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Avec Denis Lebouteux, Loïc Dombreval, Samwel Melami

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##LA_FRANCE_A_DECOUVRIR-2024-01-13##

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🏖
Voyages
Transcription
00:00 La Tanzanie, arche de Noé pour traverser le 21e siècle présente.
00:06 Sud Radio, le monde à découvrir. Christophe Gickel.
00:10 Ah, chers amis de Sud Radio, là où on vous emmène, le mot voyage prend un sens vraiment tout particulier et presque mystique.
00:15 Oui, n'ayons pas peur des mots, car en plus d'un ravissement pour les yeux, la Tanzanie est aussi, et peut-être, et surtout une terre où l'âme humaine,
00:22 pour peu qu'elle soit sensible, se plaît à y vibrer d'une façon presque originelle.
00:26 Vous allez voir, on va vous raconter tout ça. Un périple en Tanzanie serait donc, voyez-vous, autant un voyage dans le temps qu'un voyage en nous-mêmes.
00:32 Alors oui, les noms de Gorongoro, Serengeti, Kilimanjaro, Zanzibar, tout ça, ça résonne déjà à nos oreilles grâce aux innombrables reportages et documentaires
00:40 de toute beauté du National Geographic sur le sujet. Autant dire que la beauté époustouflante de ce pays nous est presque familière, oui.
00:46 Mais la Tanzanie n'est pas que cet étonnant patchwork de savane, de brousse, de plage, de sable blanc, de volcans, de forêt, désert.
00:52 La Tanzanie, elle se vit comme une expérience unique au monde. Une destination où la vie bouillonne, se respire au coucher et au lever du soleil,
00:59 où la nature s'exprime et vous parle comme jamais. Car étrangement, les odeurs, la poussière, la lumière, les bruits résonnent en vous comme un air de paradis perdu ou lointain.
01:08 Vous serez donc entourés et observés en permanence par 3,5 millions de gnous, 1,5 millions de zèbres, autant de gazelles qui grouillent devant vous sur cette plaine qu'on dit infinie.
01:16 Vous traverserez sans savoir le territoire de clan de lions qui vous auront senti depuis des kilomètres et qui condescendront peut-être à se laisser photographier en majesté au coucher du soleil.
01:24 Vous partirez en brousse, bien sûr, en file indienne, derrière les hommes du peuple Hadzabe, remarquables chasseurs et archers hors pair.
01:30 Oui, définitivement, on vous encourage souvent à cette reconnection à la nature, à vous plonger dans une expérience immersive et vitale.
01:36 Mais là, en plus, vous allez toucher au paradis originel. Pour un stupéfiant voyage dans le temps, autant qu'en nous-mêmes, la destination Tanzanie, c'est maintenant.
01:45 Sud Radio, le monde à découvrir, Christophe Gickel.
01:48 Et pour toucher au paradis, nous sommes bien lotis aujourd'hui car nous avons autour de cette table Denis Lobouteux, directeur de Tanganyika Expédition. Bonjour Denis.
01:56 Bonjour Christophe.
01:57 Vous arrivez de Tanzanie directement là ?
01:59 Oui, il y a une petite semaine à peine, oui.
02:00 Ah oui ? Ça va, c'est pas trop dur avec la grisaille parisienne ?
02:04 Moi je me dis, je pensais à vous en venant sur mon scooter ce matin, je me dis mais comment ils font ces gens pour revenir à Paris, parler de la Tanzanie alors qu'ils habitent un paradis ?
02:12 Je suis habitué, ça fait 35 ans que je fais ces allers-retours, 5 à 6 par an. J'aime bien les deux destinations, j'aime moins le passage de l'une à l'autre, ça paraît toujours long.
02:22 Non, je suis habitué, donc Paris me plaît autant.
02:25 Et avec nous Loïc d'Ambreval qui est inspecteur général de l'environnement et du développement durable, dans le civil, mais qui intervient dans cette émission comme voyageur et de retour d'un safari en Tanzanie. Il y a combien de temps Loïc ?
02:36 C'était en juin 2023, donc il y a quelques mois.
02:40 Il y a quelques mois, trois adjectifs qui vous viennent comme ça pour spontanément décrire votre voyage ?
02:45 Inoubliable, des images avec lesquelles on voyage tous les jours, et puis hors du temps, et puis la sérénité.
02:57 Le mot paradis revient souvent.
02:59 Oui, c'est une forme, enfin moi j'ai vécu ça comme une forme de, comme vous l'expliquiez dans votre lancement, un espèce de paradis originel d'Éden, d'Arche de Noé, quelque chose où le temps est suspendu, on ne sait plus quel jour on est.
03:13 Et vous allez nous raconter ça avec beaucoup d'émotion, l'émotion fait partie du voyage.
03:17 Ah bah complètement, oui.
03:18 Et avec nous également en direct de Tanzanie, Samuel Melami, directeur des opérations à Tanganyika Expeditions, qui après 14 ans de guide en brousse, ça y est commence à diriger un petit peu toutes les opérations de la société Tanganyika.
03:30 C'est bien ça.
03:31 Comment ça fait déjà, même avant le Covid il avait déjà pris tout ça en main.
03:34 Ah il a 4 ans, 3-4 ans.
03:35 C'est un vrai patron.
03:37 Bonjour Samuel.
03:38 Bonjour Christophe.
03:40 Ça va ?
03:41 Tout va bien.
03:42 Oui.
03:43 Oui tout va bien, bienvenue en Tanzanie.
03:44 Merci. Vous êtes où précisément Samuel ? Racontez-nous l'endroit où vous êtes.
03:48 Je suis au cœur de Serengeti, à Ikoma Hills, c'est la savane extraordinaire ici, c'est là où on a la vie sauvage authentique.
04:02 D'accord. Alors Denis Lebouteur préparant cette émission nous disait que vous étiez une vraie star, parce que vous connaissez parfaitement votre domaine, vous êtes un guide hors pair et vous intervenez surtout la plomberie, l'informatique.
04:13 Vous êtes un Maasai qui parle plusieurs langues.
04:16 Vous êtes un personnage extraordinaire Samuel.
04:20 Bien sûr, sans se tromper, je suis un guide francophone, un guide espagnol, un guide anglophone, un guide Maasai.
04:29 En plus.
04:30 Donc ça dépend comment vous voulez m'identifier, mais je suis un Maasai qui est né dans un village Maasai.
04:37 Et maintenant, j'ai vu à peu près toute la vie. J'ai vu la vie sauvage, j'ai vu la vie moderne.
04:44 Donc je connais à peu près les deux côtés.
04:47 D'accord. Et Denis Lebouteur, parlez-nous un petit peu de votre société.
04:50 Donc Tanganyika Expeditions, c'est 12 lodges, 200 chambres, plus d'une centaine de guides de brousse en haute saison, une attention particulière portée à l'environnement, des 4x4 électriques pour aller dans la brousse, ça j'ai envie de dire bravo, au plus près des animaux et une installation plutôt dans le nord du pays.
05:04 Alors, affirmatif, l'essentiel des lodges est dans le nord, dans la partie nord, qui est un ensemble de plusieurs parcs assez compacts.
05:13 Il y en a d'autres dans le sud, sur lesquels je ne me suis pas encore installé. Je dis pas encore, mais le temps court.
05:19 Donc 12 lodges, c'est tout à fait exact. Et les voitures électriques, c'est également exact.
05:23 Mais les voitures électriques sont l'aboutissement d'une évolution qui a 20 ans et même plus, 25 ans.
05:30 On a commencé à passer au solaire tout doucement, puis en accélérant, on a produit de plus en plus de l'électricité dans nos propres bases.
05:38 Et après, avec cette électricité, on a trouvé astucieux d'essayer en 2017 de faire fonctionner nos premières voitures électriques.
05:46 Alors, il faut s'entendre là-dessus, c'est des voitures de 4x4 absolument habituelles, des Land Cruiser, des grosses Land Cruiser,
05:52 qui ont fait leur vie en tant que leur première vie diesel.
05:56 C'est de la récup ?
05:57 C'est que de la récup. Et on a, grâce à une société allemande à l'époque, nous avait aidé à transformer les deux premiers véhicules en voitures électriques.
06:09 100% électriques, 100% recyclées et 100% rechargées à l'énergie solaire.
06:15 Puisque l'endroit où opèrent ces véhicules, on en a maintenant 12 en activité, sont des endroits où on n'a pas l'électricité de la ville,
06:24 et on est simplement alimentés en électricité solaire.
