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La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra était l'invitée du Grand Jury dimanche 7 janvier 2024 à 200 jours de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024.

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Transcription
00:00 vous êtes sur RTL.
00:04 Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
00:17 Bonjour à tous et bienvenue dans ce Grand Jury, en direct sur RTL et sur Paris Première.
00:22 Je vous souhaite à tous et à toutes une excellente année.
00:26 Bonjour Amélie Houdet et Kastnera.
00:27 Bonjour.
00:28 Vous êtes la ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques et les JO.
00:33 C'est l'événement mondial de cette année 2024 en France.
00:37 Serons-nous prêts pour les installations sportives, pour les transports, pour la sécurité ?
00:42 Les questions restent nombreuses, tout comme pour la cérémonie d'ouverture.
00:46 Il reste 200 jours de préparation et 200 jours où vous voulez aussi mettre la France au sport.
00:52 30 minutes pour tout le monde, tous les jours, nous allons en parler.
00:56 Bienvenue dans ce Grand Jury, Amélie Houdet et Kastnera.
00:59 Merci.
01:00 A mes côtés pour vous interroger, Pauline Buisson de la rédaction d'M6 et Claire Convite du Fidiaro.
01:06 Bonjour.
01:07 Alors nous sommes donc à 201 jours des JO et à quelques heures ou quelques jours d'un remaniement.
01:14 Pauline Buisson vous pose la première question de ce Grand Jury.
01:16 Oui Amélie Houdet et Kastnera, la première question sur ce remaniement, elle est finalement toute simple.
01:21 Pensez-vous qu'Elisabeth Borne a fait son temps à Matignon ?
01:25 Je ne vais pas répondre à cette question.
01:28 Ce n'est pas de mon ressort de commenter.
01:32 Le principe et le timing de ce remaniement appartiennent au Président de la République.
01:38 Il fera ce choix ou pas avec ses intuitions, avec son intelligence, avec son ambition pour notre pays et en maître des horloges.
01:49 Vous vous voyez continuer à travailler avec Elisabeth Borne jusqu'au JO ?
01:52 J'ai toujours très bien travaillé avec Elisabeth Borne.
01:56 C'est une femme courageuse, extrêmement intelligente, qui a été d'un grand soutien dans le déploiement de toute notre feuille de route pour le sport et la préparation des JO et paralympiques.
02:09 C'est une femme dont j'ai dit aussi qu'elle était sans chichi dans ses relations.
02:13 C'est quelqu'un qui va droit au but.
02:16 C'est quelqu'un que je respecte beaucoup.
02:19 Mais encore une fois, il y a un sélectionneur pour ce pays.
02:23 Il fait ses choix de ses joueurs sur le terrain.
02:26 C'est ça que je veux respecter avant tout.
02:28 La fin de l'année politique avait été compliquée, notamment avec l'adoption plutôt douloureuse de la loi immigration.
02:33 Est-ce qu'il faut un nouveau cycle, un nouvel élan sur le plan politique ?
02:37 Encore une fois, cette question appartient au chef de l'État.
02:41 Je pense qu'il a vraiment, avec beaucoup de clarté, dressé un cap pour le pays avec cette volonté qu'il a évoquée à plusieurs reprises de réarmement civique, de réarmement de notre République.
02:55 Un travail qui se poursuit autour de l'agenda du plein emploi, de la simplification d'un certain nombre de règles pour nos entreprises.
03:03 Il y a cette situation internationale qui est extrêmement complexe sur toutes ces thématiques et aussi sur ce projet autour et pour la nation,
03:13 avec un agenda 2024 qui est marqué, bien sûr, par ces Jeux olympiques et paralympiques, mais pas seulement ce 80e anniversaire de la libération de notre pays.
03:21 Et puis, cette échéance du 8 décembre avec la réouverture de Notre-Dame.
03:26 Beaucoup de symboles, beaucoup de symboles autour de la nation pour les Français, pour les rendre fiers.
03:31 Pierre Corvitz.
03:33 Oui, au-delà de la question stricte du quinquennat et du cycle peut-être dans lequel nous nous trouvons, est-ce que vous êtes attachée, vous, à ce qui fait le macronisme,
03:41 c'est-à-dire ce qui est à la fois de droite et de gauche, ou est-ce qu'il est temps peut-être d'évoluer, de se rapprocher davantage de la droite ?
03:50 Moi, ce que j'aime dans le macronisme et dans ce "en même temps", c'est cette idée justement de ne pas s'enfermer dans des carcans et d'arriver à prendre,
04:00 à gauche, à droite, au centre, les meilleures idées, les meilleures intelligences, les meilleures composantes.
04:08 Et je trouve que nous sommes exactement dans ce temps-là aujourd'hui.
04:13 Vous savez, il y a quelque chose qui m'intéresse dans le choix qu'a fait le président aussi de rebaptiser le parti, de l'appeler "renaissance".
04:21 Pour moi, ça veut dire beaucoup en fait, cette terminologie, c'est cette idée que, comme il le fait d'ailleurs depuis son entrée en politique,
04:28 il y a cette capacité à capter le momentum du moment, d'avoir cette intelligence contextuelle et d'ajuster les choses.
04:35 Si on prend ce contexte de la loi immigration, je pense que ce texte était attendu des Français, qu'il est nécessaire pour aider notre pays à mieux lutter
04:44 contre l'immigration illégale, contre l'immigration clandestine, et il ne renie aucune de nos valeurs.
04:51 Il est une forme de dépassement. Encore une fois, est-ce que nous aimons tout dans ce texte ? La réponse est non.
04:56 Est-ce qu'il y a peut-être des dispositions qui seront censurées par le Conseil constitutionnel ? Le Conseil le dira.
05:02 Pour le reste, je pense que nous faisons le job pour le pays en le protégeant mieux. Ce texte était attendu des Français.
05:09 Les sondages le montrent. Il y a une satisfaction sur le durcissement d'un certain nombre de ces règles pour mieux lutter contre l'immigration illégale.
05:17 La loi sur l'immigration a aussi créé une grosse fracture au sein du camp présidentiel, qui certains l'estiment en tout cas pourrait entraîner une forme d'enlisement du pouvoir.
05:29 Est-ce que vous vous redoutez de cette perte de pouvoir du président de la République ?
05:35 Non, vraiment pas. J'ai envie de dire bien au contraire. Parler de fracture, je ne vois pas ça du tout comme ça.
05:44 Il n'y a pas eu de fracture ?
05:46 Il y a eu des débats, il y a eu des échanges nourris, parfois difficiles. On peut parler peut-être de courbature, on peut parler peut-être de contracture.
05:57 Il n'y a ni fracture, ni déchirure.
06:00 Il y a quand même un ministre qui a quitté le gouvernement. Il s'est passé des choses dans la malconquête.
06:04 Oui, il a jugé utile de prendre cette décision, estimant que ce texte n'était pas aligné avec ses convictions politiques. C'est un choix que je respecte.
06:14 Mais encore une fois, pour moi, ce texte était attendu des Français. Il est utile. Il ne renie aucune de nos valeurs.
06:22 Il comporte parfois des dispositions qui améliorent la protection, notamment des mineurs. Je pense à ce qui se fait autour de l'interdiction de les placer en centre de rétention administrative.
06:33 Je pense aussi à des facultés nouvelles qui pourront d'ailleurs être utiles pour les Jeux olympiques et paralympiques en matière de régularisation des travails sans papier
06:42 pour un certain nombre de métiers en tension qui sont des avancées. Et pour le reste, aucune ligne rouge n'a été franchie en termes de valeurs.
