Robert Ménard : "Le problème de Gabriel Attal sera le parisianisme"

  • il y a 8 mois
Avec Robert Ménard, maire de Béziers

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-01-11##

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Transcript
00:00 - Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07 - Bonjour à toutes et à tous et merci d'être toujours plus nombreux à nous écouter tous les matins.
00:12 Les Français veulent savoir, parlons vrai ce matin avec Robert Ménard, maire de Méziers.
00:17 Robert Ménard, bonjour. - Bonjour.
00:19 - Merci d'être avec nous. Sondage IFOP fiducial, publié à 7h ce matin.
00:24 53% des Français satisfaits de la nomination de Gabriel Attal.
00:29 Vous êtes satisfait ?
00:31 - Écoutez, je trouve que c'est le moins mauvais choix.
00:34 - Le moins mauvais choix ? - Oui, enfin, du point de vue du chef de l'État.
00:39 Moi, ce que j'essaye de retenir, c'est que je connais pas bien Gabriel Attal,
00:43 comme plein de Français qui l'ont découvert finalement quand il a été ministre de l'Éducation nationale.
00:48 Je vais pas sur quelqu'un qui fait ou qui a décidé de faire en quelques mois ce que moi j'ai réclamé comme type de droite depuis des années,
00:56 je vais pas lui dire qu'il a pas d'intérêt.
00:59 Quand même, il a fait tout ce que je rêvais.
01:01 La Baïa, il l'interdit, il dit sur les redoublements, finalement, peut-être qu'il y a des gosses de redoubler,
01:06 ça fait une bonne chose. On donne le BAC ou le BEPC, enfin je crois que ça s'appelle le Brevet des écoles maintenant.
01:11 - Le Brevet des écoles, oui. - À tout le monde, ça veut dire que ça n'a aucune valeur.
01:14 Enfin, l'uniforme, moi, dans deux mois, il y aura les premiers uniformes à l'école de Béziers.
01:19 - Les premiers uniformes dans deux mois à Béziers ? - Absolument.
01:22 - Qui va payer l'uniforme ?
01:24 - La moitié l'État, la moitié la ville.
01:26 Pour être tout à fait précis, pour chaque enfant, il y a 200 euros qui sont prévus,
01:32 100 de la ville, 100 de l'éducation nationale, et ils nous ont demandé de choisir 4 écoles,
01:38 donc on a par ville, donc nous on est, dès les premiers, on a choisi 4 écoles.
01:41 - 4 écoles élémentaires. - 4 écoles élémentaires, on a fait voter les conseils de classe,
01:45 parce qu'il faut l'avis de tout le monde, ils ont voté oui, et là maintenant, vous savez ce qu'on est en train de faire ?
01:50 On est en train de choisir avec les gosses l'uniforme, et contrairement à ce que je pensais,
01:54 moi je croyais qu'un polo, vous savez, avec un t-shirt, pas du tout !
01:58 Ils veulent un blazer avec... - Non !
02:00 - Mais oui, mais c'est ça qui est... Alors est-ce que c'est parce qu'ils voient ça aux États-Unis,
02:03 dans les films hollywoodiens, un blazer, bientôt on saura une jupe plissée, on est parti, c'est absolument étonnant.
02:11 - Et que disent les parents ? - Mais ils sont contents, pardon.
02:13 - Les parents sont contents, parce que ça c'est un vrai sondage finalement, pas besoin de sondage, vous, vous les avez.
02:19 - Quand on est maire d'une ville, on n'a pas besoin de sondage, il suffit d'interroger sa population.
02:24 - Les parents sont contents, deux, tout le monde vous dit, dans tous les sondages, le pouvoir d'achat c'est la première priorité des français.
02:30 Pardon, je vais vous dire quelque chose, 200 euros pour laisser autant d'argent en moins que les parents auront dépensé,
02:37 parce que maintenant, ils auront 200 euros de vêtements, de vêtements gratuits puisqu'on le fait.
