• il y a 7 heures
Un neurotoxique puissant, du mercure, dans chaque boîte de thon.

C’est la découverte que nous avons faite chez Bloom en analysant près de 150 conserves que nous avons achetées dans 5 pays européens.
Le résultat est glaçant : 100% des boîtes de conserve testées sont contaminées au mercure. Mais surtout : plus d’une boîte testée sur deux dépasse la limite maximale en mercure la plus stricte définie pour les poissons (0,3 mg/kg).

Il faut bien saisir la gravité de ces résultats : le mercure est un métal dangereux qui peut persister jusqu’à plusieurs décennies dans le cerveau. Il est considéré par l’Organisation Mondiale de la Santé comme l’une des 10 substances chimiques les plus préoccupantes pour la santé publique. De faibles doses prises régulièrement peuvent entraîner des conséquences dramatiques sur l’organisme adulte et mettre particulièrement à risque le développement cérébral des fœtus et des jeunes enfants.

L’urgence absolue, c’est donc de contraindre les supermarchés à retirer le thon qui dépasse cette limite maximale de 0,3 mg/kg.
C’est un enjeu majeur de santé publique.

Seule la mobilisation citoyenne pourra mettre fin à ce scandale.

COMMENT AGIR ?

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Transcription
00:00Un neurotoxique, du mercure, dans chaque boîte de thon.
00:03C'est la découverte que nous avons faite chez Blum
00:05en analysant près de 150 conserves
00:07que nous avons achetées dans 5 pays européens.
00:10Le mercure est considéré par l'Organisation Mondiale de la Santé
00:13comme l'une des 10 substances chimiques
00:15les plus préoccupantes pour la santé publique
00:17au même titre que l'arsenic ou l'amiante.
00:20Ce neurotoxique présente des risques graves
00:22pour l'organisme humain, pour chaque personne
00:24qui regarde cette vidéo donc.
00:26Plongez au cœur de notre enquête
00:28et diffusez, partagez autour de vous
00:30ce que vous allez voir, à tous vos proches.
00:33Le thon, c'est le poisson le plus consommé
00:35en France et en Europe.
00:37En tranches, en sushis, mais surtout en conserves.
00:40Plus d'un milliard de kilos de thon
00:42est vendu chaque année dans l'Union Européenne.
00:44Chaque habitant en consomme près de 3 kilos par an.
00:47Un marché mondial de 37 milliards d'euros.
00:50Et oui, car le thon c'est pratique,
00:52ce n'est pas très cher,
00:54et ce serait même bon pour notre santé.
00:58Mais le thon est-il si bon pour notre santé ?
01:01Pour le vérifier, nous nous sommes intéressés
01:03au thon en boîte.
01:05Julie Gutermann, scientifique chez Bloom,
01:08a acheté 150 boîtes de thon
01:10dans les grandes chaînes de supermarchés en Europe
01:12afin de vérifier les promesses du thon au naturel.
01:16On a choisi la France, l'Espagne, l'Allemagne,
01:19l'Italie et l'Angleterre.
01:21On a analysé les teneurs en mercure et en méthylmercure
01:23de ces 150 boîtes.
01:25Bloom a ensuite fait tester
01:27dans un laboratoire indépendant
01:29les taux de mercure présents dans ces conserves.
01:31Quand on a reçu les résultats, j'ai été assez étonnée.
01:34Premier résultat,
01:36toutes ces boîtes sont contaminées en mercure,
01:38à des niveaux plus ou moins importants.
01:40La limite maximale la plus stricte dans les produits de la mer,
01:43c'est 0,3 mg par kilo.
01:45Et dans toutes les boîtes qu'on a testées,
01:47on a plus de la moitié qui dépasse cette limite.
01:50Non seulement ces thons contiennent du mercure,
01:53mais en plus, 90% de ce mercure
01:55est en fait du méthylmercure,
01:57la forme la plus toxique du mercure.
02:02Mais pourquoi du mercure,
02:04pourtant considéré par l'OMS
02:06comme l'une des 10 substances chimiques
02:08les plus préoccupantes pour la santé publique,
02:10aux côtés de métaux lourds comme l'amiante ou le plomb,
02:13s'est-il retrouvé dans nos boîtes de thon ?
02:16Pour comprendre,
02:18il faut imaginer la vie d'un poisson dans l'océan.
02:22Par exemple, dans cet aquarium,
