Category
🗞
NewsTranscription
00:00 *Bruit de bouche*
00:03 Aaaaaah, ça va mieux !
00:04 Bonjour à tous chers abonnés et spectateurs, il est temps de vous verser votre meilleur verre de flotte,
00:09 car nous allons parler dans cette vidéo d'un scénario d'anticipation,
00:12 où la majeure partie de l'eau potable disparaît dans les prochaines décennies.
00:15 Un scénario à... Oups, nom d'ESL, c'est plutôt la réalité que je vais adapter en vidéo.
00:20 Bah oui, l'eau ça coule du robinet, y en a partout en bouteille,
00:22 enfin en tout cas si vous vivez en France ou dans d'autres pays développés,
00:25 mais on a trop tendance à prendre ça pour acquis.
00:27 Et dites-vous bien qu'il y a plusieurs générations, on allait chercher notre eau au puits,
00:31 et dans le futur, une bonne partie d'entre nous qui sommes ravis de coller notre grande bouche à un tuyau d'inox
00:35 lors d'une soif soudaine et dévorante à 4h30 du mat',
00:37 risque bien d'y retourner, à ce foutu puits.
00:39 Pourquoi ? Bah comme le grand prophète J.C.V.D. l'avait prédit, l'eau y en aura bientôt plus.
00:44 Enfin, si, si, y en aura encore, mais beaucoup moins qu'avant.
00:47 Le fait est que l'eau douce utilisable et disponible ne représente que 0,5% de toute l'eau disponible sur Terre,
00:54 et se raréfie sous les effets conjugués du réchauffement climatique et d'une consommation humaine en constante augmentation.
00:59 C'est d'ailleurs déjà une ressource qui est l'objet de convoitises, de conflits et de tensions.
01:03 En Afrique du Sud, à Madagascar, au Tibet, en Argentine, en Espagne, en France, encore récemment,
01:07 nombreux sont les pays à avoir subi les conséquences de pénuries soudaines ou de restrictions.
01:12 Toutes les études démontrent que le pourcentage d'humains vivant dans des zones où l'eau est difficile d'accès
01:16 risque d'exploser d'ici 2050.
01:18 Alors je veux pas non plus être trop anxiogène, on aura encore de l'eau en 2050, en 2100 aussi,
01:23 mais il y en aura de moins en moins.
01:25 Des mesures d'économie, de sobriété seront capitales pour mettre en place des systèmes
01:29 permettant à tous de subvenir à ces besoins,
01:31 sans quoi l'humanité se dirigera tout droit vers un bon vieux futur dystopique.
01:34 Ah, et là ça commence à me parler.
01:36 Vous savez comment j'aime mes vidéos sur cette chaîne, pas à point non, mais saignantes, voire bleues.
01:40 C'est pour ça qu'aujourd'hui je vais vous conter le destin d'une humanité qui sera confrontée à son plus grand défi,
01:44 une pénurie généralisée d'or bleu.
01:46 Un scénario dramatisé, à hauteur d'homme, axé géopolitique,
01:50 où différents personnages feront de leur mieux pour s'adapter à cette nouvelle donne,
01:53 à ce nouveau monde qui nous attend peut-être au tournant si rien n'est fait pour écarter ce futur probable.
01:57 Un monde fait à la fois de coopération, de solidarité, mais aussi de conflit,
02:01 ce qui matche totalement avec ce que propose le sponsor du jour, le jeu de stratégie Conflict of Nations.
02:06 Pourquoi attendre qu'il n'y ait plus d'eau sur Terre pour se mettre sur la gueule,
02:09 alors que vous pouvez le faire dès maintenant avec ce jeu mobile et navigateur
02:12 qui vous permet d'affronter jusqu'à 128 joueurs en temps réel sur une grande carte du monde.
02:16 En vous mettant dans les souliers des dirigeants de 100 pays différents,
02:20 vous pourrez ainsi développer votre économie, vos technologies
02:23 et produire toute une variété d'armes afin de gagner la 3ème guerre mondiale.
02:26 Tank, jet, sous-marins nucléaires, tout un tas de machines et de techs
02:29 dont vous pourrez vous servir pour oblitérer vos ennemis
02:31 ou aider les membres de vos alliances à péter des gueules dans des batailles épiques !
02:34 Euh... Ah oui, c'est en temps réel, hein.
02:39 Mais du coup c'est cool, parce que ça laisse le temps de faire autre chose dans la journée,
02:42 on n'est pas tous au chômage, hein.
02:43 Perso j'aime bien y passer une à deux fois par jour pour gérer mon pays,
02:46 paf, je construis une usine, je reviens 3h plus tard,
02:48 paf, je conquière cette ville et je lance mes troupes sur une autre,
02:50 ça me fait une petite pause sympa.
