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En Afrique de l'Ouest, le long du golfe de Guinée, les sécheresses, les inondations, la violence des vents, le déphasage des saisons, mais aussi l'érosion côtière témoignent des aléas climatiques.
La progression de la désertification au Nord, l'érosion côtière et les inondations au Sud modifient le sort des populations, les obligeant à s'adapter à cette nouvelle donne climatique.
Les scientifiques du programme RIPIECSA[1], dans la continuité du programme AMMA[2], travaillent à mesurer, comprendre et modéliser le fonctionnement du climat.
Parallèlement, comment les populations et en particulier les agriculteurs perçoivent-ils ces changements climatiques.
A travers l'exemple du Karité, un arbre encore mal connu qui pourrait bien être une arme redoutable pour lutter contre le réchauffement climatique, et du Jatropha, plante prometteuse, utilisée en médecine traditionnelle. Elle serait à même de lutter contre l'érosion des sols, et la déforestation, mais plus encore elle pourrait devenir une alternative énergétique par sa transformation en agrocarburant. Les stratégies d'adaptations envisagées sont étudiées.

[1] Recherches Interdisciplinaires et Participatives sur les Interactions entre les Ecosystèmes, le Climat et les Sociétés en Afrique de l'ouest

[2] Analyses Multidisciplinaires de la Mousson Africaine

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Transcription
00:00Les inondations, la violence des vents, le déphasage des saisons témoignent des aléas
00:25climatiques.
00:26En Afrique de l'Ouest, le long du golfe de Guinée, c'est aussi l'érosion côtière
00:32qui ronge le littoral et met en péril l'habitat des populations les plus fragiles.
00:36Ici à Cotonou, elle peut atteindre 30 mètres par an.
00:41Cette maison était encore habitée il y a deux ans.
00:44En Afrique subsaharienne, à progression du désert au nord, l'érosion côtière
00:51et les inondations au sud modifient le sort des populations et imposent de s'adapter
00:55à cette nouvelle donne climatique.
00:56Pour les aider à faire des choix pertinents, il est essentiel de mesurer, comprendre et
01:02modéliser le fonctionnement du climat.
01:04Le travail des scientifiques sera d'abord de recueillir des données fiables.
01:11Les systèmes qu'on étudie sont des systèmes pluridisciplinaires, on ne peut pas étudier
01:17la pluie parce qu'on sait actuellement que la pluie a une connexion avec ce qui se passe
01:23sur l'atmosphère, avec par exemple les températures de surface de l'océan.
01:27Donc on ne peut pas étudier l'atmosphère à part, sans prendre en compte les autres
01:32éléments.
01:33C'est pourquoi on est obligé, toute la communauté scientifique est obligée de travailler ensemble
01:41toutes les disciplines.
01:42On travaille en physique de l'atmosphère, on a des atmosphériciens, on a des gens qui
01:46travaillent sur l'océan, des océanographes, et des gens qui travaillent sur l'impact,
01:55l'impact de ce qu'on fait sur les écosystèmes, que ce soit l'agriculture, l'hydrologie,
02:02la santé, etc.
02:04Un premier volet, c'est le développement de la mesure in situ, à l'aide d'un ensemble
02:17de capteurs.
02:18Une mesure de courant, en larguant les flotteurs dérivants à la surface de l'eau, depuis
02:28Dakar, qui ensuite vont suivre les courants avec un suivi satellite.
02:31Une mesure de courant profond, avec des courantomètres posés dans différents points de la région.
02:41Une mesure d'yvan, avec des anémomètres, des pluies aussi.
02:46Au Sénégal, à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, dans le laboratoire de physique
02:52de l'atmosphère et de l'océan, les chercheurs mesurent la granulométrie des gouttes d'eau,
02:56la quantité et la fréquence des pluies.
02:58Durant la saison des pluies, la saison pluvieuse dans notre région, qui débute maintenant
03:06du mois de mai jusqu'en fin septembre, avant l'installation de la pousson, tous les pluviomètres
03:15qui sont ici, au laboratoire, on organise des missions pour aller les poser.
