Nouveau gouvernement : passation de pouvoir entre Gabriel Attal et Amélie Oudéa-Castéra à l'Education nationale
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00:00 Aujourd'hui, je le dis, j'ai confiance.
00:03 La détermination, chère Amélie, tu l'as.
00:06 Tu l'as prouvé à chaque étape de ton parcours.
00:09 Tu as une rage de vaincre et une insatiable envie de servir.
00:14 Tu as montré comme ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques
00:18 que tu étais capable de préparer les plus grandes échéances
00:21 tout en te souciant des enjeux du quotidien.
00:24 Tu as prouvé que tu étais déterminé à faire bouger les lignes,
00:27 à briser les omertas, à refuser les discriminations et les violences.
00:31 Je sais que tu auras à cœur de continuer ces combats aussi ici.
00:36 Je sais aussi tout le travail que nous avons déjà accompli ensemble
00:39 au service du sport à l'école.
00:41 Tu as beaucoup d'ambition pour la pratique sportive de nos élèves.
00:44 Te voilà aux manettes pour les concrétiser.
00:47 Quant au cap, chère Amélie, il n'a pas changé d'un iota.
00:50 C'est celui fixé par le président de la République,
00:53 un cap que nous tiendrons avec ambition et constance,
00:55 toi ici et moi à Matignon.
00:57 Nous continuerons à agir pour élever le niveau scolaire.
01:00 Le choc des savoirs se mettra en œuvre et portera ses fruits.
01:02 Il en va de l'avenir de notre jeunesse et du futur de notre pays.
01:05 Nous continuerons à construire une école des droits et des devoirs,
01:08 où le respect de l'autorité de l'enseignant est une valeur cardinale,
01:12 où les valeurs de la République ne sont pas négociables,
01:14 où l'on réagit vite et où l'on prend des décisions fermes.
01:17 Une école où le pas de vague n'a pas sa place.
01:20 Nous continuerons également à construire une école
01:23 où chaque élève peut être heureux.
01:25 On ne peut pas apprendre avec la peur au ventre.
01:28 Alors nous poursuivrons la lutte sans merci
01:31 que nous menons contre le harcèlement scolaire.
01:34 Tu sais combien ce combat me tient à cœur.
01:36 Et je l'emmène aussi avec moi à Matignon
01:38 et tu me trouveras à tes côtés pour agir sur ce sujet.
01:40 Enfin, comme cela a été le cas par le passé,
01:43 tu auras toute la responsabilité, non seulement l'éducation et la jeunesse,
01:47 mais aussi les sports et les Jeux paralympiques.
01:49 Tu connais parfaitement les dossiers et les enjeux.
01:52 Cet été, le monde entier regardera la France.
01:55 Je sais ta détermination à faire de ces Jeux un succès.
01:58 Je sais aussi ton attachement à faire vivre l'élan olympique,
02:02 à ce qu'il donne le goût du sport à notre jeunesse,
02:04 à toute notre société, à ce qu'il fortifie nos clubs
02:07 et nos associations sportives.
02:09 Depuis juvénile, nous savons combien le corps et l'esprit vont de pair.
02:12 C'est un peu l'idéal qu'incarne ce ministère.
02:15 Chère Amélie, Mesdames et Messieurs,
02:18 avant de te passer le témoin, je voudrais avoir un dernier mot.
02:21 Un dernier mot pour celles et ceux qui font vivre nos établissements scolaires
02:25 et surtout qui élèvent le niveau qu'ils transmettent à nos enfants.
02:30 Les professeurs, évidemment, mais aussi les CPE, les PsyEN, les AESH,
02:37 les infirmiers scolaires, les personnels de direction, les proviseurs,
02:40 les principaux, leurs adjoints.
02:43 Je veux leur dire que je continuerai à les servir,
02:48 que je continuerai à agir pour eux à tes côtés, chère Amélie,
02:52 et que tu me trouveras toujours à tes côtés pour avancer sur ces questions.
02:55 Je veux avoir un mot pour tous les parents d'élèves,
02:58 pour tous les élèves de France.
03:00 Je serai toujours de votre côté.
03:02 Sous l'égide du président de la République, nous avons lancé des réformes importantes,
03:05 pris des décisions fortes pour notre école, nous les mènerons à leur terme.
03:08 Nous réussirons ensemble, j'en ai pris l'engagement devant vous.
03:11 Alors, je le tiendrai, chère Amélie.