02:51 Le jeu est dispo à la fois sur PC et mobile,
02:53 pas besoin de deux comptes d'ailleurs, ils sont reliés,
02:55 et si vous vous inscrivez avec ce QR code ou avec le lien dans la description,
02:58 dans les 30 jours, vous aurez 13 000 golds et un mois de premium offert.
03:01 Et sur ce, retour au scénario qui va commencer sans perdre plus de temps.
03:05 La guerre s'était déclarée d'un coup.
03:17 Comme une vague qu'on avait longtemps anticipée
03:19 mais qui avait tellement tardé qu'on ne l'attendait plus vraiment.
03:21 En 2035, les Molas de la République Islamique d'Iran,
03:24 un régime autoritaire à bout de souffle,
03:26 avaient provoqué la pire crise géopolitique de l'histoire du Moyen-Orient,
03:30 dans une tentative désespérée de détourner l'attention d'une population
03:33 en pleine révolte vers d'autres problèmes.
03:35 En une seule nuit, des milliers de missiles
03:37 avaient été lancés de part et d'autre du détroit d'Hormuz,
03:40 visant les infrastructures civiles et militaires saoudiennes,
03:42 mais également Emiratis,
03:44 provoquant des réactions instantanées qui avaient plongé la région dans la guerre.
03:47 Au bout de plusieurs jours de ces bombardements massifs,
03:50 l'armée américaine avait lancé une campagne de représailles
03:52 et agitait la menace d'une grippe post-nucléaire,
03:54 ce qui avait coupé le sifflet au lance-missile iranien.
03:57 Mais le mal était fait,
03:59 et de ses yeux d'enfant, la petite Samara
04:01 avait vu sa ville natale de Dubaï dévastée par ce conflit.
04:04 Les bombes n'avaient finalement causé que peu de dommages
04:07 aux immenses et luxueuses immeubles de la capitale des Emirats,
04:09 mais ce n'étaient pas ces arrogants symboles de richesse
04:12 qui avaient été visés par l'armée iranienne.
04:14 Les cibles prioritaires étaient la cinquantaine d'usines de dessalement
04:17 qui assuraient 90% de l'approvisionnement en eau du pays.
04:20 Ces infrastructures critiques avaient été dévastées de manière irrémédiable,
04:24 noyées sous des tonnes d'explosifs.
04:26 Ainsi les Emirats, ce petit coin de la péninsule arabique,
04:29 si riche en pétrole,
04:31 avaient été privés cette année-là de la ressource la plus prisée au monde,
04:34 l'eau.
04:35 Le conflit latent qui continuait dans le détroit d'Hormuz
04:38 avait empêché l'aide humanitaire de parvenir dans le pays.
04:41 Le père de Samara était un riche entrepreneur dans le secteur du BTP
04:44 et fut immédiatement sollicité par le président pour réparer les dégâts.
04:48 Seulement son personnel était principalement composé
04:50 d'une main d'œuvre sous-payée et surexploitée
04:52 sur le dos de laquelle le pays avait été bâti,
04:54 une main d'œuvre qui décida de saisir l'occasion de faire valoir ses droits.
04:58 Des grèves gigantesques éclatèrent et un mouvement social d'ampleur prit forme.
05:01 Les immigrants ouvriers refusèrent de retourner au travail
05:04 sans avoir la garantie d'obtenir de nouveaux droits,
05:06 un statut de citoyen ou de résident permanent des Emirats
05:10 et des compensations financières extrêmement élevées,
05:12 des conditions que l'aristocratie des Emirats n'accepterait jamais.
05:15 Le gouvernement ne pouvait pas céder,
05:17 mais il ne pouvait pas non plus forcer les immigrés à reprendre le travail,
05:20 ceci comptant pour plus de 80% de la population.
05:23 Pris entre deux feux, indécis comme un lapin éclairé par le phare d'une voiture,
05:27 le président ne fit rien,
05:28 et les usines à désalement ne furent jamais reconstruites.
05:31 Ce fut le début de la fin.
05:33 De la fenêtre de son grand appartement,
05:35 la petite Samara assista à la lente décomposition de sa ville,
05:38 privée d'eau, perdue en plein désert.
05:40 Ce fut tout d'abord le robinet qui fut coupé,
05:43 accompagnant les premières pénuries de nourriture.
05:45 Au bout de deux jours,
05:47 les salles de bain plaquées hors des vastes appartements de la ville
05:49 ne servirent plus à rien.
05:51 Le lait-piscine s'évapora,
05:52 la moindre goutte était absorbée par le béton et le bitume de cette immense cité,
05:56 qui se mit à lentement crever sous la chaleur du désert.
