:48 Donc bon, elle a eu certains traitements de faveur
14:52 mais elle a failli échapper à la question pour autant.
14:54 Et là, justement, toute la question est là puisqu'elle va révéler
14:58 en fait une sombre affaire de poison.
15:01 Et on va se rendre compte qu'en fait, Paris est tissé
15:04 par un sombre réseau d'empoisonneurs.
15:07 Et donc, il va y avoir un vaste coup de filet par la Réunie
15:10 qui est donc le célèbre policier de l'époque.
15:12 Et on va mettre la main sur un personnage encore plus sombre
15:15 qui s'appelle "La voisin".
15:16 Et là, c'est un deuxième volet qui va vraiment marquer les historiens
15:21 et puis en fait l'histoire de France puisque "La voisin"
15:23 va révéler en fait des implications à plus haut niveau,
15:26 donc à Cours de Versailles, qui impliquerait peut-être à Montespan
15:30 dans le crime, peut-être avec la mort un peu peu naturelle
15:34 de Mademoiselle de Fontange.
15:36 Et donc effectivement, lui XIV, alerté par ses implications,
15:40 va étouffer l'affaire.
15:41 Et donc voilà, il y aura des scellés qui seront...
15:45 - La marquise de Brunvilliers, elle finit sur l'échafaud.
15:50 - Ah oui, oui. Et puis après, on va incinérer son corps
15:54 pour qu'il n'y ait pas de culte un peu étrange.
15:57 - Donc c'était un couple.
16:00 En revanche, c'est le seul couple que vous citez dans...
16:04 - Les couples diaboliques, c'est aussi étonnant.
16:07 - Oui, c'est vrai, en fait c'est un sentiment un peu particulier.
16:10 Alors ça pourrait être l'objet encore d'un troisième livre,
16:12 "Entre les hommes qui tueront ses lignes".
16:13 - De quoi on se parle le soir, si vous voulez, en se couchant.
16:16 Tu as bien dormi ? - Oui, oui, qu'est-ce que tu as fait ?
16:18 Ça peut être facile.
16:19 On va faire un saut dans le temps et évoquer également
16:26 Marguerite Steinheil.
16:28 - Un personnage incroyable.
16:30 - Allez-y, racontez. Donc là, on est...
16:33 - Alors je vais commencer un petit peu avant.
16:34 Alors justement, ce qui n'est pas un crime.
16:36 En fait, l'histoire commence par une mort involontaire,
16:39 celle du président Félix Faure.
16:41 On est en 1899 au palais de l'Elysée.
16:44 Et là, en fait, tout le monde, c'est l'alerte générale,
16:46 en fait, le président se trouve mal.
16:48 Il se trouve qu'il est dans un petit cabinet
16:51 avec Marguerite Steinheil qui était sa maîtresse officielle.
16:54 Elle était mariée, son mari Adolf était un peintre assez médiocre.
16:59 Mais par le biais de sa femme, il obtenait des commandes officielles.
17:02 Donc voilà, il y a eu une sorte de bonne entente
17:04 dans ce triomphe un petit peu étrange.
17:06 Et Marguerite Steinheil, en fait, faisait bénéficier de ses faveurs
17:10 le président qui était déjà âgé.
17:12 Et apparemment, effectivement, il aurait eu une crise à ce moment-là.
17:14 - Une crise, qu'est-ce qu'il y a ?
17:16 - Je vais pas rentrer dans les détails.
17:18 - Mais l'histoire est connue.
17:20 - Et effectivement, avec les bons mots,
17:22 on la surnommera la pompe funèvre
17:24 en fonction de ses dernières occupations.
17:27 Et donc, première apparition dans l'histoire.
17:30 Quelques années s'écoulent.
17:31 Et là, effectivement, elle va à nouveau surgir dans l'histoire.
17:33 Mais alors là, pour un fait divers, bien plus sordide.
17:36 Un double meurtre.
17:38 Donc, dans la maison où elle est, son mari et sa mère sont retrouvées morts,
17:42 assassinées, soit disant, par une bande de cambrioleurs.
17:45 Elle-même a été retrouvée attachée.
17:47 Et très vite, on va mettre en doute cette version officielle de Marguerite Steinheil.
17:52 Il y a beaucoup d'invraisemblances dans cette histoire.
17:56 Une sorte de bijou volé, le valet qu'elle accuse.
18:00 Elle, manifestement, elle ment.
18:03 En même temps, elle séduit le public, les juges.
18:06 - C'est une belle femme.
18:08 - C'est une très belle femme, effectivement,
18:09 et qui maîtrisait l'art de la séduction à son plus haut degré.
18:12 Et ça va être l'affaire du siècle.
18:15 Il va y avoir un procès retentissant.
18:17 Et là, on va vraiment avoir des preuves de sa machination,
18:21 pour se débarrasser de son mari et de sa mère.
18:24 Avec une absence de scrupules, un sang-froid diabolique.
18:28 Là, on s'attend à ce qu'elle soit condamnée.
18:31 Et c'est le troisième volet de cette histoire.
18:33 - Ils sont mariés comment ?
18:36 - Si je me souviens bien, étranglée, la mère dans une position absolument incroyable.
18:44 - Elle a une complicité.
18:46 - Ah oui, non, non.
18:48 Elle a œuvré elle-même avec une violence absolument incroyable.
18:50 Et puis, ce qui est fascinant, c'est qu'elle va s'en sortir.
18:54 Elle va être acquittée.
18:56 Elle va partir à l'étranger, se marier avec un riche anglais.
19:00 Elle sera honorée.
19:02 Elle va disparaître un peu de l'histoire,
19:05 mais elle aura une très belle fin.
19:07 Pour une de ses courtisanes, de ses figures phares de la belle époque.
19:12 C'est un des personnages un peu truculents.
19:15 - J'ai vu que vous citez dans le chapitre qui lui est consacré Bertillon.
19:19 Ce sont les premières actions de Bertillon, les premières empreintes digitales.
19:23 - C'était la naissance de la science moderne.
19:25 On était encore au balbutiement.
19:27 Je pense qu'elle en a également profité.
19:29 En fait, ce qui est un peu terrible avec les commencements de la science criminelle,
19:35 c'est que les experts vont souvent se recouper.
19:37 Et ça va profiter à certaines criminels qui gagneront de cette ambiguïté,
19:43 de ces témoignages qui se contredisent.
19:46 Donc, certaines seront acquittées, même si on avait l'épreuve.
19:50 D'ailleurs, je termine avec Marie Bénard, c'est un fait assez troublant.
19:55 - On va reparler de Marie Bénard à la fin.
19:57 Après, ce sont ces deux grands criminels, Brunvilliers et Stenel,
20:01 qui ont marqué leur époque.
20:04 D'autres, on voit vraiment dans les baffons, il y en a deux ou trois qui sont pas mal.
20:12 On va commencer par Hélène Gégado.
20:16 - C'est vraiment une serial killer, vous pouvez le dire.
20:21 - On dit Hélène Gégado, et en fait, elle a été inculpée,
20:25 elle a été reconnue coupable d'une trentaine de meurtres,
20:27 33 ou 35 je crois.
20:29 Et en réalité, on pense qu'elle a tué 70 personnes.
20:31 - Elle fonctionnait comment ?