03:14 J'ai confiance, je compte sur toi et tu l'as compris,
03:18 tu peux compter sur moi. Je vous remercie.
03:21 (...)
03:50 Monsieur le Premier ministre, mesdames les ministres,
03:54 chère Carole, chère Priska, mesdames et messieurs les recteurs,
03:57 chères directrices, chers directeurs, chers agents du ministère,
04:02 chères familles, chers amis, merci, monsieur le Premier ministre,
04:07 pour votre vision, pour ces mots, pour vos encouragements.
04:12 Merci à vous et au président de la République
04:15 pour la confiance que vous m'accordez.
04:18 C'est pour moi un honneur immense de prendre la tête de ce ministère
04:22 de l'Education nationale, de la jeunesse, des sports et des Jeux olympiques et paralympiques.
04:27 La République, vous l'avez dit, est d'abord l'histoire d'une promesse,
04:31 celle de permettre à chaque enfant, à chaque jeune,
04:34 de devenir un citoyen libre et éclairé, un individu instruit,
04:39 mais aussi épanoui.
04:42 En réunissant ces champs de l'Education nationale, du sport, de la jeunesse,
04:46 dans notre contexte olympique et paralympique,
04:49 le président de la République et vous-même, monsieur le Premier ministre,
04:52 m'avez confié un continuum de responsabilité,
04:56 de politique publique aux synergies nombreuses
05:00 qui doit nous permettre de tenir cette promesse républicaine
05:03 pour notre jeunesse.
05:06 Et ce continuum, avec le sport et les Jeux,
05:10 se prolonge vers la nation tout entière.
05:14 C'est empreinte de beaucoup d'humilité
05:17 que je vous succède, cher Gabriel, sur ce périmètre.
05:21 Vous qui avez en si peu de temps profondément,
05:25 profondément marqué la trajectoire de cette grande institution
05:29 qu'est l'Education nationale, par une série de décisions
05:33 et d'actes forts que je pourrais synthétiser
05:36 comme le refus de tous les statu quo,
05:39 de tous les affaissements, de tous les faux-semblants,
05:43 de toutes les violences.
05:46 Et je sais que vous aurez à cœur de m'accompagner
05:50 et même de me coacher.
05:53 Ma feuille de route sur ce périmètre,
05:55 Éducation nationale et jeunesse, est claire.
05:58 Elle est celle que vous avez portée ces derniers mois
06:01 avec une exceptionnelle vigueur, guidée par le cap
06:05 depuis 2017, fixé par le président de la République,
06:10 qui depuis le premier jour fait de l'école sa grande priorité.
06:16 Alors je sais d'abord les attentes immenses,
06:21 celles de tous ceux, à commencer par les enseignants,
06:24 les chefs d'établissement, les recteurs et toutes leurs équipes
06:27 qui incarnent et font vivre notre service public de l'éducation.
06:32 Celles aussi des parents d'élèves, dont je connais
06:37 et dont je partage les préoccupations.
06:41 Et les attentes aussi, sans qu'ils l'expriment toujours,
06:45 de nos élèves eux-mêmes.
06:49 Je sais les traumatismes qui ont touché le cœur même de notre école,
06:54 donc de la République, avec les assassinats de Samuel Paty,
06:57 de Dominique Bernard, mais aussi les suicides de Lucas,
07:00 de Lincey, de Nicolas, ou la tentative de suicide
07:03 encore avant-hier d'un jeune lycéen au lycée Stéphane-Essel
07:06 de Toulouse.
07:08 Je sais les inquiétudes, les doutes, les frustrations,
07:11 ce climat scolaire trop souvent dégradé,
07:14 tant pour le corps enseignant que pour les familles.
07:17 Autant de difficultés trop longtemps éludées,
07:21 enfermées, mûrées, dans un pas de vague
07:25 qui n'a satisfait personne.
07:28 Cher Gabriel, vous avez mis fin à cela en tenant un discours de vérité.
07:32 Et je veux que chacun sache que cette ligne, je la suivrai,
07:36 comme je l'ai fait depuis le premier jour,
07:39 avec et pour le monde du sport.
07:43 Pour sortir des difficultés et redonner à notre école
07:47 toute la confiance et l'élan qu'elle mérite,
07:50 nous devons agir vite,
07:53 avec le sens partagé des urgences et des priorités.