02:24la petite sardine qui va être consommée
02:26par les poissons un peu brillants qu'on voit au second plan,
02:30qui vont eux être consommés par les très gros carnivores
02:33que sont par exemple les requins
02:35qu'on voit au fond de l'aquarium là-bas
02:37qui sont des plus grands carnivores.
02:39Donc on a comme ça plusieurs niveaux dans la chaîne alimentaire
02:41où on a toujours des poissons plus grands
02:43qui vivent plus longtemps,
02:44qui vont consommer les échelons inférieurs.
02:47Le problème, c'est qu'il n'y a pas que du plancton
02:49au menu des poissons.
02:51Chaque année, sur tous les continents,
02:53des centrales à charbon,
02:54des incinérateurs de déchets,
02:56des mines d'où l'on extrait les composants
02:58de nos téléphones portables,
02:59toutes ces activités industrielles
03:01contribuent à rejeter dans l'atmosphère
03:03des milliers de tonnes de mercure.
03:06Cet ennemi invisible extrêmement volatile
03:09peut alors voyager pendant des mois
03:11avant de se déposer à la surface de nos océans.
03:15La concentration de mercure
03:17dans les eaux de surface de tous les océans
03:19a ainsi triplé depuis l'ère industrielle.
03:23Ces polluants vont se retrouver à des concentrations
03:25qui sont extrêmement faibles dans le plancton,
03:27mais chaque étage de la chaîne alimentaire
03:30qui va consommer l'étage inférieur
03:32va engranger tous les polluants
03:34qui sont consommés par l'échelon inférieur.
03:37Pas de chance pour nous non plus,
03:38car le thon,
03:39qui concentre particulièrement ce mercure dans sa chair,
03:42possède un curieux passe-droit.
03:45Une sorte de faveur parfaitement légale
03:48qui permet aux industriels de la pêche
03:50de nous vendre des thons
03:51affichant des taux de mercure particulièrement élevés.
03:55Preuve en est ce règlement de la Commission européenne
03:57sur les teneurs maximales en contaminant
03:59dans les denrées alimentaires vendues en Europe.
04:03On a commencé à enquêter sur le mercure
04:04parce qu'on s'est rendu compte
04:05que dans la réglementation européenne,
04:07il y avait une exception qui était faite pour le thon.
04:09Le thon a une catégorie à part
04:11qui lui permet d'avoir deux fois plus de mercure.
04:13Lui, il est limité à un milligramme par kilo.
04:15Ce qui est complètement aberrant,
04:16c'est qu'il n'y a aucune différence
04:18entre le mercure du thon et le mercure du cabillaud.
04:20Ce n'est pas moins toxique de manger du mercure dans du cabillaud
04:23que de manger du mercure dans le thon.
04:25On ne peut pas invoquer de raison sanitaire
04:27qui justifie de laisser des thons
04:28beaucoup plus contaminés sur le marché
04:30que des cabillauds.
04:32La Commission européenne a autorisé certains poissons
04:34à contenir trois fois plus de mercure que d'autres.
04:37Pourquoi ?
04:38Sous pression des lobbies ?
04:40En Europe, les lois sont votées et amendées
04:43par les députés du Parlement.
04:45Enfin, pas toujours.
04:47Lorsque des règles sont jugées purement techniques,
04:49elles peuvent être élaborées et adoptées
04:51par la Commission européenne
04:52sans passer par le vote des eurodéputés.
04:56Et c'est justement le cas du règlement
04:58qui fixe les teneurs maximales en mercure
05:00dans les poissons que nous mangeons.
05:05Mais pour fixer ce double standard,
05:07la Commission n'a pas travaillé seule.
05:09Elle s'est appuyée sur un recueil de normes
05:11assez méconnu du grand public.
05:13Le Codex Alimentarius.
05:16Pour ceux qui ne parlent pas bien latin,
05:17ça veut dire les lois de l'alimentation.
05:21Le Codex, c'est la Bible de l'alimentation.
05:25Pilotée par l'Organisation des Nations Unies
05:27pour l'alimentation et l'agriculture
05:29et par l'Organisation mondiale de la santé,
05:32la Commission du Codex définit
05:34l'ensemble des normes alimentaires mondiales.
05:38Des taux de pesticides admis dans les tomates en boîte
05:40en passant par la composition de nos fromages français