20:34 - Comment on peut tuer 70 personnes et n'être identifié qu'à la fin ?
20:40 On est au début du siècle...
20:42 - Le mi-19e.
20:44 - Le mi-19e, en Bretagne.
20:46 Elle va profiter d'une circonstance assez exceptionnelle,
20:50 une épidémie de colérage, je crois.
20:52 Et on va attribuer un certain nombre de morts mystérieuses de son entourage
20:56 à cette épidémie.
20:58 Elle va profiter à la fois d'une science criminelle qui est absente,
21:02 d'un certain nombre de préjugés positifs,
21:04 on s'en fait voir parce qu'en fait, c'est une femme très pieuse,
21:06 on ne peut pas parler d'elle.
21:08 - Elle tue qui, comment, et qu'est-ce qu'elle fait dans la vie ?
21:12 Elle est placée comme servante ?
21:14 - Comme servante, elle est complètement illettrée.
21:16 C'est une femme très simple.
21:18 Et là, c'est une des raisons aussi qui expliquent qu'on ne l'ait pas reconnue
21:22 comme criminelle, c'est que ce sont des crimes gratuits.
21:24 En fait, elle ne tire aucun profit de ses crimes.
21:26 Alors, elle vole bien quelques bouteilles parce qu'elle a tendance
21:30 un peu à trop boire.
21:32 Mais en fait, c'est de la jalousie, de la miscinerie,
21:36 ou du calcul, ou de la pure méchanceté.
21:38 En fait, une réflexion d'un de ses maîtres un peu déplacée,
21:42 ou effectivement un peu méchante, ou une critique de sa cuisine,
21:46 et voilà, on assaisonne la soupe avec un petit peu d'arsenic,
21:48 et c'est réglé.
21:50 Une servante, une autre servante est un peu trop appréciée de son patron,
21:54 et la même chose, la servante va disparaître très rapidement.
21:56 Donc, il y a une sorte de mesquinerie dans le crime, mais constante.
22:02 Et effectivement, c'est peut-être cette mesquinerie qui va faire
22:04 qu'elle ne sera pas remarquée, qu'elle va passer à travers le...
22:06 - Ça dure combien son histoire ?
22:08 - Je ne m'en souviens plus, ça dure vraiment plusieurs années,
22:10 puisqu'effectivement, elle va être prise,
22:14 parce qu'elle va travailler pour un juriste,
22:16 qui va se poser enfin les bonnes questions.
22:20 - Donc, elle va de place en place ?
22:22 - Oui, de place en place jusqu'à Rennes.
22:24 Elle va se déplacer dans les villages, dans les petites villes.
22:28 Elle va effectivement, à l'époque, comme c'est une servante,
22:30 elle cherche des emplois, et donc elle est assez mobile.
22:34 C'est assez étrange, parce qu'effectivement,
22:36 comme il y avait cette maladie qui rôdait dans les parages,
22:40 on ne s'est pas vraiment étonné qu'elle soit accompagnée
22:42 de ce cortège de mort brutale.
22:44 - Et qu'est-ce qui fait qu'elle va se faire attraper ?
22:48 - En fait, c'est assez étrange.
22:50 Il y a encore une servante de son entourage qui disparaît,
22:52 et là, en fait, elle travaille pour un professeur de droit,
22:55 donc lui qui a l'esprit un petit peu plus aigu.
22:59 Il trouve l'affaire un petit peu louche, la gendarmerie est appelée,
23:03 et lorsqu'en fait la marie chaussée se présente,
23:05 il demande à voir son patron pour voir un petit peu de quoi...
23:10 Et elle, elle dit "je ne suis pas coupable".
23:13 Ce qui est assurément assez louche.
23:15 Là, ils vont quand même se poser des questions,
23:17 et donc ils vont l'interroger, etc.
23:19 - Et c'est-à-dire qu'à l'époque, ça leur a permis de relier les meurtres l'un à l'autre ?
23:25 - Oui, en fait, effectivement, après, on va voir tous ceux,
23:28 des prêtres, des curés de campagne qui ont disparu,
23:32 des maris, des frères, etc.
23:34 Et là, on va faire effectivement...
23:37 On va tirer le rideau et on va comprendre qu'effectivement...
23:40 - Et elle avoue ?
23:42 - Alors, oui, je ne sais plus si elle avoue ou pas.
23:45 En tout cas, c'était clairement établi.
23:47 Je crois qu'en fait, elle avait zéro regret.
23:49 Je crois qu'elle, moralement, elle voyait pas de contradiction
23:56 à cultiver une vie pieuse.
23:58 En fait, elle est authentiquement religieuse,
24:00 mais en même temps, à faire le mal comme ça,
24:02 elle trouvait que c'était naturel,
24:04 puisqu'elle se vengeait d'un regard déplacé,
24:06 d'une méchante parole, d'une jalousie, etc.
24:09 Donc, souvent, c'est un biais moral qui est assez étrange,
24:13 une sorte d'abdication du jugement moral dans certains gestes,
24:16 alors même que par ailleurs, elle avait ces notions de bien et de mal
24:19 pour autre chose.
24:21 En fait, plusieurs fois, elle sera surprise par des actes de vandalisme...
24:25 - Elle éveille des soupçons au fil de sa carrière.
24:28 - Elle va travailler, par exemple, pour des religieuses,
24:30 et qu'on la surprendra à mettre de la boue dans l'harmonium,
24:33 ou des choses comme ça, bon, voilà,
24:35 on va trouver que le comportement est un peu étrange.
24:37 Mais voilà, en fait, on retrouve ça aussi sur beaucoup de criminels
24:41 qui vont, en fait, des fois éveiller des soupçons
24:44 de leurs employeurs, de proches, etc.
24:46 Elles seront renvoyées, puis voilà,
24:48 elles trouveront d'autres employeurs, et puis ça sera oublié.
24:51 Alors, c'est quelque chose qui m'a peut-être terrifié,
24:54 cette idée qu'en fait, le mal s'effrofage,
24:56 et qu'autour, en fait, effectivement, il y a des gens de bien,
24:58 mais qui sont inactifs et qui laissent ce mal se propager.
25:01 Et en fait, effectivement, eux-mêmes, finalement,
25:03 participent un peu de la chose,
25:04 puisqu'ils ont de fortes soupçons, ils ne dénoncent pas,
25:07 ils ne s'intéressent pas, ils ferment les yeux.
25:09 Vraiment, ce sera le cas pour une autre tueuse en Syrie
25:12 qu'on va évoquer.
25:13 - Gèle Weber.
25:14 - Voilà, Gèle Weber.
25:15 C'est la chose qui, peut-être, c'est le criminel, peut-être,
25:17 qui m'a le plus terrifié aussi,
25:19 voilà, surtout, effectivement, au regard de ses victimes.
25:22 Mais c'est ça aussi, ce mal, en fait,
25:24 qui semble se propager en toute impunité,
25:27 avec, effectivement, ces gens de bonne volonté
25:29 qui ne voient pas et surtout ne veulent pas voir.
25:32 Et ça, c'est vraiment terrifiant.
25:33 - Et puis, il faut dire que les méthodes, un, d'investigation,
25:36 deux, surtout, le fait de pouvoir relier les meurtres les uns aux autres,
25:39 c'est beaucoup plus difficile, j'imagine.
25:42 - Alors, si on peut évoquer maintenant...