02:44 Et en plus, ce qui est amusant, je rencontrais une dame, les mamans évidemment, je les ai vues et tout ça,
02:50 elle me dit "et puis, on n'a plus la discussion le matin de comment tu t'habilles, comment tu t'habilles,
02:55 pas ce que tu mets, tout le monde s'habille pareil, on gagne du temps, pas de dispute, et tout le monde à l'école".
03:00 Moi je trouve ça formidable. Je vous rappelle qu'il y a 10 ans, quand je suis devenu maire, j'ai essayé de le faire,
03:05 et à ce moment là, tu te faisais traiter de tous les noms d'oiseaux, le fascisme est à ta porte et tout,
03:10 et tu te fais demander ce qui existe à l'outre-mer en France, ce qui existe dans les lycées d'excellence et tout.
03:16 Et c'est lui, et c'est lui quand même, ces personnes-là.
03:20 - Oui, mais attention Robert Ménard, parce qu'à force d'encenser Gabriel Attal, on va dire que vous attendez d'être ministre,
03:27 non, vous n'avez pas reçu d'appel, vous n'accepteriez pas un ministère, parce que nous n'avons pas encore le gouvernement.
03:34 - Mais ça se pose pas comme ça.
03:36 - Non, non, non. - Votre téléphone est quand même ouvert.
03:39 - Oui, d'accord. - C'est une vraie question, tu te demandes toujours.
03:43 Une réponse en quelques mots, pardon. D'abord, je ne trouverais pas stupide que ce gouvernement, pas forcément avec moi,
03:52 appelle des maires à prendre plus de responsabilités. Le maire, ça reste, que vous le vouliez ou non.
03:58 - Vous pensez à qui ? - Je sais pas, Madame Thauraval, elle est formidable,
04:02 elle était venue à Béziers, on s'était parlé et tout. Le maire de, je sais pas, le maire de Cannes, David Lissnard,
04:10 c'est des gens qui, enfin je sais pas ce qu'en pense David, on a plutôt de bons rapports, je pense qu'il y a un vivier de gens
04:17 qui sont des gens de bon sens, de bon sens, ça fait un peu vieille grand-mère, vous savez, tu sors le bon.
04:23 - Non, non, on défend le bon sens. - Moi je crois que c'est ça, ça c'est la première chose.
04:26 La deuxième chose, je suis au Gabriel Attal et qu'est-ce qu'on pourrait faire avec lui et tout, si c'est juste un jeu de chaises musicales,
04:33 dire qu'on prend les mêmes et on les déplace, un truc, non ! Est-ce que ça pourrait pas être autre chose,
04:38 c'est-à-dire une vraie rupture ? Ça dépend de Macron. Moi je me dis tout le temps, je me dis, Emmanuel Macron quand même,
04:44 il est plus candidat, alors il peut plus l'être, c'est une faiblesse, mais ça pourrait être une force formidable.
04:51 Imaginez que vous avez trois ans, vous n'avez même plus à rendre des comptes aux électeurs et vous vous dites,
04:56 je vais essayer de faire tout ce qui est bien pour ce pays. Est-ce que ça va être ça ? J'en sais rien.
05:01 - Bien, Gilbert Collard a réagi. Il vous a entendu déjà dire que c'était un bon choix, Gabriel Attal.
05:10 Voilà la réaction de Gilbert Collard, Ménard, oiseau de mauvais augure. Vous êtes un oiseau de mauvais augure,
05:19 - Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? - Bon, d'accord.
05:22 - Non, non, mais c'est exactement ce que t'as pas envie de faire en faisant de la politique. La politique c'est quoi ?
05:29 Moi j'essaye d'écouter les gens, j'essaye. Mon souci c'est quoi ? Mon souci c'est que pour ma ville, le gouvernement
05:35 il soit pas un obstacle mais qu'il soit un atout. J'ai juste envie demain que les rapports avec les ministères soient fluides pour ma ville.
05:44 Je n'ai pas de prétention, comme un certain nombre de gens que vous citez à l'instant, de faire des bons mots à longueur de temps.