05:59 Les plantes ne mirent que quelques jours à se dessécher,
06:01 les pistes de skis artificiels de la ville avaient été fermées.
06:04 Sans eau, les organismes s'affaiblissaient et nul n'osait pointer le nez dehors
06:08 et la pénurie devint critique si rapidement
06:10 qu'un cercle vicieux se mit en place sans que quiconque ne puisse l'arrêter.
06:13 Et puis Richeck apparaît toute l'aide internationale,
06:15 ne laissant aux immigrés qu'un ou deux litres par jour et par personne.
06:18 Ce rationnement empêchait tout être humain normalement constitué
06:20 de travailler plus de quelques heures sous un sommeil de plomb.
06:23 Et même si on finit par arrêter la grève devant l'effondrement imminent,
06:26 de trop nombreuses personnes étaient parties,
06:28 ou avaient été laissées sur le carreau.
06:29 Par manque de personnel,
06:30 ce furent bientôt les centrales électriques qui furent mises à l'arrêt.
06:33 Devant cette situation désastreuse et devant les morts qui s'empilaient,
06:36 des navires venus d'Inde, du Sri Lanka, du Pakistan
06:38 avaient engagé une course contre la montre
06:40 pour rapatrier leurs ressorts tissants coincés dans le pays.
06:42 La solidarité nécessaire à la survie n'arriva jamais,
06:45 dans cette ville capitaliste, hiérarchisée,
06:47 segmentée à l'extrême.
06:48 Après quelques semaines, les plus riches s'étaient enfuis,
06:51 alors que les derniers stocks de bouteilles d'eau
06:53 furent assaillis par des hordes de travailleurs migrants,
06:55 trop pauvres pour partir.
06:56 Le désert, repoussé à grands frais avant la guerre,
06:59 reprit sa marche inexorable vers la mer.
07:01 La réalité se rappela à tous.
07:03 On constata à nouveau que sans les usines de dessalement,
07:06 ce petit coin de désert ne pouvait pas abriter
07:07 plus de quelques milliers de personnes.
07:09 Ce fut le début de l'exode.
07:10 Les samaras de ses yeux de petites filles,
07:12 puent apercevoir par le hublot du jet privé de son père
07:15 sa ville lentement s'enfoncer dans les sables.
07:18 La porte du navire s'ouvrit,
07:28 et une bouffée d'air glacial vint fruiter le visage de la jeune femme.
07:31 Elle était sur le point de fouler du pied une nouvelle terre promise,
07:34 l'Antarctique, un endroit que l'humanité
07:36 avait commencé à coloniser dix ans plus tôt.
07:38 En 2050, Samara était devenue une brillante architecte.
07:41 Le traumatisme qu'avait représenté pour elle
07:44 l'abandon de sa ville natale, de Dubaï,
07:45 l'avait poussé à embrasser une carrière dédiée aux nouvelles formes d'habitat.
07:48 Plus que jamais, elle allait pouvoir se rendre utile,
07:51 car lentement mais sûrement,
07:52 l'eau douce se raréfiait alors que la demande mondiale
07:54 avait pratiquement doublé depuis 2025.
07:57 C'était désormais 60% de la population mondiale
08:00 qui vivait dans une zone où l'accès à l'eau se faisait difficile.
08:03 Partout, les thés venus ont rationné, ont limité.
08:05 Même les pays les plus développés
08:07 devaient maintenant mettre en place des restrictions régulières.
08:09 Dans un vaste croissant partant de l'Afrique de l'Ouest jusqu'à l'Asie centrale,
08:12 le manque d'eau avait largement impacté les modes de vie locaux,
08:15 désertifié des zones immenses.
08:16 Les pays les plus développés, avec le plus de moyens,
08:19 avaient mis en place d'immenses usines de dessalement.
08:21 Les autres pays, sans accès facile à cette ressource capitale,
08:24 avaient été plongés dans un empourrissement,
08:26 où s'étaient tout simplement effondrés.
08:28 Sans eau, pas de nourriture, pas de construction,
08:30 pas d'évacuation des déchets, pas d'industrie,
08:33 pas d'électricité, pas d'élevage, pas de vie.
08:35 Les pays privés de cette ressource cruciale
08:37 étaient tout simplement incapables d'assurer la survie de leur population,
08:40 incapables de fournir une existence décente à leurs citoyens.
08:43 La stagnation économique due aux sécheresses et aux pénuries
08:46 ne permettait pas non plus de dégager les fonds
08:48 afin de mettre les infrastructures locales au niveau.
