• il y a 11 mois
Le maire divers droite de Béziers, Robert Ménard, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 Et place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:04 Bienvenue et bonjour Robert Ménard.
00:06 Bonjour à vous et bonne année madame.
00:08 Même chose évidemment à vous et à votre famille.
00:10 Vous êtes le maire d'Hiverdroit de Béziers.
00:12 Robert Ménard, les maires justement font face à la recrudescence des délinquances
00:16 et des délinquants dans leur commune et réfléchissent de plus en plus
00:19 à des sanctions contre les familles de ces délinquants.
00:22 On se souvient Robert Ménard de la sanction du maire de Villeneuve-le-Roi
00:25 qui a refusé de donner le chèque de Noël à la famille d'un émettier.
00:29 Est-ce que selon vous il faut systématiser, institutionaliser ces sanctions ?
00:34 Nous on le fait en tout cas.
00:35 Dans ma ville, je regarde, vous savez on a les centres communaux d'action sociale.
00:39 En gros c'est quoi ? C'est l'aide sociale pour les plus pauvres
00:42 et on distribue un certain nombre d'argent.
00:44 Nous maintenant quand on a des problèmes avec telle ou telle famille,
00:48 je regarde systématiquement si cette famille bénéficie de l'argent
00:53 et si elle le bénéficie, j'enlève cet argent.
00:55 Enfin tenez, c'est le minimum syndical si j'ose dire.
00:58 Vous n'allez quand même pas donner de l'argent public,
01:00 parce que c'est l'argent, ce n'est pas le mien,
01:02 c'est l'argent des impôts des Biteroy en l'occurrence.
01:05 Je n'ai pas le donné à des gens qui cassent un certain nombre de mobiliers
01:08 ou d'équipements qui ont été financés par le public.
01:11 Ça on peut le faire.
01:12 C'est accepté au sein de la…
01:14 Vous n'avez pas de sondage,
01:15 mais c'est accepté au sein de votre commune, votre populace, non ?
01:17 Mais largement, il y a trois opposants de gauche qui pensent que quand même,
01:21 ce n'est pas possible.
01:22 Vous savez, moi j'ai fait un autre truc.
01:23 Je donne par exemple, quand on donne,
01:25 on donne de l'argent pour passer les permis de conduire à un jeune,
01:28 parce que si tu n'as pas le permis de conduire,
01:30 c'est un peu compliqué de trouver du boulot.
01:32 En échange de ça, il doit travailler pour la commune.
01:35 Alors on m'a dit oui, mais ce n'est pas normal et tout.
01:37 Enfin, personne, y compris les gens eux-mêmes,
01:39 trouvent que c'est plutôt bien comme ça.
01:41 – C'est-à-dire, les familles eux-mêmes trouvent que…
01:42 – Les gens à qui tu demandes de travailler,
01:44 ils ont l'impression qu'ils ne font pas la manche,
01:46 si j'ose dire, tu ne leur fais pas l'aumône,
01:48 tu échanges une aide dont ils ont besoin contre du travail.
01:52 Ce qui marche beaucoup moins bien, pour être tout à fait honnête,
01:54 c'est les expulsions.
01:56 Vous vous rappelez, on a entendu, c'était il y a quelques mois,
01:58 on a dit "oh merde, maintenant vous allez foutre dehors,
02:00 en gros, les familles dans les logements sociaux",
02:03 et moi je préside un organisme de logements sociaux,
02:05 "les logements sociaux, vous allez les virer,
02:07 ceux qui se comportent mal ou dont les enfants se comportent mal".
02:10 Mais madame, il faut de telles conditions pour le faire.
02:13 D'abord, il faut un truc, ça paraît un peu bêtaçon de vous lire,
02:16 il faut par exemple une condamnation définitive.
02:19 Mais en France, entre le moment où tu as fait une connerie
02:23 et le moment où tu es réellement condamné,
02:25 il se passe des mois pour ne pas dire plus.