05:52 J'ai juste la prétention d'aider les 80 000 habitants de ma ville. Alors ça peut paraître un peu médiocre, peut-être pas assez ambitieux et tout.
06:00 J'ai juste envie de ça. Et je pense que les expériences que les maires ont dans nos villes, elles peuvent peut-être servir à notre niveau.
06:06 - Je vous verrais bien ministre de la ville quand même, ça serait bien, non ?
06:09 - Il y a une des grandes réformes qu'il annonce, c'est revoir la possibilité pour les maires d'avoir plus de pouvoir.
06:18 - Mais bien sûr, mais bien sûr ! Une forme de décentralisation !
06:21 - J'espère bien qu'il va s'appuyer sur des maires pour faire ça. On va voir. Moi je ne lui fais pas un procès d'intention tout de suite.
06:26 - Oui, oui, je comprends.
06:28 - Mais en même temps, s'il fait des choses...
06:29 - Cela dit, il a un handicap, vous allez me dire ce que vous en pensez. Pas de majorité parlementaire.
06:34 Comment gouverner quand on n'a pas de majorité parlementaire et qu'on est surveillé étroitement par un président de la République qui prend toutes les décisions ?
06:42 - C'est deux choses. Son espace vital par rapport à Macron, sa première bataille c'est d'exister par rapport à ce débat.
06:51 Pas de s'opposer, mais d'avoir une existence propre. Et oui, bien sûr, à l'Assemblée nationale c'est plus compliqué.
06:56 Mais en même temps, moi je fais attention à ce que je dis, parce que pendant des années, j'ai dit, vous vous rappelez, c'est pas possible par exemple que le RN il n'ait que trois ou six députés et tout ça.
07:06 Maintenant il en a 80. C'est compliqué de dire, maintenant au fond, ce serait mieux qu'il y ait une majorité homogène.
07:13 Je pense qu'il a plus de qualité, ou plus de savoir-faire, pour construire des majorités à l'Assemblée nationale, que de l'avait Mme Borne.
07:23 Vous savez, Mme Borne, c'était quand même pas beaucoup d'écoute à l'égard de ceux qui ne pensaient pas comme elle.
07:29 - A-t-il l'expérience nécessaire, il a 34 ans, selon vous, pour diriger le gouvernement d'un pays qui traverse de si profondes difficultés ?
07:39 - Ça on ne peut pas répondre. - J'en sais rien.
07:43 - Vous verrez. - En même temps, ce serait un argument de moins pour le RN.
07:48 Quand ils disent "le Premier ministre serait Bardella qui a 28 ans", tu ne peux pas quand même reprocher à l'autre d'être trop jeune en disant "il n'a pas d'expérience".
07:56 L'expérience de M. Bardella, elle est moins importante que celle de Gabriel Attal, pardon, en termes de gouvernance, d'appareil d'État, de connaissance d'appareil d'État.
08:05 - Est-ce qu'il y a une volonté justement d'Emmanuel Macron, selon vous, de les placer face à face, dans l'optique des européennes ?
08:11 - C'est ce que je crains. Ce que je crains, ce que je crains, c'est que ce soit un calcul politique.
08:16 Ce que je crains, c'est qu'on reste dans le même système, que ce soit le même camp, le même clan qu'on met en avant.
08:25 Moi j'espère, j'espère, je veux encore y croire, mais on le verra, vous savez, on va le voir dans les semaines qui viennent.
08:31 Moi ce que j'espère, c'est qu'ils renversent la table, qu'ils se disent "tiens, on va faire autre chose avec d'autres gens",
08:38 mais je ne parlais pas pour moi, "avec d'autres gens, d'autres univers".
08:42 Attendez, une démocratie, c'est accepter qu'on n'ait pas tout à fait la même idée, qu'on puisse voter ensemble.
08:46 Moi je le fais à longueur de temps dans ma ville, de travailler avec des gens qui n'ont pas exactement les mêmes idées.