03:20On va les poser un peu partout, sur les différents sites, et on organise des missions, chaque
03:27quelques jours, pour aller collecter les données sur des disques et qu'on ramène
03:34au laboratoire, et ensuite ça va être gravé dans notre serveur.
03:38Mais le travail des scientifiques ne s'arrête pas là.
03:42Dans la continuité du programme d'analyse multidisciplinaire de la mousson africaine,
03:46des travaux de suivi des ressources en eau de la moyenne et basse d'allée de l'Ouémé
03:49au Bénin ont été entrepris.
03:50Ici, maintenant, nous sommes à la station hydrométrique de l'Ouémé à Savé, elle
03:59est située à mi-parcours sur le fleuve Ouémé, qui a une longueur de plus de 500 kilomètres,
04:04et Savé se situe vraiment à mi-parcours, et cette station draine, chaque année, en
04:09moyenne, 6 milliards de mètres cubes d'eau vers la mer, sur les 13 milliards de mètres
04:14cubes d'eau qui sont le potentiel en eau de surface du Bénin.
04:17Au niveau de cette station, nous suivons le niveau du cours d'eau pour pouvoir en obtenir
04:23les débits qui passent, et ce suivi se fait de deux façons complémentaires.
04:28La première façon, c'est à travers ce dispositif qui est composé d'un enregistreur numérique
04:36qui est relié à un flotteur qui se trouve au niveau du cours d'eau.
04:40Et les variations transmises par ce flotteur-là sont enregistrées dans la mémoire de l'appareil
04:45que nous, on vient décharger après comme données directement à l'ordinateur.
04:48Donc c'est bien des niveaux d'eau en fonction du temps qui vont être convertis plus tard
04:52en débits en fonction du temps.
04:54Ça, c'est le premier type de... le premier volet du suivi.
04:58Le second volet, c'est que comme c'est de l'appareillage, c'est de l'électronique,
05:01ça peut toujours dysfonctionner, on peut être sûr de rien, donc on met en place un
05:05suivi manuel.
05:06Donc on a un observateur qui est recruté localement dans le village d'à côté et
05:10qui, chaque jour, passe ici, le matin et le soir, pour noter la mesure du niveau de
05:16cours d'eau qui lie sur l'échelle liminumétrique.
05:18Contrôler la pluviométrie, suivre et mesurer le niveau des fleuves, les données à recueillir
05:29sont nombreuses.
05:30Pourtant, certains phénomènes se révèlent complexes à étudier.
05:34Les précipitations n'alimentent que très partiellement les nappes phréatiques.
05:44En arrivant à la surface, l'eau de pluie est en partie évaporée, mais elle est aussi
05:49transpirée par le couvert végétal.
05:51Cette combinaison physique et biochimique s'appelle l'évapo-transpiration.
05:56Il est impératif de mesurer et de comprendre ce mécanisme d'échange d'énergie et d'eau
06:02entre l'atmosphère, le sol et le couvert végétal.
06:05Dans ces stations de flux, installées en brousse et en forêt, Basile Kounoueva, chercheur
06:19au laboratoire de physique de rayonnement de l'Université d'Abu-Mekhalavi, collecte
06:23et analyse température, pression, vent, mais aussi rayonnement solaire direct et réflexion
06:28du sol.
06:29Entre les fourches de ce capteur, la vitesse de l'air est mesurée dans les trois dimensions
06:35vingt fois par seconde, puis enregistrée.
06:37La qualité des données collectées, la fiabilité des calculs sont sans cesse remises en cause
06:43et améliorées.
06:44Mais les scientifiques sont face à une inconnue, le bilan d'énergie est incomplet.
06:53Entre ce qui est reçu de l'atmosphère et l'évapo-transpiration, 5% de la quantité
06:58d'eau reste introuvable, alors que l'évapo-transpiration représente dans cette région subsaharienne
07:03près de 80% du bilan hydrique.
07:05Ce qui est important à noter ici, c'est que OUMM25, dans le cadre du PIEXA, a pu avoir
07:09les moyens d'installer ce piézomètre.
07:11Le suivi de ces stations piézométriques se fait par nos équipes déconcentrées.