06:27 Mais quelle bonne idée, parce que c'est vraiment la bonne formule.
06:30 Ça permet de s'approcher des animaux au plus près, du coup il y a moins cette odeur de diesel, il y a moins ce bruit.
06:34 Alors, il y a tout ça, oui, ça c'est vrai. Les animaux s'en fichent un peu.
06:38 Ah bon ? D'accord.
06:40 Non, non. Les animaux, on les approche, ils ont envie qu'on les approche.
06:43 Donc, il faut être conscient de ça. Mais on va dire que ce qui est vrai, c'est sur les nocturnes.
06:48 Parce qu'on fait des safaris nocturnes, et là effectivement, les nocturnes sont beaucoup plus dérangées par le bruit.
06:53 Et donc on les approche beaucoup mieux avec une voiture électrique.
06:57 Par contre, l'odeur c'est vrai, c'est pas vis-à-vis des animaux, je crois qu'ils s'en fichent aussi.
07:00 C'est plus nous.
07:01 C'est nous. Si on roule lentement et qu'on a un petit vent arrière, on est dans le petit nuage de diesel.
07:09 Par contre, en voiture électrique, on peut rouler lentement avec un petit vent arrière et garder un air pur.
07:14 Loïc Dombroval qui est venu en Tanzanie. Par où vous êtes passé ? Combien de temps dure le voyage ?
07:19 Et quelle a été votre première impression quand vous avez posé le pied sur le sol ?
07:23 Alors, mon voyage a duré une dizaine de jours, incluant...
07:27 Non mais en vol, le vol Paris, c'est un Paris d'Ares-Salam ?
07:29 Ah c'est Paris d'Ares-Salam et d'Ares-Salam-Kilimandjaro.
07:32 Donc il y a eu une escale.
07:33 Donc c'est quoi, c'est 9h, 10h ?
07:35 Oui, c'est une dizaine d'heures.
07:37 Et ça se fait très bien parce qu'il n'y a pas de décalage horaire quasiment entre la France et ce pays.
07:42 En ce moment, il y a 2h là.
07:43 Voilà, donc ça fait partie des attraits aussi, s'il faut prendre le jet lag.
07:48 Donc on est très rapidement opérationnel.
07:50 Et puis ensuite, le voyage sur place a duré une huitaine de jours,
07:53 où on a fait les principaux parcs avec effectivement ces véhicules électriques
07:57 qui sont extrêmement agréables.
08:00 Moi, je crois aussi pour les animaux.
08:02 Ah, bien sûr, oui.
08:03 Et bien sûr pour les passagers, parce que la Tanzanie, comme tous ces pays,
08:11 c'est aussi une expérience sensorielle, où on a besoin de sentir, d'écouter.
08:16 Et bien sûr, l'absence du bruit du moteur permet toujours en roulant
08:20 et en s'approchant au plus près des animaux d'avoir toujours ces sensations.
08:23 Donc c'est une très bonne idée.
08:25 Et c'est la physionomie du pays qui vous a surpris.
08:27 Est-ce que vous attendiez à ça ? Que de la brouse, des montagnes ?
08:29 Il y a de l'altitude ? On est tout de suite à 1200, 1500.
08:32 Oui, c'est très varié.
08:33 Il y a à la fois des grandes plaines au Serengeti,
08:35 puis il y a aussi des magnifiques arbres,
08:37 et puis il y a des collines, des montagnes.
08:39 C'est un pays extrêmement varié, à la fois par ses paysages,
08:42 mais aussi par sa faune et sa flore.
08:45 Donc c'est un endroit hors du temps, où il est extrêmement facile
08:52 pour ceux qui, comme moi, ont besoin d'énergie aussi,
08:55 de devenir très contemplatif, très serein,
08:58 et d'observer les paysages.
09:01 C'est extrêmement agréable, et comme je le disais tout à l'heure,
09:04 très inoubliable.
09:06 D'accord. Samuel, vous êtes sur place en Tanzanie.
09:08 Vous êtes où exactement ? Dans quel coin ?
09:10 Autour de vous, il y a quoi ?
09:12 Autour de moi, c'est de la savane.
09:17 Là, je suis à Grumeti Hills,
09:20 à Ikoma Hills.
09:22 C'est un lodge de Tanganyika Expedition.
09:24 Oui, c'est un entre-nous lodge de Tanganyika Expedition,
09:29 situé au centre-ouest du Serengeti.
09:35 D'accord.
09:36 Donc c'est un lodge qui est magnifique,
09:38 c'est un lodge qui est fait en respectant la nature,
09:41 parce que c'est un rêve de rester dans un lodge qui est en tente.
09:48 Tente, avec un luxe qui est extraordinaire,
09:51 ça te donne envie de rester tout le temps sur place,
09:55 parce qu'on a le coucher de soleil devant nous,
09:57 et aussi on est entouré par la savane,
10:00 avec des acacias parasols, les girafes, les éléphants,
10:03 et toute la vie sauvage qu'on a besoin de voir,
10:07 et des gazelles de Thompson et des impalas.
10:10 D'accord.
10:11 Denis Lobouteux, quand on parle de la Tanzanie,
10:14 est-ce qu'on ne risque pas de la confondre avec le Kenya ?
10:16 Est-ce que c'est un peu les mêmes paysages ou pas du tout ?
10:18 Alors, il y a des similitudes entre le sud du Kenya
10:21 et le nord de la Tanzanie, ce qui est normal.
10:23 Après, si on remonte vers le nord du Kenya,
10:26 c'est beaucoup plus désertique,
10:27 donc on n'a pas ce genre de paysage.
10:29 Et puis pareil, si on descend vers le sud de la Tanzanie,
10:32 on va encore trouver...
10:33 Mais il y a une telle mosaïque de paysages qu'on en a en commun,
10:36 et puis qu'on a chacun ses spécificités.
10:39 On va dire qu'en Tanzanie, on a quand même des très hauts sommets,
10:42 on en a peu parlé, mais on a quand même le Kilimanjaro,
10:45 on va en parler, auxquels on peut accéder.
10:48 On peut accéder, voilà.
10:50 C'est un peu rude.
10:52 C'est clairement rude, il ne faut pas dire le contraire.
10:55 Mais les paysages sont très variés, un peu comme en France.
10:59 Pour résumer la France et comparer la France à l'Italie,
11:02 je dirais que c'est un peu le même parallèle.
11:04 Il y a des paysages italiens qui ressemblent parfois
11:06 à des paysages français,
11:07 mais les paysages de Normandie ne ressemblent pas
11:10 aux paysages italiens.
11:12 - C'est une terre de trek, de randonnée ?
11:15 - Une grande terre de randonnée, faite pour.
11:18 C'est quand même agréable, parce que le Kilimanjaro,
11:20 ça ne va peut-être pas durer,
11:21 mais aujourd'hui, il n'y a aucune remontée mécanique dessus.
11:24 C'est toujours un peu vexant, le trek,
11:26 quand on fait trois heures d'effort
11:28 et qu'on arrive à la gare du téléphérique.
11:31 Là, on n'a pas le cas.
11:32 C'est-à-dire que tout se fait à pied, pour tout le monde.
11:36 Donc c'est une vraie terre de trek.
11:38 - On peut faire une montée pendant quatre jours,
11:41 quatre jours de montée.
11:43 On peut même faire un peu plus long,
11:45 mais ça, c'est rare.
11:47 Pour moi, c'est une aventure, une vraie aventure.
11:49 - Rappelons que le sommet est à combien ? 5 895 ?
11:53 - Voilà.
11:54 - Et les centimètres ?
11:55 - Il y en a un petit peu, ça dépend de la neige.
11:58 - On va marquer une pause, chers amis.
11:59 On se retrouve juste après pour continuer à parler
12:01 de cette merveilleuse terre et ce merveilleux voyage
12:03 qu'on vous propose.
12:04 La Tanzanie, à tout de suite.
12:06 - La Tanzanie, arche de Noé pour traverser
12:09 le 21e siècle présente.
12:11 - Sud Radio, le monde à découvrir.
12:13 Christophe Gickel.
12:15 - Et avec Denis Loubouteux,
12:16 directeur de Tanganyika Expeditions,
12:18 Loïc d'Ambreval, qui est un voyageur
12:20 et qui est de retour d'un safari en Tanzanie,
12:22 qui est notre témoin aujourd'hui,
12:23 qui est aussi inspecteur général de l'environnement
12:25 et du développement durable.