25:44 - Donc, Ndengi Gaddaou, elle finit d'idiotiner.
25:47 - Ah oui, oui.
25:48 Et puis, effectivement, je pense qu'officiellement,
25:50 c'est la pire tueuse en Syrie française.
25:52 Donc, effectivement, avec 33 ou 35 meurtres reconnus,
25:56 mais plus probablement 60 ou 70.
25:58 - D'ailleurs, elle a fait l'objet d'un livre de Jean Tellez, je crois.
26:01 - Oui, c'est ça, oui. Je crois que ça s'appelait "L'âgé Gaddaou".
26:04 Alors, je lis beaucoup, effectivement, pour préparer ce livre.
26:07 Mais, effectivement, c'est un de mes préférés.
26:10 - Je ne sais pas s'il y a eu...
26:11 Il n'y a pas eu de film qui a été...
26:12 Il y a eu un film qui a été fait sans nausée, en tout cas.
26:14 Alors, donc, Jeanne Weber,
26:16 elle qui a été surnommée "l'ogresse de la goutte d'or".
26:20 - Oui.
26:21 - Alors, finalement, j'ai regardé, j'ai trouvé sa photo.
26:24 - C'est super chouette.
26:25 - Jeanne Weber.
26:26 Je n'aurais pas aimé la rencontrer à la goutte d'or, en pleine nuit.
26:31 Donc, là, on est, pareil, début XXe.
26:35 Un peu plus tard que "L'âgé Gaddaou", début XXe.
26:37 - Dans un quartier très pauvre.
26:38 Alors, c'est pareil.
26:39 - Qui est Jeanne Weber, donc ?
26:41 - En fait, elle s'occupe d'enfants,
26:43 donc une garde d'enfants dans des quartiers très pauvres.
26:46 Et, en fait, effectivement, elle va aller voir...
26:47 - C'est Bretagne aussi, je note.
26:48 - Oui, alors...
26:49 - Il y a vraiment des Bretagnes.
26:50 - J'aime beaucoup la Bretagne,
26:51 donc, effectivement, je vais peut-être pas relever la formation.
26:54 Mais, effectivement, en fait, elle est garde d'enfants,
26:56 et beaucoup, alors, ça commence par ses neveux, ses nièces, etc.
26:59 Plusieurs enfants, en fait, meurent.
27:01 Alors, on attribue ça à des maladies infantiles
27:03 qui étaient, effectivement, fréquentes à l'époque.
27:06 Et puis, en fait, il va y avoir vraiment les premiers soupçons,
27:08 une enquête qui va être menée,
27:09 et, en fait, elle va être jugée pour un premier procès.
27:12 Et là...
27:13 - Non, parce que...
27:14 Non, j'aurais vraiment qu'on raconte l'histoire mieux.
27:17 C'est-à-dire qu'elle est à Paris, elle est mariée,
27:19 elle a une famille, elle a trois beaux-frères.
27:23 - Oui, et puis, effectivement...
27:24 - Trois beaux-frères, et donc, elle va...
27:26 - Qui lui confie d'abord, en fait, leurs enfants.
27:28 Donc, il y a les premiers décès, un enfant qui meurt,
27:31 puis un deuxième.
27:32 Donc, les premiers, effectivement, on se dit,
27:34 bon, c'est pas de chance, quoi.
27:35 Puis le deuxième, bon, voilà, c'est la médication, la maladie, etc.
27:39 Un troisième qui meurt,
27:40 et là, en fait, on a vraiment des doutes.
27:42 - Mais qui meurent alors que c'est elle qui les garde.
27:43 - Et à chaque fois, c'est elle qui les garde.
27:45 Il y a un exemple.
27:47 Une fois, en fait, on la retrouve,
27:49 l'enfant qui est dans ses bras, en fait, est tout rouge.
27:52 Et donc, là, la mère s'est précifiquée,
27:53 "Mais qu'est-ce qui se passe ?"
27:54 Et puis, Jeanne dit, effectivement,
27:56 "Ben non, je le réchauffe, enfin, voilà,
27:59 je ne me sentais pas très bien, etc."
28:02 Et en fait, elle était en train de l'étouffer, quoi.
28:04 Donc, la mère comprend que, voilà, clairement, ça ne va pas.
28:07 - Donc, la mère qui est sa blesseure.
28:08 - Oui, effectivement.
28:09 Et là, en fait, elle va déposer plainte,
28:11 mais ça va continuer.
28:13 Donc, il va falloir encore des morts
28:15 pour que, là, effectivement, il y ait un procès
28:17 et qu'il y ait vraiment une enquête.
28:18 Donc, c'est absolument incroyable
28:19 parce que ce sont des enfants qui lui sont confiés,
28:20 d'abord, par ses proches,
28:21 puis après, effectivement, par des gens du quartier qu'elle connaît.
28:24 Et, effectivement, sur le nombre d'enfants qu'elle va garder,
28:26 il y a un pourcentage de morts absolument effarant.
28:30 Et là, ce procès m'a marqué
28:32 parce qu'effectivement, il y a un personnage qui apparaît,
28:34 un professeur de médecine, un professeur Toineau.
28:37 Et simplement, en fait, il va,
28:39 alors que même quand on dit, non, c'est...
28:41 elle étrangle les enfants,
28:42 il dit, c'est absolument impossible.
28:44 Alors, il y a une histoire un peu technique
28:45 d'un petit os, en fait,
28:46 qui se situe au niveau de la gorge.
28:48 Il dit, en fait, en cas d'étranglement,
28:50 cet os est brisé.
28:51 Là, clairement, j'ai fait une autopsie,
28:52 l'os n'est pas brisé,
28:53 donc il n'a pas éclairé.
28:55 Et, étranglement, c'est une mort naturelle, c'est triste,
28:58 et donc, il l'attribue à d'autres causes.
29:00 Et elle va, en fait, être acquittée,
29:02 mais sous les vivants, en plus de la foule,
29:03 parce qu'effectivement, tout le monde pense que c'est une pauvresse,
29:06 voilà, qu'on a injustement traitée.
29:08 Et elle va avoir, en fait, une période un peu sombre
29:11 parce qu'elle est aussi dans la prostitution, enfin voilà.
29:14 Il n'empêche qu'en fait, on va lui faire encore confiance,
29:16 on va encore lui confier des enfants.
29:18 Le pire cas étant, effectivement, qu'on va même, en fait,
29:21 parce qu'en fait, on jugera qu'elle est la victime, en fait,
29:25 d'une injustice sociale,
29:27 et donc, on ira même lui confier, en fait, un rôle dans un orphelinat,
29:30 enfin, dans des établissements officiels,
29:33 où les morts, en fait, vont commencer,
29:35 où il y aura un certain nombre d'affaires louches.
29:37 En fait, au pire, elle sera renvoyée,
29:40 mais il n'y aura pas d'enquête, quoi.
29:42 Donc, il faudra encore un autre procès.
29:44 C'est assez terrible parce que, dans cette histoire-là,
29:46 il y a toujours le professeur Toineau qui est convoqué,
29:49 et là, même chose, en fait, il sort de l'os,
29:51 qui n'est pas brisé, etc.
29:52 Enfin, bref, il y a une expertise.
29:54 Et donc, elle est encore acquittée, quoi.
29:55 C'est incroyable.