06:50 Vous avez donné un certain nombre de rendez-vous importants sur l'année 2024. Est-ce que sur le plan politique, cette année 2024 est une année qui peut être pour le président de la République particulièrement utile ?
07:01 Parce qu'après, effectivement, on passera peut-être dans d'autres choses et puis on aura peut-être en perspective 2027 et l'élection présidentielle. Est-ce que cette année est vraiment particulière sur le plan de la France ?
07:10 Ce que je peux vous dire, c'est que connaissant maintenant Emmanuel Macron depuis plus de 20 ans, il se battra pour la France jusqu'à la dernière seconde de ce quinquennat.
07:19 Et oui, bien sûr, c'est une année 2024 un peu de tous les symboles. Il l'a dit, c'est une fois par millénaire qu'on reconstruit une cathédrale, c'est une fois tous les 100 ans qu'on accueille les Jeux olympiques et paralympiques.
07:30 Et c'est une fois, quand on marque comme ça dans une décennie aussi importante un anniversaire comme celui de la libération du pays.
07:38 Donc oui, c'est une année d'événements, c'est une année de symboles, c'est une année de rassemblement pour la nation. Donc elle est forcément capitale.
07:47 C'est aussi une année d'élections avec les élections européennes. Est-ce que vous les redoutez ? Pour l'instant, le camp présidentiel est 10 points derrière le Rassemblement national en intention de vote.
07:57 Est-ce que vous êtes particulièrement préoccupée par ces élections ?
08:01 Non, et je pense que l'histoire récente montre qu'on remonte aussi dans les sondages. Je pense que les convictions européennes sont absolument au cœur de cette majorité, au cœur de la vision du président de la République.
08:13 Je sais qu'il aura à cœur d'intervenir personnellement, de partager à nouveau cette vision, ces convictions pour l'Europe.
08:19 Nous venons d'avoir cette cérémonie d'hommage pour Jacques Delors vendredi matin, qui était un grand moment, et un grand moment européen aussi, de voir ces dirigeants comme ça se recueillir autour de son cercueil, formant une étoile.
08:32 Avec ces nations, avec ces perspectives, dans un monde qui est compliqué, où on a besoin de l'Europe pour être plus fort, pour mieux se protéger.
08:41 Voilà, je pense que plus que jamais cette vision politique est d'actualité, et qu'il saura en montrer toute la modernité et tout le potentiel pour les Français, y compris sur des sujets du quotidien, y compris sur des sujets comme le pouvoir d'achat, comme la réforme du marché de l'électricité.
08:58 Sur le plan électoral, est-ce qu'il faut un Premier ministre fort pour faire campagne ? Est-ce qu'il faut une tête d'affiche pour la campagne, qui soit forte justement par rapport aux enjeux et par rapport au Rassemblement national ?
09:15 Écoutez, encore une fois, je ne veux pas faire de commentaires et m'immiscer dans des choix qui ne sont pas les miens. Ce qu'il nous faut, c'est évidemment les deux. Il faut qu'on puisse être au meilleur de la manière dont l'action gouvernementale se conduit, et qu'on soit en même temps les plus percutants, les plus pertinents, les plus convaincants possibles dans le cadre de ces élections européennes, qui sont importantes pour notre pays là aussi, et pour notre avenir.
09:40 Une dernière question sur cette actualité politique. Le dossier des JO, est-ce qu'il vous assure de ne pas faire partie du remaniement, de rester au gouvernement ?
09:48 En aucun cas. Il ne m'assure de rien.
09:52 Ce serait quand même étonnant, non, un changement de ministre des JO à 200 jours du rendez-vous ?
09:56 Personne n'est propriétaire de son ministère.
09:58 Vous serez encore ministre la semaine prochaine ?
09:59 On verra. Ce que je peux dire, c'est que personne n'est indispensable, irremplaçable. J'essaie de faire mon métier, de conduire la mission qui m'a été confiée par le chef de l'État, la première ministre, le mieux possible.
10:14 Chaque jour compte, on l'a dit, on est à un peu plus de 200 jours de cette échéance des JO, qui est une échéance majeure pour le pays.
10:21 Donc j'ai ce sentiment d'urgence. Je suis extrêmement au travail, rivée sur ça. Pas de place, pas d'espace pour la gamberge.
10:28 Pas de question sur les destins individuels. Encore une fois, ce qui compte, c'est le collectif et cet assemblage des meilleures compétences pour que le pays soit le plus performant possible.
10:37 Plusieurs ministres ont été reçus la semaine dernière par Emmanuel Macron. Est-ce que c'est votre cas ? Est-ce que vous avez pu échanger avec lui ?
10:43 Je n'ai pas été reçu par le président de la République, mais encore ce matin, nous échangeons sur toute une série de détails autour de l'organisation des JO.
10:51 Il est incroyablement attentif à tout et très sur la balle.
10:57 Parallèlement au remaniement, Emmanuel Macron prépare aussi un rendez-vous avec la nation. La généralisation du SNU, du Service National Universel, est-ce que c'est une piste intéressante pour vous, pour la cohésion nationale ?
11:10 Je pense que ce qui se construit avec le SNU depuis 2019 est en effet une version très originale de cette nécessité qu'on a de promouvoir l'engagement, de le promouvoir au cœur de notre jeunesse,
11:24 avec différentes colorations qui sont données, qui permettent en plus des choix, des sensibilités.
11:30 Je pense à ce qui se fait autour de la défense et de la mémoire, autour de l'environnement et autour du sport.
11:37 Vous savez que le sport est l'une des quatre colorations données au SNU.
11:42 Dans la programmation des séjours de cohésion qui vont assembler à peu près 90 000 jeunes en 2024, on a mis vraiment le sport, la promotion des valeurs de l'Olympis,
11:53 la connaissance aussi de nos modèles sportifs, du mouvement sportif et la pratique d'activités physiques.
11:59 Au cœur de ce dispositif qui me semble en effet tout à fait prometteur.
12:04 Aujourd'hui c'est 10 jours de cohésion pour donner le principe. Est-ce qu'il faut le généraliser ou pas ? A toute une génération ?
12:12 Là encore, je vais me répéter, mais c'est vraiment un choix qui sera celui du chef de l'État.
12:17 Moi ce que je vois c'est qu'il y a un engouement croissant pour ce dispositif.
12:21 Je pense que ce passage républicain est vraiment intéressant pour la résilience, la cohésion de la nation, pour l'ouverture de notre jeunesse.
12:31 Ces tendres rassemblements sont très précieux.
12:34 Moi j'ai un de mes fils qui a vécu l'une de ces journées et il nous en a donné un témoignage qui était très positif.
12:41 Est-ce qu'il faudrait le rendre obligatoire finalement ?
12:43 Je note aussi que l'ensemble des ministres qui ont piloté ce dispositif ont réussi à le faire monter en puissance.
12:49 On a une très forte progression, plus 78% des demandes de ces jours.
12:54 Donc on voit aussi que le dispositif avec ses classes engagées vont donner une tournure collective à ce mouvement.
13:01 Bien fortifier les passerelles avec l'éducation nationale, tout ça me semble aller vraiment dans le bon sens.
13:06 Les Jeux Olympiques font partie du millésime français promis par Emmanuel Macron, vous l'évoquiez, pour cette année 2024.
13:12 Le président et son entourage ne manquent pas de superlatifs pour l'événement.
13:16 On parle de la France au centre du monde, des plus beaux jeux de l'histoire,
13:20 ou même d'un événement digne de l'exposition universelle de 1889.