12:26 Et ces questions sont importantes pour lui aussi
12:28 et pour nous aussi.
12:29 Samuel Mellami est avec nous.
12:30 C'est le directeur des opérations
12:31 à Tanganyika Expeditions.
12:33 Et lui, Samuel, il est en direct en Tanzanie.
12:35 Samuel, en préparant cette émission,
12:38 vous m'avez dit, il y a 3,5 millions de gnous
12:40 qui vous observent et que vous pouvez voir.
12:42 C'est vrai ou c'est toujours vrai aujourd'hui ou pas ?
12:45 - Oui, c'est toujours vrai aujourd'hui.
12:47 - Ils sont là, vous les voyez ?
12:49 - Ah oui, oui.
12:50 Par exemple, au mois de janvier, février,
12:54 tous les 3,5 millions de gnous,
12:56 ils sont au sud de Serengeti.
12:58 Donc ils font le tour de tout le parc, en fait.
13:00 Donc quand vous êtes logé à Old Vikem,
13:03 c'est un de nos loges.
13:05 Et on a tout au milieu d'un pays maasai.
13:07 Et on peut voir tous ces vastes plaines
13:11 et les 3,5 millions de gnous dans la plaine.
13:14 On dirait des fourmis dans la plaine.
13:16 - C'est incroyable.
13:17 On a du mal à s'imaginer,
13:18 pour quelqu'un qui n'a jamais assisté à ce spectacle,
13:20 le fourmillement de ces bêtes partout, en fait.
13:22 On se rend compte le matin et la nuit,
13:24 quand le soleil se couche.
13:26 On est d'accord, monsieur Dombreval, Loïc ?
13:28 - Ah, c'est complètement fou.
13:29 Ça fait partie des grandes images
13:31 qui sont imprimées dans mon cerveau après ce voyage.
13:33 C'était la migration vers le nord des gnous.
13:36 Et ce sont des milliers et des milliers d'animaux
13:39 qui défilent devant vous,
13:41 en rang serré,
13:43 comme obsédés par l'idée d'aller retrouver l'eau.
13:45 - C'est comme une trance un peu animale.
13:47 - Oui, c'est complètement fou.
13:48 Et c'est un flot continu
13:49 qui dure des minutes et des minutes.
13:51 Sans s'arrêter.
13:52 - Avec le bruit des galops, des sabots et tout.
13:54 - Oui, la poussière.
13:56 C'est absolument extraordinaire.
13:58 C'est un spectacle extraordinaire.
13:59 - D'accord.
14:00 Et c'est ce qui vous a plu
14:01 quand vous vous êtes installé dans le pays,
14:02 Denis Lebouteux ?
14:03 Je rappelle que vous travaillez pour Calaim Air France.
14:05 En 1986, vous vous installez.
14:06 Un coup de foudre pour le pays ?
14:08 - A l'époque, Calaim Air France était ennemi.
14:10 Ils étaient concurrents.
14:11 - Ah oui ? D'accord.
14:12 - Et moi, je me suis installé en Tanzanie.
14:14 Bien sûr, ça faisait partie.
14:15 - Pour des raisons professionnelles ?
14:16 - Moi, j'étais affecté par Air France en Tanzanie.
14:18 Donc j'ai découvert le pays à cette époque-là.
14:20 - Et là, le choc.
14:21 - Oui, l'intérêt.
14:22 Mais j'avais demandé mon affectation
14:24 parce que je connaissais un petit peu par mes lectures.
14:26 Enfin, je savais peut-être certaines choses qui m'attendaient.
14:29 Mais oui, le choc, quand même.
14:31 Mais bien évidemment.
14:32 Et là, cette notion de densité de faune est très spectaculaire.
14:36 - Alors, parlons de la faune, justement.
14:37 Parce que c'est ça que les gens attendent.
14:38 Qu'est-ce qu'on voit ?
14:39 Qu'est-ce qu'on est sûr de voir ?
14:40 Bon, des gnous, des gazelles, des zèbres, des girafes, des éléphants, c'est sûr.
14:44 Et où, plus précisément ?
14:46 - Alors, d'abord, on n'a qu'une émission de 45 minutes, là.
14:49 Attention, il y a 120 espèces de grands mammifères.
14:51 - Énormes.
14:52 - On ne voit pas tous les énumérés.
14:54 Après, on ne les voit pas tous.
14:56 C'est ça, aussi.
14:57 Le safari, ce n'est pas un musée.
14:59 Donc, on ne sait pas ce qu'on va voir, a priori.
15:01 Mais la densité fait qu'il y a des garanties.
15:05 C'est-à-dire qu'on est sûr de voir ce que vous avez énuméré.
15:08 Après, la chance fait qu'on peut voir 100 lions dans un seul safari de 8 jours.
15:13 Et puis, la malchance fait qu'on n'en voit que 20.
15:15 - On en voit quand même, du lion.
15:17 - C'est impossible de ne pas en voir.
15:19 Et puis, il y a des animaux rares qui sont discrets.
15:21 Certains reviennent parce qu'ils n'ont pas vu un léopard ou un rhinocéros noir.
15:26 Et puis, après, il y a des animaux que même moi, après 35 ans, je n'ai toujours pas vu.
15:31 - Ah oui ?
15:32 - Mais ils sont dans le book.
15:33 - Ils sont là. Bon, parfait.
15:34 Samuel Mélamie, directeur des opérations à Tanguay NK Expedition.
15:37 Vous m'aviez dit en préparant cette émission que le licaon était un animal qu'on ne voyait pas facilement.
15:41 - Oui.
15:44 - Oui, le licaon, c'est un chien de brousse.
15:49 - Oui, c'est un chien sauvage, en fait.
15:51 C'est un chien sauvage qui envoie des disparations,
15:54 mais quand même, c'est un chien sauvage qui n'est pas dans la brousse tout le temps.
15:59 Donc, il part dehors de la savane, il revient et tout.
16:03 Et donc, c'est vraiment très rare à les voir.
16:05 Et aussi, c'est un chien sauvage qu'on peut dire que c'est compliqué à les voir
16:12 parce qu'ils ne veulent pas se mettre là où on peut circuler avec des voitures.
16:17 Donc, finalement, on a très peu de familles de licaons dans la savane.
16:22 Donc, c'est pour ça qu'on dit que c'est difficile à voir.
16:25 Les rhinos aussi, c'est difficile.
16:27 Les léopards, mais quand même, on a toujours la chance de voir quelque chose qui est rare.
16:32 Mais bon, ça dépend de la chance.
16:34 - D'accord, c'est un coup de bol.
16:35 Un coup de bol que vous avez eu, Loïc Dombraval.
16:37 Racontez-nous, vous avez aperçu quoi à votre grande surprise ?
16:40 D'abord, vous ne l'aviez pas vu.
16:41 - Ah oui.
16:42 - Puis on vous a dit, là-bas, tout là-bas, il y a...
16:44 - Non, parce que ce que disait Samuel est très important.
16:47 Le rôle du guide est absolument essentiel.
16:49 Ils sont...
16:50 - Ils ont les yeux pour ça.
16:52 - Ils sont exceptionnels.
16:53 Ils ont été...
16:54 D'abord, ils sont nés là.
16:55 Ils ont été formés là.
16:57 Et on sent qu'ils ont une passion absolument intacte pour leur terre.
17:02 Et ils savent vous repérer un truc que vous n'avez pas vu.
17:05 Moi, le rhino noir dans le cratère du Ngorongoro, franchement...
17:10 - Vous auriez passé à côté, quoi.
17:12 - Franchement, il n'y en a plus que quelques centaines dans le monde.
17:15 Je ne sais même pas s'il y en a peut-être 200 ou 300.
17:17 Je ne sais pas.
17:18 En tout cas, très, très peu.
17:19 Il était à 1 km.
17:21 - Ah oui.
17:22 Donc, c'est une petite tache noire.
17:23 - Donc, c'est une petite tache noire.
17:24 Et là, le guide me dit, Loïc, regarde là-bas.
17:27 J'ai dit, quoi ?
17:28 Il m'a dit, c'est un rhino noir.
17:30 - Mais où ?
17:31 - Et là, je ne vois rien.
17:34 Il me donne ses jumelles.
17:36 Et effectivement, c'était un rhino mâle noir qui broutait.
17:41 Ce qui est extrêmement rare à observer.
17:44 Vous savez, ce qui est génial, en fait, dans ce pays,
17:47 et dans les safaris en général, c'est que vous avez beau revoir les mêmes espèces,
17:51 c'est toujours une scène différente.