29:56 Et toujours sur les vivas de la foule, quoi.
29:58 Donc, toujours sur expertise médico-légale.
30:01 Vraiment, en fait, on considère qu'il n'y a pas eu d'étranglement
30:03 et que ce n'est pas de chance.
30:05 Et là, effectivement, il y a encore toujours des bonnes âmes
30:07 qui se considèrent qu'elle est toujours la victime d'une injustice.
30:10 Et je pense donc à un père qui va, pour effectivement rétablir un peu la situation,
30:15 lui confier son enfant, quoi.
30:17 Et donc, il faudra qu'on la trouve.
30:19 – Elle va tuer l'enfant ?
30:20 – Oui, en fait, il faudra qu'on la trouve.
30:22 Mais alors là, c'est aberrant parce qu'en fait,
30:24 il faudra vraiment qu'on la prenne sur le fait,
30:25 en train d'étrangler l'enfant.
30:27 L'enfant est sur le lit à côté d'elle,
30:29 elle fait semblant de dormir.
30:31 Et en fait, on voit toutes les traces qu'elle était en train de l'étrangler
30:34 quand on est rentré précipitamment dans la chambre.
30:36 Et là, elle va être à nouveau jugée.
30:38 Et là, ce qui va être assez terrible, c'est qu'effectivement,
30:40 on va comprendre que non, ça ne va pas.
30:42 Et on va faire venir d'autres experts.
30:44 Et plus tard, en fait, on saura la cause de l'erreur médicale.
30:48 C'est que cette petite osse se brise effectivement en cas d'étranglement,
30:52 mais pour les adultes.
30:53 Et chez les enfants, en fait, il est trop souple.
30:55 Il est tout mouille, en fait, il ne se brise pas.
30:57 Et donc, c'est…
30:58 – Et donc, on estime qu'elle a tué combien d'enfants, à peu près ?
31:01 – 13, je crois.
31:03 Elle va être internée, en fait, pour troubles psychiatriques ou psychologiques.
31:08 Et donc, elle terminera misérablement en internement.
31:13 Donc, c'est pareil, toujours cette impunité, cet aveuglement, etc.,
31:17 qui est vraiment sidérant.
31:19 – Oui.
31:20 Alors, il y a un crime qui est pas mal aussi,
31:23 qui lui, également, défrait la chronique, qui est abominable,
31:25 c'est celui des surpapins.
31:27 Là encore, un crime comme il y a deux, c'est toujours…
31:29 crime solitaire, mais à deux, il y a toujours…
31:31 – C'est une tristesse, c'est un des crimes, effectivement, les plus connus.
31:36 Il a choqué les esprits.
31:37 La scène se déroule au Mans.
31:39 Et en fait, ce sont deux sœurs, à l'origine, elles sont trois.
31:42 En fait, la troisième sera religieuse,
31:46 mais en fait, elles sont des sœurs qui sont vraiment profondément malheureuses.
31:51 Il y a vraiment une maltraitance de la part…
31:54 d'ailleurs, on n'a pas évoqué, mais souvent, à l'origine,
31:56 une maltraitance des parents ou du père.
31:58 Là, en l'occurrence…
31:59 – Pour Geneviève Hebert, je ne l'ai pas dit,
32:01 mais elle, elle a perdu trois enfants très très jeunes.
32:04 Ça peut être…
32:05 – Alors, effectivement, souvent, il y a aussi un traumatisme à l'origine.
32:09 Là, en l'occurrence, pour les surpapins, le père disparaît,
32:13 elles sont complètement abandonnées par la mère,
32:15 qu'ils confient à la tante,
32:16 elles sont travalées à droite, à gauche, puis dans un orphelinat.
32:19 Et donc, c'est assez terrible, parce qu'elles se retrouvent,
32:21 en fait, elles sont seules au monde.
32:23 Et la mère, en fait, qui est elle-même servante,
32:26 ne veut pas d'autres rôles pour ses enfants que le rôle de servante.
32:30 Elle dit "moi, j'ai trimé toute ma vie, il n'y a pas de raison que vous, ce soit mieux".
32:34 Et en fait, elle va même les placer dans des endroits assez durs,
32:37 comme si, effectivement, elle vous laisse venger de quelque chose.
32:40 Et à un moment donné, il y a vraiment toute une série d'abandons,
32:42 elles sont vraiment… enfin, voilà, elles n'existent pour personne.
32:45 Et en fait, elles sont seules au monde, Christine et Léa,
32:48 elles se supportent, elles se soutiennent.
32:50 Donc, elles vont trouver un employeur dans une maison bourgeoise au Mans.
32:54 Et là, effectivement, on a, à l'époque, les domestiques, en fait,
32:58 le regard était… voilà, c'était vraiment une classe qui était vraiment très mal jugée
33:03 et avec laquelle on se comportait d'une façon qui était parfois vraiment plus que choquante.
33:07 Et donc, il va y avoir, en fait, je pense qu'il y a cette grande solitude, cette pesanteur.
33:13 C'est une vie, en fait, sans amour, sans espoir.
33:16 Elles économisent, elles ont une petite cagnotte, c'est tout leur bonheur,
33:19 parce qu'en fait, elles n'ont pas le temps d'aller les dépenser,
33:21 parce qu'elles ont toute leur vie, c'est d'aller travailler, de repasser, de laver, etc.
33:25 Donc, c'est vraiment une vie de labeur.
33:28 Et apparemment, tout est déclenché par un fer à repasser défectueux
33:32 qui provoque une panne d'électricité dans la maison.
33:35 La patronne et sa fille rentrent un peu tard et elles sont surprises, en fait, d'être dans le noir.
33:41 Et là, évidemment, il y a quelques mots qui sont échangés avec les servantes.
33:44 Elles les accusent, en fait, de négligence, alors qu'en fait, elles sont pour rien.
33:47 C'est le fer qui a été défectueux. On l'a réparé et ça n'a pas marché.
33:50 Et là, il y a une sorte de crise de folie.
33:52 C'est-à-dire qu'elles vont se saisir d'un pot en étain et qui va fracasser le crâne de sa patronne.
33:59 Et là, il y a un déchaînement de violence absolument incroyable.
34:02 En gros, effectivement, les deux sœurs vont se jeter sur la mère et la fille,
34:06 qu'elles vont, en fait, poignarder, je ne sais plus, 20 ou 30 coups de couteau,
34:11 fracasser, effectivement, le crâne et surtout aussi arracher les yeux.
34:15 Et en fait, même Christine demandera à Léa d'arracher les yeux de la fille
34:18 alors qu'elle est vivante et qu'elle a juste eu les premiers coups.
34:21 Et donc, on retrouvera même un des yeux dans le corsage de la mère,
34:25 enfin, un autre sur les marges. Un crime absolument épouvantable.
34:30 Les corps, en fait, sont dans un état, quand le mari, le père, rentrera,
34:34 effectivement, il va être vraiment choqué.
34:36 Elles seront là, en fait, elles entonneront dans leur chambre
34:39 et puis, effectivement, elles ne vont pas du tout évenir l'évidence.
34:42 Voilà, on plaidera une crise de folie.
34:46 Alors, Christine sera reconnue vraiment comme alienée,
34:49 mais elle sera condamnée à la peine de mort.
34:52 – Et exécutée. – Et exécutée.
