• il y a 11 mois
Emmanuel Macron a-t-il fait le bon choix en désignant Gabriel Attal comme successeur d'Elisabeth Borne? Selon un sondage Elabe pour BFMTV, quatre Français sur dix estiment que la nomination de ce nouveau Premier ministre est "une bonne chose pour le pays".

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Transcription
00:00 Si on doit résumer, je dirais que Gabriel Attal, il arrive à Matignon avec un capital et un crédit.
00:05 Il a un capital, c'est son image personnelle, les Français le trouvent très largement courageux, dynamique, audacieux, sympathique.
00:12 Et puis il a un crédit, quand je dis crédit, ça veut dire que ce crédit est moins partagé par l'ensemble des catégories de population.
00:17 Il a un crédit sur sa capacité à agir. Il a des scores qui sont quand même nettement meilleurs que ceux des personnalités politiques habituelles.
00:24 Alors on verra évidemment à l'épreuve des faits. Il est jugé compétent pour 6 Français sur 10. Il obtient des résultats pour plus d'un Français sur 2.
00:32 Mais pour autant, il a évidemment ce scepticisme quant à l'action et c'est là-dessus qu'il devra, comme on dit en Macronie, délivrer.
00:38 Quant à l'action et quant à son autonomie ?
00:41 Tous ceux qui s'interrogeaient sur le degré d'autonomie de Gabriel Attal, on a la réponse avec la composition de ce gouvernement.
00:46 C'est zéro. Quelle est la patte de Gabriel Attal dans ce gouvernement ?
00:49 L'arrivée de Catherine Vautrin, c'était une idée d'Emmanuel Macron. Elle date de juin 2022.
00:53 Le départ de la ministre des Affaires étrangères ou le départ de la ministre de la Culture, on sait qu'elles étaient dans le collimateur du président de la République.
01:00 L'arrivée de Rachida Dati, c'est un choix, là aussi d'Emmanuel Macron.
01:03 Quand vous gardez 10 ministres de la précédente équipe et dont la moitié conserve leur poste,
01:08 ça veut dire qu'il n'y a pas d'inflexion à attendre en matière économique, en matière écologique, en matière judiciaire, en matière sécuritaire, en matière agricole, tout ce que vous voulez.
01:15 En gros, ça sera la même politique et elle se décide à les liser.
01:18 Il y a des points forts et il y a des faiblesses dans ce que vous avez demandé aux Français dans le sondage de ce matin.
01:25 Est-ce que son âge, dont on a beaucoup parlé, 34 ans, est un atout ou un handicap ?
01:31 En tout cas, ce n'est pas un handicap pour un Français sur deux. C'est ça qui est important.
01:34 Il y a un Français sur cinq qui considère seulement que c'est un handicap.
01:39 30 % qui considèrent même que c'est un atout.
01:41 Donc, j'allais dire pour une majorité de Français, ce n'est pas un sujet.
01:44 D'ailleurs, quand on regarde l'ensemble de l'enquête, on voit très peu de différence dans le jugement sur Gabriel Attal en fonction des générations.
01:50 On se disait que les personnes les plus âgées, parce qu'il est jeune, vont porter un regard plus critique.
01:54 C'est à peine le cas et en tout cas, ce n'est pas significatif.
01:56 L'autre faiblesse, c'est la difficulté à se positionner politiquement.
02:02 Ça peut correspondre au dépassement du macronisme, mais les Français ont du mal à le situer sur l'échelle politique.
02:08 Et puis, il a des atouts.
02:09 Les atouts, évidemment, c'est qu'il capitalise sur le macronisme.
02:12 Il est populaire, très populaire, plébiscité chez les électeurs d'Emmanuel Macron.
02:16 Donc, il est légitime, j'allais dire, comme dauphin déjà.
02:19 Il est fort chez les cadres.
02:20 Il est fort dans les grandes agglomérations.