17:53 Parce que c'est la vie.
17:55 Et c'est ça qui est extraordinaire.
17:56 On peut y retourner X fois, revoir X fois les mêmes animaux,
18:00 avoir la chance parfois de voir effectivement une espèce rare,
18:02 comme moi, j'ai eu la chance de voir un licorn, par exemple,
18:04 un boucerino noir.
18:05 - Ah, vous avez vu un licorn ?
18:06 - Oui.
18:07 Mais c'est à chaque fois une scène différente.
18:09 Et c'est ça qui est absolument prodigieux.
18:11 Donc on ne s'ennuie jamais.
18:12 Et on revoit tout le temps, finalement, dans les mêmes paysages,
18:15 des animaux différents, les mêmes animaux qui vivent une scène de vie différente.
18:19 - C'est ça. Et c'est différent à chaque fois.
18:21 - C'est différent à chaque fois.
18:22 - Et vous avez vu un girafe, un gazelle, un thompson, tout ça.
18:24 Pardon, c'est un grand classique.
18:26 - Des lions, des lionnes qui étaient avec leurs petits,
18:29 qui les protégeaient.
18:30 Des scènes exceptionnelles.
18:31 Des éléphantaux.
18:32 Bref, tout ça, oui.
18:33 - Alors Samuel me racontait qu'au Séringueti,
18:35 on peut traverser 25 territoires de clans de lions différents.
18:38 C'est vrai, Samuel ?
18:40 - Ah, ça, c'est sûr.
18:41 Ça, c'est sûr.
18:42 Ça, comme on dit, le guide est très important, normalement, dans le voyage.
18:48 Parce que c'est lui qui vous amène partout.
18:50 C'est lui qui essaie d'aller à gauche, à droite, pour trouver les animaux.
18:54 Mais chercher les animaux chez nous, c'est pas un grand travail.
18:58 Au Séringueti, chaque cinq minutes, on trouve une espèce différente.
19:02 On trouve petits antelopes, les moyens, les grands.
19:06 Donc on s'ennuie jamais quand on est en safari.
19:09 Donc vraiment, il y a 25 territoires des lions que moi, j'ai connus dans le Séringueti.
19:16 Et ça, on peut dire, dans chaque famille,
19:19 on peut trouver 8 jusqu'à 25 membres dans chaque famille.
19:22 Donc on peut dire que c'est facile à trouver.
19:25 On peut pas partir de Tanzanie sans trouver des lions.
19:28 Séringueti, c'est le pays des lions.
19:30 - Est-ce qu'il faut que vous soyez armés ?
19:32 Parce qu'il y a comme une dangerosité.
19:34 Vous êtes proche d'une faune sauvage ?
19:36 - Non, non, pas du tout.
19:38 Il n'y a pas besoin.
19:39 Dès que vous êtes dans une voiture safari, on a des voitures professionnelles,
19:43 on a le toit ouvrant, on peut ouvrir le toit.
19:46 Et on peut observer les animaux.
19:48 Il n'y a pas de danger du tout.
19:50 Donc de danger, si vous sortez de la voiture dans un endroit
19:53 qui n'est pas autorisé de sortir et marcher toute seule, voilà, c'est dangereux.
19:57 Mais dès que vous êtes avec le guide, il n'y a pas de problème.
20:00 - Mais vous n'avez pas un fusil pas loin ?
20:02 Un sac de... je ne sais pas, un truc...
20:04 Rien ?
20:05 - Non, non, pas du tout.
20:07 - Ah bon, très bien.
20:08 - Pas du tout.
20:09 C'est très tranquille.
20:11 Safari, c'est ça, safari.
20:13 Profiter, rester avec le guide, regarder à gauche, à droite.
20:18 Les animaux, on ne se sent pas en danger quand on est dans la voiture.
20:21 Il n'y a pas de problème.
20:22 - Je suis heureux de vous l'entendre dire, Samuel.
20:24 Denis Lebouteux, quelle serait à vous votre définition du mot safari ?
20:27 Est-ce qu'il a évolué depuis 1986 jusqu'à 2023 ?
20:31 Vous avez vu une évolution ?
20:32 - Alors safari, déjà, c'est un mot swahili qui veut dire voyage.
20:36 Pour la petite anecdote, quand j'étais à Air France
20:39 et que le siège appelait le bureau et que je n'étais pas là...
20:43 Mais il veut dire voyage, déplacement.
20:45 Déplacement, c'est safari.
20:47 Et la secrétaire répondait au gars du siège...
20:49 - Il est en safari.
20:50 - Il est en safari.
20:52 Ce n'était pas excellent.
20:54 C'est un mot qui est assez large.
20:56 Mais maintenant, la façon dont on l'utilise en français,
20:59 non, ça n'a pas évolué.
21:01 C'est aller à la rencontre d'un monde animalier,
21:04 flore et faune.
21:06 - Parce que je me souviens qu'à une époque,
21:10 c'était une synonyme de chasse aussi.
21:12 - Oui, il y a le safari de chasse et le safari photo, bien évidemment.
21:15 La chasse disparaît, a pratiquement disparu en Tanzanie.
21:18 C'était beaucoup plus important avant l'an 2000.
21:21 Maintenant, il y a une activité mais résiduelle.
21:26 Par contre, le safari photo s'est beaucoup développé.
21:29 - On a pris conscience de la protection des animaux.
21:31 On est content.
21:33 - Ça va être étonnant, mais les safaris de chasse
21:36 ont participé à la protection de la nature.
21:39 À l'époque, tant qu'on n'a pas de touristes
21:42 pour protéger des zones, mieux vaut avoir des chasseurs que personne.
21:46 - Pour des raisons économiques ?
21:49 - Non, il y a la raison économique.
21:51 Mais si une zone n'a plus de valeur,
21:53 les populations vont s'y installer,
21:56 elles vont déforester et elles vont braconner.
21:59 Il faut bien qu'elles mangent, qu'elles se chauffent.
22:02 Pendant au moins un demi-siècle,
22:06 ces grands blocs qui étaient donnés à des compagnies de chasse
22:09 ont été des blocs très bien protégés.
22:11 Leur intérêt, c'était d'avoir le plus de faune possible dessus.
22:14 Ça n'a pas eu qu'un effet négatif.
22:17 C'est un effet négatif psychologique
22:19 parce que c'est affreux de tirer sur un éléphant ou un lion.
22:22 C'est pas très élégant.
22:25 Mais par contre, au niveau de la protection des espèces,
22:29 ça n'a pas été inutile.
22:31 Ça a été plutôt bien vu, à part de la Tanzanie.
22:34 - On fait une petite pause, chers amis.
22:36 On retourne en Tanzanie dans quelques minutes.
22:38 À tout de suite.
22:39 - La Tanzanie, arche de Noé
22:42 pour traverser le 21e siècle présente.
22:45 - Sud Radio, le monde à découvrir.
22:47 Christophe Gickel.
22:48 - Avec le Ngorongoro, le Serengeti, le Kilimanjaro, Zanzibar,
22:53 tous ces noms qui résonnent à nos oreilles de façon familière.
22:57 Parlons un peu de Zanzibar.
22:59 Denis Lebouteux, directeur de Tanganyika Expeditions.
23:02 Ça vaut le coup ?
23:03 - Pour moi, oui.
23:05 Il y a deux facettes à Zanzibar.
23:08 Il y a les plages.
23:09 Là, c'est la carte postale.
23:10 - C'est une station balnéaire, Zanzibar, maintenant ?
23:12 - Pas que.
23:13 C'est ça qui est intéressant.
23:15 C'est une belle station balnéaire.
23:17 On a des sables très blancs, des cocotiers,
23:21 un lagon très transparent.
23:23 À un moment, on prétendait avoir le record du monde de transparence des fonds.
23:26 Je ne sais pas si c'est vrai ou faux.
23:28 Il y a une aquafaune qui n'est pas négligeable.
23:30 On a des passages de baleines, on a beaucoup de dauphins.
23:33 Tout ça, c'est la partie balnéaire, plongée.
23:36 Et puis, il y a quand même une vieille ville, une ville historique
23:38 qui a été une capitale d'un système politique important.
23:43 Il en reste des vestiges.
23:45 Ça vaut le coup de s'y perdre.
23:46 Donc, on a ces deux aspects-là.
23:48 Il ne faut pas résumer Zanzibar qu'aux plages.
23:50 - Non, très bien.