34:54 Et en fait, elle aura même, à un moment donné,
34:57 tenté d'arracher les yeux de son avocat, de son avocate d'ailleurs, je crois.
35:00 Donc, voilà. Et Léa va bénéficier, plus tard, d'une grâce,
35:05 bon, alors, une peine de prison.
35:07 Et en fait, ce crime est vraiment marquant par sa violence
35:09 et puis aussi, en fait, par ce désespoir, quoi,
35:11 enfin, de ces deux êtres qui ont été abandonnés par tout le monde.
35:15 Et donc, c'est une histoire extrêmement triste
35:17 parce qu'en fait, effectivement, je pense que dans d'autres circonstances,
35:20 elles auraient pu être heureuses, épanouies.
35:22 Donc, voilà.
35:23 – Il y a un film d'ailleurs qui a été fait, je crois, avec Elisabeth Huppert, non ?
35:26 – Oui, oui, je ne m'en souviens plus, ce que je l'ai fait.
35:29 – Ah, d'accord, j'ai réussi.
35:31 Bon, bon appétit.
35:33 – Oui, tout ça, tout ça.
35:35 – Alors, là, on vient de voir des femmes condamnées.
35:39 Il y en a certaines, quand même, qui ont bénéficié d'indulgence.
35:43 Alors, l'indulgence de la part du public,
35:45 mais également de la part des jurés.
35:50 – Oui.
35:51 – Et notamment, les deux plus connus, on peut parler de Violette Nauzière,
35:55 et puis de… ah, c'est plus de suivre le film,
35:58 d'Alexis Belleper, d'ailleurs.
35:59 – Oui, Violette Nauzière, et puis…
36:00 – Et puis, Madame… on va parler de Madame Caillot.
36:02 – Oui, Alexis Caillot.
36:03 – C'est un crime un peu différent.
36:06 – Alors, Violette Nauzière, c'est peut-être une situation
36:09 assez semblable à bien des criminels.
36:12 En fait, c'est une enfance très malheureuse.
36:15 Donc, apparemment, effectivement, elle aurait été victime de son père.
36:18 D'ailleurs, comme Labrinvillier, on ne l'a pas évoqué,
36:20 mais apparemment, effectivement, elle aurait été victime de ses deux frères,
36:22 donc ce qui leur a conduit aussi à se venger.
36:24 Ce qui explique aussi souvent qu'effectivement,
36:26 il y a cette compréhension du crime, cette mensitude.
36:28 Et Violette Nauzière, ça va aller plus loin,
36:30 parce qu'elle va fasciner les poètes, les surréalistes.
36:33 Donc, ils vont vraiment la défendre,
36:35 considérer en fait que ça a été une âme qui a été violée,
36:38 brutalisée, déchirée, et qu'en fait, elle n'a fait que se venger.
36:41 Il y a quand même une part de malignité.
36:43 - Donc, qu'est-ce qu'elle fait ? Elle tue qui ?
36:45 - En fait, elle essaye de tuer ses deux parents.
36:47 Elle va réussir à tuer que son père, sa mère s'en sort.
36:50 Mais en fait, c'est...
36:52 - Le poison également ?
36:54 - Oui, le poison, en fait, donc, a un puissance omnifère.
36:56 Donc, qu'elle va leur donner ?
36:58 En fait, sciemment, elle va leur dire que c'est pour un traitement,
37:00 parce qu'elle-même, apparemment, aurait eu de la syphilis.
37:03 En gros, elle avait mené, au quartier latin, une mauvaise vie,
37:07 multipliant les amants, les aventures, se faisant renvoyer d'école en école, etc.
37:11 Et donc, voilà, menant une vie un peu...
37:16 - On est à quelle époque, là ? On est avant-guerre, hein ?
37:18 - Oui, et donc, effectivement, elle est plus ou moins amoureuse d'un étudiant,
37:22 enfin, un pseudo-étudiant, qui va, voilà, un peu l'encourager dans ses méfaits.
37:27 Et donc, elle aurait, effectivement, voulu se débarrasser de ses parents
37:30 pour saisir, en fait, de l'argent pour aider cet amant.
37:34 Et ce crime, en fait, qui est dur, en plus, parce qu'effectivement,
37:38 des explications, on fait passer ça, ou pour un accident, une fuite de gaz,
37:42 parce qu'il y a déjà eu une tentative, ou alors pour un double tentative de suicide,
37:46 qui est complètement improbable.
37:48 Et, en fait, là, c'est assez étrange, parce qu'effectivement,
37:51 elle va fasciner, en fait, les poètes, toutes les âmes un peu romantiques,
37:56 qui vont considérer que, finalement, c'est un élan assez juste, en fait,
37:59 pour se venger, en fait, de cette violence paternelle.
38:03 C'est quelque chose qu'on retrouve, effectivement, chez certains criminels
38:07 et qui est assez différent d'autres, comme Germaine Berton,
38:11 qui a, pour des raisons politiques, voulu assassiner un membre de l'Action française
38:17 et qui, en fait, on considéra que, finalement, elle avait un peu ses raisons.
38:21 Et puis, effectivement, peut-être le plus emblématique, c'est le cas Caillaux,
38:25 Henriette Caillaux.
38:26 Alors, Henriette Caillaux, mariée à Joseph Caillaux, ministre des Finances.
38:30 En fait, Joseph Caillaux fait l'objet d'articles particulièrement méchants,
38:37 particulièrement acerbes, en fait, du directeur du Figaro, Gaston Calmet.
38:44 Et donc, Calmet s'acharne, en fait, contre Caillaux, qui manifestement,
38:48 il n'apprécie pas du tout.
38:50 Et je crois qu'il y a 138, enfin, pratiquement 150 articles à charge contre…
38:54 Et ça commence à tourner un petit peu, d'une façon un peu personnelle,
38:58 puisque il y a l'histoire, voilà, il y a eu une maîtresse précédente, enfin, bref.
39:01 Donc, il y a cette notion d'honneur qui commence à être mise à mal.
39:05 Et Henriette Caillaux est vraiment désespérée,
39:08 puisqu'elle voit, en fait, que la carrière de son mari est vraiment en jeu,
39:12 que même, en fait, son honneur, parce qu'on reçoit, en fait, des lettres,
39:15 des histoires, en fait, de couple.
39:17 Et donc, elle est absolument furieuse.
39:19 Et là, effectivement, on est dans la prélimination,
39:21 parce qu'elle va se procurer une arme, elle va même s'entraîner à tirer.
39:24 Et donc, elle demande à voir, en fait, Calmet, qu'elle va rencontrer.
39:28 Et elle va lui tirer dessus directement, quoi.
39:30 Et Calmet meurt.
39:33 Et c'est également une des affaires qui va marquer son époque,
39:36 puisque, effectivement, c'est quand même la femme d'un ministre
39:38 qui tue, en fait, un grand journaliste.
39:41 Et là, c'est vraiment étrange, parce qu'effectivement,
39:43 elle va être, au final, acquittée.
39:45 Donc, on va considérer, en fait, que c'est…
39:48 On a les crimes passionnels, et là, que c'est un crime d'honneur, quoi.
39:50 – C'est un crime d'honneur.
39:51 – Et qu'il y a cette notion d'honneur qui…
39:52 En fait, évidemment, maintenant, ça nous semble absolument incompréhensible.