08:52 Les gens disent "ouais mais entre une ville et un pays". Et pourquoi, pourquoi ce ne serait pas possible ?
08:56 Pourquoi on ne pourrait pas travailler avec des gens qui ne pensent pas exactement comme nous, comme soi ?
09:03 Je n'en sais rien moi, il y a des choses qui sont l'évidence même.
09:08 Pourquoi il a réussi à l'école ? Il a réussi pour un truc tout con.
09:12 Il est parti du constat que tout le monde fait.
09:14 Tout le monde fait, attend, la baillée on n'en a pas envie, tu n'as pas envie de ça.
09:18 Le redoublement, tu vois bien que les avoir supprimés, ça ne règle rien du tout.
09:21 Le collège unique, tu te dis honnêtement, ça n'a peut-être pas été l'idée du siècle.
09:24 Tout le monde était d'accord là-dessus. Il y a ces évidences-là.
09:27 Sur la question de genre "qu'est-ce que je peux prendre", sur l'immigration, sur l'immigration.
09:32 Il y a 70% des Français qui sont à peu près d'accord sur tout un tas de choses.
09:36 Pourquoi on ne commence pas à partir de là ?
09:39 - Sur l'immigration, tiens, l'AME, est-ce qu'il faut la supprimer ou pas ?
09:43 - Non, moi je suis contre le fait de dire...
09:46 C'est toujours pareil, c'est une guerre des religions.
09:48 Maintenant, t'es pour ou contre l'AME ?
09:50 Ça ne se pose pas comme ça.
09:51 Moi je pense que 1,2 milliard pour...
09:55 Attendez, ça ne concerne que les gens en situation illégale.
09:59 Ce n'est pas les 450 000 personnes qui rentrent légalement en France.
10:03 Non, parce qu'il faut le redire aux gens qui pensent que c'est parce que t'es immigré que t'as...
10:07 Non, c'est quand t'es en situation illégale.
10:09 Que, moi je pense, un truc tout idiot, il faut réduire les prises en charge par l'AME.
10:19 Évidemment, si une femme est enceinte et elle va accoucher, ni vous ni moi,
10:23 nous allons se dire "alors regardons ces papiers pour voir si elle est illégale pour l'amener à l'hôpital".
10:28 Et personne ne dit ça.
10:29 Je pense qu'on pourrait faire des expérimentations.
10:32 Tout à l'heure on parlait de l'uniforme.
10:35 L'uniforme c'est une expérimentation.
10:37 Pourquoi on n'expérimente pas des choses ?
10:39 On se dit "tiens, on va essayer" et on en tire les bilans.
10:41 Mais en France, tout est transformé en guerre de religion.
10:44 T'es pour ou contre ? Moi je suis pour.
10:46 C'est vrai.
10:47 Qu'on la réduise et qu'on voit s'il n'y a pas d'abîme.
10:51 Mais là-dessus on ne peut pas se mettre d'accord.
10:52 Robert Ménard, j'ai écouté le premier déplacement de Gabriel Attal hier dans le Val d'Oise,
10:57 au commissariat avec le ministre de l'Intérieur.
11:00 Qu'a-t-il dit ? "Je ne conçois pas une société sans sécurité, sans ordre et sans règles".
11:06 Et d'ailleurs, c'est aussi l'affaire des familles, de l'école, les enjeux du civisme.
11:12 Il a souligné les enjeux du civisme.
11:14 Ça vous va parfaitement ça.
11:16 Nous verrons si c'est suivi des faits.
11:18 Ça me va d'autant plus que, regardez-moi, Darmanin, je trouve qu'il a fait des choses pas si mal que ça.
11:23 Même si en même temps je gueule parce que, par exemple, dans ma ville il y a eu des problématiques.
11:27 - On va encore dire "Ça y est, Robert Ménard est maintenant un soutien indéfectible d'Emmanuel Macron".
11:33 Mais vous le lisez ça, vous l'entendez, Robert Ménard.
11:36 - Je m'en contrebalance, pour ne pas dire un mot plus grossier.