02:22 Il est moins fort chez les moins de 35 ans en zone rurale.
02:25 Et puis, il y a une opinion qui balance.
02:27 C'est les classes moyennes, dont il a beaucoup parlé encore hier soir.
02:29 Là, l'opinion n'est pas cristallisée au sujet du nouveau Premier ministre.
02:32 Mathieu, il est attendu sur quoi Gabriel Attal dans ce gouvernement qui est quand même bien à droite ?
02:37 C'est plus qu'un gouvernement bien à droite.
02:39 Bernard le disait.
02:41 Les Français ont du mal à le situer politiquement.
02:42 Ça va venir très vite.
02:43 En fait, on a assisté avec ce gouvernement à la fin de deux totems du macronisme.
02:47 D'abord, la promesse de régénération.
02:48 Elle est morte.
02:49 Qui ont fait venir deux briscardes, si j'ose dire, de la vie politique ?
02:52 Catherine Vautrin et Rachida Dati.
02:54 Et puis, la fameuse promesse de dépassement.
02:56 Je vous disais il y a quelques jours que son modèle,
02:59 ce n'était peut-être pas Emmanuel Macron, mais Nicolas Sarkozy.
03:01 Sur ce, je me suis un peu trompé parce que Nicolas Sarkozy, lui, pratiquait l'ouverture à gauche.
03:05 Là, il n'y a que des ministres de droite, quasiment.
03:08 Il n'y a plus des anciens du PS.
03:10 Parce que c'est de ce côté qu'il pouvait espérer une majorité au Parlement ?
03:12 Exactement.
03:13 Bien sûr, c'est de ce côté.
03:14 Mais ça traduit aussi, quand on voit la politique qui a été menée
03:16 à la fois dans le premier et dans le début de ce second quinquennat,
03:19 on voit bien que c'est un virage assumé à droite et non plus du tout levé en même temps.
03:24 D'ailleurs, pour l'instant, l'électorat de droite, dans cette première enquête,
03:27 fait largement confiance à Gabriel Attal et le crédite de beaucoup d'atouts.
03:30 Alors, on verra comment ça se passe, notamment sur certains thèmes clés.
03:34 Je pense notamment à l'immigration.
03:35 C'est le sujet sur lequel il obtient le moins de crédit,
03:37 mais quand même 4 Français sur 10 lui font confiance.
03:39 On verra, il y a un rendez-vous très important,
03:41 c'est la décision du Conseil constitutionnel le 25 janvier.
03:43 Comment l'exécutif chère cette décision ?
03:45 Mathieu, il y a quand même deux préoccupations des Français qui sont essentielles,
03:49 que sont le logement et la santé.
03:51 Pas de ministère de plein exercice pour l'instant.
03:53 Il y aura sans doute des secrétaires d'État ou des ministres délégués.
03:55 Je vois trois faiblesses dans l'annonce de ce gouvernement.
03:58 D'abord, des ministères énormes, colossaux.
04:00 Celui du travail, de la santé et des solidarités de Catherine Vautrin,
04:04 ou celui d'Amelie Houdet à Casterat.
04:06 On le voit bien avec les sports et l'éducation nationale.
04:08 Comment mener ?
04:09 Et les Jeux olympiques.
04:10 Les Jeux olympiques, quand on a deux priorités, c'est quand on n'en a aucune.
04:14 Ensuite, il y a des ministres qui ne sont pas des techniciens.
04:16 Prenez Rachida Dati, elle a sûrement lu des bons livres et vu des bons films,
04:19 mais ça n'en fait pas forcément une excellente ministre de la Culture.
04:21 Et puis enfin, on va avoir même des problèmes politiques.
04:23 Prenez Catherine Vautrin, qui va devoir porter le projet de loi sur la fin de vie.
04:27 Quand elle était en 2004 secrétaire aux personnes âgées,
04:29 elle était opposée à l'euthanasie.

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