39:55 Mais à cette époque, effectivement, c'était encore une notion,
39:58 qui avait un peu son importance.
40:00 Donc, on considérait qu'il y avait eu, en fait,
40:02 un acharnement d'une malhonnêteté particulière,
40:06 et que, d'une certaine façon, elle avait été vraiment poussée au désespoir, quoi.
40:09 Même si, effectivement, on a pu établir qu'il y avait de la prémunisation,
40:12 donc, elle n'était pas tout à fait dans la passion, dans l'immédiateté.
40:16 Mais voilà, elle avait bénéficié de cette mensitude, toujours, un peu particulière.
40:22 – Et alors, vous concluez votre ouvrage avec Marie Bénard,
40:26 elle aussi, c'était un gros retentissement médiatique.
40:31 C'est une empoisonneuse, également.
40:33 Elle assassine qui, Marie Bénard ?
40:35 – Elle assassine, en fait, surtout ses proches.
40:37 Alors, elle, par contre, effectivement, il y a une sorte de vénéité,
40:40 puisqu'elle va d'abord être condamnée pour une histoire, en fait, d'une tante,
40:45 dont elle perçoit la pension et la tante est morte depuis un certain temps.
40:48 On va s'en rendre compte, effectivement, c'est un petit peu louche.
40:51 Et puis, effectivement, quand les personnes ne sont pas mortes naturellement,
40:54 elle va un petit peu aider, donc, toujours avec l'arsonique.
40:58 Il y a, je crois, une douzaine de personnes, en fait,
41:01 qui vont mourir dans des causes très étranges.
41:04 Alors, c'est amusant, c'est un peu le hasard.
41:07 J'ai terminé par elle et j'avais commencé par la brinvillée.
41:10 Donc, elle, on va la surmonner, de façon un peu bizarre,
41:13 la brinvillée de l'ère atomique.
41:15 – Oui, on est dans les années 60.
41:17 – Oui, et c'est, en fait, elle apparaît tout de suite
41:19 comme la figure d'une grande poisonneuse.
41:21 Mais ce qui va marquer, alors, c'est déjà un peu le personnage,
41:25 vous avez peut-être en tête les photos, elle a un air très, très particulier.
41:29 Et donc, ce qui va marquer aussi, c'est ce débat d'experts,
41:32 puisque, effectivement, là, les sciences criminelles ont vraiment progressé.
41:35 Et il y a toute cette histoire, en fait, de l'arsonique,
41:37 des doses qui sont naturelles ou pas dans le corps humain.
41:40 Puisqu'en fait, on va exhumer les cadavres de ces supposées victimes,
41:43 on va faire des analyses.
41:45 Là, ça va être terrible, c'est qu'en fait, c'est une bataille d'experts
41:47 dont elle va profiter.
41:49 Puisqu'effectivement, les premiers experts vont dire
41:51 que la dose n'est pas du tout naturelle, donc, effectivement, il y a crime.
41:55 D'autres experts vont être convoqués et vont établir qu'en fait,
41:58 le sol sur lequel ont été entirés les corps,
42:01 est profondément pollué en raison des insecticides.
42:05 Et que finalement, ce sont des doses naturelles.
42:07 Enfin, il va y avoir, et ça va durer des mois, alors qu'elle est incarcérée.
42:11 Puis, effectivement, elle attend d'être jugée.
42:13 Et en fait, personne ne se fait la moindre doute sur sa culpabilité.
42:17 Et en fait, ça va vraiment mettre le doute dans l'esprit des jurés.
42:20 Et au final, en fait, elle va être acquittée.
42:23 Et c'est... Alors, là, c'est vrai que c'est un petit peu délicat,
42:25 parce qu'en fait, mon livre est consacré au grand criminel.
42:27 Mais au regard de la justice, elle est innocente.
42:30 Alors, apparemment, elle aurait dit, en sortant, en fait,
42:33 elle aurait dit "je les aurais bien eues".
42:35 Et en fait, quand on s'intéresse au personnage, ça lui ressemble vraiment, quoi.
42:39 Je pense qu'effectivement, c'était... Elle était très brillante.
42:44 Très efficace, très discrète.
42:46 Alors, il y a cette histoire, je ne sais pas si elle est apocryphe ou pas.
42:50 Elle aurait rencontré, en fait, puisqu'on l'appelait la bonne dame de Loudun,
42:53 à Loudun, le général de Gaulle, qui serait venu, en fait,
42:56 peut-être pour une inauguration.
42:57 Et en fait, elle serait présentée au général de Gaulle,
43:00 en lui disant qui elle est.
43:02 Et le général de Gaulle, un peu distrait, en passant très vite,
43:05 aurait dit "très bien, Madame, continuez".
43:07 – J'aime beaucoup ce que vous faites.
43:09 – Oui, j'aime beaucoup ce que vous faites.
43:11 – Ça, c'est des petites petites.
43:13 – Alors, si tu peux me faire une petite anecdote.
43:16 En fait, comme je suis bibliophile, je recherche des fois,
43:18 effectivement, des éditions rares.
43:20 Et un jour, je suis tombé, en fait, parce qu'elle a écrit un livre.
43:22 En fait, c'est "Mémoires".
43:24 Et je suis tombé, en fait, sur ce livre-là, en édition originale.
43:26 Donc, voilà, ça m'intéressait.
43:28 Et sur la page de titre, il y avait une dédicace de Marie Bernard
43:33 à François Giroux.
43:35 Et François Giroux, en fait, c'est un des grands journalistes.
43:37 En fait, il avait consacré un très grand reportage
43:40 où, effectivement, Marie Bernard avait fait son portrait.
43:43 Et puis, donc, pour s'y nostanter.
43:46 Et donc, je pense que le livre que j'ai trouvé, en fait,
43:48 comme ça, dans un vide-grenier, c'est peut-être le livre
43:51 que Marie Bernard a offert à François Giroux après son interview.
43:55 Comme si moi, voilà, j'ai pris une dédicace et qu'on se retrouverait.
43:59 Sauf que voilà, c'est une histoire vraiment particulière.
44:01 – Effectivement.
44:03 Donc, vous vous arrêtez avec Marie Bernard
44:05 qui est morte, elle, en 1980.
44:07 Mais depuis Marie Bernard,
44:12 il y a quand même eu des femmes qui ont continué à tuer.
44:15 Est-ce qu'elles utilisent toujours le poison ?
44:17 – En fait, oui.
44:18 – Dans les meurtrières des années 2000.
44:20 – Oui, et puis il y a des fonctionnements particulièrement
44:23 terribles de couples criminels.
44:25 Alors, effectivement, on en a parlé, et je me demande
44:27 si effectivement, ça ne mériterait pas de s'y intéresser.
44:29 Entre les tueurs en série hommes, les femmes criminels,
44:32 surtout, et en fait, les figures des grandes emplois de zoneuses,
44:35 les couples criminels, c'est encore très, très particulier.
44:38 Et en fait, de toute façon, le crime masculin ou féminin,
44:41 en fait, est intemporel.
44:43 Enfin, c'est le propre…
44:45 – Et alors, ce que vous me disiez en préparant l'émission,
44:48 je ne sais pas si c'est très rassurant,
44:49 vous me parliez de vos séances de dédicaces.