13:24 Est-ce que vous êtes condamnée quelque part, Amélie Oudéa Castera, à une réussite totale ?
13:29 On va en tout cas, oui, on a envie d'une réussite totale.
13:36 Moi je l'ai dit, j'ai envie que ces Jeux soient grands, que les français s'en souviennent,
13:40 que ces Jeux leur donnent de la fierté, de la joie.
13:43 Donc sur des succès superlatifs ?
13:44 On voit dans ces moments forts de sport, on l'a vu avec la Coupe du monde de rugby,
13:48 que c'est des moments de communion, de liesse, comme on en a besoin.
13:52 Donc les superlatifs, je les écoute, je les intègre, avec encore une fois toutes mes forces mises dans la bataille.
14:02 Mais je pense qu'il y a aussi une logique, peut-être que j'ai hérité du sport,
14:05 qui est un peu match après match, donc jour après jour,
14:09 nous essayons de donner une version augmentée du projet,
14:14 une version augmentée de nous-mêmes dans notre engagement dans ce projet,
14:17 de le travailler en équipe, de donner absolument tout ce qu'on peut dans ces 200 jours qui nous restent.
14:23 Et à un moment où on est bien, dans nos temps de passage, où le projet est beau,
14:27 parce qu'en effet, ce sera des Jeux iconiques, exceptionnels,
14:32 de par la topologie, le choix des sites, des Jeux qui seront les plus écologiques de l'histoire.
14:37 Vous voyez, moi aussi, je fais miens les superlatifs.
14:40 On va diviser par deux l'empreinte carbone de l'événement.
14:43 Ce sera aussi sans doute les Jeux les plus sociaux de l'histoire,
14:47 avec des engagements qui ont été pris en matière d'accès des TPE, des PME au chantier, au marché,
14:54 un volume d'heures d'insertion pour les publics éloignés de l'emploi, notamment en Seine-Saint-Denis.
15:00 Et puis des Jeux sobres.
15:02 Aujourd'hui, on est dans la maîtrise des coûts. On a fait le choix d'avoir 95% d'infrastructures,
15:08 soit temporaires, soit déjà existantes.
15:14 Donc, il y a cette multitude de marqueurs qui font de cet événement quelque chose d'extraordinairement bien conçu.
15:22 Et je pense extrêmement différenciant dans l'histoire des Jeux.
15:26 On va revenir sur tous ces aspects. Mais avant, une question encore un peu générale. Pauline Buisson.
15:30 Oui, les Jeux olympiques auront donc lieu du 26 juillet au 11 août, puis les Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre.
15:36 Avez-vous le sentiment que les Français sont enthousiastes à l'approche de cet événement international qui sera sur notre territoire ?
15:42 Je pense qu'ils le sont. Les sondages le montrent. On voit qu'il y a un soutien de plus de 70% à l'événement.
15:50 Et je pense que cet engouement ne va faire que monter encore en puissance.
15:55 À mesure que toutes les choses approchent, se concrétisent, on aura le début du relais de la flamme le 8 mai prochain,
16:01 avec l'arrivée sur le Bellem de cette flamme à Marseille, qui va être un très beau moment.
16:06 Ça va traverser ensuite à travers plus de 400 villes dans tout le pays, qui vont faire monter encore cet engouement populaire.
16:14 Vous dites qu'il y a encore une marge de manœuvre, c'est ça ?
16:16 Oui, bien sûr, mais c'est tout à fait normal. Dans toutes les éditions des Jeux, on constate que c'est vraiment l'arrivée de la flamme
16:22 qui marque le début de l'identification, le début de cette fierté, le début d'une union nationale dans la volonté que les choses se passent pour le mieux.
16:32 Claire Corvite.
16:33 Madame la ministre, est-ce qu'il y a un moment, pour vous, une émotion particulière que vous pouvez nous raconter ?
16:40 Une émotion que vous avez ressentie lors d'une épreuve des Jeux Olympiques ? Une victoire ou une défaite magnifique ?
16:49 Oui, j'ai des images de mon enfance, quand je regardais à la télévision au cœur du mois d'août, Carl Lewis à Los Angeles.
16:57 Et après ce moment hyper dur où il perd la finale du 100 mètres contre Ben Jonson en 88, on voit après ce qu'il est advenu en matière de dopage sur le sujet.
17:06 Et je revois le visage de Carl Lewis, cet athlète si magnifique, ses épaules toutes carrées, son visage, cette forme de sérénité qu'il y a sur ses lèvres.
17:19 J'ai cette image qui est très ancrée dans ma mémoire. Et puis je ne peux pas m'empêcher aussi de repenser à la foulée de Marie-Jo Pérec, la Gazelle, Atlanta, Barcelone.
17:32 Je me souviens du jeu où ça pose sur ses abdominaux comme des plaques de chocolat extraordinaires, une foulée divine d'une grâce incroyable.
17:42 On va voir maintenant dans le détail si tout sera prêt pour ces Jeux, donc dans 200 jours.
17:47 Est-ce que d'abord vous comprenez que certains franciliens habitant de Paris, de la région d'Île-de-France,
17:52 annoncent préférer quitter la région pendant les Jeux, craignant des transports bondés et une circulation infernale ?
17:59 Vous pouvez les rassurer ou vous leur dites qu'il vaut mieux partir ?
18:02 Je pense que chacun peut comprendre ses inquiétudes sur le quotidien. Est-ce que je vais arriver à rentrer mon véhicule chez moi ?
18:11 Est-ce que je vais arriver à me garer ? Est-ce que je vais arriver à inviter des amis à dîner ?
18:16 Comment vais-je circuler dans les périmètres ? Comment vais-je me rendre à mon travail ? Les transports en commun seront-ils bondés ?
18:22 Ces questions sont parfaitement légitimes et elles le sont tellement que nous, on essaye, avec une anticipation qui est assez inédite,
18:32 de donner le plus d'informations possibles à nos concitoyens et notamment aux franciliens autour de tout cela.
18:39 C'est notamment la communication autour des périmètres de sécurité avec des cartes qui ont été données,
18:45 qui sont mises en ligne sur le site de la préfecture de police et qui permettent d'expliquer les différents régimes de circulation.
18:52 Ce qui se passera dans les périmètres anti-terrorisme CILT, ce qui se passera dans les périmètres rouges avec le principe du QR code,
19:00 ce qui se passera dans les périmètres bleus avec certaines restrictions en matière de circulation,
19:05 mais la capacité quand même de circuler quand on a un justificatif.
19:09 C'est aussi toute l'anticipation qu'on veut donner à travers la météo des gares, la météo des lignes,
19:16 pour bien donner toute l'information, non seulement aux spectateurs, mais à ceux qui n'iront pas du tout au jeu
19:22 pendant cette période olympique et cette période paralympique.
19:25 Cela veut dire que concrètement, vous direz aux gens, faites attention, n'allez pas à tel endroit, ne prenez pas votre voiture.
19:30 Entre telle et telle heure, du fait des heures de telle session sportive, attention, cette ligne sera engorgée, veillée.
19:37 Et nous travaillons aussi avec les calculateurs d'itinéraire, avec toutes les plateformes numériques pour donner ces organisations.
19:44 Votre conseil, ce n'est pas de dire, il vaut mieux être en vacances sur cette période-là.
19:47 Je pense qu'un peu de télétravail peut aider à fluidifier la situation des transports.
19:54 On s'y est habitué, on a la capacité à le faire. Tout cela doit bien sûr être bien anticipé.
20:01 Il n'y a pas de raison de faire un appel généralisé au télétravail, mais de temps en temps, ça peut faire gagner du temps à tout le monde
20:08 et permettre d'avoir un petit peu plus de marge de manœuvre.