02:26 Donc il y a le sentiment pour les gens, les voisins et tout,
02:29 d'une impuissance, puisque eux, ils se disent,
02:33 "il a fait ça, ils vont le virer", et non, ils ne vont pas le virer.
02:36 Donc moi, j'en ai parlé d'ailleurs avec un certain nombre de responsables,
02:40 préfets, y compris monsieur Darmanin,
02:42 et ils disent "oui, il y a un problème, il faut aller le dire".
02:45 Dans les faits, parce que si aujourd'hui on annonce ça,
02:48 il faut le faire.
02:49 Il y a un certain nombre de gens qui bénéficient,
02:51 parce que quand vous avez un logement social,
02:53 vous bénéficiez d'une aide, c'est une aide de logement social.
02:56 Vous vous tenez bien, et si vos enfants se tiennent mal
03:00 et que vous n'avez rien fait, en gros vous les avez laissés faire,
03:02 il faut que vous soyez sanctionné.
03:04 Tout le monde le pense, tout le monde, à part une poignée de journalistes
03:08 dans un certain nombre de médias et une poignée de politiques.
03:10 Les gens ensuite, ils ont du bon sens, ils disent "oui, c'est normal, c'est comme ça".
03:13 - Parlons justement du bon sens des habitants et de leur colère
03:17 quand ils voient malheureusement leurs voitures brûler en bas de leurs immeubles,
03:21 généralement dans des quartiers dits "c'est un euphémisme difficile".
03:25 Lorsque le ministre de l'Intérieur, Robert Ménard, se félicite d'une diminution,
03:29 c'est peut-être vrai, dans les chiffres il dit 10%,
03:32 il y a eu un débat sur ce chiffre, du nombre de voitures brûlées.
03:35 Qu'est-ce que vous en pensez ? Vous étiez un maire, un élu de terrain.
03:38 - D'abord, sur les chiffres, manifestement ce n'est pas aussi simple que ça,
03:41 parce que, comme il a dit, 745, c'est 10% de moins que l'an dernier,
03:46 mais l'an dernier, à la même date, c'était 690.
03:49 Moi, je ne suis pas un prof de maths, mais il me semble qu'il y a un petit problème de calcul mental.
03:55 Ensuite, attendez, deux, chez moi, ça s'est posé comme ça.
04:00 Il n'y en a pas eu beaucoup, disons-le tout de suite,
04:03 parce que chez moi, il y avait des CRS dans les quartiers difficiles,
04:06 comme on dit dans un euphémisme.
04:08 Donc vous avez vu la mobilisation qu'il a fallu mettre en place.
04:12 Tant mieux qu'il l'ait fait.
04:13 Troisième point, c'est surtout le plus grave, c'est quand même,
04:16 attendez, 690 ou 745, quand même, on ne va pas parler de ça.
04:21 Vous trouvez-vous normal qu'on trouve normal qu'au fond,
04:26 bref, 700 bagnoles brûlées, ce n'est pas si grave,
04:29 300 et quelques, je ne sais plus quelques personnes interpellées,
04:33 si c'est un peu moins que l'an dernier, c'est mieux.
04:35 Enfin, attendez, vous vous rendez compte, une société où on fait ça, et attendez…
04:38 - C'est-à-dire quoi ? Pourquoi on s'habitue à l'intolérable, à ce qui est inacceptable ?
04:44 - Moi, je ne donne pas de leçons forcément aux ministres de l'Intérieur.
04:46 - Vous allez vous poser la question, oui.
04:47 - Parce que j'ai un peu ce même réflexe.
04:49 Là, en l'occurrence, je crois que c'est deux voitures,
04:51 vous avez cru que je ne crois pas, je sais, deux voitures brûlées.
04:54 Mais deux voitures brûlées un soir, parce qu'on est le 31 décembre
04:58 et que c'est la fête, enfin, quand même…
05:00 - Mais c'est deux voitures de trop.