08:50 En Afrique et au Moyen-Orient,
08:51 l'eau était désormais au milieu de tous les conflits.
08:54 L'Egypte était entrée en guerre contre le Soudan et l'Ethiopie
08:57 afin de sécuriser l'approvisionnement du fleuve Nil.
08:59 Et si l'eau manquait, les gens ne tardaient pas à partir.
09:02 Le nombre de migrants climatiques se comptait désormais en milliards.
09:05 Paradoxalement, le manque d'eau douce augmentait le risque d'inondations
09:08 en asséchant les écosystèmes.
09:09 Par endroits, on devait subir les pires inondations
09:11 à la suite de tempêtes de plus en plus violentes,
09:13 dans d'autres qui n'avaient pas plu depuis des mois.
09:16 Nul endroit sur Terre ne semblait épargné par les pénuries d'eau,
09:18 plutôt moins régulières, sauf peut-être ici, en Antarctique.
09:22 En quelques décennies, plusieurs villes avaient été construites aux abords du continent,
09:25 profitant de températures chaque année toujours plus douces.
09:28 De gigantesques usines de traitement d'eau et de conditionnement tournaient à plein régime,
09:32 à l'intérieur desquelles des ouvriers enfournaient des tonnes de neige dans des purificateurs.
09:36 Emballées puis envoyées partout dans le monde,
09:38 cette eau de l'Antarctique, bien plus chère mais également plus pure,
09:41 permettait de satisfaire la consommation grandissante de nombreux pays,
09:44 qui ne disposaient plus d'un approvisionnement fiable et de bonne qualité.
09:47 Mais tout ça, Samara le savait, n'était qu'une fuite en avant.
09:50 Même les ressources en eau de l'Antarctique finiraient par s'épuiser,
09:53 ou par fondre dans l'océan.
09:55 La jeune femme ainsi que toutes les personnes de bonne volonté allaient devoir s'activer,
09:58 trouver des solutions, faire prendre conscience afin d'éviter une catastrophe annoncée.
10:03 Le projet de sa vie, celui sur lequel Samara travaillait depuis le début de ses études,
10:07 était peut-être une solution.
10:08 Fini de s'étaler, de consommer,
10:10 l'immeuble du futur qu'elle voulait concevoir allait permettre à ses habitants de vivre dans des conditions décentes,
10:15 en recyclant la quasi-totalité des ressources dont ils avaient besoin, eau comprise,
10:19 et ce en s'inspirant de systèmes déjà présents dans la Station Spatiale Internationale.
10:24 L'Antarctique était l'endroit idéal pour commencer à expérimenter.
10:27 C'était également un endroit sûr,
10:29 qui n'allait pas être affecté trop profondément par le brutal dépeuplement que la planète était sur le point de subir.
10:34 Front de l'Himalaya, 2065,
10:48 deux ans après que l'Indus soit asséchée.
10:51 Le sergent Amar se prépare à donner l'assaut avec ses hommes.
10:54 En face, une centaine de soldats indiens attendent patiemment dans une tranchée.
10:58 Dans l'air sec de la montagne, Amar peut entendre le bourdonnement des centaines de drones suicides
11:02 qui arrivent depuis l'arrière pour préparer leur assaut.
11:04 Cela faisait un an que le gouvernement pakistanais, en désespoir de cause,
11:08 avait lancé une offensive massive dans le Cachemire,
11:11 afin de prendre le contrôle des deux immenses barrages que l'Inde avait installés en amont de l'Indus.
11:16 Des barrages qui avaient fortement réduit le débit de ce fleuve vital à la population pakistanaise.
11:21 Un fleuve dont dépendait des centaines de millions de personnes, désormais asséchée la moitié de l'année.
11:25 Dans son lit désormais vide ne subsistait qu'une boue noirâtre pleine d'insectes,
11:29 foulée du pied par des hordes de miséreux assoiffés en recherche des dernières flaques d'eau puantes
11:33 qui pourraient leur permettre de survivre un jour de plus,
11:36 prêts à boire n'importe quoi afin d'étancher leur soif dévorante.
11:39 Dans le sud du pays, la montée du niveau des mers avait salinisé de nombreuses nappes phréatiques,
11:44 rendant leur eau impropre à la consommation,
11:46 tandis que les moussons devenus à la fois plus rares et plus violentes
11:49 ne permettaient plus au sol de se régénérer comme avant.
11:51 La nourriture s'était mise à manquer à cause des restrictions drastiques auxquelles étaient soumis les agriculteurs.
11:57 On crevait de soif dans tout le pays.
11:59 Le Pakistan, une nation nucléaire, était tout simplement à deux doigts de s'écrouler.