20:11 Mais je pourrais tout aussi dire, moi, la ministre des Sports que je suis, d'encourager les Français aussi à utiliser le vélo.
20:18 On sera pendant l'été, ils peuvent aller au travail à vélo en passant par différents itinéraires.
20:23 On a considérablement développé les pistes olympiques, les infrastructures pour ça.
20:27 Il y a des aides aussi qui ont été prévues dans le plan vélo pour faire l'acquisition, si besoin, d'un vélo.
20:32 Donc voilà, il y a toute une série de choses qui peuvent être faites pour justement limiter au mieux l'impact sur le quotidien.
20:41 Donc vous espérez qu'en informant un peu plus, les Français seront rassurés.
20:44 Exactement. Et on aura aussi la capacité avec ce qu'on appelle le "Travel Demand Management",
20:52 qui est toute l'information que nous donnerons à la fin du mois de janvier, justement,
20:57 toutes ces facilités pour chacun de peut-être ajuster ses itinéraires, choisir des modes alternatifs de transport
21:06 et les accompagner du mieux qu'on le peut pour que, encore une fois, la gêne soit absolument minime.
21:11 Et je pense que dans un très grand nombre d'espaces, d'endroits, il n'y aura pas du tout d'impact délicat pour la population et nous y veillerons.
21:20 Ce sujet des transports avait donné lieu à une joute politique avec Anne Hidalgo, la maire de Paris.
21:25 Vous aviez dit ce que vous en pensiez. Elle avait dit "les transports ne seront pas prêts".
21:29 Quel est aujourd'hui l'état de vos relations avec la maire de Paris ? Est-ce que vous vous parlez ou pas depuis cet épisode ?
21:36 Je pense qu'on en fait trop sur cette relation que j'ai avec Anne Hidalgo.
21:43 Il n'y a pas eu une question de "si vous n'entendez pas avec la maire de Paris, les JO sont à Paris".
21:47 On est deux protagonistes importantes d'un projet qui est capital pour le pays.
21:52 Le but est de bien travailler en équipe. On a des relations de travail qui sont fluides avec les équipes de la ville de Paris.
22:01 Vous avez des relations directes avec la maire de Paris ?
22:02 Je ne veux pas… On se salue, on se parle, il n'y a pas de malaise. Nous avons des différences.
22:08 Je pense que de temps en temps, il y a une petite tendance que je trouve assez désagréable à vouloir me caricaturer comme la techno de service.
22:19 Je pense que c'est finalement assez mal me connaître.
22:24 Et en même temps, j'assume tout à fait que pour bien réussir des JO et Paralympiques, il faut être bon connaisseur, bon expert des détails.
22:34 Il faut regarder chacun des boulons qui ont besoin d'être serrés.
22:38 C'est l'exigence que nous avons, c'est ce qu'attendent les Français de nous.
22:42 Donc, si être techno dans le langage Hidalgo, c'est être compétent et près de ses dossiers, très bien, j'assume.
22:49 Et en même temps, et je ne manque jamais une occasion de le dire et de le faire, il y a aussi un enjeu pour la ministre que je suis,
22:56 de donner du sens, de rappeler pourquoi on accueille ces JO et Paralympiques.
23:01 Donner cette occasion de mettre en valeur notre pays comme jamais, d'accélérer un certain nombre de transformations,
23:08 puis de donner le premier événement sportif planétaire à tous ces athlètes exceptionnels qui rêvent depuis qu'ils sont tout petits.
23:14 Une médaille au jeu, un écran exceptionnel pour que cette aventure sportive nous inspire tous.
23:21 Donc voilà, je lis ces petites piques à droite à gauche, mais je n'ai pas envie de rentrer là-dedans.
23:27 Pour refermer ce dossier des transports, un bon connaisseur, Jean Castex, le PDG de la RATP, a déclaré que le réseau était obsolète.
23:34 Il y a au moins 8 lignes de métro sur 10 qui ne sont plus en état d'assurer un service public de qualité.
23:41 Le métro n'en a besoin pour les JO ?
23:44 Jean Castex dit ça et en même temps, il est le premier à se battre à la tête de la RATP,
23:50 avec Jean-Pierre Farandou à la tête de la SNCF, avec toute la communauté aéroportuaire, avec la région Île-de-France,
23:57 avec l'État pour que l'on soit justement parfaitement au rendez-vous.
24:00 Mais manque de conducteurs, métro obsolète, comment d'ici le mois de...
24:03 On ne va pas le nier. On a des difficultés dans les usages du quotidien, il y a des problématiques d'engorgement,
24:09 il y a un déficit d'accessibilité aux personnes en situation de handicap.
24:14 C'est pour ça qu'on s'est donné un agenda extrêmement ambitieux, là aussi, chaque jour compte,
24:20 avec de nouvelles infrastructures qui sont développées.
24:23 Je pense notamment à l'extension de la ligne 14, qui va être un axe de desserte absolument majeur, central pour les jeux,
24:30 qui va au nord aller jusqu'à la gare de Saint-Denis-Pleyel, au sud Orly.
24:35 On a le RERE avec tout le projet Éole qui va faire cette extension entre la gare Saint-Lazare et Nanterre.
24:42 On aura des extensions du tramway, donc travaux qui sont faits aussi sur les gares, la gare du Nord, la gare de Saint-Denis-Pleyel.
24:48 Donc il y a une évolution de nos infrastructures et pour l'instant nous sommes dans les temps.
24:52 Puis après, il y a des plans de transport qui sont développés avec beaucoup de finesse,
24:56 qui ont été réexaminés avec des plans A, des plans B, des plans C...
25:00 Donc vous dites que les transports sont prêts, il n'y a pas d'inquiétude selon vous ?
25:03 Sur une infrastructure comme le RERC, on va être plus de 50% au-dessus d'un été normal.
25:10 Sur la ligne 9, idem.
25:13 Donc quand on dit qu'on aura des renforts d'offres de +15%, c'est une moyenne,
25:17 mais sur certains axes qui seront les plus sollicités, on va être beaucoup bien au-dessus de ça.
25:22 Et il y aura suffisamment de conducteurs pour faire continuer ?
25:24 Et pour ça, les recrutements qui ont été engagés par milliers, par la RATP, par la SNCF,
25:28 nous aurons aussi des renforts, là aussi par milliers, de volontaires pour aider à la gestion, à la fluidification des flux,
25:36 faire en sorte qu'il puisse y avoir cette bonne capacité d'anticipation,
25:42 cette bonne capacité de gestion des flux et des infrastructures qui ont été améliorées
25:46 avec toute une série d'informations données sur la multimodalité pour pouvoir organiser la division des flux
25:52 et faire en sorte qu'il y ait le moins d'engorgements possibles.
25:54 Et il n'y aura pas de grève ? Parce que notamment à la SNCF, par exemple, il y a des négociations pour des primes,
25:59 pour l'instant elles sont jugées insuffisantes par les syndicats.
26:01 Alors là aussi, c'est une composante importante. Clément Beaune est très impliqué dans cette perspective-là.
26:09 Avec Stanislas Guerini, nous avons engagé les discussions avec les partenaires sociaux,
26:14 en conseil commun de la fonction publique, avec les opérateurs, les patrons des entreprises RATP, SNCF,
26:22 mais ça vaut aussi pour l'APHP dans d'autres domaines comme la santé. Le dialogue social est engagé.