05:43jusqu'aux savantes règles de fabrication
05:45de la Macédoine de fruits tropicaux.
05:48Le Codex, ce sont plus de 300 normes
05:50et 11 000 limites maximales de contaminants
05:52et autres additifs
05:54que doivent respecter les industriels
05:56pour prendre soin de notre santé.
05:59Grâce à ces normes,
06:00les experts scientifiques du Codex sauvent des vies.
06:03Et pendant un instant,
06:04on a été rassurés pour notre santé.
06:07Et puis, on a regardé tout cela de plus près.
06:10Et on s'est rendu compte que le Codex,
06:12ce ne sont pas simplement des scientifiques
06:13et des pays qui travaillent main dans la main.
06:16Il y a aussi des représentants du secteur agroalimentaire
06:19et en théorie, des associations de consommateurs
06:22qui contribuent à l'élaboration des normes
06:24dans un esprit d'ouverture,
06:25de collaboration et de transparence.
06:28Et effectivement,
06:29lors des réunions du Codex,
06:31on retrouve des gros poissons de l'agroalimentaire
06:33autour de la table.
06:36Par exemple, en 1985,
06:38face à la dangerosité du mercure,
06:40certains États commencent à réguler sa présence
06:42dans les produits de la pêche.
06:44Le Codex y voit une entrave au commerce mondial
06:47et décide de proposer ses propres limites de référence.
06:50Cette tâche est confiée à un groupe de travail
06:52qui doit proposer de nouvelles normes.
06:55Dans ce groupe de travail,
06:56qui compte 25 membres,
06:58on trouve près d'une personne sur trois
07:00qui représentent les intérêts des industriels.
07:02Unilever,
07:03Food and Drink Federation,
07:05Coca-Cola,
07:06Nestlé
07:07et les industriels thaïlandais du thon.
07:09Ils ont abouti avec la solution
07:11de deux poids deux mesures,
07:120,5 mg par kilo,
07:131 mg par kilo,
07:14pour les poissons peu contaminés
07:16et les poissons contaminés.
07:19Aucune trace d'un quelconque argument sanitaire.
07:22L'exception du thon n'a aucune raison d'être
07:24d'un point de vue scientifique.
07:25C'est le poisson le plus consommé d'Europe
07:27mais aussi l'un des plus contaminés.
07:29Il devrait être d'autant plus strictement régulé.
07:33D'après ce qu'on a trouvé
07:34dans les rapports de la réunion,
07:36la méthode s'appelle Alara.
07:37Ça veut dire
07:38aussi bas que raisonnablement atteignable.
07:40Et ce que le Codex entend par raisonnablement,
07:43pour eux,
07:44raisonnable,
07:45c'est quelque chose qui ne contraint pas les banques.
07:47Le problème,
07:48c'est que les normes arbitraires du Codex
07:50ont depuis fait consensus.
07:52En 1993,
07:54l'Union Européenne finit par adopter
07:56ce double standard.
07:57Et c'est ainsi que l'on retrouve dans nos assiettes
07:59du thon bien plus contaminé au mercure
08:01que d'autres poissons.
08:03Pour comprendre les effets de ces normes
08:05sur notre santé,
08:06nous montrons les résultats de l'étude
08:08réalisée par Julie Guttermann
08:10à un expert des contaminants,
08:12le professeur André Ciccolella.
08:15Ce toxicologue et chercheur en santé environnementale
08:17a été pendant 20 ans
08:19conseiller scientifique à l'Institut National
08:21de l'Environnement Industriel et des Risques,
08:23l'INERIS.
08:25Il préside le réseau Environnement Santé.
08:28Le métier de mercure
08:29impacte le développement du cerveau.
08:31Et donc le développement du cerveau,
08:33ça se traduit effectivement
08:35par des troubles du comportement,
08:36ça se traduit par la baisse du QI,
08:38on est un peu moins intelligent qu'on ne devrait être,
08:40et puis les troubles du comportement,
08:42c'est principalement des effets du type TDA,
08:45c'est-à-dire troubles du déficit d'attention et d'hyperactivité
08:48qui progressent partout dans le monde actuellement.
08:50Et donc c'est des données comme celle-là
08:52qui montrent que tout ça ne vient pas de nulle part,
08:55ça vient effectivement de ces changements de l'environnement
08:58et le mercure en fait partie,
