Emmanuel Macron a affirmé que la loi immigration, votée ce mardi à l’Assemblée nationale, était “un bouclier qu’il nous manquait”, tout en concédant que “des choses” dans le texte - qui a été transmis au Conseil constitutionnel - ne le faisait “pas sauter au plafond”. Le chef de l’État a par ailleurs dénoncé la “manœuvre grossière” du Rassemblement national concernant son soutien au texte.
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00:00 - Sincèrement, et j'aimerais me tromper, mais je pense que ce texte va provoquer beaucoup de précarité de pauvreté
00:09 parmi les personnes qui, y compris en situation régulière, va provoquer beaucoup de personnes qui vont avoir plus de mal à avoir des papiers
00:16 et donc va augmenter le nombre de personnes sans papiers. On va avoir encore beaucoup plus d'OQTF et à mon avis d'obligation de quitter le territoire
00:23 et donc beaucoup plus de personnes dans les centres de rétention. Donc je considère que non seulement ça ne va pas régler,
00:29 mais ça va faire de la main-d'œuvre pour les mafias dans le sens où les filières d'immigration clandestine vont pouvoir s'en mettre plein les poches,
00:40 mais ici en France, dans notre territoire, vous allez voir des pauvres gens, des pauvres airs qui vont chercher de l'argent facile ou par la drogue,
00:48 des pauvres femmes par la prostitution, et donc ça va aggraver ces situations qui sont difficiles.
00:55 - Vous êtes contre l'allourdissement ? - Oui, on va voir, mais on jugera sans pierre.
01:02 - Vous n'êtes pas contre l'allourdissement ? - Je demanderai un bilan dans un an et on verra bien ce que ça a amélioré ou pas.
01:10 Moi, je n'y crois pas une seule seconde. Et la deuxième chose, c'est que dans tous les pays de l'Union européenne ou des gouvernements libéraux
01:16 de droite ou de centre-droite ont décidé de prendre la question de l'immigration sous l'angle que le prend l'extrême droite de leur pays, que ce soit en Danemark,
01:27 que ce soit au Pays-Bas, etc. Tous ceux qui ont fait ça, quand les élections sont arrivées, ont vu l'extrême droite grandir, parce qu'à chaque fois,
01:34 les électeurs préfèrent l'original à la copie. Tout simplement donc, par leur choix de traiter un texte avec l'extrême droite, en reprenant une part de leurs idées,
01:43 faire le compromis avec eux, ils ont alimenté la machine à idées, ils ont alimenté l'opinion publique. Votre sondage, je l'ai vu.
01:51 - Ils ne sont rien à faire ? - Bien sûr. - Il ne faut pas prendre de mesures ? - Non. Quand je vous dis que je suis pour un texte sur l'immigration,
01:57 je l'alimente d'une autre manière. - C'est un texte régularisé ? - Je vais vous dire.
02:03 Oui, il faut de la fermeté. Et oui, des personnes qui sont en situation irrégulière sur notre territoire, ou même en situation régulière, mais qui représentent
02:13 une menace pour notre pays, une menace terroriste, oui, ils doivent être ramenés, expulsés. - Donc là-dessus, vous êtes d'accord ?
02:20 - Je n'ai aucun état d'âme à le dire, et je dis même que c'est écrit dans plusieurs articles de loi qui existent déjà, et s'il y a des angles morts, il faut les réparer.
02:29 Je le dis, c'est une question de sécurité et de protection de nos concitoyens. - Qu'est-ce que vous mettriez de plus loin ? - Mais je dis qu'il y a aujourd'hui besoin pour,
02:38 si on veut, éradiquer les filières d'immigration illégales. Il faut tout simplement créer des règles à nos frontières, comme aux frontières de l'Union européenne,
02:49 des voies légales et sécurisées pour ceux qui demandent l'asile, au lieu de mettre des frontières, des barbelés, des gardes-côtes, des frontex, qui sont là pour empêcher.
02:59 Au contraire, il faut, au lieu d'avoir une politique de l'écueil, avoir une politique d'accueil, selon des règles fixées par chaque état. Je fais partie de ceux qui ont défendu
03:09 le principe des frontières. Nous avons abandonné nos frontières. Les frontières, on les a levées pour l'argent, l'évasion fiscale à Gogo, pas de problème,
03:17 on les a levées pour l'industrie, nos usines partent à l'étranger, mais on sait rétablir les frontières pour les gens. Mais moi je dis justement,
03:23 rétablissons nos frontières pour protéger notre économie et ces frontières doivent nous permettre de réguler l'accueil de ceux qui viennent demander l'asile dans notre pays,
03:32 et avec des règles. Celui qui a droit, il rentre, celui qui n'a pas droit, il ne rentre pas. Ça, ça s'appelle lutter contre les filières clandestines. Et puis il y a les travailleurs sans papier,
03:40 il y a les étudiants qui viennent apprendre chez nous, donc les travailleurs sans papier, j'en ai parlé, régularisons ceux qui travaillent chez nous. Je ne dis pas régulariser tout le monde.
03:48 On a dit de la gauche, elle va régulariser tout le monde. Je n'ai jamais dit ça, je n'ai jamais défendu ça.