05:01 - Mais bien sûr, et puis c'est peut-être dingue que je me dise moi-même comme maire,
05:05 ouf, parce que c'est ça, quand même, c'est ouf, une espèce de lâche soulagement.
05:11 Et c'est notre société qui nous pousse à ça.
05:13 Chaque fois, moi, il faut que je me reprenne sur moi pour me dire
05:16 "mais comment tu trouves normal qu'au fond, tu es rassuré en te disant
05:20 si on n'a que deux, deux bagnoles et quelques poubelles, c'est pas grave ?".
05:24 Mais bien sûr, c'est insupportable.
05:25 Comment ça… Et c'est toute notre société qui est comme ça.
05:28 - Il y a un autre maire, un autre élu comme vous,
05:31 qui tient un peu ou prou le même discours, Robert Ménard,
05:34 vous la connaissez, en tous les cas, vous l'avez vu dans les médias,
05:36 notamment sur CNews hier, c'est Marie-Hélène Thoraval,
05:39 la maire de Romain-sur-Isère, qui dénonce, avec des mots d'ailleurs choisis,
05:43 la délinquance dans sa commune.
05:44 Elle est encore une fois menacée de mort.
05:46 - J'ai vu pour une quatrième fois.
05:48 - Et elle dénonce une forme de… enfin une forme, une indifférence
05:50 de l'exécutif à son encombre.
05:52 D'ailleurs, elle ne demande pas de soutien, elle demande de l'action.
05:55 Que pensez-vous d'un tel profil ?
05:57 - Écoutez, d'abord, moi, je l'ai écouté, je l'ai écouté face à vous d'ailleurs,
06:00 une fois, j'ai trouvé remarquable sur tout ce qu'elle dit.
06:03 Parce qu'à la fois, elle dit ce que vivent les maires,
06:06 alors elle, c'est paroxystique, si j'ose dire,
06:10 mais en même temps, elle n'est pas dans le pathos, vous savez,
06:12 elle n'est pas dans "plaignez-moi", parce que ça, je ne supporte plus.
06:15 Moi, les maires qui disent "attendez, moi, il y a des connards
06:17 qui me disent un certain nombre de choses", rare d'abord,
06:21 "attendez, il y a des cons sur la terre, dans ma ville comme ailleurs,
06:26 je ne vois pas pourquoi je ne serais pas l'objet de ça".
06:28 Donc moi, je trouve qu'on n'a pas à l'accepter,
06:31 mais on n'a pas non plus à se poser comme des victimes.
06:34 J'en peux plus des attitudes de victime, je ne veux pas,
06:37 je le critique chez tout le monde,
06:38 vous savez, tout le monde veut être victime de quelque chose.
06:39 Je ne veux pas, moi, comme maire, être victime.
06:42 Ce que je veux, c'est qu'on ait des réponses,
06:44 qu'on ait des réponses et que les gens soient condamnés, madame.
06:47 C'est ça, c'est la seule chose qu'on demande.
06:49 Moi, je ne demande pas qu'on vienne me dire "ah, monsieur le maire,
06:52 moi, j'ai porté plainte pour des menaces",
06:53 j'en ai en cours d'ailleurs en ce moment, des plaintes.
06:56 Moi, je ne demande pas qu'on me plaigne, je le dis parce que vous m'en parlez là,
07:00 je n'ai jamais rendu public chez moi ce genre de choses et tout.
07:03 Moi, je veux juste que ces types, ils soient condamnés,
07:05 c'est tout que ça leur serve de leçon, pour moi comme pour quelqu'un d'autre.
07:08 Parce que je ne suis même pas d'accord avec l'idée que ce serait plus grave
07:12 pour moi que pour quelqu'un d'autre.
07:13 - Vous avez des réponses judiciaires, judiciaires ?
07:15 - Voilà, c'est tout.
07:15 Parce qu'en même temps, attendez, j'ai voulu être maire,
07:17 je me suis même présenté à des élections et j'étais content de gagner.