09:00ce n'est pas le seul,
09:01ce n'est pas la seule substance.
09:02Mais avec d'autres perturbateurs endocriniens,
09:05principalement,
09:06il interagit sur la formation du cerveau.
09:09Les personnes les plus à risque sont en particulier
09:11les femmes enceintes et les enfants,
09:13car pendant la grossesse,
09:14le mercure traverse le placenta
09:16et se loge dans le cerveau du bébé en formation.
09:20Étonnamment,
09:21des publicités incitent les femmes enceintes
09:23à manger du thon,
09:24comme ici, dans cette campagne du lobby américain
09:26de la pêche industrielle.
09:29La publicité en direct simulée sur les femmes enceintes,
09:33il faut effectivement que l'action publique
09:36interdise ce type de publicité, très clairement.
09:40L'Europe aussi est consciente du problème.
09:42En 2012,
09:43l'EFSA a publié les résultats d'une enquête
09:45menée à travers l'Union européenne
09:47pour estimer l'exposition globale
09:49de la population au mercure.
09:51Le résultat est sans appel.
09:53Au moins 5% de la population européenne
09:55dépasse la dose de méthylmercure
09:57que l'on peut en théorie ingérer sans risque,
10:00soit au moins 22 millions de personnes.
10:05Océan d'indifférence,
10:07la Commission européenne ne réagit pas.
10:09Elle n'appelle ni à réduire la consommation de ces poissons,
10:12ni à réviser les normes régulant leur teneur en mercure.
10:17Ces chiffres n'ont pas empêché l'Union européenne
10:19de donner un dernier coup de pouce aux industriels,
10:21qui nous a un peu surpris.
10:23Pour être honnête,
10:25nous n'avions pas compris la faille au départ.
10:28Mais en Europe,
10:29les taux ne sont calculés que sur le poisson frais.
10:32Le thon en conserve, lui, n'a pas de véritable norme.
10:35En somme, ce que dit l'Europe,
10:37c'est que si le poisson ne dépasse pas le seuil légal
10:39avant sa cuisson,
10:41eh bien, ça ne pose pas de problème.
10:43Et pourtant, un problème, il y en a bien un.
10:46C'est qu'en cuisant le thon,
10:48il perd beaucoup d'eau sans perdre de mercure.
10:50Le thon en boîte se retrouve donc
10:52plus concentré en mercure
10:54que le thon frais.
10:56En France, selon les documents
10:58de la Direction Générale de l'Alimentation,
11:00moins d'une cinquantaine de thons frais
11:02sont prélevés chaque année par les autorités publiques.
11:05Et aucun test de mercure n'est prévu
11:07pour les conserves de thon.
11:09Ni dans les plans de contrôle et de surveillance
11:11sur le sol français,
11:12ni dans les instructions pour les contrôles aux frontières.
11:16Julie Gutermann a tenté de connaître
11:18l'étendue des contrôles en contactant
11:20à plusieurs reprises la Direction Générale de l'Alimentation,
11:23qui dépend du ministère de l'Agriculture.
11:25Mais Blum a reçu une fin de non-recevoir.
11:31Et là, il y a quelques jours,
11:32j'ai reçu une lettre de la Direction Générale de l'Alimentation
11:34qui me dit que vous ne pouvez pas donner suite à ma demande.
11:54Tout cela est préoccupant
11:56pour la sécurité des consommateurs.
12:00Dans ce voyage en absurdi,
12:01on a encore une petite information à vous livrer.
12:04En Europe, il existe bien quelques clients
12:06qui peuvent consommer leur boîte de thon
12:08sans trop s'en faire.
12:10Ce sont nos animaux de compagnie,
12:12qui sont mieux protégés que nous.
12:15Les seuils officiels appliqués à l'alimentation
12:17ne sont pas les mêmes,
12:18mais ils sont les mêmes.
12:21Les seuils officiels appliqués aux aliments pour animaux
12:24sont en effet plus contraignants
12:26que ceux pour l'alimentation humaine.
12:29On a du mal à y croire,
12:30et pourtant, c'est écrit noir sur blanc
12:32dans ce document de la Commission européenne.
12:35Les poissons utilisés pour fabriquer des aliments humides
12:38pour chiens et chats, comme la pâtée,
12:40ne peuvent dépasser 0,3 mg par kilo.
12:50Sous-titrage Société Radio-Canada

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