07:17Et ce sont ces services-là qui s'occupent donc de faire le relevé de ces piézomètres
07:22là.
07:23Les données sont collectées et envoyées à la base à Cotonou où nous les dépouillons.
07:27Ça fait partie des deux piézomètres réalisés par ce projet dans la zone de contact entre
07:33le socle et le sédimentaire.
07:34Notons bien qu'avant le démarrage du projet, il n'existait pas encore de piézomètre
07:39de la Direction Générale de l'eau dans cette zone-là.
07:42Et ce piézomètre a été construit, mis en place en 2008.
07:47Elle a une profondeur de 60 mètres à peu près.
07:52La profondeur de la nappe dans cette zone est entre 60 et 80 mètres.
07:56Et comme ici nous sommes suffisamment proches d'eau, le piézomètre a une profondeur de
08:0260 mètres environ.
08:03Et ce piézomètre vient ainsi compléter le dispositif de suivi des eaux sous-traînes
08:10qui existent dans cette zone.
08:13En effet, le bassin amont draine beaucoup d'eau, c'est le socle, et en aval nous avons
08:18un peu la zone sédimentaire.
08:19Nous avons la zone sédimentaire.
08:20Ici, c'est la zone de contact.
08:21Mais quand on réalise le bilan des eaux de surface, on se rend compte que tout ce qui
08:25provient de l'amont, qui transite par cette zone, ne se retrouve pas en aval.
08:30Il y a une partie qui disparaît avant l'aval.
08:35De nouveau, une énigme subsiste.
08:37En tenant compte de la variabilité pluviométrique et du risque climatique, cette étude a permis
08:43de démontrer que ce bassin de 23 000 kilomètres carrés, qui voit s'écouler plus de 6 milliards
08:47de mètres cubes d'eau par an, produisait près de 750 fois les besoins en eau des populations.
08:53Or, aujourd'hui, seulement 13% de ces besoins sont satisfaits.
08:56Nous sommes donc face à un problème d'aménagement.
09:00Sans nouveaux barrages, comment répondre durablement à la demande de ces populations ?
09:11Et nous l'avons vu, les conditions océaniques vont aussi influencer le flux de la mousson
09:15ouest-africaine.
09:16Les scientifiques du programme régional d'océanographie physique en Afrique de l'Ouest, qui dans le
09:26cadre du programme RIPIEXA poursuivent les travaux engagés au cours de précédents programmes
09:29de recherche, ont besoin de mesures à toutes les échelles.
09:32C'est très difficile la modélisation numérique, et notamment au niveau côtier.
09:39Déjà, pour mettre en place un modèle, il faut comprendre les processus physiques
09:43qu'il y a derrière.
09:44Donc il y a besoin de mesures.
09:45Et à la côte, il y a tellement de processus en jeu, avec de toutes petites échelles de
09:50temps et spatial, qu'il est très difficile de paramétriser les processus que l'on veut
09:54mettre et rendre physiques dans les modèles numériques.
09:58D'où la nécessité indispensable d'avoir des mesures à la côte.
10:03Nous avons commencé avec la température de la mer, mais il faudrait aussi des mesures
10:07de houle, des mesures de salinité, des mesures de courant.
10:09Et ça, les mesures de courant sont très rares.
10:12Et des mesures du niveau de la mer.
10:13Le niveau de la mer, c'est fait par des marégraphes.
10:16Il y a un autre programme international qui met en place quelques marégraphes à la côte
10:20d'Afrique de l'Ouest.
10:21Et le but, c'est de développer un observatoire régional, initié par Propao, et d'englober
10:26tous les types de mesures disponibles, et développer ce réseau à l'est, à l'ouest,
10:31avec davantage de mesures.
10:32Et pour bien comprendre les processus physiques qu'il y a, par exemple dans les phénomènes
10:37d'érosion, c'est très compliqué à modéliser.
10:40Notamment dans un bassin ouvert, comme le golfe de Guinée.
10:42Ouvert, ça veut dire qu'il n'y a pas de frontières, ce n'est pas comme une mer
10:45un peu fermée comme la mer de Chine ou la Méditerranée.
