RD Congo : Marie-Josée Ifoku, une candidate indépendante, veut bouleverser le système politique

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Transcription
00:00 -On poursuit nos entretiens avec les candidats
00:02 à la présidentielle en République démocratique du Congo.
00:05 Ce soir, nous recevons Marie-Josée Ifokou,
00:07 l'une des rares femmes candidates à la magistrature suprême.
00:11 Merci d'être avec nous en direct de Kinshasa.
00:14 Bonsoir.
00:15 -Bonsoir, madame.
00:17 -Alors, en 2018, vous étiez déjà candidate,
00:20 vous étiez arrivée à la 9e position.
00:22 Si je me souviens bien,
00:24 qu'est-ce qui vous pousse aujourd'hui
00:26 à vous présenter de nouveau ?
00:29 -En 2018, l'objectif était commun.
00:34 Il fallait faire tomber le président Kabila.
00:39 C'était ça, la vision de l'opposition.
00:41 Et donc, tout le monde était concentré sur cet objectif-là.
00:46 C'est ainsi que nous n'avons pas pu proposer notre vision
00:51 au peuple congolais.
00:52 Et je veux vous le dire, la vision qui est nôtre,
00:55 c'est la rupture du système de prédation
00:58 par la congolisation, le balai que vous voyez en arrière,
01:01 pour la renaissance de la République démocratique du Congo.
01:05 Donc, nous, nous disons que le Congo a connu une première naissance,
01:08 le 1er juillet 1885, était indépendant du Congo.
01:12 Et ensuite, le Congo a connu plusieurs républiques
01:14 en passant par l'indépendance en 1960.
01:18 Jusqu'aujourd'hui, nous sommes à la 3e République.
01:23 Et nous, nous disons, notre proposition,
01:25 c'est que nous disons au peuple congolais,
01:27 toutes ces républiques qui sont nées,
01:29 ces transitions, cet état indépendant du Congo,
01:33 tout ça a été fait pour l'intérêt d'un groupe d'hommes.
01:36 C'est ainsi que nous venons avec une nouvelle offre politique,
01:39 un nouveau contrat social que nous proposons au peuple congolais,
01:43 que nous puissions, à travers mon choix,
01:46 que ça soit une révolution mentale pour le peuple congolais,
01:49 au lieu d'aller dans la rue pour mêler une révolution,
01:52 mais qu'ils me choisissent moi parce que je leur fais
01:54 une nouvelle offre, tout simplement,
01:56 pour que nous puissions aller à une renaissance de la République.
01:59 -Alors, comment se déroule la campagne ?
02:01 Six candidats ont décidé de déposer une plainte
02:04 contre le président de la CENI
02:05 et le vice-premier ministre chargé de l'Intérieur
02:08 pour protester contre les irrégularités
02:11 du processus électoral.
02:13 -Oui, effectivement, nous avons eu une réunion avec la CENI,
02:19 et clairement, nous nous sommes rendus compte
02:21 que la CENI n'est pas prête pour organiser les élections
02:25 le 20 décembre.
02:26 Et nous, nous disons justement pourquoi aller
02:28 à de telles élections si nous tous, nous avons constaté
02:31 que la CENI a beaucoup de retard.
02:33 C'est vrai qu'elle a commencé à travailler
02:35 avec 28 mois de retard, mais pourquoi forcer des élections
02:39 qui peuvent être un désastre juste après ?
02:42 -Alors, est-ce qu'il n'est pas préférable
02:44 de ne pas se présenter ?
02:46 Pourquoi vous vous présentez, vous continuez votre course
02:50 à la magistrature suprême, puisque vous dites vous-même
02:53 que la CENI n'est pas prête et que ça peut être risqué ?
02:56 -Oui, non, mais c'est important pour nous de nous présenter
03:00 pour permettre au peuple congolais de nous entendre.