26:27 La première ministre a donné un cadrage à cet égard-là, avec bien évidemment la nécessité de flexibiliser
26:37 les reports de congés, d'améliorer le fonctionnement du compte épargne-temps, des primes aussi qui seront proposées
26:43 jusqu'à 1500 euros pour les personnes qui sont assujetties à une charge de travail importante,
26:50 et aussi des dispositifs d'accompagnement social pour l'accueil de la petite enfance,
26:55 pour des séjours en faveur des jeunes. On essaye vraiment de couvrir l'ensemble des dimensions
27:01 en limitant les dérogations aux droits du travail. Elles seront cantonnées simplement à un décret
27:06 relatif à la suspension du travail hebdomadaire. Pour le reste, on fonctionne à droit du travail constant,
27:12 donc avec ce dialogue, qui est facilité aussi par le fait qu'on a un comité de suivi de la charte sociale,
27:19 avec un Bernard Thibault, avec des représentants du Medef qui sont présents autour de la table,
27:25 qui sont associés étroitement à la gouvernance des Jeux, côté Paris 2024, du côté de la Solidéo.
27:30 Tous les ingrédients sont réunis pour qu'on puisse tous ensemble délivrer de grands Jeux olympiques et paralympiques.
27:36 Amélie Oudéa-Casterat, on a encore beaucoup de sujets avec vous à évoquer, notamment la cérémonie d'ouverture,
27:42 des questions de sécurité, on parlera aussi des 30 minutes de sport par jour pour tous,
27:47 et puis également de la violence chez les supporters de foot. A tout de suite pour la seconde partie de ce Grand Jury.
27:51 Suite du Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
28:04 Amélie Oudéa-Casterat, la ministre des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques, est notre invitée ce dimanche.
28:11 La cérémonie d'ouverture des JO, c'est dans 201 jours. Une cérémonie d'ouverture sur la scène qui reste un défi, Claire Cormitt.
28:19 Oui, madame la ministre. Emmanuel Macron avait dit à propos de la cérémonie d'ouverture sur la scène au journal L'Équipe
28:26 que c'était une idée folle et j'ai dit banco. Est-ce que vous trouvez l'idée toujours folle aujourd'hui ?
28:31 Je trouve que c'est une idée géniale. Elle est au cœur de notre ambition pour ces Jeux iconiques.
28:37 C'est l'un des traits qui vont donner toute leur âme à ces Jeux olympiques et paralympiques.
28:45 Donc le principe c'est de faire défiler les délégations sur des embarcations, sur la scène, avec un public très très nombreux tout le long de la scène,
28:53 en bas, sur les côtés, etc. Vous restez sur une configuration maximaliste pour cette cérémonie d'ouverture ?
28:59 Ce qui est acté, c'est qu'on aura 100 000 personnes sur ce qu'on appelle les "québas", avec des places qui sont payantes.
29:07 On aura cette parade sur 6 km de long et cette arrivée avec ce final qui se placera sur le Trocadéro.
29:19 Certains considèrent que sur le plan sécuritaire c'est un réel défi. À un moment on avait parlé de plan B, vous l'aviez réfuté.
29:28 Le président de la République a dit qu'il y avait des plans B et des plans C. Quels sont ces plans ? Revoir un petit peu à la baisse cette cérémonie ?
29:35 Tout ce qu'on a dit est très cohérent. Je le redis, ça reste le cœur de notre projet. Cette cérémonie d'ouverture autour de la scène est inédite.
29:45 Et oui, c'est un défi. Nous le préparons avec le niveau d'expertise et d'attention qui correspond à la nature de ce défi.
29:55 Avec le ministère de l'Intérieur, avec la préfecture de police, avec la préfecture de région, où chacun a un rôle, une responsabilité très précise.
30:04 Et en synergie totale avec les équipes du comité d'organisation de Paris 2024 et Thomas Joly qui met en scène tout ce spectacle artistique.
30:14 Qu'est-ce qu'on a dit ? On a dit d'abord que les paramètres n'étaient pas tous figés, loin de là. Nous avons un certain nombre de variables d'ajustement.
30:22 La jauge, j'ai évoqué les quais bas qui eux sont stabilisés, mais les quais hauts pour l'instant, la décision n'est pas prise.
30:29 Et elle peut évoluer dans des proportions importantes. La décision sera prise à l'horizon du printemps.
30:36 On a également la question de savoir quel est le volume, la nature des festivités autour de la scène dans Paris qui seront autorisées ou pas.
30:45 La gestion des périmètres de sécurité, combien de jours avant l'événement on les ouvrira, le jour de l'événement, comment on va les dessiner,
30:53 avec une mutabilité de ces périmètres qui est dans la main du préfet de police Laurent Nunes.
30:59 Et puis on a aussi quelques variables d'ajustement au niveau artistique lui-même.
31:04 Il y a des choses qui ne sont pas encore complètement arrêtées, il y a des options.
31:08 Tout ça c'est nos variables d'ajustement et on est avec cette agilité pour les travailler, pour les hiérarchiser.
31:15 Et puis après le président de la République l'a dit, si jamais on est dans un scénario d'extrême, avec des attaques terroristes répétées sur notre sol,
31:24 évidemment qu'il faut qu'on ait une alternative. Le président de la République nous le demande, mais les Français l'attendent de nous.
31:32 C'est une alternative à la scène ?
31:34 C'est une alternative à la scène. Si on est dans un scénario extrême, oui il faudra qu'on ait une alternative.
31:40 Par exemple une cérémonie plus traditionnelle au stade de France ?
31:44 Je ne vais pas déflorer, encore une fois des réunions très importantes vont se tenir sur ces sujets dans les prochains jours.
31:49 Mais nous avons différents scénarios qui sont à l'étude sur ces sujets-là.
31:54 C'est important de gouverner ses prévois, il faut qu'on soit avec cette pluralité d'options, avec cette agilité,
32:03 cette capacité à déployer des solutions en fonction du durcissement ou pas du contexte sécuritaire.
32:10 Dans ces enjeux de sécurité, il y en a un en particulier, vous l'avez évoqué dans la première partie du Grand Jury, c'est celle de la sécurité et des agents de sécurité.
32:18 Il y a 45 000 agents de sécurité privés qui manquent à ce jour. Comment vous allez y arriver ?
32:26 On aura 45 000 forces de sécurité intérieure pour la cérémonie d'ouverture, policiers, gendarmes, équipes aussi,
32:34 puis un renfort de l'armée des forces sentinelles avec 10 000 patrouilleurs.
32:39 Mais les forces de sécurité privées, on aura besoin au pic d'à peu près 22 000 agents de sécurité privés.
32:46 Donc en moyenne à peu près 17 000-18 000.
32:50 Et aujourd'hui, nous sommes là aussi dans le rythme pour avoir ces volumes-là à travers les recrutements que nous faisons avec les équipes,
32:59 j'allais dire de Pôle emploi, non, maintenant de France Travail qui sont très à la manœuvre là-dessus.
33:04 Et puis des formations qui sont engagées. On a réalisé déjà 9 000 recrutements.
33:10 On a plus de 8 000 personnes, dont des étudiants qui sont dans des formations à la sécurité privée.
33:15 On sera au rendez-vous et on tient compte aussi d'un certain nombre de risques qu'on appelle de "no show"
33:21 en ayant révisé à la hausse nos objectifs récemment sur ces enjeux d'entrée en formation
33:26 avec un dispositif juridique bien conçu pour permettre cette flexibilité.
33:31 Pour le mondial de rugby, l'année dernière, Emmanuel Macron avait été sifflé lors de son discours de cérémonie d'ouverture.