07:20 Donc, demain, je ne vais pas dire "je suis une simple victime de quelque chose inacceptable".
07:25 Non, je ne le pense pas.
07:25 Je pense que, comme tout le monde,
07:27 un, je veux que les gens soient condamnés,
07:29 ils le sont souvent, mais trop longtemps après.
07:32 Madame, il y a l'idée que si la condamnation ne tombe pas rapidement,
07:36 et c'est ça le problème, que ce que vous disiez tout à l'heure vous-même,
07:39 il y a le sentiment d'une impunité.
07:40 Si le type, il est condamné ou la fille, elle est condamnée deux ans plus tard,
07:43 mais tout le monde a oublié, il faut condamner le plus vite possible.
07:46 Alors, je sais bien qu'il faut faire attention aux enquêtes et tout,
07:49 mais c'est cette contradiction-là dans laquelle on est.
07:51 - Mais ces paroles, Robert Menard, que vous vous donnez en tant que maire
07:54 et élu comme Marie-Hélène Thorvald,
07:56 pourquoi on ne les entend pas un peu plus au sein du gouvernement ?
07:59 Au moment où, justement, les rumeurs de remaniement bruisent,
08:02 vous les entendez également.
08:03 Est-ce qu'un tel profil de terrain, je pense à Marie-Hélène Thorvald ou à d'autres,
08:07 avec des paroles franches, une expérience solide, une parole libre aussi,
08:11 serait bienvenu dans l'équipe gouvernementale ?
08:12 - Attendez, moi, je suis persuadé que si Emmanuel Macron change
08:17 pour quasiment les mêmes ou ceux qui reviennent,
08:20 qui leur ressemblent tellement que tu ne sais plus d'ailleurs qui est ministre
08:23 ou qui est secrétaire d'État, je suis incapable de le dire,
08:26 et pour faire à peu près la même chose, ça ne sert à rien.
08:30 Ce qu'il faut, c'est d'autres gens, d'autres gens,
08:33 moins dans des logiques politiques, moins dans des logiques politiques.
08:37 Elément modèle, je crois, en l'occurrence, cette maire,
08:40 moi, je ne le suis pas, mais je ne l'ai jamais senti dans ce qu'elle disait,
08:43 une espèce de logique partisane où il faut forcément dire du mal de M. Macron,
08:48 où il faut forcément dire du bien de l'opposition,
08:50 c'est ça qui est juste insupportable parce que ce n'est jamais comme ça,
08:53 c'est un peu plus compliqué que ça.
08:54 Il faut donc des gens qui soient plus libres par rapport aux appareils politiques,
08:58 qui aient une expérience de terrain, pardon, attendez,
09:01 à commencer par le chef de l'État.
09:03 Moi, j'aime bien par exemple Darmanin,
09:05 pourquoi j'arrive plus à discuter avec M. Darmanin qu'avec d'autres ?
09:08 Parce qu'il a été maire, figurez-vous, c'est aussi bête que ça, aussi bête que ça.
09:13 – Vous dites la même chose, hier, mon invité c'était Luc Ferry,
09:16 l'ancien ministre de l'Éducation nationale,
09:17 lui il dit qu'il faut un gouvernement d'union nationale,
09:19 il faut des gaullistes, des vrais qui s'assument,
09:21 et il faut des sociodémocrates, donc un peu droite et gauche,
09:24 et qui travaillent avec Emmanuel Macron.
09:26 Ça peut tenir un tel gouvernement ?
09:28 – Je ne sais pas, parce que cette France,
09:30 cette France, notre France à tous les deux, elle est quoi ?
09:33 Elle se régale à faire la révolution tous les matins,
09:37 elle n'est jamais pragmatique, elle n'est jamais…
09:39 on fait une expérience, tiens…
09:41 – C'est notre culture, ça se rend bien.