23:51 Il y a deux autres îles, parce que Zanzibar est une île.
23:53 Il y a deux autres îles qui étaient avant, qui dépendaient du sultanat d'Oman.
23:56 - Pas les deux.
23:57 - Pas les deux.
23:58 - Une seule des deux.
23:59 Pemba.
24:00 - Pemba, exact.
24:01 - Et Mafia, non.
24:02 Il y a trois îles, effectivement.
24:03 - Zanzibar, Pemba et Mafia.
24:05 - Mafia est au sud, Pemba est au nord.
24:07 Et Pemba et Zanzibar font partie de l'archipel de Zanzibar,
24:11 alors que Mafia n'en fait pas partie.
24:13 Elle avait à l'époque un autre régime politique.
24:16 - Et on dit que Pemba, c'est Zanzibar il y a 30 ans.
24:18 - Ça ressemble.
24:20 Beaucoup.
24:21 C'est ce que j'ai connu.
24:22 - C'est resté un peu dans son jus.
24:23 - Voilà.
24:24 - Donc, il y a peut-être un intérêt à aller voir Pemba.
24:25 - Il y a un intérêt.
24:26 Je ne vais pas vous dire le contraire.
24:27 Les plages sont aussi belles qu'à Zanzibar.
24:29 Il y a beaucoup moins de structures hôtelières, bien évidemment.
24:33 Et il y a moins de vols.
24:35 Aujourd'hui, Zanzibar est desservie par des vols directs.
24:38 Bucharest-Zanzibar.
24:41 - Ah oui.
24:42 - Oui, oui.
24:43 - Carrément.
24:44 Loïc d'Ombreval, votre vie de voyageur et de safariste,
24:48 on dit safariste, on peut dire,
24:50 est-ce que vous avez apprécié la nourriture, le confort ?
24:53 Vous avez bien dormi ? Vous n'avez pas eu de moustiques ?
24:54 Il n'y a pas eu de problème ?
24:55 Parce que je sais que vous aimez tuer les moustiques.
24:56 Il m'a été récolté.
24:57 - Écoutez, c'est le seul animal que j'aime bien tuer,
24:59 que je tue avec plaisir.
25:00 Le seul.
25:01 Moi, ce que je voudrais dire,
25:04 c'est que ce que j'ai beaucoup apprécié dans le voyage que j'ai fait,
25:08 c'est que les lodges, effectivement,
25:10 sont des lodges à la fois très jolis,
25:13 décorés avec beaucoup de raffinement,
25:16 confortables, mais pas luxueux,
25:19 parfaitement intégrés dans le paysage,
25:22 avec des matériaux locaux,
25:24 avec une décoration, avec de l'artisanat local.
25:27 Et c'est vraiment des endroits extrêmement agréables.
25:30 Avec un lodge en particulier qui est un petit peu différent,
25:32 qui est vraiment une tente,
25:33 dans laquelle on a effectivement des souvenirs aussi qui sont très bien.
25:38 - Lesquels ?
25:40 - C'était très "roots", comme on dit.
25:43 Moi, j'adore.
25:45 - On entend tous les bruits de la savane, matin et soir.
25:49 - Le lendemain, c'est un peu inquiétant ou pas ?
25:51 - Pas du tout, non.
25:52 Et puis, il y a quand même des gardes qui veillent.
25:56 Et donc, on est complètement rassuré.
25:58 On voit que ce sont des gens qui sont très pros
26:01 et qui pourraient nous arriver.
26:02 Mais c'est vraiment la tente, très basique.
26:06 - Comme dans "Out of Africa".
26:07 - Oui.
26:08 - Un peu la tente en toile.
26:09 - Voilà, c'est ça, exactement.
26:11 Et ça, c'était super agréable.
26:14 C'était vraiment marrant.
26:15 Et puis, au bout du monde, dans un petit lodge perdu.
26:19 Il y a des lodges qui sont plus confortables,
26:20 mais qui restent toujours sobres et très raffinés et très intégrés.
26:24 - Rappelons qu'un lodge, c'est une maison de pierre, en fait.
26:26 C'est du dur, c'est du solide.
26:27 - Oui, voilà.
26:28 - En bois, avec un toit en arrière.
26:29 - Il y a du bois, il y a différents types de lodge.
26:32 Mais en tout cas, ceux dans lesquels j'ai pu dormir,
26:35 ils étaient, encore une fois, très agréables et pas du tout ostentatoires.
26:40 - Et on mange bien.
26:41 Qu'est-ce qu'on mange ?
26:42 - On a mangé de la nourriture très simple,
26:44 mais aussi très locale, cultivée localement.
26:47 Parce que Denis Dubouteux fait attention à tout ça.
26:49 - Mais ça, on va en parler avec Denis,
26:50 de son obsession du local et de la protection de l'environnement.
26:53 - C'est ça aussi que j'ai apprécié dans ce voyage.
26:55 C'est qu'il y avait manifestement un attachement très particulier et très concret
26:59 à ces histoires de développement durable qui, parfois, sonnent un peu creux,
27:03 mais qu'il a concrètement trouvé une application à la fois dans la nourriture locale,
27:08 saine, simple, et également dans la façon avec laquelle on vivait et on dormait.
27:14 - Denis Dubouteux, est-il vrai que vos 12 lodges sont tous alimentés à l'électricité solaire ?
27:18 - Affirmatif.
27:19 - Bravo !
27:20 - Les bagnoles au solaire, les lodges au solaire ?
27:22 - Pas toutes, pas toutes.
27:23 - Non, pas toutes.
27:24 - On y va progressivement.
27:25 On a commencé en 2017.
27:27 Aujourd'hui, j'en ai 12, j'en ai 5 en préparation.
27:30 Donc, on continue notre développement.
27:33 Je pense qu'à terme, on sera à l'électricité de A à Z, à part les gros camions sans doute.
27:39 Mais à terme, c'est-à-dire que la technologie aussi, nous, on surfe.
27:44 On suit les progrès, les nouvelles batteries, on est attentif.
27:49 Voilà.
27:50 Et puis, on a quand même une préoccupation, une obsession, c'est la rentabilité, l'économie.
27:56 Donc, il n'y a pas de choses, je dirais, héroïques pour la défense de la planète.
28:03 Non, non, à chaque fois, c'est pensé, une voiture électrique, c'est un outil, ça doit s'intégrer dans une stratégie.
28:09 - Non, mais bravo, c'est bien.
28:10 Et est-il vrai qu'on mange des jardins de vos potagers, qu'on n'a pas besoin d'aller les chercher, de faire venir de je ne sais pas où, les récouverts du Kenya par exemple ?
28:16 Non, ils sont de chez vous.
28:17 - Ah, ben là, ce sera idiot, oui.
28:18 Non, non, alors, on a créé un potager parce qu'on a du terrain assez facile.
28:24 Et ce potager, on a commencé à le faire comme tout le monde, c'est-à-dire avec des produits phytosanitaires, etc.
28:29 Et puis, dès qu'on commence à regarder les comptes du potager, qui était forcément très mauvais, on s'aperçoit que je dépensais plus en produits phytosanitaires qu'en main d'œuvre.
28:39 Donc, on passe forcément au bio.
28:41 Là, il n'y a pas de discussion.
28:42 Le bio est une solution naturelle parce que les salaires sont beaucoup moins chers qu'en France et inversement, les produits phytosanitaires sont beaucoup plus chers qu'en France.
28:51 Donc, on sait que le bio mobilise plus de personnes parce qu'il faut plus travailler les plants.
28:59 Mais une fois qu'on a fait ça, les ratios économiques ont été bien meilleurs.
29:03 Donc, on a effectivement un potager bio.
29:05 - D'accord, c'est bien.
29:06 Et qui fait à peu près un hectare, qui produit 23 espèces de légumes.
29:10 - D'accord.
29:11 - Pas toujours en face des menus.
29:14 Mais ça va venir.
29:15 - On reste en Tanzanie.
29:17 - Mais on y travaille.
29:18 - On y travaille, voilà.
29:19 - Qu'est-ce que c'est que la plaine infinie ?
29:21 - C'est la traduction du mot maçai "seringheti".
29:25 Seringheti, c'est un mot qui vient de la langue maçai qui veut dire la plaine infinie.
29:31 - C'est le seringheti, en fait.
29:32 - C'est le seringheti.
29:33 - Dans lequel on peut mettre la Belgique, c'est grand.
29:35 - Alors, je ne sais pas.