10:48Et donc, il faut tenir compte des processus du large, des forçages de l'atmosphère,
10:52mais aussi de ce qui vient du continent.
10:54Donc les eaux, la décharge des fleuves, la lagune, et les apports sédimentaires.
10:59Et donc, c'est vraiment un processus très compliqué que l'on ne peut pas résoudre
11:02à toute petite échelle.
11:03D'où l'intérêt de raisonner au niveau régional pour bien appréhender les phénomènes
11:08de petite échelle, petit à petit.
11:09Et c'est un travail à long terme.
11:11Au large de l'Afrique de l'Ouest, les températures, les courants, les flux de matières organiques
11:16sont relevés, mesurés, quantifiés.
11:18Comprendre quelles sont les variations de température, les déplacements des masses
11:22d'eau, les flux biochimiques, c'est tenter de modéliser le climat.
11:26En parallèle, on développe la modélisation de l'océan notamment.
11:32Donc on a plusieurs modèles qui simulent avec plus ou moins de détail la région de
11:38le poêling sénégalo-mauritanien, ses températures, que ses courants, que ses flux de matières
11:46organiques.
11:47Et donc on arrive à analyser comme ça les cycles biogeochimiques autant que les flux
11:52de masse ou les flux de chaleur.
11:54Les premiers résultats sont très intéressants.
11:58Ils soulignent que dans les zones de poêling, c'est-à-dire de remonter d'eau froide du
12:05fond vers la surface, ces eaux refroidissent les côtes ouest-africaines et ces eaux sont
12:13appelées par un appel d'eau générée par les alizés qui chassent les eaux de surface
12:18vers le large.
12:19Donc en réponse, les eaux qui viennent du fond, elles sont plus froides et elles sont
12:24plus riches en nutriments, ce qui permet de nourrir toute une population de poissons très
12:29importante.
12:30On s'attendait à voir que les remontées d'eau froide contrôlaient le cycle de la
12:38température dans la zone de le poêling.
12:40Les recherches ont permis de montrer qu'en réalité, le refroidissement se faisait presque
12:45principalement par l'arrivée d'eau froide du Maroc jusqu'au Sénégal le long des côtes.
12:52Et ce travail, en fait, en collaboration avec un chercheur sénégalais océanographe, Bamolso,
12:57a reçu le prix international des jeunes chercheurs.
13:01Sous les tropiques, et en particulier dans cette région de l'Ouest africain, les modèles
13:10couplés océan-atmosphère ont une très grande incertitude.
13:13Certaines simulations de changement climatique pronostiquent un climat plus aride alors que
13:18d'autres le prévoient plus humide.
13:20C'est sur la zone côtière, la zone de transition entre le continent et l'océan,
13:27qu'on a beaucoup plus de problèmes, vu la complexité des problèmes physiques qui
13:31sont là.
13:32Il y a beaucoup de systèmes, beaucoup de systèmes atmosphériques qui sont présents
13:37dans cette zone, qui font que c'est complexe.
13:40Il y a les zones d'Est, il y a la mousson qui arrive, il y a cette différence de température
13:46entre le continent et l'océan qui fait que quand les systèmes convectifs arrivent sur
13:50cette zone-là, on ne comprend plus ce qui se passe.
13:54Il y a des systèmes qui se dissipent alors qu'ils étaient potentiellement bien dynamiques.
14:00Il y en a d'autres qui naissent alors qu'on ne voit pas bien les conditions de naissance
14:07ou de développement de ces systèmes.
14:09Donc c'est là où on a beaucoup plus de problèmes pour la compréhension de la dynamique
14:15de la pluie.
14:16Ces mesures nous permettent d'estimer la quantité d'eau qui passe ici, d'avoir
14:26la dynamique et aussi, par les modèles que nous utilisons, nous allons utiliser cette
14:33mesure pour mieux caler nos modèles, pour que nos modèles puissent nous donner des
14:37résultats les plus proches possibles de la réalité.
14:40Donc ça reste la référence pour le modèle, c'est-à-dire si j'observe ce qui se passe
14:44ici aujourd'hui, je suis capable à environ 80-85% de confiance de dire ce qui se passera
14:50à 250 kilomètres plus loin dans 3-4 jours.