12:03 Le gouvernement indien utilisait les sources de l'Indus afin d'alimenter en eau et en électricité ces villes,
12:09 ces énormes rizières via d'énormes fils ininterrompus de camions et d'immenses pipelines
12:13 qui serpentaient dans les montagnes,
12:14 une ligne de vie dont dépendait également la survie de centaines de millions de personnes.
12:18 L'Inde comme le Pakistan manquait d'eau.
12:20 Les premiers combats avaient été suivis d'une guerre qui ne disait pas son nom.
12:23 Malaya était l'un des rares endroits où cette ressource était encore présente en abondance.
12:27 Il n'était qu'une question de temps avant que les deux géants ne se la disputent.
12:30 Officiellement, les deux pays connaissaient des troubles à la frontière.
12:33 Officieusement, des dizaines de milliers d'hommes s'affrontaient au milieu des montagnes,
12:37 gagnant et perdant du terrain mètre par mètre,
12:39 mourant par centaines pour conquérir ou défendre la source de l'or bleu.
12:42 Par peur d'irrémédiablement contaminer l'objet de toutes les convoitises,
12:45 l'arme nucléaire avait été mise de côté dans un accord tacite.
12:48 À quoi bon se battre pour récupérer une source polluée et radioactive ?
12:52 Cette guerre se faisait dans les règles de l'art, avec des milliers de morts,
12:54 des avalanches déclenchées par des tirs d'artillerie et des vagues de milliers de droits de suicide.
12:58 De l'Afrique à l'Asie en passant par le sud de l'Europe,
13:00 au niveau national comme au niveau local ont tenté de s'accaparer les dernières sources,
13:04 les derniers puits, les dernières gouttes.
13:06 L'humanité était en train de vivre le pic de cette crise,
13:08 concombrant l'avidité au bellicisme et à la peur.
13:11 Relant à plein poumon, Amar donne l'ordre de l'assaut,
13:14 alors qu'une flotte de drones part s'exploser sur les positions ennemies.
13:17 Puis, Amar entend un bourdonnement juste au-dessus de sa tête,
13:20 et le monde devint noir.
13:22 Le vieux Jacques passait un coup de langue sur ses lèvres sèches et gercées.
13:36 Lâcha sa bêche, puis fouilla dans son sac pour en sortir une gourde.
13:40 Il buta vivement par petite gorgée une osomâtre au bout de terre,
13:43 au fur et à mesure que le liquide coulait dans sa gorge et se sentit revigoré.
13:47 Il mesura la chance qu'il avait, il était désormais une des dernières personnes
13:50 à des kilomètres à la ronde à avoir accès à l'eau potable.
13:53 En regardant loin devant lui, il vit la silhouette de la centrale nucléaire de Golfech,
13:57 abandonnée, inutile, mise à l'arrêt depuis des lustres suite à l'assèchement de la Garonne.
14:02 Ce vestige fantomatique était le témoin éclatant du sort qu'avait connu la région vingt ans plus tôt.
14:06 Année après année, le manque d'eau s'était fait plus sévère, les pénuries plus fortes.
14:10 La pression migratoire était devenue impossible à endiguer,
14:13 poussant le gouvernement français à abandonner de larges parties de son territoire.
14:17 Ce qui s'était en suivi résonnait encore douloureusement dans le corps de Jacques.
14:20 La soif, la soif qu'il n'avait jamais oublié,
14:23 ses milliers d'hommes et de femmes tirant leur langue sèche,
14:25 s'aglutinant autour des dernières sources, des derniers puits,
14:28 se tuant pour pouvoir enfin se désaltérer après des jours de chaleur et de pénurie.
14:32 Puis après toutes ces morts et ces souffrances, les survivants avaient fini par s'adapter.
14:35 En 2080, la république française ne contrôlait pas grand chose au sud de la Loire.
14:39 En Provence, dans le sud-ouest, les locaux cohabitaient difficilement
14:43 avec les millions de réfugiés climatiques qui avaient fui la soif ou les mauvaises conditions de vie.
14:47 Italiens, Espagnols, Portugais, Maghrébins, Grecs, Turcs, Indiens ou Pakistanais
14:51 s'étaient réunis dans des communautés presque féodales,
14:53 sous la férule des différentes autorités qui s'étaient substitues à l'état
14:56 dans la totalité du bassin méditerranéen.
14:58 Communautés autonomes, enclaves mafieuses, gangs ou milices d'autodéfense,
15:02 l'effondrement des conditions de vie et l'afflux massif de migrants
15:05 avaient repoussé les autorités légitimes vers le nord, où l'eau ne manquait pas.
