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00:00 A Pakajuma, les trains passent mais jamais ne s'arrêtent.
00:04 Limitrophe d'un des quartiers les plus riches de Kinshasa,
00:07 ce bidonville de 50 000 âmes est un concentré de misère
00:10 où les services publics sont inexistants.
00:13 Ici, tout le monde, ou presque, connaît Eliane Kibugi.
00:17 - Eh, mets-moi un peu de liqueur !
00:19 A tout juste 28 ans, cette diplômée en droit est une maman de substitution pour beaucoup,
00:24 comme pour Betty, 4 âges énerves, qui a appris à lire et à écrire grâce à elle.
00:29 - Si quelqu'un qui a un bon coeur nous voit, il nous vient en aide.
00:34 Récemment, il y a eu un incendie et Mme Eliane et Mme Nora nous ont aidées.
00:39 C'est elles qui m'ont donné ce drap.
00:43 Une personne normale, une personne qui a un peu d'argent,
00:50 elle ne vivrait pas dans ces conditions.
00:53 S'il pleut, alors il y a des verres qui affluent.
00:57 Et puis aussi, il y a des matières fécales qui sont charriées jusqu'ici.
01:01 A Pakadjouma, les excréments sont déversés dans des rigoles
01:08 et les déchets jetés à même le sol, dans l'espoir que la pluie vienne les chasser.
01:12 Salubrité, santé, mais aussi éducation, les enjeux sont nombreux.
01:17 Alors en 2021, Eliane a fondé l'association Pakadjouma Résilience
01:21 qui assiste notamment Samson, le promoteur de cette école privée.
01:26 La salle, vous la voyez, elle est petite, elle ne conduit pas.
01:29 Vous voyez qu'il n'y avait plus de flac d'eau.
01:32 Donc les conditions dont les enfants sont entrés d'études,
01:35 ils ne sont pas entrés d'études dans les bonnes conditions.
01:38 Parce qu'ils sont délaissés.
01:41 Sol en terre et toit de tôle pour six classes à peine
01:45 où s'entassent près de 400 élèves de la maternelle au lycée.
01:48 Je n'ai aucun soutien des hommes politiques.
01:52 Donc je le fais personnellement avec les maigres moyens que je possède.
01:56 Par l'éducation, Eliane et Samson espèrent extirper de la rue les coulounas,
02:00 non donner aux délinquants juvéniles
02:02 ou éviter aux jeunes filles de tomber dans la prostitution.
02:05 Banale à Pakadjouma.
02:07 Non pas parce qu'elles veulent le faire, mais parce qu'il y a la pauvreté.
02:11 Elles ont même du mal pour s'acheter une serviette hygiénique
02:14 qui revient à moins de un dollar.
02:16 Donc elles se disent, il n'y a pas moyen de faire autrement,
02:18 on doit se lancer dans le commerce de sexe.
02:20 Beaucoup de parents de jeunes filles mères aujourd'hui,
02:23 jeunes filles de 15 ans, 16 ans, elles ont déjà deux, trois enfants,
02:26 elles n'ont pas eu aussi la chance d'aller à l'école comme vous ou moi.
02:30 Donc on doit leur booster, leur parler sur l'importance de l'école.
02:34 Avec un état qu'ils disent être aux abonnés absents,
02:37 les habitants de Pakadjouma ont appris à compter les uns sur les autres.
02:40 Cela fait longtemps qu'ils ont cessé de croire aux promesses de campagne.
02:43 en ce moment.