07:59 Et en même temps, nous savons que l'éducation s'ancre
08:03 nécessairement dans le temps long,
08:06 grâce à l'engagement de toutes les forces vives de ce ministère,
08:09 dans la durée, patiemment,
08:12 et grâce à l'amour des professeurs pour leur métier,
08:15 à leurs expériences.
08:18 Ayant en tête cette double temporalité,
08:21 et avec cet appétit que je partage avec vous pour l'action et les résultats,
08:24 je poursuivrai vos chantiers, monsieur le Premier ministre,
08:28 jusqu'au succès et au service de ce que le Président de la République
08:31 a appelé le réarmement civique de notre jeunesse,
08:36 et qui passera par trois piliers.
08:39 D'abord, vous l'avez dit,
08:42 restaurer l'exigence, fondée sur le choc des savoirs
08:46 et sur l'autorité réaffirmée de nos professeurs,
08:49 qui doivent, comme toute la communauté éducative,
08:52 pouvoir exercer leur métier dans un cadre apaisé,
08:56 serein, respectueux.
08:59 Et à cet égard, je le dis, il ne doit y avoir
09:02 aucune place pour la peur dans l'école de la République.
09:07 Deuxième pilier, régénérer le métier d'enseignant
09:11 à travers une attractivité renforcée,
09:14 qui passe notamment par le chantier de la formation initiale
09:17 et par la poursuite des réformes engagées sur la revalorisation des carrières,
09:21 qui doit nous permettre aussi de mieux résoudre
09:24 ce problème structurel des heures non remplacées
09:27 et donc perdues pour l'édification de notre jeunesse.
09:32 Enfin, nous devons construire, plus que jamais,
09:36 une école de l'épanouissement républicain,
09:39 une école dans laquelle les élèves s'approprient les valeurs de la République,
09:42 à commencer par la laïcité, indissociable de notre liberté,
09:46 et les valeurs de l'engagement avec le service national universel.
09:50 Une école qui ne transige jamais sur le respect de l'enfant
09:54 et refuse catégoriquement le harcèlement.
09:57 Pas de place à l'école pour la peur,
10:00 pas de place non plus à l'école pour le malheur.
10:03 Une école ensuite où chacun trouve sa place,
10:06 y compris et plus que jamais,
10:08 nos élèves en situation de handicap et leurs accompagnants.
10:12 Une école qui regarde avec la même considération tous les parcours
10:16 et qui valorise notamment nos lycéens professionnels.
10:20 Une école attentive à la santé de l'enfant
10:23 grâce à l'action quotidienne des médecins, des infirmiers scolaires
10:26 et demain à leurs conditions physiques, avec nos professeurs de PS.
10:30 Et enfin, et peut-être plus encore,
10:33 une école qui sait identifier et reconnaître les singularités de nos enfants,
10:38 qui sait faire grandir leurs talents dans le théâtre, la musique, la danse, le dessin ou le sport.
10:44 Nous devons accompagner ces enfants dans leur passion
10:48 et permettre enfin vraiment dans notre pays ce double projet,
10:52 académique d'un côté, artistique ou sportif de l'autre.
10:57 À l'ensemble de la communauté éducative,
11:00 je veux dire ce matin ma fierté de pouvoir travailler avec elle.
11:05 Je serai à l'écoute de ses représentants et de ses acteurs de terrain,
11:12 farouchement engagés à leur côté, à vos côtés, à tous.
11:18 Pour que l'école renoue avec l'égalité des chances
11:21 et pour que, fortifiée sur son socle de valeurs et de fondamentaux,
11:26 elle continue à innover et à s'ouvrir.
11:30 Et en cette année de Jeux olympiques et paralympiques,
11:34 je continuerai aussi à mettre en œuvre avec le même enthousiasme
11:38 la feuille de route que je porte avec et pour le sport français
11:42 depuis plus d'un an et demi.
11:44 Ces Jeux à la maison qui vont inspirer notre jeunesse,
11:50 qu'elle sera associée, nous allons les réussir.
11:56 Nous allons les réussir pour notre pays tout entier qui a besoin de victoire
12:00 et qui peut compter sur un collectif de parties prenantes déterminées,
12:04 comme je le suis, à ce que ces Jeux soient grands et rendent les Français fiers.
12:12 Agir pour le sport, c'est continuer de fortifier notre modèle sportif
12:17 dans toutes ses composantes, éthique, intégrité, bénévolat,
12:22 développement de la pratique, avec nos athlètes et avec le mouvement sportif.
12:29 Agir pour nos enfants, c'est renforcer la place du sport à l'école.