15:08 Jacques, natif de Provence, n'avait dû sa survie qu'à sa connaissance de la campagne,
15:13 et procurait maintenant ses services à un seigneur marocain installé aux environs d'Agin.
15:17 Celui-ci avait établi un domaine comme un roitelet des temps anciens,
15:20 s'accaparant l'eau, entretenant une vaste clientèle d'obligés régnant sur plusieurs villes,
15:24 forçant Jacques à lui trouver des sources,
15:26 et à mettre en place des cultures résistantes aux conditions extrêmes
15:29 qui régnaient maintenant dans le sud de la France.
15:31 Triste époque que celle-ci, pensait Jacques, chaque jour en se levant,
15:34 mais cette vie lui convenait, en tout cas plus que celle menée par les malheureux
15:37 qui tentaient de migrer vers le nord de l'Europe.
15:39 Ce qu'il restait de l'UE avait fusionné dans un gouvernement d'union,
15:42 et avait réussi à maintenir une société fonctionnelle au nord de la Loire et au nord des Alpes,
15:47 au prix de la mise en place d'une sobriété drastique.
15:49 On y vivait largement mieux qu'au sud,
15:51 la Scandinavie et les côtes le Danemark faisaient figure d'Eldorado
15:54 pour les européens du sud et les migrants venus d'Afrique.
15:57 Les candidats à l'entrée étaient filtrés à demi au compte-gouttes,
15:59 en fonction des capacités de l'union à fournir un quota minimum d'eau à chaque personne.
16:03 Ceux qui étaient refusés s'agglutinaient dans d'immenses camps à la frontière au pied d'énormes murs,
16:07 avec l'espoir d'accéder un jour au paradis,
16:09 à ces immenses complexes d'habitation conçus par une scientifique habitant en Antarctique,
16:14 des complexes où disait-on on pouvait encore prendre des douches chaque jour,
16:17 bien que ce soit avec de l'eau recyclée plusieurs fois.
16:19 Ces énormes tours qu'on pouvait apercevoir derrière le grand mur de l'union
16:23 abritaient maintenant la majeure partie des européens,
16:25 mais Jacques était trop attaché aux grands terres pour aller s'enfermer dans ces énormes bâtisses.
16:29 Même si l'air était étouffant en dehors,
16:31 et même s'il était facile de prendre la vie du mauvais côté,
16:33 tout n'était pas noir dans le sud de la France,
16:35 un nombre incalculable d'initiatives locales
16:37 avaient permis de sauvegarder des communautés et des espaces naturels dans ces territoires livrés au chaos.
16:42 Petit à petit, à force d'efforts, la civilisation regagnait du terrain et un nouveau cadre s'établissait,
16:47 certes moins confortable, mais plus économe,
16:50 il se disait que les armées de l'union allaient bientôt entamer la reconquête d'une partie du sud de l'Europe.
16:54 Après le chaos venait l'ordre,
16:56 et l'humanité était en train de s'adapter à son nouveau cadre.
16:59 Le paysan avait bon espoir,
17:01 mais il ne put s'empêcher de penser que dans un univers alternatif,
17:04 où tout était à refaire, avec un peu plus d'organisation et de bon sens,
17:08 il aurait été possible de sauver bien plus de gens,
17:10 et d'empêcher l'effondrement de nombreux pays.
17:13 Ammar ouvrit péniblement les yeux, sa jambe amputée le faisait souffrir.
17:17 Mais il était en vie, en sécurité.
17:20 Il s'était passé 35 ans depuis l'effondrement de son pays natal.
17:23 Les pénuries d'eau et de nourriture avaient mené la majeure partie du Pakistan à l'effondrement.
17:27 Des centaines de millions de ses compatriotes avaient fui.
17:30 Le reste vivait dans la misère, dans une sécheresse permanente,
17:33 qui avait transformé une bonne partie du sous-continent.
17:36 Les paysans étaient en désespoir,
17:38 et les armées de l'union avaient été déployées à l'étranger.
17:41 L'Empire du Pakistan avait été un pays de l'espoir,
17:44 qui avait transformé une bonne partie du sous-continent en désert.
17:47 Ammar et sa famille, par miracle, avaient pu trouver un abri au Canada,
17:51 qui avait accueilli quelques centaines de milliers de migrants climatiques.
17:54 Lui qui avait connu la soif, les privations,
17:56 avait presque pleuré devant l'abondance qui régnait dans ce pays.
17:59 Un pays de neige, de rivières et de glaciers,
18:01 qui ne connaissait pas le manque, même en cette année de 1100.