11:39 Moi je peux dire ça de Darmanin et ajouter ce que j'étais en train de vous dire,
11:42 que dans ma ville il m'a fait des promesses défectives qui ne sont pas.
11:45 Donc je gueule quand c'est comme ça.
11:47 Mais j'essaye d'être... Comment vous dire ?
11:49 Je ne sais pas, on ne peut pas être un peu pragmatique.
11:52 Il a raison, il a raison Attal.
11:54 Regardez, pourquoi je vous dis ça ?
11:57 Parce qu'il a pris un certain nombre de mesures, Darmanin ce n'est pas un type qui laisse faire comme ça.
12:02 Il incarne un peu une fibre un peu autoritaire des choses et tout.
12:05 Et en même temps les derniers chiffres là ils sont mauvais.
12:08 - Ils sont mauvais.
12:09 - Vous avez presque un millier d'agressions, de coups et blessures par jour.
12:14 Ça veut dire quoi ?
12:15 - Ça veut dire que les vols sont violents, ce qui baisse.
12:17 - Vous vous rendez compte le mauvais bilan que c'est ?
12:20 Comment ça se fait ?
12:21 Alors moi ce que j'essaye de dire c'est que c'est un problème sûrement défectif.
12:25 Je viens de vous le dire chez moi j'en manque.
12:27 Mais oui, ce n'est pas que ça.
12:29 C'est un problème d'autorité.
12:30 Quand à l'école les profs se font marcher sur la figure par des enfants
12:34 qui les considèrent comme quasiment des gens qui n'ont pas plus d'autorité qu'eux
12:40 et qui ne devraient pas avoir plus de pouvoir.
12:42 Quand on voit dans les familles, moi je vois comment ça se passe dans ma ville,
12:46 dans un certain nombre de familles, bien sûr qu'il faut remettre ça en ordre.
12:50 Mais il faut le remettre, vous le disiez tout à l'heure, sur des actes.
12:54 Il n'y a pas de procès d'intention.
12:56 - Il y a aussi un ordre social.
12:57 Je veux dire par là qu'il y a un ordre social et des égalités, des inégalités à gommer.
13:03 Un étudiant sur cinq qui ne mange pas à sa faim en France,
13:07 l'électricité qui va augmenter de 10%, le pouvoir d'achat, vous le disiez tout à l'heure,
13:11 qui est la première préoccupation des français.
13:13 Là, une action est indispensable.
13:17 - Oui, mais elle est indispensable à condition de ne pas être démagogique.
13:20 Parce que vous ne pouvez pas à la fois dire "on a dépassé 3000 milliards de dettes".
13:27 Non, mais quand tu es dans l'opposition, tu peux dire n'importe quoi.
13:29 Tu peux promettre tout, on ne va pas promettre en même temps.
13:33 Moi je suis pour qu'on aide plus, pas tout le monde.
13:35 Je suis pour qu'on aide plus les gens qui en ont le plus besoin.
13:38 Dans ma ville, en tout cas c'est la politique que j'adopte.
13:42 Vous ne pouvez pas à la fois dire "on va dépenser plus d'argent" et tout ça.
13:45 Et à la fois, dans le même truc, "on va réduire la dette française".
13:48 Enfin moi, je ne crois pas aux baguettes magiques.
13:51 Et vous savez pourquoi je suis content ?
13:53 Par exemple, sur le Rassemblement National, je suis content qu'il soit dans des mairies.
13:57 Vous savez pourquoi ? Parce qu'ils apprennent deux ou trois petites choses sur la réalité,
14:01 et ils se rendent compte que tu ne peux pas dire n'importe quoi sur tous les sujets.
14:05 - Aux européennes, vous voterez pour qui ?
14:07 - Oh, moi j'ai de la sympathie, alors ça va un peu vous étonner par la liste de Willy, vous savez.
14:14 - Willy Schrader ?
14:16 - Voilà, parce qu'il défend ce que j'aime, parce qu'il défend la ruralité.
14:20 Vous savez qu'il y a un tiers...