33:38 Comment le président apparaîtra-t-il lors de la cérémonie d'ouverture des JO ?
33:42 Est-ce que les événements de l'année dernière le poussent à être plus discret ?
33:46 Vous savez, moi cette cérémonie d'ouverture, j'ai au contraire un souvenir de concorde nationale.
33:56 Le discours d'Emmanuel Macron était rapide. Celui de Bill Beaumont a connu le même genre de contexte.
34:04 Il y a un côté parfois éruptif dans les stades. Mais je sais, et nous avons vu, que ses propos avaient été très largement appréciés.
34:11 Vous savez, dans ce genre de contexte, les textes sont courts, ils sont extrêmement protocolaires.
34:18 Il saura, je sais, autour de cette colonne vertébrale protocolaire, mettre les mots qui sauront toucher les Français.
34:26 Et voilà, il nous surprendra, j'en suis sûre.
34:29 Ce qui s'est passé l'année dernière n'aura pas de conséquence sur l'ouverture des JO ?
34:34 Ne vous pousse pas à modifier les choses ?
34:36 Non.
34:38 Vous avez entendu des sifflets quand même ?
34:41 Non, mais des sifflets, vous savez, tous les présidents en ont connu dans les stades.
34:45 Encore une fois, c'est un endroit, ces stades, où il y a beaucoup de vie, d'éruption qui s'exprime parfois.
34:51 Et moi, ce que j'ai surtout entendu, c'est une clameur quand il a évoqué les bleus et l'encouragement de toute la nation, d'ailleurs son équipe.
34:58 Des questions maintenant sur la billetterie pour tout le monde, pour le public. Pauline Buisson.
35:02 7,6 millions de places ont été vendues pour les épreuves olympiques.
35:05 Pourtant, la question du prix des places a fait polémique.
35:08 Diriez-vous, malgré tout, que les JO 2024 seront des Jeux populaires ?
35:12 Vous l'avez dit dans la première partie de l'émission.
35:14 Est-ce qu'on peut dire que ces Jeux seront populaires, sachant que les prix des billets ont quand même atteint des sommets ?
35:18 Oui, alors, il y a un certain nombre de places qui sont parties à des tarifs très élevés.
35:25 Mais j'ai envie de dire, ni plus ni moins que lors des précédentes éditions des Jeux.
35:29 Et on a même, au contraire, nous, fait un effort tout particulier pour l'accessibilité tarifaire.
35:35 Je rappelle qu'il y a un million de places à 24 euros, qu'il y a la moitié des billets à 50 euros et moins.
35:42 Et encore aujourd'hui, vous pouvez trouver sur le site de Paris 2024, de l'ordre d'une dizaine de disciplines avec des places à 70 euros et moins.
35:54 Beaucoup encore à 50 euros et moins.
35:56 Et encore des sports qui se proposent à 24 euros. Le foot, le rugby, le basket notamment.
36:01 Donc, on a en plus, avec les collectivités territoriales, travaillé sur une billetterie gratuite pour un certain nombre de publics prioritaires.
36:09 Les bénévoles du mouvement sportif qui vont être dotés par l'État de 100 000 places gratuites.
36:14 Les personnes en situation de handicap.
36:16 Des agents aussi des différentes fonctions publiques, catégories B, C, qui travaillent depuis des années à préparer ces Jeux.
36:24 Et puis, la jeunesse. Nos scolaires, un petit peu moins de 200 000.
36:29 La jeunesse défavorisée, celle qui ne part pas en vacances.
36:33 Une partie de la jeunesse de laseux, une partie de la jeunesse protégée.
36:37 C'est ces publics et ce travail-là que nous avons mené avec plusieurs ministres, dont Charlotte Cobell au cœur du gouvernement,
36:43 pour essayer de faire en sorte qu'il y ait le plus possible cette distribution d'un petit moment de bonheur possible.
36:51 C'est ça auquel on a été attaché.
36:53 Vous pouvez nous donner un ordre d'idée sur le nombre de places qui restent, sur le nombre de places qui avaient été mises en vente ?
36:57 On a à peu près 7,6 millions de billets qui sont déjà partis.
37:03 Et on est entre 9 et 10 millions de places.
37:06 Donc, il y a encore un quota assez important de places.
37:08 Et puis, j'ajoute qu'on a aussi nos places pour les Jeux paralympiques qui vont être extraordinaires.
37:13 C'est des exploits qui sont parfois encore plus impressionnants.
37:17 Et j'ajoute que ce qui est très important aussi, c'est la phase qui va s'ouvrir fin avril, début mai, avec une plateforme en ligne de revente.
37:25 Vous savez qu'au début, on a été un peu handicapés par la problématique des packs, avec des modalités de vente qui étaient un peu rigides,
37:30 qui forçaient parfois l'achat groupé, qui donnaient justement le sentiment que la facture grimpait vite.
37:37 Parce qu'on était obligés d'acheter les places ensemble.
37:41 Et là, ça va être au contraire l'occasion de retrouver plus de flexibilité et d'être dans cette logique d'ajustement aux besoins, aux goûts de chacun des Français.
37:50 Et puis, je voudrais rappeler aussi qu'il y a des épreuves.
37:53 Je pense à tout ce qui va se passer autour de la natation, du vélo, du triathlon, qui vont être la voile aussi à Marseille, à la marina de Marseille,
38:02 qui vont être en accès totalement libre.
38:05 Le marathon, avec en plus des épreuves populaires auxquelles les Français pourront eux-mêmes concourir, participer.
38:11 C'est le cas du marathon pour tous.
38:13 Et voilà, je pense qu'au global, on a, oui, des jeux populaires, des jeux qui vont inspirer les Français.
38:20 Et aussi, plein de zones de célébration.
38:23 Il y en aura plus de 200 en France, où les Françaises, les Français, parfois avec des étrangers, se retrouveront pour célébrer le sport.
38:30 Une question maintenant sur les finances. Claire Corovit.
38:32 Oui, Madame la ministre, le leitmotiv du comité d'organisation, c'est les jeux financeront les jeux.
38:37 On peut se demander si c'est toujours vrai, puisque les coûts vont visiblement déraper, passant de 6 milliards initialement pour s'approcher, peut-être même dépasser 9 milliards.
38:46 Est-ce que l'État et les Français finiront-ils par payer la facture des Jeux olympiques ?
38:51 Alors, non, je m'inscris complètement en faux par rapport à ces craintes-là.
38:56 Il n'y a absolument pas de dépassement budgétaire.
38:59 On a au contraire procédé avec le comité d'organisation à une révision des budgets au mois de décembre dernier,
39:05 qui ont confirmé pour le comité d'organisation un budget de 4,4 milliards, qui reste à l'équilibre.
39:11 Et dans lequel, je rappelle, il y a 96% de fonds qui sont d'origine privée.
39:18 Ce n'est pas des contributions publiques.
39:21 Et parmi les recettes du comité d'organisation, aujourd'hui, 97% sont d'ores et déjà sécurisés.
39:28 Du côté de la Solidéo, le montant public est de l'ordre de 1,7 milliard.
39:36 Et là non plus, il n'y a pas de dépassement.
39:38 Je veux souligner que c'est un exploit et quelque chose qui distingue la France des pays hautes précédents.
39:46 On est aujourd'hui à peu près sur 84% des ouvrages qui ont été livrés.
39:51 Et depuis 2018, les dépassements de coûts sur la construction de ces ouvrages sont limités à 2% hors inflation.
39:58 C'est du jamais vu. C'est une maîtrise exceptionnelle de ces budgets.
40:02 Donc je le redis, pas de dépassement et pas d'impôt J.O.