09:42 – Non, non, moi il y a plein de choses que j'ai envie de faire dans ma ville,
09:44 je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée,
09:46 j'aimerais qu'on me laisse la possibilité de le faire,
09:48 puis si ça ne marche pas, mais à coups de pas on s'est trompé.
09:51 Non, nous on se déchire, on se bagarre, on s'insulte,
09:55 il y a deux camps systématiquement, surtout,
09:57 on n'a plus besoin de ça, on a besoin aujourd'hui d'un peu plus d'unité.
10:02 Mais en même temps, l'appel à l'unité c'est un peu débile
10:05 quand c'est à ce degré, comme ça, autour de cette table, avec qui…
10:08 – Mais ce sont des mots utilisés, alors "rétablir l'autorité",
10:11 "appel à l'unité", c'est ce qu'a fait souvent lors de ses voeux Emmanuel Macron.
10:14 Je vous pose la question directement Robert Ménard,
10:17 ce matin sur "Europe 1" et "les CNews",
10:18 pourquoi il ne renverse pas la table ?
10:19 Pourquoi il n'essaie pas, il n'ose pas tout,
10:21 sachant qu'il ne va pas se représenter ?
10:23 – C'est ça qui est mystérieux, ce garçon.
10:25 D'abord, c'est qu'il est, ce garçon, pardon, ce chef de l'État,
10:28 il est super intelligent, il est cultivé, il a une…
10:34 moi je l'ai vu synthétiser des débats, j'étais ébahi, vous savez, trois heures…
10:38 – Il a une forme d'admiration, ou alors une admiration.
10:40 – Oui, c'est une machine intellectuelle,
10:43 comment je suis capable de faire la part des choses,
10:45 même si je condamne sa politique, il a exactement ces qualités-là.
10:49 Mais je ne sais pas, il est…
10:50 je ne vais pas dire hors sol parce que ça ne veut pas dire…
10:52 j'ai l'impression que, je ne sais pas, sa parole, elle…
10:58 moi je me suis un peu ennuyé, c'est un peu idiot,
11:01 je pense que d'ailleurs si tout le monde s'est tellement intéressé
11:03 au drapeau qu'on voit maintenant, c'est parce qu'on s'intéressait peu
11:07 à ce qu'il dit, voilà, j'ai l'impression que ça n'accroche plus,
11:13 que ça patique, vous savez, c'est comme…
11:15 vous savez ces dessins animés où il y a un personnage qui court, qui court,
11:18 qui ne marche plus, qui est en l'air,
11:19 et qu'il faut qu'il regarde d'un coup pour tomber,
11:22 sinon il croyait qu'il y avait encore le sol sous lui,
11:25 j'ai un peu l'impression que c'est ça.
11:27 – Vous pourriez rejoindre un tel homme ?
11:30 – Je rejoindrais…
11:31 – Dans son équipe ?
11:32 Je pense à vous, vous êtes un maire, un éducateur,
11:35 vous pourriez apporter comme don ?
11:36 – Ça dépend pour faire quoi et avec qui,
11:38 moi Mme Borne, je ne crois pas qu'elle aujourd'hui,
11:41 elle incarne quoi que ce soit,
11:42 Mme Borne, elle est perclue de réflexe de gauche,
11:47 elle a fait toute sa carrière là,
11:49 moi je dirais la même chose d'un type de droite,
11:51 ce n'est pas ça, je rêve d'un Premier ministre
11:54 qui ne juge pas sur l'étiquette des gens,
11:58 mais qui se dit juste une seconde,
12:00 est-ce qu'il se dit ce qui se dit là est vrai ?
12:02 – Il est type le mouton à cinq pattes, je ne vois pas,
12:04 qui est ce Premier ministre ou cette Première ministre idéale ?