14:22 - Mais vous défendez les animaux, je ne comprends pas très bien, non ?
14:24 - Mais je défends les traditions aussi.
14:26 Moi, je suis à la contradiction même, je suis végétarien, je ne mange pas d'animaux,
14:29 et je défends la corrida, vous allez me dire "vous pouvez vous moquer".
14:32 - Non, non, non, mais je ne dis rien, je ne porte aucun gênement.
14:35 - Écoutez, il y a un tiers des français qui vivent dans des communes de moins de 10 000 habitants.
14:42 Vous savez le problème de Gabriel Attal, ce que ça va être ?
14:45 C'est le parisianisme.
14:47 C'est ça son problème. Son premier problème, c'est ça.
14:50 Son premier problème.
14:52 Regardez qui est candidat de façon crédible à l'élection présidentielle chaque année.
14:57 C'est des gens qui sont parisiens ou qui vivent à Paris.
15:00 Et ce pays, c'est pas que ça.
15:02 - C'est pas que Paris, on est bien d'accord.
15:04 Donc Willy Schrader, c'est votre candidat, pour les européennes.
15:07 - Mais c'est mes copains.
15:08 Et je le dis sans... Je ne suis pas chasseur, je suis végétarien,
15:12 mais ils incarnent des valeurs que j'aime bien, que je trouve...
15:16 Et puis j'ai pas envie qu'on oublie toute une partie de cette France.
15:18 - Dites-moi, à propos de l'Europe, le parti d'extrême droite,
15:21 l'AFD, parti d'extrême droite allemand, envisage, s'il venait au pouvoir,
15:25 une loi permettant l'expulsion d'Allemands d'origine étrangère vers leur pays d'origine.
15:30 Est-ce que ça vous inquiète ?
15:32 L'AFD, quand même, qui est un allié du Rassemblement national.
15:36 - Bien sûr que ça m'inquiète.
15:38 Attendez, mais moi, je n'ai jamais été d'extrême droite, comme on dit.
15:41 J'essaie juste de dire que les préoccupations que ça traduit,
15:46 les préoccupations que ça traduit sur l'immigration, sur l'insécurité,
15:49 tu ne peux pas, comme le disait Mme Borne encore il y a trois semaines,
15:53 que c'était un sentiment d'insécurité.
15:55 Je veux dire, il ne faut juste pas être timbré pour dire ça.
15:57 Honnêtement, vous venez chez moi, vous allez voir si les gens,
16:01 c'est un sentiment d'insécurité.
16:03 En même temps, il faut des réponses acceptables.
16:06 Moi, je ne pense pas, par exemple, sur l'immigration,
16:09 qu'expliquer aujourd'hui "on va faire l'immigration zéro,
16:12 on va complètement fermer les frontières", ça n'existe pas.
16:15 - C'est Éric Zemmour, ça.
16:17 - Mais ça n'existe pas. Vous ne le ferez pas.
16:19 Mais moi, je vais vous avouer des choses.
16:22 Je suis confronté, moi je connais un certain nombre de gens
16:25 dans ma ville qui sont en situation irrégulière
16:27 et qu'il faudrait légaliser.
16:29 - Pourquoi ?
16:31 - Parce qu'ils travaillent depuis des années,
16:33 parce qu'ils ont une vraie envie de devenir français à part entière et tout,
16:36 et que je ne mets pas tout le monde dans le même sac.
16:38 Parce que les histoires, ce sont des histoires individuelles.
16:41 Moi, je me méfie des réponses, vous savez, généralistes.
16:44 "Il faut faire ceci, cela."
16:46 Vous seriez maire comme moi à Béziers,
16:48 il y a un certain nombre de gens, tu te dirais "celui-là, oui, j'ai envie de l'aider."
16:51 C'est Darmanin qui disait "le nombre de maires", il avait raison là-dessus.
16:54 Et le nombre de maires qui gueulent en disant, de droite ou de très à droite,
16:58 qui disent "il faut légaliser plus personne"
17:01 et qui sont les premiers.