40:06 Puisque ces éléments-là sont massivement financés pour le comité d'organisation.
40:11 Je vous ai donné le pourcentage de 96% par des partenaires privés que nous continuons d'assembler autour de table.
40:18 Les objectifs de médaille à présent, Pauline Buisson.
40:20 Emmanuel Macron va recevoir les sportifs des JO pour leur présenter ses voeux pour cette nouvelle année.
40:25 Est-ce que vous savez quand ça interviendra ?
40:27 On sait qu'Emmanuel Macron aime jouer les coachs sportifs.
40:29 C'est aussi ça l'occasion de cette réunion ?
40:31 Il a les mots dans les vestiaires, dans ce genre de contexte.
40:38 Oui, il y a quelque chose qu'il transmet, je pense vraiment, à nos athlètes et à nos équipes.
40:43 Donc la date sera calée avec la précision nécessaire par son équipe.
40:48 Mais oui, je pense que c'est un moment précieux que les athlètes attendent.
40:52 Et il nous a fixé une ambition élevée, celle d'atteindre le top 5 en matière olympique.
40:59 C'est dur, c'est exigeant, mais on peut y arriver.
41:02 Et on a plutôt des très bonnes nouvelles dans toutes les simulations, les projections qui sont faites.
41:06 D'ailleurs, pas par des Français, mais par des organismes étrangers, notamment au Royaume-Uni.
41:11 Et qui montrent que la France est en très bonne place.
41:14 Ça veut dire combien de médailles ?
41:16 On sait que le record, c'est 43 médailles à Pékin, dont 7 en or.
41:20 Donc il faut dépasser ce record, j'imagine ?
41:22 Alors, en fait, le classement des nations, il est basé sur le nombre de médailles d'or.
41:28 Pas sur le nombre de médailles totale.
41:31 Et il y a un truc qui est très intéressant dans notre histoire récente, c'est qu'à Atlanta, on a atteint le top 5.
41:38 On a atteint ce top 5 avec 15 médailles d'or, et au total, 37 médailles.
41:45 Toutes couleurs, tous métaux confondus.
41:48 Et ce 37 médailles, c'est au fond l'une des moins bonnes performances de notre histoire.
41:53 Mais, on gagnait. On allait sur la plus haute marge du podium.
41:57 Mais vous, vous comptez les médailles d'or ?
41:59 Vous êtes en train de me dire que vous comptez les médailles d'or ?
42:03 Et je pense que culturellement, pour les Français, il y a quelque chose de fantastiquement important qui se joue là.
42:09 Parce que souvent, on passe les demi, on arrive, on est content, on a été en finale, on est dans le bonheur du panache qu'on a montré.
42:17 Mais on n'est pas dans la gagne jusqu'à la dernière minute.
42:20 Là, l'ambition qu'on s'est fixée, c'est vraiment d'être sur la plus haute marge du podium.
42:24 On a bien compris. Est-ce que vous avez pour ça misé sur des sportifs ou des sports en particulier ?
42:29 Quelle a été la stratégie de la France pour avoir le maximum de médailles d'or ?
42:32 On a renforcé considérablement les moyens.
42:34 Plus de 70% depuis les Jeux de Rio alloués aux fédérations.
42:39 Il faut que vous sachiez que sur le seul périmètre de l'État, qui n'est pas le seul à investir,
42:43 on a 300 millions d'euros qui sont mis au service de la haute performance et des athlètes chaque année.
42:49 C'est considérable.
42:51 Mais notre stratégie n'est pas tout à fait celle du Royaume-Uni.
42:54 C'est-à-dire qu'on ne mise pas que sur quelques disciplines.
42:57 Au contraire, on a un modèle qui est plutôt universaliste et qui fait notre force.
43:02 Quand on regarde les projections, celle de Grace Nodd qui nous met de 3ème nation au monde,
43:06 celle de Greatest Sporting Nation qui nous met maintenant de 2ème, c'est tout récent,
43:10 dans les projections des nations les plus médaillées,
43:14 ou le classement des nations les plus en forme sur le plan sportif,
43:19 on voit que le fait qu'on arrive à aller glaner des médailles dans un grand nombre,
43:23 dans un large éventail de disciplines, est vraiment une de nos grandes, grandes forces.
43:29 On a aussi une progression des athlètes féminines qui est intéressante.
43:32 À propos de champions qui pourraient nous aider à gagner,
43:35 on peut citer Antoine Griezmann et Kylian Mbappé qui ont dit que participer aux JO serait pour eux un rêve.
43:41 Est-ce que vous, vous aimeriez les voir discuter les Jeux ?
43:44 Oui.
43:46 Oui.
43:47 Oui.
43:48 C'est une décision évidemment qui doit être préparée en lien avec la Fédération et avec leur club,
43:56 puisque vous savez que les clubs doivent décider d'accepter de les libérer,
44:01 et puis avec Thierry Henry, le sélectionneur, qui aura le choix,
44:05 il a 3 cartes à jouer au-dessus de 23 ans.
44:09 Vous avez cité de grands noms, il y en a d'autres qui ont exprimé leur intérêt,
44:12 et puis on a aussi une jeune génération qui est enthousiasmante.
44:16 Je pense à Warren Zahirini, je pense à Nelly Wai,
44:20 c'est des jeunes espoirs qui sont extraordinaires
44:23 et que je pense qu'on aura beaucoup de fierté à découvrir sur le terrain.
44:25 Puisqu'on parle de Kylian Mbappé, est-ce qu'il doit rester au PSG à tout prix,
44:30 puisqu'il est libre maintenant de contrat ?
44:32 Là encore, je vais vous faire un peu mon light motto,
44:35 mais la décision ne m'appartient pas.
44:37 Ce que je peux vous dire, c'est que bien évidemment,
44:42 la ministre des Sports que je suis et la fan de foot que je suis,
44:46 a envie qu'on puisse le voir le plus souvent possible,
44:49 et donc si ça peut être dans notre championnat français, je préfère.
44:52 Vous auriez pu nous répondre aussi que c'était un domaine réservé du président de la République.
44:54 Je ne vais pas vous dire autre chose.
44:56 Emmanuel Macron est beaucoup s'occupé de la carrière de Kylian Mbappé.
44:59 Est-ce que c'est assez inédit pour un président de la République ?
45:02 Non, mais ils ont des liens, il y a cette complicité.
45:05 Moi je trouve ça chouette qu'on ait un président quand il dit qu'il veut construire une nation sportive
45:09 qui vive lui-même le sport et qui fasse lui-même du sport.
45:12 On s'invite présidents qui l'arrivent à trouver le temps aussi pour faire du sport.
45:16 Donc voilà, ça fait partie de ses centres d'intérêt.
45:18 Moi je ne peux que m'en réjouir.
45:20 La décision, je pense qu'elle arrivera pas trop tard s'agissant de Kylian Mbappé.
45:25 Et ce qui est important, c'est en tout cas de l'avoir comme atout, comme locomotive pour ce sport français
45:31 qui inspire toute une génération d'athlètes.
45:33 On en a d'autres, je pense à un Léon Marchand, je pense à un Victor Wembañama,
45:37 qui bien qu'il soit aux États-Unis, inspire des générations d'athlètes, de basketeurs français,
45:42 mais pas qu'au-delà, inspire toute une jeunesse pour faire du sport.
45:46 On va parler maintenant d'un aspect plus sourd.
45:48 Sans oublier Antoine Dupont.
45:49 On va parler d'un aspect plus sourd maintenant du sport.
45:51 En décembre dernier, un supporter est mort avant la rencontre du FC Nantes contre Nice.