14:52Anticiper les impacts des aléas climatiques, imaginer de nouveaux aménagements, planifier
15:03les besoins pour demain, les opérations sont complexes.
15:06L'adaptation à ces nouvelles données climatiques est impérative.
15:09Mais localement, comment les populations perçoivent-elles ces changements climatiques,
15:17en particulier les agriculteurs ? Sur la base de leurs observations, de leurs connaissances
15:23empiriques, quelles stratégies ont-ils adoptées ?
15:26Quand l'IRDA a lancé l'idée de voir l'impact du changement climatique au niveau de la production
15:42agricole.
15:43Mais nous on s'est dit, avant d'aller à l'impact, il faut voir quelle est la perception
15:51des producteurs et quelles sont les actions que ces producteurs-là mettent en place pour
15:56s'adapter aux changements climatiques.
15:59Et ensuite, dans un second temps, on pourrait voir l'impact du changement climatique sur
16:06la production agricole.
16:08Donc c'est un des quatre projets, les pièces-là, retenus au Bénin.
16:14Bon, quels sont les objectifs de ce projet ? C'est de comprendre, au niveau du Bénin,
16:19dans le domaine de la production végétale, dans le domaine de la production agricole,
16:24quelles sont les perceptions que les producteurs ont de la notion de vulnérabilité du changement
16:29climatique.
16:30Un autre volet que nous avons essayé de mettre en place, c'est de voir, sur le plan scientifique,
16:36à partir des études climatologiques, la rencontre entre cette étude climatologique et cette
16:44perception des paysans.
16:46Donc ce linkage entre la science et la perception et la connaissance en deux gènes.
16:57Pour mener ces recherches, nous avons eu à travailler sur un échantillon de 110 producteurs
17:03répartis dans deux villages différents, situés dans les communes d'Adjouou et de
17:09Dangbo.
17:10Et nous avons obtenu d'intéressants résultats.
17:14Ces résultats révèlent que les producteurs ont une bonne perception du changement climatique
17:20et ces perceptions se traduisent à travers des indicateurs et un trait au facteur du
17:27climat.
17:28Par rapport à la pluviométrie, les producteurs ont révélé qu'ils ont perçu, par rapport
17:35aux 15 dernières années, des modifications dans le démarrage des saisons pluvieuses,
17:44dans la répartition des plus au cours de la saison et aussi dans des modifications
17:53qui concernent les volumes ou bien les hauteurs des plus.
17:57Donc les producteurs perçoivent qu'il y a des ruptures de plus en cours de saison.
18:03Maintenant, concernant le facteur climatique et température, les producteurs perçoivent
18:08qu'il fait de plus en plus chaud par rapport à ces 15 dernières années et concernant
18:13les vents, les producteurs perçoivent que les vents deviennent de plus en plus violents.
18:18Ils ont également expliqué que ces modifications ont des conséquences sur leur milieu et
18:28leurs conditions de vie.
18:29Ces conditions se traduisent, selon les producteurs, par la baisse des rendements, l'érosion
18:36des sols, surtout situés sur les terrains en pente.
18:40Les conséquences se traduisent aussi par la baisse des revenus.
18:45Face à toutes ces conséquences, les producteurs développent déjà des stratégies d'adaptation.
18:50Ces stratégies concernent l'utilisation de plusieurs unités de paysage, c'est-à-dire
18:59que les producteurs répartissent leurs parcelles sur les différentes unités de paysage.
19:04Les producteurs développent également d'autres mesures d'adaptation au changement climatique
19:09telles que les chemises échelonnées.
19:29Les savoirs locaux sont donc mobilisés.
19:33Ailleurs, c'est le carité qui est l'objet de toutes les attentions.
19:38Grâce à ses racines profondes, cet arbre est capable de capter 32 tonnes de carbone
19:42à l'hectare.
19:43Encore mal connu, il pourrait bien être une arme redoutable pour lutter contre le réchauffement
19:47climatique.
19:48De plus, ses avantages pourraient être économiques.