44:52 – Oui. – Que vous faites.
44:53 Dites à nos téléspectateurs ce qu'il y a…
44:55 – C'est très drôle parce que…
44:56 – …de la réalité de la chose.
44:57 – … mes dernières dédicaces pour ce livre-là,
44:59 on peut dire que 100% de mes lecteurs sont des lectrices.
45:01 Donc, c'est un peu étrange.
45:03 Alors, je précise bien que non, il n'y a pas de cahier technique.
45:07 – Vous ne donnez pas les doses.
45:08 – Non, parce qu'en fait, des fois, le mari est à côté
45:10 et il ne semble pas tout à fait rassuré.
45:12 Donc, je précise bien que voilà, c'est purement historique
45:14 et qu'il n'y a aucun encouragement, aucun conseil technique.
45:17 – Bien.
45:18 – Marc Lefrançois, merci.
45:20 Donc, je rappelle le livre "Les grandes criminels de l'histoire"
45:22 de "L'affaire des poisons" à nos jours, chez Armand Colin.
45:27 – Oui.
45:28 – Vous allez maintenant retrouver Christopher Lanne et sa petite histoire.
45:32 N'oubliez pas de cliquer sur le pouce levé sous la vidéo
45:35 et bien sûr de vous abonner à notre chaîne YouTube.
45:38 Merci et à bientôt.
45:39 [Musique]
45:46 [Générique]
45:55 Au cours de sa vie, elle a à peu près tout fait et tout réussi.
45:58 Née en 1875, Marie Marvin va connaître une vie longue et bien remplie,
46:03 riche d'aventures, de records et de dangers.
46:06 Pionnière de l'aviation, elle est aussi une sportive hors normes
46:09 dans tout un tas de disciplines, ski, marche, natation,
46:12 alpinisme, tir, cyclisme.
46:14 Elle a tout fait, je vous dis.
46:15 À une époque où les femmes ne sont pas encore légion dans tous ces domaines,
46:19 celle que l'on surnomme "la fiancée du danger" va marquer l'histoire,
46:23 notamment à bord de son avion où elle réalise de nombreux records.
46:26 Elle s'engagera aussi incognito dans les tranchées de la première guerre mondiale
46:29 et participera à la seconde dans l'aviation sanitaire,
46:32 un domaine où elle apportera beaucoup.
46:34 C'est une vie exceptionnelle sur laquelle nous allons donc revenir,
46:38 en tentant bien sûr de suivre le rythme parce que ça va vite, très vite.
46:42 [Générique]
46:58 Bon, "Marie Marvin", c'est un épisode qu'on m'a pas mal proposé finalement.
47:02 Personnellement, je ne connaissais pas à la base,
47:04 alors j'ai été me renseigner, lire des trucs sur elle.
47:07 Et franchement, il faut s'accrocher.
47:09 Et en plus, ça me permettra de combler quelque peu le quota féminin de cette émission,
47:14 parce que bon, disons que jusqu'à présent, il est pas fou.
47:18 [Cuisine]
47:19 Le meilleur moyen de vous présenter sa vie et son parcours,
47:21 qu'on peut qualifier d'or du commun sans trop exagérer,
47:24 c'est de faire ça chronologiquement.
47:26 Et même chronologiquement, vous allez voir, ça va très vite.
47:29 Alors Marie est née à Aurillac en 1875.
47:32 Bon, jusqu'ici, ça va, elle est juste née.
47:34 Dès son enfance, sa mère va mourir, puis ses frères.
47:38 C'est alors qu'elle se rapproche de son père,
47:40 et ce dernier va lui permettre de s'initier au sport.
47:43 La famille s'installe d'abord à Metz, puis à Nancy,
47:46 et Marie débute sa pratique du sport par la natation.
47:50 On dit qu'à 4 ans, 5 ans, elle pouvait nager plusieurs kilomètres déjà,
47:54 et ça, c'est que le début.
47:56 Aux côtés de son père, elle s'initie donc à plusieurs choses.
47:59 La natation, je vous l'ai dit, mais aussi l'escalade, le billard,
48:02 parce que pourquoi pas.
48:04 Elle est ensuite à convaincre son père de la laisser prendre des leçons au cirque,
48:08 ce qui lui permet de se former au funambulisme, au trapèze, à l'équitation, et à la gymnastique.
48:14 C'est ce qu'on appelle les arts circassiens.
48:16 Et ouais, je vous apprends des mots.
48:17 Puis, elle décide de se mettre au vélo,
48:19 ce qui n'était absolument pas commun à l'époque pour les femmes,
48:22 et donc c'était un truc qui se faisait pas trop.
48:24 En parallèle, elle fait des études, bien sûr, une licence de lettres,
48:27 puis elle étudie le droit, les langues vivantes,
48:30 on dit qu'elle parlera jusqu'à 7 langues,
48:32 et elle obtient même le diplôme d'infirmière de la Croix-Roule.
48:35 Ah oui, et en 1899, elle est l'une des premières femmes à obtenir son permis de conduire.
48:40 Voilà, j'essaye de caser toutes les infos, mais il y en a trop.
48:43 En 1904, elle participe à la course cycliste Nancy-Bordeaux,
48:47 en jupe-culotte, car les femmes n'avaient pas le droit de porter un pantalon.
48:50 Quatre ans plus tard, c'est carrément le Tour de France,
48:53 mais comme les femmes n'avaient pas le droit de participer,
48:56 Marie prend le départ de la course quelques minutes après les hommes,
49:00 et au final, elle fera partie des quelques 36 coureurs seulement,
49:03 qui arriveront sur 144 au départ.
49:06 Et elle fera bien d'autres parcours, comme par exemple Nancy-Naple, en vélo,
49:10 tout ça pour assister à une éruption volcanique. Tranquille.
49:13 Elle fait aussi du canoë, voilà, à 15 ans,
49:16 elle fait les 400 km qui relient Paris à Côte-Blanche en canoë.
49:20 Fallait que ce soit dit.
49:21 Elle n'abandonne pas non plus la natation,
49:23 puisqu'en 1806, elle est la première femme qui traverse Paris par la Seine.
49:27 C'est un trajet de 12,5 km quand même,
49:30 et son score la place 15e au classement général.
49:33 Elle traversera aussi plus tard le lac de Gérardmer dans les Vosges,
49:36 ou encore le golfe de Naples, pour la rigolade quoi.
49:39 Et puis comme le vélo, le canoë, la natation, ça suffit pas,
49:42 elle fait de l'alpinisme aussi.
49:44 Elle se lance dans l'ascension de la Dents du Géant,
49:46 ou encore de l'Aiguille du Grépon.
49:48 Et pour rester dans la cohérence, entre 1908 et 1910,
49:52 elle rafle plus de 20 médailles d'or à Chamonix,
49:55 en ski, en patinage artistique, en patinage de vitesse.
49:58 Elle fait tout !
49:59 Elle remporte même la première compétition féminine de bobsleg.
50:02 Je vois difficilement comment elle pourrait faire plus.
50:05 Oh mais encore de la place pour d'autres trucs !
50:07 Elle fait aussi de la boxe, du karaté, du baseball,
50:10 de l'escrime, de la spéléologie.
50:12 Elle traverse le Sahara, les Etats-Unis,
50:15 et au total, dans toutes ses disciplines,
50:17 elle cumulera 17 records mondiaux.