18:04 Un pays dont la population s'était pourtant adaptée à la nouvelle donne,
18:08 les nouvelles terres cultivables révélées par le réchauffement climatique,
18:11 avaient été mises à profit pour cultiver des plantes d'OGM,
18:14 à très basse consommation d'eau, artichauts, choux, betteraves,
18:17 topinambours arrosés à la goutte près.
18:19 Les habitudes alimentaires des canadiens avaient dû s'adapter à ces nouveaux choix.
18:22 La grande résistance de ces légumes leur permettait de mieux supporter
18:25 les sécheresses récurrentes qui touchaient maintenant toutes les parties du globe.
18:28 Un effort financier colossal avait été consenti
18:31 pour moderniser le réseau d'acheminement des robinets.
18:33 Dans chaque foyer on s'efforçait de ne pas dépasser un quota de 12
18:36 sous peine de lourdes amendes, et une bonne partie de l'eau utilisée,
18:39 de la douche, des toilettes étaient recyclées puis réinjectées dans le réseau.
18:42 Suite à l'effondrement de nombreux pays et donc du commerce mondial,
18:45 les maîtres mots étaient plus que jamais autosuffisance et sobriété.
18:49 Favorisé par sa géographie, le Canada était devenu une terre d'accueil
18:52 pour de très nombreuses personnes venues du sud.
18:54 En effet, les populations humaines se déplaçaient petit à petit plus au nord
18:57 vers des climats plus favorables, ou alors à l'extrême sud en Antarctique,
19:01 qui était désormais le foyer d'une population de plusieurs dizaines de millions d'individus.
19:05 Le Canada n'était pas le seul pays à avoir tiré son épingle du jeu.
19:08 Les nations ayant eu la vision et les moyens d'anticiper ces pénuries
19:11 étaient comme autant de perles au milieu d'un océan de boue.
19:14 La Scandinavie et la Sibérie étaient devenues les greniers à nourriture du monde,
19:17 le Congo et ses grands fleuves abritaient désormais la plus grande partie
19:20 de la population subsaharienne.
19:22 Après une guerre civile très violente, le nouveau dirigeant congolais
19:25 avait commencé à répartir sa population sur le territoire
19:28 en fonction des ressources en eau disponibles sur place.
19:30 Si les capacités d'approvisionnement local étaient tendues,
19:33 les nouveaux arrivants étaient redirigés ailleurs,
19:36 un modèle qui fut très vite imité par de nombreux autres pays,
19:39 afin de limiter des concentrations humaines potentiellement trop gourmandes en ressources.
19:42 On ne s'installait plus dans des endroits absurdes en plein milieu des déserts.
19:46 Le premier critère était la disponibilité de l'eau,
19:49 car cela conditionnait également la disponibilité en nourriture et en électricité.
19:53 La population de chaque endroit reflétait désormais bien mieux les capacités du milieu.
19:57 Les années de confits et de pénuries avaient conduit la population mondiale
20:01 à connaître une brutale décroissance, mais celle-ci s'était enfin stabilisée.
20:05 L'ONU, une institution totalement inadaptée aux nouveaux enjeux du monde,
20:08 avait été dissoute, puis remplacée par le Pacte de Stockholm,
20:12 une organisation mondiale disposant de moyens conséquents, armée,
20:15 entièrement dédiée à la survie de l'humanité dans son nouvel environnement.
20:19 Un New Deal avait été mis en place et signé par la plupart des pays restants.
20:23 Des mesures fortes avaient été appliquées.
20:25 L'artificialisation des sols avait été limitée aux infrastructures critiques,
20:29 la finance mondiale avait été mise au pas, subordonnée aux intérêts publics,
20:32 la spéculation interdite.
20:34 L'eau était désormais considérée comme un bien public, gérée collectivement,
20:38 et la privatisation des sources avait été abolie.
20:41 Les biens de consommation limités aux stricts nécessaires.
20:44 Les quotas étaient désormais fixés dans chaque foyer.
20:46 Somme toute, les humains survivants avaient réussi à grand prix
20:49 à établir une société soutenable.
20:51 La crise continue que connaissait la planète avait créé des hommes et des femmes fortes,
20:55 à même de prendre à bras le corps les problèmes,
20:57 de poser des solutions pragmatiques et bénéficiaires au plus grand nombre.
21:00 Mais il restait des moutons noirs.
21:02 Les Etats-Unis et la Chine avaient été les seuls pays à refuser d'intégrer le pacte de Stockholm.
21:06 L'ex-superpuissance américaine refusait toujours d'adapter son modèle.
21:10 La plupart des états qui composaient le pays, désormais quasi indépendant,
21:13 étaient au centre d'une compétition constante pour les ressources,
21:16 des pensées toujours sans compter.
21:18 On y voyait encore des comportements archaïques.