29:36 Je n'ai pas la taille de la Belgique, mais je sais que le seringheti, c'est 14 500 km².
29:39 - Je crois que c'est ça, Samuel.
29:41 On en a parlé hier.
29:42 Vous m'avez dit qu'on peut mettre la Belgique dedans.
29:43 - Bien sûr.
29:44 On peut mettre la Belgique là-dedans.
29:46 C'est comme un grand pays, quoi.
29:48 C'est génial.
29:49 - Samuel, vous êtes le directeur des opérations à Tanganyika Expeditions.
29:53 Pourquoi Olduvai Camp est votre camp préféré ?
29:56 Dites-nous, racontez-nous pourquoi.
29:58 - En général, je préfère Olduvai Camp parce que c'est un berceau de l'humanité.
30:05 C'est là où on a découvert le premier cran de la sienne Lobbytech-Boise et le premier hominide.
30:14 Donc, c'est vraiment un centre où il y a de l'énergie.
30:18 Les pierres, les coches, les rochers qui sont là, ça amène beaucoup d'énergie.
30:23 C'est préhistorique comme camp.
30:25 Et aussi, les couchers de soleil là-bas, c'est super avec des balades, avec des maçai.
30:30 Donc, c'est le seul endroit où on peut se balader avec des maçai, aux couchers de soleil.
30:37 Et il y a plein d'histoires à raconter au centre de la gorge d'Olduvai, la balade dans la gorge.
30:44 Et aussi, le paysage.
30:48 Je peux dire le paysage, on voit le Gorongoro, on voit la plaine infinie de Serengeti, le sud de Serengeti.
30:56 Donc, quand vous êtes en train de regarder le coucher de soleil, en bas, on voit toute la migration au mois de janvier-février.
31:02 On voit toute la migration des gnous, des zèbres.
31:05 Et aussi, le matin, on voit des girafes passer devant votre tente et tout.
31:10 Parce qu'il y a la végétation qui permet des girafes circuler à gauche, à droite.
31:14 Donc, c'est mon camp préféré.
31:16 Je peux dire que c'est un camp que j'ai préféré à cause de la connexion de peuples authentiques.
31:22 Ça veut dire les maçai.
31:24 Bravo, vous nous l'avez bien vendu.
31:26 Oui, bon, moi je suis maçai.
31:30 Bon, je ne dis pas parce que je suis maçai, mais j'aime bien les Français, toutes les nationalités,
31:36 venir profiter de ce contact avec les maçai, les balades avec les maçai.
31:43 Donc, il y a une énergie là-bas à Olduvai.
31:45 Il n'y a aucun endroit en Tanzanie où on peut comparer avec Olduvai.
31:50 Donc, Olduvai Camp, c'est un trésor, je peux dire, c'est un trésor du nord de la Tanzanie.
31:56 Très bien. Et c'est vrai, vous avez raison, on en avait parlé au début de l'émission,
31:59 il y a une sorte de reconnexion et de dialogue qui se fait, qu'on n'a plus nous, en habitant dans des grandes villes.
32:04 Mais quand on est en Tanzanie, d'après ce que vous me dites, et j'ai un peu été en Afrique,
32:08 il y a cette connexion avec une nature forte.
32:10 Et on a les odeurs, les bruits, tout ça nous apparaît comme quelque chose,
32:14 d'un retour à quelque chose d'originel. C'est vrai, hein ?
32:18 Oui, bien sûr. Bon, en fait, les gens, quand ils visitent des pays,
32:22 on a besoin de voir la partie sauvage et on a aussi besoin de se connecter avec les gens.
32:28 Parce que si je vais en France, par exemple, je ne peux pas juste rester en France
32:34 pour aller voir l'agriculture des vins, les villes et tout, je dois rencontrer les Français.
32:40 Et donc, si vous êtes en Tanzanie et vous êtes connecté avec des Maasai, des peuples traditionnels,
32:46 voilà, ça c'est, on peut dire que j'étais en Tanzanie, j'étais avec des peuples Maasai,
32:51 j'étais avec des peuples Mbulu et tout.
32:53 Donc, à Olduvai, je peux dire que c'est un endroit où il y a une connexion, il y a de l'énergie.
32:58 Et on a une connexion avec les gens, les peuples traditionnels.
33:03 Très bien. Vous êtes d'accord, Denis ?
33:05 Moi, là, sur le côté...
33:07 Reconnexion.
33:08 Reconnexion, je dirais...
33:10 Parlez quelque chose de mystique, on n'est pas loin de ça, hein ?
33:12 Olduvai, certainement. Il se passe quelque chose là-bas.
33:14 Ça a d'ailleurs été mon premier camp, c'est là que j'ai commencé.
33:17 D'accord.
33:18 Alors, j'avais quelques lectures sur la paléontologie également.
33:22 Olduvai, c'est la réalisation en 1960 des thèses de Teilhard de Chardin.
33:29 C'est remettre, je dirais, à l'envers, remettre à l'envers, mais en fait à l'endroit,
33:35 inverser notre schéma de l'évolution humaine.
33:38 Il y a beaucoup de choses à Olduvai, mais il y a effectivement une spiritualité...
33:41 C'est puissant, il y a quelque chose de puissant.
33:43 Ce qui tient à la fois, je pense, aux Massai, qui sont là,
33:46 qui sont des gens très... je dirais... profonds, simples, mais qui sont très proches de ça.
33:53 Au lieu, au granit, il l'a dit, il y a certainement des rayonnements positifs,
33:57 et puis il y a ce berceau de l'humanité, le premier homme qui a le titre d'homme,
34:01 c'est là qu'il a été découvert.
34:03 D'accord.
34:04 Loïc d'Ombroval, vous qui êtes un personnage plutôt actif,
34:07 est-ce que ce séjour vous a apaisé ?
34:10 Ah oui, oui, oui.
34:12 À la safari, ça apaise, en fait.
34:13 À la safari, c'est très apaisant.
34:15 Moi, je suis capable de... et je ne suis pas le seul, je ne suis pas un cas particulier,
34:18 mais ça se voit, ça se ressent, les autres voyageurs sont capables de s'arrêter,
34:24 de regarder, de respirer, de patienter.
34:28 La patience, ça vous apprend la patience aussi, la safari,
34:31 parce que vous savez qu'il va se passer quelque chose,
34:33 le guide vous l'a dit, il y a un animal probablement là,
34:36 et vous attendez un quart d'heure, une demi-heure, une heure,
34:40 et le temps ne vous paraît jamais long.
34:42 Donc il y a effectivement cette contemplation, cette sérénité
34:46 qui fait partie du spectacle de la nature et qui est très puissant là-bas.
34:52 Et Olduvai, c'est exceptionnel, c'est un camp qui est placé remarquablement
34:57 avec des vues qui sont absolument fascinantes.
35:00 Époustouflantes sur le Seringueti.
35:02 Époustouflantes.
35:03 Et sur le million et demi de gnous qui sont nos amis.
35:05 Avec des vues à l'infini.
35:07 On va marquer une pause, Denis, et puis on se retrouve juste après
35:10 dans l'émission pour continuer "Le Monde à Découvrir"
35:12 à parler de cette merveilleuse destination qu'est la Tanzanie.
35:15 La Tanzanie, arche de Noé pour traverser le 21e siècle présente.
35:21 Sud Radio, "Le Monde à Découvrir", Christophe Gickel.
35:24 Une destination où la vie bouillonne, se respire,
35:27 au coucher, au lever du soleil, où la nature s'exprime
35:29 et nous parle comme jamais, car nous sommes au contact
35:31 de cette nature divine, avec Denis Leboutteux,
35:33 directeur de Tanganyika Expeditions,
35:35 Loïc D'Ambreval, qui est inspecteur général
35:37 de l'environnement et du développement durable.
35:39 Ça, c'est son travail, c'est son métier, mais il est surtout
35:41 un grand amoureux de la Tanzanie.
35:43 Un voyageur qui revient d'un périple,
35:46 il nous en arre le contenu par le menu.
35:49 C'est bon ce que je viens de dire, non ?
35:51 Samuel Delamy, directeur des opérations à Tanganyika Expeditions.
35:54 Et lui, Samuel, il nous a parlé de ce...
35:57 Comment il s'appelle le camp dont il nous a parlé ?
35:58 - Pandovaï Camp.
35:59 - Il est génial.
36:00 Il y en a un deuxième qu'il aime beaucoup,
36:02 c'est Mawininga.
36:03 Pourquoi ?