50:19 Pas mal !
50:20 Est-ce que je profite de ce moment pour vous préciser qu'elle n'avait pas d'enfant ?
50:24 Même si je pense que vous l'avez logiquement déduit depuis le début.
50:26 C'est en 1901 qu'elle lève pour la première fois les yeux au ciel
50:30 en obtenant son brevet de pilote de ballon libre.
50:33 Elle volera d'abord accompagnée, puis seule,
50:36 et en 1909, elle devient la première femme à traverser
50:39 la mer du Nord et la Manche en ballon.
50:42 Et c'était une sacrée aventure qui a duré 14 heures au total,
50:46 et au cours de laquelle sa nacelle touche l'eau 52 fois.
50:49 Elle a même failli se prendre les falaises côtières.
50:52 Cette année 1909, elle passe la vitesse supérieure
50:55 en faisant ses premiers essais à bord d'un avion.
50:57 Et l'année suivante, logiquement, elle obtient son brevet de pilote,
51:01 devenant ainsi la troisième femme pilote au monde,
51:04 derrière deux autres françaises.
51:06 Les records ne vont alors plus tarder,
51:07 puisque la même année, elle établit le premier record féminin
51:10 avec 53 minutes de vol.
51:12 Elle va continuer à voler, tout en faisant plein d'autres trucs à côté,
51:15 ça, il faut toujours l'avoir en tête,
51:17 et elle va cumuler plus de 700 vols jusqu'en 1912,
51:20 le tout sans le moindre accident.
51:22 C'est en 1913 qu'elle connaît son premier accident,
51:25 et il est grave, alors qu'elle veut se poser dans un champ.
51:27 Son avion se retourne, et elle se retrouve bloquée en dessous.
51:31 Elle creuse un petit espace autour de sa bouche
51:34 pour pouvoir respirer dans la boue,
51:36 et elle sera sauvée quelques minutes plus tard par des agriculteurs.
51:39 Mais les avions, elle ne fait pas que les piloter,
51:41 puisqu'en 1910, elle participe à l'élaboration d'un avion sanitaire
51:45 permettant d'emporter une civière sous le fuselage
51:48 et équipée de skis métalliques pour pouvoir se poser partout.
51:51 Malheureusement, il ne verra pas le jour,
51:53 et en 1914, l'Europe plonge dans la Première Guerre mondiale.
51:56 Dans un premier temps, elle participe à deux bombardements au-dessus de Metz,
52:00 ça lui vaudra l'obtention de la Croix de Guerre d'ailleurs,
52:02 puis l'armée lui fait part de son refus officiel
52:05 de la laisser participer en tant que femme à ce conflit.
52:08 Malgré tout, grâce à ses études, elle peut devenir infirmière majeure,
52:12 elle exerce à Nancy,
52:14 mais être infirmière à l'arrière du front
52:16 n'est pas un défi à la hauteur du personnage Marie Marvin.
52:19 Après deux ans et demi de service,
52:21 elle se déguise en homme et rejoint le front
52:23 dans un bataillon de chasseurs à pied.
52:25 Elle va ainsi combattre aux côtés des Poilus
52:27 pendant 47 jours dans les tranchées,
52:29 avant d'être démasquée et de devoir quitter le front.
52:32 Mais comme c'est pas non plus n'importe qui,
52:34 le maréchal Foch va l'autoriser à rejoindre
52:37 le 3ème Régiment des Chasseurs Alpins
52:39 en tant qu'infirmière et correspondante de guerre sur le front italien.
52:43 Là, elle va contribuer à évacuer les blessés,
52:46 en ski bien entendu.
52:47 Après la Première Guerre Mondiale à laquelle elle a pris toute sa part,
52:50 elle continue son travail de journaliste
52:52 et part au Maroc avant de s'investir pleinement
52:55 dans son grand projet, l'aviation sanitaire.
52:57 Elle voyage, donne des conférences,
52:59 organise des congrès, des films documentaires même,
53:02 pour promouvoir son projet.
53:04 Ainsi, quand la Seconde Guerre Mondiale éclate,
53:06 c'est logiquement qu'elle sert en tant qu'infirmière de guerre,
53:10 et comme toujours, elle se distingue
53:12 puisqu'elle invente carrément un type de suture chirurgical
53:15 permettant de recoudre les plaies plus rapidement.
53:18 Elle fonde également un centre de convalescence
53:20 pour les aviateurs blessés qu'elle nomme
53:22 le Repos des Ailes.
53:23 Après la guerre, en 1949,
53:25 elle devient officier de la Légion d'Honneur,
53:27 ce qui ne fait que compléter en beauté
53:30 sa collection déjà bien remplie de médailles et de trophées.
53:33 C'est simple, Marie Marvin, aujourd'hui encore,
53:35 est la femme la plus décorée de l'histoire de France
53:38 avec un total de 34 médailles et décorations.
53:40 Elle terminera sa vie comme elle l'a débutée,
53:42 c'est-à-dire à 100 à l'heure, en 1955.
53:45 À la 80 ans, le gouvernement américain lui offre un vol
53:48 à bord d'un chasseur Supersonic.
53:50 L'année suivante, elle lance son grand projet,
53:52 l'Aviation Sanitaire Mondiale.
53:54 En 59, à l'âge de 85 ans,
53:56 elle ne s'arrête pas là et passe tranquillement
53:58 son brevet de pilote d'hélicoptère.
54:00 Pourquoi pas ?
54:01 Elle pilote même le premier hélicoptère à réaction au monde.
54:04 Et puis à 86 ans, parce qu'il n'est pas question de se ramollir,
54:07 elle fait Nancy-Paris en vélo.
54:09 Voilà, comme ça c'est fait.
54:11 C'est finalement dans un relatif oubli qu'elle meurt en 1963.
54:15 À l'hospice, il faut dire que cette vie trépidante a un prix,
54:19 celui de ne pas avoir eu d'enfant, et donc de famille.
54:22 C'est pour ça qu'il y a des féministes qui s'enflamment
54:24 à propos de Marie Marvin,
54:26 et moi-même j'ai aucun problème avec le fait qu'il existe
54:28 des femmes de cette trempe,
54:30 et je salue son parcours incroyable.
54:32 Mais bon, si après c'est ça le but ultime féminin à atteindre,
54:35 franchement là je dis qu'il faut savoir se tempérer quand même des fois.
54:37 S'il y avait juste des Marie Marvin,
54:39 on serait juste en voie d'extinction au bout d'une génération,
54:42 ce qui est un peu gênant.
54:43 Et puis il n'y aurait plus personne pour faire à manger.
54:45 Bon, c'est une blague, c'est bon, on va pas taper.
54:46 Voilà, j'espère que vous êtes restés bien accrochés.
54:48 C'était la vie épique, trépidante, incroyable de Marie Marvin.
54:52 J'espère que ça vous a plu.
54:54 Je tenais à saluer l'énergie incroyable de cette femme,
54:57 sa volonté de servir, qui l'amènera quand même jusque dans les tranchées,
55:01 et rendre donc hommage à celle que l'on surnommait
55:04 "Fiancée du danger", la femme la plus décorée de l'histoire de France.
55:07 Voilà pour le quota féminin de La Petite Histoire.
55:09 Merci de m'avoir écouté, et à bientôt.
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