17:02 Et je le fais à demander qu'on règle un problème de nationalité
17:06 pour telle ou telle personne, parce qu'ils sont bien.
17:08 Vous jugez tous les gens, tout le monde est pareil, bien sûr que non.
17:11 - Oui, oui, oui.
17:13 Alors la loi immigration, si elle est censurée,
17:16 est-ce qu'elle doit être retirée ou pas ?
17:19 - Ça c'est quand même un truc invraisemblable.
17:22 Que le chef de l'État,
17:24 sur tel ou tel article de loi, s'interroge.
17:28 Mais là, c'est pas tout à fait la même chose.
17:30 C'est-à-dire, il est contraint d'adopter un projet de loi qu'il veut pas,
17:35 et il se rattrape avec le Conseil Constitutionnel.
17:38 - En espérant que le Conseil Constitutionnel censure de nombreux articles.
17:43 - Vous imaginez, ils ont le culot de vous dire,
17:46 d'autres l'ont fait, non, c'est une nouveauté.
17:49 C'est-à-dire qu'il y a des gens qui sont là,
17:52 qui ont été élus pour faire la loi,
17:54 et lui il s'appuie sur les juges pour dire,
17:56 si je pouvais un peu détricoter tout ça.
17:58 Mais c'est inadmissible la démarche.
18:01 - Dites-moi, vous parliez de Paris, des Parisiens.
18:05 Que pensez-vous de toute cette affaire Depardieu ?
18:08 J'avais envie d'avoir votre sentiment.
18:11 - Un certain nombre des propos que j'ai entendus, comme vous,
18:16 je veux pas les entendre.
18:18 Moi j'ai une fille, par exemple,
18:20 vous avez des enfants,
18:22 j'ai pas envie de ces propos graveleux, insupportables.
18:26 Première chose.
18:27 Pardon, des propos graveleux, insupportables,
18:30 ça fait pas de vous un violeur.
18:32 C'est pas tout à fait la même chose.
18:34 Pour l'instant, à part que ça ait changé cette nuit,
18:38 il a pas été condamné.
18:40 Il y a une enquête en cours.
18:42 La présomption d'innocence, il faut l'appliquer à tout le monde.
18:45 Vous avez pas remarqué ?
18:47 Tu réclames la présomption d'innocence quand c'est tes copains,
18:49 et puis quand c'est plus tes copains,
18:51 pouf ! Tu l'as oublié.
18:53 Ça c'est la deuxième chose.
18:55 La troisième, c'est la pression du milieu culturel.
18:59 Vous avez vu un certain nombre avaient signé
19:01 le texte, la pétition soutenant Depardieu,
19:06 vous avez vu à quel point un certain nombre ont reculé.
19:09 C'est dingue quand même.
19:11 C'est dingue, la pression.
19:13 Et puis moi ce qui m'a profondément sidéré,
19:16 c'est le messager est toujours l'objet du courroux.
19:20 Yanis Ezzadi, qui est donc celui qui fait signer cette pétition,
19:25 vous avez vu, il est devenu un monstre.
19:28 Moi je le connais, en plus il aime la Corrida.
19:30 C'est vrai que c'est pas bien aux yeux d'un certain nombre de gens d'aimer la Corrida.
19:34 Vous avez pas vu ? L'extrême droite manipule ça.
19:37 Tout à l'heure vous étiez avec Elisabeth Lévy ici,
19:39 qui est la patronne de Causeur.
19:41 C'est un journal d'extrême droite.
19:43 Mais ils sont fous les gens.
19:45 Y'en a marre.
19:46 Vous pouvez ne pas être d'accord avec cette pétition.
19:48 Vous pouvez ne pas être d'accord avec un certain nombre de choses.
19:51 Mais vous savez, vous utilisez un mot "extrême droite",
19:54 ça exclut du débat.
19:56 Ça veut dire que vous avez réglé la question.
19:58 Une fois que vous avez dit de quelqu'un qu'il est d'extrême droite,
20:01 ce qu'il dit ne peut plus être audible.