19:51Césaire Younglet, chercheur au Centre agricole du Centre à l'Institut national de recherche
19:57agricole du Bénin, s'est penché sur la question.
19:59Le programme RIPESA a pour objectif de capitaliser les connaissances endogènes liées à la gestion
20:07de la qualité pour une meilleure production des arbres et une meilleure adaptation au
20:12changement climatique.
20:13La meilleure production des arbres, c'est d'avoir du matériel sain, de bonne qualité.
20:17Donc on va le faire par l'activité de greffage.
20:21En fait on a un défi aujourd'hui, la qualité n'est pas plantée de main d'homme, tout
20:27simplement parce que lorsque les graines tombent d'elles-mêmes et dans le système agroforestier,
20:34les paysans l'entretiennent pour que ça puisse donner quelque chose.
20:38Mais il faut 20 ans, 15 à 20 ans pour que la qualité se mette en fruit, en première
20:45fritification.
20:46En faisant le greffage, cette médication végétative, ça permet d'avoir des qualités
20:51à 4 à 5 ans et si on arrive à réussir cela, on peut avoir des qualités dans le
20:58système de reboisement.
20:59Alors là on a du matériel que nous connaissons, parce que pour avoir fait ce greffage-là,
21:04il faut du greffon sur des arbres plus, des arbres élits, que nous identifions avec les
21:11producteurs par rapport à la caractéristique.
21:12La qualité, il faut dire surtout que lorsque les paysans veulent installer leur culture,
21:21défricher la brousse, ils coupent les arbres, mais les sélectionnent, c'est-à-dire les
21:28arbres qui ont des valeurs économiques, comme le carité, le nez, comme vous le voyez, c'est
21:32le carité là, et ces arbres sont laissés dans le système et associés aux cultures.
21:38Le paysan, surtout les femmes, peuvent récolter le fruit et les cultures associées aussi
21:45peuvent être récoltées, donc on a une double récolte et lorsque les conditions sont mauvaises,
21:52peut-être la période de sécheresse, il n'y a pas de bonne récolte, je crois que le carité
21:56permet d'avoir une production pour faire du beurre de qualité, pour faire de la moutarde
22:00pour le nérer.
22:02Le lago forestier, c'est un agencement des cultures payannes, des cultures annuelles,
22:08ça peut être aussi des animaux parce que dans le système, les bœufs peuvent passer,
22:12lorsqu'il y a la récolte, les bœufs passent pour manger, c'est-à-dire le fourrage qui
22:17est sur les cultures laissées par les paysans, et dans cet ensemble-là, il y a une association
22:26de cultures, je parle des âmes, et l'association également de cultures vivières.
22:31Le carité intervient dans l'alimentation, surtout en milieu rural, on utilise le beurre
22:40pour faire des sauces, mais également sur le plan médicinal, les cosses, les racines,
22:46les feuilles également sont utilisées pour préparer des médicaments et traiter des
22:53maladies pour la population.
22:57Je dirais qu'il y a des perspectives, parce qu'il y a le projet de l'ISPESA, il y a
23:00le procès-gien également qui appuie les femmes, et ensemble, on a déjà une fédération
23:05de femmes, de groupements de femmes au niveau des communes de la Donga, et après cette
23:11fédération de femmes, on peut travailler, peut-être à structurer davantage les femmes,
23:17transformer le carité d'une activité très difficile, pénible, d'abord il faut collecter
23:22les noix, il faut se lever très tôt le matin pour aller de champ en champ collecter
23:27les noix, et lorsque vous collectez ces noix, il faut les amener à la maison, et pour pouvoir
23:32transformer les noix, les travailler, c'est une période qui coïncide un peu avec les
23:36grands travaux, c'est-à-dire les récoltes, et en ce moment-là, les femmes n'ont pas
23:40le temps vraiment de pouvoir s'occuper de la transformation, et comme si elles font
23:44comme ça, elles détériorent un peu la qualité du beurre, alors lorsqu'elles détériorent
23:49la qualité des noix, et une fois la qualité des noix détériorée, ça a des conséquences
23:54sur le beurre plus tard, alors aujourd'hui, on ne peut pas vendre des produits de mauvaise
23:59qualité, il faut vraiment des produits de bonne qualité, les femmes aussi retirent
24:07des revenus de carité, parce qu'en vendant les noix, surtout au niveau brut, les noix
24:15sont vendues aux indos pakistanais, et le beurre également, en vendant le beurre,
24:19peuvent avoir de l'argent pour s'acheter des petits biens, comme les pailles, intervenir
24:25dans l'éducation des enfants, dans la santé, etc.