03:03 C'est une période où le Congolais prend le temps
03:05 d'écouter les candidats, donc pour nous, c'est important
03:08 de nous présenter à ces élections afin que le peuple comprenne
03:11 que nous n'avons pas abandonné notre combat
03:14 et que notre offre politique, qui est d'aller
03:16 à une nouvelle République, devient intéressante
03:19 dans ce cas d'espèce, parce que nous sommes
03:22 dans un extrême cycle électoral et nous constatons
03:24 que ça n'a rien changé.
03:26 Alors, pourquoi ne pas détruire cette RDC telle qu'elle est là ?
03:29 Puisqu'elle est déjà mourante, elle est dans un combat
03:32 artificiel, en fin de compte, et nous, nous proposons
03:35 justement qu'on aille à quelque chose de neuf.
03:37 On ne peut pas rester en arrière.
03:39 Si on n'est pas dans la course, le Congolais ne nous verra plus.
03:42 C'est important pour le Congolais de savoir
03:45 que nous sommes dans notre combat de la rupture
03:47 du système de prédation, nous sommes présents
03:50 dans ces élections.
03:51 -Est-ce que vous êtes inquiète pour la liberté d'expression ?
03:54 Je rappelle que notre confrère Stanis Boujakara
03:57 est toujours en détention et que selon une enquête publiée
04:00 ce lundi par un consortium de journalistes,
04:03 les analyses techniques sur lesquelles s'appuie
04:05 la justice congolaise ne tiennent pas la route.
04:08 Ma 2e question, que pensez-vous des violences faites aux femmes
04:11 dans votre pays, vous, qui êtes une des rares femmes
04:14 qui se présentent à cette élection présidentielle ?
04:17 Pourquoi on n'arrive pas à...
04:19 à lutter contre cette impunité ?
04:22 -On n'arrive pas à lutter pour la simple et bonne raison,
04:26 j'ai toujours dit ça, nous n'avons pas un réel État.
04:29 Nous n'avons pas un réel État,
04:32 raison pour laquelle je propose d'ailleurs aux Congolais
04:36 qu'on aille à une nouvelle République
04:38 pour que nous puissions mettre en place
04:41 une base réelle d'un État, puisque jusque-là,
04:43 comme je vous ai dit, depuis l'État indépendant jusqu'à aujourd'hui,
04:47 les Congolais sont en train de suivre la classe politique
04:50 qui devient le réel problème,
04:52 qui devient le réel prédateur aujourd'hui.
04:55 Et donc, nous, nous disons effectivement
04:57 de quel droit pouvons-nous parler,
04:59 puisque qui respecte même cette Constitution-là ?
05:02 Qui respecte les lois ? Qui respecte les règles établies ?
05:05 Donc, en allant, en gardant cet État tel qu'il est là,
05:08 les choses ne changeront pas.
05:10 C'est pourquoi nous disons que nous devons prendre le courage
05:13 à deux mains et détruire ce qui existe,
05:15 parce que, en réalité, il n'y a aucune fondation.
05:18 La fondation qui serait la Constitution,
05:20 elle est déjà violée, elle est déjà détruite
05:23 par la classe politique.
05:24 Nous devons aller à une nouvelle classe politique.
05:27 C'est pourquoi nous faisons cette proposition.
05:30 Comment parler d'un État de droit
05:32 lorsqu'il n'y a pas un véritable État ?
05:34 Parce que c'est l'État qui mettrait en place
05:36 toutes ces lois-là et cet État-là de droit,
05:39 c'est l'homme congolais qui devrait le mettre en mouvement.
05:44 Mais malheureusement, comme je vous le dis,
05:46 l'homme congolais lui-même est souillé, il est détruit,
05:49 donc il n'a pas la force de faire ce travail-là.
05:51 Nous disons, à travers notre vision,
05:54 que nous voulons reconstituer cet homme-là
05:56 pour pouvoir gérer cette nouvelle République.
05:59 -Merci beaucoup, Marie-Josée Ifokou,
06:01 candidate à la présidentielle de la République démocratique
06:04 du Congo le 20 décembre prochain.
06:06 Merci d'avoir répondu à nos questions.

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