Mort de Nahel, 6 mois après : à quand le retour de « l'ordre, l'ordre, l'ordre » ?

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Aujourd'hui dans "Punchline", Mickael Dorian et ses invités reviennent sur la mort de Nahel et ses conséquences, 6 mois après les émeutes qui ont ravagé la France, en juin dernier.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcript
00:00 Alors je voudrais qu'on parle à présent des émeutes qui ont secoué la France.
00:03 C'était il y a tout juste six mois, partout en France, moyenne et grande ville,
00:07 le pays était confronté à de réelles violences suite à la mort du jeune Nahel.
00:13 Retour sur ces émeutes avec Audrey Berthaud et Dunia Tengour.
00:16 Et on en parle juste après sur CNews et sur Europe 1.
00:18 Voiture incendiée, commerce pillé, des images qui ont marqué tout un pays.
00:27 La mort de Nahel, tuée le 27 juin dernier lors d'un refus d'obtempérer,
00:31 avait déclenché une vague d'émeutes à travers la France.
00:35 Plusieurs jours qui avaient plongé le pays dans le chaos.
00:39 Un syndicat de police se rappelle cette période particulièrement violente.
00:44 Les émeutes ont été d'une violence extrême.
00:46 Il y a eu jusqu'à 40 000 policiers et gendarmes mobilisés.
00:49 Elles ont duré du 27 juin au 7 juillet 2023.
00:53 Il y a eu plus de 900 policiers et gendarmes blessés, 35 pompiers,
00:57 12 000 incendies de poubelle,
00:59 1100 bâtiments publics incendiés ou dégradés,
01:02 270 commissariats à la gendarmerie,
01:05 postes de police municipaux attaqués, 250 écoles saccagées.
01:09 Le coût, d'après les assurances, est de 750 millions d'euros.
01:13 Des conséquences économiques importantes.
01:18 À la suite des événements, 1239 peines de prison ferme ont été prononcées.
01:24 Alors, Sophie de Menton, on a évidemment tous été marqués
01:29 par ces émeutes qui ont eu lieu il y a tout juste six mois.
01:33 On a tous encore ces images très, très fortes en tête qu'on a pu voir,
01:37 évidemment, sur toutes les chaînes de télévision,
01:39 ces scènes de guérilla urbaine.
01:41 Qu'en est-il aujourd'hui, six mois après ?
01:43 C'est très compliqué parce que pour moi, il y a deux sujets très clairs.
01:48 Il y a la sécurité et le fait de gens violents
01:51 qui se grèvent sur tous les mouvements.
01:53 Mais je me souviens qu'à l'époque, les Gilets jaunes,
01:56 ça m'a interpellée directement en tant que responsable d'un mouvement patronal.
02:01 Et c'est nous qui avons proposé immédiatement parce que ce qui était en jeu,
02:03 c'était le pouvoir d'achat, exclusivement le pouvoir d'achat.
02:07 Ils étaient dans la rue pour ça.
02:08 C'était des braves gens qui avaient mis des Gilets jaunes,
02:10 une idée marketing formidable, et qui étaient là.
02:13 Donc, ça a commencé comme ça.
02:15 Ce n'est pas le même sujet que ces émeutes, je trouve.
02:18 Et ceux-là...
02:20 D'ailleurs, ces émeutes, il y avait-il de vraies revendications derrière ces émeutes ?
02:23 Ils voulaient un pouvoir d'achat, un point.
02:25 Et puis après, ça a dégénéré.
02:26 - Vous parlez des Gilets jaunes, là ? - Oui.
02:28 Quand je parle des émeutes.
02:29 Les émeutes, alors, tout a dégénéré.
02:31 Les émeutes, je n'ai aucune tolérance et aucune compréhension pour les émeutes.
02:36 Je pense que c'est dramatique, qu'il faut rétablir une sécurité
02:39 et que casser les vitrines des commerçants,
02:42 comme on a vu avec des villes entières qui ont eu des difficultés après,
02:47 parce que ça a créé vraiment des problèmes économiques.
02:51 Moi, je suis absolument sans pitié pour les émeutes.
02:54 Jean-Baptiste Souffron.