20:03 Je trouve ça insupportable.
20:05 Et puis je suis attaché à la présomption de naissance.
20:07 Fondamentalement.
20:09 Je pense que si on a...
20:11 La présomption de naissance
20:13 et le respect de la sphère privée,
20:16 ne pas traiter la sphère privée,
20:18 attendez, sauf dans le cas de crime et tout ça,
20:21 se mêler de la vie et des chambres à coucher de tout le monde,
20:25 je trouve que c'est terrible.
20:27 - Dernier mot, et important, sur la situation Proche-Orient.
20:31 Israël, aujourd'hui, devant la Cour Internationale de Justice,
20:34 saisit cette cour par l'Afrique du Sud.
20:37 Est-ce qu'Israël pratique un génocide à Gaza à vos yeux ?
20:42 - C'est une saloperie absolue.
20:44 Vous savez ce que je porte ici ?
20:46 Je porte celle de l'Assemblée Nationale.
20:49 Les drapeaux français et israéliens.
20:52 Attendez, je ne mets pas sur le même plan
20:55 ce qui s'est passé le 7 octobre et ce qui s'est passé après.
20:58 Je ne crois pas que les bombes israéliennes,
21:01 et je déplore les morts,
21:03 elles visent les enfants spécifiquement.
21:05 Je ne crois pas que les soldats, vous avez compris,
21:07 je sais, comme vous, que les soldats israéliens,
21:10 ils ne violent pas les filles,
21:12 ce qui s'est passé dans les kibbutz,
21:15 et ils ne mettent pas dans un four un bébé.
21:18 Ce n'est pas la même chose.
21:20 Aujourd'hui, je n'ai jamais mis sur le même plan,
21:23 et je ne suis pas pour la paix au Moyen-Orient.
21:25 Je vous le dis tout de suite.
21:27 - Vous n'êtes pas pour la paix ?
21:29 - Tout le monde est pour la paix, ça ne veut rien dire.
21:31 Moi, je suis pour la victoire d'Israël.
21:33 Ce n'est pas tout à fait la même chose.
21:35 Je suis pour qu'Israël gagne cette guerre.
21:37 - Vous êtes une solution à deux États ?
21:39 - Bien sûr, mais aujourd'hui, ce n'est pas l'actualité.
21:41 Aujourd'hui, il faut se débarrasser du Hamas,
21:44 qui est une organisation monstrueuse,
21:47 terroriste, d'assassin, d'assassin.
21:50 Alors moi, quand j'entends tous les gens manifester la paix,
21:53 mais la paix pourquoi ?
21:55 Vous auriez fait la guerre, vous, en 1945,
21:57 vous étiez pour la paix avec l'Allemagne nazie ?
21:59 Vous étiez pour la paix ? Non, vous étiez pour la victoire.
22:01 Je suis avec Israël pour la victoire contre le Hamas.
22:05 Et j'espère, et j'espère,
22:07 les amis, tu les juges quand ?
22:09 Quand tu es en difficulté ?
22:11 Le 7 octobre, tout le monde était avec Israël.
22:15 Les mois passent, il y a de plus en plus de gens
22:17 qui finissent par vous dire
22:19 "les uns et les autres se valent".
22:21 Non, les uns et les autres ne se valent pas.
22:23 Et j'espère que la diplomatie française,
22:25 tiens, ça ce sera aussi une façon de juger,
22:27 continuera à être derrière Israël.
22:30 Pardon, c'est la seule démocratie dans ce pays-là.
22:33 C'est la seule démocratie.
22:35 Et la liberté, elle se défend en Israël, derrière Israël.
22:37 Bien, merci Robert Ménard, 8h57,
22:40 vous êtes sur Sud Radio,
22:42 vous voulez réagir à ce qu'a dit Robert Ménard,
22:44 ce n'est pas compliqué, 0826 300 300,
22:46 vous appelez, et après les infos,
22:48 vous êtes avec nous.

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