24:45La communauté scientifique est pleinement mobilisée, les enjeux climatiques et économiques
25:03sont donc liés.
25:04Autre exemple de ce lien, le jatropha, cette plante prometteuse, utilisée en médecine
25:10traditionnelle, serait à même de lutter contre l'érosion des sols et la déforestation,
25:15et plus encore, elle pourrait devenir une alternative énergétique par sa transformation
25:19en agro-carburant.
25:20A l'époque, il y avait, au niveau des pays de l'UMOA, des décisions au niveau des Etats,
25:37de développer la culture de cette plante, dans un contexte où, évidemment, il y avait
25:41une crise énergétique qui frappait les différents pays, et nous savons que la question de l'énergie
25:47est liée un peu au changement climatique, et donc, beaucoup de pays avaient estimé qu'avec
25:53cette plante qui pouvait produire, dont les graines pouvaient donner une huile qui donne
25:56du biocarburant, on pouvait à la fois régler la question énergétique, mais aussi réduire
26:02les émissions de gaz à effet de serre.
26:03Le projet Jatropha-Rypiexa tourne autour de, on peut dire, trois grandes thématiques.
26:13La première thématique, c'est celle que j'ai évoquée tout à l'heure, c'est-à-dire
26:16le rapport entre la croissance, l'amplitude de la plante et le climat, en rapport avec
26:21les potentialités génétiques de la plante.
26:23La deuxième thématique, c'est l'impact de l'arbuste sur l'environnement, notamment
26:30l'eau et les sols.
26:34La troisième thématique, c'est l'impact économique pour l'économie des ménages,
26:40de la culture de Jatropha dans les conditions soudano-saïdiennes.
26:43Nous avons commencé ici à travailler le Jatropha en 2008, dans le but d'avoir quelque
26:56chose à gagner pour nos maisons.
26:59Nous avons commencé avec un groupe de 15 personnes, nous avons évolué jusqu'à 230
27:07personnes.
27:08Le projet a presque fait ici trois ans.
27:11Vous savez, le Jatropha est intéressant, comme l'arachide, tout c'est la même chose
27:16parce que nous, nous sommes des chefs de famille, on cherche à gagner pour la vie de notre
27:22foyer.
27:23On travaille le matin, le Jatropha, le soir, on va dans nos champs de milles et d'arachides.
27:28Avant, si on cultivait l'arachide et le mille, pendant la saison sèche, on allait vers Kaulak
27:35ou Dagar pour chercher du travail.
27:38Alors que là-bas, c'est un peu très difficile pour nous, les ressortissants, parce que tu
27:44es obligé de prendre une maison, de payer le manger.
27:47Alors qu'ici, pendant la saison de sèche, on travaille avec le Jatropha, tu vas, tu
27:52travailles, tu reviens à la fin du mois, tu as ton salaire.
27:55Avec le salaire-là même, tu peux acheter de l'arachide pour l'année prochaine.
28:00Alors il faut bien savoir que cette plante, c'est une plante qui est originaire de l'Amérique
28:06latine, qui a été introduite dans nos zones par les Portugais, mais qui est quand même
28:11un arachida bien connu, puisque traditionnellement, elle est utilisée comme évive pour délimiter
28:16les parcelles de culture, mais aussi pour les protéger contre la divagation du bétail.
28:21C'est une plante qui a beaucoup de potentialité au plan écologique, en tout cas, il est dit
28:26qu'elle est très résistante à la sécheresse, c'est une plante qui s'adapte même aux
28:30conditions de sol relativement pauvres, c'est une plante qui croît vite, et les produits
28:36qu'on tire du Jatropha, il y a l'huile qui peut être utilisée comme biocarburant,
28:40mais également d'autres applications, parce qu'elle est utilisée en médecine traditionnelle,
28:44on peut produire du savon, on pense qu'il y a des possibilités de produire des biopesticides.