21:20 De gigantesques pelouses qu'on arrosait à grands frais en pleine calicule,
21:23 avec une eau toujours plus polluée.
21:25 Les grands champs de maïs du Midwest, les immenses élevages gourmands en eau,
21:28 étaient subventionnés à grands frais par un secteur financier en pleine banqueroute,
21:32 malgré les phénomènes météorologiques intenses qui dévastaient régulièrement les cultures.
21:35 Mais cette fuite en avant ne durerait pas.
21:37 Les américains comme les autres allaient finir par apprendre de leurs erreurs.
21:41 Hamas remplancha sa prothèse, se leva et se retroussa les manches.
21:44 Une dure journée de travail l'attendait.
21:46 Mais la survie de l'humanité était un chantier qui valait tous les sacrifices.
21:51 Le vieux Bédouin sillonnait depuis plusieurs jours la ville de Dubaï, où ceux qui l'ont resté.
21:56 Au loin, les ombres de gigantesques tours s'étalaient à perte de vue dans le désert.
22:01 Ces immenses bâtiments abandonnés depuis longtemps s'enfonçaient petit à petit dans le sable.
22:05 Et comme les gens ne pouvaient plus se débrouiller,
22:08 les humains se sont faits enchaîner dans le désert.
22:11 Leur vie était un peu comme la vie de la terre.
22:14 Ils se sont faits enchaîner dans le désert,
22:16 et les bâtiments abandonnés depuis longtemps s'enfonçaient petit à petit dans le sable.
22:20 Des complexes gigantesques démesurés,
22:22 symbole d'un feu de paille absurde,
22:24 d'une explosion soudaine de civilisation en plein milieu du désert,
22:27 qui n'avait laissé comme héritage que des ruines.
22:30 Le vieux Bédouin s'amusa quand lui vint une pensée.
22:32 Ses ancêtres lointains se déplaçaient à dos de dromadaire,
22:35 ses grands-parents au volant de voitures plaquées or.
22:38 Et voilà que lui était de retour à dos de dromadaire.
22:41 Dans un monde où l'humanité s'était presque entièrement retirée
22:44 de l'extrême nord et sud de la planète,
22:46 lui et quelques centaines d'irréductibles survivaient toujours en plein désert,
22:49 dans une chaleur démentielle qui aurait fait se dessécher dans l'instant n'importe quelle personne normale.
22:53 Le vieux Bédouin lui connaissait les sources, les coins d'ombre,
22:56 les parties de son corps à cacher pour ne pas avoir trop chaud.
22:59 Il connaissait les plantes comestibles, les rares oasis restantes,
23:02 les petits abris et cachettes.
23:04 Il pouvait survivre en ne buvant qu'une infime quantité d'eau,
23:07 avait adapté son corps, s'était mis à moins suer,
23:09 à économiser son énergie pour mieux supporter les températures, bref.
23:13 Il s'était adapté à son environnement, à défaut d'être capable de faire l'inverse.
23:17 Les ressources du désert étaient tout juste assez suffisantes
23:20 pour permettre à lui et quelques centaines d'autres de survivre.
23:24 Enfin le vieux Bédouin arriva à destination.
23:26 Après avoir laissé son dromadaire à l'ombre d'un pont gigantesque,
23:29 il s'engagea dans les vastes couloirs d'un immense centre commercial depuis longtemps déserté.
23:34 Passant le long de vastes boutiques figées dans le temps,
23:37 aux étagères recouvertes d'une fine couche de sable et de poussière,
23:40 arrivé sur le toit, il sortit une gourde et son essai s'est raté, et se mit à allumer un feu.
23:45 En face de lui, Dubaï en ruine étalait sa vaste surface jusqu'à l'horizon,
23:50 alors qu'un soleil rouge se couchait doucement sur le détroit d'Hormuz.
23:53 Bientôt le thé fumant fut versé dans un petit verre.
23:56 Tout en contemplant cet immense et majestueux panorama d'une civilisation déchue,
24:00 le vieux Bédouin eut la certitude que jamais la vie ne pourrait être plus belle.
24:04 Et voilà, j'espère que le scénario vous aura plu.
24:07 Encore un grand merci à Conflict of Nation pour m'avoir accompagné sur cette vidéo.
24:11 Pour rappel, en utilisant le QR code à l'écran ou le code dans la description et le commentaire épinglé,
24:15 vous avez 30 jours pour recevoir 13 000 golds et un mois de premium gratuit.
24:19 N'hésitez pas à me suggérer d'autres idées de scénarios en commentaire et à partager celle-ci,
24:23 et en attendant, chers abonnés et spectateurs, on se dit à la prochaine,
24:26 au revoir !
24:27 [Musique]