36:05 Samuel.
36:06 - Ah, voilà.
36:07 Mawininga, c'est magique.
36:09 Moi, je peux dire que c'est un camp qui est excellent,
36:14 avec le paysage et le coucher de soleil,
36:18 et aussi les rochers qui sont tout autour.
36:21 Et c'est très naturel, c'est très typique.
36:24 Je peux dire que c'est un camp typique.
36:26 Et quand vous avez vu Out of Africa,
36:31 c'est ça qu'on peut comparer, Out of Africa.
36:34 Parce que vous êtes dans un camp qui est excellent,
36:37 avec un bon restaurant qui est très naturel,
36:40 fait avec du bois et tout, en paille,
36:43 et tout, c'est super.
36:44 Et aussi, devant toutes les tentes,
36:48 vous avez la vallée des Rifty devant vous,
36:50 et vous avez la réveil le matin avec des oiseaux.
36:52 Donc c'est très naturel.
36:54 C'est ça qu'on peut dire que c'est un camp
36:56 qui est aussi tout proche de la nature.
36:59 Qui est complètement proche.
37:01 - Et Samuel, moi qui adore les éléphants,
37:02 est-ce que je suis sûr de voir les éléphants à Mavowinga ?
37:05 - Ça, c'est le pays des éléphants.
37:07 Là, c'est la maison des éléphants.
37:09 Plein d'éléphants.
37:11 - C'est top.
37:12 Et il y en a un troisième que vous aimez beaucoup aussi,
37:14 c'est Grumet Hills, au cœur du Serengeti,
37:17 où on peut marcher avec les animaux,
37:19 dans la brousse.
37:21 - Oui, je peux dire que Grumet Hills,
37:24 c'est un endroit où on a beaucoup de choix.
37:27 Là, on a les voitures électriques.
37:30 Donc vous pouvez faire safari le matin,
37:33 le lever du jour,
37:35 et safari le soir, à midi,
37:37 vous êtes en pause,
37:38 dès qu'il y a le soleil très fort.
37:40 Parce qu'ici, de temps en temps,
37:41 la température monte jusqu'à 37 degrés.
37:45 Et aussi, c'est ici, à Grumet Hills,
37:49 qu'on peut organiser aussi safari nocturne.
37:52 Et safari nocturne, c'est pas partout en Tanzanie.
37:55 On a la chance de faire safari nocturne
37:57 avec des jumelles thermiques.
38:00 - Vous l'avez fait ?
38:01 - Oui, je l'ai fait, ça.
38:02 - Alors, racontez-nous, Loïc.
38:04 On est la nuit, il est 10h du soir,
38:06 22h, 23h, ce soir-là.
38:08 - Oui, même pas 22h, il fait totalement nuit.
38:10 - Et comment c'est la nuit dans la brousse ?
38:12 On voit un petit peu de choses ou pas ?
38:14 - Avec les phares du véhicule électrique,
38:16 mais sinon c'est complètement noir.
38:17 - Ou alors en pleine lune, il faut être en pleine lune.
38:19 - Voilà, et là, c'est très bien fait.
38:21 - C'est flippant, non ?
38:22 - Moi, j'adore, mais...
38:23 - Ah bah oui, bien sûr.
38:24 - Non, mais j'ai pas vu de gens flippés.
38:26 Tout le monde était plutôt aux aguets
38:29 et attendait de voir l'animal avec un grand A.
38:32 Et puis en fait, on a vu, avec cette lunette infrarouge,
38:37 la migration des nids de nouveau,
38:39 avec ce flot continu d'animaux
38:43 qui sont passés à peut-être une centaine de mètres de la voiture.
38:48 En pleine nuit, on n'entendait que le bruit de la cavalcade.
38:51 Et avec les lunettes, on a pu voir effectivement
38:53 les animaux de nouveau par milliers et milliers qui passaient devant nous.
38:56 - D'accord. C'est quoi ces jumelles, Loïc, Denis ?
38:59 - C'est des caméras thermiques.
39:02 - D'accord. Comme ça, là, à deux trucs ?
39:04 - En l'occurrence, non. C'est un seul oculaire.
39:07 C'est Zeiss, on a le droit de faire de la publicité, je sais pas,
39:10 qui a développé ça. C'était du matériel militaire.
39:13 Maintenant, les civils y ont accès.
39:16 - Et qu'est-ce que vous avez vu avec de plus stupéfiants, vous ?
39:19 - On voit plus loin, déjà.
39:21 Parce que normalement, on a une grosse lampe, un gros phare
39:24 qui peut permettre d'aller jusqu'à une cinquantaine, 80 mètres, peut-être.
39:27 Mais avec la jumelle thermique, on peut voir à 2 km.
39:32 Dès qu'il y a un mammifère, sans chaud, il est repéré tout de suite.
39:36 - D'accord. Donc c'est des scènes de chasse qu'on voit la nuit ?
39:39 - On peut voir une scène de chasse. Là, il faut la chance.
39:42 Mais oui, on parlait des nocturnes, qui sont des animaux craintifs,
39:46 qui sont pas habitués à l'homme.
39:48 Parce que pour s'habituer à l'homme, il faut sortir la journée pour le voir.
39:51 Donc la nuit, ils sont pas habitués à nous.
39:53 Donc ils ont plutôt tendance à nous fuir.
39:55 Et là, c'est vrai qu'avec les jumelles thermiques,
39:57 des voitures électriques, l'absence de bruit, l'absence d'odeur,
40:00 on arrive maintenant à choper quelques animaux
40:03 qui sont dans le livre des 120 mammifères
40:06 et que d'habitude, on voit jamais.
40:08 - Combien de temps ça dure, ce petit safari nocturne ?
40:10 Une heure, deux heures, trois heures ? - Deux heures.
40:12 - Deux heures ? - Deux heures.
40:13 - 20 heures, 22 heures.
40:14 Ce qui est très bien fait, c'est que celui ou celle qui a la longue vue,
40:17 en fait, transmet l'image qu'elle voit sur les téléphones portables
40:22 ou l'iPad par Bluetooth.
40:23 Donc chacun, en fait, dans la voiture, voit la scène sur son...
40:28 - C'est énorme ! - C'est très bien fait.
40:30 - La technologie au service du safari à l'ancienne.
40:33 Terminé le safari à la papa, maintenant on a un truc...
40:36 - Non, mais c'est important.
40:38 Nous, la technologie, l'Afrique l'attrape vite.
40:43 - Oui, c'est vrai. Elle l'adapte vite.
40:45 - Elle s'en sert et apprend très vite à s'en servir.
40:48 On a toujours l'impression...
40:49 Moi, j'ai cet exemple qui nous éloigne du safari,
40:51 mais les téléphones portables,
40:53 ils ont très vite sauté sur le téléphone portable
40:55 parce que les téléphones filaires étaient quasi inexistants.
40:58 - Oui, de toute façon.
40:59 - Voilà, donc on a en Afrique cette réactivité aux nouvelles technologies.
41:03 Donc on parle du rétrofit.
41:05 En France, c'est balbutiant, ça n'existe pas, ça viendra peut-être,
41:09 ça viendra peut-être pas.
41:10 Mais par contre, pour l'Afrique, c'est une nécessité,
41:13 donc ils vont le faire très vite.
41:15 - Oui, c'est une réalité presque.
41:16 - Voilà, exactement.
41:17 - Samuel Melami, directeur des opérations en tant que Yannick à Expedition.
41:19 Est-il vrai qu'on peut manger un bon "bouche breakfast" quelque part et où ?
41:23 - Ah oui, ça c'est quelque chose qui est spécial à Groumeti.
41:27 - Ça c'est génial.
41:28 - Alors il faut avoir envie de venir manger ça.
41:30 Et en fait, on fait la balade le matin,
41:33 et après, vers... je peux dire vers 9h,
41:37 vous êtes dans le "bouche" avec un bon "bouche lunch",
41:40 un bon "setup" tout au milieu de la brousse.
41:43 - J'interviens pour dire que la balade se fait à pied.
41:46 - À pied ?
41:47 - Pour creuser l'appétit.
41:48 - Avec un "rangers armé".
41:51 - Ah bah là, il y en a un.
41:53 - Ah bah là, il y en a un.
41:54 - La règle, c'est que quand on est à pied, il faut que...
41:56 - C'est une obligation.
41:58 - D'accord.
41:59 - Légale.
42:00 - Oui, oui.