45:55 C'était un nouvel épisode de violence en marge des matchs de foot.
45:59 On ne peut plus continuer comme ça.
46:01 Vous aviez réagi de la sorte et vous aviez promis une initiative forte en janvier.
46:05 En janvier, nous y sommes.
46:07 Quelle sera votre initiative ?
46:09 Alors, janvier commence, janvier sera long, jusqu'au 31 janvier.
46:14 Et janvier comportera cette initiative.
46:17 Quelles sont vos pistes ?
46:18 On travaille ardemment avec la Ligue de Foot Professionnelle.
46:21 Et chose assez nouvelle, de manière proche avec un certain nombre des présidents de clubs,
46:27 et en synergie avec les associations de supporters.
46:31 On a pour la première fois ce collectif avec tout le monde autour de la table.
46:36 Parce qu'il faut que chacun prenne ses responsabilités.
46:39 Pour raconter ce qui s'est passé, vous aviez choisi de bloquer le déplacement des supporters.
46:42 Le Conseil d'État avait invalidé un certain nombre de ces décisions.
46:46 Est-ce que vous voulez pouvoir bloquer...
46:49 Là, vous évoquez les événements de Nantes ?
46:51 Oui.
46:52 Mais est-ce que ça fait partie des pistes de pouvoir bloquer à souhait le déplacement des supporters quand il y a des risques ?
46:57 Alors, quand les rencontres sont très à risque,
47:01 telles qu'appréciées par la Direction Nationale de la lutte contre le holiganisme,
47:05 oui, ça fait partie de la palette des outils que nous pouvons utiliser
47:09 d'interdire les déplacements de supporters.
47:11 Et ça doit continuer à faire partie de l'arsenal possible.
47:14 Mais quels autres outils avaient existé ?
47:16 Mais ça n'est pas le but d'interdire.
47:19 Moi, je veux dire, là aussi, en tant que ministre des Sports,
47:22 ce que je veux, c'est que les gens partagent autour du foot.
47:24 Le supporterisme, j'ai relancé l'instance nationale
47:27 pour justement, au contraire, les mettre au cœur de notre modèle
47:30 et que cette ferveur puisse se diffuser.
47:33 Moi, ce que je souhaite par rapport à ces problématiques de violence dans le foot,
47:36 c'est qu'on les éradique parce que je veux que ce soit des lieux familiaux,
47:40 des lieux de partage, qu'on puisse venir avec son petit garçon,
47:43 avec sa fille, dans un stade de foot.
47:45 C'est ça que je veux.
47:46 Et je pense que ça peut être le modèle français.
47:48 Donc, il faut là-dessus que chacun prenne ses responsabilités.
47:52 On est en train de finaliser une feuille de route qui est très ambitieuse,
47:56 qui va induire une clarification des rôles de chacun,
47:59 une préparation plus en amont des rencontres,
48:03 des mesures aussi de durcissement, des interdictions,
48:06 notamment judiciaires de stade, mais pas que.
48:09 Interdiction commerciale de stade aussi,
48:11 que peuvent prendre les clubs.
48:13 Et je veux que les associations de supporters, avec nous,
48:16 condamnent ces faits de violence lorsqu'ils se mettent.
48:19 C'est inacceptable et on doit les combattre de toutes nos forces.
48:22 Un autre sujet dans le monde du sport.
48:24 Une commission d'enquête de l'Assemblée nationale s'est intéressée
48:27 aux défaillances dans le monde du sport,
48:29 violences sexistes et sexuelles, malversations,
48:31 problèmes de gouvernance dans les fédérations.
48:34 Et en attendant leur conclusion, la conclusion de ces députés,
48:36 dans dix jours, ils ont déjà signalé à la justice
48:39 de possibles mensonges ou omissions sous serment
48:42 de six responsables sportifs.
48:44 C'est inédit, autant de parjures.
48:47 Comment vous expliquez cette situation ?
48:49 Le mensonge n'est pas une valeur sportive ?
48:52 Non, mais là, j'ai vu comme vous,
48:56 à travers la presse, qu'il y avait ces signalements,
48:59 je n'ai pas très bien compris s'il y en avait six ou sept.
49:02 C'est maintenant au procureur de la République
49:04 de se prononcer sur le sujet.
49:06 Je note que sous la Ve République,
49:08 c'est absolument rarissime.
49:10 Et je veux bien entendre, je l'ai d'ailleurs dit moi-même,
49:14 qu'un certain nombre de personnes qui ont été auditionnées
49:18 dans cette commission d'enquête étaient inégalement préparées.
49:21 Il y a eu parfois des propos très imprécis,
49:24 il y a eu parfois des propos choquants,
49:26 parfois des propos profondément maladroits.
49:28 De là à essayer de caricaturer le monde du sport
49:31 comme un monde de mensongers, non, je n'aime pas ça.
49:34 Qu'est-ce qu'il faut changer sur le mode de fonctionnement
49:36 des fédérations pour qu'il y ait plus de responsabilités ?
49:39 J'ai été vraiment la première à prendre ces combats-là,
49:43 parce qu'ils me tiennent à cœur depuis des années.
49:46 J'ai fondé une association en 2018 avec plusieurs amis
49:50 qui s'appelait Rénovons le sport français,
49:52 consciente que nous avions besoin d'avoir
49:55 beaucoup plus de vitalité démocratique,
49:58 beaucoup plus de débats, de contre-pouvoir
50:00 au cœur de nos fédérations.
50:02 D'avoir une approche beaucoup plus exigeante
50:04 de l'éthique dans les fédérations.
50:06 D'avoir plus de cordes de rappel.
50:08 Et d'avoir aussi une meilleure protection
50:11 des pratiquants contre toutes les formes de violence.
50:14 Sexiste et sexuelle, lutte contre les discriminations.
50:16 Ça passera par une loi ou par un système ?
50:18 Oui, moi je l'ai dit.
50:20 J'ai commandé un rapport à Marie-George Buffet
50:22 et Stéphane Diagana qui m'ont rendu
50:24 début décembre leurs conclusions.
50:26 J'ai expliqué que j'étais en alignement
50:28 avec beaucoup de ces conclusions,
50:29 qu'il y avait en même temps des sujets
50:30 sur lesquels je voulais aller plus loin.
50:32 Et j'ai engagé, vendredi,
50:34 en écrivant officiellement à toutes les régions,
50:37 le travail de concertation pour qu'on ait en plus
50:40 un débat qui parte des territoires
50:42 et qui permette d'enrichir cette vision
50:44 de la manière dont le sport français
50:46 doit continuer à se rénover.
50:47 Et je l'ai dit, au lendemain des Jeux,
50:49 je souhaite qu'il y ait une loi d'héritage
50:52 qui puisse embarquer ces améliorations
50:55 dans la gouvernance et le fonctionnement
50:57 des fédérations.
50:58 Et moi, mon engagement, vous savez, sur ces sujets,
51:00 il est ancien, il est ancré,
51:03 il n'est pas tactique,
51:05 il n'est pas pour se faire mousser
51:07 et il est surtout constant et cohérent,
51:09 ce qui n'est pas exactement la marque
51:11 de tous les dirigeants politiques,
51:12 de toutes les personnalités politiques
51:14 que vous avez évoquées à l'instant,
51:16 s'agissant de cette commission d'enquête.
51:18 Merci beaucoup Amélie Oudéa-Casterat
51:20 pour ce grand jury.
51:21 Bon dimanche à tous et à la semaine prochaine.
51:23 -Moi je...
51:24 [SILENCE]

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