12:06 – Si je le savais, j'appellerais Emmanuel Macron,
12:08 je ne sais pas son téléphone,
12:09 je lui ferais savoir que j'ai une idée,
12:11 je n'en ai pas, je trouve qu'on a une grosse partie de notre classe politique
12:16 qui est incapable de sortir des rails,
12:19 et on a besoin de ça,
12:21 tout le monde, regardez, il y a des mesures de bon sens,
12:24 dans tout un tas de domaines,
12:26 je ne sais pas, je prends un truc qui a priori a l'air polémique,
12:31 vous savez l'aide médicale d'État,
12:32 l'aide médicale d'État c'est pour que les clandestins,
12:35 vous dites quand même,
12:36 oui moi je ne suis pas pour la supprimer comme ça,
12:38 il faut soigner des gens dans la rue,
12:39 si une femme est enceinte, si elle a un soutien chez régulière,
12:42 – Bien sûr, on le fait, la France ne le fera toujours.
12:44 – Vous vous dites, regardez comment on s'écharpe là-dessus,
12:47 alors qu'il y a 70 ou 80% de Français qui sont d'accord en disant,
12:51 peut-être que ce n'est pas tout à fait normal
12:54 que des gens qui sont en situation irrégulière ne payent rien,
12:56 alors que des gens qui sont ici en situation irrégulière,
12:59 qui vivent dans ce pays depuis des années,
13:01 s'ils n'ont pas d'hommes mutuels, ils vont payer un peu plus.
13:03 – Alors qu'est-ce qui manque pour amener ce genre de débat ?
13:04 Un courage politique ? Une volonté ?
13:06 – Il manque que le chef de l'État,
13:08 pour reprendre ce que vous disiez tout à l'heure,
13:10 ait juste ce courage-là,
13:12 de se dire, au fond, qu'est-ce que je risque ?
13:15 Qu'est-ce qu'il risque ? Il ne sera plus candidat, il ne peut plus,
13:19 il n'a pas à se soumettre au suffrage universel,
13:22 pourquoi il ne se dirait pas ?
13:23 Mais moi j'ai rêvé de ça quand…
13:24 – La crainte peut-être d'un héritage ?
13:26 – Mais qu'est-ce…
13:26 – Que Marine Le Pen lui succède, et d'ailleurs…
13:28 – Mais c'est la meilleure…
13:29 S'il faisait, la seule façon d'éviter pour lui Marine Le Pen,
13:34 puisque son obsession c'est ça,
13:35 bon la mienne ce n'est pas ça, je ne vais pas éviter Marine Le Pen,
13:38 qui a une obsession tous les matins,
13:40 ce serait de dire, voilà, écoutez,
13:43 je vais faire tout ce que je pense qu'il faut que je fasse,
13:46 sans me soucier de mes copains, de mon parti,
13:49 de la trace que je laisserai dans l'histoire et tout ça.
13:52 Est-ce qu'il a ce culot-là ? Est-ce qu'il a cette audace-là ?
13:56 Est-ce qu'il a ce toupet-là ? Est-ce qu'il a ce cran-là ?
14:00 Est-ce qu'il a ce courage-là ? Est-ce qu'il l'a ?
14:03 – Marine Le Pen justement, je reviens au propos hier de Luc Ferry,
14:05 quand il a dit, ça a provoqué beaucoup de réactions,
14:08 il a dit de Marine Le Pen qu'elle n'était ni raciste ni antisémite,
14:11 mais que c'était aussi la droite populaire et républicaine,
14:15 ça fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux,
14:16 notamment des personnalités de gauche,
14:19 que cela soit dit par Luc Ferry, ça vous étonne ?
14:22 – Mais non, parce qu'il a de la liberté, moi je le connais,
14:25 parce que c'est une évidence, parce qu'il faut être je ne sais pas quoi,
14:28 pour penser que Marine Le Pen n'est pas républicaine,
14:31 comment tu peux dire ça ?
14:33 Enfin tenez, peu importe, vous votez pour…
14:34 – Pendant des années ça a été dit.
14:36 – Moi je pensais que les gens étaient devenus un peu plus sensés,
14:39 vous pensez que le programme de Marine Le Pen aujourd'hui,
14:43 il est plus à droite que le problème d'une partie du RPR,
14:47 de M. Pascua des années 80 ?