28:49Les perspectives sont attrayantes, et les applications nombreuses.
28:52Pour mieux connaître cette plante, c'est en laboratoire que le travail scientifique se poursuit.
28:57Il y a une caractérisation qui a été faite sur ses provenances, notamment en ce qui concerne
29:04les caractéristiques morphométriques des graines, longueur, largeur, l'épaisseur,
29:10et puis les deux en huile, le poids des graines, tout ça, cette caractérisation a été faite
29:15en rapport avec la pluviométrie, pour voir quelle est l'influence de la pluviométrie
29:21sur ses caractéristiques des graines.
29:23Les résultats que nous avons obtenus montrent qu'il existe une corrélation entre la teneur
29:30en huile des graines et la pluviométrie.
29:32Nous avons noté une augmentation de la teneur en huile avec le gradient climat,
29:39avec le gradient pluviométrie.
29:41Au plan morphométrique, il y a une caractérisation moléculaire qui a été faite.
29:45Donc il y a une analyse de la diversité génétique qui a été réalisée dans le laboratoire
29:51de biologie moléculaire.
29:53Et là, le principal résultat qui est ressorti de ces travaux, c'est qu'il existe une faible
30:00variabilité génétique entre les différentes provenances.
30:07Les recherches sur les aspects agronomiques permettent d'approfondir les connaissances
30:10sur la plante.
30:12Mais concernant la transformation en huile et en biocarburant, la commercialisation,
30:16les études socio-économiques restent encore à entreprendre.
30:22Attirées par les perspectives de ce nouveau biocarburant, les populations se sont lancées
30:25dans cette activité agricole.
30:27Comment aujourd'hui éviter une compétition inégitale entre les cultures ivrières ?
30:31Quelle place peut prendre le jatropha dans le paysage ouest africain ?
30:34C'est aussi à ces questions que devront répondre les équipes de chercheurs nouvellement formées.
30:42Nous avons la responsabilité de prendre la relève d'un certain nombre de travaux réalisés
30:47par des scientifiques partenaires qui sont venus plutôt des pays du Nord, de l'Europe
30:51et de l'Institut avec lesquels nous avons travaillé.
30:54Et nous pouvons être fiers de dire aujourd'hui qu'un des faits importants, c'est que ce
30:57partenariat a apporté ses fruits parce que les équipes vénénoises ont démontré qu'elles
31:01étaient quand même autonomes et qu'elles peuvent conduire un certain nombre de choses.
31:05Ce partenariat qu'on a suffisamment bien développé avec les partenaires techniques
31:13a permis de nous rapprocher davantage de la population.
31:16Deux ans maintenant, on travaille ensemble.
31:20Sur la sensibilisation de la population au changement climatique ou ce qui se passe actuellement
31:25le haut des côtes, il y a deux registres.
31:28Un, sur les ressources saliotiques.
31:30De plus en plus, on se rend compte que les ressources disponibles pour la pêche, notamment
31:33artisanale, qui est une des priorités économiques de la sous-région, c'est qu'il y a de moins
31:38en moins de poissons.
31:39Alors, est-ce que c'est lié à la surpêche ou au changement climatique comme le prétendent
31:42certains ? Justement, nous avons besoin de mesures fiables pour pouvoir l'analyser avec
31:46recul et précision.
31:48Deuxième aspect, c'est le suivi de l'érosion côtière et tous les processus qui sont en
31:52jeu derrière.
31:54Ce que nous avons acquis peut retourner aux producteurs pour améliorer leur stratégie
32:03et les accompagner justement à maîtriser le système.
32:08Et nous aussi, grâce à eux, nous avons mieux compris un système, donc devons le retourner
32:15pour qu'il fasse mieux pour les générations futures.
32:33C'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça,
33:01c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça,
33:31c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça,
33:43c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça,
33:49c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça,
33:53c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça,
33:55c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c

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