02:56 Oui, face à ces émeutes, on a eu une réponse judiciaire qui a été assez sévère,
03:02 on le rappelait tout à l'heure, avec 1 800 arrestations,
03:05 des peines qui sont assez lourdes, jusqu'à 12-24 mois de prison.
03:09 Si vous voulez, là-dessus, la réponse a été claire.
03:12 Par contre, ce qui est gênant...
03:13 Elle a été claire sur le moment.
03:14 Elle a été claire sur le moment, mais comme vous le disiez vous-même,
03:18 est-ce qu'on n'est pas simplement dans l'incantation
03:20 quant aux mesures qui sont prises pour y mettre fin ?
03:23 Là encore, on ne comprend pas quelle est la stratégie, quel est le plan ?
03:25 Et je vous donne, on peut prendre date dès maintenant,
03:28 que le 31 décembre, qu'est-ce qui va se passer ?
03:32 On aura de nouveau cette spécité française
03:34 qui consiste à faire des émeutes, à brûler des voitures...
03:36 Et on va compter les voitures brûlées.
03:37 Exactement. Et on se félicitera.
03:39 Et le ministre de l'Intérieur considérera que finalement,
03:41 qu'on ait 500, 1 000 voitures brûlées...
03:43 Ça fait partie du folklore.
03:44 En réalité, c'est le folklore.
03:45 Mais on marche, là aussi, sur la tête en France.
03:48 Dans quel autre pays est-ce qu'on accepte ce genre de situation ?
03:51 Où sont les policiers qui devraient être présents dans ces endroits ?
03:55 Où sont-ils ?
03:56 Où sont les services publics qui devraient être présents dans ces endroits ?
03:59 Comment faire pour que les gens qui sont là,
04:01 en fait, se sentent finalement partis de la République
04:04 et qu'ils n'aient absolument pas envie de brûler la ville dans laquelle ils vivent ?
04:09 Car ils vont venir.
04:10 Non, mais je pense qu'il ne faut que lancer aucune concession aux émeutiers.
04:14 Ils ne servaient ni la mémoire de Nahel,
04:17 ni la cause des quartiers populaires
04:20 et ni la volonté de trouver leur place dans la société française.
04:24 Je suis désolé, il n'y avait pas de débouchés politiques.
04:27 S'ils avaient fait une marche avec des centaines de milliers de personnes
04:30 en demandant à la police de proximité,
04:31 la lutte contre les discriminations,
04:34 des moyens pour les banlieues, pas simplement sur le bâti,
04:36 mais pour le retour des services publics,
04:39 de la formation,
04:42 des écoles qui fassent fonctionner la méritocratie républicaine,
04:45 là, il y avait un débouché politique.
04:46 Et là, on aurait pu entendre, effectivement,
04:47 il y a un message politique,
04:49 qu'il y a une volonté de mieux vivre.
04:52 Mais là, ce n'était pas le cas.
04:53 Là, quand on brûle l'école de son quartier, excusez-moi,
04:56 on n'apporte rien de positif à son environnement.
05:00 Un centre culturel, un centre de loisirs,
05:03 des voitures qui brûlaient,
05:05 des magasins de proximité avec des commerçants
05:08 pour qui la vie est difficile tous les jours.
05:12 Il n'y a que, excusez-moi, je ne vois rien de positif
05:15 et aucun message qu'on pouvait décrypter à travers ces émeutes.
05:20 Donc, il fallait une réponse judiciaire très forte et très sévère.
05:23 Elle a été faite.
05:24 Maintenant, dans la durée,
05:25 si on veut prévenir ce genre de mouvements,
05:28 il faut mettre le paquet sur l'éducation,
05:29 sur la responsabilité individuelle,
05:31 sur le retour de la police de proximité,
05:32 l'autorité qui n'est pas l'autoritarisme en gros.
05:34 Autorité républicaine.
05:35 - Disons minimum.
05:36 - Autorité républicaine.
05:37 - Disons minimum.
05:38 - Il faut le faire.
05:39 - On va partir en une.
05:39 - Si on ne s'y attelle pas,
05:40 ce sera toujours un cran supérieur.

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