14:50 Mais vous relisez, deux minutes, mais bien sûr que non,
14:53 Marine Le Pen, et on devrait s'en féliciter,
14:55 il y a tout un tas de positions du Rassemblement National,
14:58 ou de son père encore plus,
15:00 dont je n'ai jamais souscrit, je n'aurais jamais voté pour lui et tout ça,
15:04 aujourd'hui que Marine Le Pen, elle évolue,
15:06 je trouve qu'elle n'évolue pas encore assez,
15:08 qui est sur le terrain économique, il y a des choses à changer et tout,
15:10 mais que sur le reste, on devrait, tout le monde devrait s'en réjouir,
15:15 moi quand M. Macron fait quelque chose de bien,
15:18 je m'en réjouis, je le dis publiquement,
15:20 si Marine Le Pen, je trouve que Marine Le Pen aujourd'hui,
15:22 elle mène bien sa barque, elle dit des choses,
15:24 bon attends, elle dit des choses,
15:25 elle est moins allumée qu'un Jean-Luc Mélenchon,
15:27 quand même, ça saute aux yeux,
15:28 enfin même à l'Assemblée Nationale,
15:30 ses députés se comportent quand même un peu mieux
15:33 que les députés de la France Insoumise,
15:34 ça saute aux yeux pour n'importe qui et de bonne forme,
15:36 pourquoi on ne le dit pas ?
15:37 Pourquoi ça nous coûte tant de dire que
15:40 ce sont des bonnes nouvelles pour la France ?
15:42 - Vous savez, parce que ça contribue à la normaliser et c'est une crainte.
15:45 - Mais moi je suis ravi qu'elle se normalise.
15:47 - Vous êtes ravi qu'elle se normalise ?
15:48 - Mais bien sûr, je suis ravi qu'elle se...
15:50 - Peut-être qu'elle accède au pouvoir ?
15:52 - Mais écoutez, si je pense qu'il y a des faiblesses
15:56 au Rassemblement National, sur le plan international,
15:58 sur le plan local, je pense qu'il y a des choses à changer,
16:01 mais attendez, elle a autant de légitimité à être chef de l'État que qui que ce soit,
16:06 ensuite on décide qui est le meilleur pour la France.
16:09 - Bien sûr, c'est les Français qui décident.
16:10 - Oui, nous les Français, elle n'est pas illégitime,
16:14 il n'y a pas une né...
16:16 Oui, c'est dégueulasse de dire ça,
16:18 pourquoi elle serait pas...
16:20 elle serait exclue par avance d'un certain nombre de responsabilités,
16:24 mais ce n'est pas entendable,
16:26 en plus quel mépris pour ceux qui votent pour elle ?
16:29 Vous savez, vous avez toujours un abruti qui vient vous dire
16:31 "oui, mais le type c'est un crétin, il vote pour le Rassemblement National
16:34 sans savoir pour qui il vote".
16:36 Oui, parce qu'il y a 30% de Français qui sont des crétins,
16:39 ils sont tellement cons qu'ils comprennent pas pour qui ils vont voter.
16:42 Bien sûr, ils vont voter, vous pouvez ne pas partager.
16:44 Moi, un certain nombre de réponses de Marine Le Pen, je les trouve pas bonnes,
16:47 je trouve qu'il faut d'autres réponses,
16:49 mais elle n'a honnêtement aucune raison d'être comme ça,
16:52 mise hors la loi, d'une certaine façon.
16:54 - Merci Robert Ménard, on notera que vous êtes toujours aussi libre
16:57 que l'année dernière pour votre parole.
16:58 - Je vais essayer de ne pas changer.
16:59 - Et peut-être pas au gouvernement, si j'ai cru comprendre.
17:01 Monsieur le maire, merci à vous.
17:03 - Merci.
17:04 [Musique]
17:06 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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