42:01 Bon, donc c'est très important d'avoir un "ranger armé"
42:04 parce qu'on marche à pied et tout,
42:06 avec un guide qui détecte les animaux aussi,
42:09 et on finit...
42:11 pour finir, on finit au "bouche breakfast",
42:14 tout au long de la rivière de Groubeti.
42:17 - Vous nous faites rêver là, Samuel,
42:19 parce qu'on s'imagine le matin, après une petite marche dans la brousse,
42:22 s'installer pour un café, un truc...
42:25 - C'est incroyable, parce que c'est là qu'on a un cuisinier
42:30 qui vous prépare un omelette, des croissants chauds,
42:34 et tout ce qui est des petits crêpes et souper,
42:36 donc c'est magnifique.
42:38 Donc c'est quelque chose qui vous donne envie
42:40 de venir faire une petite balade à Groubeti.
42:42 Mais c'est très bon,
42:44 parce que c'est quelque chose qu'on offre à Groubeti.
42:46 - Après l'émission, on va tous signer.
42:48 On est déjà trois à signer, là, déjà.
42:50 Léa, le réalisateur, Djamel et moi, on va signer déjà.
42:53 - OK, vous avez la place.
42:55 - Et Samuel, est-ce que vous avez vu la physionomie
42:59 avec le changement climatique de la région changer ?
43:02 Est-ce qu'il y a des arbres qui meurent à un endroit
43:04 et qui repoussent à d'autres ?
43:05 Est-ce que du coup, ça modifie les pâturages des girafes ?
43:07 Vous avez vu tout ça changer ?
43:09 - Ah oui, oui.
43:11 Par exemple, au centre de Serengeti,
43:13 il y a des vallées
43:15 où on avait des acacia-décorsées jaunes.
43:17 Ils sont morts.
43:19 Il y a 2-3 ans, ils sont déjà morts.
43:22 Et au sud de Serengeti, c'est la plaine infinie.
43:25 À côté de Louvail, c'est normalement la plaine infinie.
43:28 Et il y a la végétation qui commence à pousser.
43:31 Donc on a des arbres qui sont à 2 m maintenant.
43:34 Et c'est incroyable, parce que c'est un endroit
43:36 qu'on n'a jamais pensé d'avoir un arbre
43:39 depuis la création de la terre du sud de Serengeti.
43:44 Donc je peux dire qu'il y a des changements climatiques.
43:47 Il y a des endroits où les arbres meurent.
43:49 Et il y a des endroits où on n'a pas pensé
43:51 d'avoir des arbres et des arbres poussent.
43:53 Et c'est plutôt les acacia-décorsées jaunes
43:55 qui meurent au centre.
43:57 Et au sud, c'est les acacia-parasols.
43:59 - Donc ça bouge. Tout ça bouge énormément.
44:01 Est-il vrai, Samuel, que l'on peut accéder
44:03 aux volcans sacrés des Massaï ?
44:05 - Oui, on peut accéder au Mount Lengai.
44:09 - Mount Lengai. - C'est au Donyo Lengai.
44:11 Oui, oui, oui. Donc c'est une montagne sacrée des Massaï.
44:14 Et je ne sais pas si vous avez jamais vu,
44:17 ou si vous avez jamais visité, mais c'est super.
44:19 C'est là où il y a tous les esprits Massaï.
44:21 C'est là où il y a le dieu Massaï.
44:23 - D'accord. - Donc c'est une montagne
44:25 très importante. Donc c'est possible à monter là.
44:28 - D'accord. Denis, est-il vrai qu'on peut partir
44:30 à la chasse et à la cueillette avec les Hadzabe ?
44:32 Et qui sont les Hadzabe ?
44:34 - Alors oui. Donc les Hadzabe, c'est une des 120 ethnies
44:38 qui cohabitent en Tanzanie pacifiquement.
44:41 C'est une des plus, je dirais, archaïques.
44:44 - C'est un des peuples premiers ? - Peuple premier.
44:46 - Avant les Massaï ? - Ah, ils étaient là bien avant.
44:49 Ça a été une terre de migration, d'invasion,
44:52 de mixité, bien sûr. Mais les Hadzabe
44:56 sont dans la même veine
44:59 que les Click Languages du Botswana.
45:03 Ils parlent en claquant la langue aussi.
45:04 Ils ont un langage en clics. Ils parlent en faisant des clics.
45:06 Donc c'était les premiers peuples
45:09 qui peuplaient cette grande région d'Afrique.
45:12 Alors ils sont restés très isolés.
45:15 Et même au tournant du 21e siècle,
45:17 ils continuent à vivre dans des conditions,
45:20 on va dire traditionnelles, mais la pauvreté
45:23 est quand même bien présente.
45:26 Et ils ont conservé de ces traditions
45:29 une habileté à fabriquer des arcs et des flèches,
45:33 une habileté au tir, qui fait qu'ils arrivent encore
45:36 à vivre de cueillettes et de chasse.
45:38 - Et presque à tirer un oiseau à 60 mètres, 50 mètres.
45:41 - Ça c'est ce qu'il y a de plus bluffant.
45:43 Parce que non, leur cerveau calcule la courbe.
45:46 Pour que la flèche atteigne une cible
45:48 de quelques centimètres carrés à 60 mètres,
45:52 la flèche part avec un angle de 45 degrés.
45:55 Et donc il faut arriver à calculer le vent.
45:58 Je ne sais pas comment ils font, à calculer la zimuth.
46:03 C'est un truc qui, pour moi, est bluffant.
46:06 - Mes amis, cette émission va bientôt se terminer.
46:08 Samuel Mellamy, je sais que vous travaillez sur un projet
46:11 qui est un safari plage en face de Zanzibar,
46:13 c'est ça, en Sahadani, avec de la plongée.
46:15 On pourra plonger, on pourra faire safari dans la journée,
46:18 voir des lions et voir des dauphins dans la même journée.
46:20 C'est top !
46:22 - Oui, ça c'est quelque chose qui va venir,
46:25 quelque chose qui coûte. Bientôt on aura ça.
46:28 Merci à Denis de décider de choisir cet endroit,
46:31 parce que c'est un endroit qu'on peut mélanger
46:34 entre safari et plage.
46:36 - Je crois que Denis vous écoute beaucoup, Samuel.
46:39 - Oui, en fait c'est très important,
46:42 parce que ça nous ouvre un peu la tête.
46:47 Nous, les Tanzaniens, on est contents.
46:49 Parce qu'on va s'installer là où les gens ne sont pas installés.
46:54 Les gens ne connaissent pas ce qu'il y a là-bas.
46:57 Donc on découvre safari et plage en même temps.
47:01 - C'est génial.
47:02 - Et plongée.
47:03 - Merci beaucoup Samuel, on doit se quitter,
47:04 parce que l'émission touche à sa fin.
47:05 Comme on dit en langue Ma, qui rappelle la langue Maasai,
47:08 "Maché", on dit "merci Maché", c'est comme ça qu'on dit.
47:10 - "Aché" !
47:11 - "Aché", pardon !
47:12 J'avais marqué "aché", oui.
47:14 "Aché", merci beaucoup Samuel, merci beaucoup Denis.
47:17 - Merci Christophe.
47:18 - Un petit mot, vous y retournerez ou pas, là-bas, en Tanzanie ?
47:22 - C'est absolument certain, oui.
47:24 Peut-être plus du côté de Zanzibar, parce que je ne connais pas Zanzibar.
47:27 Le côté plage ne m'intéressait pas forcément,
47:30 mais j'ai appris qu'il y avait la possibilité d'avoir maintenant,
47:34 on voit des lions sur les plages.
47:36 Et c'est là-bas que je crois que Tanganyika va inventer quelque chose de très nouveau.
47:41 C'est très attirant.
47:42 - Merci Loïc d'Ombreval, merci Samuel, merci Denis.
47:45 Denis, un petit mot de la fin, vous avez une seconde.
47:47 - Merci de l'accueil Christophe, et de faire parler de ce pays.
47:50 - On en a bien parlé, en tout cas vous en avez parlé avec beaucoup de passion, d'amour,
47:53 et vous nous avez transmis l'envie d'y aller.
47:55 - C'est gentil.
47:56 - Merci beaucoup, l'émission est terminée.
47:58 Le Monde où la France à découvrir, c'est tous les dimanches à 17h.
48:00 A bientôt, salut !
48:02 Sud Radio, le Monde à découvrir, Christophe Gickel.
48:05 Avec la Tanzanie, arche de Noé pour traverser le XXIe siècle.
48:10 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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