12:33 C'est pourquoi je veux que notre devise lire, écrire, compter,
12:40 s'enrichisse aussi du mot "bouger",
12:44 parce que la conjugaison des forces du corps et de l'esprit,
12:47 ce fameux "mens sana" incorporé "sano",
12:50 permet de mieux se construire jusqu'au bout,
12:53 a fortiori dans un monde marqué par cette addiction croissante aux écrans
12:58 qui happent les centres d'intérêt de nos enfants.
13:02 Cette place renouvelée du sport à l'école s'appuie sur le socle de l'EPS et des AS,
13:08 mais aussi sur la généralisation effective des 30 minutes d'activité physique quotidienne aux primaires,
13:14 et sur le développement des passerelles avec les clubs,
13:17 dans le cadre du 8h-18h en REP et REDD+ ou pour nos collégiens.
13:23 Mais en cette année de grande cause nationale,
13:26 dédiée pour la première fois à l'activité physique et sportive,
13:29 je veux rappeler bien sûr que le sport n'est pas seulement bon pour nos enfants,
13:34 mais pour tous nos concitoyens,
13:37 parce qu'il contrecarre la sédentarité,
13:39 repousse les maladies, procure du bien-être et de la robustesse.
13:44 Et je veux rappeler dans cette magnifique institution républicaine
13:48 que le sport mérite notre attention,
13:50 parce qu'il est ce formidable vecteur de mixité, d'inclusion, d'intégration dont l'intention a besoin.
13:58 Pour conclure, permettez-moi une pensée ce matin un tout petit peu plus personnelle,
14:06 pour ma famille, merci pour votre exceptionnel soutien.
14:11 Pour mes trois garçons, qui à l'heure où nous nous parlons sont à l'école,
14:16 comme 12 millions de nos enfants.
14:18 Une pensée aussi pour les professeurs, dont petite,
14:23 j'ai eu la chance de croiser la route à l'école et sur les cours de tennis.
14:29 Je veux leur dire comme j'ai passionnément aimé tout ce qu'ils m'ont appris,
14:34 la manière dont de Madame Arder à Monsieur Louis, en passant par les frères Storé,
14:38 ils m'ont aidé à trouver ma voie.
14:42 Et je ferai en sorte dans mes fonctions que la petite flamme
14:45 qui a fait naître la vocation de tous ces professeurs,
14:48 de tous nos professeurs, de métropole aux Outre-mer,
14:52 elle reste intacte, vive, lumineuse.
14:57 L'école, Mesdames et Messieurs, est une terre de possibles.
15:02 Le sport est une terre de possibles.
15:05 La jeunesse a envie et besoin de ces possibles.
15:12 Et la France des Jeux olympiques et paralympiques, en cette année 2024,
15:18 doivent plus que jamais être cette terre de possibles.
15:24 Alors oui, oui, la tâche sera lourde et j'aurai besoin de vous,
15:30 de toutes les équipes exceptionnelles sur lesquelles j'ai pu déjà m'appuyer
15:35 et sur vous qui incarnez ce service public de l'éducation nationale.
15:42 Lourde, oui, mais la feuille de route, Monsieur le Premier ministre, est claire.
15:48 Elle est essentielle et elle mérite qu'ensemble, tous ensemble,
15:54 nous l'apportions à la réussite. Je vous remercie.
15:58 (Applaudissements)
16:05 Voilà pour cette passation de pouvoir entre Gabriel Attal, devenu nouveau Premier ministre,
16:09 et la ministre des Sports Amélie Oudéa Castera,
16:13 qui hérite donc du ministère de l'Education nationale et des Sports,
16:17 à cette mois des Jeux olympiques et paralympiques.
16:20 L'enseignement est une valeur cardinale où il faut agir vite,
16:24 lui a rappelé Gabriel Attal, qui a également affirmé à trois reprises
16:27 qu'il sera toujours à ses côtés.
16:30 Il a affirmé qu'il sera le garant de la priorité absolue accordée à l'école.
16:34 Quant à la ministre des Sports, qui est donc devenue la nouvelle ministre de l'Education également,
16:38 Amélie Oudéa Castera, elle a rappelé qu'il y avait un continuum entre le sport et l'éducation
16:43 et que tout ce que nous avons entamé ira jusqu'au bout.
16:46 Il y a déjà des premières réactions dans le monde en enseignant,
16:48 qui a déjà réagi en craignant d'avoir une ministre à mi-temps.